LA STATION I.S.S

 

2022

Janvier, manoeuvre avec les bras robot de la station, SSRMS, DEXTRE et Japonais JEMRMS enlève le packtage de l'expérience STP-H8 du cargo CRS 24 et le place sur la palette du module Japonais Kibo. Même chose pour la charge ASIM placée du coté droit au nadir du module Européen Columbus. Le 11 janvier, l'expérience externe STP-H7 est enlevé du cargo CRS 24 et placée sur le coté droit de Columbus.  

19 janvier, les Russes Anton Shkaplerov and Pyotr Dubrov sortent 7h11 mn dans l'espace pour configurer le module Prichal en prévision des amarrages de Soyouz et Progress. La première tâche du duo après avoir quitté le MRM-2, Poisk, est de mettre en place une grue Strela à commande manuelle. Cette grue télescopique, qui est montée à l'extérieur de Poisk, a été prolongée jusqu'au module de laboratoire polyvalent (MLM), Nauka permettant aux cosmonautes de transiter plus rapidement entre les deux modules. Shkaplerov et Dubrov ont ensuite retiré les couvertures thermiques de plusieurs mains courantes et points d'attache qui serviront par la suite. Les 2 hommes ont aussi installé plusieurs câbles pour le système de rendez-vous automatisé Kurs qui doivent être correctement acheminés entre Nauka et Prichal, une nouvelle série d'antennes de rendez-vous sur sur Prichal et déplacé une caméra de télévision qui servira les approches de vaisseau spatial s'approchant de Prichal pour l'amarrage. Une croix cible d'amarrage a également été installée sur Prichal pour permettre aux futurs véhicules en approche de s'aligner correctement avec le port d'amarrage nadir de Prichal via leurs caméras de télévision embarquées. Avant de rentrer dans la station, du ménage a été fait en "balançant" par dessus bord, une antenne et deux conteneurs vides de déchets et 3 antennes destinées au rendez-vous du module Nauka. Soyouz MS21 s'amarrera à Prichal le 18 mars, sur le port Nadir. L'EVA-51 russe fait partie d'une série d'environ 6 sorties dans l'espace en 2022 pour intégrer pleinement Nauka à l'ISS. D'autres EVA russes - à partir d'avril - verront la mise en service du bras robotique européen (ERA) de Nauka , qui comprendra l'installation d'un panneau de commande externe pour permettre aux cosmonautes de faire fonctionner manuellement le bras.

20 janvier, la commission interdépartementale russe approuve les équipages d'ISS pour 2022 à 2024. 12 cosmonautes voleront, dont 10 nouveaux, avec la cosmonaute femme Anna Kikina. Elle volera avec Sergei Prokopiev, Dmitry Petelin (ISS 68) à bord d'un Crew Dragon US selon les accords NASA-Roscosmos. Soyouz MS 21 volera en mars avec Oleg Artemiev, Denis Matveev et Sergey Korsakov, ISS 67. L'astronaute US Francisco Rubio prendra place sur Soyouz MS 22. Les lancements habités de 2023 comprendront des cosmonautes sélectionnés en 2018, Konstantin Borisov, Alexander Gorbunov, Alexander Grebyonkin, Alexei Zubritsky, Sergey Mikaev et Oleg Platonov.

Le Crew Dragon s'envolera le 15 avril prochain avec l'astronaute ESA Samantha Cristoforetti. Le Falcon utilisera un "core" éprouvé pour ce vol, le B 1067 dont ce sera le 4e vol. La mission a été baptisée  "Minerva" par l'ESA.

22 janvier, Dmitry Rogozine, Roscosmos a déclaré que les États-Unis n'avaient pas accordé de visa à Nikolai Chub (équipage de secours du Soyouz MS-22, équipage principal du Soyouz MS-23) pour une session d'entraînement au Johnson Space Center. La raison serait que Nikolai Chub se soit rendu en Crimee occupée par la Russie. Dans le système des sanctions américaines, les personnes qui se rendent en Crimee sans accord des autorités ukrainiennes violent la souveraineté ukrainienne et ne peuvent donc plus recevoir de visa US. Le problème est que tous les cosmonautes vont en Crimée pour s'entrainer à un éventuel amerrissage du Soyouz.

Space X annonce un retard pour le vol AX-2, prévu initialement fin 2022 à début 2023, conséquence du retrad du vol AX-1. AX-1, financé par Axiom et validé par la NASA en décembre dernier partira avec un astronaute Axiom et 3 astronautes "payants".

15 février, Progress MS-19 rejoint ISS. Il apporte 2523 kg, d'équipements aux astronautes, dont 430 kg de carburant pour les réhausse d'orbite.

19 février, Cygnus NG 17, baptisé "S.S. Piers Sellers", en hommage à l'astronaute qui a volé sur STS 112, 121 et 132, climatologue, décédé en 2016 à 61 ans s'envole vers ISS depuis le pad LP 0-A de Wallop Island propulsé par un Antares 230+. Le 21, il est capturé par le bras RMS de la station commandé par Raja Chari et attaché au port Nadir d'Unity. Il apporte 3720 kg d'équipements pour l'équipage, nourritures, expériences (étude sur le cancer, étude de tissus pour le vieillissement de la peau, test de stabilité de nouvelles batteries Lithium-ion en milieu extrême, équipement hydroponique pour la pousse de plantes, etc). Le cargo, équipé de moteurs réalisera, pour la première fois, une réhausse d'altitude de la Station spatiale, une toute nouvelle aptitude pour le vaisseau Cygnus. Cygnus retombera dans l'atmosphère fin avril-début mai avant l'arrivée du Dragon CRS 25.

Equipage du USCV 4: Watkins, Hines, Lindgren et Cristoforetti (ESA)

Equipage du Soyouz MS21: Artemiev, Korsakovt et Matveïev, départ le 22 mars

15 mars, Raja Chari et Matthias Maurer de l'ESA et sortent 6 heures et 54 minutes dans l'espace pour installer des engins thermiques et des composants électroniques sur la Station spatiale internationale.

   

Derrière Chari se trouvent 3 vaisseaux spatiaux attachés a ISS, de gauche à droite, Soyouz MS21, MS19 et le Cygnus

Soyouz MS21 décolle de Baikonour le 18 mars et rejoint la station ISS en 3 heures. L'équipage qui restera 6 mois dans l'espace comprend pour la première fois depuis 20 ans des cosmonautes de carrière exclusivement russes, le vétéran de l'espace Oleg Artemyev et les recrues de l'espace Denis Matveev et Sergueï Korsakov. Le lancement a eu lieu au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine, qui a rompu la majeure partie les liens de coopération de la Russie avec l'Occident. Bien que certains responsables russes, irrités par les sanctions imposées par d'autres participants à l'ISS, aient menacé d'abandonner leur ISS participation, pour l'instant le projet, qui implique la Russie, les États-Unis, la L'Agence spatiale européenne et l'espace japonais agence JAXA, continue inchangé.

L'équipage du Soyouz MS21, Sergey Korsakov, Oleg Artemyev et Denis Matveev

24 mars, l'astronaute ESA Andreas_Mogensen volera sur Crew 7 en 2024 avec le commandant Moghbeli.

25 mars, la NASA commande 12 missions supplémentaires pour ravitailler ISS avec des vaisseaux cargo jusqu'en 2026, contrat CRS2. 6 missions seront confiés à Northrop Grumman et 6 à Space X. En 2016, la NASA avait attribué à 3 sociétés US des contrats CRS-2 pour réapprovisionner la Station spatiale internationale afin que les membres d'équipage puissent continuer à mener des recherches scientifiques et des développements technologiques qui profitent aux habitants de la Terre et soutiennent les missions humaines vers la Lune et Mars. Le 16 octobre 2020, la NASA avait commandé 2 missions supplémentaires à Northrop Grumman et trois missions supplémentaires à SpaceX au-delà du minimum garanti. Avec cette action, un total de 32 missions ont été commandées par l'agence pour des missions de réapprovisionnement en fret dans le cadre des contrats CRS-2 avec 14 missions à Northrop Grumman, trois missions à Sierra Nevada Corporation (maintenant Sierra Space) et 15 missions à SpaceX.

30 mars, retour sur terre de l'équipage du Soyouz MS 19, expédition 66. L'astronaute Mark Vande Hei de la NASA, a ainsi passé 355 jours dans l'espace, battant le record passé sur une seule mission spatiale que tout autre astronaute américain de l'histoire (Scott Kelly avec 340 jours en mars 2016). Les cosmonautes Pyotr Dubrov et Anton Shkaplerov de Roscosmos ont eux passé" 355 et 175 jours dans l'espace.

La mission Axiom 1 AX-1 décolle du LC39A le 8 avril et rejoint la station ISS à bord de la cabine Dragon Crew Endeavour. A son bord 4 touristes privés, Michael López-Alegría, commandant, astronaute hispano-américain qui a déjà réalisé une mission à bord d'ISS pour le compte de la NASA, de l'Américain Larry Connor (pilote) un investisseur dans des entreprises non-lucratives qui travaillera notamment en collaboration avec les cliniques américaines Mayo et Cleveland, du Canadien Mark Pathy (spécialiste de mission), pour le compte du Montreal Children's Hospital, d'universités canadiennes et de la Royal Canadian Geographical Society et enfin du philanthrope israélien Eytan Stibbe (spécialiste de mission) pour la Ramon Foundation, en liaison avec l'agence spatiale de son pays. Eytan Stibbe est le deuxième astronaute israélien après Ilan Ramon, qui avait trouvé la mort lors du retour de la navette spatiale Columbia en 2003 et dont le nom a été donné à cette fondation.

       

La mission doit durer 10 jours, dont 8 à bord de la station. L'équipage devra conduire environ 25 expériences scientifiques, dont beaucoup à visée médicale, mais aussi des activités éducatives et commerciales en collaboration avec la Mayo Clinic, la Cleveland Clinic, l'Agence spatiale canadienne, l'Hôpital de Montréal pour enfants , la Fondation Ramon et l'Agence spatiale israélienne. La cabine doit s'amarrer au port Harmony, celui-là même qui devrait recevoir en 2024 un premier module développé par Axiom Space, actuellement en cours de construction. Lors de son retour dans l'Océan atlantique prévu le 18 avril, le vaisseau sera porteur de fret pour le compte de la Nasa, ce qui devrait diminuer de 1,69 million de dollars le coût de la mission pour Axiom Space, estimé au total à une dizaine de millions de dollars. De son côté Axiom facturerait pour cette mission chaque siège 55 millions de dollars. une seconde mission Axiom est déjà planifiés pour 2023.

   
 

L'équipage AX-1, le pilote Larry Connor, le MS Eytan Stibbe, le CDT Michael López-Alegría et le MS Mark Pathy

Actuellement se trouvent 14 humains sont dans l'espace,  : sur Ax-1 Lopez-Alegria, Connor, Stibbe, Pathy, dans l'ISS, Chari, Marshburn, Maurer, Barron, Artemiev, Matveev, Korsakov et dans la CSS, Zhai, Wang et Ye. 9 avril, la cabine rejoint ISS.

11 astronautes sont sur ISS

18 avril, sortie dans l'espace EVA 52 de 6h 37 mn pour  Oleg Artemiev et Denis Matveev depuis le module Poisk afin de préparer le module Nauka pour l'installation du bras robotique ERA. les cosmonautes ont installé et connecté un panneau de commande près du point de base du bras robotique, puis ont effectué des vérifications du système de contrôle, qui sera utilisé par les marcheurs dans l'espace pour déplacer le bras lors de futures opérations. Artemyev et Matveev ont également retiré les capots de protection des composants du bras du robot et installé des mains courantes sur le module Nauka, qui a été lancé avec le bras robotique européen en juillet dernier. Jusqu'à 7 sorties dans l'espace sont prévues pour leur expédition de 6 mois, y compris des travaux pour activer et vérifier le bras robotique européen. Le bras est une structure en forme de grue de 37 pieds de long (11,3 mètres) pour aider au mouvement des charges utiles externes et aider les astronautes lors des sorties dans l'espace. Cette EVA était la première des deux prévues ce mois-ci pour commencer à travailler avec le bras robotique européen. Une autre EVA d'Artemyev et Matveev est prévue le 28 avril.

Le 20 avril, le lanceur Falcon 9 USCV 4 est amené sur le pad 39A et les moteurs merlin du Core mis à feu. Le lancement avec la cabine Dragon USCV 4 vers ISS est repoussé au 26 avril, suite aux mauvaises conditions météo retardant le retour de la cabine Dragon Axiom 1. Le décollage a déjà été retardé au 21, puis 23. Au cours de ce vol, l'astronaute ESA Samantah Cristofferi réalisera une EVA le 19 mai avec 2 cosmonautes russes (EVA 54).

   

Le 25 avril, après plusieurs report du à une mauvaise météo sur la zone de récupération, l'équipage d'AX-1 retourne sur terre après 17 jours dans l'espace. La mission originelle devait durer 10 jours, dont 8 sur ISS. La mission a été prolongée d'un jour en raison d'un conflit de temps entre le désamarrage prévu de la mission Ax-1 et une sortie dans l'espace russe précédemment prévue. Ensuite, des vents violents persistants dans les 7zones de récupération de SpaceX près de la Floride ont maintenu l'équipage en l'air la semaine dernière et le week-end. Les responsables de la mission ont finalement été convaincus que les conditions seraient favorables pour un retour le 25.

Axiom a passé un contrat avec la NASA et SpaceX pour la mission d'équipage entièrement privée vers la station spatiale. La NASA a facturé à Axiom un tarif journalier pour l'accès au système de survie, au réseau de communication et à d'autres équipements de la station. La NASA en rembourse une partie à Axiom en échange du retour des congélateurs gouvernementaux et des spécimens d'expérience sur le vaisseau spatial Dragon. Le prix, non divulgué serait de l'odre de 55 millions $.

Axiom a payé SpaceX pour le trajet vers et depuis la station sur le vaisseau spatial Dragon, et le lancement à bord d'une fusée Falcon 9 depuis le Kennedy Space Center. L'arrangement est le premier du genre. Les visites précédentes d'astronautes privés, ou «touristes de l'espace», à la station spatiale ont eu lieu lors de missions dirigées par le gouvernement sur des vaisseaux spatiaux russes Soyouz. Avant le vol d'Axiom, 11 personnes s'étaient rendues à la station spatiale en tant que passagers payants pour des missions Soyouz, mais elles ont toutes volé avec un commandant cosmonaute gouvernemental. D'autres missions Axiom sont prévues vers la station dans les prochaines années, menant à la livraison du module commercial de la société au complexe en orbite. Ce module finira par se détacher de la Station spatiale internationale et deviendra la pièce maîtresse de l'avant-poste multi-éléments privé d'Axiom en orbite terrestre basse.

L'équipage USCV 4 décolle du LC39A le 28 avril et rejoint la station en 16 heures en s'amarrant au zenith d'Harmony. La mission Crew-4 est la septième mission de vol spatial habité de SpaceX, comprenant quatre vols opérationnels pour la NASA, deux missions d'astronautes privés entièrement commerciales et le premier vol d'essai de l'équipage Dragon en 2020. La NASA a annoncé en février avoir accordé trois vols d'équipage supplémentaires à SpaceX sur le vaisseau spatial Dragon, une prolongation de contrat d'une valeur de près de 900 millions de dollars couvrant les missions Crew-7, Crew-8 et Crew-9. L'équipage Crew 4, Lindgreen, Hines,  Cristoforetti et Watkins, remplacera l'équipage Crew 3 dont le retour est prévue le 4 mai. En plus de travailler avec des expériences et d'exploiter la station spatiale, les astronautes de Crew-4 prévoient d'effectuer au moins deux sorties dans l'espace aux États-Unis pour se préparer à l'arrivée de nouveaux panneaux solaires générateurs d'énergie. Cristoforetti peut également avoir la chance de sortir de la station lors d'une sortie dans l'espace dans une combinaison spatiale russe pour travailler sur le bras robotique européen.

   

28 avril, les russes Artemyev et Matveev sortent 7h52 dans l'espace pour activer le bras robot Européen ERA. Après l'avoir débarrasser de ses couvertures thermiques, le bras a fait son premier mouvement en se dépliant. Le bras robotique européen est le 3e intégré à la station, rejoignant les bras robotiques canadiens et japonais de la section américaine. À l'instar du bras canadien, le bras européen a la capacité de "se faufiler" à plusieurs endroits sur la station spatiale. Alors que la branche canadienne est positionnée sur le segment américain du complexe, la branche européenne a accès aux modules russes.
ERA est un peu différent des autres manipulateurs déjà présents sur la station. Il peut être entièrement préprogrammé à l'avance, ce qui est utile. Il peut être commandé à partir d'un panneau de commande externe, que les autres n'ont pas. Ainsi, même lorsque vous faites une sortie dans l'espace, vous pouvez contrôler ERA simplement en voyant et en actionnant ce panneau de contrôle. Mais il peut également être commandé de l'intérieur à l'aide d'un seul ordinateur portable, il n'a donc pas besoin de joysticks. L'ESA indique que le bras est capable de transporter une charge de plus de 8 tonnes, avec une précision d'un cinquième de pouce (5 millimètres).
Artemyev et Matveev ont également brièvement déployé un drapeau commémorant le jour de la victoire de la Russie célébrant la défaite de l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.

Avril, un astronaute des Emirat Arabes Unies volera dans le Crew Dragon pour une mission de 6 mois sur ISS en 2023. Il fera partie de l'équipage USCV 6. Axiom a acquis le siège sur Crew-6 dans le cadre d'un accord de 2021 qui place l'astronaute de la NASA Mark Vande Hei sur Soyouz MS-18. Axiom avait acheté le siège Soyouz à Roscosmos et l'avait échangé avec la NASA pour le futur vol Crew Dragon. Axiom a vendu ce siège aux EAU.

1er mai, l'ESA confirme que l'astronaute de l'ESA Samantha Cristoforetti ne fera pas d'EVA avec les Russes. En parallèle, les Russes devraient faire une EVA de plus que prévue initialement. Les 6 prochaines EVA russes devraient toutes être réalisées par Artemeiev et Matveev : le 19 mai, 20 juin, 15 et 17 juillet, 10 et 12 août.

6 mai, le bras robot Européen ERA fait ses premiers mouvements, en soulevant un de ses coudes. Le bras ERA est capable d'effectuer de nombreuses tâches de manière automatique ou semi-automatique, peut être dirigé de l'intérieur ou de l'extérieur de la Station, et il peut être contrôlé en temps réel ou préprogrammé. Le dernier robot spatial peut s'ancrer à la Station et se déplacer d'avant en arrière par lui-même, main dans la main entre des points de base fixes. Des sorties dans l'espace supplémentaires sont prévues pour continuer à équiper et à mettre en service le bras robotique européen avant le début des opérations réelles. Les premières tâches d'ERA en orbite sont de mettre en place le sas et d'installer un radiateur pour Nauka.

 

Le bras ERA ne peut pas s'attacher à la partie US de la station, son système de "main" étant incompatible avec le système occidental, bras SSRMS et Canadarm. ERA est attaché au module Nauka est ne peut se déplacer que sur celui-ci.

Mi mai, les scaphandres EMU, hérités de l'ère de la navette sur ISS ont été déclarées "interdites" pour les sorties dans l'espace opérationnelles normalement planifiées en attendant une analyse pour déterminer ce qui a conduit à l'excès d'eau dans le casque d'un astronaute lors d'une excursion en mars, annonce la NASA. Les scaphandres ne pourront être utilisés que pour les EVA en urgence. En juillet 2013, de l'eau s'était infiltré dans l'EMU de l'astronaute ESA Lucas Parmitano l'obligeant à retourner dans la station en urgence. Depuis plusieurs procédures pour un retour en urgence dans la station ont été mise au point et un cousin absorbant placé à l'arrière du casque de la tenue pour absorber l'excédent d'eau. Un tube en forme de paille a également été rajouté fournissant de l'air en secours. Lors de la sortie du 23 mars, de l'eau a été trouvé dans le casque de Matthias Maurer. il sera renvoyer sur terre par un cargo Dragon pour analyses. 4 EVA étaient planifiées cette années pour moderniser la station, en aout et en novembre.

18 mai, au sommet d'un lanceur Atlas 5, la cabine de Boeing CST 100 Starliner décolle du SLC41 et rejoint en une journée ISS. Elle apporte 230 kg d'équipement pour les astronautes. Durant son vol de 8 jours, elle sera chargé de 270 kg de fret avant son atterrissage. Cette mission, dite OFT 2 fait suite au vol OFT, rebaptisé OFT 1, en décembre 2019 qui n'avait pas permit à la cabine de s'amarrer à la station suite à plusieurs gros problèmes.

   

Mai, la cosmonaute russe Anna Kikina devrait voler sur un vaisseau Soyouz MS22 ou Dragon USCV 5, la décision n'est pas encore prise coté russe. La cosmonaute s'est entrainé sur le Dragon pendant 10 jours. La mission sera réalisé avec le Crew dragon Endurance.

Mai, Progress MS20 tentera un rendez-vous avec ISS en une seule orbite annonce Roskosmos, les essais sur les MS18-et 19 ayant été conclue. Lancement le 3 juin.

Progress MS20 est lancé le 1er juin et rejoint la station en une orbite.

Après la commande initiale de 6 vols (après la certification du vaisseau), puis l'achat de 3 missions supplémentaires en février 2022 (pour 776 M€), la NASA commandera 5 vols supplémentaires à Space X (soit jusqu'à Crew-14) dans le cadre du contrat CCtCap (Commercial Crew Transportation Capabilities). La NASA confortera ainsi sa capacité d'accès à ISS tous les  6 mois en attendant la certification du CST 100 Starliner de Boeing. Cela couvrira les besoins de la NASA jusqu'à 2030 annoncés par la Maison Blanche, alors que Roscomos envisage de quitter l'ISS en 2024. Le contrat CCtCap initial décerné à Boeing et SpaceX en 2014 devait fournir à chaque constructeur 6 missions opérationnelles. Boeing n'a pas encore effectué de missions opérationnelle, le Starliner étant  toujours en phase de test. SpaceX a lancé sa 4e mission, Crew-4, en avril. La NASA, prévoyant que SpaceX terminerait bientôt les six missions alors que Starliner était encore en développement, a attribué à SpaceX 3 missions supplémentaires en février pour 776 millions de dollars . La nouvelle modification, si elle va de l'avant, porterait à 14, le nombre total de missions opérationnelle attribuées à SpaceX. Le Starliner, après son second vol test pourra réaliser sa première mission opérationnelle vers ISS d'ici 2023, après un vol habité fin 2023. Si le calendrier est respecté, la NASA devrait alterner les missions Space X et Boeing, le contrat avec Boeing s'étalant jusqu'en 2028. Space X prendrait le relais avec 2 vols par an jusqu'en 2030. La NASA pourrait d'ici là, rajouter des vols avec le Starliner, mais qui nécessiterait une nouvelle certification du lanceur. En effet, le Staliner a été certifié pour voler sur Atlas 5, lanceur qui réalisera son dernier vol avec le dernier Staliner, remplacer par Vulcain.

7 juin, la NASA et Space X annulent le lancement du cargo CRS 25. Lors des opérations de remplissage en MMH du compartiment moteur Draco du cargo, des vapeurs toxiques ont été signalées. Après plusieurs vérifications, la source de la fuite a été trouvée au niveau d'un joint d'entrée de soupape de poussée Draco. Ce composant, ainsi que tous les autres composants dégradés par les vapeurs, ont été remplacés. SpaceX a également remplacé les parachutes principaux pour permettre une inspection hors véhicule plus détaillée. Une fois les problèmes résolus, le vaisseau spatial est à nouveau entré dans le traitement final pour le lancement. Lors de la mission CRS-25, il transportera deux charges utiles externes dans son coffre vers l'ISS, l'instrument EMIT pour mesurer la composition minérale de la poussière dans les régions arides de la Terre et une unité de charge-décharge de batterie initié par le JPL. Les deux ont été chargés dans le coffre en mai 2022. Une fois la capsule remise à neuf, le coffre a été installé sur Dragon.

15 juin, nomination des astronautes Barry Wilmore et Sunny Williams sur la mission CFT de 2 semaines. Wilmore avait été nommé en octobre 2020. William servait de pilote "backup" pour CFT et avait remplacé Nicole Mann, assigné depuis au vol Space X Crew 5 en 2021. Mike Fincke sera la doublure.

28 juin, Cygnus NG17 quitte la station, non sans avoir réhausser son orbite le 25 en utilisant la poussée de ces moteurs durant près de 5 minutes.

1er juillet, l'astronaute Italien Samantha Cristoforetti sortira dans l'espace le 21 juillet avec le russe Oleg Artemeiev.

8 juillet la NASA critique la manoeuvre des cosmonautes russes dans ISS, déployant les drapeaux des "républiques" de Lougansk et de Donetsk, territoires ukrainiens sous occupation depuis la guerre d'invasion déclenchée par la Russie.

12 juillet, en réponse à l'annonce de l'ESA de cesser la coopération sur la sonde Exomars avec la Russie, Roscosmos annonce aujourd'hui mettre fin à la mise en route du bras ERA sur l'ISS. L'incertitude régne sur la sortie de Samantha et Oleg, le 21 juillet. L'objectif principal de l'EVA R54 est de tester le bras robotique ERA. L'astronaute Italien a été formé pour cela. il est également prévu d'autres taches secondaires, notamment le largage de 10 cubesats. L'astronaute Italienne a été formé aussi bien qur les scaphandres russes que Américain. Cependant, suite aux soucis rencontrés lors de la sortie de Matthias (venue d'eau), les scaphandres US sont révisés en profondeur. Il ne devrait pas y avoir de sorties américaines avant l'automne et le l'arrivée du Dragon CRS-26 avec 2 panneaux iRosa.

Le 14 juillet, le cargo Dragon CRS 25 rejoint ISS et s'amarre au IDA 3 d'Harmony. La cargaison du Dragon comprend des équipements pour la science et pour l'équipage de l'ISS ainsi que 5 CubeSats. La masse totale de fret est d'environ 2 630 kg de fret pressurisé et non pressurisé. Space X utilise le cargo C208 qui a volé 2 fois vers ISS, CRS 21 et 23, première mission à réutiliser un cargo Dragon 2. Un deuxième Cargo Dragon 2 (C209) a été introduit sur le CRS-22 et a également été utilisé sur le CRS-24 . Bientôt, un troisième Cargo Dragon 2 (C211) sera introduit dans la flotte Dragon 2. Le contrat CRS-2 s'étend désormais à CRS-35 après plusieurs extensions de contrat. Avec les trois Cargo Dragon 2, SpaceX continuera à soutenir l'ISS pendant plusieurs années à venir.

CRS-25 est la dernière mission du programme CRS. Les préparatifs ont commencé pour cette mission après le retour de C208 sur la mission CRS-23. Après un mois au laboratoire orbital, C208 s'est écrasé avec succès dans l'océan Atlantique. Il a été récupéré par le navire de récupération Megan et transporté à Port Canaveral. De là, C208 a été pris pour être remis à neuf pour la mission CRS-25.

   

15 juillet, la cosmonaute russe Anna Kikina est finalement sélectionné pour la mission Nasa SpaceX Crew Dragon Crew 5 aux coté de Nicole Mann et Josh Cassada de la NASA et Koichi Wakata de la JAXA. L'équipage décollera fin septembre à bord d'un Dragon Crew, le C210 Endurance au sommet du booster B1077, dont ce sera le premier vol. La russe Kikina remplace l'astronaute US Jeannette Epps. Elle est la seule, du groupe 20 de la NASA (2009), à ne pas avoir volé, alors que 4 de ses collègues ont fait 2 vols. Avec Crew-5, tous les membres du groupe 21 de la NASA (2013) auront volé.
Quant au groupe 22 de la NASA (2017), 4 ont déjà volé (ou sont en vol).

Anna Kikina, Josh Cassada, Nicole Mann and Koichi Wakata, équipage du Crew Dragon 5

La Russie et la NASA ont finalisé un accord pour reprendre le lancement des astronautes américains à bord du vaisseau spatial russe Soyouz et des cosmonautes à bord des capsules SpaceX Crew Dragon à partir de septembre. L'idée est de s'assurer qu'au moins un Russe et un Américain sont à bord de la station à tout moment pour faire fonctionner leurs systèmes respectifs, même si une urgence obligeait un véhicule américain ou russe à partir tôt, avec tous ses membres d'équipage. Cet accord court jusqu'au 30 juin 2025.

21 juillet, les astronautes EVA Oleg Artemyev et Samantha Cristoforetti sortent dans l'espace 7 heures 5 minutes. Vétus des scaphandres Orlan-MKS n° 5 et n° 4, ils ont continué à équiper le bras robotique européen ERA en mettanbt un panneau de contrôle en place et déployé 10 nanosatellites pour des expériences de technologie radio. La dernière EVA d'un astronaute non russe en scaphandre Orlan date de 2009. Samantha Cristoforetti, ancien pilote de l'armée de l'air italienne, est devenu le quatrième astronaute européen à effectuer une sortie dans l'espace dans une combinaison spatiale russe, mais le premier Européen à le faire en dehors de la Station spatiale internationale. Les précédents astronautes européens qui ont effectué des sorties dans l'espace dans des combinaisons spatiales russes l'ont fait à l'extérieur de la station spatiale russe Mir dans les années 1980 et 1990. Le dernier européen à être sorti avec les Russes est Jean Pierre Haigneré en 1999 et le dernier américain doit être Barratt, il y a longtemps déjà
Samantha est seulement la 3e femme à sortir avec l’Orlan après Savitskaia et Whitson

   

Samantha est vétu du Orlan n°4 bleu et Oleg du Orlan 5 rouge.ERA a un rôle absolument primordial pour le Segment russe de l'ISS puisque, sans lui, on ne peut pas installer le radiateur RTOd qui permet de mettre en service les panneaux solaires de Nauka. Or, sans panneaux solaires, Nauka ne sert à (presque) rien puisqu'on ne peut pas démarrer ses systèmes.

26 juillet, la Russie va abandonner la station ISS en 2024, sans préciser de date.Yuri Borisov, qui a été nommé plus tôt ce mois-ci pour remplacer Dmitri Rogozine à la tête de Roscosmos, l'agence spatiale russe, a déclaré après une réunion avec le président Vladimir Poutine "la décision de quitter la station après 2024 a été prise". À ce moment-là, a-t-il ajouté, la Russie sera prête à commencer à construire un avant-poste orbital indépendant. L'administrateur de la NASA, Bill Nelson, a déclaré que l'agence "s'engage à assurer le fonctionnement sûr de la Station spatiale internationale jusqu'en 2030 et se coordonne avec nos partenaires". "La NASA n'a été informée des décisions (de retrait) d'aucun des partenaires, bien que nous continuions à développer de futures capacités pour assurer notre présence majeure en orbite terrestre basse", a-t-il déclaré.

La partie arrière de la station, composée de six compartiments pressurisés, est exploitée par Roscosmos. L'un d'eux, connu sous le nom de Zarya, relie les segments américain et russe. Il a été payé par la NASA mais est exploité par la Russie. Quatre ports d'amarrage russes sont actuellement utilisés par les cargos Progress et les véhicules de ferry de l'équipage Soyouz. La Russie fournit le propulseur et les propulseurs nécessaires pour maintenir l'avant-poste en orbite tandis que la NASA fournit la majeure partie de l'alimentation électrique de la station, les communications par satellite et la stabilité quotidienne fournies par quatre gyroscopes massifs. En plus de maintenir la station en orbite, les Russes devaient fournir la propulsion et le contrôle à la fin de la vie de la station pour la faire sortir de l'orbite sur une partie non peuplée de l'océan Pacifique sud afin d'éviter tout risque de blessure ou de dommage matériel de débris qui pourraient survivre à la rentrée.

17 aout, présentation de l'équipage USCV 6 avec le SM Andrey Fedyaev (russie), le pilote William Hoburg (USA), le commandant Stephen Bowen (USA) et le spécialiste de mission Sultan Al Nedayi (Arabie Saoudite). Décollage au printemps 2023.

Sortie dans l'espace pour Oleg Artemeiev et Denis Matveev afin de continuer les travaux sur le bras robot ERA. Malheureusement, elle est écourté suite à un soucis avec le scaphandre Orlan de Artemiev (baisse anormales du niveau d'électricité de ses batteries). Malgré une mise en charge, les fluctuations erratiques du témoin de charge des batteries du scaphandre ont persisté durant une heure. Pour éviter la perte de communications avec le cosmonaute, décision a alors été prise d’interrompre prématurément la sortie. Les 2 hommes ont pu terminer l’installation de deux caméras CLU (Camera Light Unit) sur les coudes du bras robotique, puis déplacé l’isolation et un dispositif de fixation de l’un de ses deux effecteurs finaux. L'EVA a duré 4h 01 mn.

2 septembre, la 9e sortie (VKD-54a) de l'année s'est terminée après 7h47'. Les cosmonautes Oleg Artemyev et Denis Matveev travaillent sur le bras robotique européen ERA (déplacement du panneau de commande EMMI, pose de main-courantes, test EMMI, etc.). La création du cheminement avec Strela entre Poisk et Zarya a été remis à la prochaine sortie.

Après les installations de iROSA 2B les 16 et 20 juin 2021 par Pesquet et Kimbrough puis iROSA 4B par ces mêmes astronautes le 25 juin, 2 autres panneaux solaires (3A et 4A) seront installés en novembre prochain. iROSA 1A et 3B sont prévus pour être lancés en janvier 2023 lors de SpX-27. Les panneaux doivent être implantés devant les panneaux solaires situés sur la poutre.
Devant 6 des 8 panneaux existants. Cela permettra d'augmenter la puissance électrique.
Malgré leur taille plus petite, ils sont beaucoup plus performants.

14 septembre, l'astronaute ESA Samantha Cristoforetti deviendra à la fin du mois, la première femme européenne commandante d'ISS. Elle succédera au Russe de l'équipage Expedition 67, Oleg Artemyev. Samantha est responsable des opérations du Segment orbital américain (USOS) depuis le début de sa mission Minerva en avril 2022 ; elle supervise les activités des modules et composants américains, européens, japonais et canadiens de la Station. En prenant ses nouvelles fonctions, elle deviendra le cinquième commandant européen de la Station spatiale, suivant les traces des précédents astronautes de l'ESA, Frank De Winne, Alexander Gerst, Luca Parmitano et Thomas Pesquet. Elle sera également la première femme européenne à occuper ce poste. Les postes de commandement sont attribués sur la base de décisions conjointes prises par la NASA (États-Unis), Roscosmos (Russie), JAXA (Japon), l'ESA (Europe) et l'ASC (Canada). L'ESA est représentée dans ce processus de sélection par Frank De Winne, à la fois responsable du Centre européen des astronautes et responsable du programme de la Station spatiale internationale.

21 septembre, Soyouz MS22 est lancé de Baikonour en direction d'ISS qu'il rejoint en 3 orbites. A bord, les russes Dmitri Petelin et   Sergey Prokopyev ainsi que l'Américain Frank Rubio. Ce dernier réalise son premier vol, sélectionné en 2017. Il s'agit du premier vol croisé" entre la NASA et Roscosmos, réalisé dans le cadre de l'accord signé très récemment. En échange de vols d'astronautes de la NASA sur Soyouz, des cosmonautes de Roscosmos voleront sur les vaisseaux Crew Dragon et, dans l'avenir, Starliner. Prokopiev et Peteline devraient réaliser cinq sorties dans l'Espace durant le vol. L'équipage de l'Expédition 68 sera complété par Nicole Mann, Josh Cassada, Anna Kikina et Koichi Wakata qui arriveront sur le vaisseau Crew-5 de SpaceX le 4 octobre 2022. Soyouz MS-22 doit atterrir le 28 mars 2023

    

   

   

L'équipage du Soyouz MS 22, le russe Dmitri Petelin, l'américain Frank Rubio et le russe Sergey Prokopyev

29 septembre, retour sur terre du Soyouz MS21 avec à son bord Oleg Artemyev, Denis Matveev et Sergey Korsakov. Les 3 cosmonautes ont passé 195 jours dans l'espace. Ce premier équipage entièrement russe depuis plus de 10 ans était partit en mars dernier constituant l'équipage 66. Artemyev, qui a dirigé l'expédition 67, a remis la tête à l'astronaute de l'Agence spatiale européenne (ESA) Samantha Cristoforetti avant de quitter la station. Le séjour d'Artemyev, Matveev et Korsakov dans l'espace a été marqué par une série de cinq sorties dans l'espace consacrées à la configuration et à l'équipement d'un nouveau bras robotique européen à utiliser sur le segment russe de la station. Artemyev et Matveev ont enregistré 26 heures et 7 minutes sur quatre des sorties. La cinquième sortie dans l'espace a pris 7 heures et 5 minutes à Artemyev et Cristoforetti. Korsakov a soutenu les activités extravéhiculaires de ses coéquipiers en coordonnant leurs tâches de l'intérieur.

5 octobre, après un report de quelques jours du à un accrochage sous un pont du booster lors de son transport a Mc Gregor en juillet, le trafic sur la station et le passage de l'ouragan ian sur la Floride,  lancement du Dragon Crew 5 vers ISS avec à bord 2 américains Nicole Mann (assigné originellement sur Starliner 1) Josh Cassada (originellement assigné au premier vol opérationnel du Starliner), l'astronaute Japonais Koichi Wakata (5e vol)  et la russe Anna Kikina. Le Falcon 9 utilisait un booster "neuf", le B1077 et la cabine C210 Endurance, dont c'est le second vol. L'équipage prendra  la relève de l'équipage Crew-4 (Lindgren, Hines, Cristoforetti, Watkins) en poste depuis avril 2022, qui amerrira dans l'océan Atlantique à la mi-octobre après 5 mois et demi dans l'espace. Crew restera en orbite jusqu'en février 2023.
Anna n'est que la 6eme femme russe à aller dans l'espace après Valentina Tereshkova, Svetlana Stavitskaya, Yelena Kondakova (2 fois) Yelena Serovaet et l'actrice Ioulia Peresild et la seule active. Anna est aussi la première russe à décoller de Cap Canaveral. Le cosmonaute Nikolai Budarin avait décoller du KSC 20 ans auparavant, sur STS-113 le 24 novembre 2002.

C'est la 1ère fois que 14 personnes se retrouvent en orbite, Soyouz MS 22, Crew 5, Crew 4 et le Shenzhou 14 Chinois. Première fois aussi que 5 femmes se retrouvent simultanément en orbite (Kikina, Mann, Cristoforetti, Watkins sur ISS et Yang sur Shenzhou).

Des EVA sont au programme d'ici la fin de cette année avec l'approvisionnement de 2 panneaux iRosa avec le Dragon CRS-26, puis des supports avec la Cygnus CRS-18, suivi du Dragon CRS-27 (avec 2 iRosa), soit 4 à 6 EVA en EMU pour l'ISS 68. Sauf si l'expertise de l'EMU n° 3015 (le scaphandre avec lequel Maurer a eu des soucis de venue d'eau, et revenu sur Terre avec le Dragon CRS-25) révèle de gros problèmes. Dans ce cas les iRosa, ne seront pas installés dans le tronc du Dragon CRS-26.

7 octobre, Samantha Cristoforeti fête ses 365 jours en orbite rejoignant le club très fermé des astronautes/cosmonautes, non Russes/soviétiques ou Américains, ayant passé 1 an en orbite, composé pour le moment de Parmitano (367) et Pesquet (396). En revenant le 12 octobre, la marque de Samantha sera de 368 jours. Koichi Wakata les rejoindra très rapidement, puisqu'il avait 347 jours au compteur, avant de décoller pour sa 5e mission prévue pour 5 mois. Ils sont actuellement 46 (35 Russes/Soviétiques, 9 Américains et 2 Européens) à avoir passé plus d'un an en orbite, dont seulement une femme (P.Whitson).

 

Samantha Cristoforetti, marche comme l'hôtesse de l'air Pan Ama dans le film de Stanley Kubrick, 2001 L'Odyssée de l'espace, en utilisant des chaussures antidérapantes avec velcro, pour rester ancrée au sol ou au plafond de l'avion-fusée volant vers la station spatiale en rotation. Samantha Cristoforetti se demande alors s'il est réellement possible de marcher sur un vaisseau spatial avec des chaussures à semelles velcro. Et, dans le même tweet, la réponse est également donnée - affirmative - après avoir porté une réplique très fidèle de l'uniforme d'hôtesse de la Pan Am et avoir reproduit avec une adhésion impressionnante à la scène, la promenade "circulaire" le long des murs de l'ISS tout comme l'actrice birmane-irlandaise Edwina Carroll avait fait dans le film. L'imbrication du film et de la réalité est impressionnante. Le tissu velcro n'a pas été inventé comme beaucoup le croient pour les missions spatiales du programme Apollo qui n'a fait que le rendre célèbre : l'idée appartient au suisse Georges de Mestral qui l'a développé en 1941 avec les fruits de la bardane, ces "boules" couvertes avec de petits unicini qui collent avec ténacité aux vêtements et à la fourrure des animaux. Samantha avait aussi rendu hommage durant son vol à des personnages de Star Trek, la saga qui a influencé son choix d'essayer de devenir astronaute ("Un rêve effroyablement improbable", dixit) et taquiné Sandra Bullock avec une imitation parfaite car dans le film Gravity les cheveux de l'actrice "en orbite" restent lamentablement écrasées sur la tête et ne flottent pas élégamment comme la sienne.

 

14 octobre, retour de l'équipage Crew 4 à bord du Dragon "Freedom". Kjell Lindgren, Bob Hines et Jessica Watkins avec l'astronaute ESA, Samantha Cristoforetti ont passé 170 jours dans l'espace. L'astronaute Italienne a ainsi passé en 2 vols 370 jours en orbite, second position après thomas Pesquet et ses 396 jours. Le retour de la mission Minerva met un terme à 539 jours de présence quasi continue européenne dans l'espace (1 an, 5 mois et 21 jours), avec trois missions qui se sont succédées à bord de l'ISS. Les prochains européens dans l'espace devraient être Walter Villadei (Italie) pour une mission courte AX-3 vers l'ISS fin 2023 (un vol payé par l'armée italienne) et Andreas Mogensen (Danemark) pour une mission longue vers l'ISS, début 2024. Le britannique Tim Peake  devrait voler en 2025.

19 octobre, les EVA américaines ont reprendre, la NASA a donné son "Go", après l'analyse du scaphandre de Maurer qui avait posé problème lors de la dernière EVA. 3 EVA sont programmés, EVA 81, le 20 novembre, pour installer le panneau iRosa 3A, EVA 82, pour installer le panneau iRosa 4A et EVA 83 et 84, début décembre pour installer les supports des 2 prochains panneaux iRosa qui doivent arriver sur le dragon CRS-27. Côté russe, il est prévu VKD 55, le 17 novembre, pour monter une plateforme d'expérience sur Nauka, VKD 56, début décembre, pour transférer le sas à expérience de Rassvet vers Nauka, VKD 57, décembre, pour transférer le radiateur de Rassvet à Nauka et VKD 58, décembre, pour connecter le sas et le radiateur.
Ces 4 VKD seront fait par Prokopiev et Petelin. Kikina sera aux commandes du bras ERA.

26 octobre, lancement depuis Baikonour du vaisseau cargo Progress MS21 qui rejoint ISS en 2 heures en s'amarrant au module Poisk, libéré par Progress MS19 le 23. Il apporte 2700 kg d'équipements aux astronautes, dont 700 kg de carburant pour la rehausse d'orbite, 420 kg d'eau, 90 kg d'azote et 1357 kg de vivres.

Le 7 novembre, lancement du Cygnus NG18 vers ISS. Le cargo a été baptisé "S.S Sally Ride", en hommage à la 1ere astronaute américaine. Après Valentina Terechkova en 1963 et Svetlana Savitskaïa en 1982, Sally Ride (1951-2012) est la troisième femme à être allée dans l'espace, en 1983, et la première de son pays. Elle a participé en tant que spécialiste de mission aux vols STS-7 et STS-41-G. Après la mise en orbite, un panneau solaire refuse de se déployer, apparemment un problème lors de la séparation lanceur; une couverture acoustique du lanceur se serait logée dans l'un des mécanismes du panneau solaire, le cargo néanmoins rejoint ISS le 10.

15 novembre EVA des astronautes Josh Cassada et Frank Rubi. Il s'agit de la première sortie dans l'espace depuis le segment orbital américain de l'ISS depuis le 23 mars. Au cours de l'US EVA 80 en mars, de l'eau a été trouvée dans le casque de l'astronaute de l'ESA Matthias Maurer, et la NASA a reporté toutes les futures sorties dans l'espace jusqu'à ce que le problème soit compris. et résolu. Au cour d'une balade de 7h11 dans l'espace, les 2 hommes acheminent les cables d'alimentation sur le canal 3A et commencent l'installation du kit de modification sur le 1B qui est arrivé avec le Cygnus nécessaire à la mise en place des panneaux solaires iRosa qu'apportera le Dragon CRS-26. Les iROSA augmenteront la capacité électrique de 30 %, augmentant la puissance totale disponible de 160 à 215 kilowatts et rétablissant la capacité électrique d'origine de la station lorsque les baies d'origine ont été lancées entre novembre 2000 et mars 2009. Les deux premiers iROSA pour l'ISS ont été livrés en 2021 lors de la mission SpaceX CRS-22. Au total, six iROSA sont prévus. Pour l'instant, deux ont été installés. Les deux prochaines sorties spatiales américaines prévues installeront les troisième et quatrième iROSA.

Le 17 novembre, ce sont les cosmonautes russes Sergey Prokopyevet Dmitry Petelin qui sortent dans l'espace par le module sas MRM 2 Poisk. Se déplaçant le long de l'echelle Strela 2, entre Poisk et l'avant de Zarya, les 2 hommes rejoignent le module MRM-1 Rassvet, où un sas (ShK) et un radiateur (RTOd) pour le module MLM Nauka sont stockés. Ces éléments ont été lancés vers l'ISS en 2010 sur STS-132 et ont attendu 11 ans en orbite pour l'arrivée du module Nauka et plus d'un an après cela avant leur préparation pour l'installation. Ils installent un adaptateur pour le bras robot ERA sur le Flight Releasable Grapple Fixture (FRGF) sur le sas, car celui ci est différent du SSMRS. Il permettra au bras 'ERA de déplacer le nouveau sas à son emplacement approprié sur Nauka, puis de servir de port et de base d'opérations pour le bras. Au cours de la prochaine série de sorties dans l'espace russes, ce sas et le radiateur de Nauka seront déplacés et installés sur le nouveau module.
255 EVA ont été réalisé dans le cadre de l'assemblage et l'exploitation d'ISS, totalisant 71 jours, 7 heures et 13 minutes.

Le 25 novembre, les russes annulent leur EVA dans l'espace à cause de soucis de ventilation sur leur scaphandre Orlan.

26 novembre, le cargo CRS 26 est lancé vers ISS, qu'il rejoint le 27. Il ravitaille l'équipage de l'expédition 68 à bord de la station et transporte une deuxième paire de panneaux solaires de déploiement ISS ou iROSA à l'intérieur du coffre non pressurisé du vaisseau spatial. Les deux iROSA seront éventuellement installés à l'extérieur de l'ISS lors de sorties dans l'espace actuellement prévues fin novembre et début décembre.

Le 3 décembre, Cassada et Rubio sortent dans l'espace 7h 05 pour installer le panneau solaire IROSA 3A.

15 décembre, nouveau report de la sortie dans l'espace VD 56 suite à une fuite sur le Soyouz MS 22. Selon des informations préliminaires, le revêtement extérieure du vaisseau spatial habité Soyouz MS-22 a été endommagée. L'équipage a signalé que le dispositif d'avertissement du système de diagnostic du navire s'était déclenché, indiquant une chute de pression dans le système de refroidissement. Une inspection visuelle a confirmé la fuite, après quoi il a été décidé d'interrompre les activités extravéhiculaires prévues par les membres d'équipage du segment russe de l'ISS Sergey Prokopiev et Dmitry Petelin. Pour établir les causes de l'incident, Anna Kikina, à l'aide de la caméra du manipulateur installé sur le module Nauka, a photographié et filmé la surface extérieure du Soyouz. Les données ont été transmises à la Terre pour que  les spécialistes commencent à étudier les images. Pour le moment, tous les systèmes de l'ISS et du vaisseau fonctionnent normalement, l'équipage est en sécurité . Après analyse de la situation, une décision sera prise sur les actions à mener par les équipes au sol et des membres de l'équipage du segment russe de l'ISS.
"Si tout le liquide de refroidissement a fuit, le Soyouz devra être maintenu à l'ombre du soleil a déclaré Moiseev, un expert russe. Et il faudra le remplacer au plus vite, mieux ce sera. La surchauffe d'éléments individuels peut provoquer d'autres accidents, il est donc risqué de maintenir le vaisseau en orbite." Il a ajouté "que l'utilisation du Soyouz pour le retour des cosmonautes serait également un risque." "Dans le même temps, selon l'expert, la cause la plus probable de la dépressurisation du système de refroidissement était du à un radiateur endommagé. Cela aurait pu se produire en raison de l'impact d'une micrométéorite ou de débris spatiaux, mais d'autres versions, telles que des défauts de fabrication, ne peuvent être exclues, a souligné Moiseev. Les experts devraient comprendre ce problème", estime-t-il. Tant que le Soyouz reste attaché à ISS, il n'y a pas de soucis. En vol autonome, si il n'a plus de système de refroidissement, toute son électronique chauffera. Il n'y a pas de redondance sur le système de régulation thermique (SOTR). Il y a cinq boucles, et chaque boucle sert à refroidir quelque chose de différent. En fonction de l'emplacement de la fuite sur le circuit, soit les 5 boucles ont été perdues, soit une ou plusieurs qui restent fonctionnelles.
Le SOTR a une partie passive : c'est la couche de protection thermique (calorifuge) qui enveloppe le vaisseau. Cette enveloppe suffit pour le vaisseau lorsqu'il est attaché à ISS. Pour le vol autonome, il y a un système actif, le STR avec ses 3 boucles principales. Le vaisseau produit près de 500 W de chaleur et chaque cosmonaute 100 W. A cela s'ajoutent les rayonnements du soleil, de la réverbération du soleil sur la terre et la terre, soit 2300W/m2.

 

Coté Américain, la sortie EVA 83, prévue le 19 est repoussée au 21, en attente de la résolution du problème du Soyouz. Le bras SSRMS (qui sera utilisé ultérieurement pour l'installation du panneau iRosa) va être utilisé pour inspecter le Soyouz. Coté bonne nouvelle, le test des propulseurs du Soyouz, réalisé par les contrôleurs Roscosmos, a été un succès. La température dans le Soyouz serait d'environ 30°c.

18 décembre, le bras Canadarm, après avoir récupéré Dextre, s'est positionné dans la nuit devant le Soyouz afin de transmettre des images en HR au sol. Les premières analyses localisent l'emplacement de la fuite  sur le radiateur du système de refroidissement à proximité du bloc de verrouillage de la batterie solaire, la partie blanche à l'arrière du vaisseau. La brèche serait à la base de l'un des deux panneaux solaires.

22 décembre, EVA 81 pour les astronautes US Josh Cassada et Frank Rubio afin d'installer les panneaux solaires iROSA 4A. La sortie était initialement prévu le 21, mais elle a été reporté en raison du passage rapproché prévu d'un débris. Le travail est réalisé en 7h 08.

   

27 décembre, les conclusions de 2 groupes de travail formés pour clarifier les causes de la situation d'urgence sur le Soyouz MS22, analyser l'état technique du vaisseau et élaborer des recommandations pour de nouvelles actions ont été entendues. Il a été établi que la panne du radiateur du système de contrôle thermique du Soyouz était due à des dommages mécaniques externes. Des tests ont été effectués sur les systèmes du vaisseau, la température dans les modules orbital et de descente dans les premiers jours après l'incident a atteint +30 C, et dans le module de service - +40 C, mais la température dans l'ensemble navire stabilisé à environ +30 C. Le 16 décembre, un certain nombre de tests des systèmes du Soyouz MS-22 ont été effectués, y compris les tests des propulseurs. Ils ont montré qu'il n'y avait pas d'autres dysfonctionnements. Les spécialistes prévoient de poursuivre les tests. Le 18 décembre, la surface extérieure du Soyouz MS-22 a été examinée à l'aide des caméras du bras manipulateur. L'analyse des données reçues sur Terre a permis de détecter un éventuel lieu d'endommagement à la surface du module de service. Le diamètre du trou est d'environ 0,8 mm. En janvier 2023, sur la base des conclusions des groupes de travail, la commission prendra des décisions organisationnelles sur les actions futures des spécialistes au sol et de l'équipage du segment russe de l'ISS, ainsi que sur une éventuelle modification du programme de vol de la station. En cas de doute sur la sécurité du Soyouz MS-22, il sera remplacé par le Soyouz MS-23 qui pourra être préparé pour le vol d'ici le 19 février.

 

Vaisseau

Lancement

Equipage

Observations

2022
  19 janvier   EVA russe 51
Progress MS 19 15 février    
Cygnus NG 17 19 février    
  Mars   EVA US 79
Soyouz MS 21 18 mars Artemiev
Matveïev
Korsakov
 
Crew Dragon AX1 8 avril Lopez Alégria
Connor
Patty
Stibbe
Premier vol avec des astronautes 100% privée vers ISS
  18 avril   EVA Ruse 52
Crew Dragon USCV 4 26 avril Watkins
Lindgren
Hines
Cristoforetti (ESA)
Mission ESA "Minerva" de 185 jours
  28 avril   EVA russe 53, 250e EVA d'assemblage depuis 1998
CST-100 Starliner (Boe-OFT 2) 18 mai Automatique  
Progress MS 20 1er juin    
CRS 25 14 juillet    
  21 juillet   EVA russe ESA
  17 aout   EVA russe 54
  2 septembre   EVA russe 54a
Soyouz MS 22 21 septembre Prokopiev
Peteline
Rubio
 
Crew Dragon USCV 5 5 octobre Mann
Cassada
Wakata (Japon)
Kikina (russe)
 
Progress MS 21 26 octobre    
Cygnus NG18 7 novembre    
  15 novembre   EVA 81
  17 novembre   EVA russe 55
CRS26 26 novembre    
  3 décembre   EVA 83
  22 décembre   EVA 84
 

 

DESCRIPTION D' ISS