PHOTOGRAPHIER LE SPATIAL
PHOTOGRAPHIER SUR LA LUNE A ses débuts, on a sous-estimé la photographie spatiale. Quelque 300 clichés seulement ont été pris lors des quatre vols orbitaux de Mercury en 1962. Lors du vol suborbital de Shepard, l'astronaute a filmé avec une caméra de cinéma 16 mm. Du coté soviétique, Gagarine n'avait pas d'appareil photo ni de caméra, seul Titov (Vostok 2 août 1961) emportait une caméra de cinéma Konvas. Glenn en 1962 fut contraint d' acheter un 35 mm bon marché (Minolta) pour immortaliser son vol. Mais ces photos ont été largement publiées, et les autorités ont commencé a s'apercevoir de leur vraie valeur non seulement dans un but scientifique, mais également en raison de leur immense impact publicitaire. Walter Schirra, un des 7 astronautes Mercury entra dans un magasin de photo et acheta un Hasselblad 500C (28 mm, f2,8) qu'il modifia pour le vol spatial en enlevant l'étuis et en lme peignant en noir. Lorsqu'il s'envole son sa mission Mercury en octobre 1962, il prend les premières photos spatiale. L'appareil de Schirra n'a pas subit de modification fondamentale pour son voyage ni subit d'essais intensif comme le reste du matériel de bord. Désormais la NASA et le fabriquant suédois ne cesseront de coopérer. La firme commence à étudier des appareils spécialement conçus pour être utiliser dans l'espace par les astronautes. La première photo de nuit depuis Mercury est prise par Gordon Cooper en mai 1963 pour une expérience de l'université du Minesota. Hasselblad 500c de Schirra Pour les missions Gemini, à l'occasion
desquelles 2400 clichés furent pris, l'appareil de base reste un Hasselblad. A partir d' Apollo 8, en décembre 1968, le Hasselblad 500 EL avec un objectif Zeiss Biogon 5.6/60 mm fait partie du voyage. Des boutons surdimensionnés ont été montés sur les systèmes de réglage du Hasselblad, afin qu'ils puissent être manipulés par un astronaute portant des gants. Tous les revêtements en matière synthétique imitant le cuir ont été supprimés parce que, aussi surprenant que cela paraisse, ce type de matériau peut dégager des vapeurs nocives dans une atmosphère d'oxygène à basse pression. Les appareils modifiés ont été recouverts soit d'une pellicule anodisée noire non réfléchissante, soit, dans le cas de travaux sur la surface de la Lune, d'une couche anodisée argentée, destinée à réfléchir la chaleur et à éviter une surchauffe du boîtier, lorsque les astronautes étaient en dehors du vaisseau spatial. Pour la lubrification des mécanismes internes, les lubrifiants classiques ont été remplacés par des huiles ininflammables dans la cabine riche en oxygène. Hasselblad 500EL d'Apollo 8 Pour la photographie spatiale, des pellicules spéciales ont été utilisées afin d'offrir le maximum de poses par chargeur. Cela a été possible en faisant appel à un support spécial en polyester Estar, dont l'épaisseur est inférieure de plus de moitié à celle d'une pellicule normale au triacétate. Ainsi, quelque 200 clichés peuvent être pris à partir d'un film noir et blanc et environ 160 à partir d'un film couleur. C'est Cine Mechanics qui a développé les chargeurs de films pour la NASA. En ce qui concerne la prise de vues cinématographiques, la caméra Maurer DAC Data Acquisition Camera est devenue l'appareil standard des astronautes dès Apollo 11. Cependant, sa fonction essentielle n'était pas de filmer des scènes de bord, mais de servir à l'acquisition de données. En fait, en raison du faible nombre d'images/seconde choisi, les films pris par cet appareil et projetés sur un écran de télévision donnent l'impression que les astronautes avaient des mouvements saccadés. La Maurer 16 mm est utilisé à travers la fenêtre du Lm lors des alunissage. Elle prend des films des astronautes sur la lune en parallèle avec la caméra TV. Sur Apollo 11, elle filme la quasi intégralité de la sortie à la cadence de une image par seconde. Sur Apollo 12, elle est monté sur le Lunar Hand Tool Carrier. Sur Apollo 14, elle est sur la brouette MET et sur les dernières missions J, elle est sur le Lunar Rover. Sur Apollo 15 et 16, elle sert à filmer les zones géologiques à une image par seconde. Une Maurer est aussi utilisée dans le CM pour filmer les opérations de bord. De façon générale, les astronautes ne sont pas des photographes très qualifiés. Ils sont choisis pour leurs aptitudes au pilotage d'avions à réaction ou en raison de leurs connaissances en astronautique ou en technologie spatiale. Si certains étaient des photographes amateurs de talent, les responsables leur ont cependant demandé expressément de se considérer comme des "opérateurs" plutôt que comme des photographes libres. En les encourageant à suivre des procédures simples, on espérait ainsi réduire les risques d'erreur. L'entraînement pour la photographie scientifique ou expérimentale - dans le cadre des expériences de physique solaire ou de détection des ressources terrestres à partir de Skylab, par exemple - se fait de manière formelle, dans des conditions de mission simulée. Sur les photographies dites générales, il est laissé plus d'initiative aux astronautes. Sur le plan pratique, un équipage reçoit ses appareils de prises de vues et équipements annexes au moins six mois avant la date prévue pour la mission, afin qu'il puisse se familiariser avec leur maniement. Ainsi, pour pouvoir pratiquer la photographie d'un véhicule à l'autre lors des missions Gemini et Apollo, les astronautes se sont préparés en volant à bord de chasseurs T38 qui reliaient les divers centres de la NASA aux Etats-Unis. Des T38 ont aussi été utilisés pour l'entraînement aux missions de détection des ressources terrestres. Par exemple, en préparation de la mission Apollo-Soyouz en 1975, les équipages se sont entraînés à reconnaître des zones d'en haut et à les photographier. De même, les astronautes qui devaient aller sur la Lune se sont habitués à procéder à des recherches géologiques avec un Hasselblad en bandoulière. Chaque fois que cela était possible, les photos ont été analysées et les problèmes discutés avec les experts photographes de la NASA. Bien que les astronautes aient un emploi du temps très chargé et voient leurs nerfs mis à rude épreuve, il s'est avéré néfaste de vouloir réduire la durée de leur entraînement aux prises de vues. Même eux peuvent commettre des erreurs et, lorsque cela se produit, les conséquences sont souvent énormes. Par exemple, l'équipage d'Apollo 15 a perdu une grande longueur de film sur la Lune à cause d'un manque de familiarisation avec la caméra Maurer; celui d'Apollo 8 aurait dû prendre des clichés noir et blanc de la Lune à travers divers filtres pour pouvoir procéder à des analyses photométriques. Au lieu de cela, un chargeur avec un film couleur avait été laissé par mégarde dans l'appareil. Lors de cette même mission, les astronautes ont confondu des films noir et blanc ultra-sensibles avec d'autres à faible degré de sensibilité, si bien que les vitesses d'ouverture étaient incorrectes. Heureusement, les laboratoires de la NASA ont pu rattraper ces erreurs lors du développement. Dans certains cas, des astronautes ont fait des suggestions qui ont contribué à améliorer les résultats de missions photographiques. Ainsi le vétéran des missions Gemini et Apollo, John Young, a-t-il persuadé ses supérieurs de l'autoriser à emporter plus de films que cela n'était prévu. Son expérience lui avait appris qu'il est toujours utile d'avoir des réserves. En revanche, bien des équipages ont regretté de devoir limiter leurs prises de vues sans but particulier, car ce sont souvent celles-là, faites pendant un court instant d'inactivité, qui ont donné les résultats les plus spectaculaires et les effets les plus saisissants. Initialement, les travaux de photographie spatiale ont été définis de façon générale; au cas où des problèmes survenaient dans le déroulement d'une mission, c'étaient les premiers à être annulés. Cependant, ils ont pris peu à peu de l'importance et, à l'époque des vols Apollo, ils ont été inclus dans le plan de vol. Les instructions de l'équipage d'Apollo étaient abrégées mais détaillées, afin de minimiser les erreurs d'opération. Par exemple, CM4/EL/80/CEX (f/8, 1/250e, focus) 5FR signifiait que la scène devait être photographiée à partir du hublot de rendez-vous, à tribord du module de commande, en utilisant l'appareil Hasselblad EL équipé d'un objectif de 80 mm, chargé avec un film Ektachrome, avec une ouverture de f/8, et au 1/250e, le réglage de la distance devant se faire manuellement. Indication supplémentaire: cinq clichés devaient être pris. La tâche la plus importante pour l'astronaute photographe est d'obtenir une exposition correcte, car le Hasselblad n'a pas de cellule posemètre incorporée. Cependant, compte tenu des conditions d'éclairage particulières dans l'espace, un dispositif de ce type ne serait de toute façon pas très utile: un engin spatial métallisé et violemment éclairé sur un fond noir est peut-être l'un des objets les plus difficiles à photographier correctement. Malgré les difficultés, les astronautes ont obtenu un taux de réussite très élevé en ayant recours à des tableaux d'exposition mis au point à partir de l'expérience des vols précédents. Lors des premières missions, il était normalement conseillé d'utiliser une vitesse d'obturation et une ouverture fixes (1/25 et f/11, avec un film 64 ASA). Tout changement dans la vitesse d'obturation entraînait des différences de luminosité du sujet photographié. De ce fait, les experts pouvaient analyser les images et calculer des niveaux de luminosité pour tous les types de sujets et d'illumination. A partir de ces renseignements, les spécialistes établirent des tableaux de vitesse d'obturation pour guider les astronautes lors des futures missions. Chaque chargeur de film était accompagné d'une notice explicative pour leur permettre de faire des photos correctes sans avoir de posemètre. Dans le cas de la photographie de sujets spécifiques clairement délimités, des pose-mètres spéciaux, les "spot-mètres", ont été utilisés, ils mesurent la luminosité sur une petite partie seulement du champ visuel, A l'encontre des systèmes normaux, ils ne sont pas affectés par les conditions particulières régnant dans l'espace, comme l'obscurité profonde, les ombres lunaires, le rayonnement solaire ou la lumière diffuse provenant de l'atmosphère terrestre. Ils sont particulièrement utiles pour la photographie d'un véhicule à l'autre, Comme les astronautes utilisaient des Hasselblad dépourvus de leur système de visée, ils ne pouvaient pas cadrer leurs sujets à travers l'oculaire. Lorsqu'ils travaillaient sur la Lune, l'appareil était attaché sur leur poitrine. Pour prendre une photo, l'opérateur n'avait qu'à le pointer dans la bonne direction; les Hasselblad étant équipés d'un objectif à grand angle, le résultat était pratiquement assuré. Un viseur pouvait être adapté à l'appareil si les circonstances l'exigeaient, pour les prises de vues au téléobjectif, par exemple. LES APPAREILS PHOTOS ET CAMERAS HASSELBLAD 500
L'Hasselblad 500 était désigné
pour résister à de nombreuses contraintes: D'abord expérimenté avec un aspect couleur argent, l'Hasselblad est finalement utilisé pour les missions du programme Gemini recouvert d'une peinture noire, couleur permettant d'éviter les réflexions du soleil. Pour les missions lunaires, il redevient couleur argent permettant de mieux réfléchir les rayons colorifiques du soleil en minimisant les variantes de températures dans l'appareil CAMERA MAURER 16 MM 35-mm LUNAR SURFACE CLOSE-UP STEREOSCOPIC CAMERA L' appareil 35 mm stéreoscopique pour les plans rapprochés du sol lunaire est transportée dans le MESA du LM. Elle permet une résolution de 1,2 mm2 avec flash et distance fixe. Les photos sont prises en tenant la caméra sur une cane contre l' objet à photographier. L' appareil est alimenté par 4 batteries nickel cadnium pour le mécanisme d' avancé du film et le flash. CAMERA TV LES MISSIONS 12 Hasselblad 500EL EDC (Electric Data Camera) ont été amené sur la lune par les 12 astronautes qui y ont marché entre 1969 et 1972. Cet appareil de couleur argent pour minimiser les variations de températures, la version motorisée du 500 EL des précédentes missions est spécialement équipé d' un objectif 70 mm (lentille Biogon Zeis) avec filtre polariseur. Une plaque de verre avec des croix de repérages placé juste devant le film permettant ces prises de vues particulière des missions Apollo. La mission terminée, les appareils photos étaient laissé dans le LM, seul les magasins de film étaient ramenés. Il n'y a pas beaucoup de photos 70 mm prises à l'intérieur de la petite cabine du CM. Les équipages d'Apollo 7 et 9 ont réalisé un certain nombres de clichés à l'intérieur. L'équipage d'Apollo 17 a aussi pris de très belles photos dont la terre à leur retour avec des images en 35 mm. Mattingly sur Apollo 16 a pris au moins une photo dans le CM. La scène du rasage dans Apollo 12 n'a été prise que par la caméra Maurer 16 mm. Pour le reste, il ne reste que les images TV et 16 mm. Avec Apollo 11, les premiers sur la lune sont vu par le monde entier à travers une caméra TV noir et blanc
dont la qualité laissera à désirer (caméra 325 lignes 10 images par
secondes, 3 kg, 6,5 W construite par Westinghouse). Lorsque Armstrong descend l'
échelle du LM, il est filmé par la caméra Maurer 16 mm qu'Aldrin a installé près de
son hublot. On aperçoit Armstrong sur la gauche sur le porche. L'astronaute tire un anneau en forme de D et déploie du MESA
(quadrant du LM où ont logé les instruments qui seront mis sur la lune) cette caméra TV
destinée à immortaliser ses premiers pas. Juste après, il prend une
série de photo du site et ramasse les premiers échantillons qu'il hisse à
bord du LM. La Apollo Lunar Televsion Camera tout simplement, qui sera également à bord d'Apollo 13 et 14 en secours. Il faut savoir que le défi que JFK en 1961
était d' aller sur la lune et d' en revenir sain et sauf avant la fin de la décennie. Le développement d' un système complexe de liaison télévisé est
apparu secondaire face au défi d' un tel pari. Apollo 11 est l' aboutissement
d' années d' effort, d' essais, de succès de millions de techniciens, ouvriers
et ingénieurs. Apollo était un programme intègre et non "un coup".
La NASA pensait qu' Apollo irait plus loin dans l' exploration. Le fait aussi de
les images de ce premier alunissage ne soient pas de très bonne qualité contribue au fait de l' aspect "historique" de ce vol. Une caméra de
TV couleur n'aurait pas contribué à la probabilité de succès de la
mission, et donc elle a été omis sur Apollo 11. Apollo 11 embarquait trois Hasselblad 500 EL 70 mm.
Deux étaient équipés d' un objectif Zeiss Planar f-2.8/80 mm et le dernier un objectif Zeiss Sonnar f-5.6/250. Un des deux
appareils équipé du téléobjectif 250 mm
resta dans le module de commande avec deux magasins de pellicules tandis que l'
autre restait dans le LM. Le troisième était un Hasselblad EL data
Camera 70 mm avec objectif de 60 mm (lentille Biogon) était fixé sur le torse du
commandant (Armstrong). Image TV d'Armstrong prise du MESA
Avec Apollo 12, trois appareils photos prennent
place dans le vaisseau, un dans le CM (Hasselblad EL) et deux dans le LM (Hasselblad 60 mm) pour photographier les
deux EVA sur la lune (monté sur le torse de chaque astronaute). Chaque appareil a été modifié par rapport aux missions
précédentes. L' appareil du CM d' Apollo 10 est réutilisé et logée dans le LM et celle du CM
Apollo 11 dans le CM d' Apollo 12. La caméra TV couleur pèse 6 kg et est équipée d' un objectif grand angle. Construite par Westinghouse Electric Corp Aerospace Division de Baltimore, elle filme en 525 lignes 30 images par secondes en utilisant un disque couleur rotatif au lieu des trois tubes Vidicom comme les caméras "terrestre". Le signal arrive sur l' antenne parapluie bande S puis est convertit en couleur au MCC. L' image transmisse est en fait une "combinaison" d' images après la rotation du filtre de couleur. L' image rouge est enlevée de cet ensemble, les images bleus et vertes de cet ensemble sont combinés avec l' image rouge du prochain ensemble, et ainsi de suite. Cela veut dire que chaque composant de l' image couleur peut être utilisé trois fois, et le taux d' images décodé peut aller jusqu'à 30 images par seconde. L'impression visuelle de ces images est une traînée de couleur qui suit les mouvements rapides. Si vous arrêtez une image d' Apollo en couleur pendant ce mouvement rapide de la caméra ou d' un sujet, on peut voir une sorte d'effet d' arc-en-ciel où chaque composant de couleur pris à une place légèrement différente. L'objet a bougé le temps que le disque de couleur se mette à sa nouvelle place. La Westinghouse Lunar Color Camera qui sera utilisé pour Apollo 12 et 14 Les modifications comprennent une couche de peinture
blanche en remplacement du métal calorifugé sur les engrenages du système de
roue couleur et l' utilisation d' une huile spéciale. La camera NB pèse 4 kg et
filme en 310 lignes 10 images par secondes. Elle est équipé de deux objectifs
(grand angle et téléobjectif) et de lentilles permettant de filmer avec le
soleil de face. La caméra d'Apollo 12 juste après son retour sur terre. Mise de coté pour être examinée, elle a été jeté par la suite après la fin du programme. Pour Apollo 13, l' équipage embarque deux Hasselblad EL 70 mm, deux Hasselblad
EL data, deux Maurer
16 mm, un appareil stéréo pour les gros plan de surface et le Hycon LTC Lunar
Topographic Camera. Le LTC qui volera aussi sur Apollo 14 et 15 est logé sous
la couchette du commandant. Pour l' utiliser, il est montée sur le hublot de
l' écoutille. D' une masse de 30 kg, il est dérivé des caméras utilisées pour
la reconnaissance aérienne et sert pour réaliser des photos des futurs sites
d' alunissage. Avec Apollo 14, c 'est le même équipement qui est embarqué avec deux caméras TV couleur (pour la première fois) et une NB de secours (type Apollo 11) pour les activités à bord du CM, la descente sur la lune, les premiers pas et les EVA. Cette caméra TV peut être installé à quelques distances du LM afin de voir la zone de travail autour du module et voir les astronautes travailler (câble de 100 m). La caméra NB est du même type que celle utilisé pour Apollo 11. Les images sont un peu meilleures. En tirant le câble d'alimentation, un des astronautes fera tomber la caméra à la fin de la seconde sortie. Trois caméras Maurer sont aussi du voyage, un dans le CM (objectifs de 5, 10, 18 et 75 mm) et deux dans le LM (objectifs de 10 et 5 mm). Elles permettent de filmer certaines activités sur la lune (sortie de Mitchell et installation du drapeau). Pour les photos, Apollo 14 embarque un Hasselblad EL dans le CM et trois autres équipées d' objectif 60 mm (LM) et 80 mm (CM) comme sur les autre missions. A cela s' ajoute trois Maurer une dans le CM (objectifs de 5 mm, 10 mm, 18 mm et 75 mm) et deux dans le LM (objectifs de 10 mm), un appareil stéréo 35 mm et une Hycon Lunar Topographic Camera LTC dans le CM, un appareil électrique dérivé des KA-7A de reconnaissance aérienne pour photographier les futurs sites d' alunissage. Sur Apollo 15, les astronautes utilisent deux caméras TV couleur, une construite par Westinghouse dans le CM et l' autre par RCA sur la lune. Cette dernière peut être monté sur le MESA du LM, sur un trépied et sur le Rover. C' est la première caméra CCD (400 000 de pixels) à être utilisé en milieu extrême. Pesant 4,5 kg, elle est plus petite (101 mm de haut, 165 mm de large et 418 mm de long), plus légère et plus sensible à de faibles éclairements, que n'importe quelle autre caméra à tube, noir et blanc, utilisée lors des vols précédents. Elle est si sensible qu'elle atteindra son maximum de rendement à 10 nits seulement. Elle est immunisée contre la lumière solaire, même pointée vers le Soleil, ce qui est un exploit à l'époque. C'est elle qui donnera les plus belles images d'Apollo, même si l'intérêt du public ira en décroissant. Elle est constituée de deux composants majeurs, la Color Televsion Camera (CTV) et le Television Control Unit (TCU) connecté directement au système de relais Lunar Communications Relay Unit (LCRU) sur le Lunar Rover. La transmission passe alors par l'antenne parapluie grand gain High Gain Antenna (HGA). Le système est monté dans le quadrant 4 du MESA pour filmer les premiers pas des astronautes. Sur le Rover, elle peut être contrôlé par les astronautes ou le sol. Monté sur le GCTA, le Ground Controled TV Assembly, elle se meut sur 340° en horizontal, 85° vers le haut et 45 vers le bas. L' objectif permet de passer d' une focale de 12,5 mm à 75 (ouverture de f2,2 à f22). Durant les activités au sol, le mécanisme GCTA tombe en panne à cause de la chaleur. Lorsque la caméra est complètement en bas ou en haut, les astronautes sont obligés de remettre la caméra à l'horizontale. La transmission se fait au standard NTSC ( 60 hertz et 525 lignes). Le système utilise la technique par laquelle une série de filtres , correspondants aux 3 couleurs fondamentales ( rouge, vert et bleu ) fixés sur une roue qui tourne, passant successivement en regard de l'objectif. Un équipement de restitution sur Terre conbine les images monochromes ainsi transmises, pour en faire des images couleurs compatibles avec les réseaux commerciaux.
La caméra couleur dans le CM est fabriquée par Westinghouse. Elle peut être soit attaché sur un support ou tenu à la main. L' image produite est en 525 lignes 30 images par seconde en 4/3. Un moniteur NB de 5 cm permet de contrôler les images, il peut être fixer n' importe où dans le module grâce à des attaches Velcro. Pour les photos les astronautes embarquent un Hasselblad 70 mm (objectif 80 mm f2,8 et 250 mm), une caméra Maurer 16 mm (objectif 10, 18 et 75 mm) et un Nikon F reflex 35 mm (objectif 55 mm f1,2) dans le CM. Dans le LM, deux Hasselblad 70 mm (objectif 60 mm et 500 mm) et une caméra Maurel 16 mm. Un Hasselblad (objectif de 60 mm) et la Maurer sont logés dans le MESA du LM. Les deux autres Hasselblad sont fixés sur la poitrine des astronautes (objectifs de 500 et 60 mm), un appareil est sur la hublot droit du LM pour filmer la descente et les RV (objectif de 105 mm) et la Maurer logée dans le MESA peut être installé dans le Rover pour filmer les EVA. Des ennuis avec la caméra Maurer n'ont pas permit d'exposer tous les magasins de films prévus. Apollo 16 et 17 reprennent les mêmes caméras TV et appareils photos que la missions précédente. Un pare-soleil est monté sur la caméra couleur sur le Rover. La remonté du LM est filmé par la caméra du Rover avec plus d' assurance que pour Apollo 15. Une panne de liaison ne permet pas de voir les astronautes descendre du LM comme cela se faisait avant. Young est le premier astronaute à descendre du Lm sans être vu par le monde. Avec Apollo 17, dernière mission, il n' y a pas de caméras monté sur le LM pour filmer la descente des astronautes, le couverture vidéo démarrera une heure après l' alunissage quand la caméra sera installée sur le Rover. Le site d' arrivée de cette mission est le plus "oriental" de toutes les missions et le seul qui ait permis aux astronautes de photographier la terre depuis le sol. Notre belle planète est à 20° au dessus de l' horizon lunaire. La remonté du LM est suivit dans sa totalité par le sol grace à la caméra du Rover.
Stan Lebar de Westinghouse avec 2 caméras TV utilisées sur Apollo, la Field Sequential Color Camera à gauche et le Monochrome Lunar Surface Camera à droite. La caméra couleur est utilisée sur tous les vols dès Apollo 10, tandis que la caméras NB est utilisée sur Apollo 11, capturant les premiers pas d'Armstrong. Elle sera remplacée par une version améliorée de la caméra couleur lors des vols ultérieur. Apollo 9 utilisait une caméra TV uniquement dans le LM. Après Apollo 12, la caméra NB est placé en secours dans le MESA du LM sur Apollo 13 à 16. La caméra couleur a prouvé au fil des vols qu'une en noir et blanc de secours n'était pas nécessaire PHOTOGRAPHIER DEPUIS L' ORBITE LUNAIRE Pour l'interprétation photographique détaillée des caractéristiques terrestres et pour les travaux de cartographie, on a eu recours à un appareil grand format avec un objectif à grande distance focale. Jusqu'en 1970, toutes les photos qui ont servi à l'établissement des cartes de la Lune avaient été prises avec des Hasselblad de 70 mm. Ce sont des appareils d'excellente qualité, mais, pour la cartographie, la règle veut qu'un gros appareil donne des résultats supérieurs à un petit. C'est pourquoi, lors des missions Apollo 13 et 14, on fit appel à un appareil Hycon utilisé normalement pour les missions de reconnaissance aérienne. Chargé avec un film de 13 cm de large, il avait un objectif de 45 cm et une ouverture de f/4. Le but était d'obtenir des images de grand format et à haute résolution de la surface lunaire, à partir desquelles il serait possible d'établir des cartes précises. Pour ce faire, une baie spéciale fut construite dans le module de service d'Apollo (on la contrôlait à partir du module de commande). Pendant le lancement, cette baie restait fermée, son couvercle étant ensuite éjecté pour permettre de photographier la surface lunaire. Cette baie abritait trois appareils de photo et un télémètre laser. Le plus gros de ces appareils était un modèle Itek panoramique; il avait un objectif de 61 cm et une ouverture de f/3,5, balayant un angle de 1200. Son chargeur ne contenait pas moins de 2000 m de film noir et blanc à très haute résolution, de 13 cm de large. Après le retour sur Terre, le film fut développé à Houston en bande continue. Chaque négatif exposé mesurait 1,2 m de long. La photographie spatiale présente des difficultés provenant de son caractère particulier ainsi que de circonstances inhabituelles, jamais rencontrées auparavant. Elle semble être le dernier sujet auquel aient pensé les ingénieurs qui ont conçu les vaisseaux spatiaux. Par exemple, les hublots se salissent très rapidement avec les gaz d'échappement ou la condensation intérieure; les déchets évacués de l'aéronef tendent à le suivre et à s'interposer entre celui-ci et le Soleil, obscurcissant partiellement le champ de vision du photographe. Sur la Lune, la poussière a constitué une des menaces permanentes pour les équipements photographiques. L'absence d'atmosphère a aggravé cette situation, car cette poussière avait tendance à coller aux objets en raison de l'attraction intermoléculaire. Il en est résulté que les photos semblent souvent manquer de netteté. Néanmoins, malgré ces problèmes, la photographie spatiale a produit quelques-unes des images les plus extraordinaires de notre époque. BILAN Au total 18663 images furent pris manuellement par les astronautes Apollo et 15000 par les caméras automatiques en orbite lunaire, soit 33663 photos. Apollo 7 a pris 9 magasins 70 mm soit 508
Images. Les films pris par les astronautes ont été traités avec le maximum de soins par la division de technologie photographique (Photographic Technology Division, PTD) du centre spatial de Houston, pour que ces films ne risquent pas d'être détruits pendant le développement ou le tirage. Mais la division PTD, qui possède l'un des laboratoires photographiques les plus modernes du monde, a mené cette tâche à bien sans difficulté. Un master est d'abord réalisé à partir de l'original qui est ensuite stocké en chambre froide. Ce master, première génération permettra de de réaliser d' autres copies selon les besoins. Les originaux n' ont jamais quitté la NASA.
Il est aussi important de dire que beaucoup de photos sur la lune ont été raté et ce ne sont les plus belles que la NASA présente sur ses sites et au public, rien de plus normal.
Apollo 12 embarque 4 appareils multispectraux
sur le CM
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