LA NAVETTE BURAN
Buran sur le dos d'un AN 225 à Paris Buran est construite presque à l'identique du modèle américain. D'une masse de 75 tonnes à vide, elle peut emporter 27 tonnes en orbite à 450 km, inclinée de 50,7°par rapport à l'équateur. Les missions pouvant s'étaler de 7 à 30 jours avec 2 à 4 pilotes et 6 passagers. Quoique presque identique au Shuttle US, vu de l'extérieur, le principe de fonctionnement est différent. La Navette américaine dispose de 3 moteurs assurant au décollage un supplément de vitesse, ils ne servent pas à l'atterrissage. Les ergols sont stockés dans le réservoir central et elle dispose de 2 boosters à poudre. Buran, quant à elle, est presque un avion. Son lancement est assuré par quatre boosters (RP1 LOX) accolés à un corps central (2eme étage) propulsé. Les boosters sont après largage récupérés par des parachutes, comme le Shuttle. Les moteurs, à l'arrière de Buran ne servent qu'à l'atterrissage, offrant ainsi une plus grande manœuvrabilité en phase d'approche. Les 3 parachutes de freinage permettent de gagner 500 m de piste. CARACTERISTIQUES La longueur est de 36,367 m pour une hauteur 16,35 m
(sans le train d'atterrissage). L'envergure de l'aile est de 23,92 m pour une surface
de 250 m2. Le fuselage mesure 5,6 m de large, 6,2m de hauteur pour un diamètre
utile de soute de 4,6 m et une longueur de 18 m.
L'accélération maximale au décrochement
d'orbite est de 2,95 g et 1,6 g en descente. L'impulsion spécifique des moteurs dans le
vide est de 362 s pour une poussée de 88 kN.
LA PROTECTION THERMIQUE Pour la traversée de l'atmosphère, Buran se redresse d'un angle de 39° offrant son ventre à l'atmosphère. A partir de 100 km d'altitude, les frottements des molécules d'air, devenant de plus en plus denses au fur et à mesure de la descente, provoquent un plasma autour de la cabine et les températures de surface dépassent largement les 1 000°C. Comme le Shuttle, Buran est conçu pour être utilisable au moins une centaine de fois, il a donc fallu développer 3 systèmes de protection thermique: _ Un matériau "carbone-carbone" avec des conditions opérationnels supérieur à 1 650° C sur le nez et les bords d'attaque des ailes. _ Des tuiles céramiques à base de fibres extrêmement fines (1,5 à 2 mm) de quartz de silice, pour les parties dépassant les 1 250°C. _ Un matériau souple pour les parties ne dépassant pas les 379°C. Cela concernaient les parties supérieures des ailes. Le nombres de tuiles varie selon les sources de 38 600 ou 38 800, selon les documents. Chacun a sa géométrie originale différente des autres par la forme de l'avion, de la courbure des surfaces et des encoches. La taille en moyenne de 150 mm, pouvait atteindre 200 mm. La découpe est réalisée avec des diamants et une précision 0,5 mm. La forme générale est trapézoïdale (80%), irrégulière (20%) et très complexe (15%). Comme pour le Shuttle, le collage s'est fait à la main. 800 000 programmes individuels ont été nécessaires pour le traitement, le contrôle individuel du marquage et de la coupe Pour exploiter la navette Buran, les Soviétiques devaient apprendre à sauver un équipage en perdition. Pour cela, ils avaient prévus de faire voler ensemble leur trois engins spatiaux (Buran, Mir et Soyouz-TM) pour les opérations nécessaires à un retour précipité d'un équipage sur Terre comprenant un amarrage automatique avec la Station Mir sur le module Kristal, le passage des cosmonautes travaillant dans Mir, vers Buran avec examens de ses systèmes, y compris le bras manipulateur, le vol autonome en orbite, la mise en marche du Soyouz TM avec arrimage à Buran, le travail d'un équipage du Soyouz TM à bord de Buran et le retour de Buran en vol automatique. Pour le sauvetage au moment du décollage, contrairement aux américains, les cosmonautes soviétiques ont la possibilité de sauter en parachute.
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