Deux vaisseaux seulement sont lancés, certains pensent en effet que
sous la pression de Nikita Khrouchtchev les responsables spatiaux soviétiques
ont modifié à la hâte 2 cabines Vostok pour permettre la réalisation de 2
grandes " premières , avant le démarrage du programme américain Gemini
qui aurait du les précéder, à savoir l'envoi d'un équipage de plusieurs
hommes et une sortie dans l'espace.
Les Voskhod ne sont donc que des Vostok améliorés, un peu plus lourds
(5680 kg), Ils n'ont pas véritablement constitué un nouveau programme spatial
soviétique. Deux exemplaires sont toutefois lancés avant les missions pilotées,
baptisés Cosmos 47 et Cosmos 57. Un cinquième et dernier modèle
emporta les 2 chiens de Cosmos 110, en février 1966, pour un vol de 22 jours.
Le 10 mars 1962, Korolev propose un premier
projet d'assemblage en orbite, comprenant un nouveau vaisseau, le Vostok-J,
conçu pour les opérations de rendez-vous, et un nombre variable de blocs
propulsifs constituant un véritable "remorqueur" orbital. Mais ce
projet ne verra jamais le jour. Après les missions Vostok-5 et Vostok-6,
Korolev veut poursuivre avec une mission Vostok-7 et Boris Egorov (ainsi que
Vassili Lazarev sans doute) sont même désigné pour ce vol. Mais la mission
est
annulée car les finalités du programme avaient été atteintes.
Fin 1963,
l'ambitieux programme Soyouz est ramené à une mission avec un vaisseau unique,
capable d'effectuer des rendez-vous orbitaux, des amarrages et des vols de
longue durée. Accumulant du retard et pour expérimenter ces techniques nouvelles, Korolev
décide
alors de construire des Vostok améliorés, le Voskhod ("élévation"
en russe).
L'un des principaux ingénieurs s'oppose alors
à Korolev. Constantin Feoktistov était résolument contre l'adaptation
envisagée du Vostok à cause de l'étroitesse de la cabine en cas de problème
au lancement. La
réponse de Korolev est inattendue : il affecte Feoktistov à l'équipage du
premier vol du Voskhod !
Le vaisseau Voskhod part d'une capsule
Vostok élargi et améliorée. Sa longueur totale atteint 5 mètres, pour un
diamètre maximum de 2.43 mètres. La masse de Voskhod-1 atteint 5,3 tonnes.
La cabine sphérique pèse elle 2900 kg pour 2,3 m de
diamètre. En place de l'unique siége est installé trois couchettes permettant
de loger trois hommes en bras de chemise ou deux en scaphandres. Un système de
caméra intérieure permet de voir "au dehors" du vaisseau. Une
rétro-fusé équipée d'un moteur TDU 1 assure la désorbitation du vaisseau.
En cas de défaillance, un bloc moteur à poudre de 12 tonnes au sommet de la
cabine assure la redondance. A l'atterrissage, comme l'équipage reste à bord
de la cabine, une rétro-fusée est allumée à un mètre du sol pour
"adoucir" le contact au sol.
Une fusée plus puissante est nécessaire
pour lancer le Voskhod, la version SL-4 destinée au futur vaisseau
Soyouz (avec l'étage Block I). Sa masse au décollage est de 307 tonnes et sa hauteur, de 45
mètres, son troisième étage emportant 14 tonnes d'ergols de plus que la
version SL-3. La tour d'éjection destinée au Soyouz n'étant pas prête, la
fusée ne dispose pas de système d'évacuation en urgence.
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Fin 1963, le vol Voskhod 1 est prévu pour
août 1964 avec un équipage de trois cosmonautes sélectionné en mars. Le 12
septembre, l'équipage est choisit: Vladimir Komarov, Boris Egorov et le Dr
Konstantiin Feokistov. Mai 1964, le simulateur du Voskhod arrive à la Cité des
Etoiles à Moscou.
Pour tester le vaisseau est lancé Cosmos 47,
le 6 octobre 1964 après de nombreux retard du au système parachutes de la
cabine à huit
jours seulement du premier vol habité.
Voskhod 1 est lancé le 12 octobre 1964 à 7 h
30 avec à son bord, Vladimir Komarov, Boris Egorov et le Dr Konstantiin
Feokistov. Mis sur orbite à 178-408 km, le vaisseau est abondament testé
tandis que Feokistov réalise des expériences médicales sur ces camarades. Après
un vol de 24 h 17 mn 17 s, la cabine retourne sur terre le 13 à 8 h 47 près de
Kustanaia.
Septembre 1964, Korolev commande un second vol
Voskhod avant la fin de l'année.
1965, la date change, après un vol d'essai
Voskhod 2 sera lancé en mars. D'une masse de 5682 kg, dont 3100 pour la cabine,
il est équipé d'un sas de sortie de 250 kg. Replié contre la cabine, il se
déploie en orbite sur 2 m. L'entrainement de l'équipage Pavel
Belaiev et Alexis Leonov commence en avril.
Un Cosmos 57 est lancé le 22 février 1965
avec à bord deux mannequins. Le sas fonctionne correctement mais après une mauvaise
transmission de données, le vaisseau explose suite au déclenchement par erreur
du mécanisme d'auto-destruction. Un Cosmos 59 valide le retour le 7 mars
suivant.
Voskhod 2 en intégration à Baikonour
Voskhod-2 pèse 350 kg de plus que son prédécesseur, soit 5700 kg. La cabine dispose
d'un sas déployable de 2.5 mètres de long et 1.2
mètres de diamètre pour les EVA dans l'espace.
1 Caméra TV pour
enregistrer Leonov dans l'espace.
2 Rétro-fusée de secours
3 Sphère de gza pour le sas.
4 Le sas de sortie déployé.
5 Cabine Voskhod.
6 Salle des machines.
7 Cosmonaute dans la cabine. |
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Le lancement a lieu le 18 mars 1965 à 10 h 00
et Voskhod 2 est mis en orbite à 175-495 km.
A la seconde révolution, Leonov vêtu d'un
scaphandre pressurisé se prépare pour sa "marche " dans l'espace. Il
gagne le sas dont la cabine a été équipé, long de 2 m et gonflable. 8 h25,
il se lance hors du sas relié au vaisseau par un cordon ombilical de 5 m
lui permettant de respirer et de parler avec le sol. Un petit signe de la main
à la caméra pour montrer que tout va bien et Leonov s'éloigne de 5 m puis
revient. Après seulement 10 mn, il décide de rentrer, épuisé, sa visière embuée.
Voskhod retourne sur terre le 19
à 10 h 32 à 30 km de Perm, après une descente mouvementée réalisé
manuellement. Le vol a duré 26 h 02. L'équipage n'est récupéré que 24
heures plus tard.
Après avoir frôler le désastre le programme
Voskhod est abandonné. Une mission Voskhod-3 avait été prévue pour durer
deux semaines avec aux commandes Volynov et Chomine, mais elle est annulée. Le
constructeur en chef Serguiev Korolev meurt sur la table d'opération le 16
janvier 1966. Une éré se termine, le successeur V P Michine prend le relais en
mai.
Un Voskhod automatique est lancé le 22 février 1966, avec à son bord 2 chiens, à des fins de
recherche biologique.
Un vol Voskhod 4 avait été programmé avec
un équipage féminin. Mais le mauvais comportement de Téreskova dans le Vostok
dissuade Korolev. Le vol avait pour but de tester un "fauteuil"
spatial, le UPMK de 90 kg.
Pour terminer l'exploitation du Voskhod,
Korolev avait planifié un vol Voskhod 5 à l'image des missions américaines
Gemini Agena.
Le Voskhod est abandonné au profit du Soyouz.
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