Début des travaux des banc
d' essais des étages S1 au MTF.
Janvier, l' office du programme Apollo est
transféré au Manned Space Center, à Houston.
10 janvier, le lanceur Saturn avancé, le C5
aura un premier étage propulsé par 5 moteurs F1, un second propulsé par 5
moteurs J2 et le troisième par un moteur J2.
25 janvier, la version C 5 du Saturn est
officialisé pour le débarquement lunaire, avec une capacité de charge de 113
tonnes en orbite terrestre et 40 tonnes en orbite lunaire. Afin de valider le
concept, la version C1 testera les moteurs assemblés en faisceau et le vaisseau
Apollo en orbite et sa rentrée dans l' atmosphère. La version C1B testera elle
les sous ensembles du C5 dont l' étage S4B à hydrogène liquide.
Février, un moteur H1 est mis à feu pour la
troisième fois après avoir passé 4 heures dans l' eau salé du Cape, ceci
afin de connaître les effets de l' eau salé sur les composants. 8 moteurs H1
équiperont le booster Saturn 1.
Un premier contrat de 8 910 962 $ est signé
avec Boeing pour le développement du premier étage du Saturn avancé.
20 février, premier vol orbital d' un
Américain. L' astronaute John Glenn est lancé par une fusée Atlas à bord d'
une cabine Mercury.

23 février, le président Kennedy accompagne du
Vice Pt Johnson est en visite
pour la première fois à Cap Canaveral. Johnson escorte l'astronaute John Glenn
en voiture dans une visite du site et des alentours avant que le Pt remette à
l'astronaute la médaille NASA Distinguished Service en présence du directeur des
vols habités Robert Girulh devant le hangar S. L'astronaute est avec sa famille
et des 6 autres astronautes Mercury. Byron Mc Nabb remet à Glenn un casque de
sécurité lors de la visite du pad 14 des Atlas. Ce casque vert (superviseur en
chef), Glenn l'offrira en cadeau au président Kennedy. Le 26, les 7 de Mercury
seront avec leur famille (excepté Cooper) à la Maison Blanche. Glenn et son
épouse feront une parade en voiture avec Johnson dans les rues de Washington.
Mars, début des travaux sur la zone de Merrit
Island au nord de cap Canaveral pour créer le nouveau port lunaire Apollo, en
Floride.

12 mars, les principales branches d' activité
du programme Apollo sont délocalisées à Houston au MSC.
11 avril, le programme Apollo est une
priorité nationale déclare le Pt Kennedy.
Mission
SA 2
Le second lanceur Saturn 1 arrive au Cape le
27 février 1962, et la préparation dure 58 jours.
Le 19 mars, un petit problème a lieu sur le
moteur n° 4;
Le 20, on décide de le changer le lendemain;
Le 26, autre problème avec le système de
guidage;
Le 27, la tour de service s' écarte;
Le 30, un trou dans la coiffe est décelée au
sommet de la fusée, son remplacement est décidé par une nouvelle venue de
Marshall.
Le lancement a lieu le 25 avril 1962 à 9 h 00 mn du matin. La maquette du
second étage est en fait un grand réservoir rempli de 109000 litres d' eau
destiné à l' opération "Hight Water" consistant à simuler l'
explosion d' un étage dans l' espace et à étudier les conséquences sur la
haute atmosphère. Lâchée à 150 km d' altitude, cette eau forme un véritable
nuage de plusieurs kilomètres de diamètre.

La NASA sélectionne la technique du rendez
vous en orbite lunaire pour le programme Apollo.
Depuis le début des études, trois façons d'
atteindre la lune sont envisagées. Le mode direct, le rendez vous en orbite
terrestre et le rendez vous en orbite lunaire.
Le mode direct était le plus simple et eut d'
abord la faveur des techniciens. On lançait un lanceur directement vers la lune
avec les astronautes sans mise en orbite terrestre. L' engin se posait sur la
lune et revenait directement vers la terre. L' inconvénient était l'
utilisation d' un gros lanceur au départ, et c' est pourquoi fut développé le
projet Nova et ses versions, la version S, à propergols solides et Nova L à
propulsion liquides. En janvier 1962, Aerojet étudia un moteur M1 à H2O2 de
500 tonnes de poussée pour le second étage. Au printemps, Nova fut envisagée
avec 10 à 12 moteurs F1, soit 6500 à 8000 tonnes de poussée. En juillet,
General Dynamics et Martin Marietta reçurent les contrats pour développer
Nova, mais dés que la NASA opta pour Saturn 5, les études du moteur M1 et du
Nova s' arrêtèrent.
Le mode EOR, Earth Orbit Rendez vous, ou
rendez vous en orbite terrestre était une évolution du vol direct, avec l'
avantage d' éviter de développer un gros lanceur et de réduire les délais.
Présenté le 15 décembre 1958, ce mode avait
la faveur de Von Braun. On pensa utiliser 15 Saturn pour constituer le train
lunaire, puis seulement 2 fusées pour transporter le carburant sur orbite
terrestre, le transférer dans des réservoirs, aller sur la lune, en repartir
et revenir sur terre. Inconvénient de ce mode, l' emploie de 2 Saturn C5 au lancement et les
risques liés au transfert de carburant en orbite.
Le mode LOR, Lunar Orbit Rendez vous, ou
rendez vous en orbite lunaire était basé sur un train spatial assemblé
pendant le trajet terre lune qui ensuite se mettait en orbite lunaire. Là, un
module lunaire s' en détachait, alunissait et revenait s' attacher au train
spatial, afin de regagner la terre.
Cette méthode nécessitait le lancement d'
une seule Saturn C5, réduisait la masse des vaisseaux transportés, et
réduisait les coûts ainsi que les délais.
L' inconvénient à ce mode, le rendez vous en
orbite lunaire était plus risqué que celui en orbite terrestre.
La NASA opta dans un premier temps pour le vol
direct et le EOR, mais en 1960 un ingénieur du centre de Langley, John Houbolt
tente de rallier les responsables en faveur du LOR. Sa bataille fut rude et
longue avant que les autorités ne le suivent dans cette voie. Von Braun d'
abord réticent se rallie à Houbolt le 1 juillet 1962.
LOR première version : Un vaisseau alunit avec
deux astronautes à bord. Un autre vaisseau alunit juste à coté avec le
carburant nécessaire pour le retour. Après transfert du carburant dans le
premier vaisseau, les astronautes peuvent repartir vers la terre.

Comparaison
de la taille des modules d’ atterrissage avec la technique directe et LOR
Mai, la Lockheed Missiles & Space Corp ,
Californie, est sélectionné par la NASA pour développer, fabriquer et tester
le RTIF, Reactor In Flight Test (180 000 000$).
Le 8 mai, le MIT désigne trois sous traitants
pour le système de guidage Apollo.
Le 11 mai, les firmes General Dynamic/ Convair
sont désignés pour développer le véhicule d' essais et de test Little Joe 2,
destiné à tester le vaisseau Apollo (rentrée, récupération par parachutes).

26 mai, Rocketdyne, une division de North
American réalise un premier essais pleine puissance et longue durée du moteur
F1.
30 juin, 40% des travaux sur le site du MTF
sont réalisés. Les fondations des bancs pour le Saturn C 5 sont terminées, la
mise en service aura lieu début 1965.
Juillet, la compagnie Hamilton Standard
Division de United Aircraft Corporation est désignée pour le développement des
scaphandres spatiaux Apollo.

Le 11 juillet, la NASA annonce que le lanceur
Saturn C1B sera développer pour les missions en orbite terrestre. De même elle
officialise la technique du LOR pour le voyage vers la lune.
Le 20 juillet, le centre de contrôle de
mission, le Mission Control Center, MCC sera situé à Houston au MSC et non
plus en Floride.
Le 25 juillet, la NASA propose l' étude du
module d' excursion lunaire à 11 firmes.
Août, un contrat supplémentaire est signé
avec Douglas Aircraft Cie pour la production de 11 étages S4B (141 100 000 $)
et avec Chrysler pour la production de 21 boosters Saturn C pour 1 215 702 244
$.
Septembre, présentation d' un second groupe
d' astronautes. La NASA planifie 4 vols tests du vaisseau spatial Apollo sur des
lancements de Saturn 1. Le but de ces vols est de tester le système d'
éjection en urgence, le LES, Launch Escape System monté sur le module de
commande. Il comprennent :
_ Les vols Pad Abort, 2 tests pour simuler un
avortement du lancement sur le pad
_ Les vols suborbitaux, Little Joe 2, trois
tests pour qualifier le système d' éjection du module de commande Apollo CM,
le Launch Escape System et la structure du module de commande CM à grande vitesse et
haute altitude
_ Les vols orbitaux, avec Saturn C 1, mission
SA 6 (SA 8 en secours) pour déterminer l' environnement spatial autour du
vaisseau. Les missions SA 7, 9 et 10 devant tester les composants du système
complet de détection d' urgence. Quatre vols habités sont ensuite prévus, SA
11 à 14
Le 5 septembre, 9 industriels sont reçus par
la NASA pour l' étude du module lunaire.

11 septembre, le président JF Kennedy
accompagné du vice Pt Johnson est à Cap Canaveral. Il visite les pad de tir
Atlas Mercury, Titan et Saturn 1.

Visite du LC 37 en construction
avec le directeur du Launch Operations center Kurt Debus et le major Général
Leighton Davis.

Visite du LC 34

Johnson, Kennedy et McNamara, secrétaire de la
défense dans le blockhaus du LC 34. 
Le président discute avec W Schirra à Cap
Canaveral
12 septembre, le Pt Kennedy et le vice Pt Johnson, accompagnés par Mc Namara
secrétaire à la défense et de nombreuses autres personnalités politiques US visitent l'Arsenal
Redstone en Alabama pour encourager les troupes. Avant de visiter les
installations spatiale, le Pt s'arrête devant les nombreux missiles qui
composent la force de frappe US. Il assiste au test de mise à feu de l'étage S1
4 en fin de matinée (test SA-09. La visite dure 2 heures. Reprenant son 707
présidentiel, Kennedy rejoint Cap Canaveral pour
la seconde fois. Il y rencontre Kurt Debus, le directeur du LOC et la
major Leighton du Cape. Sur le LC15, il est à coté du Titan 2 qui partira le
lendemain avec au sommet 6 ogives nucléaire. Le 13, il est à Houston et
prononce un discours au
centre des vols habités devant une maquette du module lunaire.



J F Kennedy au centre Marshall à coté d'
un moteur H1 et avec von Braun.

Le président Kennedy, James E. Webb,
l'administrateur de la NASA, le Vice Président Lyndon Johnson, le Dr. Robert
Gilruth, directeur du centre des vols habités devant une maquette du LM et
du CM Apollo au Manned Spacecraft Center Houston, Texas
Octobre, les installations du centre d' essais
MTF sont terminées. William C Fortune est le premier directeur du centre.
Octobre, premier tir statique d' un étage S4
à Sacramento CA d' une durée de 7 minutes, le S4 est équipé de 6 moteurs. Un étage S4
est envoyé au centre Marshall pour être assemblé à d' autre étage de Saturn
C1 pour des tests dynamiques.
Le moteur J2 est testé pendant un essais de
longue durée chez Rocketdyne à Sacramento Californie.
Le 30 octobre, la NASA signe un contrat avec North American Aviation pour le développement et la construction de l' étage S2 du Saturn C5, sous
la direction du centre Marshall.
Le 7 novembre, sélection de la firme Grumman
Aircraft Corporation pour la construction du module d' excursion lunaire.
Mission
SA 3
Le lanceur arrive au Cape le 19 septembre sous
un torrent de pluie, l' érection est retardée de 3 jours. Le lancement a lieu
le 16 novembre 1962 avec la même mission que SA1.
Le câble d' alimentation LOX du bras
ombilical ayant été remplacé après chaque lancement, il est remplacé par un
bras mobile pour ce vol.
Novembre, NAA termine des études concernant
l' arrimage entre le module de commande et de service CSM et le module lunaire LEM au cours du voyage vers la lune.

Décembre, le MSC prépare les premières
dessins de mission lunaire. Des caméras seront transportées, deux mobiles de
16 et 70 mm et une fixe de 35 mm.
Le 4 décembre, signature du contrat pour la
construction du bâtiment d' assemblage des véhicules VAB à Cape Canaveral par les firmes d'
architecture de New York l' URSAM.

En cette fin d' année 1962, la NASA
autorisait officiellement le centre Marshall MSFC de Huntsville à développer un lanceur lourd
Saturn C5 capable de placer 129 tonnes en orbite terrestre et à envoyer 45
tonnes vers la lune.
Photos SA-2 et 3
avec l' autorisation de Kipp Teague |
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