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PROJET GEMINI

GEMINI IV

Ce badge rappelle que, pendant ce vol, Edward White fut le premier américain à faire une sortie dans l'espace (First Space Walk = Première Marche Spatiale). Les noms des 2 astronautes figurent sur le badge. C'est à partir de ce vol Gemini que les Américains portèrent le drapeau des USA sur leur combinaison de vol.

 

Quand les études sur les sorties dans l'espace EVA, ExtraVehicular Activity débutent en 1962, aucune n'est  prévu dans le programme Apollo lunaire. Avec le choix du LOR, ces EVA seront peut être de mise dans le cas où le module lunaire ne pourrait s'amarrer au module de commande au retour de la lune. Pour le long terme, la NASA ne prévoit des EVA que sur les futures stations orbitales. Janvier 1964, la NASA planifie des EVA dans le programme Gemini. David Clark Cie est sélectionné pour développer les tenues spatiale que revêtiront les astronautes. AiResearch développe le système de contrôle environnemental ECS etHarold Johnson le "pistolet" spatial HHMU qu'utiliseront les astronautes pour se déplacer dans l'espace.

Le premier pas dans l'espace sera simple. L'astronaute ouvrira l'écoutille, se lèvera passant sa tête et ses épaules dehors pour exposer divers échantillons au vide. Après quelques minutes, l'écoutille sera refermée. En juillet 1964, la NASA annonce que GT4 volera avec Mc Divittt et White pour une mission de 7 jours pour tester les piles à combustible. White réalisera cette IVA, Intra Vehicular Activity. En novembre, les deux hommes sont à l'entrainement dans la chambre à vide de Mc Donnell pour tester les procédures et notamment s'assurer que l'écoutille pourra être refermée, ce qui s'avère difficile. Un autre tests est réalisé en mars 1965 avec une écoutille modifiée. Le 18 mars, le soviétique Alexis Leonov réalise une EVA de 10 minutes depuis son vaisseau Voskhod 2. Aussitôt la NASA change son fusil d'épaule. Mai, White et Mc Divitt simule une EVA en chambre à vide. Au vue des résultat, une sortie est inclut dans la mission GT4 le 21 mai. White sera vêtu du scaphandre G4C construits par David Clark Co, capable de résister à des pressions correspondant à une altitude de 80 km et une température de -150°C. La visière du casque a été renforcé pour éviter les mêmes problèmes qu'à Grisson. L'astronaute s'éloignera de 7 m 50 de la cabine, une opération qui prendra 22 minutes entre le moment où la porte sera ouverte et réintégrera son siège. White "naviguera" 10 minutes dans le vide. 

Le lanceur Titan 2 arrive au Cap pour être installé sur le LC19 dès le début du mois d'avril 1965, la cabine arrivant le 5. Elle est installé le 14 sur le lanceur et commence 6 semaines de tests. Après dépouillement des résultats du vol GT3, la NASA a décidé de récupérer la cabine GT4 dans l'Atlantique au lieu du Pacifique. L'azimut de lancement sera décalé à 72° au lieu de 90°. De plus, le contrôle de la mission sera désormais réalisé depuis le Mission Control du centre des vols habités de Houston. L'objectif de la mission est de démontrer la capacité du vaisseau sur des vols de longue durée dans l'espace, avec 4 jours dans l'espace, évaluer les effets des vols longue durée sur l'équipage. Pour finir, les astronautes devront réaliser 11 expériences et tenter un rendez vous avec le second étage du Titan 2.

L' équipage de la mission est sélectionné le 27 juillet 1964 avec aux commande James Mc Divitt et Edwards White, deux nouveaux, Frank Borman et James Lowell étant en réserve.  

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Le 3 juin, l'équipage est réveillé à 4 h 10 du matin. Après le traditionnel petit déjeuner, suit l'habillage sur le LC16 et l'arrivée sur le pad à 7 h 07. Un petit problème empêche l'érecteur de s'abaisser, mais il est réglé rapidement. Le lancement a lieu à 10 h 15 mn 59 s retransmit en direct en Europe par le satellite Early Bird en orbite géostationnaire. Dès la tour dépassé, c'est le centre de contrôle des vols habités de Houston, le MCC qui prend le relais du Cap.

La mise sur orbite est parfaite à 160-280 km. Gemini se sépare de son second étage à 3 m-s. Mc Divitt manoeuvre pour "tourner" de 180° afin de se retrouver face à face à 1200 m de distance. L'étage est animé de mouvement de 30° par seconde consécutif aux charges pyrotechniques qui ont servit à la séparation. De plus, la tuyère continue de "cracher" du propergol. Pour la première fois, les astronautes voient leur étage porteur en orbite. La sortie a été prévu en début de vol afin d'économiser du carburant et profiter de l'excellent état de santé de White. Malheureusement, la poursuite de l'étage est un fiasco. La distance entre les deux engins ne cesse d'augmenter alors que les réserves en carburant baissent. Dans l'espace, la perception visuelle n'est pas la même que sur terre, alors que Mc Divitt croit être à seulement 8 km de la cible, les relevés du sol indiquent que l'étage vogue à 30 km ! La dynamique des manoeuvres vers un autre objet en orbite s'avère bien différente de ce qu'avaient prévu les ingénieurs. Les astronautes découvrent ainsi que pour rattraper un objet situé devant, il faut diminuer l'altitude de l'orbite puis remonter après l'avoir dépassé, plutôt que d'accélérer, car en accélérant, le vaisseau se place sur une orbite plus élevée et par conséquent plus lente.

Abandonnant leur cible, l'équipage se prépare pour la sortie prévu au milieu de la seconde orbite. White sangle sur sa poitrine un dispositif d'oxygène de secours. Il abaisse la visière teintée d'or sur son casque pour se protéger du soleil. Au-dessus du Pacifique, White ouvre non sans mal son écoutille et se met debout dans la cabine. Il installe sur le bord de la paroi du vaisseau une caméra Maurer 16 mm pour filmer la sortie. Il souffle un peu. Il assemble son "pistolet spatial" ZIP, puis s'élance dans le vide simplement relié à la vie par un cordon ombilical de 8 m de long. Tel un satellite humain, l'astronaute essaie de s'orienter et de se déplacer autour de la cabine, dans un environnement où seules les lois du mouvement commandent, toute action appelant une réaction opposée et immédiate. McDivitt lui a du mal à maîtriser le mouvement de la cabine. 

GT4 ZIP.jpg (98712 octets) Le ZIP se compose d'un réservoir d'oxygène ayant la forme d'un cartable, long de 32 x 15 x 5 cm que White porte sur sa poitrine, un tube longeant le bras droit de l'astronaute et une gâchette qu'il tient dans la main et grâce à laquelle des bouffées gazeuses peuvent être éjectées par trois micro-tuyères.
Accroché au pistolet un appareil photo Contarex 35 mm.

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Séquence images par images de la sortie de White prise par la caméra derrière le siége de l'astronaute

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Alors que White s'approche de la cabine, Mc Divitt le photographie avec un Hasselblat 70 mn. 16 photos de la sortie de White ont été prises par Mc Divitt avec son Haselblad dans la magasin 16. La photo à gauche est la première prise par Mc Divitt, celle du milieu est la première donné par le service de presse de la NASA pour diffusion mondiale, en fait la 3e prises par Mc Divitt. La photo de droite est la 5e prise par Mc Divitt.
L'astronaute avait baptisé son vaisseau "American Eagle" mais James Webb avait interdit les noms de baptême pour les vols Gemini. A la place, il fut décidé de mettre le drapeau US sur les tenues spatiale. Avec la bannière étoilée sur l'épaule, ces photos sont devenues l'icône de l'Amérique dans l'espace. 

Se rapprochant de la cabine, il est photographié par mc Divitt à travers le hublot de l'écoutille. Ayant remarqué que de la suie recouvrait une partie de sa surface, White en récupère un échantillon pour analyse. Le temps s'écoule rapidement et Grissom, au MCC intime plusieurs fois à White de rentrer dans la cabine. Mais il se plait tellement à l'extérieur qu'il fait momentanément la sourde oreille ! Grissom transmet à McDivitt : "Le directeur de vol ordonne à White de rentrer ! " Enfin, il se décide à prendre le chemin du retour mais, en revenant vers l'écoutille, il se rend compte que manoeuvrer le long d'un vaisseau spatial est plus facile à dire qu'à faire. Faute de prises pour les mains ou pour les pieds, l'astronaute trouve le retour lent et difficile. Il lui faut plusieurs minutes laborieuses pour réussir à pénétrer dans la cabine. McDivitt l'aide alors à descendre et à reprendre place sur son siège. Il largue alors les protections thermiques de ses gants et sa visière solaire et récupère la caméra. Pendant toute l'opération, la combinaison s'est avérée particulièrement confortable, jusqu'au moment où il faut refermer la trappe extérieure... Pendant 5 minutes, White lutte pour la refermer. La climatisation de son scaphandre ne peut bientôt plus suivre les efforts de l'astronaute et de la buée apparaît sur son casque. De la sueur coule dans ses yeux, jusqu'à ce que la cabine soit re pressurisée et qu'il puisse retirer son casque. 
Au vu des difficultés pour fermer l'écoutille, il est décidé d'annuler la seconde ouverture de celle çi, les astronautes devant gardé tout leur matériel de sortie avec eux jusqu'au retour "en souvenir".
L'écoutille de la cabine est resté ouverte 36 mn, White évoluant dans le vide durant 21 mn.

GT4 GPN-2000-001493 mc divitt white.jpg (1137102 octets) GT 4 est la première mission contrôlée entièrement depuis le MCC de Houston avec des équipes de FD oeuvrant en 3/8. Kraft, Kranz et Hodge sont les FD des trois équipes. Sur la photo, Patricia McDivitt et Patricia White parlent à leur mari en orbite. Les enfants de Pat White, Bonnie et Edwards sont également présents.

White s'est apparemment beaucoup plus amuser que le cosmonaute russe Leonov. Avec ce vol, les américains sont finalement au niveau des russes, en ce qui concerne la durée des vols.

Le retour qui devait être calculé avec précision sera manuel suite à la panne de la calculatrice. Les deux moteurs de décélération sont allumé à la 62eme révolution à 157 km d'altitude suivit des rétro-fusées alors que la cabine survole le Mexique. C'est le 7 juin que la cabine amerrit dans l' Atlantique après un vol de 97 h 56 mn et 2 s. La cabine touche l' océan à 12 h 12 mn 12 s EST, à 90 km du USS Wasp (27° 44 mn N et 74° 11 mn O). L' équipage est récupéré à 13 h 09, la cabine à 14 h 28.

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Sur le pont du USS Swap, les astronautes parlent par radio au Pt Johnson.

Salon du Bourget, à Paris, l'équipage rencontre le premier cosmonaute Youri gagarine. 

Après cette sortie dans l'espace, plusieurs experts du programme Gemini estiment que certaines erreurs de jugement ont été commises à bord du vaisseau spatial. Lorsqu'ils ont eu du mal à ouvrir l'écoutille, White et McDivitt auraient dû se douter qu'il serait difficile de la refermer. Tout homme prudent aurait alors renoncé à ses ébats dans l'espace plutôt que de risquer de ne pouvoir rentrer sur terre sain et sauf. Ces experts estimaient également que White était resté trop longtemps à l'extérieur et ils critiquèrent la mauvaise volonté évidente avec laquelle il avait regagné le vaisseau. Cependant, les responsables de la NASA se refusèrent à porté le moindre jugement sur le comportement des pilotes.