LA FIN DE LA MENACE
De 1969 à 1983, période
de détente et de retour de crise, la politique de défense française se
caractérise par une remarquable continuité et la perpétuation de sa
différence, qui a permis de moderniser sa force de dissuasion. Malgré
les changements de majorités, la France garde la même politique. Les
relations avec les deux grands sont changeantes durant cette période.
L’évolution des armes
– en particulier la possibilité de détecter et d’intercepter des
engins (programme IDS du Pt Reagan), la fin du monde bipolaire et « les
incertitudes allemandes » (affaire des missiles Pershing) font réfléchir
les Français sur une réorganisation de leur politique de sécurité et
de défense.
1989, les reformes menées
dans le bloc-est par Mikhail Gorbatchev, les obligations entre l’URSS et
ses partenaires s’affaiblissent. Ces partenaires prennent la voie de la
démocratie et vers l’ouest. Le mur de Berlin chute, l'Allemagne est
réunifié et maintenue dans l'OTAN. Les pays partenaires de l'URSS se
dirigent vers l’indépendance. L’URSS se morcelle en 1991. Le 1er
juillet, le Pacte de Varsovie, l'équivalent Est de l'OTAN est dissolu.
Les USA et l'URSS étant passer aux
charges multiples MIRV, la France décide de développer le missile M4,
plus puissant pouvant emporter 6 charges nucléaires, mais le projet est
stoppé en 1991. En 1986, reprenant
les études d'un missile mono-charge déployé soit d'un véhicule de tir
soit d'un silo, la DGA avait lancé le S4 qui deviendra le S45. L'accélération
des événements de l'Histoire et la tombé du mur de Berlin en 1989
annonceront la mort du S45 et l'arrêt de l'exploitation du site du
plateau d’Albion pour ne conserver que deux vecteurs à la Force de
Frappe, les engins MSBS et les bombes ASMP des Mirage IV et Mirage 2000.
Alors que la France a connu sept
conflits armés sanglants entre 1856 et 1962, dont deux guerres
mondiales, elle vit trente années paisibles et de grand développement
économique depuis qu’elle possède l’arme atomique. En outre, l’industrie
nationale impliquée dans le réalisation du projet emploie 200 000
personnes au L.R.B.A., à la SEPR, au CEA, à la SEREB, chez
Nord-Aviation et Sud-Aviation, puis à l’Aérospatiale maintenant EADS,
à la SEP division de la SNECMA14 et à la SNPE15 (Société Nationale
des Poudres et Explosifs), sans compter les effectifs de la DMA devenue
la DGA en 1977 ni les sous-traitants, SAGEM, SFENA, Dassault et LCT.
C'est au mois de juin 1995 que naissent les premières rumeurs de
démantèlement de la base de missiles. Les élus locaux commencent à
s'inquiéter et crée le comité d'Albion regroupant 60 communes pour
étudier les retombés économiques d'une fermeture.
LE DEMANTELEMENT ET ...
RECONVERSION
22 février 1996, la décision est rendue publique, Albion sera fermée.
A terme, le site était condamné : la précision
des engins ennemis (environ 300 m) et la puissance de chacune des ogives
permettaient de le neutraliser. L'entretien coûtait 0,5 milliard de F
par an, la modernisation en aurait coûté 30. Les progrès de la défense
anti-missiles auraient diminué les garanties de pénétration des ogives
du missile S3 D aux trajectoires très prévisibles.
En mars, il s'avère que les conséquences démographiques, économiques
et fiscales de la disparition du 1er GMS seront considérables au niveau
local. Des conclusions confirmées en août par le rapport INSEE.
En juin se déroule une manifestation à Apt et à Sault, l’une pour une
reconversion avec les militaires, l’autre sans... il devient nécessaire
que les communes de la vallée se rapprochent de celles du plateau pour
travailler en commun à la reconversion.
Le 16 septembre, une dernière cérémonie officielle marque la fin de
la "posture alerte" active depuis 35 ans. L’Etat ne fait
toujours aucun commentaire sur l’avenir de la base. Le même jour, le
SIVU syndicat intercommunal à vocation unique est présenté au
public.
On prévoit que le démantèlement des missiles et
de leurs silos prendra deux ans. Le 30 septembre, la première tête nucléaire est enlevé de la ZL 2-7,
la dernière quittera Albion le 26 février 1998. Les missiles
seront désactivés un an plus
tard, en septembre 1997. Sur chaque ZL ce sont 35 tonnes de matériels
qui sont retirés et déposés par les équipes de
l'armée.
En décembre, le ministère de la défense annonce qu’un régiment
professionnalisé de l’armée de terre d’au moins 1.000 hommes succédera
au 1er GMS. Il sera complété par une unité de
contre-espionnage et un escadron cynophile. L'Armée abandonne
l'idée d'implanter le centre d'entraînement franco-allemand pour les
équipages des futurs hélicoptères de combat Tigre devant les
protestations des élus locaux sur les nuisances sonores qu'
engendreraient ce genre d'activité. Le 30 avril 1997, l'armée officialise
la décision de ne pas implanter les hélicoptères à Albion.
Le 31 mai 1997 est lancé le projet de laboratoire scientifique dans
le poste de conduite de tir atomique de Rustrel
sous l'impulsion et l'intuition scientifique de Georges Waysand (Groupe
de Physique des Solides, universités Pierre et Marie Curie - Paris 6 et
Denis Diderot - Paris 7). Cette reconversion a été rendue possible avec
les concours de l'armée de l'Air, des élus de la communauté de communes
du Pays d'Apt, du département de Vaucluse et de la région
Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), des universités de la région PACA, de
l'Observatoire de la Côte d'Azur (OCA), du Département Analyse et
Surveillance de l'Environnement (DASE) du CEA, de l'Institut National
des Sciences de l'Univers (INSU) du CNRS, et du ministère de
l'Enseignement Supérieur et de la Recherche.
Le 13 juin, l’unité
de défense aérienne d’Albion est dissoute. Le démantèlement du 1er
GMS est en route...
Les deux PCT qui sont sont restés
en alerte durant toute l'année afin d'assurer la redondance de
surveillance de sécurité sont évacués par les puits de secours les 17
juin et 23 octobre. Durant 25 ans, un mois
et 15 jours (depuis le 2 décembre 1970), 182 volontaires ont pris place
dans les postes de tir de Rustrel et La Reillannette.
Le 12 septembre, le Ministre de
la Défense annonce que 1000 légionnaires de la Légion Etrangère vont
s'installer sur le Plateau d’Albion. De 1999 à 2000 il vont
constituer une nouvelle unité d'ingénieur de combat pouvant être
rapidement dépêchée dans le monde en cas de crise. Certains membres
de cette unité viendront d'un régiment de la Légion qui maintient la
site de test aujourd'hui fermé de Mururoa (Pacifique Sud).
Chaque missile enlevé du silo est ramené dans
les atelier de l'Aérospatiale où chaque étage est enfermé dans un
container. Acheminé au CAEPE dans la région de Bordeaux ils sont mis
au banc moteur vers le ciel et tirés. Au total ce sont pas moins
de 52 étages qui sont détruits (18 missiles à deux étages, plus 4
étages de rechange et 12 étage pour 6 missiles en stockage) jusqu'en
décembre 1997. Chaque étage comporte outre son propulseur principal tout
les systèmes pyrotechniques associés pour la séparation en vol, les
fusées de roulis et les rétrofusées. Une quinzaine de jour est
nécessaire pour détruire un missile depuis son départ d'Albion à sa
dernière mise à feu. Cette mise à feu a lieu tuyère en l'air. Les
étages inertes sont ensuite passé sous une presse.
Que va devenir le plateau
d'Albion ?
La demande faite aux pouvoirs publics,
essentiellement par la ville d’Apt de bénéficier de l’implantation d’un
autre régiment et/ou d’une autre activité militaire est loin de faire
l’unanimité sur le plateau. Les études ont chiffré à 216 millions de
francs la part de la base d’Albion injectée chaque année dans l’économie
locale. Face à ce montant important, les associations font valoir les 960
millions provenant du tourisme et les 783 millions des résidences
secondaires - total 1,743 milliards de francs, soit huit fois plus - qui
pourraient être remis en cause par l’implantation d’une activité
militaire génératrice de nuisances.
Des projets de reconversion civile
existent et attendent que l’avenir militaire de la base soit
définitivement tranché (école de pilotage ou chaîne d’assemblage d’hélicoptères,
régiment de légionnaires, section d’écoute et de renseignement, ?
...). Citons par exemple l’avant-projet présenté par M. Antoine
Labeyrie, professeur au Collège de France, Membre de l’Institut et
directeur de l’Observatoire de Haute-Provence : l’Université
Thélème du 21e Siècle (UT21S). Ce projet est antérieur à la décision
de désactiver la base d’Albion, mais pourrait trouver là l’occasion
de s’implanter en utilisant l’infrastructure disponible, bien que son
architecture ne corresponde pas exactement à l’esprit innovateur du
projet initial.
Plusieurs activités de recherche et d’enseignement
sont déjà envisageables sur le site d’Albion. Dans le site unique en
France des postes de commandement souterrains situés sous 600 m de
calcaire, l’Institut d’Astrophysique Spatiale de l’Université d’Orsay
propose l’implantation d’un laboratoire de détection de particules
cosmiques pénétrantes. Un laboratoire de robotique horticole s’intégrerait
naturellement dans le projet. La piste d’aviation serait intéressante
pour accueillir un laboratoire d’aviation solaire en collaboration avec
des groupes de recherche allemands. Un laboratoire d’entomologie et
botanique profiterait agréablement de la remarquable richesse biologique
de la région, avec une orientation principale vers l’écologie moderne.
Enfin, le site se prête particulièrement bien aux observations
interférométriques des nouveaux télescopes. D’autre part, une partie
des enseignements d’Astrophysique observationnelle du Collège de France
pourraient y être dispensés.
Les crédits prévus pour la
reconversion du site, de l’ordre de 20 millions de francs par an pendant
plusieurs années, peuvent permettre de payer une quarantaine de
chercheurs, professeurs et thésards. Il pourrait s’y ajouter la
délocalisation d’autres chercheurs. Ces différents personnels seraient
à même d’encadrer plus d’un millier d’étudiants ; ce qui
correspondrait à la capacité d’hébergement et de restauration
actuelle du site.
Le principal impact de la base porte sur
les emplois directs. 1169 actifs, hors contingent, représentant une
population de 3257 habitants pour un revenu global de 160 MF, sont
concernés par cette fermeture. Le sont également 169 fournisseurs qui
réalisent 53 MF de chiffre d'affaire avec les militaires; il s'agit de
prestations standards (BTP, alimentation et services). La présence de la
base militaire n'a pas généré de savoir-faire spécifique, les
commerçants et les prestataires de services notamment d'Apt dont 10 % de
l'activité soit un chiffre d'affaires de 520 MF, dépend de la présence
des militaires. De plus, cette présence militaire représente 480
logements en propriété ou en location, 40 classes, de la vie
associative, culturelle et sportive. En dehors de cette population liée
à la présence de la base militaire, il faut noter le poids des valeurs
traditionnelles liées à une société encore rurale.
Début 1998, les élus et
associations, opposants pour contre les militaires se retrouvent autour
d'une même table.
28 février, le plateau d'Albion est
désormais «complètement dénucléarisé», annonce l'armée de l'air. 3 jours
auparavant, les derniers «éléments nucléaires» ont quitté la base
aérienne BA 200 d'Apt-Saint-Christol à bord d'un camion pour le centre
de la direction des applications militaires du CEA de Valduc
(Côte-d'Or). Les opérations de démantèlement ont débuté le 16 septembre
1996.C'est en septembre 1997 que le dernier missile a été retiré de son
silo pour être démonté dans les ateliers de la base. Le missile a pris
la route de Saint-Médard-en-Jalles (Gironde), où il a été détruits par
les techniciens du très discret centre d'achèvement et d'essais des
propulseurs et engins, le Caepe. La partie haute, qui contenait une
bombe thermonucléaire d'une mégatonne, a ensuite été désassemblée par
les spécialistes du CEA et de l'armée de l'air. Ce sont donc des
composants nucléaires (plutonium, tritium...), et non une bombe, qui ont
pris la route sous haute surveillance pour le centre de Valduc où ils
seront retraités.
Vidés de leurs missiles, les 18
silos enterrés qui parsèment les 700 km2 du plateau, devraient maintenant
être recouverts de terre et retrouver un aspect naturel. Ces anciennes
«zones de lancement», d'une superficie de deux à trois hectares, resteront
pour l'instant «terrains militaires».
Sur la base de Saint-Christol,
1700 militaires et civils travaillent encore au démantèlement. Depuis deux
ans toutefois, 700 personnes ont quitté le plateau. Durant l'été 1999, la
base aérienne sera dissoute et les deux commandos parachutistes de l'air
quitteront eux aussi Albion pour Dijon et Orléans. La Légion étrangère
s'installera à leur place: un régiment étranger de génie (REG) sera même
créé pour l'occasion, sur les cendres du 4e régiment de génie de La Valbonne
(Ain) dissous pour l'occasion. Les espions de la DGSE (Direction générale de
la sécurité extérieure) doivent également implanter une station d'écoutes en
Haute-Provence. En revanche, le projet d'une école franco-allemande
d'hélicoptères de combat a été abandonné devant les protestations des
habitants du plateau, soucieux de préserver le silence de ce pays de Sault,
tout droit sorti de Giono.
Au mois de mai, le délégué interministériel aux restructurations de
passage à Albion affirme que l’armée est à Albion " pour du long
terme ". Les associations qui voulaient installer une université sur
la base s’affirment déçues.
Le 12 octobre, la communauté des
communes décide d’acheter le PCT de Rustrel pour le mettre à
disposition des scientifiques. Ils leur en coûtera 800 000 F
donné par la région, le département du Vaucluse et l'Université Paris
7 et le CEA. L’avenir du cercle mixte d'Apt, lui, reste incertain. En
décembre, pour faire avancer le dossier " SIRENE " (silo
réhabilité pour nuits étoilées), la petite commune de Lagarde adhère
à la communauté des communes du pays d’Apt.
Janvier 1999, les
éléments précurseurs du futur régiment de légionnaires arrivent à
Albion, de même que les agents de la D.G.S.E. (service d’espionnage
français). A Apt, des classes d'écoles primaires vont fermées. Le
cercle sera vendu aux enchères. Le ministre de la recherche Claude
Allègre s'oppose à la reconversion du PCT de rustrel en laboratoire
scientifique.
EVOLUTION DE LA
POPULATION DU PLATEAU
En 1962, avant le début
des travaux de construction de la base du plateau d'Albion, la ville
d'Apt compte 7812 habitants. En 1968, la population passe à 10000,
puis restera entre 11500 et 11700 dans la période 1975-1999.
Le départ des militaires n'aura eu que peu d'effet.
A St Christol où est bâtit
la BA200, la population est de 256 habitants en 1962. Elle passe à
673 en 1968 au moment de la construction, puis passe à 1700 au
milieu des années 1970 et dépasse 1800 au début des années 1980,
pour retomber à 780 en 1999 après le départ de l'armée.
A Rustrel où fut
implanté le PTC 1, la population est de 268 habitants en 1962. Elle
passe à 380 au début des années 1970, puis à 540 en 1982 pour se
stabiliser à 630 dans la décennie 1990.
Pour les villages environnant,
la situation est variable.
A Aurel, au dessus de
Sault, la population ne varie pas entre 1962 et 1999 (130
habitants). Pas de changement à St Trinit avec une moyenne de 80 à
100 habitant de 1962 à 1999. Idem à Sault, où la population reste
voisine de 1200 entre 1962 et 1999.
A Lagarde d'Apt, elle
passera à 40 au milieu des années 1970 pour retomber à 27 en
1999, son niveau des années 1960.
A Banon, le pays du
fromage de chèvres, la population suit l'activité du plateau avec
664 habitants en 1962 et 973 en 1982. Au dernier recensement, banon
comptait 895 habitants.
A Revest du Bion, la
population qui est de 410 habitant en 1962 passe à 622 en 1968 et
retombe ensuite avec une moyenne de 500.
A Simiane, la population
n'augmentera que très peu de 1962 à 1999 (322 à 540).
Pendant plus de 30 ans,
3191 militaires étaient installé sur le plateau dans 15 communes,
représentant 13,6% de la population et 12,7% des emplois. |
Le 25 mars, le colonel
Pascal Nebois, communique pour la première fois sur le futur 2e Régiment
Etranger de Génie, dans le journal " La Provence ".
Avril, le démantèlement de la BA 200 touche à sa fin. Les missiles
exposés dans l’enceinte sont démontés et envoyés vers des
musées.
Le cercle d'Apt n' pas trouvé d'acquéreur. Des immeubles seront
détruits à la Cité St michel pour faire de la place.
Le 18 juin a lieu la cérémonie de départ des aviateurs à la base
aérienne 200, en présence de très nombreuses personnalités. Une
semaine plus tard, le 2e Régiment Etranger de Génie se présente à la
population sur le marché d’Apt.
Fin juillet, les premières expériences scientifiques commencent dans l’ex
PCT de Rustrel. Aucune décision n’est encore prise pour le long
terme.
La dépolution des sites est estimé
à 1 000 000 €. Suivront le transfert de la base vie, de la zone
technique spécialisée, de l'aérodrome et de certaines emprises durcies
au profit de l'armée de terre, à compter du 1er septembre 1999, le transfert
de la zone industrielle et de la zone d'entraînement à la direction
générale de la sécurité extérieure, la mise en aliénation des
terrains réservés pour la 3ème unité de tir, la mise en aliénation
des emprises abritant les zones de lancement devenues inutiles, la conservation
des zones de lancement 1.4 et 2.6 pour respectivement étude de
vieillissement et implantation d'antennes et enfin aliénation du cercle
mess.
30 septembre, le 2e REG est officiellement créé à Albion, en présence
du Chef d’Etat-Major de l’armée de terre. 500 hommes sont déjà là,
sur les 876 de l’effectif final, prévu pour fin 2001.
Mi novembre, les résultats définitifs du recensement sont connus. La
population de la vallée ne s’accroît plus. Certains villages sont
durement touchés par une dépopulation.
Un groupe hôtelier lyonnais emporte la vente du cercle mixte d'Apt pour 8
millions de FF. Le Cercle Roland Garros deviendra un complexe hôtelier 3
étoiles.
Le 30 novembre, la BA 200 de St Chrystol prend le nom de Maréchal-Koenig.
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Démantèlement
des ZL, sortie des groupes électrogènes, comblement de la dalle.
Le bâtiment de surface de la ZL 1.4 a été détruit,
mais devant le cout prohibitif de l'opération, les autres ont été
préservés. |
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Carcasses
des étages de S3 |
Antennes
du réseau RAMES |
Baie d'équipements
des PCT |
Notons également
qu'aucun test de mise à feu des missiles S3 n'a été fait du plateau
d'Albion, les silos étant à usage unique. Tous les essais des missiles se sont déroulés depuis deux
sites principaux:
_ Le
Centre interarmées d’essais d’engins spéciaux (CIEES), à
Hammaguir, avec divers moyens de flanquement et des réceptacles
temporaires, constituant le Champ de tir du Sahara
de 1960 à 1967 ;
_
Le
Centre d’essais des Landes (CEL), comprenant la base principale de
Biscarosse et différentes annexes.
Le problème pour l’armement français
est d’un coté le déséquilibre entre les forces nucléaires et
conventionnelles et d’un autre coté les coûts immenses pour des projet
de défense. En améliorant la force de frappe la France a dépensé
tellement d’argent qu’il n’en reste pas assez pour les forces
conventionnelles - comme les chars et les avions modernes.
Quel sera l'avenir de l'armement français ? Peut être la coopération
avec d'autres pays dans la construction de nouvelles armes comme en
témoigne l’Eurofighter ou alors peut être dans un système de défense
s’inscrivant dans la communauté Européenne, une idée qui sera très
longue à réaliser.
Que reste t'il des installations
militaires du
plateau d'Albion ?
1 200 emplois directs ont
été perdu après le départ des militaires et environ 3 300 personnes
sont parties provoquant la fermeture d'une quarantaine de classes entre
Apt et Sault. Economiquement, près de 170 entreprises ont été touché
plus ou moins directement. Finalement avec le recul, le départ de
l'armée n'a pas eu de très très grosses conséquences: vivant quasiment en
autarcie, les militaires n'avaient rien apporté aux commerces locaux qui
malgré tout vivaient surtout du tourisme (70% de l'économie). Ceux qui manifestaient lors
de la venue des militaires dans les années 1960-70 se retrouvèrent pour
manifester contre leur départ. Certains militaires en age de
la retraite sont restés sur place tentant d'une seconde carrière
professionnelle tandis que d'autres sont partis laissant un trou dans les
populations locales et des maisons à vendre. Le syndicat intercommunal à vocation unique
(SIVU) regroupant les communes de d'Apt, banon et Sault a su s'imposer
face aux autres institutions qui ne lui voulait pas que du bien. Des
millions d'euros de subventions pleuvent sur ces communes depuis le
départ du GMS et continueront de pleuvoir durant des années sous la
bénédiction de l'Europe.
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