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   LA WHITE ROOM DES LUT 
          Pour que les astronautes puissent
          pénétrer dans leur cabine Apollo installé au sommet du lanceur
          Saturn, ils utilisent comme pour Gemini une salle blanche à
          environnement contrôlé, communément appelé la "white
          room" ou Environmental Chamber. Elle est fixée au bout d'un bras
          de service et vient se coller contre l'écoutille de la
          cabine.     Le
  complexe 34 des Saturn 1B est le premier à être équipé d'une salle
  blanche. Le bras d'accès n°5 permet d'entrer ou de sortir du module de
  commande à travers la salle blanche en compensant les mouvements entre le
  lanceur et la tour. Comme pour les autres bras de service qui alimentent le
  lanceur en carburant, fluides et gaz, il est réalisé en alliage d'aluminium.
  De section rectangulaire, il mesure 7 m de long (5 sections) pour 2 m de
  hauteur et 1200 kg. Il est attaché à l'un des coin de la tour ombilicale au
  niveau 180 (54 m au dessus de la mer). Une structure intermédiaire à deux
  sections (2 m de long environ) permet de raccorder la salle blanche.  
	
	
	  
	    
      
    La
  structure principale de la salle blanche est en aluminium comme les murs
  faisant office de parois. A l'intérieur, la pression est légèrement plus
  élevé que la normale afin de garantir un environnement propre dans le module
  de commande (0,075 psi). Les premières études sur la white room pour Apollo
  débutent en mai 1962 et se terminent à l'automne 1963.  La
  salle blanche est réalisée en aluminium avec de minimiser les charges, elle
  ne pèse que 1400 kg, et mesure hors tout 2,4 m de coté, 2,7 m de long sur
  3,10 m de hauteur. L'intérieur de la salle est peint en blanc et peut
  accueillir l'équivalent de 5 personnes (2 m sur 2,3 et 2 m sous plafond). Une
  porte accordéon à deux battants en permet l'accès en venant de la tour
  ombilicale. Une autre à l'opposé permet l'accès à la tour de service
  lorsqu'elle est en position contre le lanceur.      
   
 La
  partie avant de la salle blanche sur laquelle se colle la cabine est
  extensible. Elle est montée sur une plateforme roulante qui coulisse dans la
  structure principale. Un joint soufflet en caoutchouc relie les deux parties.
  Un système pneumatique permet de précisément coller la salle blanche contre
  le module de commande. Le même système permet de régler la position de
  l'avancé contre l'écoutille d'Apollo. Un joint permet un contact très
  précis avec le module de commande. A l'extérieur, des crochets attachent
  mécaniquement la partie avant à la structure du LES.  
	  Pour
  les opérations d'assemblage du lanceur sur le pad, le bras est en position
  "étendue" afin de laisser le passage à la tour de service. La grue
  au sommet de cette dernière permet de monter les étages ensemble jusqu'au
  vaisseau. A ce moment, le bras et la salle blanche est collé contre le module
  de commande. Le jour du lancement, la tour de service est reculée, les
  astronautes prenant place dans le module à T-60 minutes. Ils ferment
  l'écoutille interne tandis que le personnel du pad l'écoutille extérieure.
  Le pad est évacué à T-30 minutes et le bras détaché de la tour LES, mis
  en position d'attente. Il pourra se recoller en 30 secondes au cas où. Le
  fait de détacher la salle blanche du LES permet d'armer le système
  d'éjection, puisque le LES ne peut pas être mis à feu lorsque la salle est
  attachée au CM.       
   
 Le
  bras de service 4 et la salle blanche sont installés sur le pad 34 pour le vol
  AS 201 en février 1966, AS202 en août 1966 et Apollo 1 en janvier 1967. Le pad 37B ne 
	sera jamais
  équipé pour les vols habités et n'aura donc jamais de salle blanche.  
	  
  
    La
  salle blanche du pad 34 lors de l'accident d'Apollo 1 et lors des opérations
  de démontage du CM La
  salle blanche qui est montée sur les LUT Saturn 5 est la même
  que celle du pad 34. Elle équipe le LUT 1
  pour l'opération 500F en 1966 et Apollo 4 en novembre 1967 puis le LUT 2 pour
  Apollo 6 en avril 1968.      
   
 
	  
	La salle blanche du LUT 1 en cours de montage pour 
	l'opération 500F et pour le vol Apollo 4 en novembre 1967.     
           
	
  
     
   
          
          
 Montage de la salle blanche du LUT 2 
			pour le vol Apollo 6 en avril 1968 Après l'accident d'Apollo 1, 
	le module de commande est profondément modifié. L'écoutille d'accès est 
	également modifiée afin de permettre une ouverture plus facile aussi bien de 
	l'intérieur que de l'extérieur. La
          salle blanche et les procédures d'évacuation de la tour ombilicale
          sont également changées. Un système de panier glissant est mis au point. Il
          permet grâce à un câble tendu de la tour jusqu'au sol d'évacuer
          les astronautes et le personnel du pad à 350 m de distance. Dans la
          tour sont ajoutés des équipements de lutte contre le feu, masques à
          gaz, tenues anti-feu, détection de gaz, un système d'arrosage par
          aspersion et de nouvelles lumière de secours. La partie avant de la
          salle blanche qui se colle sur le module de commande est redessinée,
          plus large, son plancher est mis au même niveau que le reste. De
          même, la marche au bout du bras de service est supprimée. La porte d'accès à la salle s'ouvre
          maintenant en deux parties. A l'intérieur est rajouté une ventilation
          pour extraire les fumées et des caméras. La séquence de
          rétraction est aussi modifiée afin de permettre son retour rapide
          contre le module de commande à T-30 minutes. Le bras n°9 pivotait à 
	l'origine de 120° contre la tour et mettait 30 secondes pour se reconnecter 
	au module. Dans les nouvelles procédures, le bras se rétracte de seulement 
	12° et revient en position contre le module en 8 secondes. Le bras ne sera
          complètement rétracté contre la tour qu'à T-5 minutes. 
	En août 1967, le bras et la salle blanche sont testé au centre Marshall dans 
	la "ferme des bras", le Swingarm Farm avec une maquette du module de 
	commande. Le bras n°9 testé destiné au Saturn 1B est un prototype. La 
	première version version de vol est livré au centre Marshall mi septembre, 
	testé et renvoyé au KSC en octobre. 
	    
              
           
          
           Vue générale de la
          "white room", le système d'accroche du LES, la plateforme
          avant extensible. L'ensemble hors tout mesure près de 6,4 m sur 2,4 de 
			large     
      
   
 La
  paroi intérieure de droite, le fond de la salle et vue latérale de la
  plateforme mobile  
           La nouvelle salle
          blanche est installée sur le pad 34 pour la mission Apollo 7 en octobre
          1968, elle est numéroté "2". 
			
           .    
           
          
            
			
          
 3 nouvelles salles blanches vont équipées les LUT Saturn 5. La salle blanche n°3 est montée
          sur le LUT 1 pour la mission Apollo 8 et 11, la salle n°4 sur le LUT 2
          pour Apollo 9 et 12 et 14 et la salle n°5 sur le LUT 3 pour Apollo 10, 13,
          15,
          16 et 17. Apparemment, il n'y a pas de salle blanche n°1.  
	    
	
    
	Apollo 8 
	  
	Apollo 9 
	
	    
  
  
	  
	Apollo 10 
  
      
      
  
    
  
  
	    
	
	  
  La passerelle d'accès au bras 9, coté 3 du LUT lors des 
	entrainements avec l'équipage d'Apollo 10. Vue du bras 9 avec au bout la 
	"white room" enfermée dans le cocon de la tour MSS. 
  Apollo 11 
	
	    
   
    
        
	 Apollo 12 Pour
  Apollo 12, un cache est mis pour protéger la plateforme extensible de la salle blanche
  n°4 sur le LUT 2 lorsqu'elle est rétractée. Il en sera de même pour la salle n°5 
	du LUT 3. 
     
     
 
	Apollo 13 
	   
      
  	
    
	Apollo 14 
	  
	Apollo 15 
	
	    
   
  	
	 Apollo 16 
	
	  Apollo 17 
          Après la mission Apollo 
			11, la cadence des vols lunaires va se réduire. Le pad 39B est mis en sommeil, ainsi que 
	la baie 2 du VAB et le LUT 1, Les vols lunaires font se faire avec un 
			intervalle de 
	4 à 5 mois avec 2 baies de montage, 2 LUT et un pad. Début 1970, le dernier 
			vols lunaire est annulé, le Saturn 5 restant étant assigné à la 
			station orbitale Skylab qui sera finalement lancé après les vols 
			lunaires. En mai, la décision est prise de lancer les Saturn 1B vers 
			le Skylab depuis le pad 39 en utilisant un LUT Apollo, le lanceur 
			étant monté sur un pied pour que les bras de service supérieur 
			restent au même niveau niveau sur la tour. Un seul LUT sera modifié. 
			En septembre, 2 autres missions Apollo lunaires sont annulées, le 
			programme se terminera avec Apollo 17. Depuis janvier, le LUT 2 est 
			dans la baie 3 du VAB pour assembler Apollo 14, dont le lancement 
			n'est pas prévu avant début 1971. Le LUT 3 lancera les derniers vols 
			lunaires assemblés dans les HB 3 du VAB. Le LUT 1 est alors assigné 
			aux vols Skylab, il sera modifié pour les Saturn 1B assemblés dans 
			la HB1. Après le lancement d'Apollo 14, le LUT 2 sera assigné au 
			lancement de la station Skylab avec le Saturn 5. 
	Sur 
			le LUT 1, le bras n°9 et la salle blanche n°3 sont enlevés et placés 
	en statuts de "monument historique" et remplacés par la salle 
	blanche "4" et le bras d'accès 9 du LUT 2. En effet, après la mission Apollo 
	14, en janvier 1971, le LUT 2 est assigné au lancement de la station Skylab 
	avec un Saturn 5, 2 étages actifs et n'aura pas besoin de salle blanche. 
	Alors qu'au début de programme, il n'était pas prévu d'avoir une salle 
	blanche pour accéder au "Workshop" lors de son intégration, il va s'avérer 
	nécessaire d'y accéder aussi bien dans le VAB que sur le pad. Une nouvelle salle blanche est construite, montée 
	probablement sur le bras 
	9 récupéré du LUT 1 et placée 
	au niveau 240 de la tour pour avoir accès à l'atelier orbital durant les 
	opérations sur le pad. Il sera dénommé 6A. En septembre 1971, le LUT 2 
	termine ses modifications pour lancer la station Skylab. 
           
          
			
			
			  
			Mai 1972, le bras 6A avec sa "white room" est monté 
			sur le LUT 2 dans le VAB. L'étage S1C du Saturn 5 suivra en aout. La 
			structure du bras compte 7+6 section, contre 7+5 pour le bras 9 du 
			Saturn 5. 
			       
			Une ouverture sas de 90 cm sur 1,32 m 
			a été aménagé dans le Workshop Skylab et fixée par 224
        boulons pour un accès dans le VAB et sur le pad. 
			
			  
          Le LUT 1 modifié avec 
			le pedestral "Milkstool" et la salle blanche n° 4
          lance les 3 missions Skylab habitées et le vol commun ASTP. 
			
           
           
 
			Skylab 2 
          
          
    		
     
      
          | 
        
		Le
        bras d'accès n°9 du LUT Saturn 5 est une structure métallique de 17,71 m 
		de long au bout de laquelle est attaché la "white room" à 97,5 mètres du 
		sol, au niveau 320 de la tour. La passerelle est de hauteur d'homme, 2,4 
		pour 1,4 m de large. 2 segments la compose, un de 10 mètres, l'autre de 
		7. Sur le premier projet, (dessin à gauche), la canalisation d'air 
		conditionné passait au dessus de la passerelle. La structure était plus 
		haute (2,5 m,), plus large (1,6m) et plus longue (23 m) et plus lourde, 
		près de 14 tonnes. 
		
		
		La passerelle peut
        être commandée du LCC ou de la tour en cas d'anomalies. Le bras 
		se rétracte de 12° à T-43
        mn,
        mais peut revenir se connecter rapidement en cas de problèmes à la 
		cabine. De cette
          position, il se replie à l’opposé des autres bras en 12
        secondes
        à T-5 mn. Le bras donne 
		sur une passerelle qui fait le tour du LUT permettant d'accéder au 
		système de panier sur glissière afin d'évacuer la tour 
          et rejoindre le sol à 550 m en 40 secondes.   
          
         
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      | Guenther 
		F Wendt est le "Pad
        Leader" lors des vols Mercury, Gemini et Apollo. Cet ingénieur allemand immigré aux USA en 1949 travaille chez Mc
        Donnel Aircraft comme ingénieur mécanique responsable des tests du
        vaisseau spatial, de son contrôle et des opérations de lancement pour
        les missions Mercury et Gemini. Il est le dernier à voir les
        astronautes avant leur départ pour l'espace. Il commence sa 
		carrière en lançant les singes Ham et Enos à bord d'une cabine Mercury. 
		Quelques temps avant le tout premier vol Mercury, Jack King, (Public Affairs
Officer) avait autorisé la presse à venir filmer une reconstitution des
derniers instants avant le vol, c'est-à-dire le moment ou l’astronaute prend
l’ascenseur pour accéder à la capsule. Le film devait passer à la télé le
jour du premier vol. (Le jour J, les journalistes ne seraient pas autorisés à
accéder au pas de tir). Étaient présents, Bill Douglas, médecin, Joe Schmitt,
« Suit Technician », Gordon Cooper, en combinaison et Guenter Wendt ! Tous les
quatre quittent le Hangar S et montent dans un van de la NASA direction le pad… 
		« Voilà ce que nous allons faire » dit Cooper. Douglas et Schmitt
regardent Guenter Wendt éberlués lorsque Gordon Cooper leur annonce ce qu’il
veut faire ! Guenter Wendt : « Tu vas tous nous faire virer ! » Cooper : « Qu’est
ce qu’il y a Guenter ? Tu as les chocottes ? » Guenter Wendt : »Allons-y !» 
		Ils descendent du van, accueillis par de nombreux photographes et cameramen.
Jack King, fièrement, ouvre la marche et Gordon Cooper dans sa combinaison
immaculée, portant sa « valise d’oxygène », joue son rôle d'intrépide
astronaute. Tous sont déjà entrés dans l’ascenseur lorsque Cooper s’arrête,
regarde la fusée Redstone de haut en bas, comme s’il la voyait pour la
première fois, s’accroche à la porte et hurle : « Non… Non, je ne veux
pas y aller ! ». Guenter Wendt et les autres l’attrapent comme ils peuvent,
le forcent à monter dans l’ascenseur et claquent le rideau métallique !
Alors qu’ils sont tous morts de rire, ils entendent la voix hystérique de
Jack King : « Éteignez toutes les caméras, plus de photos ! » 
		Dans le numéro d’ « Aviation Week » paru quelques jours plus tard, les
journalistes du magazine ont demandé le renvoi de Joe Schmitt et Guenter Wendt
et ont proposé que Gordon Cooper et Bill Douglas soient dégradés, tous les
deux étaient encore militaires. A compter de ce jour, chaque fois que Guenter
Wendt et Gordon Cooper se sont vus, ils se sont appelés : « soldat de
cinquième classe ». 
		Pour son dernier vol dans l’espace (Gemini 5), lorsqu’il est entré dans
la « White Room », Gordon Cooper s’est mis au garde à vous devant Guenter
Wendt et en le saluant a dit « Soldat de cinquième classe au rapport ». 
C'est John Glenn, lors d'un entraînement qui le premier lui a dit : "You're
just like the führer !" Tout le monde a éclaté de rire, et surtout le
principal intéressé, depuis ce jour il est devenu le "Führer of the
Launch Pad". 
En 1965, Guenter Wendt avait décidé de faire installer un deuxième téléphone dans
la White Room, une sorte de « téléphone rouge », dont le numéro ne serait
connu que de lui et de quelques responsables du programme et ne devait servir qu’en
cas d’urgence… A peine installé, le téléphone sonne… Au bout du fil :
« Euh… Est-ce que je pourrais parler à Mr Jones ? » « Il n’y a pas de Mr
Jones ici ! » et il raccroche. Quelques heures plus tard le téléphone sonne
à nouveau : « Je voudrais parler à Mr Jones, s’il vous plait » … Après
quelques jours, excédé, il finit par faire changer le numéro par la compagnie
de téléphone... Le lendemain le téléphone sonne : « Mr Jones… je souhaite
parler à Mr Jones » Le manège continu quelques jours et Guenter Wendt hors de
lui, fait à nouveau changer le numéro. Rien n’y fait, les appels ne s’arrêtent
pas. Et comme c’est la « hot line » il se précipite toujours sur le
téléphone car il s’attend à un appel important ! 
Un jour, il arrive dans la White Room et y trouve plus de monde qu’à l’accoutumée…
Le téléphone sonne, il prend le combiné, au bout du fil une voix demande : «
Euh… bonjour, ici Mr Jones, est-ce que j’ai des messages ? » En voyant la tête de Guenter Wendt, tous les techniciens éclatent de rire. 
Il s’avéra qu’un des collaborateurs de Guenter Wendt avait travaillé
dans une compagnie de téléphone et connaissait un numéro spécial qui permet
de savoir le numéro du poste à partir duquel on appelle ! Chaque fois que
Guenter Wendt faisait changer le numéro, il n'avait aucun mal à le trouver ! 
Le vol GT-9 de Stafford et Cernan ayant été reporté deux fois, au moment
de prendre l'ascenseur ils purent voir un écriteau qui disait : "Le bouton
qui permet de redescendre a été désactivé" En sortant de l'ascenseur,
Deke Slayton qui les accompagnait, leur tendit une grosse allumette d'environ 1
mètre en leur disant :" Au cas ou vous auriez du mal à allumer la
bougie". 
A maintes reprises, pendant l'entraînement de son vol Gemini 10, John Young
s'est plaint d'avoir du mal à commuter les boutons de commande avec ses gants,
pour éviter d'actionner un bouton par inadvertance, il a demandé s'il pouvait
se servir d'une pince. Pas question lui a t-on répondu ! 
Le jour du vol, Guenter Wendt lui a présenté une pince géante, d'environ
1m50, fabriqué en Styrofoam et papier alu. Young ne s'est pas démonté
:"Tu m'aides à la ranger " Quelques temps plus tard, John Young lui a
confié qu'il avait planqué une pince dans sa combinaison. 
"John Young n'était pas du genre à se laisser "embarrasser"
par les procédures quand il voulait que le travail soit bien fait" Guenter
Wendt 
Le 11 novembre 1966, avec Gemini 12, Jim Lovell et Buzz Aldrin clôturaient
le fabuleux programme Gemini. Lorsqu’ils sont descendus du van pour prendre l’ascenseur,
chacun avait un écriteau dans le dos, et les deux, côte à côte, formaient
les mots THE END. Pour la plupart des employés de chez Mc Donnell, c’était
la fin également… C’est North American Aviation qui avait remporté le
contrat du CSM. Ce jour là, dans la white room, Jim Lovell remit à Guenter
Wendt un chèque géant de 1 million de Deutsch Mark, en lui disant : « 
persévérance paie ». 
Au cours du repas organisé après le vol (post flight dinner party – il s’agit
d’une coutume datant du premier vol de Sheppard, où seuls les astronautes,
les employés, les familles, se réunissent autour d’une bonne table… c’est
l’occasion pour les astronautes de donner des détails sur leur vol…
détails que nous ne connaitrons jamais !). 
Alors que Lovell et Aldrin sont debout, racontant leur vol, deux policiers
font irruption dans la salle, s’avancent et demandent : « Messieurs, êtes
vous James Lovell et Edwin Aldrin ? » Immédiatement le silence se fait dans la
salle. Lovell et Aldrin se regardent, ne comprennent pas ce qui se passe « euh…oui
monsieur…c’est nous » Les deux policiers sortent alors leurs menottes, et l’un
d’eux annonce, d’une voix suffisamment forte pour que chacun entende bien :
« Nous avons un mandat d’arrêt contre vous ! » Lovell et Aldrin sont
abasourdis. « Qu’est ce qu’on nous reproche ? » Il y a un homme au fond de
la salle qui a porté plainte, car vous lui avez remis un chèque sans provision
! Les deux astronautes scrutent les personnes au fond de la salle… lorsque
Guenter Wendt se lève et leur crie : « Je vous ai eu ! (Gotcha !) Guenter Wendt avait contacté deux amis à lui, de la police de Cocoa Beach
pour faire une petite blague ! 
		C'est Mc Donnel Aircraft qui 
		construisait les cabines Mercury et Gemini. North American
ayant été choisi pour développer le CSM d'Apollo, ce sont leurs employés qui
ont repris le contrôle des pas de tir. Guenter Wendt a donc du quitter le cap... 
Après le drame d'Apollo 1, les astronautes dont Schirra et des responsables
de la NASA ont demandé à North American de l'engager afin qu'il puisse
reprendre ses fonctions de Pad Leader, job dont il s'était magistralement
acquitté tout au long des années Mercury et Gemini. North American a donc 
embauché le "pad führer", qui a pu reprendre son poste. Avec son équipes de 5
        techniciens, il s'occupera de l'installation des astronautes Apollo
        jusqu'en 1975. Lorsqu'il referme l'écoutille d'Apollo 7 sur
        l'équipage, Don Eisele en profitera pour demander “I wonder were
        Guenter vent?”, qui deviendra avec l'accent allemand "I vonder
        vere Guenter vent" ! 
            
          
        
		    
        
        
		  
La veille de son départ pour la lune sur Apollo10, Gene Cernan roulait un
peu trop vite en retournant au Cape, et se fait rattraper par une voiture de
police. Là un policier lui demande ses papiers et demande de lui donner son
identité. Gene, qui avait reçu de la part de Deke Slayton l'ordre de ne donner
son identité à personne (surtout la presse) avant son départ ne se contentait
de répondre que "peut-être, mais je ne peux pas confirmer" lorsque
le policier (qui ne l'avait pas reconnu) lui demandait de confirmer les
informations des papiers. Le policier décide alors de l'emmener au poste
(imaginez un peu un astronaute au poste de police moins de 24h avant son départ
pour la lune ...), quand, miracle, Guenter passait par là en voiture et s'est
occupé de parler au policier en lui montrant la Saturn V illuminée quelques km
plus loin. Ce dernier est revenu vers Cernan en disant "après ce qu'on
vient de me dire, je pense que vous êtes cinglé pour raconter cela, mais comme
l'excuse est bonne je vous laisse partir" (croyant toujours avoir à faire
à un mythomane). Slayton ne voulait pas qu'il donne son identité car l'après-midi de la
même journée, Gene avait pu (par miracle vu les emplois du temps) aller à la
plage avec sa famille, et Deke ne voulait pas que des histoires fumeuses de la
presse entachent le lancement. En fait Cernan était supposé être en "quarantaine", on était
effectivement à 24 heures du vol et Cernan aurait du rester dans le O&C
Building. Heureusement pour lui, Guenter Wendt passait par là et s'est
arrêté. Cernan ne voulait pas que l'on sache qu'il avait fait le mur, il n'a
pas dit qu'il était un astronaute. Guenter Wendt à sorti son badge de la NASA
et a expliqué au policier que Cernan était l'un des astronautes qui devaient
partir pour la lune le lendemain et que s'il fallait appeler ses supérieurs
pour le récupérer au poste, Cernan aurait certainement de gros problèmes.
Dubitatif, le flic l'a laisser partir en lui disant :"Dégagez d'ici et
allez sur votre lune !" ("Get out of here, and go to your moon
!") 
          
        Apollo 11, 
		Guenter a offert un clef en mousse pour la 
		lune à Armstrong, longue de plus d'un mètre. L'astronaute lui offrit un 
		ticket pour un voyage en taxi valable entre deux planètes au choix !
		Michael
        Collins donnera en cadeau à Guenther une truite sur un grand cadre en 
		bois. Les deux hommes étaient de fin pêcheur. 
		Il s'agissait d'une vrai truitelle congelée ! Wendt
raconte qu'il a longtemps gardé ce cadeau dans son congélateur, avant de la
confier à un taxidermiste d'Orlando, afin de pouvoir l'accrocher dans son bureau !
		 
            
          
          
        Apollo 14, Alan Shepard
        offre à Guenther de guerre un casque allemand sur lequel il est écrit
        “Col Guenter Klink” en hommage à la célèbre série US Hogan’s
        Heroes (Papa Shultz 
		en france).! Le problème
c'est que le tout est passé en direct à la télévision et que Kurt Debus, le 
		patron du KSC
furax l'a convoqué pour lui passer un savon. 
            
            
          
Guenter Wendt a été un des grands artisans dans la gestion et la
sécurité autour du pas de tir. Lorsqu'on lui demandait "ressentiez-vous
une certaine émotion lorsque vous seriez la main des astronautes qui partait
pour écrire l'histoire et qui pouvaient ne jamais revenir ?" 
"Non non, aucune émotion, j'avais déjà en tête les 172 instructions à
faire avant de quitter le pad, les astronautes aussi étaient pressés, nous 
n'avions pas de temps à laisser à l'émotion". Lors de la mission 51L, il est responsable pour "Flight and Ground Crew
Safety". L'équipe de Guenter Wendt avait émit de sérieuses réserves, compte tenu
de la température et des morceaux de glace qui s'étaient formés un peu
partout, le compte à rebours fut suspendu, le temps de laisser à la glace le
temps de fondre... Vers 11:15 le "ice team" a effetué une nouvelle
inspection et a donné le Go... 
Guenter Wendt a pris sa retraite en janvier 1989  après 34 ans au KSC. 
L'homme ne reste pas très loin des pads puisqu'il vit à Titusville tout près du 
KSC. En 1993-94, il est immortaliser par Tom Hank dans le film Apollo 13 de Ron 
Howard avec la célèbre réplique "I wonder where Guenter Wendt?". Par la suite, 
il devient consultant pour la série "From Earth tio the moon". 
		Le 20 juillet 1999, après 38 ans, presque jour pour jour, Liberty Bell 7 est
récupérée du fond de l’océan où elle avait sombrée, le 21 juillet 1961 !
Un homme, présent sur le navire s’approche et murmure : « Laissez-moi la
toucher après 38 ans ! » Les revoilà face à face, lui et la capsule numéro
11 des usines Mc Donnell Aircraft de St Louis, Missouri. C’était comme revoir
une vieille ami, sauf qu’il aurait aimé entendre la voix de Gus par-dessus
son épaule disant : « Elle est superbe, n’est ce pas ? » Cet homme, c’est
Guenter Wendt, le dernier à avoir touché Liberty Bell 7 avant son départ dans
l’espace ! Guenter semble toujours "lié" aux vaisseaux qu'il a entretenu sur
les pad de tir.  
		De temps à autre, on peu l'apercevoir 
		au KSC parler avec les astronautes et les techniciens qui travaillent 
		sur le Shuttle (ici dans la salle blanche pour STS 119). 
		
		
		
		  
		Guenther Wendt est décédé le 3 mai 
		2010 à l'age de 85 ans. Il laisse 3 filles. 
          
        Guenther et moi lors de
        la rencontre avec les astronautes en novembre 2008 
        Grand merci à Olivier 
		Couderc pour les traductions des anecdotes de Mr Wendt  | 
     
   
    
        Où sont passées les 5 
		salles blanches utilisées pour Apollo ? 
	Charlie Bell, ingénieur à la NASA et célèbre collecteur de Titusville 
	aurait acheté au gouvernement la salle blanche du pad 34 en 1973, celle d'Apollo 7, 
	la n°2 dans le but de la restaurer avec quelques collectionneurs. 
	Apparemment cela ne s'est pas fait et la salle serait toujours dans un dépotoir 
	à coté de sa maison sur un immense terrain à Merrit Island et le long de la 
	US 1 à Sharpes avec plus de 56 remorques de matériels récupérés. Le 
	collectionneur est décédé en 2000 à l'âge de 57 ans. 
	
	
	  
	La structure primaire du bras d'accès à la salle 
	blanche du LC34, vue ici abandonné, probablement issue de la collection de 
	Charlie Bell au AmericanSpace Museum & Space Walk of Fame de Titusville 
	La salle blanche "3" avec son bras 
	d'accès a été enlevée sur le LUT 1 après 
	Apollo 11, puis mis en stockage au KSC. En 1976, l'ensemble est visible 
	dans le VAB, sous le LUT1 Milkstool lors de l'exposition du bicentenaire US. 
	En 1977, la salle et le bras sont mis en exposition dans le "rocket garden" du KSC Visitor.
	
	 
	
	
	       
	
	  
	La salle blanche au KSC Visitor en 1977. Le 
	design est celui d'une salle des LUT Apollo, seconde génération. Utilisée 
	pour Apollo 8 et 11, elle n'a pas sur l'arrière de cache protégeant la 
	plateforme extensible lorsqu'elle est rétractée. A l'intérieur, un panneau 
	d'information mentionne son utilisation pour les vols Apollo 8 et 11 et les 
	3 missions Skylab !     
         
 
	La salle blanche du KSC, 2008, le panneau 
	d'information n'est plus là.     
         
 
	En janvier 2017, le bras 9, exposé en plein 
	air depuis 1977 est enlevé et repeint. La partie attachée à la salle blanche 
	longue de 7 mètres, haute de 2,4 m et large de 98 cm est mis en exposition 
	dans le KSC Apollo Saturn V Center dans le cadre d'un mini musée consacré à 
	l'accident d'Apollo 1, "'Ad Astra Per Aspera: A Rough Road Leads 
	to the Stars.' On y trouve la bio des 3 
	astronautes, les écoutilles de la cabine. Comme il n'a pas été possible 
	d'utiliser la véritable salle blanche Apollo, trop petite pour le passage 
	des visiteurs en nombre, une maquette a été construite. La salle originelle 
	a été mise en stockage. 
	     
	
	  
	Juin 2018, le morceau restant du bras n°9 est 
	mis dans le "space shop" du KSC Visitor pour relier les 2 parties du second 
	étage du magasin de souvenirs. Longue de 9,37 m de long, elle permet le 
	passage des clients (2,4 m de hauteur et 1,4 m de large). 
	   
	La salle blanche n°4 du LUT 1 Milkstool a été démonté lors du démantèlement 
	de la tour durant l'été 1983 pour que la plateforme serve au Shuttle comme 
	MLP 3. Elle est ainsi restée des années au milieu d'un 
	terrain vague, le "boneyard" dans la ZI du centre spatial. Par la suite, 
	elle a été récupéré par l'équipe de Tom Hank et restauré pour le film Apollo 
	13 et la série "From the earth to the moon". Le musée Cosmosphère dans le Kansas 
	l'a ensuite récupéré et mis en exposition au début des années 2000. 
	
	
	    
	
	    
	
	  
	
	
	    
             
	
	  
	Photos: W. David Compton (http://heroicrelics.org/) 
	    
          Une
        des salles ayant équipé le pad 34, peut être Apollo 7 (salle n°2) ou la salle n°5 du LUT3, 
	puisque elle a le carénage de protection arrière, était à l'abandon dans un bois au
        US Space and Rocket Center à Huntsville, Alabama. Restaurée, elle est 
	depuis juillet 2010 exposé au hall Saturn du 
	Davidson Center for Space Exploration. 
	
	
	  
           
          
			    
			
			  
			
			
			    
			
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