Dès la fin de 1975, on parle de vols habités et de mini-navette lancée par des futures versions d'Ariane. 1977 En 1977, le CNES lance une
étude prospective de faisabilité d'un avion spatial habité. Cet avion
spatial, appelé Hermès, nom proposé par Frédéric d' Allest lors de la
première réunion de travail sur le sujet, est destiné à des missions
d'observation sur orbite circulaire à 200 kilomètres d'altitude inclinée à
60 degrés ou à des rendez-vous avec une station orbitale gravitant à 400
kilomètres sur une orbite inclinée à 30 degrés sur l'équateur. 1978 Bientôt, cependant, on envisage l'utilisation d'Ariane 5 qui autorise l'emport d'un Hermès de 10 tonnes et 11,55 mètres de long. Hermès ne comporte que des petits moteurs de changement d'orbite ou de contrôle d'attitude. Il emporte cinq astronautes dont deux pilotes et trois passagers. Les passagers peuvent être remplacés pour les missions de fret par 1 ,5 tonnes de charge utile. Astronautes et charges utiles sont placés dans le même compartiment pressurisé de 6,3 mètres de long qui offre 15 mètres cube de volume. La durée maximale d'un vol est fixée à sept jours. Pendant le lancement, la sécurité est assurée par un gros propulseur de 2,1 tonnes de poudre fixé sous le fuselage. En cas de grave anomalie de fonctionnement d'Ariane 5, le propulseur est allumé, développe une poussée de 80 tonnes pendant 5 secondes et écarte Hermès du lanceur en perdition. En cas de retour au-dessus de la mer, des parachutes sont utilisés pour obtenir un amerrissage en douceur. L'ensemble de ces moyens de sauvegarde représente 610 kilogrammes. A l'époque, le coût du projet est estimé à au moins 10 milliards de francs. 1979 Premier dessin d'Hermes du CNES présenté au salon du Bourget Hermes est un planeur hypersonique à aile delta pesant 10 tonnes pouvant emporter 5 astronautes ou seulement deux avec une charge de 1500 kg durant une semaine. L'avion sera lancé par une Ariane 5H et récupéré au sol sur une piste d'atterrissage comme le Shuttle américain. Le guidage et le pilotage seront entièrement automatique. Le projet sera présenté à l'ESA d'ici un an et demi après une étude approfondie. La faisabilité de certains point technologiques importants reste à démontrer pour sa réalisation, notamment du coté de la protection thermique réutilisable et de l'alimentation électrique par piles à combustible. Le coût du projet Hermès s'élèverait à 10 milliards de F. 1980 En 1980 et 1981 le CNES lance des études sur deux points clés de la technologie Hermès la fourniture d’énergie électrique par piles à combustible et les protections thermiques. Des essais aérodynamiques concernant les phases de vol de retour hypersonique et d'atterrissage sont effectués. Associé à Hermès la
station SOLARIS (Station Orbitale Laboratoire Automatique de Rendez vous et
d'Interventions Spatiales) qui fait suite aux projets Minos et Trisat. Il met en
oeuvre trois systèmes spatiaux: 1982 Les études système portent sur la version automatique d'Hermès, sur l'aérodynamique et les plans de développement. 1983 Le président du CNES. M. Hubert Curien. annonce " Nous sommes maintenant pratiquement sûrs que la France et l'Europe devront se lancer dans les vols habités." Les possibilités offertes par l'intervention de l'homme en orbite basse en matière de réparation. maintenance ou mise en service d'installations, les perspectives de fabrication de matériaux cristallins ou pharmaceutiques en apesanteur viennent étayer cette nouvelle politique.
1984 Le 24 janvier aux Etats-Unis dans son message annuel sur l'état de l'Union, le président Reagan charge la NASA de " construire d'ici dix ans une station orbitale habitée en permanence ". Cette directive couronne des années d'études d'avant-projets de la plupart des grandes firmes aérospatiales américaines. En Europe, depuis un an déjà, l'Italie et l'Allemagne et plus particulièrement les firmes Aéritalia et MBB-ERNO, étudient le projet Colombus de station orbitale européenne. Mars, le CNES passe un contrat d' une durée de 2 ans avec Aerospatiale et Dassault pour une étude préliminaire d' avant projet d' Hermès. L'enjeu est la responsabilité de la maîtrise d'oeuvre du programme. Pendant près de deux ans les études se sont poursuites en parallèle, chaque industriel mettant dans ses travaux trois à cinq fois plus d'argent que le CNES ne lui en fournit. Juin le projet Colombus est présenté à l'Agence spatiale européenne par ses promoteurs. Dans une première étape, le ou les modules de station Colombus seraient amarrés à la station américaine. Puis une station européenne autonome serait constituée. Le projet Français de mini navette Hermès est définit comme un avion spatial lancé par Ariane 5 et capable d' emporter 4 à 6 astronautes ou seulement 2 astronautes et une petite charge utile en orbite basse et de les faire revenir sur terre. Les études du CNES et l' industrie (Aérospatiale et Dassault Breguet) le définisse comme ayant la taille d' un mirage 2000 avec une longueur de 15 à 18 m pour 10 m d' envergure et 6 m de hauteur. La masse au lancement atteint 16700 kg pour des missions en orbite basses à 170-400 km et 13100 kg pour des missions en orbite héliosynchrone (170-890 km). La performance d' Ariane 5 devra être amélioré de 2 tonnes pour pouvoir lancer hermès. La charge utile avec deux passagers sera de 4500 kg avec un volume de 35 m3 et une soute de 3 m de diamètre seulement. Le lancement est prévu avec
une Ariane 5 version bi-étage. L' autonomie de l' avion sera de 90 jours amarré
à une station orbitale américaine,
soviétique ou européenne Colombus ou 10 jours en vol autonome.
Afin
de manipuler les charges utiles, il sera équipé d' un bras
télémanipulateur et d' un sas pour s' amarrer au station spatiale Hermès ressemble au Shuttle Us mais en plus petit. La forme définitive est encore grossière avec une voilure en double delta pourvue d'élevons et aérofreins. La structure sera en aluminium ou en titane avec du carbone pour certaines zones. la protection thermique qui représentera 12% de la masse totale sera composé de composite en carbone carbone, d' un ablatif et d' un isolant type céramique. L' alimentation en électricité sera fournit grâce à des piles à combustible associé à des batteries. La propulsion en orbite sera assurée par des moteurs de manoeuvre de poussée comprise entre 1 et 40 kg. Le études seront terminé en 1986 pour un démarrage du programme en 1988 pour un coût 2,5 milliards $ comme pour Ariane 5.
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