1988
Le 23 janvier 1988, lancement de Progress
34
qui retombera le 4 mars.
Le 26 février une EVA de
Titov et Manarov permet de remplacer une partie du panneau solaire installer sur
la station en 1987 par l'équipage précédent. Ce panneau est déployé depuis
8 mois perpendiculairement aux 2 grands panneaux monté d'origine sur MIR. Il
est composé de 2 panneaux superposés constitué chacun de 2 sections de 5 m
sur 1,5 m avec 8 éléments unitaires. L'équipage a remplacé complètement une
des deux sections du panneau supérieur en repliant le panneau inférieur, puis
en redéployant l'ensemble. La sortie a duré 4 h 25. Les cosmonautes ont
utilisé de nouveaux outils amenés par Progress 34. Le nouveau panneau mis en
place comprend deux types de photopiles, une au silicium amélioré et l'autre
d'un matériau non précisé. La puissance électrique sera de ce fait augmenter
dans la station en prévision de la venue des nouveaux modules.
Le 25 mars lancement de Progress 35 qui
retombera le 5 mai.
Le 15 mai lancement de Progress 36 qui
retombera le 5 juin.
Le 7 juin lancement de Soyouz TM 5 avec
à bord le
cosmonaute bulgare Alexandrov. C'est le second Bulgare à voler dans l'espace
après le vol de Ivanov en 1979 sur Soyouz 33 qui avait raté l'amarrage avec
Saliout 6. La mission d'une durée de 10 jours permettra de réaliser 46
expériences.
Le 17 juin l’ équipage de TM 5 redescend sur terre avec TM 4.
Le 18 juin TM 5 repasse à l’ avant de Mir.
Le 30 juin, EVA de 5 h 10 de Titov et Manarov pour réparer le télescope TTM.
La
base spatiale actuellement constituée du compartiment d'habitation Mir et du
laboratoire d'astrophysique Kvant recevra d'autres modules. En effet, tel qu'ils
l'avaient annoncé en 1986, les Soviétiques préparent l'envoi de
quatre laboratoires spécialisés. Les deux premiers devraient être lancés au
printemps de 1989 alors que les deux autres suivront en 1990 ou 1991. La
construction du complexe orbital demeure toutefois sujette à de nombreux
changements. Il existe en effet une différence fondamentale entre la façon de
procéder des Soviétiques et celle des Américains. Alors que ces derniers élaborent
des années d'avance un calendrier détaillé de chacune de leurs opérations,
les Soviétiques adoptent plutôt une philosophie "au jour le jour".
Leur planification est des plus souples; parfois ils changent d'idée au dernier
moment en retardant un lancement au profit d'un autre. A la question "Quand
procéderez-vous à telle opération ?", un responsable soviétique répondra
la plupart du temps : "Lorsque nous serons prêts." Cette imprécision
reflète bien la réalité et se trouve illustré par des déclarations
officielles souvent contradictoires !
Ainsi
en février dernier, le président de Glavkosmos (équivalent soviétique
de la NASA) évoquait comme prochain ajout à Mir un module offrant de l'espace
supplémentaire pour l'équipage, alors qu'en avril, le président de l'Académie
des Sciences parlait plutôt d'un "module spécialisé dans l'étude des
matériaux et de la biotechnologie", et qu'à la mi-juin, un académicien
mentionnait la préparation "des instruments scientifiques d'observation de
la Terre et des océans destinés au prochain module". Si
l'ordre de lancement et la nature même de ces laboratoires varient d'une
annonce à l'autre, la configuration finale de la base spatiale demeure
constante avec la jonction de quatre modules autour du compartiment de transfert
à l'avant de Mir. Ces modules porteront vraisemblablement de nom de Energia,
Technologie, Priroda et Médilab. Chacun aura les dimensions et la masse du
compartiment d'habitation ; c'est dire que l'envergure de la station quintuplera
au cours des prochaines années.
Selon
Alexandre Dounaev, le président de Glavkosmos, Energia est conçu précisément
pour accroître le confort de l'équipage. Il renfermera en outre de nouveaux équipements
scientifiques, dont une puissante caméra destinée à l'observation des
ressources naturelles de la Terre. De plus, le cosmonaute Volkov a annoncé que
des canaris y prendront place afin d'étudier le vol des oiseaux en apesanteur.
Le directeur de l'entraînement des cosmonautes, Vladimir Chatalov, indiquait
qu'Energia sera aussi nanti d'installations mieux adaptées aux sorties dans
l'espace, y compris un "fauteuil volant" semblable aux MMU utilisés
par les américains lors du sauvetage de satellites.
Le
module Technologie aura pour mission, d'après Gouri Martchouck, président de
l'Académie des Sciences, de "définir clairement ce qu'il sera rentable de
produire dans l'espace". Il comportera des installations industrielles de
production "Made in Space" de matériaux, dont certaines seront
probablement financées par des organismes occidentaux. Les Soviétiques précisent
que ce laboratoire préfigurera de futures usines spatiales de composantes électroniques,
d'alliages impossibles à réaliser sur Terre, de substances pharmaceutiques,
etc. "Aujourd'hui, nous nous livrons à de la recherche dans l'espace...
dans quelques années, nous aurons de véritables usines", affirmait en
1986 le Dr Liya Regel de l'Institut des recherches spatiales, organisme relevant
de l'Académie des sciences de l'URSS.
Le
module Priroda, dont le nom en russe signifie "nature", emportera non
seulement des instruments qui serviront à ausculter la Terre, mais aussi un télescope
et une "plate-forme ouverte". Cette dernière permettrait, semble-t-
il, d'exposer au vide cosmique des appareils voués à l'étude de cet étrange
milieu et des réactions chimiques qui peuvent s'y produire.
Le
quatrième module, Médilab, promet d'être un véritable laboratoire médical.
Il sera notamment doté d'une section sanitaire, d'un cabinet d'examens des
cosmonautes et d'une salle chirurgicale comportant un bloc opératoire pour expérimentations
sur des animaux. Oleg Gazenko, de l'Institut des problèmes biomédicaux,
indique qu'un biologiste et un médecin "y réaliseront des travaux
d'envergure". Ces deux spécialistes mettront au point des méthodes
d'intervention chirurgicale en apesanteur fort différentes de celles qui sont
pratiquées sur Terre.
Les
Soviétiques soulignent qu'une fois complété, leur complexe orbital comprendra
six modules et deux vaisseaux de transport (équipage et fret). Sa masse
totalisera alors 120 tonnes, l'équivalent de celle de la grande station projetée
par les Américains. Le temps de séjour des équipages serait généralement de
six mois, mais de plus longs séjours seront réalisés afin de recueillir les
données nécessaires à la préparation d'expéditions interplanétaires.
D'autres cosmonautes étrangers y séjourneront, notamment un Autrichien vers
1991. Les Soviétiques ont également proposé de transporter des représentants
de plusieurs autres pays ou organismes dont, entre autres, le Canada, la Chine
et l'Agence spatiale européenne. Ils voient même la possibilité d'y envoyer
des passagers "payants" dans la mesure où ces derniers sont disposés
à débourser 10 millions de dollars pour un séjour d'une semaine ! Le
chansonnier John Denver a d'ailleurs entrepris les démarches afin de voyager à
bord de Mir.
Si
tout se passe bien, la base spatiale actuellement opérante sera maintenue en
service jusqu'en 1995. A cette date, les Soviétiques passeront à l'étape
suivante : un projet de plus grande envergure encore.
"Nous envisageons un Mir-2 pour 1994-1995, annonçait récemment
Alexandre Dounaev. Nous amorçons à peine les études préliminaires." Un
fait semble certain : les éléments modulaires de cette base spatiale seront
lancés par la superfusée Energia capable de placer, d'un seul coup, cent
tonnes sur orbite terrestre. Ainsi chaque module de Mir-2 pourrait bien avoir
une masse égale à l'ensemble du complexe Mir-1. En réalité, les Soviétiques
se préparent fiévreusement à concrétiser leur rêve national: la création
de Kosmograd... ou cités de l'espace ! Dans ce but, ils s'activent à mettre en
service le matériel de "la grande cosmonautique des années 2000", en
l'occurrence la superfusée Energia, les navettes et toute la gamme des
vaisseaux lourds appropriés.
Le 20 juillet lancement de Progress 37 qui
retombera le 12 août.
Soyouz TM6 et
Progress 37 dans le MIK
Le 31 août lancement de Soyouz TM 6 avec
deux cosmonautes à bord Lyakhov et Palyakov et le cosmonaute Afghan Abdul Akhad
Mohamed.
Le 5 septembre, Lyakov et
Mohamed repartent sur terre avec TM 5, laissant à bord de MIR le cosmonaute
médecin Polyakov. Il sera chargé d'assurer le suivit de l'équipage de
maintenance lors des 4 derniers mois de vol.
Le retour du TM5 est entièrement automatique. Le module orbital est largué à
23 h 35 TU, le moteur devant s'allumer à 1 h 20 durant 213 s pour créer les
115 m-s d'impulsion négative nécessaire à la désatellisation.
Alors que Soyouz passe au dessus de l'Atlantique, deux détecteurs de verticales
tombent en panne, l'allumage du moteur est retardé de 6 mn. L'appareil
"Globe" indique un point d'atterrissage en Chine. Lyakov coupe le
moteur après seulement 6 s de fonctionnement.
A nouveau en visibilité du territoire soviétique, l'équipage expose sa
situation au sol. Le retour sera de nouveau tenté dans trois
révolutions.
4 h 35, le moteur est allumé mais s'arrête au bout de 3 s. Nouvel allumage
pendant 39 s. L'ordinateur est "perdu", il ne comprend plus ce qui se
passe, son programme est resté sur les données de poursuite de la station à
l'allée. Le retour est alors annulé et reporté d'une journée. Les trois
cosmonautes se retrouvent ainsi pour la première fois dans un vaisseau Soyouz
sans le module orbital.
Le 8 septembre, le TM 5 exécute correctement sa manoeuvre de retour,
atterrissant à 0 h 50 à 160 km de Djezkazgan.
Le 8 septembre TM 6 repasse à l’ avant.
Le 12 septembre lancement de Progress 38 qui retombera le 23 novembre.
Le 20 octobre EVA de Titov
et Manarov de 4 h 12 afin de terminer la réparation du télescope TTM et tester
le fauteuil volant MMU.
4
eme
OCCUPATION EO 4-Soyouz TM 7
du 26 novembre 1988 au 27 avril 1989, Volkov, Krykalev et Polyakov, 151
jours.
|
Le 26 novembre lancement de
Soyouz TM 7 avec à bord Volkov, Krykalev et
le Français Jean Loup Chretien (mission Agaratz). Ils s’ amarre à Mir le 28.
Le 12 décembre J L Chrétien
réalise une
EVA de 5 h 57 en compagnie de Volkov pour fixer et déployer la structure ERA.
Le 21 décembre Titov, Manarov et Chrétien redescendent sur terre avec TM 6
tandis que Polyakov reste dans Mir avec Krykalev et Volkov. Titov et Manarov
totalisent 366 jours dans l’ espace.
Le 22 décembre TM 7 passe à l’ avant de
Mir.
Le 27 décembre lancement
de Progress 39 qui retombe le 7 février 1989 après avoir relevé l’ orbite
de la station.
1989
Le 12 février 1989 lancement de Progress 40
qui retombera le 3 mars.
Le lancement du second
module devant être arrimé à Mir, le Kvant 2 est repoussé de quelques mois à
cause du retard dans la préparation du module n°3 Krystall. Il apparaît que les soviétiques
ne veulent pas laisser trop longtemps la station dissymétrique avec un seul
module amarré (Kvant 2 et Krystall seront amarré à l’ avant de Mir de
chaque coté à 90°). Ce module d'excursion Kvant a une ouverture de 110 cm au
lieu des 90 des pièces d'amarrage latérales du compartiment d'amarrage
principal, ce qui permettra d'essayer le fauteuil spatial YMK, semblable au MMU
américain. En conséquence la sortie EVA prévu pour tester ce
fauteuil est annulée. Le cosmonaute Serebrov qui devait s'envoler avec
Soyouz TM8 est remplacé par Balandine. De plus, le lancement du Medilab est
repoussé à 1996.
Le 3 mars Progress 40 se
détache du complexe est réalise l’ expérience « Antenne ».
Le 18 mars lancement de Progress 41 qui retombe le 21 avril après avoir
remonté l'orbite de MIR.
Avril, au vue du retard dans
le lancements des deux prochains modules vers MIR, les soviétiques décident de
mettre la station en régime automatique après avoir remonté son orbite. Le 27 avril l’ équipage
(Polyakov, Krykalev et Volkov) redescend sur terre avec TM 7. Polyakov
totalise en quatre occupation 242 jours en orbite.
MIR était occupé depuis 800 jours. L'équipage de Soyouz TM8 qui devait être
lancé le 19 avril restera au sol.
De plus il apparaît qu'un problème électrique à bord de la station qui prive
l'équipage d'énergie pour les systèmes de survie.
Déjà en 1986 la station Saliout 7 avait du être dépanné par les
cosmonautes.
Le 23 août lancement d’
un nouveau vaisseau cargo Progress le M1, il s’ arrime à l’ avant de Mir.
Les Progress M sont dérivés du Soyouz TM. A partir de l' année prochaine, ils
seront dotés d' une capsule récupérable par parachute et larguée entre 130
et 11 km d' altitude. Cette capsule permettra de ramener au sol les résultats
scientifiques d' expérience ou des photos.
5
eme OCCUPATION EO 5-Soyouz TM 8
du 5 septembre 1989 au 19 février 1990, Viktorenko et Serebrov, 168
jours. |
Le 6 septembre lancement de Soyouz TM 8 avec
à bord Alexandre Viktorenko et Alexandre Serebrov. Pour la première fois, le lanceur est
peint avec
des publicités. Le vaisseau s' amarre en manuel à la station.
Le 28 septembre la station est préparé à l’arrivée du module Kvant 2, 20
000 kg.
Le 30 septembre les cosmonautes reçoivent une dose de rayonnement équivalente
à deux semaines de vol à cause d’ une éruption solaire intense.
Le 10 octobre, les russes
annoncent que le lancement de Kvant 2 sera retardé à cause d’ un problème d’ordinateur.
Le 26 novembre lancement par Proton
du module Kvant 2. Kvant est constitué de trois compartiments:
_ le cargo avec les moyens de propulsion, les réserves d' oxygène et d' eau,
les toilettes, le lavabo et une douche (qui ne fonctionnera jamais).
_ le module scientifique pour l' observation de la terre et la recherche
biologique.
_ un module de passage pour les EVA.
Kvant 2 est ancré sur un
port radial de Mir. Kvant 2 a été conçu à l'origine pour le programme de
station militaire Almaz du début des années 1970. Ce module est permet la
recherche scientifique biologique, l'observation de la Terre et les sorties
spatiales. Il contient de l'eau, de l'oxygène, des dispositifs de contrôle et
de distribution du puissance, une douche et une "salle de bain".
Kvant-2 est divisé en trois compartiment pressurisé : instrumentation, science
et sas. Le sas contient une unité de manipulation pour les taches externes
(comme pour les expériences dans le vide de l'espace).
Le 6 décembre, Kvant 2 s’
amarre à l’ avant de Mir puis est transféré sur le dessus.
Le 12 décembre, TM 8 passe devant
Mir.
Le 22 décembre lancement de Progress M 2 qui retombera le 9 février.
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