BEC, ELA, ELV, d'EUROPA à VEGA 

 
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Avec les accords d'Evian de 1962, la France doit partir d'Hammaguir (Sahara) et se trouver une nouvelle base de lancement pour ses fusées. L'implantation d'un site en métropole est suggérée dans un premier temps puis abandonnée. La France se tourne vers ses DOM-TOM et s'installe en Guyane. Situé sous une latitude de 5°, ce site permettra de lancer des satellite directement en orbite géostationnaire en bénéficiant d'un appoint de vitesse du à la rotation de la Terre. 

Les fusées sondes Véronique et les lanceurs Diamant B seront les premiers à quitter la Guyane. Le CSG, centre spatial guyanais offre son site à l'Europe et au CECLES-ELDO, l'ancêtre de l'ESA pour Europa 1. Un pad de tir est construit, baptisée BEC (Base Equatoriale du CECLES) qui malheureusement se réalisera un seul lancement en novembre 1971. L'échec du vol qui fait suite à des années de déboires sonne la fin du programme.

 

ELV 1976 01.jpg (580243 octets) La création de l'ESA, une véritable agence spatiale européenne et la décision de développer un lanceur de substitution à Europa, Ariane pour assurer l'indépendance du "vieux continent" redonne du sang neuf. Le pad de tir d'Europa, la Base Équatoriale du CECLES fait place à l'ELA 1, l'ensemble de lancement Ariane.  ELV 1978.jpg (442676 octets)
Un nouveau massif de lancement est réalisé et la tour de montage rehausser, Ariane étant plus haute de 12 m. En bordure du site, on construit de nouvelles aires de stockage pour les ergols, UDMH, N2O4 et hydrogène liquide. Le système d'avitaillement d'Ariane est original et entièrement automatisé. Il ne nécessitera plus la présence d'ergoliers ni de camions avitailleurs sur place comme c'était le cas avec les fusées " Europa 2 " et " Diamant " par exemple.

 

ELV ariane 3.jpg (675983 octets) L'ELA 1 supportera les lancements des 11 Ariane 1 entre 1979 et 1986 et de 8 Ariane 2-3 entre 1986 et 1989, en parallèle avec l'ELA 2 construite un peu plus loin. En juin 1991, la tour de montage est détruite et le pad laissé à l'abandon. ELV 2000.jpg (263175 octets)

 

ELV 3D.jpg (379750 octets) Le développement du petit lanceur à poudre Vega par l'ESA donne une troisième vie au site en novembre 2001. L'ELA 1 devient l'ELV, ensemble de lancement Vega. Les deux carneaux chargés d'évacuer les gaz au lancement sont réutilisés, l'ancienne table Ariane est remplacée par une nouvelle qui permettra de glisser le premier ELV 3D 02.jpg (451677 octets)
étage du lanceur, le P80 sur sa palette directement de son fardier. Il sera préparé au BIP d'Ariane 5 et transporter par route. Une tour de montage de 50 m de haut plus légère permettra l'assemblage du lanceur grâce à trois plateforme de travail. Elle sera sur rails et recouvrira Vega. Le chateau d'eau qui servait pour refroidir les carneaux d'Europe et d'Ariane n'aura pas le même rôle pour Vega. Il assurera simplement l'eau courante et le rinçage des installations après le décollage. 

   

En 2005, les travaux de rénovation démarrent,  la table d'Ariane 1 est enlevée. Les travaux de génie civile commencent avec les premiers terrassements et les fondations de la rampe d'accès qui sera réalisée pour l'accès à la zone Vega de l'étage P80, transporté par le fardier depuis le BIP jusqu'en zone de lancement Vega. La zone de préparation et d'intégration des étages  se situera en zone de lancement, à proximité des carneaux de l'ancien ELA 1. La réutilisation du massif de l'ELA 1 évite de gros travaux d'infrastructures. Le portique plus légers que pour Ariane 1 sera mis en fabrication en 2006. 

       

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Vue générale du site le 18 septembre 2006. Nous sommes sur la plateforme de roulement de la future tour de montage de Vega. Au fond la table de lancement et à l'opposé  , l'ELA 2 et le BIL.
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Le massif de lancement de l'ELA 1 dont les éléments constituant la table de lancement d'Ariane 1 ont été démontés. Les carneaux seront laissés tel quel juste remis à neuf. Un déflecteur en béton au centre du jet sera coulé. L'infrastructure du pad ELA 1 est en construction pour l'ESA par les équipes de Vitroset. Carlo Gavazzi Space a l'importante responsabilité de l'infrastructure mécanique (table de lancement, connections ombilicale, tour de service), les fluides, les systèmes d'alimentation courant faibles, la sécurité et les communications. CGS a sous sa coupe les équipes de Contraves (Suisse), Cegelec (France), Telematic Solutions (Espagne) et Thales (France). La ZLV n'utilisera de système de déluge par eau pour les carneaux. L'ancien château d'eau d'Ariane 1 sera utilisé pour l'eau courante et les rinçage après le tir. 

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Le château d'eau d'Ariane 1

La zone de lancement Vega est bâti sur l'ancien pad de tir ELA 1 des Europa et Ariane 1,2 et 3. L'infrastructure reprend la configuration d'Ariane avec une tour de service sur rails chargée du montage du lanceur. Le transport des segments du lanceur se fait au moyen du fardier, un engin roulant qui permet de transporter un segment AR5 ou le P80 par voie routière. Il transportera le P80 depuis le BIP jusqu'à la ZLV via la route UPG, la route de l'espace et l'ELA3. Une fois contre le massif en béton, l'étage sera glissé au dessus de la table de tir. Deux carneaux avec déflecteur central assurent l'évacuation des gaz chaud lors du lancement. Il n'est pas prévu de système de déluge par eau comme sur Ariane 5.

2007, début du montage du portique sur la ZLV.

   

Le "gantry" de Vega, 50 m de hauteur, 3 plateforme de travail fixes et deux mobiles

   

Juillet 2008, le navire "Colobri" livre en Guyane les premiers éléments de la maquette du lanceur Véga, avec les étages Zefiro 23, Zefiro 9 et l'étage supérieur AVUM. Ces éléments seront utilisés avec le premier étage (chargé en propergols en Guyane) pour les tests de qualification des installations sol.

25 novembre 2008, la tour mobile du pad Vega termine ses essais de roulement commencé le 14. Avec ses 1000 tonnes et ses 50 m de hauteur, elle ne s'est déplacée que de 5 mètres. D'ici la fin de l'année, la tour sera positionnée sur le massif de lancement distant de 80 mètres. Le système qui permet de déplacer la tour horizontalement est constitué de deux moteurs électrique de 70kW qui alimente des pompes hydraulique à 6 roues motorisées, 2 sur le coté Nord et 4 sur le coté Sud). L'ensemble de 1300 tonnes peut se déplacer sous un vent de 80 km-h.

En 2009, sont installées les baies d'équipements dans le massif de lancement et les plateformes du portique. En novembre, le "fardier" destiné à transporter les segments des étages du Vega est testé avec le transport d'une maquette métal et béton de l'étage P80 (20 tonnes) de l'usine UPG jusqu'au pad ZLV. Posé sur sa "palette", la maquette est ensuite positionné sur la table de lancement.

Novembre 2010, une maquette de l'étage P80 est mené en ZL pour validation des installations sol. C'est une  maquette fonctionnelle représentative de l'étage P80. L'étage est sortie du bâtiment BIP le 26 octobre et amené sur le pad par route sur sa palette tractée par un véhicule à roues. L'étage n'est pas chargé en propergol mais a la même masse qu'un étage de vol avec toute l'instrumentation. Dans les semaines à venir, le lanceur au complet sera ainsi assemblé avec une maquette de satellite et la coiffe. Les tests devraient se terminer fin mars 2011. A partir de la commencera la première campagne de vol du premier lanceur de vol. Le segment "sol" utilisé pour transférer et intégrer le P80 sur sa table comprend le chariot d'interface, les palettes basses et hautes et l' anneau de rejet anti vortex. Le chariot assure l'alignement des roues de la palette basse avec  les rails de transfert. La palette basse permet le transfert du stack comprenant la palette haute et le booster du "fardier" (véhicule de transport) vers la table. La palette haute est l'interface sol avec le lanceur et l'anneau anti vortex. Tous ces éléments ont été intégré sur le fardier dans l'usine UPG du CSG.

Avril 2011, la maquette complète de Vega est en ZLV et termine ses essais mécaniques, prouvant notamment que le lanceur pouvait résister au vents les heures précédent son décollage. Autre travail important, les tests de ventilation et thermique sous le climat de Guyane, l'alignement de la plateforme inertielle et la déconnection des ombilicaux. Un décompte sans remplissage des réservoirs a été réalisé ainsi qu'une simulation de décollage après retrait du portique d'assemblage.

       

Novembre, début de la première campagne VV01. Le lancement prévu en janvier a lieu finalement le 13 février 2012. L'ascension est "nominale" commenté par Aimée Cippe, 1er femme DDO qui a officié sur VA204. Les satellites se séparent comme prévu après 55 minutes de vol pour LARES et 1h 10 minutes pour ALMASAT et les nanosats. Le second vol a lieu en mai 2013. Le 3e en avril 2014. 3 vols sont réalisés en 2015, VV04, 05 et 06, février, juin et décembre. 2 vols en 2016, septembre VV06 et décembre VV07. En 2017, le lanceur fait 3 vols (VV08 en mars, VV09 en août et VV10 en novembre). Après 2 vols en 2018, VV12 et 13 en août et novembre, le lanceur subit son premier échec en 2019 pour la mission VV15 en juillet.

   

Parallèlement aux campagnes de vol, la ZLV est modifié pour accueillir la version Vega C. Dans le portique, la grue a été renforcé pour passer de 30 à 50 tonnes, en aout 2017 entre les vols VV10 et 11 pour hisser l'étage Z40. Les plateformes de services seront réaménagées pour desservir le P120, 3 mètres plus haut que le P80 (13 mètres). Des modifications auront également lieu sur les équipements d'accès aux étages et de remplissage de l'AVUM (qui passera du niveau 37 au niveau 39,6). La zone Nord du portique sera élargie pour permettre l'accès du nouveau fardier du P120. Durant 2 ans, les lanceurs Vega et Vega C vont cohabiter, avec chacun son fardier, ses palettes et son système de remplissage AVUM, Vega C est doté d'un nouveau premier étage, le P120, plus long que le P80, un nouveau second étage, le Z40 (2,3 m de diamètre, 12 tonnes de poussée) et l'AVUM+ amélioré. Le lanceur est équipé d'une nouvelle coiffe de 3,3 m de diamètre. la capacité de lancement s'accroit de 500 kg, à 2000 kg en SSO.

   

   

   

Certains vieux bâtiments et installations de l'époque Ariane 1 ont été détruites (stockage UDMH, N2O4, LO2, hélium, centrale d'eau glacé) et d'autres conservés, comme le mat météo et l'ancien bâtiment des "services généraux " de l'ELA 1 (appelé aussi P3, pour "provisoire"), près du CDL 1, CDL qui ne sera plus utilisé dans le cadre du programme lui aussi.  Le CDL 1 reste en place semi enterré, mais ne sert plus, le contrôle de la mission se faisant du CDL 3. Son toit sera aménagé pour recevoir du public offrant une vue sur les pad de tir du CSG en 2007. Autre bâtiment conservé, le hall d'assemblage Ariane, utilisé par Europa dans les années 70 et Ariane 1, au sud du pad.

C'est depuis le CDDL 3 qu'une centaine de personnes contrôle le lanceur Vega. Dans un esprit de mutualisation, les installations du CDL 3 ont été aménagées pour qu'il serve à plusieurs lanceurs. Deux salles de contrôle permettent de mener simultanément deux campagnes de lancement, une pour ELV et Vega, et une pour ELA 4 et Ariane 6.

Le centre de lancement Vega C, contrairement à celui de Vega, est situé au Centre technique, dans un bâtiment neuf, Pandora. Cet emplacement distant du pas de tir de Vega, a été choisi pour des raisons de sécurité, liées à l'extrême puissance du nouveau propulseur de Vega C. L'installation du nouveau banc de contrôle par Avio ont démarré entre VV16 et 17 et se poursuivront entre VV17 et 18. Fin février 2021 aura lieu l'inspectaion finale avec le déplacement des baies du CDL 3, une partie ira à Lagrange et l'autre dans le CDL Pandora. Les test de qualification débutent au printemps pour une livraison en fin d'année au CNES. Le CDL est mis en service en 2022 pour le vol VV21.

 

CSG, Ensemble de Préparation CU VEGA