LE KENNEDY SPACE CENTER
LAUNCH COMPLEX 39 SYSTEME D'EVACUATION D'URGENCE 'Emergency Egress System" En cas de danger quelconque ou de problème avec des
gaz dangereux, l'évacuation du pad et plus particulièrement de la tour de
lancement LUT par les astronautes ou le personnel se fait de plusieurs
manières: Le bras de service n°9 permet le passage des astronautes et du personnel du module de commande à la tour au niveau 320. De là, un ascenseur les descend au niveau "A" dans le ML. Un corridor permet de rejoindre l'ascenseur du pad qui les descend au sol. De là, des véhicules blindés M113 les évacuent vers une zone protégée.
Cheminement de l'ascenseur 2 de la tour dans la plateforme et la tour de service sur le coté Ouest L'entrée des astronautes d'Apollo 14 par la porte blindée sur le coté de la plateforme du ML et localisation de cette porte sur le LUT 1 d'Apollo 11 Lorsque le danger ne permet pas d'évacuer le pad par le sol en véhicules, les astronautes et le personnel prennent le toboggan d'évacuation dans le ML. C'est un tube long de 61 m qui part du niveau "A" de la plateforme et rejoint la salle anti-explosion à 12 m sous le pad. Sur le pad, le "tube" est fixe et rentre dans une ouverture sur le coté 3 de la plateforme.
Le tube atterrit dans une salle, communément nommée "la salle caoutchouc" qui permet de stopper la descente des hommes. De là, une porte blindée donne accès à la salle anti-explosion. En forme de dôme, elle accueille une vingtaine de personne assises sur des sièges sanglés, boulonnée sur une plateforme elle même montée sur des ressorts qui absorbent l'onde de choc et réduit l'accélération du à une éventuelle explosion (entre 3 et 5 g). Le personnel peut y "vivre" durant 24 heures avec systèmes de communication, renouvellement d'air. Les débris d'un lanceur Soyouz, de petit gabarit comparé au Saturn 5 brûlant encore un jour après avoir exploser en 1983 fait penser que l'explosion du lanceur lunaire aurait probablement obligé les occupants de la salle à y rester plusieurs jours. La glissade dans le tube vers la salle anti-explosion a été testé par l'astronaute Charles Duke en 1968 vêtu d'une partie de son scaphandre. Il a fallu le mouiller en départ du "tube" afin qu'il "glisse" mieux vers la salle caoutchouc. Il fut le seul et unique astronaute à l'utiliser, validant le système. De l'autre coté de la salle, un tunnel rejoint la salle ECS sous le pad et un autre permet d'évacuer le pad et de rejoindre le " Air Intake Building ", bâtiment de prise d' air à 360 m de là. L'entrée du bunker, réaménagé pour le Shuttle dans les années 70
Les ingénieurs se sont finalement rendus compte que si un incendie se déclarait sur le lanceur, il partirait de sa base pour monter jusque dans la tour et le CSM Apollo. Une évacuation en descendant dans la plateforme s'avérerait donc impossible. Le système de cables coulissant (slide wire) imaginé et installé sur les autres pads est ainsi adapté au LC39. Le "slide wire" a été imaginé pour les vols Gemini sur le pad 19. Il remplaçait le système de grue, baptisé "cherry picker" utilisé sur le pad 5 lors des premiers vols Mercury Redstone et le système de rampe basculante du pad 14 des Mercury Atlas. Ce système était complété par des véhicules blindés recouverts de matériaux isolant du feu et 4 grosses lances à incendies capable d'intervenir n'importe où sur le pad. Le "slide wire" consistait en un câble tendu entre la tour ombilicale et le sol éloigné du pad sur lequel les astronautes glissaient attaché à un harnais.
Le 23 novembre 1965, Collins, White et M Raguso devant le "slide wire" du pad 19.
Formation avec les astronautes
James Lovell, Frank Borman, Michael Collins et
Ed white, le 23 novembre 1965 . Sur le pad 34 des Saturn 1B, le câble est à 67 m de hauteur sur la tour. Les astronautes suspendus par leur harnais glissent sur 367 m vers des bunkers en 30 secondes. Dans l'été 1968, le système est testé et validé. Le 16 août, après la descente d'un mannequin, l'ingénieur en charge, attache son harnais au mécanisme de glissière et descend le long du câble en toute sécurité jusqu'au sol. Le test suivant, avec des mannequins plus lourds révèle quelques problèmes. Avec un vent fort derrière eux, les mannequins de 89 kg descendent le câble plus vite que prévu; deux ont dépassé le remblai. Un nouvel essai est tenté, 2 semaines plus tard, avec le même poids pour les mannequins mais en utilisant un réglage de frein différent sur le mécanisme coulissant. 5 mannequins, puis 5 hommes descendent le "slide wire" du pad en toute sécurité jusqu'au sol. Le système était prêt pour Apollo 7. Test du "slide wire" au LC34, le 24 aout 1968
L'astronaute Ron Evans, membre de l'équipe support d'Apollo 8 descend de la tour d'entrainement du pad 34. Avec Charles Duke, il fait partie de l'équipe qui a mis au point, testé les systèmes d'évacuation du pad 39 avec Jim Ragusa and Chuck Billings.
Le 16 octobre 1968, l'expert en sécurité au KSC Jim Ragusa descend pour la première fois le "silde wire" du pad 34. Fin de l'année 1968, avec les astronautes d'Apollo 7 (Schirra, Cunningham et Eisele), le système est en partie testé sur le pad 34. Le 9 septembre, les 3 hommes réalisent l'évacuation du module de commande Apollo. Pour cet exercice, l'équipage, avec leur scaphandre sortent sans assistance de leur module de commande et descendent par l'ascenseur au bas de la tour du pad 34 pour s'enfermer dans les 3 véhicules blindés et s'éloigner du site. Les astronautes testent le système de glissière, "slide wire", en simulant la fin du voyage le long du câble depuis une tour installée sur le trajet au dessous.
L'astronaute Walt Cunningham teste le système de glissière sur le LC 34, septembre 1968
Le "slide wire" sur le pad 39 nécessite d'accrocher le câble 2 fois plus haut que sur le pad 34. Des tests sont réalisés en accrochant le câble entre le VAB et la Crawlerway. Une porte est découpée sur la face avant du bâtiment entre les baie 1 et 3 pour tester le concept et design du câble coulissant. Elle a été placé à la même hauteur que sur la tour ML. Des tests ont été réalisés pour parfaire la conception des paniers, le freinage et autres sous systèmes. Lors des premiers essais avec un poids sur la câble, il s'est écrasé en fin de course. Les tests se déroule du 24 décembre 1969 au 17 janvier 1969 au VAB et sur le LC39. Le câble s'étendait du niveau 34, tour E du VAB vers une poulie au niveau de la station 2200 et se terminait sur un camion placé à 30 mètres. Différents au point d'arrivée ont été testé ainsi que différents paniers simulant une charge de 3 à 9 personnes. Les tests devant le VAB ont duré 5 jours avec 2 équipes.
L'ouverture de la porte est clairement visible sur la face avant du VAB lors du rollout d'Apollo 8. Elle sera "rebouchée" au printemps 1969 lorsque Apollo 11 se rend sur le pad.
Vue du point d'attache du "slide wire" au niveau 34, sur la tour E Sur le pad, le câble est tendu entre le niveau 320 du LUT (soit 135 m du sol) et le sol sur une tour de 9 m, soit une distance horizontale de 730 m. La zone de réception des astronautes est à 550 mètres au N-N-O (6 m de hauteur). Le système est mis en place pour Apollo 4, lancé en novembre 1967. Le 22 octobre 1968, l'équipage principal d'Apollo 8 (Borman, Lowel et Anders) et backup (Armstrong, Aldrin et Haise) refont le même test que l'équipage d'Apollo 7 sur le pad 39B. Les 3 astronautes équipés de leur harnais sont lâchés d'une tour de 15 m.
Fin 1968, un accident avec un mannequin tombé du haut des 100 m du LUT sur la tour LO2 au sol signe le glass du harnais ! Le système est repensé, le harnais remplacé par une cabine capable d'embarquer 9 personnes. Le "slide wire" du pad 39 permet l'évacuation de 6 membres du personnel et des 3 astronautes. Le câble de 3 cm de diamètre est tendu entre le LUT à 134 mètres (niveau 320) et une tour de 9 mètres au sol, à une distance de 670 mètres, à l'Ouest du pad. La cabine glisse à 80 km/ h jusqu' à la zone d' atterrissage en 40 secondes. Là, les hommes se réfugient dans un bunker construit juste à coté. Le système "slide wire" est testé une seule fois avec des humains, le 25 janvier 1969, alors que le Saturn 5 d'Apollo 9 est sur le pad 39A, par l'astronaute Roosa Stuart, astronaute de soutien pour Apollo 10, Chuck Billings, du bureau de la sécurité au KSC et Art Porcher concepteur du système avec 6 mannequins.
Le "slide wire" sur le LUT 1 pour le vol Apollo 8 avec les harnais pour évacuer les astronautes et le personnel. Une passerelle a été ajouté au niveau 320 de la tour dès AS500F qui permet d'y accéder depuis la bras d'accès équipage n°9. Test du système de glissière avec un mannequin sur le LC 39B début 1968 avec le LUT 3 sur le pad 39B.
Test du système en 1969 pour Apollo 9. Simulation d'évacuation d'un astronaute d'Apollo 10 le 13 mai 1969 Char M113 devant le bunker lors de la préparation d'Apollo 11 Lors d'une visite au KSC en avril 1970 pour Apollo 13, le prince d'Angleterre Philip au sommet du LUT sur la passerelle du bras 9. Le Prince est décédé en avril 2021 L'équipage d'Apollo 15 sur le bras 9 lors du CDDT, 14 juillet 1971 Au moment du lancement, 2 chars M113 étaient garés au plus prés du pad, à 1500 m, devant la sortie du bunker, ici pour Apollo 11. Un autre se trouvait un peu plus loin, à l'arrivée du "Slide Wire" et le 4e en secours. D'abord utilisé pour le programme Mercury, la NASA a gardé les 4 mêmes véhicules, sans jamais échanger contre des exemplaires plus récents restant fidèles à la famille des M113. Avec quelques modifications, ils ont peu changé depuis leur introduction au début des années 60. Ils ont donc servi de manière fiable à partir de Mercury, par l'intermédiaire des programmes Gemini, Apollo, ASTP et plus tard STS. La passerelle menant au slide wire au niveau 320 du LUT, Apollo 14, Apollo 15 et ASTP Le pad 39A en 1976, à la fin d'Apollo avec le tracé du tube souterrain allant vers le bunker et la zone de réception du "slide wire" venant de la tour.
|
CONSTRUCTION DU LC 39 GALERIE PHOTOS |
LC 39 SYSTEME OTV |
Photos NASA.