LA RECUPERATION DES SRB
Pour que les lancements de Shuttle soient réellement économique, réutiliser une partie des éléments est indispensable. Contrairement aux boosters de fusées utilisés avant, les SRB du Shuttle sont récupérable en mer après utilisation. Ils sont ensuite examiné, restaurés et rechargés pour une autre mission. LES BATEAUX ET LEUR EQUIPAGE Deux bateaux sont chargés de récupérer les boosters après leur retombé en mer, le Liberty Star et le Freedom Star. Ils sont unique et spécialement construit pour cette opération. Ces deux navires sont propriétés de la NASA. Construit au Atlantic Marine Shipyard, à Fort Georges Island, près de Jacksonville en Floride, ils mesurent 53,6 m de long, 11,2 de large et 3,6 m de tirant d' eau. Chacun peut déplacer 1052 tonnes. La propulsion est assurée par deux moteurs de 2900 CV, alimentant deux hélices de 2,1 m et par un propulseur à eau qui permet de ne pas utiliser les hélices afin de protéger les lamantin présents dans la rivière Banana où les navires sont basés. Le système permet aussi aux plongeurs de travailler près de la coque en sécurité. Depuis leur première utilisation, les navires ont été amélioré avec l' adjonction d' un localisateur GPS pour la navigation. Un équipage de 10 hommes dirige le bateau. A cela s' ajoutent 9 personnes pour la récupération, un directeur, un représentant de la NASA et des observateurs. Le nombre maximal permis à bord est de 24 personnes. LES SRB La trajectoire typique du Shuttle lui fait survoler l' Atlantique. Les boosters, 45,5 m de long, 3,6 m de diamètre et 635 040 kg chargés de poudre sont chargés de propulser le STS jusqu' à 5652 km/ h vers 48 km d' altitude. Ce n' est que après 2 mn de fonctionnement qu' ils sont largué du composite et retombe en mer. La séparation a lieu à 48 km d' altitude, les boosters continuant sur leur lancé pendant 70 secondes jusqu' à 75 km avant de retombés librement dans la mer sur une zone de 250 km de rayon, la zone d' impact couvrant 11 km sur 16.
La séquence de récupération commence par le déclenchement d'un explosif qui enlève la capsule avant du booster. Cet explosif explose sur ordre d'un altimètre qui utilise la pression pour connaître la hauteur restant à parcourir. Cela provoque le déploiement du premier parachute, le parachute pilote. Cette première opération a lieu 225 secondes après la séparation avec la navette, soit à une altitude de 4,8 km. Ce premier parachute dit 'pilote' mesure 3,5 m de diamètre. En lui-même, il ne ralenti pas le booster qui à vide pèse tout de même 87,1 tonnes. En tirant sur une ride (corde), il va déclencher une sorte de cutter qui va couper les sangles d'un autre parachute. Les 12 cordes de 29 m de ce 2e parachute vont se débobiner. Ensuite, le parachute se gonfle. Ce 2e parachute de 16,5 m de diamètre va ralentir un peu le booster, mais surtout, il va bien l'orienter, la tête en haut et le moteur en bas et le stabiliser. En fait, après avoir été largué, une partie du parachute est maintenu sanglée pendant quelque temps afin de ne pas avoir d'à-coups. Après un certain temps, le parachute s'ouvre entièrement, permettant donc de redresser le booster. Ce parachute peut supporter une traction de 122,5 tonnes et pèse à lui tout seul, et à sec 544 kg. Quand le booster est stabilisé et descend bien
vertical, les derniers parachutes sont décrochés avec un petit explosif,
commandé par un autre altimètre. Cela se déroule donc 248 secondes après la
séparation, à 1,8 km d'altitude. Comme le 2e parachute, les cordes sont
débobinées. Elles mesurent cette fois 62,2 m de long. Une fois totalement
sorties, les trois parachutes principaux sont déployés, mais pas entièrement,
toujours pour limiter les à-coups (34,5 m). Après un certain temps, les lignes
de ris (qui maintiennent une partie du parachute fermée) sont coupées et les
parachutes peuvent alors s'ouvrir entièrement, avec toute leur surface pour
ralentir et freiner les boosters. Chacun de ces 3 parachutes mesure 41,45 m de
diamètre, pèse 989 kg et peut supporter 81,6 tonnes. En arrivant dans l'eau à la verticale, le booster va
emprisonner de l'air et va donc rester comme planté dans l'eau, il restera
debout, laissant dépasser quelques 9,1 m de sa structure or de l'eau (36,3 m en
dessous de la surface). Tout le déroulement de la descente du booster est transmis à la navette et affiché sur le tableau de bord. La localisation est alors transmise au sol pour aller récupérer les boosters.
Les parachutes restant attachés aux boosters jusqu' à l' intervention du personnel de récupération. Les 2 bateaux chargés de la récupération attende sur la zone d' impact la retombé des boosters à 14-18 km de celle ci. Dès que les boosters ont touché la mer, ils accélèrent leur vitesse à 27 km/ h pour rapidement les repêchés. Chaque navire récupère un booster. Une première inspection visuelle est faite une fois arrivée près du lieu d' impact. Leur premier travail est de repêcher les parachutes. Chaque bateau est équipé de 4 bobines de 1,6 m de diamètre pour les enrouler comme le ferait de véritables pécheurs. Le parachute extracteur attaché à la partie avant du booster est enroulé sur la 4eme bobine et quand il se trouve à 15 m du bateau une grue de 10 tonnes prend le relais pour sortir la partie avant (2268 kg). Les parachutes et le cône avant maintenant à bord des navires, l' attention se porte sur les boosters. Une équipe de 8 plongeur prend place dans deux petits bateaux gonflage. Leur travail consiste à installer le DOP Diver Operated Plug, un bouchon dans la tuyère du booster par 33 m de fond. Le DOP est lancé du bateau et tiré jusqu' au boosters par un des petits bateaux. Un tuyaux d' air est ensuite déployé du navire. Le DOP mesure 6,7 m et pèse 498 kg. Les plongeurs descendent dans l' eau afin d' insérer le bouchon dans le booster. Après inspection et verrouillage du DOP, le tuyau d' air est fixé. Une seconde équipe de plongeurs vérifie le travail pour s' assurer qu' il n' y est pas de problèmes. Les opérations de vidange de l' eau de mer à l' intérieur du booster peuvent commencer. De l' air est soufflé dans la carcasse du booster, celui ci remonte à l' air libre et devenant plus léger il retombe à l' horizontale comme une vielle bûche de bois.
L' étape finale est d' attacher le booster vide au bateau de remorquage pour l' amener au port Canaveral. En entrant dans le port, le booster est changé de place maintenant tiré sur le coté du bateau. Ces opérations prennent entre cinq et six heures avant que le bateau de récupération arrive au Port Canaveral ,au Nord de la Banana Creek et accoste prés du Hangar AF du Cap Canaveral AFS.
Le SRB Disassembly Facility est situé au Hangar AF, conçue à l' origine pour le programme Mercury. La, les boosters sont déchargés à l' aide de palans, sécurisés avant de subir leur premier lavage. Les carcasses sont ensuite envoyées au SRBD Facility, hangar AF pour être désassemblées en quatre segments principaux, deux parties avant et deux arrières. Après lavage, les moteurs sont placés sur des trains et envoyés chez leur constructeur Northon Thiokol dans l' Utah. La jupe arrière et les attaches au réservoir extérieur ainsi que les cônes avant sont envoyés au SRB Assembly & Refurbishment Facility dans la zone du LC 39 au sud du VAB pour être vérifiés contrôlés et préparés pour un autre vol. Parallèlement, la partie avant et les parachutes sont envoyés au Parachute Refurbishment Facility, de l' autre coté de la Banana River au sud de la zone industrielle du KSC. En 1998, les bateaux de récupération des boosters ont pris en charge un nouveau service, le remorquage du bateau transporteur du réservoir externe du Shuttle de Louisiane au KSC. Ce transport auparavant réalisé par un sous traitant sous la responsabilité du centre Marshall coûtait 120 000 $ par réservoir. La société USA qui gère le processing du Shuttle pense économiser 70 000 $ avec les bateaux de la NASA. Le voyage dure 5 jours (1040 km) et se termine au port Canaveral où un remorqueur normal prend le relais jusqu' au bassin de déchargement du LC 39. Les deux bateaux sont ainsi mieux employés entre les lancements Pour supporter ces nouvelles missions, les bateaux ont été modifiés et renforcés. Le coût de ces modifications sera amorti en 14 voyage. Le Freedom Star a fait son voyage inaugural le 18 juin pour le réservoir du STS 91, le Liberty Star a suivit peu après. Les deux bateaux réalisent aussi des opérations à caractères scientifiques, sonar, pose de câbles, recherches sous marine, récupération de bateaux, etc.
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