1990 Janvier, l' ESA envisage un retard de 6 mois dans le démarrage de la phase de développement n°2 d' Hermès et de la station Colombus au 1er juillet 1991. Les raisons de ce nouveau retard sont d' ordre techniques et politique avec les élections allemandes de cet automne et les décisions sur la "Space Station US". La phase 1 dite de pré-développement qui a débuté en en 1988 devra se terminer en fin d' année. Février, l' architecture
générale d' Hermès change à nouveau. Dans sa nouvelle forme dite 1, le
véhicule mesure 22 m de long dont 13,9 pour l' avion lui même (soit plus 1,2
m). Les réservoirs et moteurs de contrôle sont désormais partagés entre la
navette et le module technique MRH. Ce module abrite les scaphandres, les racks
d' équipement et porte à l' extérieur les radiateurs thermiques. L' arrière
est occupé par le bras télémanipulateur et le sas d' amarrage. Hermès
emporte trois astronautes chacun équipé d' un siège éjectable. L' envergure
est de 9,8 m avec une surface d'aile de 84 m2. Le diamètre du fuselage a été
agrandi à environ 2,9 m. Extérieurement, l' avion possède ses deux dérives
inclinées en bout d' ailes, mais qui pourrait être remplacé par une dérive
unique sur le milieu du fuselage. Le calendrier prévoit de
terminer la définition de la forme 1 fin mars avant des essais aérothermiques
et une nouvelle revue de définition en octobre prochain. La forme choisit dite
"2" sera testé à son tour en juin 1991. La forme définitive
"3" aboutira fin 1992 avec la revue critique de définition en
1993-94. Avril, le CNES annonce son intention de procéder à la sélection d' astronautes pour Hermès. Après le départ de Jean Loup Chrétien et Patrick Baudry, il ne reste que deux spationaute en France Michel Tognini et Jean Pierre Haigneré sélectionnés en 1983. Le 10 mai, l' ESA signe avec l' Allemagne un accord sur la création du Centre européen des Astronautes EAC qui sera chargé de la sélection, du recrutement et la formation des astronautes européens. Juillet, la forme dite
"1" de l' avion spatial évolue. Hermès dans sa nouvelle
configuration dite 8P8 mesure maintenant 18,6 m de long dont 12,7 pour l' avion
et 5,9 pour le module de ressource MRH. L' aménagement intérieur a été
modifié et simplifié, la cabine de l' équipage (14,4 m3) est directement
adjacente à la soute pressurisée et offre un volume habitable supplémentaire
(10,7 m3) qui communique directement avec le MRH par un tunnel. Le MRH (25,4 m3)
regroupe les réservoirs d' ergols et fluides, une partie de la charge utile et
les scaphandres pour les EVA. Octobre, le CNES annonce que la réalisation d' Hermès sera beaucoup plus onéreuse que prévu, l' enveloppe financière ne pouvant plus couvrir la faisabilité technique. La prochaine réunion de La Haye devra confirmer le dépassement déjà estimé à 20-25 % soit l' équivalent de 40 milliards F. Le 6 novembre, L' ESA annonce aussi des remaniements dans le management du programme, les équipes CNES et ESA sont ainsi unies. Les quatre contractants principaux s' associent dans la création de EuroHermespace EHS pour le développement et la production d' Hermès. Aerospatiale et Dassault s' associe dans "Hermespace France". La nouvelle société contrôle 51,6% d' EuroHermespace suivit par l' Allemagne (33,4%), l' Italie (15%). La compagnie avec ses 150 salariés est basée à Toulouse. Décembre, Dassault Aviation lance un appel d' offre pour le développement des sièges éjectables d' Hermès. Les réponses devront être donnés avant mi février 1991 pour un choix fin février, la décision finale devant toutefois être faite par l' ESA. Deux équipes industrielles sont en lice pour ce marché avec Fiat Spazio associé au soviétique Zvezda et Aermacchi associé au Britannique Martin Baker. Une vingtaine de siéges seront fournit (8 opérationnels et trois installés sur les avions). La firme Zvezda possède déjà l' avantage d' avoir sur la navette Bouran des siéges éjectables correspondant au cahier des charges Hermès eux même dérivés des siéges des avions Mig 29.
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