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CHRONOLOGIE ARIANE

2003

Arianespace a signé 11 contrats en 2002, Satmex 6 pour début 2003 (Mexique) en février, DIRECTV-7S debut 2003  (USA), iPSTAR-1 début 2004 (Thaillande) et STAR ONE C1 fin 2004 (Brésil) en avril, AMC-13 fin 2003 et AMC-15 fin 2004 (USA) en juin, Helios 2A fin 2004 (CNES) en juillet,  SPAINSAT en 2004 (Espagne) en septembre et TELKOM-2 fin 2004 (Inde) en novembre dernier ce qui portent à 42 le nombre de satellites à lancer. 

_ Agrani 2 (ancien Thaicom 4) de l' Inde;
_ AMC 13 de SES Americom qui sera lancé en 2003;
_ AMC 15 de SES Americom qui sera lancé en 2004; 
_ AmeriStar deWorldSpace Corporation; 
_ Amos 2 de Israel; 
_ Anik F2 du Canada qui sera lancé en 2003; 
_ ATV (Automatic transfer Vehicle) de l' ESA 9 exemplaire à lancer dès 2004;
_ BSat 2c du japon (remplace celui perdu sur 511); 
_ DirecTV 7S USA qui sera lancé en 2003; 
_ eBird 1 d' Eutelsat; 
_ Essaim, 4 satellites démonstrateur du CNES qui seront lancé avec Helios 2A;
_ Galaxy 12 de PanAmSat ; 
_ Galaxy 1RR de PanAmSat; 
_ Galaxy 5R de PanAmSat; 
_ Helios 2A France qui sera lancé en 2004;
_ Hersel Space Observatory (ancien FIRST – Far Infra Red and Submillimetre Telescope) de l' ESA qui sera lancé en 2007;
_ Inmarsat-4 F1 de Imarsat qui sera lancé en 2003;
_ Insat 3A; 
_ Insat 3E; 
_ iPStar 1 Thaillande qui sera lancé en 2004; 
_ L-Star 1; 
_ L-Star 2; 
_ MSG 2 (Meteosat Second Generation) de l' ESA; 
_ MSG 3 (Meteosat Second Generation) de l' ESA; 
_ Optus C1 Australie; 
_ Planck, (ancien COBRAS-SAMBA (Cosmic Background Radiation Anisotropy Satellite / Satellite for Measurement of Background Anisotropies) de l' ESA qui sera lancé avec Hersel en 2007;
_ Satmex 6 Mexique qui sera lancé en 2003; 
_
SMART 1 (Small Missions for Advanced Research in Technology) de l' ESA qui sera lancé en 2003; 
_ SpainSat 1 Espagne qui sera lancé en 2004; 
_ Star One C1 Bresil qui sera lancé en 2004; 
_ Syrcause 3A France (DGA); 
_ Telkom Inde qui sera lancé en 2004;
_ WildBlue 1 USA (construction suspendu depuis mars 2002);

A cela s' ajoutent quelques autres clients désirant garder l' anonymat. En 2002, la société a réalisé 12 lancements dont un échec (Ariane 5 ECA le 11 décembre) 8 Ariane 4 et  4 Ariane 5. 
Selon le calendrier de novembre 2002, 6 ou 7 tirs étaient programmés en 2003 avec V158 (AR5 G+) en janvier pour la sonde Rosetta, V160 (AR5 ECA) en février, V159 en février (AR44L) ainsi que trois AR5 ECA et deux G. Pour 2004 et 2005, 7 vols étaient prévus. Avec les commandes actuelles, le planning permet de lancer jusqu'en mi 2005. Avec la nouvelle politique commerciale d'Arianespace de lanceur unique et lancement double, il faut signer 10 contrats de satellites par an pour maintenir l'activité. De leur coté les "concurrents US" ont signé en 2002 trois contrats pour Boeing (hors satellite gouvernementaux) et 6 pour ILS. L'échec du vol 157 en décembre a remis ce calendrier en cause et à ce jour, seul le lancement de la dernière AR4 est officiel et prévu pour février avec Intelsat 907 V159. Le lancement des deux Ariane G en janvier et février pour respectivement Rosetta et deux satcoms (Insat 3A et Galaxy 12) est assujetti aux conclusions de la commission d'enquête de V157.
Coté production, il reste 3 lanceurs "G" du premier lot à lancer, les L514, 515 et 516. Dans le lot P2 commandé en 2000, il y a 20 lanceurs dont trois "G+" un lanceur de transition issue du programme "Perfo 2000" c'est à dire des versions G avec l'étage EPS remplit de 3000 kg de carburant (+ 300 kg) permettant de satelliser 7000 kg (+200 kg) en GTO.

La campagne de lancement de la dernière Ariane 4, V159 doit commencer d'ici quelques jours. Les containers des premiers et troisièmes étages ainsi que la case à équipement et les inter-étages sont arrivés en novembre dernier tandis que le container du second est arrivé le 23 décembre. Ce sera le 116 eme et dernier vol d'une Ariane 4, le 40 eme en version 44L.

2003 V159 container L33.jpg (100328 octets)

7 janvier, la commission d'enquête sur l'échec du vol 157 remet son rapport à Arianespace. Selon les conclusions de la commission, l'échec du vol inaugural de la nouvelle version de la fusée Ariane-5, qui a explosé en vol le 11 décembre 2002, est dû à une fuite dans le système de refroidissement du moteur Vulcain II du premier étage.
Cette fuite a conduit à une forte dissymétrie de la poussée du moteur et à une perte du contrôle de la trajectoire de la fusée, a indiqué devant la presse le président de la commission d'enquête Wolfgang Koschel.
La commission d'enquête a passé au peigne fin toutes les mesures effectuées pendant le vol, la documentation relative à la production, la qualité et l'historique technique d'Ariane 5 "10 tonnes" ainsi que de tous les vols d'Ariane 5 réalisés à ce jour. Elle a même enquêté directement auprès des équipes de production et de développement du lanceur en Europe.
Toutes les analyses confirment que les opérations de préparation, de chronologie et de conditions en vol jusqu'à la séparation des étapes d'accélérations à poudre (EAP) se sont déroulées de manière nominale.
L'origine du dysfonctionnement se situe au niveau du système de refroidissement du moteur Vulcain 2. En effet, les conditions thermiques du systèmes se sont dégradées en raison de fissures dans les tubes de refroidissement, avec pour conséquences un échauffement critique et de fortes perturbations sur le fonctionnement du moteur. La suite est bien connue.
Phénomène aggravant, il est très difficile de simuler au sol toutes les charges auxquelles est soumis le moteur pendant le vol.

En conclusion, la cause la plus probable de l'échec Vol 157 est la coïncidence de deux facteurs aggravants :

une situation thermique dégradée du divergent provoquée par des fissures dans les tubes de refroidissement ; une définition non exhaustive des charges auxquelles est soumis le moteur Vulcain 2 pendant le vol. La Commission d'Enquête a noté par ailleurs que ces charges supplémentaires pouvaient difficilement être simulées au cours des essais au sol.

Conséquences sur Ariane 5 Générique 
Les conceptions des divergents des moteurs Vulcain 1 d'Ariane 5 Générique et Vulcain 2 d'Ariane 5 ECA diffèrent sur deux points essentiels : la forme des tubes de refroidissement qui constituent la structure du divergent ; la technologie des raidisseurs du divergent.
La Commission d'enquête, après exploitation des 12 vols réussis du moteur Vulcain 1, n'a relevé aucune faiblesse en ce qui concerne le fonctionnement et la tenue du divergent. Néanmoins, la Commission d'Enquête a demandé que soit effectuée une vérification exhaustive du comportement du divergent du moteur Vulcain 1, comprenant une modélisation affinée pour apporter la preuve de son bon comportement pendant le vol. Cette vérification est actuellement en cours.

Conséquences sur Ariane 5 ECA 
La Commission d'enquête a demandé : de modifier le divergent du moteur Vulcain 2 en prenant en compte l'expérience obtenue sur le divergent du moteur Vulcain 1 ; de rechercher les possibilités de simuler au cours d'essais au sol les charges observées en vol sur le moteur Vulcain 2 ; de renforcer la qualité du matériel de vol.

A la suite de cette enquête, des mesures vont donc être prises afin de renforcer la qualité du matériel et de modifier le système de refroidissement du Vulcain 2 sur le retour d'expérience du Vulcain 1. Des recherches sur la possibilité de simuler au sol les charges subies en vol vont également être menées. Toutes les recommandations ont été acceptées par Arianespace qui élaborera pour le lundi 20 janvier un plan d'actions pour un retour en vol d'Ariane 5 ECA au second semestre 2003.

Le lanceur européen dans sa version de base est en revanche hors de cause, selon la commission. "Je considère que la version générique est dédouanée", a indiqué Jean-Yves Le Gall, directeur général d'Arianespace. La date du lancement de Rosetta par le lanceur Ariane 518 version "G" sera connu le 14 janvier prochain.

Ce moteur est une version améliorée de la version de base du moteur Vulcain d'Ariane 5. Il permet d'accroître les capacités de 20% soit 1,3 tonnes de plus pour la charge utile. Il brûle un mélange enrichi d'oxygène liquide. Cela a nécessité que les italiens (Fiat Avio) développe une nouvelle turbo-pompe tournant à 13 000 t/mn pour délivrer une pression de 161 bars. 

Les contraintes mécaniques y sont inimaginables et ont nécessité de nombreuses heures de matière grise. Le nouveau divergent (tuyère), développé par Volvo Aero, permet de réinjecter les gaz en provenance de la turbine. Il est composé de 288 (456 pour Ariane 5 générique) tubulures circulaires de 5 mm de diamètre et 5/10e de mm d'épaisseur. Ils forment alors un film qui refroidit les parois internes. Quant à la partie supérieure de la tuyère, elle est refroidit par la circulation d'hydrogène liquide (-250°C) à l'intérieur de la paroi. Une fuite provoqua une baisse de pression et un mauvais refroidissement qui a provoqué la désintégration de la tuyère. Le nombre de tubulures était-il insuffisant pour baisser la température qui est de 3000°C ? C'est le résultat d'une politique de baisse des coûts qui conduit à faire des choix à la limite des règles de l'art. Mais n'oublions pas que seul l'essai réel permet de certifier les choix, le banc d'essai n'existe pas pour ce genre de vérification. Le circuit régénératif refroidit la chambre à combustion. Quant à la tuyère, elle fut rallongée de 50 cm pour améliorer le taux de détente.

L' origine de l'échec vient des tubes du circuit de refroidissement de la tuyère. Sur Vulcain1, il comprend 456 tubes soudés de 4x4 mm (0,4 mm d'épaisseur), alors que sur Vulcain2, il y a seulement 288 tubes soudés 4x6 mm (0,6 mm d'épaisseur). La diminution du nombre de soudures a permis de diminuer le temps de production de 13 à 5 semaines. L'apparition de fissures était arrivée lors des essais de qualification, mais elles avaient été réparées selon les normes de qualification requises. Lors du vol AR517, elles ont abouti à un phénomène de flambage avec l'ouverture d'un trou dans la tuyère car les charges thermiques et dynamiques en altitude étaient supérieures à celles que le moteur pouvait supporter. Or le comportement du moteur ne peut pas être testé dans le vide, le banc d'essai ne le permettant pas.

Actuellement plusieurs solutions sont envisagées, bien qu'une ait les faveurs de certains qui préconisent des modifications sur le divergent de Vulcain2 en le dotant d'une ceinture de renforcement des raidisseurs et en augmentant le débit d'hydrogène dans le circuit de refroidissement. Cependant cela ne pourra pas être essayé dans le vide, le problème du banc d'essai n'étant pas résolu. Seules simulation et modélisation pourront être effectuées. Mais d'autres mettent en cause l'organisation industrielle. En effet, la tuyère est construite par Volvo Aero (Suède) sous maîtrise d'Astrium qui est un sous-traitant de Snecma moteurs, lequel travaille pour le CNES (Centre National d'Etudes Spatiales) délégué par l'ESA. Ces couches hiérarchiques diluent hélas, les responsabilités. D'après JC Boulay

Prochains lancements Arianespace Deux lancements Arianespace sont programmés le mois prochain au Centre Spatial Guyanais : 
_11 février : Ariane 4 
_ 2ème quinzaine de février : Ariane 5 Générique

8 janvier, début de la campagne de lancement de V159 qui verra le 12 février le lancement de la dernière Ariane 4, la 116 eme en version 44L avec à son bord Intelsat 906 qui arrivera à Kourou le 15 janvier.

11 janvier Ariane 44L V159, érection des premiers et deuxièmes étages. L' objectif est un lancement dans la nuit du 11 au 12 février, à 4h 00min 00s heure de Kourou, le 12/02.

2002 V159 L220.jpg (136475 octets)

14 janvier, Arianespace et l'ESA annonce qu'elles ne lanceront pas la sonde Rosetta au mois de janvier. Cette mission Rosetta (survol d'astéroides) est très "exotique" avec en particulier un allumage retardé de l'EPS, près de deux heures après la séparation des étages EPC/EPS. Par ailleurs, la trajectoire voulue pour libérer la sonde implique le passage du lanceur dans la ceinture de Van Allen, avec ce que cela peut impliquer au niveau du bombardement par des ions lourds. Des facteurs qui en font une mission très risquée. Même si Arianespace a confiance en Ariane 5G, elle ne préfère pas prendre le moindre risque "commercial" et "marketing" d'avoir un second échec consécutif sur Ariane 5.
15 janvier, lors de la conférence de l'ESA sur l'abandon de la mission Rosetta, l
e Pr David Southwood, directeur du programme scientifique de l'ESA annonce que la mission devra trouver pour objectif une autre comète, cinq ou six autres cibles potentielles vont être étudiées par l'ESA avant qu'un choix définitif soit arrêté, probablement pas avant la fin de l'année.
C'est tout le processus de qualification du lanceur européen, dans sa nouvelle version mais aussi dans sa version classique qui devait être utilisée pour Rosetta, qui doit maintenant être revu. La mission Rosetta, porteuse d'une ambition scientifique sans précédent, devait être lancée avant la fin janvier pour ne pas manquer son rendez-vous avec Wirtanen puis son atterrissage sur la comète, programmé en 2012. Pour l'instant, les missions Ariane 5 sont stoppées pour les mois à venir.
Toutefois, Arianespace est confiante. Outre le vol de la dernière Ariane 4 prévu en février, 6 à 7 Ariane 5 devraient s'élancer d'ici à la fin de l'année et engendrer une activité soutenue au CSG.

Parallèlement à ces mauvaises nouvelles, Arianespace confirme le lancement par une Ariane du télescope US James Web (successeur de Huble) en 2010. Pour l'ESA, la fourniture du lanceur et d'instruments scientifiques s'inscrivent dans
sa participation au programme du Télescope spatial de nouvelle génération. 
Le lanceur 518 affecté à Rosetta sera reconfiguré pour un lancement en avril V161. La sonde Rosetta va être vidangé à partir du 5 février et remis en sécurité (ce qui devrait pendre trois à quatre mois !) pour être stocké à Kourou. Le coût de ce report est estimé entre 50 et 100 millions d'euros.

16 janvier Ariane 44L V159, arrivée à Kourou du satellite Intelsat 906. Enfermé dans le bâtiment S1B, il sera préparé pour son lancement le 12 février. 

2003 V159 CU.jpg (127227 octets)

20 janvier, début de la campagne de lancement Ariane 5G 514 V160 dont le lancement devrait intervenir le 24 février avec deux satellites Insat 3A et Galaxy 12.

21 janvier Ariane 44L V159, mise en place des PAL et de la case à équipement sur le lanceur.

2003 V159 PAL.jpg (167205 octets) 2003 V159 VEB.jpg (170082 octets) Mise en place des propulseur liquide PAl autour du premier étage. Sue chacun de ces PAL on peut lire "Good luck for the last flight".
2003 V159 VEB 02.jpg (163162 octets)

24 janvier, Ariane 5 V160 mise en place de l'étage EPC sur la table de lancement dans le BIL

2003 V160 EPC.jpg (180627 octets)    2003 V160 EAP.jpg (96952 octets)

30 janvier, V159, transfert du lanceur en zone de lancement.

2003 V159 transfert.jpg (124667 octets)    2003 V159 04094A4.jpg (498405 octets)

31 janvier, la commission d'enquête interne d'Arianespace a remis son rapport sur l'avenir du lanceur AR5. La société commandera de nouvelles AR5 G en plus de celle déjà commandé. Il reste 3 AR5 G du premier lot (514, 515 et 516) et dans le lot P2 commandé en 2000, il y a trois "G+" (518,519 et 520 formant le lot P1+) un lanceur de transition issue du programme "Perfo 2000" c'est à dire des versions G avec l'étage EPS remplit de 3000 kg de carburant (+ 300 kg) permettant de satelliser 7000 kg (+200 kg) en GTO. En fait ce sont 6 AR5 G qui seront commandées. A Kourou, outre la campagne V159 de la dernière AR4 se préparent les campagne V160 avec une AR5 G (514) pour fin février et V161 avec le lanceur 518 assigné à Rosetta pour avril. Parmi les charges utiles du manifeste 2003, il y a 5 gros satellites à savoir Satmex 6 (5700 kg, Anick F2 (5900 kg), Optus C1 (5000 kg), Syracuse 3 (3700 kg) et Agrani 2 (2600 kg) et 5 petits (E Bird, Bsat2C, Amos 2, Insat 3E et Smart 1).
Quatre lanceurs sont en cours de construction en Europe, sous la responsabilité d'EADS Lanceurs. Arianespace, de même que le constructeur des lanceurs a refusé de préciser si les fusées en cours d'assemblage ou celles à commander feront l'objet de modifications techniques. La première fusée de la deuxième série doit être livrée au cours du deuxième semestre 2004, selon Arianespace après livraison des 4 AR5 restantes des lots P1 et 2. Ces 6 lanceurs sont en fait des Ariane 5 ECA qui seront transformé en Générique. Deux ECA sont en phase de production avancé et 4 n'étaient pas encore commandé. La première des deux ECA en production avancée sera lancé en fin d'année avec une charge à définir (commercial ou vol de qualification) et l'autre en 2004.

La société Arianespace a annoncé un CA de 1,3 milliard d'euros pour 2002 et un résultat net négatif. Son carnet de commande s'élève à 3 milliards d'euros avec 41 satellites dont 9 ATV.

31 janvier, ESA, le satellite expérimental européen de télécommunications ARTEMIS, placé il y a dix-huit mois sur une mauvaise orbite par Ariane-510 (V142 en juillet 2001), a atteint son "orbite de travail" à 36.000 km d'altitude. Propulsé par ses moteurs ioniques qui n'avaient pourtant pas été conçus à cette fin - ils étaient normalement destinés à de simples corrections d'orbite une fois à l'altitude et à la position voulues - ARTEMIS (Advanced Relay and Technology Mission Satellite) "a pu être sauvé avec l'utilisation, justement, de technologies expérimentales embarquées", souligne-t-on à l'ESA. ARTEMIS se trouve désormais, comme prévu, sur une orbite géostationnaire (36.000 km d'altitude au-dessus de l'Equateur) par 21,5 degrés est (au-dessus de la République démocratique du Congo) va désormais pouvoir commencer à jouer son rôle dans le développement de nouveaux systèmes de télécommunications. Sa carrière opérationnelle pourrait durer dix ans, c'est-à-dire quasiment la durée calculée avant ces péripéties, estiment les experts de l'ESA.

2003 159 intelsat team.jpg (386352 octets)

Photo de famille avec l'équipa d'intégration du satellite Intelsat 907 (4,680 kg). 
Ce satellite, le23eme lancé par Ariane fonctionnera pendant 13 ans 

5 février, AR44L V159, mise en place de la coiffe avec le satellite Intelsat au sommet du lanceur.

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ARIANE 44L V159

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Après 2 reports dus aux vents trop élevés en haute altitude,  le lancement d'Ariane a lieu le 15 février à 4 h du matin locale en début de fenêtre de lancement.  Après une montée verticale d'une durée de 16 s, nécessaire pour se dégager de l'ELA2, le lanceur effectuera un basculement dans le plan de sa trajectoire, puis à partir de H0 + 21 s une manoeuvre en roulis. Le but de ces manoeuvres étant de maximiser la performance et d'assurer un bilan de liaisons radioélectriques satisfaisant avec les stations sol, tout en respectant les contraintes liées aux charges admissibles en vol par les structures et le pilotage. 
Le vol se poursuit à incidence nulle, suivant une loi préprogrammée, jusqu'à l'enclenchement du guidage, soit 10 s après la séparation 1/2. Pendant cette phase de vol, le lanceur se débarrasse, suivant un séquentiel préétabli, des PAL (propulseurs d'appoint à liquide) environ 5 secondes après leur extinction (t+ 2 mn 35 s). La séparation d'avec le 1er étage se fait après détection d'épuisement des ergols par l'ordinateur de bord sur chute d'accélération (T+3 mn 40 s).
Pendant le vol guidé, le lanceur suit une loi d'attitude recalculée en temps réel par l'ordinateur de bord, afin de minimiser le temps de propulsion (donc la consommation d'ergols du 3ème étage). La coiffe est larguée pendant le vol deuxième étage dès que les flux aérothermiques sont suffisamment faibles pour être supportés par le satellite soit à une altitude d'environ 115 km à T+ 4 mn 30 s. L'arrêt du 2ème étage se fait sur obtention de l'incrément de vitesse prédéfini ( ici 2643 m/s ) de manière à garantir une probabilité d'épuisement N2O4 inférieure à 0,4 % soit H+ 5 mn 51 s.
L'arrêt du moteur du 3ème étage est commandé par le calculateur de bord quand il estime à partir de sa propre navigation (élaborée sur la base des informations données par la centrale de guidage), que l'orbite visée est obtenue, ou, en cas d'épuisement de l'oxygène liquide, sur détection de la chute d'accélération. (T+ 19 mn)

La phase balistique qui suit l'injection sur l'orbite de transfert, a pour objectifs d'assurer : le pointage du satellite, sa séparation, la manoeuvre d'évitement du 3ème étage et sa passivation, tout en gérant les éloignements à court et moyen termes des différents corps en orbite (satellite et H10). Pendant cette phase (environ 220s), le pilotage du lanceur est réalisé à l'aide du SCAR (Système de Contrôle d'Attitude et de Roulis) dont les mini-tuyères sont alimentées par l'hydrogène de pressurisation du réservoir d'hydrogène liquide. Le gaz de pressurisation du réservoir d'oxygène liquide est lui utilisé pour donner les incréments de vitesse longitudinale nécessaires au bon espacement des corps en orbite.

T + 21 mn 15s , Intelsat 907 est mis en orbite GTO, Ariane 4 termine en beauté sa carrière. 
Quelques minutes plus tard, jean Yves LeGall prend la parole pour remercier le client Intelsat de sa confiance et faire le bilan d'Ariane 4 qui tire sa révèrence. Avec 74 lancements consécutifs sur 116 tirs, Ariane est la lanceur le plus fiable du monde avec 97,4 % de succès. 182 charges utiles ont été placées en orbite depuis 1988.

Intelsat 907 sera calé par 27,5 O au dessus de l'Afrique en remplacement du Intelsat 605.

Parallèlement, Arianespace annonce son premier contrat de l'année. Un satellite Wilblue sera mis en orbite par une Ariane 5 en 2005. Ce satellite de la compagnie Wilblue Communications permettra un accès à internet. WildBlue-1 est un des premiers satellites à réserver la totalité de sa mission à des services Internet à haut débit. Avec lui, son opérateur - dans lequel INTELSAT (Organisation Internationale de Télécommunications par Satellite), Liberty Media et NRTC (National Rural Telecommunications Satellite) sont entrés en décembre à hauteur de 156 millions de dollars - pourra fournir ce genre de services en particulier aux régions isolées des Etats-Unis.

Ariane 4 termine sa carrière en beauté avec 113 tirs réussit sur 116 soit 97, 4% de succés ce qui la classe comme le lanceur le plus fiable du monde. depuis 1979, cette première génération de lanceur a été lancé 144 fois en utilisant 958 moteurs Viking de la Snecma. Ce 116 eme vol marque aussi la fin d'utilisation de l'ELA 2 qui a lancé depuis 1986, 119 Ariane 2, 3 et 4. Le pad sera démantelé dans les prochains mois et certains équipements seront utilisés pour la construction du pad de tir du lanceur Véga sur l'ancien site ELA 1. 

LE BILAN D'ARIANE 4

15  février, après avoir dressé le bilan d'Ariane 4 Jean Yves LeGall, le PDG d'Arianespace confirme que la relève sera faite par Ariane 5 dont pas moins de 4 à 5 lancements sont programmés en 2003 avec pour mission le placement de 8 satellites en orbite.

Pour 2004, Arianespace prévoit 5 ou 6 lancements. Jean Yves LeGall n'exclut pas la possibilité de mettre l'étage ECA sur des lanceurs Générique pour améliorer la flexibilité et augmenter la charge utile  

  2003 V160 CU.jpg (108813 octets)

La charge utile de V160 Galaxy 12 et Insat 3A en salle blanche.

26 février, Jean Yves LeGall annonce le prochain lancement d'une Ariane 5 G pour le début du mois d'avril, vers le 8. Un accord de reprise des vols a été reçu sous réserve qu'Arianespace mette en oeuvre les dix recommandations de l'ESA  portant essentiellement sur le renforcement du contrôle de qualité. Il est prévu pour 2003 cinq lancements Ariane-5.
De plus, les clients de la version ECA ont demandé à Arianespace de réaliser deux vols de qualification avant d'embarquer des satellite à bord. Le retour en vol d'Ariane 5ECA n'aura pas lieu avant le début de 2004. Jean Yves LeGall n' a pas exclut une reprise des vols de la version ECA avec comme étage inférieur une "générique" équipé d'un moteur Vulcain 1, en réduisant la charge utile de 800 kg. La société espère réaliser pour cette année un CA de 1 milliard d'Euros contre 1,4 en 2002.
E Bird, Bsat2C, Amos 2, Insat 3E et Smart 1.

28 février, Arianespace annonce la signature d'un contrat de lancement avec la société américaine Orbital Recovery Corporation pour mettre en orbite géostationnaire ses premiers remorqueurs SLES à partir de 2005. Le SLES (Spacecraft Life Extension System) sera lancé comme passager auxiliaire et aura une masse au décollage de 500 à 800 kg, en fonction de la spécificité des missions de remorquage. Ce système est conçu pour augmenter de 10 ans ou plus la durée de vie des satellites de télécommunications, et il pourra également repositionner des satellites placés sur des orbites dégradées. Orbital Reovery Corp. a identifié une quarantaine de satellites qui pourraient faire l'objet d'une prolongation de leurs missions grâce au SLES, un engin innovant dont le premier vol est prévu en 2004. L'accord prévoit le premier lancement d'un SLES au premier trimestre 2005 suivi par deux autres vols en 2005. Il prévoit également d'autres lancements en 2005 et au au-delà.

10 mars, le Président Directeur-général d'Astrium, M. Antoine Bouvier, explique les restructurations annoncées par la Division Espace d'EADS. Celles-ci frappent le site d'Astrium Toulouse de plein fouet avec le redéploiement de quelque 160 personnes. L'unité abandonne la fabrication des cases à équipement Ariane et l'avionique de l'ATV, deux activités qui seront transférées à Brême en Allemagne. Par contre le site toulousain va développer son activité satellites optiques et télécoms, et le siège de la société Astrium aujourd'hui à Vélizy, devrait être transféré dans la ville rose cette année. L'impact en terme d'emplois sur Toulouse sera à la fin 2004 d'environ 160 personnes. Certains départs seront volontaires sur Brême, et d'autres personnes seront reclassées, soit en priorité au sein d'Astrium, soit dans d'autres établissements d'EADS à Toulouse en particulier à Airbus.


Avant que la version "10 tonnes" ou ECA revienne sur le marché des lanceurs, Arianespace, le CNES et l'ESA vont devoir "fabriquer" 2 versions de transition, G+ et GS pour assurer et garantir la continuité des lancements commerciaux. La capacité de lancement de la version G+ est de 7 tonnes en GTO et 6,7 tonnes pour la version GS, alors que la version de base G peut placer 6,9 tonnes et la version ECA 10,7 tonnes.



 

Les 3 Ariane 5 L518 à 520 sont des Ariane 5 Génériques Plus "G+", un lanceur de transition associant le composite inférieur du G au supérieur issue du programme "perfo 2000" à savoir un étage EPS L10 avec 300 kg d'ergols en plus et 3 jeu de coiffes.  

Etage de base: 
_ EAP P238 équipé d'une tuyère Sigma 11 (les mêmes tuyères que sur les EAP de L517) avec 4 secondes d'impulsion spécifique (isp) supplémentaires et 70kN de poussée en plus, soit 6700 kN. 
_ EPC Générique H158 équipé de nouveaux vérin GAM et GAT limitant les efforts retransmis aux structures et suppression d'une bouteille d'Hélium du système de commande. Le moteur Vulcain voit son débit augmenté de 2% (isp 431 secondes, poussée 1140 kN) et la jupe avant renforcée. 

Composite supérieur:
_ Case à équipements à structures externes en matériaux composites, séparation bi-découpes et gain de masse de 120 kg; 
_ Etage EPS L10 avec réservoirs allongés (260 kg d'ergols en plus) permettant 30 secondes de propulsion en plus; deux sphères SCA (contrôle d'attitude) avec une troisième en option.
_ Coiffe de type moyenne associé avec un SYLDA long (+ 900 mm).

Les optimisations de la P T des équipements, des chargements d'ergols non utilisés de l'EPC ont contribué à amener la performance en GTO de 6000 (AR501) à 6800 kg. 

Les Ariane GS utilise des pièces déjà qualifiées au cours du développement des Ariane 5 de base. Elle emprunte des EAP optimisés P241, à la version ECA et un bon nombre de sous systèmes la version polyvalente ES. Les Ariane 5 GS (générique standard) deviennent la référence de base pour Arianespace. 6 Ariane GS vont être fabriquer en attendant la reprise des vols de l'ECA.

24 mars, le lanceur Ariane 518 initialement préparé pour lancer Rosetta en janvier dernier est amené en zone de lancement afin de libérer le bâtiment d'assemblage final pour Ariane 5 V160.  

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25 mars, V160, transfert dans le BAF libéré la veille par le lanceur 158.

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29 mars, V160, Arianespace confirme le lancement pour le 8 avril entre 19 h 49 et 20 h 30 locale.
30 mars, V160, mise en place du satellite Galaxy sur le lanceur Ariane. Après la pose du SYLDA 5, le satellite Insat sera placé au dessus. C'est ce dernier qui sera largué en premier à l'injection en orbite. 

7 avril, V160, transfert du lanceur en zone de lancement 3 pour un lancement le 8.

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8 avril, V160, le lancement est ajourné à H0 - 4h19min28s sur un rouge Insat 3A. Une autre tentative sera réalisé le 9.

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9 avril, Arianespace réclame à ses actionnaires un peu plus d'un milliard d'euros avant une réunion prévue le 27 mai, afin d'assurer la survie du système européen de lancement de satellites Ariane. Cette somme se décompose en plusieurs volets :
_ 555 millions d'euros pour le retour en vol du lanceur Ariane-5 "10 tonnes", dans le cadre d'un budget de l'Agence spatiale européenne; 
_ 200 millions par an pour le soutien à l'exploitation; 
_ 200 millions pour une augmentation de capital d'Arianespace;
_ 50 millions pour maintenir un certain temps en parallèle l'Ariane-5 générique (capable d'emporter une charge de 5,9 tonnes) et l'Ariane-5 "10 tonnes". Le soutien à l'exploitation est nécessaire pour que le dernier né des lanceurs Ariane soit "viable économiquement" à partir de 2005, l'augmentation de capital, rendue nécessaire par les quelque 400 millions d'euros de pertes de 2002, devrait avoir lieu d'ici fin 2004. Si Arianespace obtient le financement escompté, 2004 devrait être une "année charnière" et 2005 celle de la "renaissance". L'entreprise a bon espoir de l'obtenir dans la mesure où la réussite du programme européen de navigation par satellite Galileo passe par une indépendance de l'Europe vis-à-vis des Etats-Unis en terme de lanceurs. Le programme Ariane sera discuté lors d'une conférence interministérielle qui doit se tenir le 27 mai à Paris.

ARIANE 5 V160

Le lancement prévu à 19 h 49 locale est repoussé de quelques minutes le temps  d'ajuster la quantité de LOX dans l'EPC. Le lanceur 514 utilise le moteur Vulcain 1 dans un certain régime, dit R2, moins "poussif" qu'en standard. Ce régime nécessite moins de comburant, si bien que pour optimiser la performance du lanceur, on a embarqué moins de LOX. La solution utilisée pour ajuster cette quantité de LOX a été de vidanger juste avant d'entrer en séquence synchroniser, ce qui a pris un peu plus de 3 minutes. Ce régime R2 devrait être reconduit sur V161.
La chronologie reprend à H-7 mn pour la séquence synchronisée et un lancement à 19 h 52 mn 19 s.
Le lanceur quitte son pad de tir à l'heure prévu. Les EAP sont largués à H+ 2 mn 20 s, la coiffe à H+ 3 mn et l'EPC à H + 10 mn. Suit les longues minutes de fonctionnement de l'étage EPS jusqu'à H+ 27 mn 12 s et la mise en orbite GTO 800-36000 km. La séparation du satellites Insat a lieu à h+28 mn à 2274 km d'altitude et celle de Galaxy à H+ 38mn à 4320 km. Ariane 5 a réussit sa mission. Quatre autres tirs sont prévus cette année avec un nouveau lancement en juin (Optus C1 pour l'Australie et BSAT-2c pour le Japon.

Insat 3A de l'agence spatiale indienne ISRO basé à Bangalore est la 10eme charges transportée par Ariane depuis Aplle en juin 1981. Insat 3A mélange 6 transpondeurs en bande Ku et 10 en bande C. Il opérera calé par 935° E au dessus du golfe de Bengale. d'autres Insat seront lancés par Ariane 5 dans les prochains mois Insat 4A et 4B de 3200 kg et doté de 12 répéteurs en bande Ku et 12 en bande C.  

Galaxy 12 est construit à Dulles en Virginie USA par Orbital Sciences Corp pour Panamsat. Ils est doté de 24 répondeurs en bande C et couvrira l'ensemble des USA de l'Alaska à Hawai calé par 74°O.
Il est le 18eme Panamsat lancé par Arianespace depuis 1988.

Deux villes et régions ont été à l'honneur de ce vol 160 en hommage aux principaux acteurs du programme. 
La ville de Bordeaux avec EADS Launch Vehicles, Snecma et le groupe SNPE.
La ville de Colleferro avec Fiat Avio.

Le "nom" du lanceur 160 fait partie des activités organisées par la communauté des "villes Ariane" (association crée pour promouvoir l'activité économique, culturelle et éducative au sein des villes participant à la construction d'Ariane).

V160 est le second lanceur baptisé du non d'une communauté Ariane. le premier fut celui de V153 "Ville de Charleroi".
Au départ, c'est le lanceur 518 de Rosetta qui devait être le "Città di Colleferro".

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25 avril, début de la campagne de vol V161 avec une Ariane 515. Le lanceur aura pour mission de lancer début juin les satellites Optus C1 et BSat 2C. Les éléments du lanceur sont arrivés la veille à bord du MN Colibri.  

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26 avril, V161, mis en place de l'étage EPC sur la table de lancement n°1 dans le BIL.

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5 mai, V161 mise en place sur le lanceur de la case à équipement VEB et de l'étage EPS.

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23 mai, V161, transfert vers le BAF du lanceur.

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Le 27 mai, les ministres responsables des activités spatiales dans les États membres de l’Agence spatiale européenne et du Canada se réuniront à Paris, au siège de l’ESA, pour prendre des décisions concernant la restructuration du secteur des lanceurs Ariane, pour restaurer la compétitivité d’Ariane-5 et pour arrêter de nouvelles mesures visant à préparer les futurs lanceurs.
 
Les ministres devront également prendre une décision au sujet du déblocage d’une partie du financement du Programme d’exploitation de la Station spatiale internationale et adopter une résolution sur les relations entre l’ESA et l’Union européenne.

1. Restructuration du secteur des lanceurs Ariane : améliorer la compétitivité d’Ariane-5 et préserver la garantie d’accès à l’espace

La première résolution dont l’adoption est proposée aux ministres traite des mesures qui doivent être prises immédiatement pour remettre sur la bonne voie le système des lanceurs Ariane-5.

Il est largement admis en Europe que l’accès à l’espace doit être garanti et financièrement abordable et que l’Europe a besoin de conserver les capacités lui assurant une libre utilisation de l’espace. La conjonction de la situation actuelle du marché mondial des services de lancements commerciaux et de l’échec du premier lancement de la nouvelle version Ariane-5 (ECA) en décembre 2002 a eu des conséquences fâcheuses sur les perspectives économiques du secteur des lanceurs européens, en particulier pour Arianespace qui est chargée de l’approvisionnement, de la commercialisation et du lancement des Arianes-5.

Une telle situation entraîne de graves conséquences potentielles en ce qui concerne la pérennité de la garantie d’accès à l’espace à un coût abordable. C’est la raison pour laquelle il est aujourd’hui demandé à la fois aux Gouvernements et à l’industrie de prendre des mesures exceptionnelles afin de préserver cette garantie d’accès à l’espace, de parvenir à l’équilibre économique de la production du lanceur Ariane-5, d’améliorer la compétitivité d’Ariane-5 et de mettre ce lanceur sur un pied d’égalité par rapport à ses concurrents.

A. Qualification du lanceur Ariane-5 ECA

Afin de restaurer la compétitivité du lanceur Ariane-5, la Résolution relative à la restructuration du secteur des lanceurs Ariane, que les ministres sont invités à adopter, demande en premier lieu qu’il soit décidé de procéder à la qualification de la version Ariane-5 ECA (composite inférieur propulsé par le moteur Vulcain 2 et étage supérieur ESC-A propulsé par le moteur HM-7 d’Ariane-4 qui a fait ses preuves en vol) ayant une performance de 10 t en GTO, afin de pouvoir effectuer de façon systématique des lancements doubles offrant un bon rapport coût efficacité. Le plan de rétablissement sera conduit selon le calendrier suivant :

a- Consolidation du développement du nouveau moteur Vulcain 2 (qui n’a pas fonctionné correctement lors de la première tentative de lancement en décembre dernier).

b-Exécution en mars 2004 d’un vol de qualification spécifique d’une version Ariane-5 ECA.

c- Lancement en septembre 2004 du premier ATV (Véhicule de transfert automatique) de l’ESA à destination de la Station spatiale internationale, par une version Ariane-5 ES (composite inférieur propulsé par le moteur Vulcain 2 et étage supérieur EPS ayant fait ses preuves en vol de la version Ariane-5 générique actuelle).

Pour couvrir les lancements jusqu’au début 2005, Arianespace dispose de lanceurs Ariane-5 GS génériques (composite inférieur propulsé par le moteur Vulcain 1 et étage supérieur EPS) qualifiés pour le vol et qui offrent une performance de 6,8 t en GTO. Un nouveau lot d’Ariane-5 doit être commandé rapidement afin de couvrir les lancements à partir du début 2005, ce lot se composant de versions ECA ainsi que de versions GS de façon à assurer la continuité du service en matière de lancements. Un montant maximal de 72,5 M euros pris sur le Programme d'accompagnement de recherche et technologie Ariane-5 (ARTA) – lequel a pour objectif de préserver la qualification d’Ariane-5 – contribuera, en même temps qu’un cofinancement de l’industrie, à couvrir les coûts non récurrents associés à la reprise de la production des lanceurs GS.

Montant maximal (d’ores et déjà disponible dans le cadre des crédits affectés au programme ARTA 5) : 72,5 M euros (l’industrie devra quant à elle apporter une contribution complémentaire de 37,5 M euros). (Note : Le programme ARTA permet de maintenir la fiabilité et le niveau de qualification d’Ariane-5 pendant toute sa durée de vie opérationnelle, d’éliminer les défauts de conception et les points faibles qui apparaissent au cours de l’utilisation opérationnelle, ainsi que d’améliorer les connaissances sur le comportement fonctionnel du lanceur en vol. Ce programme est actuellement financé à hauteur de 302,97 M euros pour la période 2003-2006). La consolidation du moteur Vulcain 2 sera réalisée dans le cadre des programmes Ariane?5 Évolution et Ariane-5 Plus, qui apporteront une contribution maximale de 42,5 M euros (d’ores et déjà disponible dans le cadre des crédits affectés à ces programmes), complétée par un cofinancement de l’industrie (37,5 M euros). La consolidation de la version Ariane-5 ESC-A est obtenue au moyen d’une contribution aux coûts de développement concernés qui seront à la charge du programme Ariane-5 Plus. Montant maximal (d’ores et déjà disponible dans le cadre des crédits affectés au programme Ariane-5 Plus) : 60 M euros.

(Note : Le programme Ariane-5 Plus a pour objectifs de faire évoluer Ariane-5 et de maintenir sa compétitivité sur le marché mondial en accroissant ses performances et sa polyvalence (versatilité) et en abaissant le prix des lancements. Ce programme comprend en principe le développement d’ici 2006 d’une version Ariane-5 ECB dont l’étage principal sera équipé d’un moteur Vulcain 2 et l’étage supérieur d’un nouveau moteur (moteur cryotechnique réallumable Vinci), pour une capacité d’emport sur GTO de 12 t. En 2001, lors du Conseil ministériel d’Édimbourg, 699,14 M euros ont été affectés à la troisième étape de ce programme. 315 M euros (aux conditions économiques de 2003) sont bloqués dans l’attente d’une décision fin 2004 qui pourrait inclure la reprise des activités relatives à Ariane-5 ECB. Le 25 avril 2003, le Conseil de l’ESA a voté une résolution concernant le blocage de ces activités).

Un nouveau programme de démonstration en vol d’Ariane-5 ECA sera exécuté au titre d’une déclaration relative à un programme additionnel « Ariane-5 - tranche 9 », destiné à assurer en mars 2004 un vol de qualification spécifique d’une Ariane-5 ECA (Vulcain 2 + ESC-A) et le lancement, en septembre 2004, du premier ATV (véhicule de transfert automatique) de l’ESA à destination de la Station spatiale internationale qui sera embarqué sur une version Ariane-5 ESV (Vulcain 2 + EPS Versatile).

Montant demandé : 228 M euros (aux conditions économiques de 2003).

(Note : Le coût du premier vol de qualification de la version ECA s’élève à 185 M euros (aux conditions économiques de 2003), qui se répartissent en 130 M euros pour la fabrication du lanceur et 55 M euros pour l’exploitation et les autres coûts. Le coût devant être pris en charge par le Programme de démonstration en vol de l’ECA pour le deuxième vol du moteur Vulcain 2 est de 41 M euros, ce qui représente la différence entre le coût des services de lancement d’une version ESV (170 M euros) et le montant réglé à Arianespace par le Programme de station spatiale pour le lancement du premier ATV (129 M euros aux conditions économiques de 2003). Les dépenses directes s’élèvent ainsi à 226 M euros, 2 M euros supplémentaires étant consacrés au soutien administratif, aux services de site, à l’infrastructure technique et au soutien des opérations techniques).

B. Réorganisation du secteur des lanceurs Ariane

Afin d’établir un lien solide entre les activités de production et de développement, il est nécessaire de parachever la réorganisation du secteur des lanceurs, mise en place à la suite d’une résolution que les ministres ont adoptée lors de la dernière session du Conseil de l’ESA au niveau ministériel qui s’est tenue à Édimbourg en novembre 2001. Cette réorganisation s’accompagne d’une rationalisation de la production industrielle, nécessaire pour réduire les coûts de production d’Ariane-5.

C’est pourquoi le texte de la résolution invite les ministres à décider que la conception, le développement et la fabrication d’Ariane-5 incomberont désormais à un seul maître d’œuvre système lanceur (EADS est proposé comme seul interlocuteur industriel de l’ESA (pour le développement) et d’Arianespace (pour la production)). Il sera également demandé au maître d’œuvre de s’engager sur des objectifs de production (coûts de fabrication et plan d’affaires). Cette nouvelle organisation industrielle s’appliquera dès le lot de lanceurs Ariane-5 (lot PA) qui devra être commandé en juin prochain.

En vertu de la Convention qui la lie à l’ESA, Arianespace s’est vu confier l’exécution de la phase de production et demeurera responsable de ces activités ; elle assumera les responsabilités vis-à-vis des clients des services de lancement et approvisionnera les lanceurs auprès du maître d’œuvre système en s’engageant sur un plan d’affaires établi conjointement avec celui-ci (Arianespace transférera ses activités d’intégration à EADS).

L’organisation sera rationalisée également au niveau du secteur public ; on escompte que les ministres décideront qu’il incombe à l’ESA de gérer les projets de lanceurs et qu’ils inviteront le Directeur général de l’ESA, en vue d’éviter les doublons inutiles en matière de compétences, à exploiter, sous son autorité, les compétences et les effectifs qui existent principalement au CNES, cela dans le cadre de contrats ou d’arrangements à conclure à cette fin. Le Directeur général de l’ESA devrait également être mandaté pour soumettre une proposition de réorganisation des opérations de lancement au Centre spatial guyanais de Kourou.

C. Programme européen d’accès garanti à l’espace (EGAS)

Le repli du marché commercial des lancements de satellites pourrait mettre en péril la poursuite de la phase de production d’Ariane-5, qui est dépendante du marché commercial. Des mesures doivent être prises afin d’assurer la disponibilité de ce lanceur pour les futures missions institutionnelles de l’Europe.

Le programme EGAS a pour objectif de garantir, avec Ariane-5, un accès à l’espace aux institutions utilisatrices européennes pour le lancement de leurs missions et d’optimiser l’utilisation institutionnelle de cet accès à l’espace en offrant aux institutions européennes une priorité de lancement et les meilleurs prix du marché.

Grâce à ce programme EGAS Ariane, qui sera mis en oeuvre durant la période 2005-2009 et qui financera certains coûts fixes (associées à la production d’un lot d’Ariane-5 à commander en 2003), l’industrie européenne et Arianespace pourront être sur un pied d’égalité avec leurs concurrents internationaux.

L’enveloppe financière du programme EGAS pour la période 2004-2009 s’élève à 960 M euros (aux conditions économiques de 2003). Les États membres qui souhaitent y participer seront invités à établir une Déclaration le 30 septembre au plus tard et à la souscrire le 31 décembre 2003 au plus tard.

2. Secteur européen des lanceurs à l’horizon 2010 :

Programme préparatoire des lanceurs futurs et Soyouz à Kourou La deuxième résolution soumise à décision à l’occasion de la session du 27 mai souligne que la restructuration du secteur des lanceurs Ariane doit s’accompagner à l’horizon 2010 de perspectives prévoyant également un renforcement de la compétitivité du secteur des lanceurs européens.

Cela pourra être obtenu à travers un renforcement de l’assise européenne en matière de R&D dans le domaine des lanceurs par le développement des capacités techniques de l’Europe et à travers un élargissement de la gamme des services de lancement offerts par Arianespace commençant par l’exploitation du lanceur Vega et du lanceur Soyouz au Centre spatial guyanais de Kourou.

A. Programme préparatoire des lanceurs futurs

Étant donné que les lanceurs européens Ariane-5 et Vega – ainsi qu’éventuellement leurs versions évoluées – seront exploités jusqu’en 2020, il n’est actuellement pas nécessaire de démarrer le développement d’un nouveau lanceur. Toutefois, le fossé technologique qui ne cesse de se creuser entre l’Europe et d’autres puissances spatiales dans le domaine des technologies des lanceurs futurs, en particulier en ce qui concerne les technologies des lanceurs réutilisables, ainsi que les conséquences fâcheuses de la suspension temporaire du développement d’Ariane-5 ECB pour les équipes techniques qui travaillent dans l’industrie des lanceurs européens, rendent nécessaire le démarrage dans les plus brefs délais du Programme préparatoire des lanceurs futurs (FLPP). De fait, ces activités préparatoires joueront un rôle essentiel en vue d’assurer le succès de l’Europe à moyen et long termes car elles permettront de développer les capacités technologiques et industrielles appropriées et d’instaurer une coopération internationale susceptible d’être généralisée à l’échelle du monde entier.

Le FLPP a pour objectif de développer et structurer dans un cadre programmatique unique, au niveau européen, les capacités industrielles nécessaires d’une part pour pouvoir prendre une décision d’ici la fin de la décennie au sujet du concept système de lanceurs de nouvelle génération (NGL) (entièrement réutilisables, partiellement réutilisables, consommables) en vue de leur exploitation opérationnelle vers 2020, et d’autre part pour faire la démonstration de technologies innovantes visant à améliorer la compétitivité des lanceurs consommables actuels.

Ce programme est structuré en périodes successives qui se chevauchent :

2004-2006 :Sélection d’ici la mi-2006 d’un concept système de lanceur réutilisable pour chacune des deux missions de référence NGL et prédéveloppement d’un ou plusieurs véhicules expérimentaux. Décision en 2005 concernant l’achèvement du développement des véhicules expérimentaux sélectionnés.

2006-2009 : Validation des technologies NGL au moyen de démonstrations au sol et, pour les technologies de lanceurs réutilisables, par une expérimentation en vol. Sélection des missions préliminaires et études NGL concurrentes de phase A portant sur des concepts de systèmes réutilisables et consommables.

2009-2011 : Confirmation des impératifs des missions NGL et recommandation finale concernant un concept système NGL. Finalisation des essais au niveau moteurs et des besoins des missions.

Ce processus devrait conduire vers 2013 à une décision de développer (ou non) le lanceur de nouvelle génération sur la base d’une offre industrielle complète et contraignante.

Une coopération internationale avec la Russie sur les moteurs LOX/hydrocarbures (oxygène liquide et méthane ou kérozène) est envisagée dès le démarrage du programme.

L’enveloppe financière de la première phase du FLPP (2003-2005) s’élève à 145 M euros (aux conditions économiques de 2003). La Déclaration définissant les engagements au titre de la Phase 1 du programme doit être établie le 30 septembre 2003 au plus tard et souscrite le 31 décembre 2003 au plus tard.

B. Soyouz au Centre spatial guyanais

En juin 2002, lors de sa session à St. Hubert (Canada), le Conseil de l’ESA a confirmé son intérêt envers une coopération avec la Russie dans le domaine des lanceurs, fondée sur les deux piliers suivants : (a) une coopération sans échange de fonds portant sur la préparation des futurs lanceurs et (b) l’exploitation du lanceur russe Soyouz par Arianespace au CSG à Kourou.

L’exploitation de Soyouz compléterait l’offre d’Ariane-5 et de Vega dans la catégorie des charges utiles de poids intermédiaire pour l’orbite terrestre basse et, dans le cas des missions en GTO, donnerait à Arianespace une plus grande flexibilité de missions et optimiserait l’exploitation commerciale d’Ariane-5.

La construction de l’Ensemble de lancement Soyouz (ELS), à une dizaine de kilomètres au nord des installations de lancement actuelles d’Ariane-5, durerait deux ans et demi et permettrait de démarrer l’exploitation par Arianespace en 2006. Le Directeur général de l’ESA a soumis une proposition de programme qui englobe le développement, la construction et l’exploitation des installations et moyens d’exploitation nécessaires de Soyouz au CSG, prévoyant également une future mise à hauteur pour les vols habités.

Les États membres de l’ESA sont invités à couvrir un montant initial de 256,8 M euros (aux conditions économiques de 2003). En matière de paiements, Arianespace rembourserait quelque 120 M euros – couvrant au moins les coûts des fournitures russes – sur les profits tirés de l’exploitation de Soyouz. Le montant restant serait payé par les États participants, à partir de 2006.

La Déclaration de programme (l’instrument juridique qui fixe les engagements pris par les États membres à l’égard du programme) doit être établie le 30 septembre 2003 au plus tard et souscrite le 31 décembre 2003 au plus tard.

3. La Station spatiale internationale : voie à suivre

Début 2001, les États-Unis, prévoyant une augmentation significative des coûts de leur part du programme ISS, ont engagé une réévaluation de leurs activités susceptible d’avoir des conséquences pour leurs partenaires dans le cadre de l’ISS. Face à cette situation, les ministres de l’ESA, réunis à Édimbourg en novembre 2001, ont alors approuvé le financement de la Période 1 (2002-2006) du Programme d’exploitation de l’ISS (863,9 M euros aux conditions économiques de 1998), mais en décidant de bloquer un montant de 296 M euros (aux conditions économiques de 1998) de la sous-enveloppe 2002-2004, ce qui correspondait à environ 60 % de ces activités, en attendant que la situation générale de l’ISS se clarifie.

(Note : La sous-enveloppe 2002-2004 de la Période 1 du Programme d’exploitation de l’ISS couvre les activités liées à l’approvisionnement des ATV, notamment de l’ATV?1 ; l’approvisionnement d’Ariane-5 pour l’ATV ; le soutien technique continu pour les éléments de vol et au sol ; la préparation des opérations et les opérations initiales de Columbus ; la préparation et l’exécution de la première mission ATV ; les activités d’astronautes ; la coordination et le soutien de l’utilisation ; ainsi que l’intégration du programme de l’ESA.

La Période 1 de l’Exploitation de l’ISS se compose d’activités à coûts fixes et à coûts variables devant être exécutées au cours de la période 2002-2006. L’enveloppe financière de la Période 1 s’élève à 863,9 M euros aux conditions économiques de 1998 ; elle se répartit en une sous-enveloppe ferme de 518,2 M euros pour 2002-2004 et une sous-enveloppe provisoire de 345,7 M euros pour 2005-2006).

Depuis 2001, la NASA a apporté d’importants changements à son organisation interne et a consolidé fortement sa part du programme ISS. Pour cette raison, et du fait des travaux intensifs réalisés par tous les partenaires internationaux, la stabilité du programme ISS a été rétablie en décembre 2002 grâce à l’obtention d’un accord de principe sur une configuration de l’ISS qui répond au mieux aux besoins en matière d’utilisation et de ressources des Partenaires (l’approbation de cette configuration de l’ISS et la conclusion des accords officiels correspondants devraient intervenir vers la fin 2003). Une telle configuration permettrait d’avoir un niveau d’utilisation européenne de l’ISS conforme à ce qui était initialement prévu : en l’occurrence une utilisation à part entière du laboratoire Columbus de l’ESA à des fins de recherches et d’applications, ainsi que l’utilisation d’Ariane-5 et du Véhicule de transfert automatique (ATV) comme élément logistique clé durant la phase d’exploitation.

Le scénario arrêté d’un commun accord prévoit une capacité de sauvetage pour un équipage de six personnes, au moyen de deux capsules russes Soyouz amarrées à l’ISS à partir de 2006/2007, et pour un équipage d’au moins sept personnes avec l’utilisation combinée d’un nouvel Avion spatial orbital développé par la NASA (dont on prévoit actuellement qu’il sera disponible en 2010) et d’une capsule Soyouz amarrée à l’ISS. Ce scénario assure également des capacités d’aménagements et de soutien-vie correspondant à la taille de l’équipage, et prévoit, pour la logistique aller et retour nécessaire, la disponibilité d’une flotte de véhicules de transport reposant sur l’utilisation combinée de l’ATV de l’ESA, du HTV japonais (Véhicule de transfert H-II), du vaisseau russe Progress et de la Navette américaine.

Compte tenu de ces résultats atteints en ce qui concerne la consolidation du programme de l’ISS, il est proposé que le déblocage des crédits du Programme d’exploitation de l’ISS se fasse selon une démarche échelonnée : dans un premier temps, un montant de 124,1 M euros (aux conditions économiques de 1998) serait débloqué lors du Conseil au niveau ministériel, de façon à couvrir les activités à délai critique principalement liées à la disponibilité de l’ATV (ce qui contribuerait également à atténuer les conséquences du nombre plus restreint de Navettes après l’accident de Columbia survenu en février dernier) et du segment sol ISS de l’Europe (y compris le Centre de contrôle de l’ATV et les installations destinées au soutien des utilisateurs). Ce montant couvre également les activités de préparation de l’exploitation, notamment les activités des équipages et l’entraînement des astronautes.

Dans un second temps, on procéderait au déblocage des crédits restants (171,9 M euros aux conditions économiques de 1998), qui couvrent l’approvisionnement d’un lanceur Ariane?5 pour le 3e ATV (dont le lancement est prévu en 2006 ou 2007) et les coûts ESA d’intégration du programme pour 2004. Le déblocage de ces crédits sera décidé avant fin 2003.

4. Relations avec l’Union européenne

Depuis 1998, l’ESA et l’UE ont entrepris d’établir des relations plus étroites. Ainsi le Conseil de l’ESA a-t-il adopté en juin 1998 une résolution posant les bases d’un renforcement de la synergie entre l’ESA et la Communauté européenne ; une résolution de contenu similaire a été adoptée au même moment par le Conseil de l’UE. En mai 1999, le Conseil de l’ESA siégeant au niveau ministériel à Bruxelles a fait un nouveau pas en avant en renforçant les relations avec l’UE, et, parallèlement, le Conseil de l’UE a adopté en décembre 1999 une Résolution sur l’élaboration d’une stratégie européenne cohérente pour l’espace.

La Stratégie européenne pour l'espace a été préparée conjointement par l’Exécutif de l’ESA et par la Commission au cours de l’année 2000. En novembre 2000, à Bruxelles, le Conseil de l’ESA au niveau ministériel et le Conseil de l’UE ont l’un et l’autre adopté une résolution se félicitant de cette Stratégie européenne pour l’espace et demandant que des mesures soient prises pour approfondir conjointement cette Stratégie. Une Task Force conjointe, réunissant des représentants de l’Exécutif de l’ESA et des Directions de la Commission concernées par l’espace, a été mise en place en janvier 2001 et plusieurs groupes de travail thématiques ont également été créés pour traiter des sujets et questions clés mis en avant dans ce document. En novembre 2001, le Conseil de l’ESA au niveau ministériel s’est à nouveau félicité du travail accompli par cette Task Force conjointe et a insisté sur l’importance des relations entre l’ESA et l’Union, dans une Résolution intitulée « l’espace au service du citoyen européen ».

La volonté de renforcer la coopération entre l’UE et l’ESA tient compte de leurs missions et de leurs fondements institutionnels distincts, avec l’objectif d’accroître les ressources allouées en Europe aux activités spatiales ainsi que l’efficacité de la gestion de ces ressources. Tous les acteurs reconnaissent que l’espace constitue bien un outil critique – du fait de ses applications – pour les politiques de grande ampleur de l’Union européenne concernant par exemple les transports, l’environnement, la société de l’information et la sécurité.

Le futur Traité constitutionnel de l’Union européenne, que la Convention est en train d’élaborer et qui sera débattu en 2004 au cours de la prochaine Conférence intergouvernementale, attribuera probablement des compétences spatiales à l’Union européenne. C’est pourquoi les relations institutionnelles entre l’Union européenne et l’Agence spatiale européenne devront être définies dans un Accord-cadre. Le Conseil ministériel de l’ESA a été convoqué afin de contribuer à orienter toute décision qui pourrait être prise au cours des prochains mois et qui pourrait avoir des incidences importantes sur l’avenir de l’espace en Europe.

(Note : L’Accord-cadre entre l’ESA et la Communauté européenne est conçu pour être l’instrument pérenne qui permettra à ces deux organisations de travailler ensemble de façon permanente. Cet accord tient notamment compte des compétences complémentaires des deux organisations et des rôles respectifs des parties ; il doit également être considéré comme une étape vers la mise en place progressive d’une politique spatiale dans une perspective européenne intégrée).

Il est demandé aux ministres d’adopter une résolution qui invite les États membres et le Directeur général de l’ESA à faire en sorte que l’inclusion éventuelle des questions spatiales dans la nouvelle définition des compétences de l’Union européenne contribue à renforcer la coopération entre les États européens dans les domaines de la recherche et de la technologie spatiales ainsi que de leurs applications spatiales, cela au sens le plus large possible, en tirant pleinement parti des compétences étendues et de l’efficacité reconnue de l’ESA pour définir et mettre en œuvre l’engagement de l’Europe dans l’espace, en coordination avec les agences et centres nationaux.

28 mai, V161, Arianespace confirme le lancement d'Ariane 5 le 11 juin prochain entre 21h36 à 23h02 TU. La mission sera de placer en orbite de transfert géostationnaire deux satellites de télécommunications, OPTUS &DEFENCE C1 pour l'Australie et BSAT-2c pour le Japon.

2 juin, V161 mise en place des deux satellites sous la coiffe d'Ariane 5. 

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ARIANE 5 V161

Le lancement prévu pour 21 h 36 TU le 11 juin est retardé d'une petite heure suite à une météo incertaine qui repousse le remplissage de l'étage EPC et un souci provisoire sur une vanne sol de remplissage lors de la mise en froid du réseau sol oxygène. A 20 h 00 TU Arianespace visait 22 h 30 TU. Le lancement a lieu finalement à 00 h 38 mn TU le 12 juin depuis Kourou. Après 35 mn de vol propulsé, les satellites sont placés sur orbite GTO.
Comme pour le vol précédent, ce tir s'est fait avec un "H0 flottant". Autrement dit, l'heure réelle de lancement était dépendante des conditions de remplissage en oxygène de l'EPC. Les opérateurs ont déchargé 995 Kg d'O2 juste avant la séquence finale afin d'optimiser la mission. De telles précautions sont notamment prises pour éviter un mélange trop riche en oxygène lors de la propulsion ceci afin de préserver le divergent (surchauffe). Cette procédures utilisé déjà sur V160 demande à retirer 995 kg d'O2 du réservoir de l'EPC. La procédure de remplissage habituelle est semi automatique et la régulation de niveau se fait sur un besoin de chargement classique pour les Ariane 5G. Pour décharger 995 Kg, on attend une phase de vidange partielle cyclique (le niveau fait des "montagnes russes" sur une amplitude de 8 cm environ périodiquement). De ce fait, on ne peut pas dire à l'avance quand va se caler cette ultime vidange "forcée". L'instant du H0 dépend donc de là où on en est en niveau.

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OPTUS C1 est développé par Space Systems/ Loral en coopération avec MELCO (Mitsubishi Electric Corporation) pour le compte de Cable & Wireless OPTUS (OPTUS), 2ème société australienne de satellites de télécommunications et du département australien de la défense. OPTUS C1 est donc un satellite hybride de télécommunications et de défense.
Optus exploite actuellement 4 satellites de sa propre flotte (2 HS376 et 2 HS601 conçus par Boeing space systems) et également des satellites appartenant à d'autres opérateurs. OPTUS C1 est un satellite de 3ème génération destiné à remplacer un des satellites de la constellation existante avec cependant des caractéristiques améliorées. OPTUS C1 servira à la diffusion de programmes de télévision et video ainsi qu'à la transmission de connexions téléphoniques et internet pour des régions éloignées. Sa masse au décollage est de 4725 kg, dont 1978 nette.I l sera calé par 156° E au dessus de l'Australie.

Le satellite de télécommunications BSat 2C (bande Ku) est construit par Orbital Science Corporation pour le compte de l'opérateur Japan's Broadcasting Satellite System Corp. BSAT 2C sera positionné à 110° Est (à la verticale de Bornéo) et couvrira le Japon. Quelques données; masse au décollage 1290 kg (800 kg en orbite), durée de vie supérieure à 10 ans, envergure (panneaux solaires déployés) : 16 m.

La campagne vol 162 devrait débuter le 17 juillet pour un tir fin août.

18 juin, les effectifs d'Arianespace passeront de 350 à 250 personnes d'ici l'an prochain, une diminution qui a pu être "limitée" grâce aux récents engagements des ministres de l'ESA pour soutenir la filière Ariane.

19 juin, la société et EADS Space Transportation, la branche transport spatial de EADS-Space, elle même filiale à 100 % du groupe European Aeronautic Defence and Space Company et Arianespace annoncent la commande de 30 lanceurs Ariane 5, lot "PA".
EADS Space Transportation devient maître d'oeuvre unique (" Prime Contractor ") du lanceur Ariane 5. A ce titre, la société gère l'ensemble des contrats nécessaires à la production du lanceur et est responsable de la livraison à Arianespace en Guyane française d'un lanceur standardisé. Arianespace est responsable de l'exploitation commerciale du service de lancement et est maître d'ouvrage de la production. A ce titre, la société approvisionne le lanceur auprès du maître d'oeuvre, l'adapte aux missions de ses clients, intègre la partie haute et réalise les opérations de lancement à partir du Port Spatial de l'Europe en Guyane française.
Après le prochain lancement d'Ariane 516 V162 en août, Arianespace doit commencer à utiliser le lot P2 commandé en 2000 qui comprend 10 lanceurs (518 à 528) dont trois Ariane 5G+ (programme "perfo 2000") en version EPS, le reste des ECA. Mais suite à l'échec de 517, Arianespace a demander la transformation de 4 lanceurs ECA en G afin de rattraper le retard du à l'échec 517. Ce sont donc 40 lanceurs qu'Arianespace s'apprête à fabriquer avec EADS Space et à lancer. A raison de 5 à 6 lancements par an, Arianespace pense pouvoir assurer 6 à 8 ans  de service à Ariane 5 avant de passer à la version ECB d'ici 2010-2012.  

Arianespace possède deux versions Ariane 5, la "générique" Ariane 5G et Ariane 5ECA.
Se profilent à l'horizon :
_ Ariane 5G+, qui sont en fait trois lanceurs de transition associant le composite inférieur du G (EAP dits série P1+ légèrement modifiés (électronique et tuyère) , la case à équipements en composite et autres modifications mineures mais qui demandent à être qualifiées avant d'être autorisées à voler) au supérieur issue du programme "perfo 2000" à savoir un étage EPS avec 300 kg d'ergols en plus et 3 jeu de coiffes.  
_ Ariane 5GS, version G avec des EAP série P2 plus puissant, un EPC nouvelle génération, mais avec le Vulcain1 au lieu du Vulcain2. Les réservoirs de cet EPC sont un peu différents de ceux du 517: comme le rapport de mélange de Vulcain1 est de 1/5 et celui du Vulcain 2 de 1/6 (en gros) on déplace le fond commun entre les réservoirs LOX et LH2.
6 lanceurs de ce type ont été commandes par Arianespace, en attendant de retrouver une AR5E qui marche. Comme étage supérieur on trouve l'EPS.
_ Ariane 5GCA, une version G équipé d'un étage ECA
_ Ariane 5ES équipé du moteur Vulcain 2 et de l'étage supérieur EPS
_ Ariane 5ESV, une AR5 GS avec un étage EPS Versatile réallumable en vol (Rosetta en février 2004)
_ Ariane 5ECB
Les Ariane 5G, 5G+ et 5GS devraient disparaître d'ici 2006/2007.

Juillet, Arianespace décide de mettre de l'ordre dans son carnet de commande en attente de la reprise des vols AR5 ECA et du réel potentiel du lanceur. La société qui commercialise le lanceur Ariane 5 a en attente 39 charges à lancer d'ici trois ans. Selon le calendrier officiel, 15 à 20 lancements seulement sont programmées, soit 30 charges (majorité de lancement double). Trois lancements sont réservés pour les institutionnels (la sonde Rosetta de l'ESA, le premier ATV et le satellite français Helios 2A) et deux pour des satellites de communication commercial (Satmex 6 et Anick F2). Certains contrats vont peut être passer peut être chez d'autres opérateurs ( Thailand's 'L-Star', Worldspace Ameristar, IPStar et DirectTV-7S). Inmarsat 4, Spainsat, Agrani 2 vont être débarqués du carnet de lancement. Le satellite Israélien Amos 2 qui devait être lancés cet été sera probablement lancé par un Soyouz. 

Arianespace a également discuté un arrangement réciproque avec le lanceur H2-A du Japon et le Sea Launch de Boeing pour donner à leurs clients respectifs la possibilité de changer d'opérateurs si des dates de lancement ne pouvaient pas être assurées. 

Cet accord révélé le 16 juin dernier est passé un inaperçu et n'a pas suscité de commentaire.
Arianespace, Boeing et Mitsubishi Heavy Industries ont négocié un accord qui donnerait à leurs clients respectifs l'occasion d'avoir un lanceur de secours alternatif. Les trois fournisseurs de service de lancement sont en concurrence avec leur lanceur respectif Ariane 5, le Sea launch et  H2-A. Le fait a été révélé par  Spacenews.
Ce changement vers d'autres opérateurs est incité par une demande des clients pour lancer leur satellites dans les délais. Tous les opérateurs de lancement ont eu des ennuis qui ont retardé de nombreux lancements. Arianespace avec ses AR5 G de transition ne pas lancer deux charges lourdes en même temps. 

Le communiqué officiel du 30 juillet précise que:
"Cette alliance tripartite permet cependant à chaque société de continuer à vendre son service de lancement de façon individuelle et de promouvoir ses propres lanceurs et ses services auprès de ses clients". Il s'agit d'un accord de "recours" (back-up) qui, en cas de problème technique ou d'échec, permettra à un client d'une des trois sociétés de faire rapidement appel à l'une des deux autres. 
Cet accord entre sociétés concurrentes constitue en quelque sorte une adaptation à la crise profonde que traverse actuellement le secteur spatial. Alors que, jusqu'au début des années 2000, une trentaine de satellites étaient lancés par an à travers le monde, leur nombre devrait être de dix cette année.

"Le marché est aujourd'hui déprimé du fait des difficultés du secteur des télécommunications", relève M. Le Gall qui espère néanmoins que cette crise prendra fin dans deux à trois ans et que le nombre de satellites à lancer devrait repartir à la hausse.

La perte de plusieurs charges utiles aidera en fait la situation financière d'Arianespace. Les pertes de la compagnie sont substantielles (102 millions d'Euros en 2002, 193 millions d'Euros en 2001 et 240 millions d'Euros en 2000). Le Président d'Arianespace, Jean-Yves-Yves Le Gall, a promis que des pertes seront éliminées vers la fin de cette année.

15 juillet, arrivée de la sonde Smart 1 par avion à Kourou du satellite indien Insat pour le vol 162.
17 juillet, début de la campagne de vol V 162 avec l'érection de l'étage EPC dans le BIL. Le lancement est prévu le 22 août. 

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Campagne de lancement V162, arrivée des EAP, érection de l'EPC, déstockage de la case à équipement VEB, de l'étage EPS et préparation de la sonde Smart 1.

12 août, V162, Transfert du lanceur dans le BAF. Arianespace annonce un report du vol 162 d'Ariane suite à quelques vérifications à réaliser sur le satellite indien Insat 3E. Ariane 5 V162 emportera le 3 septembre prochain la sonde lunaire Smart 1, et les satellites de télécommunication E Bird et Insat 3E.

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19 août, V162, Arianespace annonce un report du lancement à octobre au plus tôt. Un des clients a des soucis avec son satellite. 

9 septembre, Arianespace signe un contrat de lancement avec SES-Astra pour le lancement du satellite ASTRA KR fin 2005. 

ARIANE 516 V162

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28 septembre, lancement réussit pour la 161eme Ariane cette nuit du CSG de Kourou. Ariane 5 V162 a décollé de l'ELA 3 à 23 h 14 TU. Au bout de 2 mn 30 s, les deux EAP sont largués, suivit de l'étage cryogénique à T+10 mn 3 s. L'étage EPS assure la mise sur orbite à T+ 27 mn des charges utiles. Le satellite Insat est largué en premier (28 mn 51s) suivit de e-Bird (34 mn 10s) et enfin de Smart 1, la sonde européenne (41 mn 30s).   

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La prochaine mission est prévu en novembre avec une Ariane 5, l'exemplaire initialement prévu pour lancer la sonde Rosetta en début d'année, lancement qui a été repoussé à 2004. Ariane 518 V 158 emportera les satellite Satmex 6 avec néanmoins quelques adaptations liées à la case et à l'EPS.

3 novembre, Arianespace "donne" le satellite de TV numérique DirecTV-7S à l'opérateur Américano-russe Sea Launch en raison d'un problème de calendrier, la société Européenne devant dès le début de 2004, le 26 février lancer la sonde Rosetta vers la comète Tchouriamov-Guérassimenko. DirectTV 7S sera lancé courant 2004. Cette "permutation" fait suite aux accords de juin entre Arianespace, Boeing Launch Services (BLS) et Sea Launch et Mitsubishi Heavy Industries/MHI (Japon).

Le lancement d'Ariane 5 V158 prévu le 12 décembre avec le satellite du Mexique Satmex 6 est repoussé à 2004. Le tir avait déjà été repoussé à fin novembre. Il n'y aura donc que 4 lancements cette année. Le lanceur n'est pas en cause, il reste "juste" à valider la VEB et la JAVE EPC de l'Ariane 5G+, ce qui peut être fait dans les semaines qui viendront. Par contre du coté du satellite, la compagnie Satmex connaît des problèmes financiers (elle est détenue à 49% par Loral). Elle a donc demandé à Arianespace de retarder le lancement, n'ayant pas besoin de ses nouveaux transpondeurs en orbite immédiatement.

Pour 2004, Arianespace prévoit 6 lancements d'Ariane 5 depuis le CSG. Cinq Ariane 5 G et le second vol de la version ECS. Le premier vol de 2004 pourrait être V158 avec Satmex (prévu initialement en novembre 2003) mais il pourrait être repoussé à mars après le lancement de la sonde Rosetta. 
Pour 2005, il est programmé 6 autres lancements, 5 commerciaux et le premier ATV. 

La carnet de commande s'élève à près de 3 milliards d'Euros avec 40 satellites à lancer. Parmi ces charges les 9 remorqueurs ATV de l'ESA, un relancement pour Intelsat et deux charges confidentielles. Arianespace doit encore signer des commandes pour remplir le calendrier de 2005. Ce qui "pénalise" la société, c'est le retour en vol d'Ariane 5ECA prévu pour 2005. De nombreux clients qui ne pouvait pas attendre sont passé à la concurrence faute créneau.   

Le 17 décembre, Arianespace signe de nouveaux contrats de lancement avec l'organisation intergouvernementale EUMETSAT pour MSG3 en 2009 et Syracuse IIIB pour le ministère de la défense Française en 2005. Depuis le début de l'année, la société a signé 8 contrats. 

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L'étage EPS d'Ariane 5 destiné à lancer la sonde Rosetta vue le 12 décembre chez EADS à Brême avant son envoie à Kourou à bord du navire "Toucan". la particularité de cet étage pour cette mission sera qu'après la séparation de l'EPC, il ne sera réallumé que 105 minutes plus tard après une phase dite "ballistique" pendant 16 minutes. pour la première fois, cet EPS sera équipé de larges réservoirs contenant plus de propergols. De plus un programme de rotation selon son axe longitudinal permettra de réchauffer ce propergol au moment du réallumage. Un système de réchauffe de secours a été prévu au cas où.

 

Date

Vol

Lanceur

Satellites

Commentaires
 
12/02/2003 V159 A 44L Intelsat 907 Dernier lancement AR4
 
09/04/2003 V160 AR5G 514  Insat 3A + Galaxy 12  
 
11/06/2003 V 161 AR5G 515 Optus C1 + BSat 2C  
 
28/09/2003 V162 AR5G 516 Insat 3E + e-Bird + Smart