L ' AVIONIQUE DU SHUTTLE
Le poste de pilotage est le niveau le plus en hauteur de la cabine de l' Orbiter. Le commandant et le pilote sont assis cote à cote devant le poste de pilotage. De leur place, ils peuvent contrôler et regarder les écrans et commandes durant les différentes phases de la mission. Derrière eux et décalés vers la gauche, les deux siéges des spécialistes de mission MS. L' ensemble des "murs" du poste de pilotage est occupé de panneaux de contrôle et écrans. Les siéges des pilotes est commandables électriquement ou manuellement en hauteur, longueur et inclinaison. Ceux des MS ne sont qu' inclinables manuellement. Tous les 4 possède un système de harnais pour maintenir l' astronautes attaché durant les phases d' ascension et de retour. Chaque siége mesure 64 cm de long, 39 de large et 27 de haut. En 1995, un programme de modernisation est lancé avec des siéges plus leger réalisés en aluminium afin d' augmenter la charge transportable vers la station ISS. Lors des vols d' essais STS 1 à 4, Columbia fut aussi équipé de ces siéges (ils furent déconnectés après STS 4 et enlevé après STS 9) Pour les tests ALT, Enterprise fut équipé de siéges éjectables Lockheed dérivé du SR71 pour les deux pilotes. Aucun système d' évacuation en urgence n' a été installé de STS 5 à 51L. Après l' accident de Challenger,
diverses options sont prises et un système de perche installé. Utilisable
seulement à basse vitesse et basse altitude, il permet grâce à une perche
télescopique (300 m de long) de faire évacuer l' équipage en vol en les
écartant le maximum des ailes de l' Orbiter pour sauter en parachute. L'
évacuation totale prends selon la NASA 90 secondes.
L' avionique (terme datant des années 1960 désignant l' électronique appliquée à l' aviation) utilisée pour tous les systèmes de l' Orbiter résulte d' un compromis entre la nécessité de gagner du poids et les risques de défaillance. 70% des équipements de l' avionique de la navette sont des variantes de systèmes déjà éprouvés en aéronautique. Lorsque les techniciens ne disposaient pas des équipements déjà existants, ils se sont efforcés de réduire les coûts et les risques de mise au point en utilisant des éléments de systèmes ayant déjà fait leurs preuves pour d' autres programmes aéronautiques ou spatiaux, la nouveauté n' a pourtant pas été systématiquement écartée. Ainsi les circuits hybrides électroniques et les microprocesseurs CMOS qui n' avaient pas été utilisés dans les programmes spatiaux précédents l' on été pour la navette, pour économiser de l' énergie et du poids. En revanche, d' autres systèmes n' ont pu être installé car leur emplacement les auraient exposés au décollage et à la rentrée à des échauffements trop élevés, ou à des vibrations acoustiques trop intenses. L' avionique de la navette pèse environ 2700 kg. Elle renferme 1753 boites noires contenant 169 types différents d' avionique. 438 de ces boites noires ont une influence majeure. Afin de réduire la masse du câblage, les sous systèmes de commande, de communication et du traitement des données ont été centralisés à l' avant de l' Orbiter dans le compartiment pressurisé. Les autres appareillages ont été montés à proximité des organes qu' ils commandent (gouvernes, élevons, train d' atterrissage, …) sur des plaques réfrigérantes et dans des compartiments anti-vibration. Pour réduire 270 kg de câblage, les techniciens ont utilisés une barre " ommibus " de liaison de données numériques pour les commandes et les instruments. Tous ce matériel est redondant afin d' assurer la sécurité. Bien entendu, les trois exemplaires du même système ne sont pas placés au même endroit. Toutes ces fonctions et contrôles aboutissent sur le tableau de bord devant le pilote et le co-pilote. Le tableau de bord de l' Orbiter est issue de la navigation aérienne avec des aménagements propre aux vols spatiaux. Des cadrans, des interrupteurs ainsi que trois écrans cathodiques permettent la visualisation de tous les systèmes et sous systèmes de bord. Ces trois écrans sont directement reliés aux ordinateurs de bord et chaque membres de l' équipage a la possibilité de faire apparaître sur un ou les trois écrans les informations n' apparaissant pas sur le tableau de bord à l' aide d' un clavier. Les ordinateurs du Shuttle sont 40 fois plus rapide que les logiciels d' Apollo. Le système informatique a une mémoire de 134 mégabits et chacun vérifie l' autre 400 fois par seconde. Dans le sens sol orbiter, le débit pour les liaisons est de l' ordre de 1 mégabits par seconde pour les données en bande large, plus 72 kilobits par seconde pour celle en numériques. Dans l' autre sens, le débit est de 52 mégabits par seconde de donnée numériques ou 4,2 mégabits analogues aux 2 megabits de données numériques. Toutes les antennes, une vingtaine sont logées dans la carcasse de l' Orbiter. Tous ces système consomment beaucoup d' énergie, laquelle est fournie par des piles à combustible issue des vols lunaires Apollo, qui en plus de produire de l' électricité produise de l' eau pour l' équipage.
2100 afficheurs et boutons tapissent le poste de pilotage de l' Orbiter, le tout contrôlé par les 5 ordinateurs IBM GPC (General Purpose Computer). Le Dual Kaiser Electronics ou viseur tête haute HUD a été installé sur Challenger puis les autres Orbiters de même que Columbia après STS 9. Le Rotational Hand Ccontroller, ou mini manche est utilisé pour les contrôles sur trois axes du vaisseau. Pendant l' ascension, il peut être utilisé pour piloter les tuyères des moteurs SSME et des SRB. A l' insertion sur orbite et pour la désatellisation, il pilote les tuyères des OMS et la poussée des RCS. En orbite, il pilote le système RCS. Lors de la rentrée, il pilote les RCS et les gouvernes aérodynamiques. Un mini manche sert aussi pour piloter le bras télémanipulateur RMS en orbite. Le mini manche et le palonnier du poste de pilotage. Des pédales de palonniers normales permettent au commandant comme au pilote de braquer la gouverne de direction de queue et de freiner l' Orbiter à l' atterrissage comme un avion classique. Deux manettes de freinage de vitesse-poussée peuvent être utilisé pour d' une part faire varier la puissance des moteurs SSME pendant l' ascension et d' autre part assurer freinage au retour. Le système d' alarme dans l' Orbiter consiste en 4 lumières principales les "masters alarms", 40 lumières d' avertissement sur le panneaux F7 et 120 lumière séparées sur le panneaux R13U. De plus un signal audio est envoyé dans le système de communication au travers les casques et haut parleur de la cabine. Derrière le siége du pilote se trouve la "mission station" un poste de travail en orbite où l' astronaute opére debout sans siége. Les écrans et le contrôle du bras RMS et des charges utiles sont situé sur le mur de derrière en face le poste de pilotage. LE SYSTEME D' AFFICHAGE DU POSTE DE PILOTAGE A l' origine, les Orbiters ont
été équipé avec le Multifonctional CRT Displays System ou MCDS. En 1998, ce
système est remplacé par le Multifonctional Electronics Display System MEDS.
Le MCDS est composé de trois types de matériels: Les écrans DU sont des écrans électronique CRT affichant les caractères alphanumériques, les symboles graphiques et les flèches en vert fluorescent. Ils ne sont pas capable de représenter une forme complexe, étant limité par des lignes ou des flèches. Chaque écran possède un réglage de contraste et luminosité. Si un des CRT tombe en panne sur le panneaux principal, l' équipage peut l' échanger avec celui du poste arrière pour assurer le retour de la mission. Cockpit de l' Enterprise. EVOLUTION DES COCKPIT Configuration des panneaux instrument dans le cockpit de tous les Orbiters sauf OV 102 jusqu' en 1998. Ce dernier sera moderniser après STS 9 et équipé comme les autres Orbiter avec le viseur tête haute HUD. Panneau d' instrument de l' OV 105 comparable à celui des OV 103 et 104 avant 1998. Quand le MCDS est installé, des indicateurs assurant le besoin en instrument de vol primaire nécessaire pour voler manuellement ou contrôler automatiquement le système de pilotage sont disposés devant les pilotes et à l' arrière sur le poste de travail "soute. Ces indicateurs comprennent le ADI (pour la direction de vol), deux HSI (indicateur d' horizon), le AMI (indicateur de Mach), le AVVI (indicateur de vitesse verticale et altimètre), position des indicateurs de vols, lumière du système RCS et G mètre. Le viseur tête haute HUD est un système optique qui permet de visualiser les données de rentrée lors de la phase de rentrée , l' approche final de la piste. Il utilise les mêmes données que les indicateurs de bords et les affichent sur des écrans CRT pour créer une image qui est projetés à travers une série de lentilles pour se combiner sur une vitre situé devant les hublots en vue directe des pilotes. Le système n' a pas été installé à l' origine sur les OV 101 et 102, mais sur les autres dès leur construction. Columbia en a été équipé après STS 9. En 1988, Rockwell se lance dans un programme de modernisation du poste de pilotage des Orbiters. A cette époque, il vient naturellement à l' esprit d' utiliser le "glass cockpit" comme les avions commerciaux. Ce système permet l' affichage des données sur des écrans en couleurs pour remplacer les indicateurs classiques. En 1192, ce programme est au point pour son utilisation, ainsi né le Multifonction Electronic Display System MEDS. Le MEDS utilise 11 écrans multifonction en couleurs MDU, 4 écrans dits IDP (Integrated Display Processors) et 4 convertisseurs analogique-numérique ADC par véhicule. 9 écrans sont installés devant les pilotes en remplacement des trois écrans CRT et des indicateurs. Les deux autres sont installé au poste de pilotage arrière. Les écrans MDU sont basé sur ceux qui équipent les avions B777 modifié pour utiliser un LCD produit aux USA. Ils sont un peu plus gros que les anciens mais procurent une meilleure vision latérale, ont une meilleure définition avec 48 couleurs (16 tons de chaque primaire). Le programme MEDS était étalé en deux phases à l' origine, une au KSC avec le remplacement des trois écrans classique par trois MDU puis lors des OMPD, les indicateurs seraient remplacé par trois MDU. L' installation des MEDS augmente légèrement la masse des Orbiters de 250 kg, la consommation et la dissipation thermique étant équivalente (1600 W). Atlantis est le premier Orbiter à recevoir le MEDS en 1998 lors de sa OMPD. Il vole pour la première fois en mai 2000 sur STS 98. Columbia reçoit ses MEDS en 2000, Discovery la reçoit en 2002-2003 lors de sa OMPD 3 et Endeavour le recevra en 2004-2005. A noter que ces deux dernières OMPD se déroulent au KSC. La phase de l' installation du MEDS dans les Orbiters comme prévu dans la phase 1 initiale au centre Kennedy. Le cockpit des Orbiters avec la mise en place du MEDS et ses nouveaux écrans.
MEDS d' Atlantis en 2000 MEDS du simulateur du JSC Photos NASA et Dennis Jenkins
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