BAIKONOUR
COMPLEXE DE LANCEMENT LANCEUR A
Le développement de la R7 commence en février 1953 lorsque l'URSS décide de construire des missiles ICBM pouvant transporter de lourdes charges nucléaire sur de longues distances. En parallèle sont développés des moteurs à kérosène et oxygène liquide ainsi qu'à ergols stockables. Le RD 107 va naître de ces études entre 1954 et 57. Devant la masse croissante des charges nucléaire soviétiques, le bureau d'étude de Korolev est obliger de réviser les caractéristiques de sa fusée. Dans le même temps, un nouveau pad de tir doit être construit. C'est le site de Turam Tam qui est choisit. Eloigné de tout, il permet la retombée des étages en vol, l'implantation de station de mesure et évite les regards indiscret. Baikonour est situé à 2100 km de Moscou, à 160 km à l'Est de la mer d'Aral, à 800 km à l'Ouest de Tachkent et à 370 km de la petite ville de Baikonour. Les officiels soviétiques qui avaient à enregistrer auprès de la fédération aéronautique internationale le premier vol de Gagarine, ont choisit de donner au cosmodrome le nom de Baikonour au lieu de Tioura-Tam plus adapté, car plus proche. Le nom de Baikonour est même signalé à l'entrée de la base afin de leurrer les occidentaux. Les coordonnées géographiques de la base sont 45,6°N et 63,4°E. Ce n'est qu'en 1975 pour le vol commun Apollo Soyouz que la base est "ouverte" aux occidentaux. Le général De Gaule avait visité la base en juin 1966 suivit de Pompidou en 1970. Les premiers journalistes occidentaux furent ceux couvrant le premier vol d'un français dans l'espace en 1982. Depuis 1991 et la constitution de la CEI, l'appellation officielle est Tioura Tam bien que le nom de Baikonour soit resté. En décembre 1995, la ville de Lenink est rebaptisée Baikonour. La
construction de la gigantesque base démarre en mars 1955 avec la
création du village Zaria dont les premières maisons sont terminées en
septembre. La
première R7 est mis en place sur le pad n°5 du LC 1 le 5 mai 1957 pour un
décollage le 15. Durant un vol propulsé de 103 secondes, la fusée
fonctionne correctement puis un défaut de pressurisation d'azote dans les
réservoirs du corps central provoque l'explosion de la fusée. Le second
tir le 9 juin est aussi un échec (fuite d'ergols). Le troisième le 12
juillet aussi (court circuit dans une batterie de bord). Le 4eme enfin est
un succès total le 21 août. La
R7 est le premier missile intercontinental du monde, c'est une fusée de
267 tonnes développant au lancement une poussée de 500 tonnes. Le lance Soyouz est lancé des bases de Plesetsk et Baikonour. Du fait que chaque installation ne possède pas de littoral, des zones de largage spécifiques ont du être réservées pour la retombée des deux premiers étages du lanceur et de la coiffe. Les lanceurs sont donc contraint de voler par des azimuts survolant ces zones. Les inclinaisons disponibles sont à 52, 65 et 70° ainsi que les orbites hélio synchrone depuis Baikonour et 63, 67, 73, 82, et 90° ainsi que les orbites hélio synchrone pour Plesetsk.
INTEGRATION L'intégration des lanceurs A2 comme les autres est réalisé à l'horizontale, le lanceur étant ensuite transporté sur le pad et redressé à la verticale pour les opérations de lancement. Tous les lanceurs soviétiques sont intégrés de la sorte du petit Lance Cosmos jusqu'au gigantesque N1 lunaire. Le processus d'intégration peut suivre deux approches selon les charges utiles. Les charges utiles, l'adaptateur, l'inter-étage et le Block L (pour les Molnya) sont intégrés verticalement. Les deux parties de la coiffe sont alors assemblées à leur étage de propulsion Soyouz ou Monya et connectés. Cet ensemble, le block de tête selon la terminologie russe est retourné à l'horizontale puis installé dans son transporteur. De là, par rail, il rejoint le reste du lanceur. Dans la seconde option, la charge utile, l'inter-étage et le block L sont assemblés verticalement puis l'ensemble est mis à l'horizontale pour être coiffé et transporté par rail vers le reste du lanceur. le vaisseau Soyouz est intégré dans le MIK du site 254. Là il est vérifié, rempli en carburant (sur le site 31) avant d'être mis sous la coiffe. L'ensemble est transporté dans le MIK 2B et monté sur l'étage Block I. L'étage et la coiffe sont ensuite amené au site 2 pour être assemblé au reste du lanceur. Les éléments du lanceur, le corps central et les accélérateurs viennent par rail de l'usine de Samara et sont amené au site 32 dans le MIK 32 puis dans le MIK 2B pour l'assemblage. Dans le bâtiment MIK la température est contrôlée entre +5° à +35°. Après l'intégration et les tests dans le MIK, le lanceur est transporté à l'horizontale vers la pad de tir à la vitesse de 10 km-h. Le "rollout" des vaisseaux Soyouz vers le pad de tir 1 est généralement réalise le matin à 7 h. Le complexe 31 étant plus proche, le rollout a lieu lui à 7 h 30. Deux sites permettent de lancer le lanceur A dans toutes ses versions à Baikonour. SITE 1 Le complexe n°1, rebaptisé Gagarine en 1961 est situé au Nord de la base à 35 km de Leninsk, ancienne Zaria. Le pad 5 a lancé les premiers Spoutnik, les Lunik et les Vostok, Voskhod. Pour le Soyouz, il reprend les mêmes installations aménagées pour le nouveau lanceur avec l'extensions des plateformes de service et d'accès au vaisseau.
Associé au pad, sur le site 2, le MIK 1 chargé d'intégrer les lanceurs et les charges associées. Une extension est construite en 1975 pour ASTP et abandonnée en 1997. L'intégration des vaisseaux Soyouz se faisant depuis sur le site 257. (utilisé pour la navette Bouran dans les années 1980). En 1958, un MIK 2A est construit pour les charges du missile R7 ICBM et abandonné quand le missile sortira de l'arsenal militaire. Un second MIK 2B, utilisé pour les satellites Zenith est maintenant utilisé pour intégrer les lanceurs A2. Le pad 1 a lancé la plus grande majorité des vaisseaux Soyouz Progress de puis 1967. Le pad est détruit en septembre 1983 dans l'explosion du lanceur Soyouz T10A. Il reprend du service en juin 1986. Le 6 août 2000, Progress M1-3 est le 400 eme lancement depuis le pad 1.
SITE 31 Le complexe n°31 est au NE à 20 km à vol d'oiseau (40 hm par route du premier (pad 6). Il a été construit entre 1957-58 Le pad 6 du complexe 31 possède une fosse d'évacuation des flammes plus petite que le pad du complexe 1. De même que les bâtiments ont été placé plus près du pad. Il sera utilisé le 14 janvier 1961 pour une R7 ICBM et le 4 avril 1964 pour lancer Cosmos 24. Il est détruit le 14 novembre 1966 dans l'explosion du second lanceur Soyouz. Le pad lance aussi les Soyouz Fregat et les Molnya. Au 1er janvier 2000, il comptabilise 399 lancements. Il sert de secours pour les lancements de Soyouz et n'est plus utilisé depuis 1984. Le pad a lancé 21 vaisseaux associés au programme Soyouz: Cosmos 133, 186, 213, 238, Soyouz 3, Soyouz 4, Soyouz 6, Soyouz 8, Soyouz 9, Cosmos 638, 672, 1074, Soyouz 32, Soyouz 33, Soyouz 34 Soyouz T, Soyouz 35, Soyouz 36, Soyouz T10, Soyouz T11 et T12. Associé au pad, un second bâtiment d'intégration le MIK 40 et une station de remplissage en carburant du Soyouz. Quelque soit le pad utilisé, le Soyouz vient sur ce site pour être rempli en carburant avant de retourner à son MIK pour l'assemblage avec le lanceur. Le MIK 32 est situé dans la zone résidentielle du site 31. Il sert pour stocker les éléments du lanceur A2. Il était prévu de délocaliser l'intégration du vaisseau Soyouz et Progress en 2002 vers le site 112, les anciennes installations du lanceur N1 Energia. De nouvelles voies ferrée permettront de relier le site avec le pad 1 et 31. Mais en 2001, l'effondrement du toit du MIK abritant les vestiges du programme Energia Bouran ont retardé cette mise en service. Les petites baies servent néanmoins pour l'intégration des charges utiles de la société Starsem. Au 1er avril 1999, le pad 5 aura lancé 135 A2 et le pad 6 353. Le lanceur A est aussi lancé de la base de Plesetsk au Nord sur trois pad LC 16 Pad 2 et LC 43 Pad 3 et 4. Le LC 41 n'est apparemment plus en activité.
Le système des lance-Vostok Soyouz a été conçu par le bureau d'études du ministère des constructions de machines générales KBOM dirrigé par V P Barmine. Les 6 plateformes installées en URSS pour les lanceurs A ont réalisé depuis 1957 plus de 1700 tirs sans aucun problème mécanique. La seule précaution à prendre, bien lubrifier les axes de rotation des bras. Le PC de tir, les installations de carburant sont très près du pad, la tribune de presse est à seulement 900 m. |