ORION MPCV & SLS

 


2022

Janvier, pad 39B, les travaux de renforcements de la tour B du système de protection anti foudre débutent, de même que la modification du système d'évacuation ESS du pad, Emergency Egress System pour le vol Artemis 2. Ce dernier sera équipé de 4 paniers plus grands, attaché au ML 1, ce qui nécessitera le montage d'une plateforme sur le sommet de la tour. Les câbles seront fixés sur le côté de la tour ML et descendront jusqu'à côté de l'ancien blockhaus de l'aire d'atterrissage du panier du STS, à l'Ouest. Les travaux de la zone de réception ont débuté en septembre 2021 et comprend l'installation d'une
surface de réception caoutchoutée, d'éclairage, de caméras, et d'un quai de chargement pour les véhicules d'évacuation MRAP.

VAB, tests du bras d'accès à l'équipage d'Orion, au sommet du SLS dans le VAB.

Après avoir remplacé et testé l'un des quatre contrôleurs de moteur RS-25, les techniciens ont effectué plusieurs tests pour s'assurer que l'étage "core" est prêt pour le roll-out vers le LC 39B pour la répétition générale avant le lancement d'Artemis 1. Les techniciens ont testé, la semaine dernière, les communications entre les ordinateurs de vol et les différents systèmes de l'étage central et ont légèrement fait se mouvoir les moteurs RS-25. Les quatre contrôleurs ont été mis sous tension et ont fonctionné comme prévu. Après cette mise sous tension, les ingénieurs ont effectué avec succès des tests de diagnostic sur chaque contrôleur. Un second test de compte à rebours sera réalisé pour valider le logiciel de lancement au sol et le séquenceur de lancement au sol, qui vérifie le bon état de santé du lanceur sur le pad.

11 janvier, le contrat de modifucation du ML1 SLS est remporté par Reynols, Smith & Stills, de Merrit, pour la période couvrant le 1er janvier 2002 au 30 novembre 2022. Les modifications permettront d'adapter le ML au vols habités Artemis 2.

Février, la NASA reporte de quelques semaine le rollout du SLS Artemis 1 vers le LC39B, ce qui décalera le lancement à la mi avril. La NASA ouvrira une première fenêtre entre le 8 et le 23 avril. Une seconde s'ouvrira du 7 au 21 mai et une autre du 6 au 16 juin. Fin janvier, la NASA a terminé un test de séquençage au sol pour assurer une communication fluide entre le contrôle au sol et les ordinateurs de bord de la fusée et du vaisseau spatial.

3 mars, retrait des 2 plateformes supérieures, plateforme A autour du SLS dans le VAB, en prévision du rollout vers le LC9B le 17 mars. Les tests WDR avec remplissage des réservoirs sont prévus pour le 3 avril. La date du lancement sera officialisée après le retour au VAB.

       

   

17 mars, rollout du SLS Artemis 1 vers le LC39B. Le Crawler Transporter 2 est entré dans la HB 3 du VAB pour se glisser sous le ML chargé avec l'immense lanceur haut de 98.3 m. Les 6 700 tonnes sorte du bâtiment à 21h47 TU et parcours en 11 heures la distance au pad 39B, à la vitesse de 1.3 km par heure. Le 3 avril, les équipes du Launch Control Center du KSC se connectera avec le personnel du Mission Control Center du Johnson Space Center de la NASA à Houston, de la Space Force Eastern Range et du SLS Engineering Support Center du Marshall Space Flight Center de l'agence à Huntsville, Alabama pour 2 journées d'essais de remplissage en propergols cryogéniques du lanceur, opération "Wet Dress Rehearsal" et des simulations de décompte. L'opération WDR débutera le 1er avril avec l'appel aux stations, "call to station" comme un véritable compte à rebours de vol. Le décompte sera précédé de 5 jours pour les opérations de chargement avec de l'hydrazine des SRB et de 2 journées de préparation. Le compte a rebours se déroulera sur 2 jours, soit 43h 40 mn avec des "holds" de une heure et demi à 6 heures pour commencer le remplissage en propergols et autoriser le décompte final pour le lancement. Le chargement des propergols se fera selon un ordre très précis, l'oxygène puis l'hydrogène liquide du "core" avant le chargement en hydrogène et oxygène liquide de l'étage ICPS.

Les ingénieurs iront jusqu'au H-0, avec différents arrêt de chronologie, les "Scrub" et repartiront pour un recyclage à T-10 minutes jusqu'à H-0 sans allumage des moteurs. Les opérations se termineront avec la  vidange des propergols du lanceur avant son retour dans le VAB. Le SLS retournera dans le VAB peu après, les senseurs installés seront enlevés et il sera préparé pour un dernier transfert vers le pad une semaine avant le lancement d'ici juin. Il aura fallu 335 jours pour assembler le SLS, contre 48 pour le Saturn 500 F en 1966.

       

Rollout exceptionnellement long pour le SLS avec des arrêt, des redémarrage et des variations de vitesses en cours de parcours afin de mesurer les charges sur le ML et le lanceur

Breanne Stichler est l'une des rares femmes à conduire le Crawler.  Stichler, 22 ans, est ingénieur en mécanique et maintenant l'un des neuf conducteurs de chenilles du Kennedy Space Center de la NASA en Floride, et apprend toujours à conduire l'énorme véhicule. Apprendre à conduire le transporteur sur chenilles nécessite une formation spécialisée avec un deuxième ingénieur dans la cabine ainsi qu'une communication entre le conducteur et les autres ingénieurs et techniciens concernant la direction, les ajustements nécessaires, les lectures de niveau et plus encore. « Les sections droites du chemin de chenille sont étonnamment difficiles. En raison de la taille du crawler, vous n'avez pas l'impression de vous écarter autant que vous le faites vraiment », a déclaré Stichler. Après avoir maîtrisé l'art de conduire tout droit, elle commencera à apprendre à conduire les courbes. Étant donné que le transporteur à chenilles est suffisamment grand pour y placer un terrain de baseball, tourner nécessite un peu plus de pratique. Étant donné que le véhicule n'est conçu que pour effectuer des virages à six degrés, les conducteurs doivent commencer à tourner bien à l'avance à l'approche des virages sur la voie chenillée.

Le Crawler-Transporter 2 est guidé pour placer le ML avec le SLS et Orion sur le pad 39B. Un morceau de corde de parachute est tendu à travers le mécanisme d'interface du CT afin d'aligner le laser de guidage. Le laser sert pour guider le centre de l'interface vers l'interface du pad sur le ML alors que le Crawler rampe sous la plateforme. Le technicien d'alignement est en communication constante avec le conducteur, donnant des commandes directionnelles en dixièmes de degré pour aligner parfaitement le Crawler avec le ML à moins d'un demi pouce. Le technicien appelle aussi l'arrêt. Il y a un technicien avant et arrière.

       

 

   

1er avril, après le succès du chargement en hydrazine des SRB, les opérations WDR (wet dress rehearsal) commencent sur le pad 39B à 17 h, heure locale par le traditionnel "call to station" depuis le LCC. 2 jours de compte à rebours sont prévus visant une fenêtre de "tir" de 2 heures le 3 avril, à partir de 14h40. Le compte à rebours sera similaire à celui du vol Artemis 1. Pour cet exercice, la fermeture de l'écoutille d'Orion, la rétraction du bras d'accès et le contrôle de fuites se feront avant le "call to station. Le décompte démarre à H-45 h, les équipes arrivent à leur poste de travail. Suivent le remplissage du réservoirs d'eau déluge, la mise en puissance du vaisseau Orion, du core SLS, des moteurs RS25 et la mise en place des déflecteurs latéraux sous le ML. A H-8mn, ce sera le point météo pour le "go" ou le "no go" du remplissage. Jusqu'à H-4h30mn, l'étage "core" sera remplit en LOX et LH2. Suivra ensuite le remplissage de l'étage supérieur et les compléments de plein du core. H-40mn, dernier arrêt dans la chronologie  avant le H-10 mn et le "go" ou le "no go" pour la phase finale. 2 séquences H-10 sont prévues espacées d'une heure entre chaque. La première permet un arrêt à H-33 secondes juste avant la "Go for automated launch sequencer" et la seconde à H- 9,3 secondes.

Le 2 avril, le décompte se poursuit malgré le passage d'une bande
de mauvais temps. Le pad est impacté par des éclairs, notamment au niveau des tours de protection, la tour 2. Il y a eu quatre frappes dans un rayon de 0,3 mille centré sur le SLS. 2 ont heurté la tour 2 et l'un a heurté le fil caténaire à proximité de la tour 1. Aucun n'a touché le ML.

Le 3 avril, H- 6h40 mn, la procédure de remplissage en propergol est en attente. Elle reprend après 2 heures d'interruption pour un H-0 à 18h10 locale. Sur le pad, les techniciens et ingénieurs évaluent un problème sur les ventilateurs au bas du pad assurant la ventilation des gaz dangereux dans le ML-1. En fin de journée, les opérations de remplissage sont finalement annulées.

4 avril, 10h55, après avoir résolu une panne d'alimentation en azote gazeux sur le pad, le décompte reprend à H-6h40mn. Le chargement des propergols cryogéniques est en attente. Malheureusement, à H-31mn 36 s, l'opération est ajournée en raison à une soupape d'évacuation d'hydrogène gazeux coincée sur le ML à 18 mètres de hauteur, l moitié du réservoir LOX ayant été chargé.

Les 2 réservoirs de stockage LH2 du Pad LC39B. A gauche, le réservoir originel Apollo-Shuttle, 21 m de diamètre, construit dans les années 1960 qui contient 4 millions de litres de LH2. Pour le programme STS, la NASA a acheté 420 millions de litres de LH2, dont seulement 54% ont servit à alimenter les les 135 vols STS. Le reste s'est perdu en perte de complément de plein et évaporation (12%) et en perte de charge (20%). Pour le SLS, la NASA a du construire un second réservoir de stockage pour le LH2 (24 m de diamètre), d'une capacité de 5,7 millions de litres, soit 47% de plus que le réservoir d'origine. La nécessité de construire ce second réservoir permettait de limiter les pertes par évaporation par jour par rapport au besoin du SLS. Le réservoir LH2 sur le 39B perdait 4 fois plus que celui du LC39A (317 litres par jour), à cause d'un problème d'isolation de sa structure. Cette évaporation non contrôlée a fait perdre la moitié du LH2 acheté pour le STS. À la fin du programme Shuttle, il perdait 5500 litres de LH2 par évaporation par jour. Pour le SLS, le réservoir originel LH2 a été réparé et rénové. Les pertes sont aujourd'hui équivalentes à celui du pad A, soit 3000 litres par jour. La capacité de 4 millions de litres du réservoir du pad 39B ne pouvait pas supporter un délai de 24 heures entre 2 tentatives de lancement du SLS: la quantité d'hydrogène perdue lors d'un plein et d'un compte à rebours ne laisse pas suffisamment de LH2 pour une deuxième tentative complète le lendemain. D'où la nécessité de construire un second réservoir de stockage. En attendant sa mise en opération complète, la NASA sera obliger d'utiliser pour le vol Artemis 1 la capacité de stockage en LH2 du SLC 37A d'ULA tout proche pour refaire le plein du SLS.
Du temps du STS, une partie du LH2 pompé était introduite dans les moteurs SSME p
our aider leur allumage avant d'être remis en circulation dans le réservoir externe. Pour le SLS, la procédure sera différente. Le LH2 pompé pour conditionner les moteurs RS25 ne sera pas remis dans le "core" mais évacuer à l'extérieur sous forme liquide,
la NASA a ajouté un réservoir séparateur d'hydrogène liquide de 270 000 litres au système global d'élimination de l'hydrogène. Cet hydrogène, une fois refroidit et passer sous forme de gaz pourra passer par la "torchère" et brûler à l'air libre.
 


   

Au MAF de Michoud, 4 des 5 structures principales qui composent l'étage central d'Artemis 2 sont assemblées. Il reste à assembler le bati moteur avec les 4 moteurs RS25. Le vol Artemis 2 est prévu pour mai 2024. La Nasa annoncera l'équipage d'ici la fin de cette année 2022. Dans cette équipage, 3 Américains et au moins 1 canadien.

       

Le plan de vol de la mission Artemis 2

 


       

Plan de vol de la mission Artemis 3 avec la construction du module de service par Airbus à brème et d'Orion au KSC

 

 


       

Plan de vol de la mission Artemis 4 qui sera lancé un SLS Bk 2 sur le nouveau ML2 en développement au KSC. Ce dernier sera équipé d'un bras de service EUSE Exploration Upper Stage Ombilical (EUSU) pour alimenter l'étage supérieur, livré au LETF du KSC en octobre 2021 pour des tests.

   

La mission devrait lancer le module I-Hab, qui s'intégrera à la station Gateway. La cabine Orion elle, permettra à un équipage de séjourner à bord dela Gateway. Il n'est pas prévu d'alunissage habité.

 

5 avril, le WDR est repoussé après le décollage du vol AX-1 sur le pad 39A, le 9 avril avec un H-0 le 11 14h40 locale.

   

   

La plateforme de service des moteurs RS25

L'équipe SCAPE (Self-Contained Atmospheric Protective Ensemble sur le LC39B chargé de vidanger l'hydrazine des boosters SRB juste avant le rollback vers le VAB du SLS  De guache à droite: Molly Smith, Mark K. Smith, Ryan McHenry et David Goetz

Le 14 avril, le test est modifié, limitant le ravitaillement de l'étage supérieur à cause d'une valve à hélium. Mais à mi-chemin du chargement, le câble ombilical LH2 attaché à l'étage central "core" se met à fuir. Il y a également une panne d'azote gazeux, utilisé pour purger l'oxygène du lanceur avant le ravitaillement et pour fournir un environnement ininflammable. En fin de compte, les ingénieurs annulent le test du compte à rebours et vidangent les réservoirs. Après 3 tentatives pour remplir les réservoirs du SLS, la NASA décide de déconnecter le lanceur et de le ramener dans le VAB. Le 18 avril, la NASA envisage plusieurs possibilités pour la suite des tests du SLS Artemis 1:
1- Dans le VAB, réparer le clapet anti-retour ICPS et le raccord d'hydrogène qui fuit, revenir au pad pour un nouveau WDR, retour au VAB pour le travail final, puis revenir au pad pour le lancement.
2- Faire plus de travail dans le VAB, mettre le SLS en configuration de vol, revenir pour le WDR, puis retour au VAB avant le déploiement pour le lancement.
3- Dans le VAB, effectuer des réparations, puis revenir pour le WDR et, si tout se passe bien, rester au pad et continuer vers le lancement.
La première mission Artemis autour de la lune – initialement prévue pour début juin – pourrait être retardée. La seconde fenêtre va du
26 juillet au 9 août.

Le 26 avril, rollback du SLS Artemis 1 dans la baie 3 du VAB pour réparation et préparation à une autres série d'essais de remplissage. Les plateformes de travail sont remises en place autour du lanceur, les ingénieurs vont pouvoir remplacer la soupape de contrôle défectueuse sur l'étage supérieur, une petite fuite à l'intérieur du boîtier de la plaque ombilicale du mât de service sur la plateforme.

Après plusieurs semaines de travail, le SLS est ramené sur le pad 39B le 6 juin dans la nuit. L'opération WDR est maintenant prévue pour le 19 juin

   

Le camion d'eau qui précèdent le Crawler arrose la Crawlerway assurant le moins possible de poussière afin d'éviter les excès de friction, de chaleur et de « gel » des roulements des chenilles du transporteur lors du rollout vers le pad

Le prototype du CTV Crew Transportation Vehicle pour Artemis sur le LC39B. Canoo Technologies Inc., a obtenu un contrat pour concevoir et fournir la prochaine génération de CTV pour les missions avec équipage Artemis. Des représentants de Canoo étaient au port spatial pour démontrer la flotte de véhicules respectueux de l'environnement.

   

Juillet, installation du commandant Moonikin Campos dans la cabine Orion du SLS Artemis 1. Arturo Campos, décédé en 2001 a été l’un des acteurs clés du retour d’Apollo 13 sur Terre. Le mannequin, de morphologie masculine est vêtu d’une combinaison Orion Crew Survival System. La même que celles que porteront les membres humains des missions Artemis lors des phases dynamiques de leurs voyages. L’objectif est d’enregistrer, grâce à divers capteurs, des données de rayonnement ou encore de vibrations et d’accélérations qui seront utiles à préparer les astronautes qui partiront pour la Lune. Le « commandant Moonikin, pour le jeu de mots avec l’anglais « manikin », comprenez « mannequin », Campos » sera accompagné de deux modèles de torses féminins, Zohar, comme l’a nommé l’Agence spatiale israélienne et Helga comme l’a nommé le Centre aérospatial allemand. Eux aussi permettront grâce à plus de 10 000 capteurs d’évaluer plus précisément le niveau de rayonnement reçu par les astronautes dans leurs missions lunaires.

   

Moonnikin, Zohar et Helga, au fond en bleu. Les mannequins féminins mesurent 96 cm de long pour 35 kg. Seule Zohar aura un gilet de protection contre les radiations. Ces mannequins ont été créés par Institut DLR de médecine aérospatiale à Cologne, Allemagne, et ils ont des os et des tissus mous, ainsi que des capteurs dans des zones telles que la poitrine, l’estomac, l’utérus et la moelle osseuse.

Alors que 3 mannequin américains partent dans Orion, l'Europe avec l'ESA embarque Shaun, le mouton, tiré d'une série Britaique.L'ESA a travaillé avec Aardman, le studio d'animation derrière le mouton en stop-motion, pour organiser l'aventure spatiale réelle de Shaun. 2022 marque le 15e anniversaire de la première série télévisée de Shaun.

LEGO Education envoie également 4 figurines dans Artemis 1 Orion. Le vol des jouets fait partie d'une collaboration avec la NASA sur "Build to Launch: A STEAM Exploration Series", apportant la série d'apprentissage numérique à la vie dans le but d'éveiller davantage l'intérêt des élèves pour les sciences, la technologie, l'ingénierie, les arts et les mathématiques. La mission Artemis I sera pilotée par le pilote de commandement Kate et le spécialiste de mission Kyle, membres de l'équipe spatiale LEGO qui sont présentés dans la série numérique hebdomadaire Build to Launch et font partie des ensembles de construction de classe SPIKE Prime. Aux côtés de Kate et Kyle, Julia et Sebastian, des figurines de la gamme de jouets LEGO City. Les quatre figurines, qui sont uniques à la mission et non produites pour la vente, feront partie du kit de vol officiel Artemis I, emballées avec d'autres souvenirs de la NASA à utiliser à des fins éducatives et de présentation après le vol.
 

La mascotte du spatial US, le chien Snoopy sera du voyage dans Orion, jouant le role d'indicateur d'impesanteur "Zero-G". En 1969, Snoopy avec son compagnon Charlie Brown avait déjà volé vers la lune pour la mission Apollo 9.À bord d'Artemis I, Snoopy sera vêtu d'une version miniature unique en son genre de la combinaison pressurisée Orion Crew Survival System (OCSS) de la NASA. 10 x 7 pouces (25 x 18 cm) vêtement orange vif de a été fabriqué à partir des mêmes matériaux que les combinaisons qui seront portées par les astronautes lors des futures missions Artemis. Les poupées Snoopy ont déjà volé dans l'espace. En octobre 2019, une peluche de 20 cm fabriquée et vendue par Hallmark a été lancée vers ISS sur un vaisseau spatial cargo Northrop Grumman Cygnus. Deux mois plus tard, une peluche de 19 cm vêtue d'une combinaison spatiale blanche en similicuir avec une écharpe rouge et une casquette de communication marron (ou comme l'appelle la NASA, une "casquette Snoopy") sous un casque à bulles en plastique transparent a servi d'indicateur de zéro g à bord d'OFT-1 , le premier vol d'essai sans équipage du vaisseau spatial Starliner de Boeing.

4 aout, VAB, HB3, la plateforme E est rétracté en prévision du rollout et du lancement fin aout . La moitié des plateformes sont maintenant rétractées. La plateforme K sera retirée le 5 avec les PL B, C et E à suivre la semaine prochaine. La NASA vise le lancement le 29 août pendant une fenêtre de lancement de deux heures qui s'ouvre à 8 h 33 HAE avec des possibilités de sauvegarde les 2 et 5 septembre. Un lancement réussi le 29 août se traduirait par une durée de mission d'environ 42 jours, avec un splashdown ciblé d'Orion le 10 octobre.  

Les équipes rétractent les plates-formes VAB qui permettent d'accéder à la fusée et au vaisseau spatial après que les ingénieurs ont terminé l'installation de couvertures thermiques sur l' étage de propulsion cryogénique provisoire autour de l'adaptateur d'étage du lanceur. Les techniciens ont également remplacé les portes de vol de la section moteur de l'étage central du lanceur. Les inspections de clôture finales sont terminées sur ces sections et elles sont prêtes pour le vol. Au niveau de l'étage central, les équipes ont commencé les inspections de clôture des vols. Suivront les tests des éléments du système de destruction en vol dans l'inter-tank de l'étage et les jupes avant des SRB avant le rollout prévue le 18 aout.  Les techniciens ont également terminé de remplacer le joint gonflable qui se trouve entre le bras d'accès de l'équipage du ML et le système d'abandon de lancement d'Orion et le module d'équipage pour empêcher tout élément de l'environnement extérieur de pénétrer à l'intérieur de la capsule. Les équipes ont prolongé le bras d'accès de l'équipage et effectuent les derniers tests motorisés en installant les passagers de la mission avant de fermer l'écoutille de la cabine.

Les contrôleurs de lancement et de vol, ainsi que le personnel de soutien des centres de la NASA, ont terminé leur dernière simulation de compte à rebours de lancement avant la mission. L'équipe a mené de nombreuses simulations de lancement et de vol pour se préparer à Artemis 1.

17 aout, rollout avec quelques jours d'avance du SLS Artemis 1 vers le LC39B. L'opération débute à 2h18, en pleine nuit. Une fois sortie de la baie 3, le bras d'accès des astronaute est placé contre le ML à 3h18. A 7h20, le lanceur passe le croisement vers le pad 39B. L'ensemble sécurisé sur la pad à 12h03 TU, après un périple de 10h 8 mn.

       

Le SLS Artemis 1 juste avant le rollout vers le pad 39B. Les règles impose de n'avoir que 10% de prévision pour les éclairs d'orage dans un rayon de 35 km autour du site. Pas de déplacement si il les prévisions donnent 5% de risques de grêle, si le vent dépasse 75 km/h et si les températures sont inférieures à 4°C et supérieures à 35°C.

   

   

   

 

Les carrés noirs et blancs sur la scène principale et les boosters forment des triangles les uns avec les autres, permettant un suivi précis des mouvements.

Une variété de motifs en noir et blanc sont peints sur le SLS et le vaisseau Orion. Ils sont utilisés comme cibles pour le suivis par les caméras. Certains motifs, comme les anneaux à carreaux sur chaque SRB, sont utilisées par les caméras qui suivent le lanceur. Dans le cas de l'anneau noir sous le cône de nez sur le SRB de gauche, il permet aux ingénieurs de distinguer facilement le propulseur droit de la gauche car le véhicule est très symétrique et certaines des caméras auront un champ de vision serré. "Si vous regardez l'étage central du SLS et les doubles propulseurs de fusée solide, la rampe de lancement et la tour de lancement, vous verrez des carrés noirs et blancs alternés qui ressemblent à des motifs en damier", a déclaré Beth St. Peter, responsable de l'équipe d'intégration d'imagerie SLS chez Marshall Space Flight Center de la NASA à Huntsville, Alabama. « Chaque marquage a un but précis. En général, les marquages ​​sont utilisés pour mesurer avec précision le mouvement lors d'événements dynamiques, lors du décollage et de la séparation. Avec des caméras spécifiques, nous suivrons ces réticules des marques et formerons des "triangles" de plusieurs motifs pour nous aider dans nos tâches d'analyse de reconstruction post-vol."

Des événements critiques, tels que la séparation des SRB seront étudiés de près et comparés à des simulations de modèles informatiques. "Les images et les données que nous collectons aideront à valider les modèles informatiques, et nous pourrions même constater que nous pouvons assouplir certaines des contraintes basées sur les données de photogrammétrie", a déclaré St. Peter.

L'orange caractéristique de l'étage central du SLS est similaire à celui du réservoir externe du STS. "il est un peu plus sombre que d'habitude, la mousse commence par une couleur chamois et s'assombrit à cause de l'exposition aux UV dus à la lumière du soleil)

La forme de chaque motif est également importante. Les carrés et les rectangles fournissent des bords nets, qui permettent aux logiciels informatiques de déterminer avec précision les bords des pixels et, par extraction, le mouvement de ces pixels. Des motifs en noir et blanc sont utilisés car les deux couleurs offrent le plus de contraste, ce qui permet de garantir que les équipes suivent le même point dans le temps et également à partir de plusieurs caméras. Placer les marques sur le lanceur, Orion et le ML est presque une science en soi. Certaines marques photogrammétriques sont situées sur des lignes de visée connues de caméras précédemment installées autour de la rampe de lancement. Les marques doivent également être placées là où le froid extrême des propulseurs ou la chaleur extrême du lancement ne les affectera pas. La photogrammétrie sera importante lorsque l'étage de propulsion cryogénique intermédiaire et Orion se sépareront de l'étage principal et de l'adaptateur de l'étage du lanceur. La séparation sera surveillée avec un autre type de technologie. "Au lieu d'utiliser des marques peintes, nous utilisons des marques rétroréfléchissantes", a déclaré St. Peter. "Ces réflecteurs dirigeront la lumière réfléchie vers la source - dans ce cas, une caméra embarquée dotée d'une source lumineuse. Les rétroréflecteurs sont parfaits dans des conditions de faible luminosité et de lumière changeante, comme ce que nous vivons lors de cet événement clé de séparation.

De petites marques autour des entretoises arrière, qui relient les deux propulseurs à fusée solide à l'étage central du SLS, sont soigneusement surveillées pendant le ravitaillement.

Alors que la NASA continue de lancer et de faire voler le SLS dans des missions de plus en plus complexes, les marquages ​​​​sur le SLS vont évoluer. Artemis II et Artemis III piloteront également la première configuration de SLS, connue sous le nom de Block 1, et les marquages ​​resteront similaires à ceux de la fusée Artemis I. Sur Artemis II, les astronautes utiliseront des marquages ​​supplémentaires avec des cibles réfléchissantes sur l'ICPS et l'adaptateur d'étage Orion pour piloter Orion et tester ses capacités de maniement lors d'une démonstration d'opérations de rendez-vous et de proximité. À partir d'Artemis IV, la deuxième configuration de SLS, connue sous le nom de Block 1B, comportera un étage supérieur plus puissant qui remplace l'ICPS. Le bloc 2, qui fera ses débuts lors du neuvième vol de SLS, comprendra des propulseurs de fusée solide avancés nouvellement conçus.

       

LES MOTEURS DU VOL ARTEMIS 1

Les 4 moteurs RS25, ancien moteurs SSME du STS sont construit par Aerojet Rocketdyne. Ils sont équipés de nouveaux contrôleurs et logiciels. Une isolation les protège des flammes des boosters SRB. Les 4 moteurs utilisés sur Artemis 1 sont les moteurs 2045, 2056, 2058 et 2060.

Le moteur 2045, installé en position 1 (en haut à gauche vu d'en bas), a effectué pour la première fois 12 missions de navette s'étalant sur 13 ans, de 1998 à 2011. Parmi les vols qu'il a aidé à lancer, il y avait le retour en vol de l'astronaute Mercury John Glenn (STS-95 ); le 100e vol de la navette spatiale (STS-92) ; la livraison de l'installation exposée du Japon à la Station spatiale internationale (STS-127) ; et la mission finale de la navette (STS-135).

En position 2 (en bas à gauche), le moteur 2056 lancé précédemment sur quatre missions de la navette, dont l'installation du sas Quest pour la Station spatiale internationale (STS-104) ; la quatrième mission d'entretien du télescope spatial Hubble (STS-109) et les deux missions de retour en vol après la perte de la navette spatiale Columbia (STS-114 et STS-121).

Le moteur 2058 en position 3 (en bas à droite) faisait partie de six missions de la navette, dont la livraison du nœud américain Harmony et du laboratoire japonais Kibo pour la Station spatiale internationale (STS-120 et STS-124), ainsi que le dernier vol de l'orbiteur Discovery (STS-133).

Le quatrième RS-25 volant sur Artemis I, moteur 2060, a fait ses preuves en vol sur trois lancements de navette spatiale, dont STS-131, un vol de ravitaillement de station; et deux des missions effectuées avec le moteur 2045 - STS-127 et STS-135.

Vue des moteurs RS25 dans la fosse principale sur le ML. Le moteur 2058 est à gauche, le 2056 à droite, devant. Au fond, le 2060 et 2045.

 

SRB A 5 SEGMENTS

Pour Artemis I, les SRB du SLS ont été construits à partir de jupes arrière, d'éléments de contrôle du vecteur de poussée, de boîtiers métalliques et de structures avant qui étaient auparavant pilotés avec la navette.

Les propulseurs latéraux gauche (IA) et droit (IB) comprennent du matériel précédemment utilisé dans le lancement de 73 missions de navette, y compris tous les vols sauf trois effectués par les quatre moteurs Artemis I RS-25.
Le composant le plus ancien, la jupe arrière du booster IA, a volé pour la première fois avec le vol inaugural de la navette spatiale Discovery, STS-41D, en 1984. Le même composant a également volé lors du dernier lancement malheureux de l'orbiteur Columbia (STS-107 ) et plus récemment avec Discovery sur STS-128. Ce dernier vol pourrait avoir une importance si Artemis I décolle lors de sa première tentative de lancement, actuellement prévue pour lundi (29 août). STS-128 a été lancé vers la Station spatiale internationale le même jour en 2009, il y a 13 ans.


L'histoire de la navette des deux boosters comprend également STS-31, la mission qui a déployé le télescope spatial Hubble (un cylindre sur IB) et STS-88, le premier vol à s'amarrer à la Station spatiale internationale (la jupe avant sur IA).

OMS SUR ORION

Faisant partie du module de service construit en Europe, la centrale électrique de la capsule, le moteur principal Orion a d'abord été construit par Aerojet Rocketdyne pour servir de moteur de système de manœuvre orbitale OMS pour l'orbiteur de la navette. En tant que l'un des deux moteurs de ce type sur chacun des engins spatiaux ailés, l'OMS-E a fourni la poussée nécessaire pour entrer, circulariser et transférer entre les orbites, ainsi que pour se rencontrer, désorbiter et exécuter des interruptions.
Sur Orion, le moteur principal fournit près de 6 000 livres de force et est capable de pivoter d'un côté à l'autre, ainsi que de haut en bas. Tout les produits souples fournit avec le moteur du Shuttle ont été remplacés et des tests ont validé sa certification pour le vol.
Le moteur principal Artemis I Orion (numéro de série 111) a effectué pour la première fois 19 missions de navette entre 1984 et 2002. Il a été lancé avec Challenger transportant le premier équipage de sept personnes (STS-41G), a mis Atlantis en orbite pour la première fois (STS -51J) et comme l'un des cylindres d'appoint de l'IB, a aidé au déploiement du télescope spatial Hubble.
Le moteur principal Orion sera jeté avec le module de service européen lorsqu'il se séparera de la capsule avant qu'Orion ne rentre dans l'atmosphère terrestre à la fin de la mission.

Les trois prochaines missions SLS, Artemis II à Artemis IV, seront propulsées par 14 moteurs RS-25 éprouvés en vol et deux nouveaux moteurs assemblés à partir de composants de l'ère de la navette. La NASA a attribué à Aerojet Rocketdyne un contrat pour construire ensuite de nouveaux moteurs RS-25 consommables à utiliser à partir d'Artemis V. De même, Northrop Grumman soutiendra les missions Artemis II et Artemis III avec du matériel de l'ère de la navette, avant de produire de nouveaux actifs pour Artemis IV via Artemis VIII. À partir d'Artemis IX, la société prévoit d'introduire des boosters Booster Obsolescence and Life Extension (BOLE) qui remplaceront les boîtiers en acier utilisés pour la navette spatiale par des boîtiers composites et des structures améliorées.
Les moteurs OMS hérités de la navette seront utilisés avec Orion au cours des six premières missions, après quoi Aerojet Rocketdyne commencera à fournir de nouveaux moteurs principaux Orion pour les vols jusqu'en 2032.

Bien que la plupart du matériel qualifié pour le vol restant sur le programme de la navette spatiale ait été mis de côté pour être utilisé avec le SLS, des exemples de vol du moteur principal de la navette spatiale, des propulseurs à fusée solide et des moteurs de manœuvre orbitale sont conservés par des musées, y compris le National Air and Space. Museum à Washington, DC et California Science Center à Los Angeles.

20 aout, la NASA sélectionne 13 sites d'atterrissage sur le lune pour la mission Artemis 3 en 2025, tous situés au pole Sud.

 

27 aout, le compte à rebours de la mission Artemis 1 débute à 14h23 TU. Il se terminera dans 2 jours par le chargement de propulseurs cryogéniques dans le système de lancement spatial lundi matin pour un décollage à 8 h 33 HAE (12 h 33 GMT). Le compte à rebours a commencé à T-moins 43 heures, 10 minutes. Deux prises intégrées sont prévues à T-moins 6 heures, 40 minutes et à T-moins 10 minutes. Dans l'après midi, un impact de foudre atteint une des tours protectrice autour du pad. Le 28 aout, alors que 5 impacts de foudre ont été détecté sur le site, les autorisations pour le vol sont données. Les prévisions météorologiques officielles de lancement montrent 80% de chances de conditions favorables à l'ouverture de la fenêtre de lancement de deux heures pour la mission Artemis 1 le 29 à 8h33 locale (12h33 GMT). Les risques d'averses, d'orages et de nuages ​​au-dessus du port spatial augmentent pendant la fenêtre de lancement, avec 60 % de chances de beau temps à 10 h 33 HAE (14 h 33 GMT). Temps mort à T-6h 40mn pour 2 heures, le temps de valider les opérations de remplissage des réservoirs.

L'administrateur de la NASA Bill Nelson avec la mascotte Snoopy devant l'horloge du KSC sur le site de presse

       

Les astronautes NASA et de l'agence spatiale Canadien CSA posent devant Artemis 1 sur le pad 39B, le 28 aout. De gauche à droite: Christina Birch, astronaute candidate, Joe Acaba, astronaute, Don Pettit, astronaute, Victor Glover, astronaute, Jessica Meir, astronaute, Jeremy Hansen, astronaute CSA, Stan Love, astronaute, Jack Hathaway,  astronaute candidat, Shannon Walker, astronaute, Andre Douglas, astronaute candidat, Kate Rubins, astronaute,  Chris Williams, astronaute candidat, Reid Wiseman, astronaute, Stephanie Wilson, astronaute, Jessica Wittner, astronaute candidate, Zena Cardman, astronaute, Joshua Kutryk, astronaute CSA et Randy Bresnik, astronaute.

   

29 aout, le temps sur la Floride s'améliore, la fréquence des éclairs est tombé à 20%. Le remplissage des réservoirs du Core débutent avec la mise en froid des lignes d'alimentation en propergols cryogéniques. L'oxygène et l'hydrogène liquide coulent dans le corps central du SLS. Le remplissage en LH2 est momentanément arrêté 2 fois, à cause d'une fuite sur le TSM et à cause d'une surpression. Le remplissage du réservoir LOX se termine en premier suivit de celui en LH2. L'étage supérieur ICPS reçoit également ses propergols cryogéniques. La fenêtre de tir dure 2 heures, le SLS sera probablement lancé en fin de fenêtre. Un problème survient lors du début de purge des canalisations du moteur RS25 n°3, ainsi qu'un soucis de communication entre le sol et Orion et du givre sur une ligne dans l'inter réservoir du Core. Pour bien démarrer, les canalisations des moteurs RS25 doivent être à "température" pour l'introduction de l'hydrogène et oxygène liquide. La purge, "bleed" laisse échapper un nuage d'ergol attestant que la température et la pression d'équilibre requise est atteinte.

11h33, le décompte est interrompu à T-40mn, suite aux problème débit de purge sur la ligne du moteur RS25 n°3, le 2058. Le centre de lancement annonce que le problème de fissure trouvée dans la section inter réservoir de l'étage central SLS a été résolu. La fissure et l'accumulation de givre associée se trouvent dans la mousse isolante et non dans la structure du réservoir de l'étage central. Le lancement est repoussé de 2 heures. A 11h35, alors que le décompte n'a pas repris, la NASA annonce un report de 4 jours au 2 septembre, dès 16h48 TU si les techniciens arrivent à résoudre le problème. Une autre tentative est encore possible le 5.

Vue de la surface de la plateforme du ML supportant le SLS, devant le SRB gauche, les moteurs n°2 E2056 et n°3 E2058.

Vue du moteur RS25 n°1, le E2045 à gauche

Le lanceur SLS Artemis 1 vue de dessous

29 aout, la NASA peut lancer Artémis 1 jusqu'au 6 septembre, avec une fenetre de 120, 90 et 24 mn. Ce sont des dates théoriques, parce que apparemment, il ne peut y avoir plus de 3 tentatives en 7 jours.  Mais au moins 48 heures d'écart entre les tentatives 1 et 2, du 2 et 3 septembre. Il faut au moins 72 heures entre les tentatives 2 et 3, les 3 et 4 septembre.  Ce qui donne la date du 05 septembre comme 3ème opportunité réelle.  Après, ce sera retour au VAB. L'anomalie sur le moteur n°3 concerne sa mise en froid. Les contrôleurs n'ont pas vu le flux d'hydrogène liquide qu'ils attendaient. Ils ont pris plusieurs mesures pour tenter d'augmenter ce débit, notamment en coupant le débit dans les trois autres moteurs pour augmenter la pression du moteur n ° 3, sans succès. Le problème ne concernerait pas le moteur proprement dit mais l'interface avec le sol. Du coté de la météo, les premières prévisions pour une tentative de lancement du 2 septembre arriveraient le 29 août. Elle s'attendait cependant à ce que la probabilité d'un temps acceptable soit être inférieur à celui de la tentative de lancement initiale car la fenêtre de lancement est plus tardive dans la journée, avec de plus grandes probabilités de tempêtes.
Un autre facteur serait le développement potentiel de systèmes météorologiques tropicaux qui pourraient affecter la région d'ici la fin de la semaine. "Les prévisions vont largement dépendre de l'évolution des tropiques."

   

La valve fautive sur le moteur SSME RS25. La mise en froid du moteur se fait essentiellement pour la température et la pression dans la turbopompe à carburant basse pression, LPFT. L'hydrogène pour le moteur version SSME doit être entre - 252,6  et - 214,3°C sous 3,6 bar de pression au moment du démarrage, à T-9s. La limite de température du carburant hydrogène est conçue " pour empêcher la formation de bulles dans les conduites de carburant qui pourraient provoquer la cavitation de la pompe à carburant et des dommages matériels lors de l'allumage ". L'oxygène utilise des paramètres similaires pour son démarrage.

31 aout, la NASA annonce une tentative pour le 3 septembre entre 18h17 et 20h17 TU avec n risque météo de 60%, averses de pluie les orages côtiers qui se disperseront rapidement avec la brise d'Est. La procédure concernant la mise en froid des moteurs RS25 va être changée, se basant sur le test "green run" au centre Stenis La mise en froid débutera  30 à 45 mn plus tôt qu'initialement, c'est-à-dire pendant la phase de remplissage rapide en hydrogène liquide de l'étage central.

Il y a 14 fenêtres de tir entre le 19 septembre et 4 octobre. En cas de retour au VAB et d'un rollout pour la fenêtre du 19 septembre, il faudra revalider ou refaire le système de sécurité qui permet de détruire le lanceur en cas de trajectoire incontrôlable, le Flight Termination System. Certifié pour 20 jours après son installation, il a été revalider pour le 5 septembre.

La seule fois où le lanceur SLS apparait tout de blanc avec cette image réalisée au travers d'un filtre IR, infra rouge...

2 septembre, la météo donne 60% de chance de lancer le 3 septembre, à l'ouverture de la fenêtre de 2 heures et 80% en fin de fenêtre.

3 septembre, la NASA est confiante pour un lancement ce jour, mais sachant qu'il y a 489 critères d'engagement de lancement qui doivent être remplis avant que le décollage, "Il n'y a aucune garantie" d'un lancement assurent les responsables. La NASA accepte le risque de pousser Orion à ses limites lors du vol Artemis 1. L'évaluation probabiliste des risques de la NASA pour la mission Artemis 1 a conclu qu'il y a 1 chance sur 125 de perdre le vaisseau spatial Orion pendant le vol non piloté vers la lune et retour. Se préparant aux éventualités, la NASA a la possibilité de revenir à des plans de "mission alternative" pour Artemis 1 s'il y a un manque de fusées ou un problème de vaisseau spatial. Orion pourrait se balancer autour de la Lune sans entrer en orbite, ou faire le tour de la Terre avant de rentrer sur terre. Le largage d'un petit satellite italien ArgoMoon permettra de faire de jolies photos du vaisseau et son étage de transfert.

A 8h37 TU, le décompte affiche T- 6h 40mn. Il ne reprendra que dans 2 heures et demi pour autoriser ou non le remplissage en propergols cryogéniques des étages. Vers 9h30, le "go" est donné pour le remplissage à 11h, les canalisations au sol sont mises en froid.
Le remplissage des réservoirs commence à 11h TU d'abord en mode lent puis rapide pour le LOX. Une fuite d'hydrogène
dans la cavité entre les plaques sol et côté vol d'un ombilical à déconnexion rapide situé dans le compartiment moteur du SLS est détectée, une fuite différente de la tentative du 29 aout. Le chargement d'hydrogène a été automatiquement coupé lorsque la concentration de la fuite atteignait le seuil de risque d'inflammabilité, soit 4%. Les techniciens essaient de le "réchauffer" en passant le liquide moins froid dans les canalisations pour remettre le joint en place avant de continuer. A 12h, le remplissage en LH2 reprend tandis que commence la mise en froid des moteurs RS25 par purge d'hydrogène froid. L'oxygène est rempli à 35% et l'hydrogène à 3%. Après une heure de remplissage, le niveau de LH2 atteint seulement 8% et la fuite n'est pas résolue. Le flux est arrêté, les ingénieurs tentant une nouvelle pressurisation de la ligne pour rendre le joint en téflon soit moins lâche et résorber la fuite, mais la fuite est toujours présente. 17h37, le décompte est à T-4h 08mn 42s, le réservoir de LH2 est remplit à 10% et celui du LOX à 87%. Une nouvelle procédure de réchauffement le raccord de l'ombilical est tentée durant 30 minute avant d'envoyer l'hydrogène dans le réservoir. 14h20, le remplissage en LH2 reprend mais est suspendu au bout de 10 minutes. La fuite serait située à l'intérieur du compartiment moteur et ne serait pas facilement accessible. Une annulation se profile.
15h17, à T- 2h28mn et 53s, la directrice du lancement, Charlie Blackwell Thompson annonce un nouveau report de tir. "La réparation de la conduite de carburant d'hydrogène qui fuit peut ne pas être possible sur le pad. Le lanceur pourrait devoir revenir au VAB. Les responsables de mission vont consulter les équipe pour une nouvelle tentative de lancement, mais celle du 5 et 6 septembre semble compromises.
A l'issue de sa conférence de presse, la NASA annonce que le SLS sera sera ramené dans le VAB afin de réparer la fuite, il n'y aura donc pas de nouvelle tentative les 5 et 6 septembre, la NASA se laisse l'opportunité de refaire des tests sur le pad avant le retour pour réparation et rechargement des batteries. Le lancement du Crew Dragon 5 vers ISS début octobre empêchent un tir avant le 17.

La fuite de LH2 est localisée sur le TSMU Tail Service Mast Umbilical LH2 du ML sur un ombilical, un flexible de 8 pouces, 20 cm de diamètre, appelé interface QD, Quick Disconnect au niveau du joint en téflon qui touche la partie métallique, un endroit différent de la fuite du 29 aout. Cette interface se déconnecte à T-0 avec le UCP, Umbilical Carrier Plate. Les TSMU du SLS se déconnectent au décollage non pas par l'action d'un système pyrotechnique et de contrepoids comme sur le STS, mais par un système pneumatique. Les TSMU assure le transport de pas moins de 7 ombilicaux.

Tous les ombilicaux SLS sont libérés par le même signal qui allume les SRB. Si un connecteur de déverrouillage électrique tombe en panne sur une plaque ombilicale, il existe un déverrouillage mécanique secondaire par câble pour garantir que la plaque ombilicale se libère du véhicule lors de la montée du véhicule. Il y a une troisième libération en tant que sauvegarde de dernière chance, via des broches de cisaillement situées sur la moitié de vol de la plaque ombilicale.

Fenêtres de lancement pour Artémis 1 en octobre, à partir du 17. Les opportunités vont jusqu'au 31 avec des durées de 45 à 120 mn. Le reste des opportunités pour lancer Aremis 1 en 2022 et 2023

7 septembre, la NASA décide que la réparation de la fuite LH2 au niveau du TSMU se fera sur le pad plutôt que dans le VAB. Cette décision permettra aux équipes de changer le joint et de tester les résultats en condition réelle avec du propergol cryogénique. Néanmoins, le lanceur devra retourner au VAB pour le changement des batteries du système de destruction en vol FTS, à moins que l'USAF le requalifie pour une durée plus importante que les 25 jours initiaux.

8 septembre, la NASA vise le 23 septembre pour lancer Artemis 1 si la météo, la sécurité du FTS et les essais de remplissage du réservoir LH2 prévus le 17 se déroule bien avec le nouveau joint mis en place. Les techniciens vont réparer et remplacer le joint de la QD de 4 et 8 pouces dans le TSMU LH2. Ce sera la 7e tentative de remplissage de l'étage Core du SLS depuis sa fabrication, il y a 2 ans.

   

12 septembre, pad 39B, les techniciens ont changé les joints sur les TSM H2. La NASA annonce un test de remplissage pour le 21 septembre et un lancement le 27.

21 septembre, nouveau test de remplissage pour le lanceur SLSS Artemis 1. Après refroidissement des lignes d'alimentation, le remplissage en propergols cryogéniques, LOX et LH2 débute en mode "slow" durant les 20 premières minutes avant de passer en mode "fast", ce qui augmentera la durée du remplissage de 30 minutes. Nouvelle alerte des capteurs mesurant la concentration en hydrogène gazeux sur le TSM H2 à 7% dépassant les 4% autorisés, ce qui arrête le remplissage en hydrogène. Une procédure de chauffage est initiée pour remettre le joint des ombilicaux en place et permettre la reprise du remplissage en mode rapide, ce qui réduira la concentration en hydrogène gazeux à 0,5%. La mise en froid des moteurs RS25 est réalisée, alors que le remplissage des réservoirs atteint 50% pour le LH2 et 100% pour le LOX. Une fois, les réservoirs à 100%, les compléments de plein de l'étage "core" termineront l'opération jusqu'à T-10 mn, tandis que commence le remplissage de l'étage supérieur. L'étape finale du test est réalisée après remplissage complet de l'étage supérieur, avec la mise en pression des réservoirs du "core". La concentration en hydrogène au niveau des ombilicaux reste dans la limite des 4%. Confirmant le succès de ce test de remplissage pour le SLS, la NASA devrait confirmer un lancement le 27 septembre.

23 septembre, l'USAF a donné une dérogation pour la validation des batteries du système de destruction en vol du SLS, le FTS pour un lancement le 27 septembre ou le 2 octobre.

24 septembre, la NASA retarde le lancement d'Artemis 1 en raison de la tempête Ian qui s'engage sur la Floride la semaine prochaine. Artemis 1 devait être lancé le 27, suite aux essais concluant de remplissage réalisés.

25 septembre, sur le LC39B, le CT est en place pour un éventuel retour du SLS Artemis 1 dans le VAB.

26 septembre, la NASA décide de ramener une nouvelle fois le lanceur SLS Artemis 1 dans le VAB en protection du passage du cyclone Ian sur la Floride. Les prochaines opportunités de lancement seront de fin octobre à novembre. Artemis 1 regagne le VAB le 27 au petit matin

   

Fenêtre de tir pour octobre et novembre pour Artemis 1

12 octobre, la NASA annonce le lancement d'Artémis 1 pour le 14 novembre, avec une fenêtre de 69 mn, débutant à 00h07 locale. le lanceur, actuellement dans le VAB sera amené sur le pad le 4 novembre après avoir vérifier l'état de sa protection thermique et rechargé les batteries du système FTS.

MAF, l'ISS, l'Inter-Stage Simulator est préparé pour son transport au centre d'essais Stenni, tout proche. il sera mis en place dans le banc d'essai B2, où il maintiendra l'étage supérieur d'exploration (EUS) en place et agira comme une sortie de poussée. ISS protège la partie inférieure de l'EUS des éléments environnementaux lors de ses tests Green Run.

   

4 novembre, 4e rollout du SLS Artemis 1 vers le pad 39B. Partie en soirée, le lanceur rejoint le pad dans la matinée après 9 heures de voyage. Le lancement vers la lune sans équipage est prévu le 14 novembre à 05h07 GMT. La mission de 25 jours enverra l'Orion sur une orbite rétrograde lointaine autour de la lune, atteignant une distance plus éloignée de la Terre que n'importe quel véhicule classé humain n'a volé auparavant. D'autres dates permettront de lancer Artemis en novembre, le 16, 19 et 25. Le décompte commencera 46 heures avant le décollage à 5h27 GMT le 12 novembre.

9 novembre, le passage de l'ouragan Nicole au dessus de la Floride oblige à reporter le lancement Artemis 1 au 16 et à fermer le KSC pour la journée.

10 novembre, des vents très fort ont balayé le centre spatial sans dommage pour le SLS et les installations au sol. 82 mph ont été mesuré au niveau des boosters du lanceur , soit 3 mph de moins que la limite tolérée.

TSMU LH2, contrôle des lignes de redondances de données après le passage de Nicole

14 novembre, après le passage de l'ouragan Nicole, des dégâts mineurs sont découverts sur le SLS. Les techniciens découvrent qu'une zone d'isolation d'environ 3 mètres située sous l'écoutille de la cabine Orion s'est détachée. Cela n'aura pas d'incidence sur la date de lancement, toujours prévue pour mercredi à 06h04 UTC. Le décompte commence à H-44, géré au KSC depuis la Firing Room 1 sous la direction de Charlie Blackwell-Thompson et à Houston, depuis White FCR, mis à jour depuis 2013. Le remplissage en LH2 des étages du lanceur devrait suivre une nouvelle procédure testée en septembre par les techniciens en abaissant la pression du liquide ce qui ralentira la durée de remplissage. Une heure de plus a été ajoutée à la durée du compte à rebours de lancement en prolongeant le premier des 2 "hold" à T-6h 40mn de 2 heures 30 à 3 heures 30.

   

Le poste de directeur de lancement au KSC et les postes des ingénieurs à Houston

15 novembre, 19h30 TU, le décompte est sur un "hold" à H-6h 40mn qui dure 3h et demi avant de donner le "go" pour le remplissage en propergols. Cet arrêt à ce stade du compte à rebours a été prolongé d'une heure par rapport aux comptes à rebours précédents, ce qui laisse plus de temps pour charger de l'hydrogène dans l'étage central après que l'équipe de lancement a modifié la technique de ravitaillement à la suite de fuites passées. Le "GO" pour le remplissage du lanceur est donné à 19h41. Le remplissage de l'étage "core" se termine le 16 à 0h46. C'est au tour de l'étage supérieur se recevoir ses propergols. Dans la soirée, un problème de vanne oblige à suspendre les compléments de plein en LH2 et à diriger une équipe spéciale sur le pad pour aller serrer des boulons sur la dite vanne. A 4h09, le travail est terminé sur le pad et le remplissage peut reprendre. La météo est bonne pour le H-0 avec 90% de chance de lancer. Un problème avec la chaine de destruction en vol de l'USAF oblige à changer un commutateur Ethernet et à restaurer des données, ce qui prolongera le temps d'attente pour un lancement. 5h31, le décompte est toujours sur H-10mn en attente de reprise. La fenêtre de tir est maintenant ouverte au Kennedy Space Center et durera jusqu'à 8 h 04 GMT. Le directeur du lancement, Charlie Blackwell-Thompson donne le "Go" pour le lancement à 6h41 avec reprise du décompte à T-10m.

Un des techniciens de l'équipe rouge composée de Billy Cairns, Chad Garrett et Trent Annis. ces héros de ce vol ont répondu à une fuite d'hydrogène. Ils ont été ensuite remercié et félicités par l'administrateur de la NASA Bill Nelson. Lors du lancement d'Apollo 11, une équipe rouge s'est également rendue sur le pad pour s'attaquer à une fuite de LH2

Après ce point, les options d'arrêt disponibles sont limitées en raison du séquencement complexe de la préparation finale du lanceur pour le lancement.
De T-10 minutes à T-6 minutes, un problème nécessitant un arrêt entraînerait une attente à T-6 minutes. Le décompte peut être maintenu ici pendant toute la durée de la fenêtre car c'est juste avant que le Core Stage ne se pressurise pour le vol.
De T-6 minutes à T-1 minute et 30 secondes, le décompte peut être arrêté à des points spécifiques pendant trois minutes maximum, car le Core Stage est déjà pressurisé pour le vol. Toute attente plus longue que cela dans ce délai entraînerait un recyclage à T-10 minutes avant de réessayer en fonction de la raison de l'attente et de la quantité de fenêtre de lancement restante.
Un problème entre T-1 minute 30 secondes et T-33 secondes serait une coupure automatique et un recyclage à T-10 minutes, avec des évaluations sur le problème et la fenêtre restante pour déterminer si une autre tentative le même jour serait possible.
Après T-33 secondes, un arrêt est obligatoirement suivit d'un recyclage à T-10 minutes et une annulation du lancement. En effet, le séquenceur de lancement au sol transmet le contrôle du compte à rebours au séquenceur de lancement automatique (ALS - ordinateurs de bord de SLS) à ce stade, et le véhicule passe en mode vol.
Pour annuler complètement le mode de vol et tout réinitialiser, le SLS doit être vidée de ses propergols, rendant ainsi obligatoire une annulation pour la journée.

H-6mn, passage sur batteries internes et armement des pyros pour le système d'éjection en vol d'Orion. T-5mn, arment du système de destruction en vol et les réservoirs du lanceur en cours de pressurisation. Le décompte final se découle sans problème et à 6h47mn Artemis 1 quitte le LC39B du KSC, 50 ans après Apollo 17. Les 2 boosters latéraux à 5 segments brûlent durant 2 minutes et 12 secondes avant de se séparer et retomber dans l'Atlantique. Les 3 panneaux de protection entourant le module de service et la tour de sauvetage d'Orion LAS se sépare à T+3mn 13 et 3mn 19s découvrant le vaisseau lunaire en entier. L'étage central, propulsé par 4 moteurs RS25 s'éteint après 8 mn de fonctionnement. L'étage supérieur ICPS, Interim Cryogenic Propulsion Stage prend le relais.

Le système de combustion de l'hydrogène, ou Radial Outward Firing Initiators (ROFI utilisé pour le STS permettait de brûler l'hydrogène gazeux GH2 sortant des moteurs SSME pendant le décompte évitant l'accumulation de ce gaz hautement inflammable dans la partie arrière de l'Orbiter avant le démarrage du moteur. Cet exces d'hydrogène à l'arrière pendant le démarrage du moteur pouvait entraîner une onde de choc de surpression qui aurait pu endommager le lanceur et les structures du pad environnantes. Pour la NASA, l'accumulation d'hydrogène libre à l'arrière est devenue un problème critique avec la conception et la mise en œuvre du programme de la navette spatiale au début des années 1980. Le problème découlait principalement de l'environnement du moteur arrière, de la conception du pad et des interactions avec l'environnement du système de suppression du son, associées à la conception des tuyères du moteur. Avant le lancement de la première mission de la navette en avril 1981 , la NASA a mis en place un système de combustion de l'hydrogène en utilisant des initiateurs de tir radial vers l'extérieur (ROFI). Les ROFI ont été conçus pour fournir une source d'allumage sûre pour tout GH2 non brûlé pendant la période de démarrage du moteur principal de la navette spatiale en tirant des particules de zirconium vers l'extérieur dans l'espace entre la base des moteurs et la fosse d'échappement de la plateforme MLP. De 3,3 s pour l'essai FRF, l'allumage du système est avancé à T-7 s pour STS1. Avec le nouvel alignement du décompte pour que T-0 coïncide avec l'allumage des SRB, les ROFI pour le Shuttle étaient allumés à T-10 s, 3,4 s avant l'allumage des SSME. Tout au long du programme Shuttle, le système ROFI n'a été utilisé que dans les instants précédant le démarrage du moteur principal pour minimiser l'onde de surpression qui pourrait être causée par l'allumage de l'hydrogène gazeux au démarrage du moteur principal. À tous les autres moments du compte à rebours, l'hydrogène libre autour de l'arrière du véhicule était évacué par la fosse principale à air libre sur le pad. De même, l'hydrogène gazeux présent lors des tirs avortés a été évacué naturellement par les conduits d'air ouverts, soit empêché de servir de source d'inflammation par les systèmes d'extinction d'incendie sur la plateforme.

Le ROFI projette son feu sur une distance de minimum 4,5 m sous un angle de 22° et ce durant 22 secondes

Le SLS utilisant les mêmes propergols, un système analogue a été monté sur la plateforme mais cependant un peu différent du Shuttle. Les ROFI du SLS sont allumés à T-12 s. 12 allumeurs, au lieu de 6 projettent leur particules de zirconium dans la fosse sous les tuyères des moteurs RS25 et en l'air entre les tuyères et au centre de la baie de propulsion.

 

 

   

Pour la tentative de lancement de ce jour, le SLS avait une plage d'azimut globale qui commence à 70,1 degrés à l'ouverture de la fenêtre à 06 h 04, se dirigeant plus vers l'est jusqu'à un azimut de 88,6 degrés à la fermeture de la fenêtre à 08h04. À fenêtre ouverte, l'orbite de stationnement initiale autour de la terre serait inclinée de 34,0 degrés par rapport à l'équateur tandis que l'inclinaison initiale à la fermeture de fenêtre serait de 28,5 degrés.

   

   

 

Données sur le lanceur Artemis 1 (via la NASA)
 
• 562 câbles dans l'étage central; le plus grand nombre, 231 sont situés dans la section moteur;
• 45 miles de câblage dans l'étage central et plus de 18 miles dans la seule section moteur;
• 775 capteurs indépendants qui ont un fil de fil vers eux; et environ 100 000 pinces et attaches qui fixent les fils et les câbles tout au long de l'étage central.
• Le réservoir d'hydrogène liquide rétrécit d'environ 152 mm en longueur et 25,4 mm en diamètre lorsqu'il est rempli de propergol cryogénique.
• Le réservoir d'oxygène liquide rétrécit d'environ 38,1 mm en longueur et 12,7 mm en diamètre lorsqu'il est rempli de propergol cryogénique.
• Pour compenser ces changements, tout ce qui s'y rattache, conduits, conduites de ventilation, tunnel de systèmes, supports, etc, doit être connecté par des sections de soufflets de type accordéon, des joints fentes, des sections télescopiques ou des charnières de joint à billes.
• Environ 14 500 pièces d'attachée doivent être forées et remplies dans l'interréservoir.
• Chaque ordinateur de vol est évalué pour fonctionner sur une plage de température allant de moins 24 degrés à 36,5 degrés Celsius.

A T+ 18 mn, le module de service d' Orion déploie ses 4 panneaux solaire.
A T+51 mn, l'étage supérieur s'allume durant 22 secondes pour élever le périgée de l'orbite terrestre à 180 km. Un autre allumage de 18 minutes engage Orion vers la lune à 8h 23 mn, à la vitesse de 36 480 km/h. il s'agit du plus long tir d'un moteur RL10 dans l'espace après plus de 500 vols de moteur RL10 depuis 1963. 8h 57mn, à T+2h6mn 10s, Orion se sépare de son étage et file vers la lune. L'étage effectuera des allumages de son moteur pour se mettre sur une orbite héliocentrique. 10 cubesats 6U sont aussi largués au cours de ce vol, d'une dizaine de kilogrammes.
Ces CubeSats voleront vers diverses destinations, notamment la Lune, les astéroïdes et l'espace interplanétaire. Ils étudieront diverses facettes de la Lune et des voyages interplanétaires, allant des techniques de navigation au rayonnement et à la biologie. L'un d'eux est même prévu pour effectuer un atterrissage en douceur sur la surface lunaire. 13 missions CubeSat ont été initialement choisies au cours de la période 2015-2017 pour voler à bord d'Artemis I (alors connu sous le nom d'Exploration Mission-1 ou EM-1), mais trois d'entre elles n'étaient pas prêtes à la date limite finale pour traiter les charges utiles pour le lancement. La lampe de poche lunaire, les deux nanosatellites Cislunar Explorer et le CU-E3 n'ont pas pu être livrés en raison de divers problèmes techniques et liés à la pandémie. Ils peuvent être traités pour des opportunités de lancement ultérieures.

La première correction majeure de trajectoire par le système de propulsion du module de service du vaisseau spatial Orion se déroule vers 14h 30. Le moteur est allumé 30 secondes pour une manoeuvre appelée Outbound Trajectory Correction-1, chargée de modifier la vitesse d' Orion d'environ 124 km/h et corriger toutes les imperfections de la mise en orbite TLI  par l'étage supérieur du lanceur. cet allumage permet aussi de vérifier les performances et les fonctionnalités du moteur du système de manœuvre orbitale sur le module de service Orion. Ce moteur fabriqué par Aerojet Rocketdyne, est un moteur de système de manœuvre orbital remis à neuf qui a volé lors de 19 missions de navette spatiale. Le moteur OMS d'Artemis 1 a volé sur les navettes Challenger, Discovery et Atlantis dans sa carrière. Son premier lancement a eu lieu lors de la mission STS-41G en octobre 1984, et sa dernière mission de navette a été STS-112 en octobre 2002, selon la NASA. Plus tard dans la mission, le moteur principal OMS d'Orion déclenchera des manœuvres critiques pour se balancer sur une orbite rétrograde lointaine autour de la lune, puis pour commencer le voyage de retour vers la Terre. Le module de service Orion dispose de 33 moteurs et propulseurs pour contrôler l'orientation de la capsule Orion et ajuster sa trajectoire après le lancement, y compris le moteur principal OMS et les propulseurs auxiliaires.

   

1620, première vue de la Terre à partir d'un vaisseau spatial classé humain, pas vu depuis 1972, la caméra d'Orion a capturé cette magnifique vue de nous... à 93 227 km et de l'intérieur de la cabine avec le mannequin Campos.

 

Orion effectuera son premier survol rapproché de la lune le 21 novembre pour entrer dans une orbite rétrograde lointaine pour sa mission d'essai en vol prolongée, qui devrait culminer avec un retour sur Terre et un plongeon dans l'océan Pacifique le 11 décembre. Orion s'approchera à 96 km du sol lunaire avant de s'en éloigner de 64 000 km sur une trajectoire de retour, battant le record d'Apollo 13, devenant le vaisseau lunaire humain le plus loin de la terre à 480 494 km. La récupération d'Orion ouvrira la voie au lancement de la prochaine mission Artemis avec les premiers astronautes à voler autour de la lune en un demi-siècle. Artemis II, visé pour 2024, sera suivi d'un atterrissage au pôle sud lunaire avec la prochaine Américaine et première femme dès fin 2025.

Au second jour des 25,5 jours de la mission Artemis, vue de la terre le 17 novembre à 7h49mn 55s

Le Core Stage 2 est en production au MAF depuis 2018: L'étage était cet été en cours d'intégration avec après l'assemblage, l'interconnexion des jupes avant et arrière, l'intertank avec les réservoirs LOX et LH2 ainsi que le long chemin de câbles qui court le long de la structure. Le bati moteur est dans une autre salle en assemblage final. En octobre a eu lieu l'assemblage avec la section moteur. Les 4 moteurs RS 25 seront installés avant la Noel, ils ont été livré au MAF le 29 septembre. Le planning prévoit une livraison au KSC le 15 mars 2023. Alors que le CS 1 utilisait 4 moteurs ayant déjà volé sur le Shuttle, le CS 2 utilisera 2 moteurs "neufs", le 2062 et 2063, fabriqués en 2010 et 2015, mais jamais assignés à un vol STS. A ces coté seront installés les moteurs RS 25 2047 et 2059, qui ont volé sur les 2 derniers vols STS en 2011.

La mission Artemis 2 en 2024 verra un équipage s'envoler autour de la lune. Orion allumera ses moteurs pour son insertion lunaire après 2 orbites autour de la terre, durant lesquelles sera testé les capacités de manœuvre du vaisseau. La mise en orbite lunaire interviendra après 4 jours de voyage. La trajectoire sera du type retour libre assurant un retour sur terre au bout de 4 jours. Les astronautes devraient survoler la lune à 7500 km de distance. 



Selon la NASA, les dégâts sur la plate-forme de lancement ont dépassé les attentes de la direction de la mission. Les portes de l'ascenseur ont été arrachées, notamment des portes anti-souffle sur les ascenseurs qui ont été enlevés par l'onde de pression, donc pas d'ascenseurs fonctionnels sur la tour. Plusieurs tuyaux ont été cassés, de grandes feuilles de métal ont été laissées sur place. 

Les portes des ascenseurs du ML donnent sur le coté Est de la tour, alors que du temps d'Apollo, elles donnaient coté ouest. Pour le Shuttle, les ascenseurs donnaient coté Sud. Sur le ML, l'ascenseur ne dessert pas tous les niveaux de la tour. Il dessert le niveaux 0 sur le pont de la plateforme, le 3e, 6e, 10e, 13e, 14e et 15e étage.

Ce n'est qu'une partie de l'histoire. De nombreux équipements et armoires électroniques ont vu leurs portes s'ouvrir, exposant leur fragile contenu à la chaleur et aux effets de souffle. Des joints et des soudures se sont rompus, permettant à l'eau de surpression sonore de pénétrer dans des endroits où elle n'est pas censée être. Les dégâts sont considérables.

   

Du temps d'Apollo, de nombreux dégâts avaient été constaté lors du lancement d'Apollo 4, pire que prévu par la NASA. Les mâts de service ont été détruits et leur conception a été modifiée.

La configuration du Shuttle sur le pad différait de celle du SLS. Le Shuttle était certes avec la même orientation que le SLS sur la plateforme, mais la tour ombilicale, FSS était sur le coté Ouest à même le sol, à 13 m de mètres du stack SRB. Pour le SLS, la tour est comme du temps du Saturn 5 Apollo sur la plateforme, au Nord, un peu plus près à 11 mètres du corps central et 9,5 des SRB. Autre différence, avec le Shuttle, un seul SRB était du coté de la tour. Sur le SLS, les 2 SRB sont devant la tour, fournissant la pleine poussée de leur 5 segments, contre 4 pour le Shuttle. 

Pour les ingénieurs,
"ce n'était pas tellement une surprise que la plate-forme et la tour aient été exposées aux gaz d'échappement SRB. C'était prévu. Les dommages plus importants que prévu semblent provenir d'événements de surpression plus importants que prévu et d'effets de souffle plus importants que prévu."  Une manœuvre d'évitement de la tour a été effectuée lors du lancement. Lorsque le lanceur s'est élevé d'environ 20 pieds, soit 6 mètres, il y a eu une manœuvre d'évitement de la tour, un peu comme Ares IX l'a fait. Cette manœuvre a augmenté l'impact des gaz d'échappement SRB sur la tour, en particulier les parties inférieures. "En ce qui concerne les portes de l'ascenseur, les portes du pont 0 Level ont ​​été soufflées vers l'intérieur et les portes les plus hautes ont été soufflées vers l'extérieur. Ainsi, l'échappement SRB utilisait les cages d'ascenseur comme cheminées. De plus, de nombreuses portes d'armoires électriques et mécaniques de la tour ont été soufflées, exposant potentiellement l'intérieur des armoires à une contamination par le chlorure d'hydrogène (qui avec l'eau de lavage a  produit de l'acide chlorhydrique).
De plus, de nombreux câbles électriques exposés ont reçu une chaleur et un souffle plus élevés que prévu. Par ailleurs, tous les bras oscillants ombilicaux ont fonctionné exactement comme prévu, sans aucun problème. Le processus de rétraction a été totalement terminé dans les 15 secondes suivant T-0. La déconnexion ombilicale et le balancement du bras sont déclenchés par le même signal qui enflamme les SRB. Tous les bras oscillants sont rétractés et verrouillés avant que la jupe arrière du Core Stage n'atteigne le niveau de la position du bras oscillant Core Stage Intertank sur la tour, le plus bas des bras oscillants.

Les niveaux acoustiques mesurés au KSC au lancement d'Artemis 1 par une équipe de BYU Acoustic, (Brigham Young University à Provo, dans l'Utah connue pour étudier les sons les plus forts du monde. Sans se laisser décourager par deux ouragans et d'autres défis, l'équipe d'étudiants de premier cycle de BYU (dirigée par les professeurs Kent Gee et Grant Hart) a utilisé son équipement de terrain personnalisé pour enregistrer un son à haute intensité du lancement depuis le Kennedy Space Center de la NASA. 136 à 137 dB ont été mesuré au plus du lanceur par les senseurs des étudiants.

19 novembre, Orion avance maintenant à la vitesse de 1300 km/h et est quasiment à l'orbite de la Lune. Celle-ci par contre est encore loin du point de rencontre : elle circule à 3600 km/h sur son orbite. Distante d'environ 130.000km de Orion, il lui faudra encore 36 heures avant la rencontre.

20 novembre, les contrôleur de vol de la NASA ont utilisé les caméras montées sur les panneaux solaires d'Orion pour effectuer une inspection approfondie du vaisseau spatial. Tout est pret pour le survol de la lune le 21 novembre. Pendant l'allumage du moteur d'Orion pour la mise en orbite rétrograde, le vaisseau passera à 80 miles de la surface lunaire.

   

C'est Le DSN Deep Space Network qui permet à la NASA de suivre et de communiquer avec Artemis I tout en travaillant pour fournir une couverture sur des dizaines d'autres missions à travers le système solaire.

Géré par le Jet Propulsion Laboratory de la NASA en Californie du Sud, sous la supervision du programme Space Communications and Navigation ( SCaN ) de la NASA, le DSN prend en charge un flux constant de données avec Orion au-delà de l'orbite terrestre basse après le lancement. Cela inclut le voyage aller et retour de la mission, ainsi que toutes les manœuvres de trajectoire de la mission entre les deux, garantissant que les commandes peuvent être envoyées au vaisseau spatial et que les données peuvent être renvoyées sur Terre.

Le DSN travaille en tandem avec le Near Space Network de la NASA, géré par le Goddard Space Flight Center de la NASA à Greenbelt, Maryland, sous la supervision du programme SCaN. Ensemble, les réseaux aident à créer une base pour les futurs lancements d'Artemis avec équipage vers la surface lunaire.

Pour s'assurer que le DSN puisse répondre à la demande, il a subit dès 2020, une série d'améliorations pour augmenter sa capacité. Également crucial pour gérer cette demande, le réseau s'appuie sur un système de planification robuste pour garantir que le standard interplanétaire puisse maximiser la couverture entre tant de missions. Les planificateurs de chaque mission négocient entre eux, travaillant avec les membres de l'équipe DSN pour s'assurer qu'ils auront un support réseau pour les opérations critiques.

La configuration du réseau entre également en jeu : le DSN se compose de plusieurs antennes paraboliques géantes disposées à 120° autour de la terre à Goldstone près de Barstow, en Californie ; à Madrid, Espagne; et à Canberra, Australie. Cela garantit qu'ils peuvent échanger la communication avec les engins spatiaux pour fournir une couverture constante pendant la rotation de la Terre. 13 sont actuellement opérationnelles.

Une nouvelle antenne de 34 m de diamètre a été construit à Golstone, sur le site de DSS 16 qui a suivit toutes les missions Apollo vers la lune, baptisée DSS 23. C'est la première sur ce site depuis 2003. Des antennes similaires ont été construites ces dernières années à Canberra et Madrid, DSS 53 et 54. La station de suivi Robledo de Chavela est officiellement appelée le Madrid Deep Space Communications Complex dispose de 6 antennes, 5 de 34 m de diamètre (DSS 53, 54, 55, 56 et 65) et une de 70 m, DSS 63. Le potentiel de Madrid est supérieur de 50 % à celui de Goldstone et de Canberra, qui disposent chacun de quatre antennes, de trois antennes de 34 mètres (DSS 23, 24 et 25 pour Goldstone, DSS 34,35 et 36 pour Cambera) et d'une antenne de 70 mètres (DSS 14 pour Goldstone et DSS 43 pour Cambera). 

Début novembre, la NASA et l'agence spatiale sud africaine SANSA ont renouvelé leur partenariat dans l'exploration lunaire avec la révolution d'un nouveau centre de communication qui permettra aux missions Artemis de ramener les humains sur terre. Matjiesfontein, ou MTJ, en Afrique du Sud, abritera l'une des trois antennes de sites terrestres d'exploration lunaire (LEGS Lunar Exploration Ground Sites) de 18 à 24 mètres placées stratégiquement dans le monde pour assurer une connectivité quasi continue entre les astronautes à bord d'Artemis et ceux qui viendront ensuite travailler sur et autour de la lunaire surface. La nouvelle installation Lunar Exploration Ground Sites (LEGS) en Afrique du Sud fera partie du Near Space Network de la NASA

 

21 novembre, Orion passe derrière la lune à 12h25, perdant le signal avec Houston. Le vaisseau survole alors la face caché de notre satellite à 528 km de distance et allume son moteur durant 2 mn 30s réduisant sa vitesse de 647 km/h à 12h 44 pour s'insérer en orbite. A 12h57, Orion vole au plus près de la lune à 130 km de sa surface. Le vaisseau réapparait à 13h. Orion doit voler avec la lune jusqu'au 7 décembre, date à laquelle un nouvel allumage de son moteur lui permettra de s'échapper de son attraction et revenir sur terre le 11. Le 25 novembre, Orion allumera une seconde fois son moteur pour s'insérer sur une orbite plus éloignée à haute altitude par rapport à la surface de la Lune, et "rétrograde" car le vaisseau se déplacera autour de la Lune dans la direction opposée à celle de la Lune autour de la Terre. Orion sera a environ 386 242 km de la Terre et à environ 64 374 km au-delà de la Lune à son point le plus éloigné en volant sur cette orbite dit DRO Distant Retrograde Orbit à plus de 92 000 km. Cette orbite très stable et nécessite peu de carburant pour rester pendant un voyage prolongé dans l'espace lointain afin de tester les systèmes d'Orion dans un environnement éloigné de la Terre. Le 28 novembre, Orion sera le plus éloigné de la terre à 432 200 km

Temps de mission 5 jours, 6 heures, 50 min, Orion est à 367 064 km de la Terre, 2190 km de la Lune, volant à à 7610 km/h. Le vaisseau est sur le point de passer au-dessus du site d'atterrissage d'Apollo 11, Base de la Tranquillité à 2190 km d'altitude. Orion emporte dans sa cabine 4 échantillons lunaires récoltés sur la lune le 21 juillet 1969 par les astronautes d'Apollo 11 dans une bille transparente, assurant la liaison Apollo-Artemis. En 1976, Apollo 16 avait transporté une roche lunaire d'Apollo 12 pour des études sur les radiations. Ces 4 échantillons de 2 mm et 0,05 g représentant une toute petite partie des 382 kg de roches récoltés lors des vols Apollo. La bille Apollo 11 avait aussi vole sur le vol Orion EFT 1 en 2014.

23 novembre, le centre de contrôle de mission à Houston a perdu de manière inattendue des données vers et depuis Orion à 06h09 pendant 47 minutes alors qu'il reconfigurait le lien de communication entre Orion et Deep Space Network pendant la nuit.
La reconfiguration a été menée avec succès à plusieurs reprises au cours des derniers jours, et l'équipe enquête sur la cause de la perte de signal.
Elle a résolu le problème avec une reconfiguration côté sol. Les ingénieurs examinent les données de l'événement pour aider à déterminer ce qui s'est passé, et l' officier de commandement et de traitement des données téléchargera les données enregistrées à bord d'Orion pendant la panne pour les inclure dans cette évaluation.
Il n'y a eu aucun impact sur Orion et le vaisseau spatial reste dans une configuration saine.

Au 8eme jour de vol, FD 8, le 24 novembre, il s'avère qu'une bonne partie des cubesats qui étaient positionnés sur l'OSA (Orion Stage Adaptater) n'ont pu accomplir leurs missions. Peut être la faute à "pas de chance" ou simplement le fait que le délai entre leur mise en place sur l'adaptateur et le lancement ait vidé leur batterie, les rendant inopérants ou incapables de transmettre si certains avaient quand même réceptionné des données. Une fois l'ESM et Orion positionnés en haut du lanceur, la zone des cubesats était absolument inaccessible.

   

25 novembre, FD 9, le moteur d'Orion est allumé durant  88 secondes à 21h 52 pour le propulser sur une orbite rétrograde lointaine (DRO - Distant Retrograde Orbit). Durant 6 jours, Orion réalisera des tests et de démonstrations avant de retourner sur Terre.

26 novembre, FD 10, à 8 h 40 heure cote Est USA, Orion a bat le record de la distance la plus éloignée parcourue depuis la Terre d'un vaisseau spatial classé par l'homme. Le record était auparavant détenu par Apollo 13 à 400 171 km de la Terre.
28 novembre, Orion atteint sa distance maximale de la Terre à environ 432 000 km.

       

   

1er décembre, FD 15, 21h45, Orion allume son moteur pour la 4e fois durant 1mn 43s et quitte son orbite rétrograde pour revenir sur une trajectoire vers la terre. La gravité de la lune entraînera Orion vers un survol à grande vitesse à seulement 127 kilomètres de la surface le 5 décembre. Le moteur principal d'Orion s'allumera à nouveau à 16 h 43 GMT pendant 3 minutes et 27 secondes, la plus longue combustion du vaisseau spatial sur la mission Artemis 1. La manœuvre de survol de retour propulsé dirigera Orion vers son point d'atterrissage dans l'océan Pacifique. Le module de service sera largué juste avant sa rentrée, puis la cabine effectuera deux plongées dans l'atmosphère pour perdre de la vitesse avant de déployer des parachutes pour amerrir au large de San Diego le 11 décembre.

   

   

3 décembre, FD 18, 22h 45 GMT, Orion revient dans la zone d'influence de la lune, à environ 64 362 km de la surface de la Lune lorsqu'il est entré dans la sphère d'influence lunaire. Des tests sont prévus sur le système de contrôle de réaction pour la prochaine mission Artemis 2 ainsi que des tests perte de communication avec les réseaux terrestres pendant que les équipes reconfigurent stations au sol. Jusqu'à présent, sur la mission Artemis I, seuls les propulseurs de contrôle de réaction du module de service européen ont été utilisés, mais un autre ensemble de 12 propulseurs, construits par Aerojet Rocketdyne, sont situés sur le module d'équipage. Ces propulseurs de module d'équipage seront testés quelques jours avant l'amerrissage d'Orion sur Terre car leur rôle principal se déroule dans la dernière heure avant l'amerrissage dans l'océan Pacifique. Orion sera hors de communication avec le Deep Space Network de la NASA pendant environ 4,5 heures de 01h40 GMT à 06h00 GMT le 4 décembre pendant que les équipes du réseau reconfigurent les stations au sol. L'équipe de contrôle de vol a ajusté la chronologie des activités, et il n'y a aucun impact sur la trajectoire de la mission. Des commandes automatisées guideront le vaisseau spatial pendant cette période, et Orion réacquérira le signal lorsqu'il passera à portée de la station au sol de Canberra en Australie.

   

5 décembre, FD20, juste avant son passage derrière la lune pour quitter sa gravité, Orion survole une dernière fois les sites d'atterrissage des missions Apollo 12 et 14 à 9700 km d'altitude. A 16h40 GMT, Orion allume son moteur durant 3mn 27s pour s'arracher de l'attraction de la lune alors qu'il survole sa face cachée à 127 km d'altitude.

Le 6 décembre, Orion quittera les griffes gravitationnelles de la Lune pour la dernière fois en se dirigeant vers la Terre pour le splashdown du 11 décembre.

   

11 décembre, Orion rentre sur terre. Contrairement aux missions lunaires Apollo, qui effectuaient une descente directe dans l'atmosphère terrestre, Orion effectue ce qu'on appelle une "entrée sautée".A 17h01, le module de service de sépare et la cabine plonge dans l'atmosphère pour atteindre 20 minutes plus tard l'interface d'entrée, les premières couches de la haute atmosphère à une vitesse de 40 000 km/h. La cabine atteint son maximum de température, 2760°C pendant le premier blackout radio de 6 minutes avant de commencer sa première manoeuvre, sauter hors de l'atmosphère, comme une pierre qui traverse un lac. L'opération a pour but de réduire les contraintes exercées sur la structure et permet à la NASA de cibler un site d'atterrissage spécifique, plutôt que d'avoir à organiser des navires de la Marine sur une étendue plus large de l'océan comme cela a été fait pendant Apollo. Lors de sa deuxième rentrée, l'Orion continu sa descente vers l'océan pour un second black out radio qui se termine à 17h 33. 17h 36, Orion est à 10 700 m d'altitude lorsque les 2 parachutes de drogue se déplient suivie 2 minutes plus tard, à 1600 m des 3 parachutes principaux de 35 mètres de diamètre. Les contrôleurs de vol font une dernière manoeuvre de roulis avant avant de toucher l'eau. La cabine touche l'océan à 17h40mn 30s. Elle est à moins de 10 km du navire de récupération USS Portland. La cabine est dans une configuration verticale appelée "Stable 1" et a gonflé ses cinq sacs de système de redressement du module d'équipage pour la stabiliser dans cette configuration. Orion reste dans l'eau pendant 2 heures, le temps d'enregistrer comment la chaleur générée lors de la rentrée s'imprègne et affecte la température intérieure de la cabine du vaisseau spatial.

Au coté du USN Portland chargé de la récupération, 2 hélicoptères, 4 canots pneumatiques à coque rigide, 2 petits radeaux et d'un avion à voilure fixe.

   

Orion est remorqué dans le pont du puits inondé et placé sur un berceau. L'eau sera pompée hors du compartiment pour laisser la cabine sèche pour le voyage de retour vers le rivage. Une fois à San Diego, Orion sera déchargé de l'USS Portland par camion à travers le pays jusqu'au Kennedy Space Center en Floride pour des inspections et la vidange des fluides dangereux restants, tels que le liquide de refroidissement et le combustible. Au KSC, la cabine sera analysée et partiellement démonté afin que certains équipements puissent resservir pour Artemis 2, notamment des baies d'avionique.

La NASA optimise les capacités de fabrication du SLS en permettant à Boeing d'utiliser les installations du Kennedy Space Center en Floride pour effectuer certaines activités d'assemblage et d'équipement de l'étape core, en commençant par les éléments d'Artemis III. En tandem, les équipes poursuivront toutes les activités de fabrication de l'étape core au MAF, à Michoud à la Nouvelle-Orléans.

   

Le bati moteur d'Artemis 3 au MAF juste avant son départ pour la Floride et en route pour prendre la barge Pegasus afin de rallier le KSC

À partir d'Artemis 3, la NASA et Boeing utiliseront d'une part Michoud pour fabriquer et équiper les étages core CS du SLS et d'autre part le KSC pour l'intégration des moteurs RS25 et l'assemblage final. Cette délocalisation de la production en Floride permettra à Boeing de stocker les étages CS terminés  sans interférer avec la poursuite de la production, ce qui libère plus d'espace à Michoud pour y étendre les opérations de production du nouvel étage supérieur d'exploration (EUS) pour la prochaine génération du Véhicule SLS, dès la mission Artemis 4. La NASA tablait pour une cadence d'un étage core par an. La production des étages en Floride va permettre d'augmenter la cadence à 3 étages tous les 2 ans et plus tard 2 par an.

Le CS-3 au MAF assemblé au 4/5

À partir de l'étage CS-3, Boeing va déplacer l'équipement et l'intégration de tous les équipements du système de propulsion principal (MPS) dans l'environnement "propre" du SSPF. Ensuite, la baie moteur équipée sera assemblée avec le reste de l'étage dans la baie 2 du VAB. Concrètement, le centre MAF fabriquera et assemblera les 4/5 de l'étage "core", la jupe avant, l'inter-réservoirs et les 2 réservoirs et l'enverra au KSC. La bie 2 du bâtiment servira pour stocker les étages terminés et assemblé la baie moteur. Boeing estime à la fois faire des économies de coûts par unité (50 millions $) et une augmentation du taux de production. Le SSPF ne sera pas modifié, seul la baie 2 du VAB sera réaménagée. Cette baie a été aménagé pour servir de refuge au STS en cas d'ouragan pour protéger le stack hors du pad dans les années 2000. La baie a été loué à la société Northtrop Grumman pour son lanceur Omega, programme annulé en 2020. Boeing va aménagé le lieu pour stocker les étages core en place des anciennes cellules de stockage des réservoirs externe du STS. 4 cellules de stockage / vérification pour les réservoirs externes (ET) étaient adossées à la structure de la tour B entre les baies 2 et 4 du VAB. Une partie de l'infrastructure des cellule de stockage coté tour B sera conservée pour le stockage des étages terminés, Boeing construira également une cellule pour l'assemblage coté tour A avec piédestal et plateformes de services. Les cellules de stockage devraient être opérationnelle fin 2023. La grue de pont qui traverse les baies 2 et 1 du VAB  va être modernisée, comme celle des baies 4 et 3 ce qui permettra la manutention des étages dans le bâtiment.

La baie 2 du VAB en 2017 avec à gauche, 2 des 4 cellules de stockages des réservoirs ET du STS et en 2019 avec la tour A qui servira pour l'intégration du CS avec ses moteurs RS25. Actuellement, la baie 2 est occupée par le MLP 3, laissé à l'abandon après l'annulation du programme Oméga. il sera détruit comme le MLP 2.

Pour Artemis 2, l'étage core a été fabriqué et intégré au MAF. Afin de ne pas interférer sur la production des autres étages, il sera livré au KSC courant 2023 et sera stocké quelques mois dans l'allée de transfert du VAB avant d'être placé dans une cellule d'attente. Artemis 2 est maintenant prévu pour mai 2024 au plus tôt. La Nasa annoncera l'équipage d'ici la fin de cette année 2022 et dans cette équipage, 3 Américains et au moins 1 canadien(ne). La baie moteur d'Artémis 3 arrivera au KSC mi décembre et sera placé dans le SSPF. La NASA y placera aussi la baie moteur d'Artemis 4, en parallèle.

Pour l'intégration de l'étage supérieur EUS, la NASA devrait aménagé la baie 4 du VAB avec la mise en place d'un nouveau stand.

 

Le 8 décembre, le ML1 est ramené dans le VAB. il passe la nuit devant le bâtiment avant de rentrer dans la baie 3 pour 4 à 6 semaines d'évaluation post lancement. Le CT2 déplacera la plateforme vers son site de parking, au Nord du VAB, sur la place la plus à l'ouest. Le ML subira la majorité de ses travaux de rénovation et de modification, y compris l'installation du matériel critique du système d'évacuation d'urgence qui sera nécessaire pour les opérations de vol de l'équipage avec Artemis II. Les travaux seront essentiellement concentré à 79 m de hauteur au niveau du bras CAA. Les plates-formes d'accès pour les 4 paniers d'évacuation qui seraient utilisés pour transporter le personnel en toute sécurité loin de la tour en cas d'urgence seront installées. 3 plates-formes différentes seront installées sur le côté de la tour ML, et l'une de ces plates-formes sera surmontée d'un ensemble de quatre palans. Les treuils sont à environ 99 mètres au-dessus du niveau du sol et auront chacun un câble qui peut s'étendre jusqu'au sol. Ce câble est essentiel à la manière dont le système d'évacuation d'urgence global sera connecté entre le sol et le ML après le déploiement du SLS entièrement empilée destinée à transporter l'équipage. A l'arrivée sur le pad, un câble sera étiré jusqu'au sol, puis jusqu'au bord du périmètre du pad 39B où se trouve la zone d'atterrissage, le  terminus. De là, les câbles seront tendus et connectés à la tour.

Sur le site de parking, des changements pneumatiques seront effectués au niveau d'accès de l'équipage. Les équipes installeront également des stations et des systèmes d'air respirable et d'azote gazeux qui seraient nécessaires en cas d'urgence. Les travaux supplémentaires  comprendront également des modifications du système de protection contre la surpression d'allumage / suppression du son qui étaient prévues avant le lancement d'Artemis I. Des modifications sur les "rains bird" de la plateforme seront faites. Le changement nécessitera de retirer la tête des "rain birds" et d'en installer de nouvelles qui donneront à l'eau un débit différent à travers le ML car il amortit l'environnement acoustique au niveau du moteur RS-25 et de l'allumage Solid Rocket Booster. Une fois ces modifications et rénovations terminées sur le site de parking, le ML sera amené sur le pad pour ses tests du système d'évacuation d'urgence. Sur le pad, les câbles de la tyrolienne seront tirés jusqu'au Terminus et les paniers soulevés jusqu'à leur position sur la tour sécurisés et verrouillés. Les tests et la validation du système d'évacuation d'urgence impliqueront l'utilisation de poids et de multiples passages de paniers ainsi que des exercices pour s'assurer que le personnel sait comment utiliser le système en cas de besoin. Les tests se poursuivront sur le bras CAA qui doit être certifié pour le vol humain avec notamment des tests sous différentes conditions météo, pluies, vents. En fonctionnement nominal, le bras s'éloignera très lentement de la capsule Orion à T-6 minutes. Mais, si une urgence survenait après ce point qui ne nécessite pas l'activation du système d'abandon de lancement mais pourrait obliger l'équipage à sortir rapidement d'Orion et du ML, le bras devrait se remettre en position beaucoup plus rapidement que lorsqu'il s'est rétracté.

30 décembre, Orion Artemis 1 arrive au KSC par avion Guppy. Il rejoint le Multi-Payload Processing Facility MPPF pour la preparation du vol Artemis 2 en 2024.

 

 

2023