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L'ESPACE SOVIETIQUE

LES CENTRES SPATIAUX


Durant les années 1950, un réseau de 15 stations de poursuite a été mis en place en URSS afin de suivre et téléguidé les vaisseaux spatiaux habités, le NIP, Scientific Measuring Points. A partir de 1960, le réseau se complète avec des bateaux permettant de communiquer en dehors du territoire national. Moins sophistiqué que le réseau US, il comptera fin 1969-70 des stations au Chad, en Guinée, au Mali et dans les Emirats Arabes.

Le contrôle des stations terrestre est supervisé par les militaires. chaque mission a sa propre équipe de contrôleur de vol constituée de 10 spécialistes militaire, bureaux ingénieur, usine de fabrication et de l'Académie des sciences.  L'équipe GOGU est basé au NII 4 près de Moscou ou au ministère de la défense.

Avec l'arrivée des missions Soyouz impliquant les vols lunaires et l'occupation de station orbitale, un nouveau centre est demandé. Le 16eme NIP situé à Tevpatoria en Crimée reste le premier centre de contrôle des vols habités durant la période 1969-75. dans ce centre, une équipe de 500 personnes travaillent en 3-8 pour suivre les vols un peu à l'image des salle de contrôle du centre de Houston. Le centre abrite également le réseau de poursuite pour les sondes spatiales vers Mars et Venus.

Le commandement du centre d'abord partagé entre civil et militaire est maintenant depuis 1973 (perte de la station DOS) assigné à un civil, un ancien cosmonaute. A Yeliseiev (1973-82), V Ryoumine (1982-89) et V Solovyov se sont succédés.       

Le Tsentr Upravleniya Poliotom

Pendant la préparation du vol commun ASTP, les soviétiques ont lancé Soyouz 18 vers la station Saliout 4. La mission d'une durée originelle de 28 jours a été entendu à 62, l'équipage restant à bord pendant le déroulement du vol Apollo Soyouz en juillet 1975. Certains américains se montrèrent septiques sur la possibilité réelle des soviétiques à contrôler deux missions en même temps. En fait, un nouveau centre de contrôle avait été construit spécialement pour gérer le vol commun. 

Ce centre est situé à Kaliningrad (baptisé Korolev en 1996) à 10 km au N-E de Moscou. Ce centre, le  Tsentr Upravleniya Poliotom, TSOUP a été construit à partir de 1959 pour devenir opérationnel le 3 octobre 1960. Son rôle durant les années 1960 était passif assurant seulement la télémétrie. Les américains ont été relativement impressionné lors d'une visite en mai 1975 pour le lancement de Soyouz 18.

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Le Tsoup gère les missions Soyouz Saliout et maintenant les missions MIR et ISS dans des salles modernisées. Le centre emploie 1100 personnes. Pour assurer une permanence de 24 heures, les 4 équipes se relaient toutes les 6 heures. Le Tsoup s'occupe de tous les vols habités mais aussi de certaines missions automatiques et les Glonass, GPS russe. Le Tsoup abrite deux grandes salles de contrôle et 8 petites, toutes autonome en énergie électrique grâce à des groupes électrogènes. 

Comme le MCC US, le plancher du Tsoup est constitué de 5 rangées de consoles avec 25 contrôleurs au commande. Le mur en face d'eux regroupent une large mappemonde montrant les positions des vaisseaux et stations relais. De chaque coté, des écrans vidéo avec l'heure, les phases de vol et les images des stations. Les salles annexes permettent les contrôles médical, les conversations privées. Une salle en mezzanine permet d'accueillir les médias et les invités.  

Une seconde salle a été ajouté dans les années 1990 pour la navette Bouran. Comme le programme est maintenant annulé, elle sert pour contrôler le segment russe de la station ISS. 

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Lors d'une mission habitée, les équipes du Tsoup suivent, en liaison avec le centre de lancement de Baïkonour, le déroulement des différentes chronologies, depuis la préparation du lanceur et du Soyouz jusqu'aux opérations de lancement proprement dites, l'ensemble des télémesures relatives à l'état du vaisseau leur étant alors transmises. Les spécialistes du centre suivent ainsi, en rapport étroit avec les équipes de Baïkonour, le décollage et les différentes phases du lancement. Ils prennent totalement en charge la mission dès la mise en orbite du Soyouz.

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La direction des opérations en vol est basée au Tsoup. Durant une mission, les principaux pupitres de la salle principale de contrôle sont occupés par :

_ le Directeur du vol, 
_ les spécialistes RKK-Energia des différents systèmes de bord et de l'activité "équipage" ; 
_ un expert médical de l'IMBP ; 
_ un spécialiste du Centre de préparation des cosmonautes chargé des liaisons avec l'équipage ; 
_ un responsable des stations de réception ; 
_ un responsable Tsoup des moyens techniques mis en oeuvre. 

Sont également présents, outre les différentes équipes de techniciens, les scientifiques impliqués dans les expériences en cours à bord de la station.

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Le Tsoup assure la responsabilité du vol jusqu'à l'extinction des moteurs de freinage du Soyouz, lors de la phase de désorbitation qui précède le retour du vaisseau sur Terre. Les spécialistes auront précédemment calculé un point d'atterrissage. Cette localisation permet la mise en place du dispositif de récupération et de sauvetage.

Ces moyens sont mobilisés dès le lancement d'une mission. Ils comprennent notamment une division aérienne, des avions, des hélicoptères et des éléments parachutistes, des forces terrestres, ainsi que des stations de communication. Ces moyens se déploient avant les opérations de désorbitation du vaisseau. La liaison avec l'équipage est établie au cours de la descente et se poursuit jusqu'à l'atterrissage.




Photos Didier Capdevila avril 2008