SOYOUZ EN GUYANE
La campagne de lancement La campagne de tir du Soyouz dure un à deux mois. Le lanceur est russe, et toutes les opérations qui y sont liées sont réalisées par les Russes. Le lancement est quand à lui placé sous la responsabilité du CNES et est dirigé depuis Jupiter 2, comme n'importe quel lancement d'Ariane. Soyouz, Ariane et VEGA sont trois lanceurs d'une même gamme pour Arianespace. Tous trois sont la propriété d'Arianespace, placés sous la responsabilité du CNES et mis en œuvre par l'entreprise qui les construit (Astrium pour AR5, Progress pour Soyouz). Arianespace coordonne, et s'occupe de la charge utile. Pour Ariane 5, le transfert BIL-BAF marque la passation de responsabilité (et même de propriété) entre Astrium et Arianespace. Pour Soyouz, c'est pareil au moment ou le lanceur arrive dans la tour mobile.
Le lanceur arrivé en container par bateau de St Petersburg est amené sur
le site par remorque spéciale dans le bâtiment d'assemblage MIK. Les
container sont ouvert et déchargés dans la zone de déchargement puis
rentrés à l'aide des ponts roulants dans le MIK. Les 3 étages de base du lanceur sont
ainsi préparés et assemblés à l'horizontale comme à Baikonour, l'étage
central, les 4 boosters et le 3eme étage. La préparation de l'étage
supérieur Fregat se fait en parallèle dans le même bâtiment MIK dans une
zone sur le coté. Un
banc d'essai pour le Fregat a été installé. L'étage arrivé par bateau
à Kourou attend son composite charge
utile, préparé dans les bâtiments EPCU du CSG. Le Soyouz est amené sur le pad allongé sur son transporteur tiré par un tracteur spécial et érigé à la verticale 4 jours avant le jour J. Le composite supérieur, étage Frégat et la coiffe suivent juste après.
Le transporteur érecteur TUA utilisé au CSG a été spécialement fabriqué pour la Guyane. Très semblable au TUA utilisé à Baikonour ou à Plesetk depuis 1970, il a été soustraité par le TSKB TM à l'usine PZ Machinostroïtiel de Perm. Il a une masse de 140t pour une longueur de 32m. Il peut transporter toutes les versions du lanceur Soyouz. Il est constitué d'un châssis sur lequel repose une flèche, qui soutient le lanceur. Des vérins hydrauliques permettent de basculer la flèche à 90°, et ainsi de redresser le lanceur. Quand celui-ci est arrimé sur le pas de tir, le TUA est rétracté et il éloigné.
Les charges utiles et leur équipement
arrivent au CSG par avion à Cayenne Rochambeau par 747, C130 ou Antonov 124
ou par bateau à Cayenne ou à port Pariacabo à Kourou. Elles sont ensuite
transportés par route au EPCU 75 km plus loin.
La charge utile du Soyouz est intégrée
à l'EPCU S1 (centre technique) ou S5 et remplie à l'EPCU S5. A J-3 a lieu une répétition du compte à rebours, la vérification de l'étage Fregat et des tests radio électrique. La RAL, revue d'aptitude au lancement est réalisé la veille du tir et le compte à rebours commence à H-8 heures. H-4h,
remplissage en ergols du lanceur
jusqu'à T-2h 45mn.
Le lancement peut être ajourné de 3 façons
différentes: La séquence de vol du Soyouz prévoit le survol de l'Atlantique que ce soit pour des lancements vers l'Est ou vers le Nord. Deux couloirs de vol sont ainsi délimités. Le CSG délimite aussi une zone de 30 km de long sur 10 de large bordant l'Océan entre Kourou et Sinnamary. En cas de déviation de trajectoire, il était prévu que le lanceur ne soit pas détruit en vol mais ses moteurs arrêtés, le laissant retombé dans l'océan suivant une trajectoire balistique. Les 288 tonnes d'ergols (79 tonnes de kérosène, 193 tonnes de LOX, 7,4 tonnes de péroxyde d'hydrogène) ne seraient pas dispersés dans l'atmosphère, de même que ceux de l'étage Fregat (3,7 de N2O4, 2,3 d'UDMH et 70 kg d'hydrazine) et des satellites (ergols toxiques). Le CNES a voulu que comme Ariane, le Soyouz soit équipé en plus d'un système d'autodestruction commandé depuis le sol et non depuis le lanceur. Ce système appelé Kit sauvegarde Europe) est fabriqué en Belgique par Etca. Il comprend 2 répondeurs et antennes radars, 2 récepteurs et antennes télécommande, 2 batteries, des câbles haute fréquence et le boîtier de commutation d’alimentation électrique. Celui-ci, pour une question d’encombrement, innove en étant redondé en interne grâce à 2 chaînes installées dans le même boîtier. L'ensemble est réceptionné, intégré, testé, validé à Charleroi avant d’être expédié chez TsSKB Progress à Samara pour de nouveaux essais (compatibilité électromagnétique) et pour son installation sur le lanceur Soyouz 2. LES PHASES DE VOL DU SOYOUZPour les lancements vers l’Est de Soyouz, le réseau de stations Ariane 5 sera utilisé moyennant quelques adaptations. Les stations de Galliot, Natl, Ascension, Libreville et Malindi seront utilisées pour les tirs GTO. Une phase de renouvellement importante du système : SCET (Système de Centralisation et Exploitation Télémesure), chaîne de récepteurs et de traitement du signal de toutes les stations est amorcée. Ainsi que pour toutes les évolutions techniques majeures au CNES/CSG, les spécifications de besoins sont transmis à la Sous-Direction Sol Toulouse de la DLA, à qui est déléguée le développement du système. La séparation des boosters a lieu à T+ 1mn 58 s. L'assemblage des 4 block latéraux est uniquement mécanique, leur poussée les maintenant contre le corps central. Quand la poussée devient plus faible que son poids , le système pyrotechnique du Block entre en action et coupe les 2 entretoises qui le maintiennent à la base. Il tombe, seulement aidé par le dégazage de la valve LOX en haut du booster qui assure une légère rotation l'éloignant du block central. La coiffe se sépare à t+ 3mn 38 s suivit de l'étage central à T+ 4mn 48s. Le 3eme étage se sépare à T+ 9mn 24s. l'étage Fregat s'allume une minute plus tard pour finir la mission. Le Soyouz 2-1a lancé de Guyane peut placer 2700 kg en GTO, 1360 kg en GEO, 4400 en SSO et 9000 en LEO. La version 2-1b 3060 kg en GTO, 4900 kg en SSO. . |