RETOUR A LA PAGE D'ACUEIL

CHRONOLOGIE
SPACE SHUTTLE

L'ENQUETE, 2eme SEMAINE

10 février

La NASA examine une nouvelle hypothèse sur les causes de l'accident selon laquelle un bloc de glace aurait pu se former sur un orifice d'évacuation des eaux usées et endommager l'aile gauche de la navette. Les enquêteurs s'intéressent également à ce qui pourrait être deux fragments-clés de Columbia: un morceau d'aile de 60 centimètres et un autre de 135 kilos qui recouvrait un compartiment du train d'atterrissage, où s'est peut-être produit une soudaine hausse de température observée avant la désintégration de la navette. L'objet vue par les radars de l'USAF se détachant de Columbia pourrait s'agir d'un bloc de glace. Des recherches sont en cours afin de savoir comment ce bloc de glace aurait pu se former sur l'orifice d'évacuation pendant le vol. La conduite est situé sous la cabine devant l'aile gauche et sert à expulser les eaux usées ainsi que celle du système d'énergie.
Cette eau est normalement propulsé sous forme de nuage mais en 1984, lors d'une mission 41D de Discovery, cette eau s'était transformée en glace et il avait fallu utiliser le bars RMS pour la casser avant le retour sur terre. Un système réchauffeur avait depuis été installé en sortie de canalisation mais il pourrait être tout à fait possible qu'un morceau de glace se soit constitué quand même. Lors du retour, ce bloc de glace aurait pu percuter l'aile de Columbia et casser les tuiles de la protection thermique.

STS 41D glace 01.jpg (100286 octets) STS 41D glace 02.jpg (61657 octets)
La glace de la mission 41D en 1984

Un fragment de l'aile gauche est retrouvé à l'est de Fort Worth au Taxas, il est en cours d'analyse à la bse de Barksdale en Louisiane. il sera acheminé au KSC pour être associé avec les autres pièces retrouvées. D'une dimension de 68 x 65 cm, cette pièce appartient au bord d'attaque de l'aile gauche, avec environ un bout d'aile de 45 cm et recouvert de tuiles thermo-protectrices encore attachées. Ce morceau est considéré par la NASA comme une pièce importante pour l'enquête.

Les quelque 12.000 débris de Columbia récupérés à ce jour au Texas et en Louisiane ont commencé à être acheminés au centre spatial Kennedy. Ils seront entreposés dans un vaste hangar, au bout de la piste d'atterrissage dévolue aux navettes spatiales.

La commission d'enquête (Columbia Accident Investigation Board, CAIB) présidée par l'Amiral en retraite Harold W. Gehman, organisera sa première conférence de presse, mardi 11 février à 15h00 (local) au Centre spatial Johnson à Houston.

11 février

KSC hangar debris 01.jpg (296784 octets)    KSC hangar debris 02.jpg (529235 octets)
C'est dans les anciens hangars du RLV près de la piste d'atterrissage du KSC que les débris de Columbia seront amenés dans la semaine. des marquages au sol permettront de reconstituer l'Orbiter.

Pour sa première conférence de presse, la commission d'enquête présidée par H Gehman, la CAIB annonce d'entré la couleur:"Il se peut que la cause de l'accident de Columbia ne soit jamais trouvé. Mais nous ferons tout pour les trouver". L'équipe qui entoure le président a déjà résolu des enquête d'accident d'avion avec moins de preuves. La CAIB assurera désormais la communication sur les progrès de l'enquête en lieu et place de la NASA. cette dernière servira de soutien logistique et technique. Toutes les données seront examinées en toute indépendance et les conclusions remises à la NASA pour la poursuite des vols. La commission se donne 60 jours pour conclure.
Les bandes audio précédent l'accident ont été rendu publique permettant de rendre compte comment Houston à gérer la crise le 1er février.
A ce jour, quelque 1.600 débris sur les 12.000 retrouvés ont déjà été identifiés. Ils ont commencé à être acheminés au centre spatial Kennedy mercredi.
Après leur séjour au JSC, la commission se rendra mercredi 12 au KSC pour "visiter" les installations au sol, puis au centre Marshall en Alabama avant de revenir à Houston.

12 février

Les membres de la commission CAIB sont arrivés au KSC suivit des premiers camions remplis de débris de Columbia. Ils seront disposés dans un hangar près de la piste d'atterrissage des Shuttle afin de reconstruire l'Orbiter. Les membres de la commission établiront leur bureaux dans le même hangar.

   

A Washington, le patron de la NASA, Sean O'Keefe avait rendez vous avec le congrès. Selon ses déclarations, aucun problème n' a été détecté durant les 16 jours de la mission. Columbia était équipée de près de 4000 capteurs divers qui si une anomalie avait été découverte n'aurait pas manquer d'avertir l'équipage et le sol. Aucune information ne permet de penser à une défaillance structurelle de l'Orbiter. Malgré l'age de Columbia, elle sortait de révision et c'était son second vol depuis.

La NASA donne à la presse et au public la bande de transcription des conversations du vol STS 107. Un fichier audio de 58 mn enregistré sans les commentaires du PAO, où l'on entend les discussion entre les directeurs de vol Flight Director. La dernière demande du Capcom intervient à 27 mn 47 s de la bande et la réponse de Columbia 2 secondes après à 27 mn 53 s. A 28 mn 08, on "perçoit" dans le lointain comme un bout de réponse de Columbia puis le silence entrecoupé de grésillements et bruits divers. Les FD continuent à discuter sur les problèmes de pression anormales. C'est à 31 mn 33, soit 3 mn 40 s après le dernier contact que le Capcom lance le "Columbia, Houston. COM check..."

STS 107 TRANSCRIPTION DE LA RENTREE (son et texte)

Le Houston Chronicle, journal du Texas, avait réalisé le 4 février sur leur site web, sur leur home page, la une avec un fichier audio de 3mn40 (communication entre Houston et Columbia) au format Real Player avec la transcription de ce fichier en texte. Ce texte se différenciait de la version "TV" que l'on entend depuis le 1er février Dans la version TV de l'audio, la réponse de Columbia  "Roger, ah, [buh~] vient juste après la question du Capcom (Houston, we see your tire pressure messages and we did not copy your last ...). Dans la version du Chronicle, on entend après la question de Houston, un certain nombre de clics, la phrase du commandant Husband ayant été entendu bien avant.

Un ingénieur de la Nasa avait évoqué, deux jours avant le retour tragique de la navette Columbia, un scénario catastrophe causé par une surchauffe du train d'atterrissage gauche susceptible d'entraîner un éclatement des pneus lors de sa rentrée dans l'atmosphère. Dans un Email interne daté du 30 janvier, intitulé "Préoccupations quant à une défaillance du train d'atterrissage" et rendu public en soirée par l'agence spatiale américaine, cet ingénieur, Robert Daugherty, du centre de recherches Langley (NASA), avait envisagé l'hypothèse que le débris ayant endommagé l'aile gauche de Columbia lors du décollage ait pu endommager gravement la trappe du compartiment du train d'atterrissage. Du 20 au 27 janvier, les ingénieurs avaient tenu une série de réunions pour évaluer l'ampleur des dégâts causés par ce débris sur les tuiles. Le 28, les responsables du vol avaient conclu que l'impact n'avait pas endommagé la navette au point de constituer un risque lors de sa rentrée dans l'atmosphère. Mais, deux jours plus tard, Robert Daugherty, dont l'avis avait été sollicité, avait fait part de son inquiétude aux responsables du vol. Le débris de mousse, expliquait-il, a pu avoir abîmer la trappe du train d'atterrissage, risquant d'exposer la structure du train aux énormes températures extérieures (jusqu'à 1.650 degrés). "Le train, en aluminium, perdra ses propriétés matérielles au fur et à mesure qu'il chauffe et la pression des pneus va s'accroître. A un moment, la roue pourrait se briser et envoyer des débris partout", écrivait-il. Ce scénario entraînera un éclatement des pneus. "Il me semble qu'avec un tel carnage dans le compartiment du train d'atterrissage, les choses pourraient tourner vraiment mal, suffisamment pour empêcher la sortie (du train d'atterrissage). Et alors, ça risque de faire mal", poursuivait-il, en envisageant un possible atterrissage en catastrophe sur le ventre. Il évoquait aussi la possibilité que la surchauffe à l'intérieur du compartiment ne fasse éclater les charges pyrotechniques de secours (utilisées pour forcer la sortie du train d'atterrissage au cas où celui-ci serait récalcitrant) ou endommage d'autres pièces, comme les circuits hydrauliques.
La réponse du destinataire de ce courrier électronique, David Lechner, de United Space Alliance (USA), un sous-traitant de la Nasa, fut la suivante: "J'apprécie vraiment vos remarques candides (...) Votre point de vue est bénéfique. Comme tout le monde, nous espérons que l'analyse d'impact du débris (de mousse) est correcte". La Nasa n'a fait aucun commentaire en rendant public ce document mais sa publication à ce stade de l'enquête n'est certainement pas un hasard car le scénario qu'il relate donne froid dans le dos. AFP

13 février

Au KSC, les débris de Columbia arrivent et sont soigneusement répertoriés. 

Le reste des 7 astronautes mort dans la tragédie de Columbia ont été tous identifié sur la base de Dover où leurs restes avaient été acheminé. Le directeur des opérations de vol au centre Johnson Bob Cabana a remercié les volontaires et les officiels d'avoir permis que leur âme repose maintenant en paix avec leur famille. Une cérémonie privée sera donné d'ici quelques semaines. La cérémonie funéraire de l'astronaute Israélien Ramon s'était déroulé en Israél le 11 février dernier.  

La théorie selon laquelle un morceau d'isolant du réservoir externe aurait endommagé gravement les tuiles thermique de Columbia au lancement revient en tête de ligne chez les enquêteurs. Columbia présentait presque certainement une brèche dans sa carlingue qui a permis à de l'air surchauffé de s'engouffrer dans son aile gauche et peut-être dans son train d'atterrissage, a affirmé la commission CAIB.
Des hausses anormales de températures ont été détectées à l'intérieur de Columbia quelques minutes avant la catastrophe. D'après les enquêteurs, l'absence d'une tuile ne suffit pas à expliquer cette anomalie. C'est probablement la présence de plasma, ou d'air surchauffé, à l'intérieur de Columbia qui a fait monter les températures. Le porte-parole de la NASA James Hartsfield a annoncé que les responsables de l'enquête ne savaient pas à quel endroit la fissure a pu se produire. Ils privilégient cependant les pistes concernant des dégâts sur l'aile gauche, la carlingue, ou la trappe gauche du train d'atterrissage. La commission d'enquête n'a pas expliqué si cette ouverture provenait d'une déchirure dans la structure en aluminium de la navette ou d'un trou provoqué par un débris ayant heurté l'engin spatial. Elle n'a pas non plus précisé à quel moment de la mission de 16 jours de Columbia cette brèche a pu se produire.

D'après les relevées de télémétrie, une sonde a détecté le déploiement du train d'atterrissage à 8 h 59 mn 06, 26 secondes avant la perte des données de Columbia. Les enquêteurs ne savent toujours pas si ce capteur a donné une mauvaise indication, car le déploiement du train d'atterrissage à près de 24 000 km-h aurait du provoquer des turbulences et agir sur les données télémétriques. 

Les images vidéo prises par l'équipage d'un hélicoptère Apache au cours d'un vol d'entraînement près de Fort Hood, Texas, ont été rendues publiques.

VIDEO 58 secondes

 

 

L'ENQUETE: 3eme SEMAINE

Le site officiel de la  NASA
STS-107 Investigation Reference Page