PHOTOGRAPHIER LE SPATIAL
Le Département Optique-Vidéo du CSG a en charge la gestion technique, la maintenance et la mise en œuvre d'une mission optique au profit des opérations, des relations publiques ou des différents besoins techniques (prises de vues, film et photo, traitement) et vidéo au profit des opérations et de la Sauvegarde ainsi que des relations publique pour la distribution et la production d'images. Il est basé dans le bâtiment Saturne au centre technique. Il fonctionne avec 34 personnes du groupement IEC-Sarvis (titulaire du contrat industriel) et trois agent du CNES. On dénombre 5 photographes, 3 caméraman monteurs, 4 infografistes. Alain Pelier responsable technique
de l'activité optique et vidéo du CNES-CSG.(photo Didier Capdevila) Diverses prestations sont assurées systématiquement au cours d’une campagne Les prises de vues techniques des satellites,
et suivi vidéo des opérations dans les EPCU pour Arianespace et la sauvegarde
sol DES IMAGES Les photos d'inspection (ou technique) représentent 75% de l'activité photo pour Arianespace et EADS-Astrium, soit 100 clichés par jour (19 899 photos prises en 2006). Les photos de suivi de campagnes permettent de suivre toutes les étapes d'assemblage du lanceur de son arrivée à Kourou au montage sur la table. Même chose pour les satellites depuis leur arrivée àç Reauchanbeau jusqu'à la fermeture de la coiffe. Les photos sont diffusées en temps réel par mail en basse définition pour les besoins du CNES, Arianespace et l'ESA (outils d'informations comme les sites web). Une compilation est faite sur CD en haute résolution à J+3 pour les donneurs d'ordre. Le CD regroupe les photos, quelques vidéos et des images de synthèse du vol. Les photos concernant les événements de la base et les chantiers sont réalisées sur demande pour des reportages pour les sites web, la presse et les revues internes. Les photos du lancement sont livrées à H+14 heures après validation du CNES et d'Arianespace sous forme numérique et papier. L'archivage des négatifs et des films de toutes les campagnes est assuré. Depuis 2001, le parc de matériel argentique est progressivement remplacé par du numérique (photo et vidéo) sauf sur la ZL où on reste en argentique. ET DES VIDEOS L’activité principale de l’équipe
vidéo consiste à filmer chaque étape de la campagne de l’arrivée
du lanceur et du satellite au décollage d’Ariane, en passant par les
étapes de préparation, d’assemblage, de transfert, etc. Toutes les
opérations sont systématiquement filmées par des caméramans
dépêchés sur place ou par le biais de caméras sur sites (Zone de
lancement, Iles, Site Toucan …). Actualité oblige, ces images seront complétées par celles du décollage issues des caméras sur site. Ces dernières sont notamment présentées à J0+14 heures à la CRAL (Commission Révision Aptitude Lanceur) pour analyse du décollage (ouverture nominale des bras cryogéniques, allumage des boosters, etc). Les opérationnels visionnent également un film dans le cadre du débriefing du J+1. Enfin, à J+3 le « Film Campagne » retraçant les opérations, en amont et en aval du lancement (images de la vidéotransmission comprises), est livré au Cnes, à Arianespace et à l’Esa pour être présentés à des publics divers (présentation à la « Messe » du lundi matin, diffusion sur le Quotidien Vidéographique du Cnes, transmission aux télévisions locales, nationales et internationales etc.). Cette vidéo d’une durée moyenne d’une heure aura nécessité de 20 à 30 cassettes de 20 minutes chacune, une équipe d’une demi-douzaine de cameramen et 1 ou 2 monteurs. Sans oublier l’utilisation d’un matériel professionnel régulièrement renouvelé tel que des caméras Béta Numérique et Béta SP, un banc de copie, une régie de montage vidéoclassique complétée d’une nouvelle station virtuelle informatisée. Mais la mission de l’équipe ne se limite pas aux campagnes de lancements Ariane puisque des demandes de films « institutionnels » viennent également rythmer l’activité. A titre d’exemple, la Communication interne et externe, la Sauvegarde, le service Transports et des entreprises de la base ont, d’ores et déjà, sollicité leurs services. De la simple copie de cassette ou la gravure d’un DVD, de la commande d’une prise de vue en hélicoptère en passant par la réalisation complète d’un film (conseil sur le scénario compris), l’équipe s’attache à apporter son expertise technique et artistique au service de l’image. A tout cela s'ajoute la vidéosurveillance avec la gestion des images des circuits de caméras de surveillance internes des bâtiments opérationnels. Cela permet de suivre toutes les opérations satellites et lanceur à tout moment de la campagne. A Jupiter au centre technique, le CDPI, Centre de Diffusion et de Production des Images assure la diffusion, le montage, la duplication et l'enregistrement de la vidéo et du son. Il centralise les moyens de création d'images de synthèse et montages vidéo. Toutes les images du CSG passent par le CDPI. Dans une cabine équipée, dominant la salle Jupiter, le CAI Centre d'Animation et d'Information gère l'animation vidéo, lumière et son de la salle Jupiter. Pour le public présent dans la salle et les techniciens dans le CDC, les images sont projetées sur le MIO, le Mur d'Images Opérationnel. Il est constitué de 12 projecteurs DLP avec une résolution de 1024 x 768 pixels par cube formant un écran de 7 m sur 4.
LE PARC OPTIQUE Pour chaque décollage, les caméras disposés
tout autour de la ZL sont mis à contribution dans les shelters, dans et sur la table
de tir et sur les carneaux. Toutes les cameras rapides ou ultra-rapide sont
télécommandés via un pupitre optique au CDL3 par un automate préréglé. Le
responsable Optique Rapide ROR doit avoir au moment du tir un état précis de
tout le système optique du CSG. Le CSG est équipé de caméra 35 mm (23 caméras, de 25 à 1200 im/sec), 16 mm (2 caméras, de 10 à 500 im/sec ; 2 caméras de 300 à 3000 im/sec) et ultra rapide (6 caméras, 512x512 pixels, 10 à 1000 im/sec). 3 shelters construits en dur et climatisés entourent le lanceur en ZL, à l'est, à l'ouest et au sud à 300 m du pad. Chaque abri abrite 2 caméras argentiques grandes vitesses (200 i-s) 35 mm et une caméra argentique ultra-rapide (1200 i-s) 35 mm et 2 appareils photos numériques et 2 canons à lumières pour éclairer la partie haute du lanceur. Les shelters en ZL 3 (photos DR et CNES, ESA, service optique CSG)
POE SPELTRA/SAV, shelter est, caméra 35 mm, 200 i-s
Déluge EAP 1, shelter ouest, caméra 35 mm, 200 i-s et Shelter ouest, caméra 16 mm, 100 i-s
Altitude 0-100 m, shelter ouest, caméra 35 mm, 200 i-s
Altitude 0-100 m, shelter sud, caméra 35 mm, 200 i-s Sur le chemin de ronde, face au lanceur, donc au nord, 6 appareils photos, 3 numériques, 3 argentiques se déclenchent par le bruit du lanceur au décollage. La photo officielle est généralement prise par ces caméras. Photo CNES, ESA, service optique CSG A la demande lors des lancements de jour, le CNES-CSG peut monter une caméra sur le haut du château d'eau. Photo CNES, ESA, service optique CSG Dans la table de lancement tournent 6 caméras, 3 argentiques 16 mm et 3 numériques rapides à 250 i-s. Elles sont installées dans des caissons étanches anti-déflagration et montés pendant les opérations dans le BAF. Des caméras sont dissimulées dans le mat de la table pour visualiser la déconnexion des ombilicaux. Une caméra de chaque coté à la base du mat ombilical pour filmer la déconnexion des bras cryogénique et la retombée des ombilicaux contre les matelas du mat. Une autre au centre filme la déconnexion des liaisons sol-bord du lanceur.
LBS LO2, table caméra 16 mm, 500 i-s Rétraction bras cryo, caméra numérique rapide 200 i-s
Plaque à clapets LH2 LO2, mat, caméra numérique rapide, 250 i-s Chaque carneau abrite une caméra argentique 35 mm (1200 i-s) et 2 caméras vidéo. Les caméras des carneaux ZL3 (photos Didier Capdevila)
EAP 2 AXE 2, carneau Nord, caméra 35 mm, 1200 i-s
ZL 3, caméra vidéo 25 i-s Deux caméras sont montées sur le système de déluge devant le lanceur pour filmer l'allumage du Vulcain. Photo Didier Capdevila
Allumage Vulcain, caméra vidéo 25 i-s
CDL 3, caméra vidéo 25 i-s La poursuite du lanceur est assuré en images par 2 outils, dès le décollage jusqu'à la perte de vue optique du CSG, généralement jusqu'à H+ 6 mn en condition météo favorable. Un ciné télescope sur l'Ile Royale. Depuis 1968, le CNES a réalisé plusieurs aménagements sur l’île Royale (archipel des Iles du Salut, ancienne Iles du Diable situées à 15 km de Kourou (21 km des ELA) et à 47 m au dessus du niveau de la mer), notamment l’installation en 1968, d’un ciné théodolithe, système optique de poursuite et d’observation des lanceurs, remplacé depuis 1995 par le ciné télescope. Photos CNES, ESA, service optique CSG Le ciné télescope K400 de l’Ile Royale est le moyen le plus puissant dont dispose le CNES pour visualiser et filmer tous les évènements lanceur pouvant survenir pendant la phase de vol jusqu’à la perte de vue optique comme le largage des propulseurs d’appoint, la séparation des étages et toute éventuelle anomalie. Pour les lancements Ariane 5, l’évènement le plus souvent visible est la séparation coiffe (110 km) et parfois la séparation de l’Etage Principal Cryotechnique (EPC) et l’allumage de l’Etage à Propergols Stockables (EPS), de même que l’allumage de l’Etage à ergols cryotechniques pour Ariane 5 ECA. Il est équipé d'une caméra vidéo, 2 caméras argentiques et 2 caméras thermique et IR (plage IR 8/12 microns), mode de suivi par désignation d'objectif ou par écartométrie IR. Sur les sites Toucan et Montabo se trouve 2 tourelles optiques Multi-Sensor supportent chacune, à la façon d'une tourelle de char pivotante, une caméra vidéo, une argentique et une thermique.
Montabo, poursuite manuelle lanceur, caméra 16 mm 90 i-s LES LABORATOIRES Traitement des films 16mm et 35 mm (couleur et N&B), traitement de films, tireuses automatiques, tirages grand format, régie vidéo de post-production (montage, effets numériques, banc de copie en différents standards, banc de traitement d'images numériques), station de création d'images de synthèse, traitement informatique pour l'analyse des images des films techniques, etc. Photo Didier Capdevila Quelques chiffres : Le développement argentique des clichés et des films nécessite un laboratoire photo qui comme tout laboratoire de ce type génère de la pollution, (piles, bains de traitement usagés, risque d’émanation de produits chimiques et d’épandage ou de projection). Une station de traitement des effluents chimiques permet la récupération des sels d’argent et la neutralisation du pH et autres paramètres avant rejet dans la station d’épuration du Centre Technique.
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Article réalisé d'après les données du CNES