SYLDA, LE SYSTEME DE
LANCEMENT DOUBLE POUR ARIANE
Avec le développement du lanceur européen
Ariane va naître une idée originale, un système ingénieux, le système de
lancement double Ariane, le SYLDA. C'est Frédéric d'Allest, à la direction des
lanceurs du CNES qui en a l'idée et qui demande à le développer auprès de son
bureau d'études. L'ESA initie le développement en juillet 1978.
"Nous étions en compétition à cette époque avec
les Américains et leur navette spatiale qu'ils vendaient à prix fracassés, à
perte d'ailleurs explique Frédéric d'Allest. Nous avions
donc en face de nous des prix complètement cassés et nous étions incapables de
produire les lanceurs et de les lancer au prix de la Navette spatiale. Notre
seule porte de sortie a été d'organiser le lanceur pour faire des lancements de
deux satellites simultanément, deux satellites qui s'ignorent, qui n'ont pas été
construits pour ça. Avant, nous avions fait les satellites empilés, en « grappe
», comme les militaires, mais là il s'agissait d'avoir deux satellites, deux
coiffes dans une si j'ose dire.
En 1976, la DLA pense directement à un successeur pour la
première Ariane, Ariane 3. En fait, c'est à ce moment qu'est lancé le concept de
famille Ariane pour pouvoir faire du lancement double. Ariane 1, c'est un Atlas
Centaur de 1973 qui peut lancer un gros satellite Intelsat 5 (1800 kg). L'idée
est de faire une Ariane 3 dérivée d'Ariane 1, mais capable de lancer 2
satellites de la classe navette avec le moteur d'apogée PAM Delta. Si Ariane 1 a
essuyé les plâtres du lancement double, c'est Ariane 3 qui le finalise pour
qu'il devienne la norme pour Ariane 4 par la suite. Pour cette dernière, encore
l'esprit de famille avec la possibilité de lancer un satellite Intelsat 5 PAM
Atlas et un satellite PAM Delta.
"C'est une totale innovation
française, de faible coût, qui peut faire faire de grosses économies aux clients
utilisateurs d'Ariane. L'idée consiste, avec un même lanceur, à lancer deux
satellites sur deux orbites de transfert géostationnaire différentes. Et donc,
pour les futurs clients, à diviser pratiquement par deux le coût du lancement.
Une économie de près de quinze millions de dollars pour chacun. Le système est
simple et vraiment astucieux : on installe le premier satellite au-dessus de la
case d'équipement du troisième étage, on le recouvre d'un coquetier renversé sur
le sommet duquel on installe le second satellite. La coiffe du lanceur recouvre
l'ensemble et on lance." raconte Jean Pierre Morin dans son livre sur la
naissance d'Ariane.
Les performances d'Ariane 1
permettent de placer en orbite de transfert GTO 200-36 000 km, une masse de 1700
kg, En lancement double, le vol L5 a permit de lancer 2 satellites, un de 1014
kg et l'autre de 420 kg. Avec Ariane 3, la masse satellisable sera de 2580
kg en lancement simple classe PAM A et 2 fois 1195 kg en classe PAM D.
Le SYLDA est développé et réalisé pour le
compte de l'Agence Spatiale Européenne par la Société Aérospatiale, dans son
établissement des Mureaux. Le développement des systèmes de séparation est
sous-traité à la firme suédoise, SAAB. Le développement du SYLDA a débuté
en mai 1978, à la suite d'un appel d'offres auprès de différentes firmes
européennes. Le montant global du contrat de développement est de l'ordre de
20 MF, couvrant une période d'environ deux ans et aboutissant, après des
essais sur un modèle mécanique, à la livraison d'un premier modèle de vol.
Le SYLDA représente une véritable prouesse technique. Il s'agit de la plus
grande structure en fibre de carbone nid d'abeille, jamais réalisée en Europe.
En effet, seul le carbone permet d'atteindre les performances de légèreté et de
rigidité requises pour une telle mission.
Le SYLDA est constitué essentiellement d'une
structure porteuse, 3 systèmes de séparation (un pour chaque satellite et un
pour la structure elle même). Dans sa configuration de base, il offre au
satellite supérieur le même volume qu'un satellite US dans la soute de la
navette avec un étage PAM D. Le satellite du bas est similaire en taille à
MARECS. Les interfaces mécaniques et électriques au moment de la séparation sont
les mêmes pour chaque satellites et identiques aux spécifications des étages PAM
D US.
Des portes et des ouvertures dans la structure
facilitent l'accès aux satellites du bas et le passage des ondes radio
électriques. La séparation est faite par des bandes de serrage Marman découpées
par des boulons pyrotechniques.
Les deux clients partagent donc le coût du lancement, ce qui rend Ariane
compétitif avec les systèmes de lancement concurrents. Le SYLDA est dans un
premier temps adapté à la version Ariane 1, SYLDA 3900, la hauteur en mm. Boulonné directement sur la case à
équipements à a place de l'adaptateur standard, il permet l'emport d'un
satellite du type STS/PAM D monté sur la partie supérieure de sa structure et
d'un satellite du type MARECS monté à l'intérieur sur une structure porteuse
conique.
Dans la version Ariane 3, dont le volume sous coiffe est augmenté, le SYLDA
subi les modifications nécessaires pour permettre l'emport de 2 satellites de
même type STS/PAM D, représentant une masse totale satellisable de 2260 kg et
devient le SYLDA 4400.
Le SYLDA 3900 Ariane 1
Intégration du SYLDA 3900 pour L6
|
1 Cadre interface satellite
haut
2 Section haute
3 Cadre interface SYLDA, plan de séparation
4 Cadre interface satellite bas
5 Section intermédiaire
6 Cône inférieur
7 Section basse externe 5+6
8 Section basse interne
9 Cadre de jonction lanceur Y
10 Cadre interface lanceur |
Le SYLDA est formé d'une coque en matériaux
stratifiés, constitués d'une peau en carbone multicouche (4 à 8 selon les
zones) collée à chaud sur une âme en nid d'abeille métallique (A-G5) de 10
mm d'épaisseur. Les peaux sont réalisées en carboform HMS code 87-100micro
(Fothergill), par drapage quasi isotrope. Les renforts locaux sont en tissu (G
814/DX 210). Les peaux sont polymérisées sous vide à 170 °C après drapage.
Les cadres de séparation et de liaison sont métalliques, obtenus par usinage
d'ébauches forgées en alliage léger (A-Z5G T65 1).
L'emploi de cette technologie avancée pour SYLDA garantit pleinement les
performances requises: rigidité élevée, masse minimale, grande capacité
d'emport, souplesse vis-à-vis des adaptations de la configuration aux demandes
particulières des clients, compatibilité avec les normes de propreté pour des
satellites de la classe 100000.
La paroi du SYLDA est un sandwich
de matériaux composite, peau en carbone (1) sur une structure en nid d'abeille
(2)
Essai d'intégration du SYLDA dans la coiffe
d'Ariane 1 au SIL des Mureaux
Les cadres de fixation et les systèmes de
séparation des satellites haut et bas sont en principe identiques et les
interfaces à des endroits correspondent à celle du PAM-D. Les deux satellites
n'ont pas d'interfaces mécaniques ni électriques. L'injection en orbite et la
libération des deux satellites se fait de la façon suivante:
Après l'arrêt du moteur du troisième étage, celui-ci est orienté dans la
direction prévue pour a mission en question, puis mis en
rotation jusqu'à 10 tours par minute maximum. Le système de contrôle
d'attitude du troisième étage est ensuite inhibé. Le satellite supérieur est
séparé par libération d'une sangle obtenue par la coupure de deux boulons. La
vitesse de séparation est créée par quatre ressorts appuyant sur le
satellite. Après séparation de la partie haute de la structure porteuse, la
rotation est stoppée puis le composite ré orienté pour le second satellite.
Nouvelle mise en rotation et largage du second satellite dans la direction
souhaitée. Les ordres
pour les trois séparations proviennent de la case à équipements du lanceur.
Des microswitches faisant partie des équipements du SYLDA fournissent par
télémesures les signaux de confirmation des séparations. Lors du vol,
l'ambiance vibratoire à laquelle sont exposés les deux satellites est mesurée
et transmise au sol.
Les vitesses relatives nécessaires pour une séparation sont déterminées
individuellement pour chaque mission en fonction des caractéristiques des
satellites, afin d'éviter des collisions à moyen et à long terme.
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SEQUENCE
LARGAGE SYLDA
A et B : Orientation du composite (3 eme étage + CU) avec le système
de contrôle d' attitude et de roulis (SCAR) C : mise en spin par ordre
du SCAR D : Séparation de la charge supérieure. E : La partie
supérieure du SYLDA est éjectée. Réorientation de l' étage. F :
mise en Spin et séparation de la charge utile de l' étage. G :
Manoeuvres du troisième étage (mise en spin, éloignement, ouverture
des valves LO2). Note : La séparation des CU peut aussi être réalisé
en configuration "stabilisation trois axes". |
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La campagne des charges utiles avec
l'utilisation du SYLDA démarre avec l'arrivée du container enfermant la
partie basse du SYLDA. Le satellite inférieur est préparé, c'est à dire
mis sur son support adaptateur dans le bâtiment S1 avant d'être lui même
positionné dans la coque inférieur du SYLDA. De son coté, la partie
supérieur du SYLDA est préparé pour accueillir le satellite supérieur
positionné sur le dessus. Les 2 coques sont ensuite réunies et
assemblées. Le composite ainsi crée est enfermé dans le CCU pour le
transfert en zone de lancement. Dans la tour de lancement, l'accès du satellite, intérieur se fait à
travers les ouvertures qui peuvent être prévues dans le SYLDA à cet effet. |
SYLDA 3900 Ariane1 |
Masse |
140 kg |
Hauteur |
3,9 m |
Diamètre maximal |
2,8 m |
Propriétés de
satellites emportés: |
Masse (en respectant la
limitation globale de masse du lancement Ariane) |
600 à 1020 kg |
Hauteur du centre de gravité
au dessus du plan de séparation |
de 0,7 à 0,85 m |
Les interfaces mécaniques entre les
satellites haut et bas et le SYLDA (dans ses deux versions) sont identiques. Les
satellites reposent chacun sur un cadre dont le diamètre de centrage est de
937,62 mm au niveau du plan de séparation. Les structures du SYLDA comportent des
supports pour recevoir les prises ombilicales - 2 prises culot 27 broches. En
cas de besoin 19 ou 36 broches peuvent être montés.
Le satellite SIRIO posé sur l'adaptateur de la
section basse du SYLDA
Vol L5, transfert du
composite sur le lanceur. Le satellite MAREC B est au dessus de la structure,
Sirio dedans
Le SYLDA 3900
n° 1 et 2 vole 2 fois sur Ariane 1. Premier vol sur L5 en septembre 1982.
Malheureusement à H+640 s, une panne du 3e étage interdit la satellisation et le
déploiement des satellites Sirio 2 et MARECS B.
Il revole sur L6 en juin 1983 et remplit parfaitement sa mission larguant ECS 1,
placé au dessus de la structure et AmSat 3B dedans.
La qualification du SYLDA
3900 ouvre la porte au SYLDA 4400, destiné à Ariane 3. Ce qui différencie les 2
structures est simplement l'allongement de la partie haute de 50 cm augmentant
le volume interne.
Le SYLDA
440 vole lui 10 fois sur Ariane 3 (V10, 11, 12, 13, 15, 17, 19, 21, 24 et 25) et
une fois sur Ariane 4, V40 en novembre 1990.
Les satellites
ECS 3-4-5 seront placés en partie basse du SYLDA 4400 pour les vol V15, 17 et
24.
SYLDA 4400 Ariane 2 et
3 |
Masse |
150-190 kg |
Hauteur |
4,4 m |
Diamètre maximal |
2,8 m |
Propriétés de
satellites emportés: |
Masse (en respectant la
limitation globale de masse du lancement Ariane) |
900 à 1400 kg |
Hauteur du centre de gravité
au dessus du plan de séparation |
de 1,2 à 1,3 m |
Upper et Lower SYLDA
|
SEQUENCE
LARGAGE SYLDA
A et B : Orientation du composite (3 eme étage + CU) avec le système
de contrôle d' attitude et de roulis (SCAR) C : mise en spin par ordre
du SCAR D : Séparation de la charge supérieure. E : La partie
supérieure du SYLDA est éjectée. Réorientation de l' étage. F :
mise en Spin et séparation de la charge utile de l' étage. G :
Manoeuvres du troisième étage (mise en spin, éloignement, ouverture
des valves LO2). Note : La séparation des CU peut aussi être réalisé
en configuration "stabilisation trois axes". |
SYLDA 4400 pour
Télécom 1 (vol V10)
Fac similé Aerospatiale
commémorant le premier vol du SYLDA sur Ariane L5 et pub Aérospatiale 80s.
V40,
novembre 1990: SATCOM C1 sur Sylda 4400
ARIANE 4
Pour Ariane 4, il est plus
rentable, en termes de masse, de prévoir une coiffe compartimentée que
d'introduire une structure porteuse interne comme le SYLDA d'Ariane 1 et 3.
Cette structure est une sorte de SYLDA externe sur lequel est posé la coiffe,
baptisée SPELDA (pour Structure porteuse externe de
lancement double Ariane). Son développement est confié à BAe Stevenage.
La SPELDA se compose de deux parties
réalisées en nid d'abeilles d'alliage d'aluminium avec un revêtement
en fibres de carbone.
La partie inférieure est un cylindre de 4 m de diamètre extérieur et
de 2 m de hauteur; elle est fixée à la partie supérieure de la case
à équipement VEB au
moyen de 180 boulons.
La partie supérieure est un cylindre différentes hauteurs
selon la configuration, de
4 m de diamètre extérieur terminé par un cône tronqué d' un mètre de
hauteur présentant une interface de 1,92 m de diamètre avec la charge
utile supérieure.
Ces deux parties sont reliées par un dispositif pyrotechnique et des
ressorts montés à l'intérieur de la partie inférieure pour imprimer
une vitesse de séparation à la partie supérieure.
La Spelda est proposée en 3 versions depuis
1996:
_ La Spelda courte (hauteur totale 3,8 m);
_ La mini Spelda de 320 kg avec la partie cylindrique haute de 1,8 m (hauteur
totale 2,8 m);
_ La mini Spelda "élargi" de 350 kg avec la partie cylindrique
limitée à 2,1 m (hauteur totale 3,1 m);
Une Spelda longue (hauteur totale 4,78 m) a été étudié mais jamais utilisé;
Les configurations de la SPELDA avec Ariane 4.
A noter une configuration avec le SYLDA 4400 d'Ariane 3, utilisé qu'une seule
fois pour V40 en novembre 1990 avec le dernier SYLDA 4400, le 11e et placer sur
orbite G Star 4 1250 kg, position basse et Satcom C1 1168 kg, position haute.
La coiffe est disponible 2 hauteurs, 8,6 m et
9,6 m. Combinée au SPELDA, la partie haute se décline en 6 versions.
Les 7 versions de la PH Ariane 4: Type 01 (coiffe
courte), type 02 (coiffe longue), type 02 SYLDA, type 03 (coiffe extra longue),
type 11 (SPELDA court+coiffe courte), type 12 (SPELDA court+coiffe longue) et
type 21 (SPELDA long+ coiffe courte).
Les
demi-coiffes sont reliées par des rivets qui sont découpés par un cordeau
pyrotechnique au moment de la séparation. Elles sont fixées à la partie supérieure
de la VEB ou de la SPELDA par une sangle en acier en deux éléments tendue par
deux boulons pyrotechniques.
Coiffe Ariane 3 et 4
Les masses de l'ensemble SPELDA éventuel et
coiffe varient suivant les configurations de 725 à 1 130 kilogrammes. Les
coiffes Ariane 4 ont une masse au mètre cube améliorée de 50 % par rapport
aux coiffes Ariane 1 à 3. Cette performance est obtenue par l'utilisation de
matériaux composites.
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SEQUENCE
LARGAGE SPELDA COURT
A et B : Orientation du composite (3 eme étage + CU) avec le système
de contrôle d' attitude et de roulis (SCAR)
C
: mise en spin par ordre du SCAR D : Séparation de la charge supérieure.
E : La partie supérieure du SPELDA est
éjectée. Réorientation de l' étage. F : mise en Spin et séparation
de la charge utile de l' étage. G : Manoeuvres du troisième étage
(mise en spin, éloignement, ouverture des valves LO2). Note : La
séparation des CU peut aussi être réalisé en configuration
"stabilisation trois axes". |
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SEQUENCE
LARGAGE MINI SPELDA
A et B : Orientation du composite (3 eme étage + CU) avec le système
de contrôle d' attitude et de roulis (SCAR)
C
: mise en spin par ordre du SCAR D : Séparation de la charge supérieure.
E : La partie supérieure du SPELDA est
éjectée. Réorientation de l' étage. F : mise en Spin et séparation
de la charge utile de l' étage. G : Manoeuvres du troisième étage
(mise en spin, éloignement, ouverture des valves LO2). Note : La
séparation des CU peut aussi être réalisé en configuration
"stabilisation trois axes". |
Les 116 lancements d'Ariane 4 de 1988 à 2003
ont permit d'utiliser 23 Spelda courte (PF1 à PF ), 14 mini Spelda, 6 mini Spelda +300,
et un SYLDA 4400, dédié à Ariane 3 pour le vol V40, le 11e exemplaire en août
1990.
V22; courte PF1 |
V51 UV15 courte |
V92 UV32 mini |
V27 UV1 courte |
V53 UV16 courte |
V93 UV34 mini + 300 |
V29 UV2 courte |
V58 UV18 mini |
V95 UV35
mini |
V31 UV3 courte |
V61 UV17 courte |
V97 UV36 mini |
V33 UV4 courte |
V62 UV23 mini |
V99 UV28 courte |
V36 UV5 courte |
V63UV19 courte |
V102 UV22 courte |
V37 UV6 courte |
V65 UV24 mini |
V105 UV30 courte |
V38 UV8 courte |
V66 UV20 courte |
V108 UV37 mini |
V39 UV9 courte |
V68 UV25 mini |
V111 UV40 mini |
V40 Sylda 4400 |
V71 UV21 courte |
V113 UV38 mini + 300 |
V41 UV10 courte |
V81 UV26 mini |
V116 UV39 mini |
V42 UV11 courte |
V82 UV27 mini |
V131 UV42 mini +300 |
V48 UV12 courte |
V86 UV29 mini |
V139 UV44 mini |
V49 UV14 courte |
V89 UV31 mini + 300 |
V149 UV43 mini+300 |
V50 UV13 courte |
V90 UV33 mini + 300 |
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SEQUENCE
LARGAGE SYLDA
A et B : Orientation du composite (3 eme étage + CU) avec le système
de contrôle d' attitude et de roulis (SCAR) C : mise en spin par ordre
du SCAR D : Séparation de la charge supérieure. E : La partie
supérieure du SYLDA est éjectée. Réorientation de l' étage. F :
mise en Spin et séparation de la charge utile de l' étage. G :
Manoeuvres du troisième étage (mise en spin, éloignement, ouverture
des valves LO2). Note : La séparation des CU peut aussi être réalisé
en configuration "stabilisation trois axes". |
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La coiffe et la SPELDA Ariane 4
sont une référence dans le domaine
aérospatial. La firme US Martin Marietta acheta plusieurs coiffes
à Contraves pour son lanceur Titan 34D7. La firme acheta aussi à BAe
(British Aerospace) 3 SPELDA pour le
même lanceur. Les Américains n'ont jamais fait de lancements double
avec leur lanceur. Le premier lancement avec une SPELDA et une coiffe
Ariane 4 a lieu le 1 janvier 1990 sur un Commercial Titan 3, vol CT1
avec Skynet 4A et JSat 2. Pour le second vol, l'étage 2 refuse de se
séparer et la mise en orbite du satellite Intelsat se fait à une
mauvaise altitude. Il sera sauvé en 1992 par les astronautes de la
navette Endeavour. Le 3e vol, CT3 place Intelsat 604 en orbite et le
dernier en septembre 1992 la sonde mars Observer. Martin Marietta
n'arrivant pas à commercialiser son lanceur
abandonne l'idée de "concurrencer " Ariane 4, qui avait son atout
principal, Kourou, près de l'équateur. |
ARIANE 5
Comme son prédécesseur, Ariane 5
permet l' emport de 2 voire 3 satellites par lancement. Le SPELDA d'Ariane 5,
c'est le SPELTRA Structure Porteuse Externe Lancement TRiple Ariane).
Comme les autres Ariane, Ariane 5 peut aussi utiliser le SYLDA, dans sa version
5.
Le SPELTRA est positionné entre l' étage
supérieur et la coiffe. Un satellite est placé dans le SPELTRA alors que l'
autre est monté sur le SPELTRA, dans la coiffe.
Le SPELTRA pèse dans la version longue 820 kg et dans la version courte 704 kg,
chacune pouvant abriter un satellite de 4500 kg. Le SPELTRA est conique à sa
partie inférieure et cylindrique au sommet. Le diamètre maximal est de 5,4 m
comme l' étage principal du lanceur avec une partie cylindrique haute de 4,1 et
5,6 m en version courte et longue et la partie supérieure tronconique de 1,3 m
de haut et 2,6 m de diamètre qui permet d' adapter l' interface pour
le second satellite.
En plus du transport de satellites, le SPELTRA protège les charges utiles avant
le lancement. En conséquence il reçoit constamment de l' air sec par une ligne
ombilicale afin de maintenir les satellites "au frais" jusqu' au
décollage. Des panneaux permettent d' accéder aux satellites tout autour de la
circonférence de la structure.
Le SPELTRA est réalisé en fibre de carbone par DASA Dornier à
Friedrichschafen Allemagne. Il n'a été utilisé que pour les 3 premiers vols
d'Ariane 5, en version longue (5,66 m) pour AR501 V88, AR502 V101 et AR503 V112.
De ce fait, la SPELTRA a été rapidement abandonnée au profit du SYLDA 5
développé pour Ariane 5.
Les SPELDA et SPELTRA sont des structures externes du même diamètre que la
coiffe qu'elle supportent et offrent un diamètre intérieur supérieur à celui des
SYLDA situés à l'intérieur de la coiffe. Ces structures sont également soumises
à des efforts généraux dus à l'aérodynamique plus importants donc plus coûteux
en masse que le SYLDA. Ce dernier nécessite une coiffe plus longue, mais
celle-ci est larguée assez rapidement et finalement le bilan masse est meilleur
dans le cas du SYLDA car la structure SPELTRA reste sur le lanceur jusqu'à la
mise en orbite des 2 CU.
Le SYLDA 5 est à l' intérieur de la coiffe
d' Ariane 5. Il permet d' abriter deux charges utiles dans la même coiffe. A la
fin du vol, le satellites du haut est largué en premier. Le Sylda est découpé
en deux par des charges pyrotechniques permettant de libérer le second
satellite par ressort.
Le Sylda 5 est une structure cylindrique et conique réalisée en nid d' abeille
à base de carbone avec une structure en aluminium rivetée de 440 kg pour la
version de base. D'un diamètre de base de 4,561 m, il s'adapte à la partie
supérieur du lanceur ou du SPELTRA par un tronc de cône de 59 cm de haut et 5,4
m de diamètre. Sa hauteur varie de 4,9 à 6,4 m, selon des incréments de 30 cm
pour s'adapter aux différentes charges utiles, offrant des volumes de 50 à 65
m3.
Le cône supérieur de 1 m de haut et 2,6 m de diamètre permet d' adapter la
charge utile supérieure. Le développement du Sylda-5 s ‘est achevé en octobre 1999 et a
volé sur Ariane-505. Depuis il vole sur quasiment tous les vols. Une 6e version
a été développé, version K, haut de 7 m spécialement pour le satellite
Rascom QAF 1R qui vole sur V196.
Version |
1er vol |
Hauteur |
Masse |
K (+2100) |
V196 |
7003 mm |
538 Kg |
A (+1500) |
V162 |
6403 mm |
505 Kg |
B (+1200) |
VA207 |
6103 mm |
490 kg |
C (+ 900) |
V140 |
5803 mm |
475 Kg |
D (+ 600) |
VA214 |
5503 mm |
450 Kg |
E (+ 300) |
V161 |
5203 mm |
440 Kg |
F |
V128 |
4903 mm |
425 Kg |
Dans la cadre d'un lancement simple, le
satellite est placé sur l'EPS, avec optionnellement un adaptateur de charge
utile. Dans la cadre d'un lancement double, un satellite est mis sous la cloche
formé par la Speltra ou la Sylda-5. Ensuite, on place le second satellite sur
la structure porteuse, toujours optionnellement avec un adaptateur.
Les Adaptateur de Charge Utile ACU font 2,6 m
de diamètre. Si un satellite peut utiliser ce diamètre, pas d'adaptateur
nécessaire. Toutefois, afin de satisfaire le plus grand nombre, on a
développé 3 adaptateurs permettant des interfaces différentes.
_ Interface 1666V5 pour une interface de 1,666 m de diamètre, pesant 120 kg
_ Interface 1194V5 pour une interface de 1,194 m de diamètre pesant 130 kg
_ Interface 937VB5 et 937V5 pour une interface de 93,7 cm de diamètre pour 120
et 130 kg.
En 2000, pour le vol 507, un 4e ACU vole, le 1663 SP (en fibre de carbone)
associé à un ASAP 5, un "dispenser" pour micro satellites réalisé en aluminium.
Ces adaptateurs peuvent supporter des charges
utiles de 2 à 4,5 tonnes. Ils incluent un système de fixation par boulonnage,
un système de séparation par ressort et un système d'alimentation électrique
pour le satellite transporté.
La coiffe Ariane 5 est de 3 longueurs
différentes :
- La courte, 12,7 m qui peut être combinée avec un SYLDA 5 interne ou un SPELTRA
- La moyenne, 13,8 m, entrée en service en 2002 qui peut être combinée avec un
SYLDA 5 interne ou un SPELTRA
- La longue, 17 m, développé pour les grosses charges, comme l'ATV ou Envisat,
utilisable avec le SYLDA 5.
Avec 3 types de coiffes, 4 modèles de bague
d'espacement (de 0,5 à 2 m), 8 adaptateurs ACU, 6 versions du SYLDA 5, 2 SPELTRA
(5,5 et 7 m) et 2 ASAP 5, Arianespace propose pas moins de 70 combinaisons
possibles pour le client.
Un SPELTRA grandeur nature exposé au Dornier
Air & Space Museum, Friedrichshafen, Allemagne.
Pour le lanceur VEGA, le système de lancement double s'appelle
VESPA (VEga Secondary Payload Adapter) utilisé sur le vol VV02 en mai 2013. |