Le journaliste aérospatial Jacques Tiziou s'est éteint le 9
février 2017 à Wasihngton, à l'age de 77 ans. Pour les spotters de l'espace et
mordu du spatial, Jacques Tiziou était une plume, à l'image du grand Albert
Ducrocq, de Pierre Langereux (Air & Cosmos) et Michel chevalet (TF1). Né à
Montelimar, dans la Drome en mai 1939, il publie ses premiers dessins de modèles
réduit propulsés par de petits moteurs fusées. Dans la revue "les ailes", il
publie des vues écorchées, puis des plans 3D de vrais appareils. Il devient
journaliste professionnel
spécialiste aérospatial à 18 ans, en 1957 alors que Spoutnik 1 part dans
l'espace. Diplômé d'ingénieur aérospatial de l'ETACA
(devenu ESTACA) en 1962 (promotion "Caravelle"), le journaliste part
sillonner les USA pour visiter les centres spatiaux et les usines de la NASA. Le
10 juillet, il couvre le lancement du satellite Telstar, destiné à couvrir les
communications au dessus l'Atlantique. il visite le centre de Langley et "teste"
le simulateur lunaire. A Houston, il marche sur le terrain où sera construit
quelques années plus le centre de contrôle des vols habités MSC. A St Louis,
chez Mc Donnell Douglas, il "vole" dans une cabine Gemini, avant même que Glen,
Carpenter et Slayton ne l'ai vu pour la première fois !
En 1963, il rencontre le
cosmonaute Youri Gagarine.
Jacques Tiziou avec John
Glenn, le 25 mai 1966 à la Tour d'Argent à Angers
En 1967, il publie dans la revue
Space Business Daily, le premier croquis de la
fusée russe Semiorka, alors inconnue. Ce dessin
fut même utilisé par les Soviétiques dans leurs publications officielles
traitant de la cabine Vostok
De 1965 à 1968, il est le
rédacteur en chef de "l'encyclopédie de l'espace" (Rombaldi). En 1969, il se
spécialise pour le programme Apollo et sort son premier et unique livre, "à
l'assaut de la lune" (Stock). Afin d'être au plus près des astronautes
américains, Jacques s'installe en Floride avec Michel son frère dans une petite
maison à Cocoa Beach. il suivra pour AMI, les chaînes de TV française et la
radio les vols Apollo et Skylab et les premiers vols STS.
La grande aventure de l'espace. Edité
en 2 gros tomes, en 1967, ce livre, cette encyclopédie fait le point sur la
course à l'espace et surtout la course à la lune. A ce moment là, personne ne
sait si les premières hommes sur le sol sélènes seront Soviétiques ou
Américains. A l'assaut de la lune, écrit juste avant Apollo 11, préfacé par
François de Closets
Jacques et sa
femme Deanne Dailey Hansen en 1969 au salon du Bourget, Paris
Apollo 11
Rollout
d'Apollo 14
Le lancement d'Apollo 16 retransmit en direct sur les 2
chaînes
de l'ORTF, commenté par Jacques Tiziou, François de Closets et et Jean Pierre
Chapel.
Jacques Tiziou
enfin sur la lune. Dessin de Jean Luc Beghin
Jacques interview Gene
Cernan pour la TV française en 1972, à Dover, Delaware
Jacques Tiziou a été le premier journaliste Européen à
conduire le prototype Zero G du Lunar Rover et à monter sur le Crawler lors
du transport d'Apollo et de l'Enterprise en 1979 sur le pad. Amis des
astronautes, il les connaissait tous. Joe Allen fut témoin de son mariage.
Il collabore à plus de 100
publications et publie ses photos dans plus de 300 publications. Air & Cosmos,
AMI (Aviation Magasine International), Science & Vie, des centaines de
reportages dans les différents centres de la NASA, mais aussi à Hammaguir en
Algérie dans les années 1960 pour suivre l'aventure Diamant et Europa, des
reportages TV et des milliers de reportages radio pour les pays
francophones.
Jacques Tiziou avait aussi
une passion pour Disney. Il visita le centre de Californie et Floride plus d'une
centaine de fois.
En 1975, il s'installe
dans la banlieue de Washington DC et poursuit des activités journalistiques
multiples avec priorité à l'aérospatial avec son agence JTA (Jacques Tiziou Associates)
puis JTNS (Jacques Tiziou News Service). En 1986, il s'installe sur Washington
même.
1993, il est élu à
l'académie nationale de l'air et de l'espace.
1994, il perd son frère
Michel, photographe qui l'avait accompagné en Floride dans l'été 1968 pour
suivre les vols Apollo.
Il prit officiellement sa
retraite en 2003.
Témoignage de
Jacques Tiziou sur mon site "capcomespace", le 28
septembre 2003. J'avais dans les années 1980, alors que Jacques écrivait
pour le revue MAI envoyer de nombreux courrier avec d'inombrables
questions auquelles il avait très sommairement répondus. Il faut dire
qu'il y en avait beaucoup !
Bravo ! Un Grand coup de chapeau pour
cet énorme travail qu'est . Ravi car ça me rappelle des tas de vieux
souvenirs (J'étais à Hammaguir pour le lancement de la 2e Diamant 1
-le premier lancement non secret-, et à Kourou pour celui de la 1ère
Diamant 1-B, de la 1ère Ariane 3 et de bien d'autres.) N'ai fait encore
qu'un petit tour d'horizon car je vis des jours bien bousculés, 3
semaines après la fin d'un long divorce bien pénible et fatigant à
mon âge, alors que les meubles de Madame ne sont même pas encore
partis... Cordialement,
Jacques Tiziou 5152 Linnean Terrace,
NW Washington, DC 20008-2045 T: 202 966 6960 F: 202 537 3054 E: jtns1@cs.com
Personal E: jtiziou1@cs.com |
Jacques Tiziou, très
bon dessinateur a réalisé un patch de mission pour les femmes des
astronautes de la mission Skylab 2. Il est presque identique au patch
original, la figurine masculine de Leonard de Vinci est remplacée par
une figure féminine dans une pose plus détendue. les noms autour du patc
sont ceux des épouses des astronautes,
SUE
HELEN-MARY GRATIA", pour Sue Bean, Helen-Mary Garriott et Gratia Lousma.
Ardis Shanks, qui était un artiste dans la région de Houston
(et professeur d'art Alan Bean) a dessiné la figure féminine. Jacques
a donné quelques uns de ces patch à
un des astronautes de la mission.
Juillet 2005,
comme il l'a fait
pour de nombreux patch de mission depuis Apollo et
Skylab, Jacques Tiziou avec Catherine Lari,
directrice et animatrice du "Club Apollo" réalise un
patch alternatif pour le vol STS 114 RTF après l'accident de Columbia en
2003.
Juillet 2006,
, Jacques Tiziou modifie le patch du vol STS 121 en le
rendant plus positif, avec moins de noir. on y trouve l'Orbiter
Discovery se séparant d'ISS, prêt à revenir sur terre.
Les noms des membres d'équipage ont été remplacés par
leurs lieux de naissance réels comme mentionné dans leur bios de la
NASA, pas ce qu'ils considèrent comme leur ville natale.
|
En juin 2008, il répond à
une question de Paul Cultera (Apolloman) du forum astronautique français sur le programme
Constellation:
Cher Mr. Cultrera:
" Vivez le Présent et le Futur ! Le passé a déjà été
écrit. Vous en avez toute l'histoire. Ne la changez pas. Faites l'Avenir
(cela me concerne à propos de mon site)!
Commencez par dénoncer la stupidité de retourner vers la Lune pour ne rien y
faire qui puisse être fait sur orbite terrestre, sur le plan scientifique, au
lieu de viser directement Mars. Calculez ce que coûterait l'exploitation des
sous-sols de la Lune, ne serait-ce qu'au prix du kilo déposé sur la Lune,.. Ne
parlons même pas de son retour !!! Exploitons plutôt nos fonds sousmarins encore
bien moins connus que la Lune et certainement plus riches en toutes sortes de
choses aussi ou plus utiles... Et si notre matériel tient le coup pour une
mission de deux ans vers Mars avec 2 mois à sa surface, il tiendra le coup des
années sur la Lune à 3 ou 4 jours seulement de chez nous. Cette obsession de
trouver plein d'eau sur Mars me fait tellement rire... Oui, il y en a peut-être
plein. Et Alors ? Les Terriens continuent à se limiter à quelques vieilles
idées, comme celle que la vie ne peut exister qu'avec l'eau et sous forme de
carbone....... Vivement que nous ouvrions les yeux ! ... et construisons des
usines de désalination pour nos enfants....
et dénoncez la stupidité de faire des lanceurs à poudre... La poussée d'un
moteur fusée est le résultat d'une explosion mais une explosion contrôlée si
carburant et comburant sont liquides. Incontrôlée avec les solides et toujours
incontrôlable malgré les travaux d'Aerojet !!! Bien sûr, les solides n'ont tué
personne depuis Challenger. Beaucoup de chance, mais à quel coût... Nous ne
pouvons pas continuer à explorer l'espace à raison d'un demi-milliard de dollars
par mission ! Aries 1 est un tueur potentiel d'astronautes... J'ai perdu déjà
bien trop d'amis entre ici et là-haut, entre là-haut et ici ! Vive Zemiorkia !
en un sens, mais ce n'est pas la solution non plus. Il nous faut réaliser que
nous vivons sur une planète qui nous invite à aller dans l'Eapace... Une planète
qui nous dicte l'utilisation de son comburant gratuit, l'oxygène, et qui nous
demande d'utiliser des ailes puisqu'elle nous donne une atmosphère. L'erreur
numéro un de cette planète est de ne pas avoir poursuivi des projets comme le
X-33. Mais quand il n'y a pas de compétition, il n'a pas pas de progrès. Vous
devez bien le savoir, amoureux comme vous l'êtes du programme Apollo qui n'est
du certainement pas au génie de Kennedy mais aux gifles reçues par les États
Unis lors des lancements de Spoutnik et de Gagarine.
Janvier 2012, Jacques
Tiziou met en vente aux enchères une partie de sa collection spatiale. 200 lots
de la collection qui raconte les moments les plus intenses de sa vie. Maquettes
du LM, du satellite OTS, Hot Bird, Hughes 500, fanion Snoopy astronaute,
fragment de bouclier thermique Apollo, photos originales et grands tirages.
2015, sa rencontre
avec les historiens américains John Bisney et J.L. Pickering donne lieu à la
publication des superbes livres de photos
Moonshots and
Snapshots of Project Apollo et Spaceshots and Snapshots of Projects
Mercury and Gemini,
De nombreuses photos de Jacques ont été publié dans le livre "Moonshots
& Snapshots of Project Apollo de JL Pickering
Jacques a été "Plumes d'Or" et
"Plumes d'Argent" de la Presse française.
40ème anniversaire d'Apollo 17, le 3 novembre 2012. Autour de
Jacques : des astronautes de légende.. Devant de gauche à droite : Buzz Aldrin
(Apollo 11), Thomas Stafford (Apollo 10), Gene Cernan (Apollo 10 et 17), Jacques
Tiziou, Alan Bean (Apollo 12) et Fred Haise (Apollo 13).A l'arrière, de gauche à
droite : Jim McDivitt (Apollo 9), Dave Scott (Apollo 15), Charlie Duke (Apollo
16), Ed Mitchell (Apollo 14) et Dick Gordon (Apollo 12).
TEMOIGNAGES DE JOURNALISTES
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