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CHRONOLOGIE ARIANE

LE LANCEUR EUROPA

EUROPA 1

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1. Carénage formant le compartiment du satellite.
2. Satellite expérimentaI.
3. Système d'injection du satellite expérimental.
4. Réservoir d'aérozine.
5. Trop-plein du réservoir de N204.
6. Trop-plein du réservoir d'aérozine.
7. Compartiment des équipements du 3eme étage.
8. Antennes de télémesure (4).
9. Réservoir de N2O4.
10. Raccord de remplissage du réservoir de N204.
11. Raccord de remplissage du réservoir.
12. Raccord de remplissage des bouteilles d'hélium.
13. Bouteilles d'hélium.
14. Moteurs verniers du 3eme étage (2).
15. Propulseur principal du 3eme étage.
16. Trop plein du réservoir auxiliaire d'eau.
17. Trop-plein du réservoir de N2O4.
18. Raccord de remplissage du réservoir auxiliaire d'eau.
19. Trop plein du réservoir auxiliaire d'UDMH.
20. Trop plein du réservoir auxiliaire de N2O4.
21. Raccord de remplissage du réservoir auxiliaire d'UDMH.
22. Antennes du système de sécurité.
23. Compartiment des équipements de l'étage (comprenant le système de pressurisation des réservoirs)
24. Raccord de remplissage du réservoir auxiliaire de N2O4.
25. Réservoir de N2O4.
26. Réservoir d'UDMH.
27. Raccord de remplissage du réservoir de N2O4.
28. Trop-plein du réservoir d'UDMH.
29. Raccord de remplissage du réservoir d'UDMH.
30. Propulseur du 2. étage (4).
31. Compartiment de séparation du 2eme étage.
32. Antennes de télémesure.
33. Compartiment des équipements du 1er étage.
34. Events du réservoir de LOX (oxygène liquide).
35. Antennes du système de sécurité.
36. Tuyaux de pressurisation du réservoir de LOX.
37. Réservoir de LOX.
38. Charge de destruction.
39. Events du réservoir de kérosène.
40. Réservoir de kérosène.
41. Gyromètre de lacet.
42. Tuyau de pressurisation du réservoir de kérosène (azote).
43. Gyromètre de tangage.
44. Détecteurs de niveau pour le kérosène.
45. Porte de visite.
46. Compartiment des propulseurs du 1er étage.
47. Points de retenue.
48. Articulations des propulseurs.
49. Compartiment de l'équipement pneumatique de pilotage.
50. Raccord de remplissage du kérosène.
51. Raccord de remplissage du LOX.
52. Propulseur du 1er étage.
53. Tuyau d' échappement de turbine A.
54. Propulseur A du 1er étage.

Ecorché du lanceur Europa 1

Le lanceur triétage, nommé ELDO-A puis Europa-1, mesure 31,7 m de haut et pèse 105 tonnes. Il est capable de satelliser une charge de 1000 à 1200 kg sur une orbite à 500 km d'altitude.

Le premier étage, Blue Streak (alouette bleu), construit par le britannique Hawker Siddeley Dynamics, mesure 18.4 m de haut pour 3.05 m de diamètre et pèse 91 765 kg dont 86 180 t de propergols (LOX et kérosène). Il est équipé de deux moteurs Rolls-Royce RZ-2 de 68 040 kg chacun au sol (76 tonnes, ISP = 285 sec dans le vide), fonctionnant pendant 150 secondes. Chaque tuyère est pilotable de 7° en tangage et lacet.

La paroi des réservoirs du BS n'est épaisse que de 0,48 mm, la rigidité étant assuré par sa pression intérieure. Le bati moteur est en alliage d' aluminium et réalisé comme en aéronautique à l'aide de cadre et de raidisseur recouvert de métal de faible épaisseur.

             

Les étages d'essais de la série D (3D3/2, 3D/3 et 3D/4, 4D4/1, D1 et 2) n'ont pas de marquages spéciaux sur leur structure. L'étage F1, F2 et F3 ont un simple liserai noir bordé de blanc qui entoure le réservoir de kérosène. Le F4 a le même liserai mais en blanc avec tiret noir.  F5, F6, F7, F8, F9 et le VRME ont le même liserai noir et blanc. Pour le F11, la forme du liserai est un peu différente, il est plus serré.

Configuration de l'étage Blue Streak pour les vols F1 à F3, puis F4 jusqu'à F11. L'étage est posé sur sa table de tir avec l'axe Y vers le mat ombilical, l'axe Z définissant l'axe des moteurs RZ 2.


Le deuxième étage Coralie est réalisé par le LRBA et Nord Aviation. Il mesure 5.50 m de long pour 2 m de diamètre, pèse 11,5 t et emporte 8750 kg d'ergols stockables (6 380 kg de N2O4 et 3 370 kg de UDMH). Son moteur à quatre tuyères "coquetier" développe 28 tonnes de poussée (ISP = 280 sec) pendant 97 secondes. Le pilotage est réalisé grâce à 4 vérins hydraulique actionnant chaque chambre. Le refroidissement est assuré par un film d'UDMH. La mise en pression est réalisée par un générateur de gaz chaud brûlant dans une petite chambre les 2 ergols. Ce générateur utilise 4 réservoirs, un avec 41 kg de N2O4, un de 18,5 kg d'UDMH, un de 98 kg d'eau pour le refroidissement et un dernier de avec de l'azote pour chasser les ergols dans la chambre300 essais de mise à feu ont été réalisé sur 20 engins entre octobre 1963 (essai de la chambre seule au banc PF1) à l' automne 1966.

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Les réservoirs de Coralie sont en acier Vascojet 1000, comme pour Diamant

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Le troisième étage Astris, construit par MBB et ERNO, présente le même diamètre et mesure 3.81 m de long. Il pèse 3300 kg dont 2850 d'ergols stockables (N2O4 et Aérozine 50). Sa propulsion est assurée par un moteur principal de 2250 kg et deux moteurs-verniers latéraux sur vérins de 60 kg (ISP = 290 sec) assurant le pilotage, l'ensemble fonctionnant  pendant 361 secondes.

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Le programme d'essais comprend des tirs F avec un premier étage Blue Streak, et des tirs G d'engins Cora à premier étage Coralie. 
Les trois premiers tirs, F1 à F3, réalisés entre juin 1964 et mars 1965 depuis Woomera, sont des lancements de l' étage Blue Streack seul et sont tous couronnés de succès. 
Les tirs suivant F4 et F5, sont des essais de lanceur complet extérieurement mais avec comme étages supérieurs des maquettes. Le vol F 4 du 24 mai 1966 et F 5 du 15 novembre sont des succès. 
L' étape suivante est le test de l' étage Coralie avec un étage Astris inerte.

Fin 1966 a lieu aussi le premier vol de Cora à Womera. L' engin Cora est un dérivé de l' étage Coralie auquel ont adjoint un second étage Astris et une coiffe. De légères modifications différencient l' étage Cora de Coralie (divergents courts et droit adaptés au fonctionnement à basse altitude, virole arrière cylindrique supportant 4 empennages). Ce test G1 échoue le 27 novembre suite à une panne du système de pilotage à la 62 eme seconde. Le second test G2 par contre est réussi le 18 décembre suivant.

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Cora en version lanceur, Cora version Europa et version Cora

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Divergent du Cora version courte et longue

Le programme prend un retard important et le devis, établi en 1961, est maintenant largement dépassé. De plus, les missions que l'on souhaitait confier à un lanceur européen ont évolué; le programme est donc réorienté au cours de l'été 1966. Outre une redistribution des participations financières, il est décidé de transformer Europa 1 en un lanceur quadriétage capable de placer un satellite en orbite de transfert géostationnaire et d'utiliser pour cela une basse de lancement équatoriale, en l'occurrence celle du CNES à Kourou, en Guyane française. Le premier lancement F6-1 d'une fusée Europa à deux étages actifs, le 4 août 1967 à 13 h 24 de Womera se solde par un échec: bien que les étages se soient séparés correctement, l'étage Coralie ne s' est pas allumé (problème électrique). Le tir Cora G3, dernier de la série car les essais G4 à G6 ont été annulés, échoue également le 25 octobre à Biscarosse (problème de câblage). Le test G4 est remplacé par le vol Europa F7 et les tests G5 à G6 par F6-1 et F6-2.
Coralie fut le premier engin à ergols stockages à voler en Europe, il a permis à la LRBA puis à la SEP de maîtriser la propulsion de ces ergols. Il a ouvert la voie au moteur Valois de Diamant B et BP4 et au moteur Viking.  

Le vol suivant dit F6-2 a lieu le 6 décembre, la campagne de vol ayant débuté en août. Une première tentative a lieu le 4 et se solda par un report du à une incompatibilité entre le sol et l' ordinateur de bord. le lendemain, une autre tentative est stoppé à cause d' un problème au niveau des crochets de retenue du lanceur sur le pad. Le lancement se solde par un échec le second étage ne s' allumant pas toujours à cause d' un problème de séquenceur. La phase 2 du programme Europa 1 se termine. 

La phase 3 comprend les vols F7 à F9. L'étage Coralie fonctionne correctement en 1968 et 1969 (tirs F7 et F8), lors des deux premiers essais d'une Europa 1 complète, mais Astriss s'éteint prématurément, causant la perte des satellites expérimentaux. F7 est le premier lancement d' une Europa complète avec ses trois étages actifs. Le 29 novembre 1968, la fusée décolle à 8 h 42, le premier étage se sépare correctement, le second s' allume sans problème mais le troisième Astris s' arrête au bout de 5 secondes (le fond commun des réservoirs s' est rompue). Le vol F8 le 3 juillet 1969 s' achève comme le précédent et pour les mêmes raisons. F9 le 12 juin 1970 se déroule parfaitement au niveau de la propulsion des étages, mais la coiffe ne se sépare pas. Après huit ans de travaux, le programme Europa-1 se termine sans qu'aucune satellisation n'ait pu être réussie. Le vol F10 est donc annulé pour des raisons financières.

LE PROGRAMME EUROPA 2

Après l' échec du tir F9, cinquième consécutif, la fusée subit d’ importante modifications pour devenir Europa 2. Europa 2 est équipé d’ un quatrième étage dérivé du BP4 du Diamant Français à poudre. Le marché des télécommunication commence à fleurir et l' avenir est dans l' orbite géostationnaire GO à 36 000 km. Cet étage de périgée, désigné PAS pour Perigee-Apogee System, mesure de 1.83 m de long pour 0.80 m de diamètre. Il pèse 807 kg dont 687 kg de poudre Isolane, et son propulseur développe 4,1 tonnes pendant 45 secondes.

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Europa 2, c'est 112,34 tonnes au décollage pour une poussée de 133 tonnes et une hauteur de 31,7 m. Le premier étage Blue Streak K89 mesure 18,37 m de hauteur pour un diamètre de 3 mètres (3,65 m au niveau des renflements moteurs). Le second, Coralie (L10) 2 m de diamètre pour 5,5 m de hauteur. Le 3e étage, Astris (L3) mesure 3,8 m de hauteur. La coiffe de 4 m de hauteur recouvre le 4e étage P0,7. Europa 2 est conçue autour de moteurs à ergols d'énergie moyenne, kérosène, UDMH. Les moteurs du premier et 3e étage sont refroidis par régénération alors que ceux du second étage utilisent un film d'UDMH. Pour le Blue Streak, c'est la  pressurisation qui assure la rigidité de la structure. Le pilotage des 3 étages est assuré par une chaine avec séquenceur, block de pilotage, attitude, programmeur qui agissent sur le pivotement des chambres à combustion. Le 4e étage à poudre est lui stabilisé par rotation. Le guidage inertiel, localisé sur l'étage Astris comprend une plateforme inertielle et son électronique, un calculateur, une unité d'interface et l'alimentation. Divers équipements de télémesure et de pilotage sont aussi répartis dans les autres étages. La performance demandée pour le vol F11 est de 360 kg en GTO

Le programme Europa 2 est financé à 90% par la France et l'Allemagne, le Royaume Uni, l'Italie ayant quitté le projet en 1969. La qualification du lanceur est envisagée avec deux tirs (F11 et F12), les deux tirs suivants devant satelliser les Symphonie 1 et 2.

Europa2 n' est tirée une seule fois, le 5 novembre 1971 depuis Kourou, la nouvelle base du CNES, tir F11. La fusée décolle à 10 h du matin mais 107 secondes plus tard, il ne répond plus. A 150 secondes, les moteurs s' arrête et l' étage Blue Streack explose entraînant Coralie et la retombée du lanceur 4 mn 44 s après le lancement. L' enquête montre qu' un défaut de fonctionnement de la centrale inertielle est à l'origine de l' échec. Des mesures de correction sont apportées afin de rendre la coiffe moins conductrice d' électricité statique et appliquées au lanceur F12 dont le lancement est prévu le 14 juillet 1973. Le retard de livraison d' équipements du troisième étage le repousse à octobre.

Avril 1973 sonne la fin pour Europa. Le 27 avril, lors de la 64 eme session de conseil de l' ELDO, la France, la RFA décide d' abandonner Europa. L' étage F12 Blue Streak est en route pour Kourou depuis 27 jours avec Coralie. Le programme est abandonné au profit du projet Europa-3B, totalement nouveau et beaucoup plus ambitieux. Europa-3B ne voit jamais le jour, mais son premier étage servit de base à celui du lanceur européen Ariane.

Flight Charge Date Site Type Commentaires
1   Maquette profilée enfermant une charge simulant  les étages supérieurs 05 juin 1964 Woomera 1, 1 étage actifVol balistique
2   20 octobre 1964 Woomera 1, 1 étage Vol balistique
3   22 mars 1965 Woomera 1, 1 étage Vol balistique
4 Maquettes étages 24 mai 1966 Woomera 1, 1 étage actif + étages supérieurs inertesVol balistique
5 Maquettes étages 15 novembre 1966 Woomera 1, 1 étage actif + étages supérieurs inertesVol balistique, test séparation étage 1/2
6-1 Maquette étage 3 04 août 1967 Woomera 1, 2 étages actifs + 3e inerte + satellite d'essai Echec, pas d'allumage Coralie
6-2 Maquette étage 3 05 décembre 1967 Woomera 1, 2 étages actifs + 3e inerte + satellite d'essai Echec, pas de démarrage du séquenceur du second étage
7 Maquette satellite 30 novembre 1968 Woomera 1, 3 étages actifs + satellite d'essai STVEchec, arrêt moteur de Coralie au bout de 7 secondes
8 Maquette satellite 31 juillet 1969 Woomera 1, 3 étages actifs + satellite d'essai STVEchec, pas d'allumage Astris
9 Maquette satellite 11 juin 1970 Woomera 1, 3 étages

actifs + satellite d'essai STV

Echec, coiffe non larguée
10 Maquette satellite 05 novembre 1971 Kourou 2, 4 étages actifs + satellite d'essaiEchec, perte de guidage à H+150 s
 
LES INSTALLATIONS DE LANCEMENT D'EUROPA
DEVELOPPEMENT DU LANCEUR EUROPA