LE PILOTAGE DE LA NAVETTE
Le Shuttle est un avion se comportant comme une fusée. Lors de la descente atmosphérique après la rentrée, il se compare à un planeur ou un Liftihg body, corps en suspension, utilisant la portance aérodynamique combinée à la vitesse et l' altitude. Les Lifting body sont bien connus aux Etats Unis avec l' expérience des X 15 et autres avion Bell dès 1963. Le bilan des essais sur le 747 SCA avec les vols ALT en 1977, il a été démontré que la navette est très stable pendant la phase finale du vol. Cela conduit à dire que la navette se pilote comme un Jet normal. A la différence de ce dernier, l' Orbiter a une finesse (rapport portance/ traîné) de 3,4 à 4,5 contre 18 à 20 pour les Jets. L' Orbiter présente une vitesse angulaire de roulis (autour de l' axe longitudinal) élevée, 20° par seconde. _ La gouverne de direction, ainsi que le Body flap ont un débattement de +- 26°. _ les aérofreins sur la dérive verticale s' ouvrent et se braquent à 90,6°. Quand il sont sortis, le tangage qui en résulte est automatiquement compensé par le système de pilotage qui agit sur les élevons pour faire amortie les mouvements. _ Les élevons intérieur et extérieur, respectivement basse et grande vitesse présents sur chaque aile se braquent à 35° vers le bas et 20° vers le haut. Pendant la phase d' approche et d' atterrissage, l' équipage peut piloter " manuellement " de la façon tout à fait classique l' Orbiter. Les ordinateurs captent les signaux du manche et du palonnier pour les transmettre aux gouvernes. Ce mode de pilotage met en œuvre un système de contre réaction partiellement qui accroît la stabilité du véhicule. S' il le désire, le commandant peut mettre en œuvre le mode de pilotage automatique. Dans ce cas les ordinateurs reçoivent des signaux programmés selon la trajectoire de vol et les transmettent aux gouvernes. Le cas échéant, ce mode peut être couplé avec le système d' atterrissage hyperfréquence à faisceau battant le MSBLS, Microwave Scanning Beam Landing System. En principe, la navette peut atterrir sur des pistes de type 747 car la distance de roulage ne dépasse pas 3000 m. Mais la navette atterrira si tout va bien au centre Kennedy en Floride, KSC où l' attend une piste en béton de 4595 m orienté NO/ SE près du LC 39. La vitesse de descente verticale est de 0,6 m/ s et l' arrondi de 0,5° au touché de la piste. La vitesse d' atterrissage sera de 315 à 350 km/ h, soit 25 à 50 km/ h de plus qu' un avion de ligne. La navette atterrit sans moteur et c' est seulement son incidence qui lui assure une certaine portance. Sans cela, elle tomberait comme une pierre. Pour sa rentrée, la navette aborde l' atmosphère dans un cylindre imaginaire à 17 fois la vitesse du son. Un système radar et radio altimètre guide l' Orbiter jusqu' à ce qu' il soit en vue du MS BLS. Ses faisceaux donnent les corrections nécessaires à la descente. A haute altitude, elles sont réalisées grâce aux moteurs RCS, à basse altitude, vers 13 000 m grâce aux gouvernes. Le MS BLS prend la navette en charge à 3000 m d' altitude et 18 km de la piste, l' inclinaison est alors de 21 à 24° et la vitesse de 540 km/ h (vitesse ascensionnelle 3000 m/ s). Pendant cette très courte phase (2 à 3 minutes), la trajectoire doit être suivie avec précision pour amortir l' énergie cinétique, la décélération ne dépassant pas 3G. Le système MS BLS doit donc être très efficace, seule ombre au tableau, la pluie qui atténue les signaux. Il faudrait 80 mm de pluie par heure sur 40 km pour que le MS BLS ne fonctionne plus, mais cela ne s' est encore jamais vue dans l' histoire de l' aéronautique.
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