Comme Ariane 1, 2 et 3,
Ariane 4 suit la même logique de production avec Aérospatiale comme maitre d'
oeuvre. Le premier et troisième étage sont réalisés en France, le L220 dans
les ateliers de l' Aerospatiale au Mureaux près de Paris (MAN pour le
réservoirs d' eau et SEP pour la propulsion) et le H10 par Air Liquide pour les
réservoirs et la SEP pour la propulsion. Le second est construit en Allemagne
dans les usines d' Erno (Dornier pour les réservoirs et la SEP pour la
propulsion). La case à équipement est réalisé par Matra et la coiffe par
Contravès en Belgique.
Certaines de ces sociétés ont depuis changé de nom ou se sont regroupées
ensembles.
Les industriels européens d'Ariane 4
Direction d'ensemble: ESA.
Maitrise d'oeuvre pour le développement: CNES.
Maitrise d'oeuvre pour la production: Arianespace.
Architecture industriel: Aérospatiale (F).
Coiffe: Contraves (CH), AMD/BA (F), FW
(CH), Pilatus (CH)
Fabrication de la coiffe chez
Contraves
Spelda: BAe (GB), Aérospatiale (F)
Case à équipements: Matra (F), Casa (E),
Crouzet (F), Etca (B), Ferranti (GB), Fiai (I), Rovsing (DK), Saab (S), Saft
(F), Sat (F), Sfena (F), Sfim (F).
3" étage (H10):
Intégration: Aérospatiale (F), Aerlingus (JR), AMU/RA (F), Deutsch (F),
Fokker (NL), Inter- technique (F), Saft (F), Selenia (J), SNPE (F), Souriau
(F).
Réservoir: Air Liquide (F). Avica (GB)
Moteur: Sep (F), AMD/BA (F), Air Liquide (F), Avica (GB), BAe (GB), LBG (F),
MBB-Erno (D), NEI (GB)
Baie de propulsion: SEP (F), Air Liquide (F), BAe (GB), LBG (F), NEI (GB),
Sabca (B)
Fusée d'accélération et de freinage: SNIA-BPD (I).
2 étage (L33):
Intégration: MBB-Erno (D), Aérospatiale (F), AMU/RA (F), Deutsch (F),
Rovsing (DK), Sfim (E), Sounau (E)
Réservoir: Dornier (D)
Moteurs et propulsion: SEP (F), FN (B), Man (D), Volvo (S)
Baie de propulsion: MBB-Erno (D), Avica (GB), Sabca (B)
Fusées d'accélération et de freinage: SNIA-BPD (l)
1er étage (L220):
Intégration: Aérospatiale (F), Aeritalia (J), AMUIRA (F), Casa (E),
Deutsch (F), Intertechnique (F), Rovsing (DK), Souriau (E)
Réservoirs : Aérospatiale (F)
Moteurs: SEP (E'), Man (D), Volvo (S)
Baie de propulsion: SEP (F), Adtec (IR), Avica (GB), FN (B), Man (D), Sabca
(B)
Fusées de freinage : SNIA-BPD (I)
Propulseurs d'appoint à ergols liquides
(PAL):
Intégration: MBB-Erno (D), Aérospatiale (E'), Fokker (NL), Sabca (B)
Réservoir: MBB-Erno (D), Aentalia (I)
Baie de propulsion: MBB-Erno (D), Avica (GB)
Moteur et propulsion: SEP (E), FN (B), Man (D), Volvo (S) |
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Propulseur d'appoint à poudre (PAP):
Intégration: SNIA-BPD (D), Aérospatiale (F), Man (D)
Poudre et chargement: SNIA-BPD (D)
Enveloppe : SNIA-BPD (I), FRM (I)
11 états participent au financement d'Ariane
4, contre 10 pour Ariane 1, la France avec 52,11%, l'Allemagne avec 20,2%,
lItalie avec 7,05%, la Belgique avec 5,78>%, le Royaume Unis avec 4,05%,
l'Espagne avec 3,06%, la Suisse avec 3%, la Suède avec 2,46%, les Pays Bas avec
1,76%, le Danemark avec 0,33% et le nouveau venue l'Irlande avec 0,2%.
INTEGRATION ETAGE L33
La fabrication et l' intégration du second
étage L33 est réalisé à Brême dans les usines de Daimler Chrysler Aerospace
(Dasa) devenu en 2000 Astrium.
Photos IEEE Université Hanovre
mai 2000
INTEGRATION ETAGES L220 ET
H10
Comme pour Ariane 1, c'est la
SEP de Vernon qui fabrique le baie de propulsion du L220 d'Ariane4, qui est
ensuite livrée aux Mureaux dans un container.
Le Site d'Intégration Lanceur
de l'Aérospatiale aux Mureaux (Paris) qui
intégrait les premières Ariane n'intègre plus maintenant que les premiers et
troisième étage des Ariane 4. Le bâtiment a intégré depuis
1976, 11 Ariane 1, 9 Ariane 3, 6 Ariane
2 auxquelles s' ajoutent la maquette dynamique et de remplissage MR et les étages d' essais
M1, M2 et M3.
Le SIL permettait l'intégration
complète des 4 premières Ariane de vol L01 à L04, le premier étage
étant construit sur place, ainsi que la réception des étages supérieurs L33 et
H8 pour des tests avant leur mise en container définitive pour Kourou. De L01
à V21, première AR4, tous les étages L33 sont passés par Les Mureaux. A partir de V22, ces étages
ont été transportés directement de Brême à Kourou à bord du navire MS Atlas,
puis Ariana et enfin Toucan.
Plan d'
implantation du SIL aux Mureaux.
Le site d'
Aerospatiale EADS aux
Mureaux, le SIL Ariane 4 est sur le coté droit devant la voie ferrée.
Pour les vols
opérationnel, le SIL n'intègre plus que le premier et le
troisième étage (en provenance des usines de Vernon), le second étant directement
envoyé d' Allemagne au port du Havre où il rejoint les autres étages. La baie destinée à l' intégration de la
partie haute du lanceur Ariane 1 a été reconvertit pour l' assemblage des premiers
étages L220. L' intégration des troisièmes étages se faisant dans deux petites baies juste
à coté, non loin du quai de réception des containers.
J' ai eu l' occasion de
visiter le site en octobre 1996, quelques temps après l' échec d' Ariane 501.
L' ambiance n' était pas joyeuse, on le comprendra. La visite du site se fait par
autobus, la zone est tellement vaste. Le bâtiment est grand, il couvre 4000
m2 au sol, mesure 100 m de long pour une hauteur maximale de 20 m, hauteur
imposée lors de la construction par l' aérodrome tout proche. On accède au SIL par une
passerelle couverte afin d' arriver au niveau des étages supérieurs du
bâtiment. Une première salle permet au guide de faire une présentation du
lanceur grâce à la projection d' un film sur écran. Particularité du sol, une
photo de Paris vue par le satellite Spot et qui doit faire bien 4 ou 5 m de
diamètre. Après ses présentations, on pénètre dans un large couloir qui
permet de voir la chaîne d' assemblage des étages Ariane.
Le SIL
est divisé en 4 zones de travail:
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La zone où l' ont assemble les
réservoirs du L220 avec leur jupe inter-étage,
Fabrication des réservoirs du
L220
_
La zone où le bati moteur
est associé à ces moteurs Viking,
Mise en place du bati moteur
pour assemblage des réservoirs
_
Les docks permettant l' intégration
de 3 étages L220. Lors de la construction du SIL pour Ariane 1, seules deux
baies permettaient l'intégration des premiers étages. Pour Ariane 4, il a
fallu modifier d'une part ces baies vue la longueur de l'étage mais aussi
reconvertir le dock d'
intégration des étages supérieurs Ariane 1 qui avait la particularité d'
être en partie enfoncée dans le sol sur 13 m afin de
pouvoir accueillir les deux étages L33 et H8 assemblés.
La nécessité de cette
troisième baie est du à l' augmentation de la cadence de production en 1989-90
et au fait que le lanceur n' est plus complètement intégré au Mureaux mais en
Guyane.
Chaque baie est munies de 8 plateformes d'accès mobiles.
La mise
en "boite" du L220 s' effectue au centre du bâtiment devant les dock d'
intégration, l' étage est d' abord sortie de sa baie et positionné dans son
container qui attend à demi enfoncé dans une fosse que l' on a creuse dans le
sol vue la longueur de l' étage. Pour l' étage L140 d' Ariane 1, le container
était simplement positionné sur des deux attaches fixées sur le sol. Le
container est ensuite basculé à l' horizontale. Le couvercle est mis en place
et le tout est sortie du bâtiment.
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L' intégration du
L220 d' Ariane 4 au SIL:
La mise en place des réservoirs, les contrôles et la mise en place
dans le container. |
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Vue des docks
d'intégration en février 1989 avec à gauche la dernière Ariane 3 V32 en
intégration.
Deux dock destinés au
contrôle de l' étage H10 ont été crée juste à coté vers la zone de
réception des containers. Air Liquide Sassenage fabrique et livre aux
Mureaux le RIE, le réservoir isolé équipé avec sa protection thermique et ses
équipements. Aux Mureaux, il reçoit sa baie de propulsion et son moteur, ses
équipements mécaniques et électriques, la jupe 2-3 pour devenir l'étage H10.
Après tests et contrôles, il est enfermé dans son container près à rejoindre
Kourou.
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La zone de réception est celle destinée à la mise en container avant transport
vers Kourou. Elle stocke les étages L220, assemblé in situ et le H10 venant de
la SEP dans son container pour être contrôlés. Ceci fait, les étages sont
remis dans leur "boite" est amenés jusqu' en bord de Seine et embarqué sur
une péniche via le Havre, Hambourg (récupération de l'étage L33) et Kourou. Trois
ponts roulant avec grues permettent le déplacement des différents éléments
du lanceur.
Paris, les Mureaux, 12 juillet
2002, le dernier étage L220 d' Ariane 4 (P4116) est sur le point de quitter son dock d'
assemblage à l' intérieur du Site d' Intégration Lanceur. Dressé du haut de
ses 20 m, tout blanc avec ses couvertures violettes sur les moteurs Viking, il
quitte doucement le dock et vient se placer dans son container de transport lui
aussi dressé à la verticale juste à coté. Confortablement installé, l'
étage et le container sont basculés à l' horizontale. Un couvercle spécial
en aluminium vient ensuite le recouvrir. Le L220 du vol 159 est prêt à partir
pour la Guyane. Le dernier 3e étage (T4116) est retardé de quelques mois, au 25
octobre à cause d'une anomalie sur l'un des constituants. Ils quittent tous les
2 les Mureaux le 4 novembre...
Qu'est devenu le SIL Ariane
4 et ses locaux annexes sur les 5 hectares de terrain maintenant ?
Les lieux ont été désertés après le départ du dernier lanceur Ariane 4 en août. L' idée de
reconvertir le site en caserne des pompiers des Mureaux un temps envisagé est
abandonné. EADS cherche à économiser la destruction des bâtiments. Depuis
juin 2005, il accueille l'activité "composites", Sylda, antennes,
... autrefois dévolue à l'usine de Friedrichshafence en Allemagne qui a
permit de sauver une centaine d'emploies.
L'AVENIR DU SIL
APRES ARIANE Démolition, désaffectation, mais aussi
reconstruction. “Nous configurons le site pour préparer l’avenir. Cela
passe par un regroupement des équipes d’ingénieurs et de techniciens, éparpillées
un peu partout. La nécessité de développer les projets de plus en plus
rapidement nous conduit à créer des plateformes”, explique Marc Milliotte,
le nouveau patron des lieux depuis le printemps 2001. Un bâtiment tout neuf a été édifié à proximité du hall
d’accueil. Il est entièrement dédié à la recherche sur le missile M. 51.
Dans le courant de l’année 2002, on été
donné en bord de Seine, les premiers coups de pioche pour la réalisation d’un vaste
immeuble de deux étages où seront réunis 500 ingénieurs qui travailleront
dans des bureaux paysagers.
Et ce n’est pas fini. La soute pyrotechnique
(un lieu où l’on entrepose de faibles quantités d’explosifs qui entrent
dans la fabrication des chaînes pyrotechniques de largage des différents éléments
du lanceur pendant le vol installée jusqu’à maintenant près du SIL Ariane 4
sera démolie et transférée en zone Ariane 5.
Enfin, un nouveau bâtiment est au programme pour
accueillir les installations de simulation fonctionnelle de l’ATV (Automated
Transfer Vehicle), la navette automatique chargée d’acheminer du matériel
jusqu’à la nouvelle station orbitale internationale, qui devrait être opérationnelle
en 2004. Un programme d’investissements d’environ 20 millions d’euros.
A cause de la réduction du marché des
satellites, seuls 6 lanceurs ont été produit en 2002 contre 8 prévus. Un
programme se termine, un autre naît. EADS garde le sourire avec le programme de
missile militaire M51 qui remplacera le M45 en 2008
L’évolution des grands programmes a conduit
EADS a des restructurations industrielles. Ainsi toute l’activité de câblage
électrique a été transférée sur le site d’Aquitaine, tandis que
l’usinage des grosses pièces mécaniques, dont une partie se faisait à
Bordeaux, a été rapatrié aux Mureaux. Pour répondre aux enjeux à venir, le
site s’est également lancé dans un grand programme de travaux, commencé en
2001 et qui se poursuivra en 2002.
Certes l’activité continue d’évoluer, mais
le volume se maintient ; ce qui permet d’éviter les gros plans sociaux. La
direction vient d’annoncer aux partenaires sociaux les mesures prévues pour
2002 qui se limitent à 150 départs dans le cadre de la cessation anticipée
d’activité. Une formule qui offre aux salariés de plus de 55 ans la
possibilité de partir avec une rente correspondant à 60 à 70 % de leur
salaire brut en attendant que les caisses de retraite prennent le relais. Un
système carrément plébiscité par les salariés. “Mais cela coûte une
fortune à l’entreprise. 2002 sera la dernière année”, prévient Marc
Milliotte.
Globalement, le nombre de salariés est stable.
Il atteint le chiffre de 3 000 dont 2 174 inscrits EADS, le reste étant du
personnel détaché d’entreprises partenaires. En 2001, les 220 départs
compensés par 175 entrées (dont 150 en contrat à durée indéterminée), ont
permis de rajeunir la pyramide des âges qui a gagné un an d’un coup, passant
de 44 à 43 ans de moyenne.
Beaucoup de jeunes ingénieurs et techniciens supérieurs
sont arrivés aux Mureaux. Des nouveaux salariés qui devront vivre maintenant
avec un seul lanceur Ariane 5.
Qui se souvient de l’entreprise Pelabon aux
Mureaux ? C’est dans des ateliers installés en bordure de la voie de chemin
de fer que la grosse activité industrielle a commencé aux Mureaux
avant-guerre. On y fabriquait des wagons de trains. C’est là, que plus tard s’est
développée l’activité aéronautique. Les vétustes ateliers datant des
années trente n’ont été démolis que récemment. “C’était devenu le
fond de l’usine. Des entrepôts que beaucoup d’entre nous qui travaillions
depuis des années aux Mureaux ne connaissions pas”, explique Marc Milliotte,
le directeur.
Dans ce même secteur, le bâtiment 14 construit
dans les années cinquante, qui avait brûlé en décembre 1999, après une
entière rénovation, a lui aussi est rasé. 11 000 m2 du cœur historique de l’usine
sont aujourd’hui réduits à l’état de gravats que l’on finit d’évacuer.
“C’est une opération vide-grenier, mais à ‘échelle industrielle”,
commente Marc Milliotte. Coût de l’opération : un million d’euros.
L’entreprise de démolition n’est pas encore
achevée. Elle se poursuivra en 2002. Le bâtiment Laurière situé côté sud
le long de la route de Verneuil est voué à la disparition. Quant à l’immense
hangar Frignac, que l’on voit aussi de la route, son avenir est en suspens. C’est
là qu’était fabriqué le célèbre Noratlas. Au total 6 000 à 7 000 m2
seront détruits.
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LE CONTRAT P9
1988-2002, c'est la phase de production
Ariane 4, qui succède à celle de développement, après le succès du
premier tir en juin 1988, V22. Jusqu'en 1988, le CNES, puis Arianespace
ont commandé à l'industrie spatiale européenne 49 lanceurs toute
versions confondue, 28 AR1, 2 et 3 et 21 AR4, au coup par coup et par
lots de quelques unités. L'arrivée prochaine de nouveau opérateurs sur
le marché mondial des services de lancement oblige AE et la communauté
industrielle Ariane à affronter une concurrence plus dure et plus
organisée. Arianespace avec les industriels ont décidé dès 1986
d'accroitre la compétitivité du lanceur par une maitrise accrue des
industriels sur leurs réalisations, une rationalisation de la
production, une amélioration continue de la qualité et une diminution
des couts de réalisation. Ainsi sont passés les contrats cadres du lot
P9 avec pour objet la fourniture de 50 lanceurs Ariane 4 en 5 commandes
successives. Ceci faisait suite aux 21 lanceurs commandés, au moment du
premier lancement, 3 pour le lot P5 (4e commande AE), 4 pour le lot P6,
6 pour le lot P7 et 8 pour le lot P8. Les négociations du contrats P9
débutent dès 1987 avec entre autre la proposition visant à ce que
Aerospatiale récupère l'intégration de l'étage H10 au SIL et sous
contrat celle de la baie de propulsion du L220 à Vernon.
La première commande P9-1 est validé le
15 février 1989 par Charles bigot, PDG d'Arianespace, et notifiée à l'industie
européenne en
mars, alors que seulement 4 étages L220 et H10 ont été intégrés au
SIL. La mise en place de l'intégration complète du H10 au SIL ne peut
intervenir qu'au 6e exemplaire du lot P9-1. La SEP garde le montage du
bouclier thermique du L220 et Aerospatiale récupère le montage des
moteurs Viking sur le L220 au SIL. Dès 1989, ce sont 8 L220 et H10 qui
sortent du SIL, alors que la cadence était fixée à 7. A partir de 1993,
elle augmentera à 10.
En 1994, AE réfléchit à une commande de
lanceurs supplémentaires au delà du lot P9-5. Le contrat P9-6 commande 5
lanceurs en mai 1995. Le lot P9-7, avec 10 lanceurs, suit en mars 1996,
le lot P9-8, 10 lanceurs en février 1997 et le lot P9-9 avec 20 lanceurs
en novembre 1997. Cela représente en moyenne 10 lanceurs par an entre
1996-2000, période durant laquelle sortiront du SIL 51 L220 et 49 H10.
1996 verra même la mise à disposition de 12 L220 et 12 H10!
Entre les lots P5 des années 80 et P9-9,
le prix des mêmes prestations Aerospatiale, ramenées aux mêmes
conditions économiques, a été réduit de plus de 55%, grâce aux efforts
de productivité et les améliorations d'organisation industrielle du
début P9.
Juillet 1998, le problème d'un lanceur
moyen complémentaire est lancé par AE et on pense poursuivre Ariane 4 au
delà du lot P9-9 avec P10 et 30 lanceurs à produire sur 5 ans, avec une
réduction de 25% par rapport à P9-9. Juin 1999, les demandes de
commandes sont annulées. Le dernier L220 et H10 quitte le SIL le 4
novembre 2002. Le lot P9 restera à 50 étages L220, H10 et 96 propulseurs
PAL. L'industriel allemand ERNO, qui deviendra par la suite MMB-ERNO,
Deutcche Aerospace, Daimler-Benz Aerospace, DaimlerChrysler Aerospace
(DASA) puis Astrium GmbH en 2002 a su livrer de ses usines de Brême la
totalité des étages L33 et des PAL tout au long de ces années, depuis
1974 sans déplorer aucun échec faisant d'Astrium l'étagiste le plus
fiable en Europe. ERNO-Astrium a ainsi fabriqué et livré 382 étages
opérationnels, "made in Bremen" pour 144 missions; 28 L33 pour Ariane
1,2 et 3, 116 L220 pour Ariane 4 et 238 PAL
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LE TRANSPORT D'ARIANE 4
Avant d'arriver en Guyane, il faut transporter Ariane 4.
Le SIL des Mureaux reçoit les éléments
pour intégrer le H10 de la SEP de Vernon et fabrique les éléments du L220.
Chaque étage est mis dans son containers et transporté par route jusqu'au port
des Mureaux, en bordure de la Seine, où ils embarque sur 2 barges routières. Le
voyage jusqu'au port du havre prend 36 heures avec en parallèle le tronçon
maritime du L33 depuis Brême, en Allemagne.
Au havre, les opérations d'embarquement
commencent. Le "Ariana" charge le container L220, H10 ainsi que la coiffe, le
SPELDA, la case é équipement, les PAL et divers containers de matériels
d'accompagnante et le carburant du lanceur (hydrogène, UD25.
Sous atmosphère neutre composée d'azote, les étages conditionnés dans leur
containeur qui les protègent notamment des chocs, de l'humidité et des
températures extrêmes, sont embarqués par
roulage à l'intérieur du navire. Tout se qui roule se trouve en soute, L220,
L33, H10, Speltra, PAL et en pont, les containers cônes PAL, les accompagnants
lanceur, le carburant (UD25 et LH2). Le transport Havre-Kourou dure une dizaine
de jours, selon les conditions météo. La rotation complète doit s'effectuer en
moins d'un mois.
A l'arrivée en Guyane, tout le matériel est
débarqué au port de Degrad des Cannes, près de Cayenne, puis acheminé par voie
routière jusqu'à l'ensemble de lancement de Kourou. Les conteneurs vides et les
matériels roulants effectuent le chemin inverse au retour de l'"Ariana". Au port
de Degrad des Cannes, le temps de planche alloué est de 60 heures depuis
l'arrivée au pilote, le débarquement et le réembarquement doivent être traités
en opération non stop dans un délai maximum de 18 heures à compter de l'heure de
mise à quai du navire.
Au déchargement, Les ensembles routiers sont
sortis du garage et sont stationnés en position départ convoi, dételés. Le
convoi lanceur part à l'issue de la manutention du navire, environ 2 heures
après l'embarquement du dernier colis. Une escorte de gendarmerie interdira
systématiquement aux voitures suiveuses de doubler les convois. Des arrêts sont
prévus pour faire doubler (sur information de la voiture escorte de queue en
liaison avec le Chef d'escorte et le Coordonnateur opération). En cas de
croisement, le chef d'escorte convoi prendra toutes dispositions utiles pour
faire stopper les voitures sur le bas-côté au passage du convoi. La vitesse sur
bonne route est de 45/50 Km/h, les carrefours à 10 km/h, le village de Tonate à
20 Km/h et les ponts Larivot, Macouria et Kourou, franchis seul et au pas à une
vitesse n'excédent pas 5 Km/h. Les conteneurs 20' sont débarqués et leur
transport est exécuté ultérieurement sans convoi. Les conteneurs ergols son
débarqués et formés en convois qui partent dès leur débarquement.
Transport du L220 par convoi routier du SIL au port
des Mureaux et chargement en péniche
C'est le navire Ariana qui est chargé du transport des étages
d'Ariane 4 de l'Europe en Guyane. Seul Ariane 401 a été embarqué dans le navire
Atlas, qui transportait les premières Ariane. Ce navire flambant neuf,
construit en 9 mois dans les chantiers navals allemand Sietas de Hambourg, propriété d'un armement
allemand mais armé par des marins français était géré par un groupement
franco-allemand sous le sigle UMFA (Union Maritime Franco-Allemande). L'équipage
composé de quatorze marins et officiers français étant sous les ordres d'un
commandant allemand. Rattaché au port de Hambourg, l'"Ariana" sous pavillon
allemand portait cependant bien haut les couleurs de la bannière étoilée sur
fond bleu de l'Europe.
Ce navire de 112 mètres de long 19 de large et de
6.550 tonnes de port en lourd est entré en service en 1988. Le 15 janvier, à
Hambourg Allemagne, le nouveau navire de transport des fusées Ariane 4 en Guyane
est baptisé. Il fait sa première traversée en mars et rallie Kourou en 12
jours. Il chargera à Brême (Allemagne) et au Havre (France) les divers éléments
du lanceur en containeurs étanches, les étages étant disposés en cale tandis que
le carburant (UD25 et LH2) sera sur le pont. L'Atlas utilisé précédemment
servira en secours. Doté de deux grues de 100 tonnes
de puissance, le navire a été particulièrement étudié pour ce transport hors du
commun d'Ariane. Son château situé tout à l'avant dégage une vaste cale couvrant
une longueur de 90 mètres Il est doté à l'arrière d'une rampe classique de
navire roulier et est équipé d'un système anti-roulis afin de transporter avec
le moins de chahut possible sa précieuse cargaison. Le planning type de transport
étant établi de telle façon que le navire "Ariana" amène le lanceur N une
semaine avant le début de la campagne du vol N et ramène les conteneurs vides du
vol N-2. Le contrat avec AE est renouvelé en 1993 pour 5 ans. En 1995, Ariana
est utilisé a temps partiel en
suppléant du navire Toucan construit pour Ariane 5. L'Ariana a sera
revendu en février 2005 à Beluga Spirit.
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Le container demi coiffe, fabriqué par Contraves, en Suisse
mesure 12,7 m de long, sur 4,7 de large et 2,83 en hauteur pour une masse de 11
300 kg à vide (13 700 kg avec la demi coiffe
Un container H10 au CSG |