Le train d' atterrissage de l' Orbiter est un classique tricycle équipé de
deux roues sur chaque jambe. Le train d'
atterrissage a une voie de 6,84 m pour un empattement de 20,5 m.
Le train avant est enfermé dans deux portes et chaque
train arrière dans une. Quand l'équipage commande le déploiement des trains,
la porte est automatiquement ouverte quand le train est déployé. Cela est
effectué par un système spécial d'ouverture des portes. Chacune des deux
portes du train avant à 2 crochets de fermeture et chacune des deux portes
arrières a 4 crochets de fermeture. De plus,
chaque porte est équipée de pistons qui aident la porte à s'ouvrir face aux
résistances aérodynamiques. Chaque piston exerce une force d'environ 1 tonne
pour ouvrir la porte. Pour les portes arrière, chaque piston exerce 2,5 tonnes
pour les 5 premiers centimètres à ouvrir.
Les portes du train d'atterrissage avant sont aussi
équipée d'un système pyrotechnique (à explosifs) qui assure une bonne
ouverture de la porte et une bonne extension du train d'atterrissage en cas de
très forte résistance aérodynamique. Dans tous les cas, même si le train est
bien ouvert, on déclenche l'explosif avant de bien s'assurer de la fixation du
train.
Chacune des portes a une surface résistance aux hautes
températures pour l'entrée atmosphérique. A l'intérieur de la porte, on
installe une protection thermique ou on soude légèrement la porte pour ne pas
surchauffer les trains d'atterrissage.
Quand le déploiement des trains est commandé par
l'équipage, chacun train est débloqué par un piston. Ensuite, poussé vers le
bas par des pistons, le train part de l'avant et bascule à la verticale vers
l'arrière sous l'effet de la vitesse et du poids. Les trains sont verrouillés
en position déployés en 10 secondes. Si la pression hydraulique de la navette
ne suffit pas aux pistons pour déployer le trains, un système pyrotechnique
utilisant des explosifs est alors déclenché positionnant le train en position
verrouillée en 1 seconde.
Le train d'atterrissage est déployé à 90 m
d'altitude (à plus ou moins 30 mètres). La vitesse maximale de déploiement
est de 312 nœuds par rapport à la vitesse du vent, soit 580 km/h.
Durant la rétraction, chaque train est hydrauliquement
poussé vers l'avant et escamoté dans la navette. La rétraction des trains se
fait automatiquement et est suivi immédiatement de la fermeture étanche des
portes. Cette opération de rétraction est
opérée durant les opérations de préparation au sol dans l' OPF et ne peut en
aucun cas se faire en vol.
Les amortisseurs du train d'atterrissage sont la
première source d'atténuation de l'impact lors de l'atterrissage. Les
amortisseurs utilisent des pistons à air et à huile pour contrôler la
compression et l'extension du train de manière à ne pas dégrader la navette
en contrôlant la charge sur chaque train.
Chaque amortisseur est construit dans un métal hautement résistant aux
contraintes et la corrosion, avec de l'aluminium, de l'acier inoxydable et du
bronze. L'amortisseur contient des absorbeurs à pneumatique (azote) et
hydraulique (huile).
L'amortisseur du train avant a une zone de battement de
56 cm et peut contenir le choc d'un contact à la vitesse verticale de 3,4 m/s
(12,1 km/h). C'est le choc reçut quand vous sauter d'une hauteur de 60 cm.
Les amortisseurs des trains d'atterrissage arrière ont
un débattement de 41 cm. Plus la masse de la navette est importante, plus la
vitesse maximale de contact diminue, rendant la manœuvre plus difficile car il
faut bien arrondir avant de poser les roues.
Test de la structure du train d'atterrissage
mars 1977
Pour une navette de 96 tonnes, la vitesse verticale
maxi est de 2,9 m/s (10,5 km/h). Cela correspond à sauter d'une hauteur de 43
cm. Pour une navette de 109 tonnes, la vitesse
verticale maxi est de 1,8 m/s.
Par contre, dans le cas où la navette subit un vent de travers de 20 nœuds
(10,3 m/s - 37 km/h), la vitesse doit diminuer encore. Pour
une navette de 96 t, la vitesse maxi est alors de 1,8 m/s et pour une navette de
109 tonnes, la vitesse verticale maxi est alors de 1,5 m/s. Cela correspond à
un choc comme si vous sautiez la hauteur d'un trottoir (11 cm) ! Ce qui demande
une précision énorme pour poser la navette !
Les pneus du train avant mesurent 81 cm sur 22 et sont
pressurisé à l' azote sous 300 psi (2068 kPa). La charge maximale admissible
des roues est de 18 000 kg par roue à la vitesse de 464 km/ h.
Les pneus du
train principal mesurent 113 x 40 x 53 cm et sont également pressurisé à l'
azote sous 315 psi (2172 kPa). La charge maximale admissible est de 49 200 kg a
la vitesse de 464 km/ h.
Si l' Orbiter touche le sol avec une distribution de
charge 60/ 40 sur une seule jambe, la charge acceptée par l' autre jambe sera
de seulement 32 856 kg, donc la charge maximale acceptée par une jambe est de
82 164 kg avec une distribution de charge 60/ 40.
Les pneus ont été fournit par la firme américaine BF
Goodrich depuis les premiers vols en 1981 jusqu' en 1989, date à laquelle la
firme française Michelin a racheté BF Goodrich et fournit ainsi les pneus sur
les Orbiters.
Michelin Aircraft Tire Corporation maintenant équipe
le Shuttle avec des pneus marqué Michelin Air, une série de pneus introduite
pour l' aviation générale en 1992.
Les pneus du Shuttle sont sévèrement testés afin de
s' assurer qu' ils supporteront le poid de l' atterrissage à une vitesse de 450
km/ h. En plus des tests de routine des avions commerciaux, les pneus du Shuttle
sont aussi inspectés au rayon X et re-testé par la NASA avant leur montage sur
l' Orbiter.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, les pneus du Shuttle ne sont pas plus
large que ceux d' un camion tracteur, mais ils peuvent supporter une charge
trois supérieure à celle des pneus d' un B 747. Le premier pneu pour le
Shuttle marqué Michelin a été mis en production en mai
1995.
|
PNEUS
SHUTTLE |
PNEUS
TRACTEUR |
PNEUS
BULLDOZER |
TAILLE-DIMENSION |
44.5x16.0-21
MLG |
425x65R22.5
XZA |
425/75R20
XM27 |
DIAMETRE
EXTERNE |
114
cm |
112,7
cm |
114,3
cm |
LARGEUR |
40,6
cm |
41,9
cm |
41,9
cm |
DIAMETRE
INTERNE |
53,3
cm |
57,1
cm |
50,8
cm |
POIDS |
82
kg |
77,6
kg |
66
kg |
PRESSION
DE GONFLAGE MAXI |
340
psi |
125
psi |
5
psi |
CHARGE
MAXI |
56
800 kg |
8
820 kg |
4
840 kg |
VITESSE
MAXI |
466
km h |
124
km h |
54
km h |
CHARGE
PAR KG PAR PNEUS |
600
kg |
55
kg |
65
kg |
Par rapport à un pneu pour poids lourds, le pneu
Michelin de la navette spatiale :
_ possède une capacité de charge environ 12
fois supérieure,
_
supporte une vitesse 4 fois plus élevée,
_ est gonflé à une pression 3 fois plus
importante,
_ est écrasé avec une flèche deux fois
supérieure.
C'est en août 1974 que BF
Goodrich, installé à Akron dans l'Ohio reçoit de la NASA un contrat
pour développer les pneus destinés au Shuttle. Avec 70 ans
d'expérience, le challenge est intéressant. Ils seront le plus léger
possible tout en étant très résistant. Leur utilisation dans l'espace
impose des contraintes plus dures que celle employées pour les avions
commerciaux. Une des principales différences avec les pneus d'avions
civils, leur utilisation pour seulement quelques vols alors que les pneus
d'avions durent 2 000 atterrissages. Les pneus du Shuttle ne doivent
réalisés que 6 vols avec leur remplacement. il n'est pas prévu de
rechapage.
Pour les ingénieurs, il faut concevoir un pneu 50% plus léger que ceux
d'un avion. Chacun des 4 pneus du train principal est réalisé avec une
carcasse à base de fils de nylon très résistant pesant 78 kg pièce
tandis que les pneus de la roulette avant à base de nylon aussi pèse 20
kg.
Alors que pour une même masse supportée, les pneus d'avion ont un
diamètre plus important, les pneus du Shuttle ne mesure que 131 cm de
diamètre, leur carcasse étant renforcé afin de contrer les vents
latéraux.
Après les premiers vols opérationnels,
comme la masse du Shuttle, les performances et les vitesses d'atterrissage
avaient changé, les spécifications données à Goodrich ont légèrement
changé. Ainsi en 1983, Columbia et Challenger étaient équipé de pneu
troisième génération.
La première génération a équipé l'Enterprise pour les vols d'essais
ALT en 1977. Spécifié pour un Orbiter de 78 400 kg, les pneus avaient
112 cm de diamètre pour 70 de large.
Avec Columbia, le premier Orbiter de vol,
la masse passe à 82 800 kg. De plus les problèmes de cisaillement au
vent obligent les ingénieurs a augmenter la taille des pneus en largeur
de 70 à 85 cm en tubeless.
Lors du vol STS 2, Columbia est chaussé de
pneus de troisième génération.
En plus de leur spécification "space"
(variation de température), les pneus doivent aussi supportés un stress
bien terrestre, à savoir rester gonflé durant une période de trois à
six mois à partir du moment où les roues sont rentrées dans leur
logement de train respectif jusqu'au lancement. La marge de pression est
de 40 psi avec une perte de 1% par jour alors que sur un véhicule
terrestre elle est de 5%.
Les roues du Shuttle sont aussi construites
par Goodrich à Troy, dans l'Ohio.
Elles sont en aluminium forgé et assemblé en deux parties par 18 boulons
pour les roues principales et 14 pour la roue de nez. Ces roues sont
assemblées avec leur pneus puis testé en simulant de grandes vitesses de
lourdes charges et des atterrissages par vent de travers. |
L' OV 102 et 099 ont été
livré avec un système pour diriger la roulette avant qui n' a pas prouvé son
efficacité à contrôler l' Orbiter pendant des manœuvres rapides à très
grandes vitesse. En attendant une solution, le système est désactiver sur
Columbia après STS 4 et jamais activer sur Challenger. Les OV 103 et 104 ont
été livré avec le câblage, la plomberie et les structures pour installer un
système identique mais il ne serra jamais installé.
Un système amélioré est
installé sur Columbia pour la mission 61 C en janvier 1986. Il est aussi
installé sur Discovery et Atlantis. Malheureusement Challenger n' en n' a
jamais bénéficier avant sa destruction en 1986.
Le nouvel Orbiter 105 est
livré en 1991 avec le système prêt à être installé. Il permet le contrôle
des Orbiters à grande vitesse par forts vents de travers ou un explosion de
pneu. Les quatre roues du train principal sont équipés de 4 freins à disque
BF Goodrich. Les freins installés sur les OV pendant les 25 premiers vols
datent de 1973 et ont été conçues pour des Orbiters relativement légers.
Entre temps, leur masse a augmenté et les freins sont devenus marginaux. Les
vols STS 5, 51 D et 61 C ont causé de gros dommages thermiques aux freins et les
21 autres vols seulement quelques dommages.
Chaque freins utilise 4 rotors en Béryllium et 3 stators en carbone. Ils sont conçus pour absorber une énergie
de 36 500 000 fp au cours d' un arrêt normal ou 55 500 000 fp en cas d' arrêt
d' urgence. La vitesse limite est de 363 km/ h. Avec les dommages occasionnés
aux freins pendant les premiers vols, la NASA a interdit les atterrissages
lourds et les a déroutés sur la base d' Edwards en Californie où les longues
pistes en sable du lac Rogers permettent des atterrissages en toute sécurité.
Après la pause forcé de 1986 suite à l' accident 51 L les freins sont
améliorés sur Discovery et Atlantis. Avec à peu près le même dessin que les
anciens, les nouveaux freins sont en carbone Béryllium avec la même épaisseur
sur les disques pour dissiper 65 000 000 fp et dépasser la limite de 369 km/ h.
Les stators ont eux aussi été remplacé par des disques en carbone (BF
Goodrich NASA et USAF). La limite en température a été augmentée passant de
954°C à 1148 °C.
Près de 20 missions peuvent ainsi être réalisé sans
changement contre un changement à chaque vol auparavant. De plus, il sont plus
léger de 32 kg (72 kg). La vitesse limite passe à 468 km/ h autorisant des
roulages plus courts. Similaires aux freins au béryllium, les freins au carbone
ont 5 rotors (contre 4) et 4 stators (contre 3).
Discovery est choisit pour
être équipé des nouveaux freins avec tout un équipement pour réaliser des
mesures. Le vol STS 31 R en 1990 est le premier à les utiliser.
Les freins sont contrôlés par le commandant ou le
pilote qui appliquent une pression sur la pédale de freinage, qui selon son
enfoncement dégage un courant plus ou moins important. Plus le courant est
fort, plus les valves des réservoirs sous pression sont ouvertes, plus les
pistons des freins reçoivent de pression et plus la navette freine. On parle
donc de système électrohydraulique car on marie un contrôle électronique
avec un système à piston hydraulique.
Aucun freinage ne peut être appliqué moins de 1,9 secondes après que le
contact ait été senti sur les trains arrière. Le système anti-dérapage
fournit la vitesse de chaque roue et pneu.
La navette dispose utilise pour son freinage, 3
circuits hydrauliques indépendants (qui peuvent être relier sur demande). Cela
permet d'avoir toujours au moins un circuit qui fonctionne et donc pouvant
freiner la navette.
Au total, les 4 blocs de freins (1 par roue arrière,
donc 2 par train) vont utiliser les circuits 1 et 2 avec le circuit 3 qui reste
en veille. Il y a 8 pistons pour appuyer sur les disques. Parmi ces pistons, 4
sont reliés au circuit hydraulique 1 et les 4 autres au circuit 2. Quand le
pilote actionne les freins, les 8 pistons freinent ensemble.
Ce système de double circuit (1 et 2) avec un circuit
supplémentaire (3) permet d'éviter toute anomalie dans les circuits. Si l'un
ou les deux circuits 1 et 2 ont leur pression qui passe sous un seuil défini,
automatiquement, le système bascule sur le circuit 3 (pression < 180 bars).
La perte des circuits 1 et 2 n'aura pas d'effet sur le
freinage, car le circuit 3 prendra en relais les 8 pistons. La perte des
circuits 3 et un des circuits 1 et 2 (soit 3 et 1 soit 3 et 2) fera que
seulement 4 pistons resteront activés et la puissance de freinage sera divisée
par 2 et la distance de freinage sera accrue.
Le système d'anti-blocage permet d'obtenir un freinage
optimale en évitant un effet de glissement ou de de blocage du pneu et de la
roue qui pourrait provoquer de graves dommages.
Chaque train arrière a deux capteurs de vitesse, un
par roue. La vitesse de chaque roue est comparée à la moyenne de toutes les
roues. Si la vitesse d'une roue est inférieure à 60 % de la vitesse moyenne,
le système anti-blocage coupe la pression de freinage sur cette roue jusqu'à
ce que la vitesse se soit re-stabilisée. Le système dispose de valves qui
décharge la pression du circuit de freinage de la roue concernée. Ainsi, les
pistons sont relâchés à la roue ne risque pas de se bloquer à cause d'un
freinage trop fort.
Le système d'anti-blocage est automatiquement désactivé
à des vitesse inférieures à 5-8 m/s soit 18-28 km/h pour éviter une perte de
freinage durant les manœuvres ou la fin du freinage pour stopper la navette. Il
dispose de circuits de contrôle avec détection des anomalies. Le voyant jaune
« Anomalie Anti-Blocage » sur le tableau de bord des alertes s'illuminera si
le circuits de contrôle détecte une anomalie dans les valves, les capteurs ou
le calculateur. Dans ce cas, seule la partie en cause est désactivée mais le
reste du système d'anti-blocage reste opérant.
De même si les trois interrupteurs de freinage
sont sur « ON » (Marche) et que l'interrupteur du système anti-blocage est
sur « OFF » (Arrêt), le voyant va s'allumer pour avertir l'équipage.
La roulette de nez posée sur le sol, le
parachute de freinage est déployé.
Photos
John Duncan, Scan Dennis
Jenkins
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