SOYOUZ EN GUYANE
 

La campagne de lancement

La campagne de tir du Soyouz dure un à deux mois. Le lanceur est russe, et toutes les opérations qui y sont liées sont réalisées par les Russes. Le lancement est quand à lui placé sous la responsabilité du CNES et est dirigé depuis Jupiter 2, comme n'importe quel lancement d'Ariane. Soyouz, Ariane et VEGA sont trois lanceurs d'une même gamme pour Arianespace. Tous trois sont la propriété d'Arianespace, placés sous la responsabilité du CNES et mis en œuvre par l'entreprise qui les construit (Astrium pour AR5, Progress pour Soyouz). Arianespace coordonne, et s'occupe de la charge utile. Pour Ariane 5, le transfert BIL-BAF marque la passation de responsabilité (et même de propriété) entre Astrium et Arianespace. Pour Soyouz, c'est pareil au moment ou le lanceur arrive dans la tour mobile.

Le lanceur arrivé en container par bateau de St Petersburg est amené sur le site par remorque spéciale dans le bâtiment d'assemblage MIK. Les container sont ouvert et déchargés dans la zone de déchargement puis rentrés à l'aide des ponts roulants dans le MIK. Les 3 étages de base du lanceur sont ainsi préparés et assemblés à l'horizontale comme à Baikonour, l'étage central, les 4 boosters et le 3eme étage.  La préparation de l'étage supérieur Fregat se fait en parallèle dans le même bâtiment MIK dans une zone sur le coté. Un banc d'essai  pour le Fregat a été installé. L'étage arrivé par bateau à Kourou attend son composite charge utile, préparé dans les bâtiments EPCU du CSG. 
 



Assemblage du block A et des 4 Block latéraux.
 
 
Au sommet de chaque bloc se trouve un cône de soutien, qui constitue le principal point d'attache au Bloc A. La liaison se fait par l'intermédiaire d'une rotule qui transmet la poussée pendant toute la phase de fonctionnement.
Les blocs latéraux soutiennent le corps central, qui est littéralement posé sur eux. Sur le pas de tir, si le lanceur était tenu par le corps central, les blocs latéraux tomberaient. D'autre part, ces derniers sont maintenus en position grâce à deux barres métalliques situées à l'arrière, de part et d'autre de la partie cylindrique.

Chaque barre s'entrecroise avec celle du bloc latéral voisin et est reliée au compartiment des moteurs du corps central par un boulon. Ces barres ne transmettent aucun effort axial : elles servent uniquement à maintenir les blocs latéraux en place. Quand le lanceur est à l'horizontale, dans le bâtiment d'assemblage, il faut installer un petit mécanisme (en rouge) pour solidifier la liaison rotule, et ainsi empêcher les blocs de tomber.
Ce mécanisme de soutien est démonté avant le lancement, sans quoi les blocs latéraux ne pourraient se séparer du corps central. Les 4 bras de soutien sur le pad, la tulipe viennent enserrés le lanceur en rentrant dans une  encoche située au sommet des boosters.

Le Soyouz est amené sur le pad allongé sur son transporteur tiré par un tracteur spécial et érigé à la verticale 4 jours avant le jour J. Le composite supérieur, étage Frégat et la coiffe suivent juste après. 

Le transporteur érecteur TUA utilisé au CSG a été spécialement fabriqué pour la Guyane. Très semblable au TUA utilisé à Baikonour ou à Plesetk depuis 1970, il a été soustraité par le TSKB TM à l'usine PZ Machinostroïtiel de Perm. Il a une masse de 140t pour une longueur de 32m. Il peut transporter toutes les versions du lanceur Soyouz. Il est constitué d'un châssis sur lequel repose une flèche, qui soutient le lanceur. Des vérins hydrauliques permettent de basculer la flèche à 90°, et ainsi de redresser le lanceur. Quand celui-ci est arrimé sur le pas de tir, le TUA est rétracté et il éloigné.

Les charges utiles et leur équipement arrivent au CSG par avion à Cayenne Rochambeau par 747, C130 ou Antonov 124 ou par bateau à Cayenne ou à port Pariacabo à Kourou. Elles sont ensuite transportés par route au EPCU 75 km plus loin.
 
PREPARATION DES CHARGES UTILES EPCU

La charge utile du Soyouz est intégrée à l'EPCU S1 (centre technique) ou S5 et remplie à l'EPCU S5.
En parallèle, l'étage FREGAT après intégration au MIK est rempli à l'EPCU S3B HR (Hall de Remplissage) sur la zone de l'ELA 1. L'assemblage du FREGAT et de sa charge utile, puis le coiffage du composite supérieur, ont lieu dans le même EPCU S3B, mais dans le HN (Hall d'eNcapsulation). Le composite FREGAT et satellite, sous coiffe, sont transféré par voie routière de l'EPCU S3B à la zone de lancement pour être hissé au sommet du lanceur (dans la tour de servitude).

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A J-3 a lieu une répétition du compte à rebours, la vérification de l'étage Fregat et des tests radio électrique. La RAL, revue d'aptitude au lancement est réalisé la veille du tir et le compte à rebours commence à H-8 heures.

H-4h, remplissage en ergols du lanceur jusqu'à T-2h 45mn.
H-1h 35 mn, démarrage de la séquence automatique.
H-1h 20mn retrait du portique.
H-55 mn, mise en oeuvre finale TM Fregat.
H-45 mn, essais de compatibilité bord/sol.
H-20 mn, mise en oeuvre finale TM triétage et l'exposé météo pour la tendance au décollage.
H-15 mn, RV BLA-lanceur, passage de la charge utile en alimentation de bord.
H-10mn 20, séquence finale lanceur
H-10mn, exposé météo pour autorisation décollage.
H-6mn, mise en place de la clef de tir au CDLS.
H-5mn,  passage de l'étage Fregat en alimentation de bord et purge des canalisations lanceur.
H-2mn 35s, les ombilicaux charges utiles et Fregat (KZM) se déconnectent.
H-45s, le lanceur passe sur alimentation de bord, le bras d'alimentation KZM du corps central s'écarte.
H-20s, les moteurs sont allumés. Il faut 20 secondes pour la mise en poussé.
H-0, décollage.

Le lancement peut être ajourné de 3 façons différentes:
_ A H-4h 18 mn avant le remplissage en propergols du lanceur, les équipes disposent alors de 6 jours pour lancer, faute de quoi le lanceur doit être ramener dans le MIK;
_ Entre H-4h 18 mn et H-20s, le tir peut être remis au lendemain. Le lanceur peut rester 53 heures
après le remplissage des réservoirs. Cette limitation est imposée par les joints des moteurs RD-107 et RD-108. Si le tir avorté a lieu après la deconnection du mat du 3eme étage, il faudra 1h30 environ pour le reconnecter ;
_ Après H-20 s, le lanceur doit être remis en configuration de vol et enlever du pad; 

La séquence de vol du Soyouz prévoit le survol de l'Atlantique que ce soit pour des lancements vers l'Est ou vers le Nord. Deux couloirs de vol sont ainsi délimités. Le CSG délimite aussi une zone de 30 km de long sur 10 de large bordant l'Océan entre Kourou et Sinnamary. En cas de déviation de trajectoire, il était prévu que le lanceur ne soit pas détruit en vol mais ses moteurs arrêtés, le laissant retombé dans l'océan suivant une trajectoire balistique. Les 288 tonnes d'ergols (79 tonnes de kérosène, 193 tonnes de LOX, 7,4 tonnes de péroxyde d'hydrogène) ne seraient pas dispersés dans l'atmosphère, de même que ceux de l'étage Fregat (3,7 de N2O4, 2,3 d'UDMH et 70 kg d'hydrazine) et des satellites (ergols toxiques). Le CNES a voulu que comme Ariane, le Soyouz soit équipé en plus d'un système d'autodestruction commandé depuis le sol et non depuis le lanceur. Ce système appelé Kit sauvegarde Europe) est fabriqué en Belgique par Etca. Il comprend 2 répondeurs et antennes radars, 2 récepteurs et antennes télécommande, 2 batteries, des câbles haute fréquence et le boîtier de commutation d’alimentation électrique. Celui-ci, pour une question d’encombrement, innove en étant redondé en interne grâce à 2 chaînes installées dans le même boîtier. L'ensemble est réceptionné, intégré, testé, validé à Charleroi avant d’être expédié chez TsSKB Progress à Samara pour de nouveaux essais (compatibilité électromagnétique) et pour son installation sur le lanceur Soyouz 2.

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LES PHASES DE VOL DU SOYOUZ

Pour les lancements vers l’Est de Soyouz, le réseau de stations Ariane 5 sera utilisé moyennant quelques adaptations. Les stations de Galliot, Natl, Ascension, Libreville et Malindi seront utilisées pour les tirs GTO. Une phase de renouvellement importante du système : SCET (Système de Centralisation et Exploitation Télémesure), chaîne de récepteurs et de traitement du signal de toutes les stations est amorcée. Ainsi que pour toutes les évolutions techniques majeures au CNES/CSG, les spécifications de besoins sont transmis à la Sous-Direction Sol Toulouse de la DLA, à qui est déléguée le développement du système.

La séparation des boosters a lieu à T+ 1mn 58 s. L'assemblage des 4 block latéraux est uniquement mécanique, leur poussée les maintenant contre le corps central. Quand la poussée devient plus faible que son poids , le système pyrotechnique du Block entre en action et coupe les 2 entretoises qui le maintiennent à la base. Il tombe, seulement aidé par le dégazage de la valve LOX en haut du booster qui assure une légère rotation l'éloignant du block central.

La coiffe se sépare à t+ 3mn 38 s suivit de l'étage central à T+ 4mn 48s.

Le 3eme étage se sépare à T+ 9mn 24s. l'étage Fregat s'allume une minute plus tard pour finir la mission.

Le Soyouz 2-1a lancé de Guyane peut placer 2700 kg en GTO, 1360 kg en GEO, 4400 en SSO et 9000 en LEO. La version 2-1b 3060 kg en GTO, 4900 kg en SSO.

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