1980
Alors que débutent les modifications du SLC 6
du MOL, certains entrepreneurs de la défense décident de fabriquer des modèles
de navettes peints en bleu Air Force pour célébrer la participation de l’Air
Force au programme.
Vue de la tour MST Mobil
Service Tower qui sera modifiée pour s' adapter au Shuttle.
Au premier
plan, les supports pour les réservoir de stockage de carburant sont en
construction, réservoir d'hydrogène liquide à gauche et oxygène
liquide à droite.
Le carneau d' évacuation des flammes visible au milieu est l' ancien des
Titan MOL, deux autres seront construits pour le Shuttle.
Mars, les modifications du pad
SLC 6 débutent avec l'excavation pour déplacer la tour de service mobile du
Titan 3, 45 mètres derrière. Les travaux préparent le sol pour réaliser le
carneau des boosters SRB. Le carneau originel servira pour les moteurs SSME. Du
coté Nord de la base, la construction du OMCF pour le processing des Orbiter a
aussi débuté. Le bâtiment, semblable aux OPF de Floride sera en 2 parties,
processing de l'Orbiter et déchargement des charges utiles au retour de mission,
la mise en place des charges utiles se fera à la verticale sur le pad proprement
dit.
Avril, vue de la partie Nord de la
base de Vandenberg avec au fond à gauche la piste d' atterrissage
qu' utilisera le Shuttle à son retour de mission. La zone en blanc
devant le bâtiment au centre accueillera le Orbiter Lifting Frame
destiné à descendre l'Orbiter du 747 SCA. Au centre, les fondations de l'OMCF
et à droite, un des 2 réservoirs pour le stockage des propergols.
Une partie du carneau du Titan 3
MOL est détruit et modifié pour le Shuttle. Le
terrain est creusé pour réaliser les carneau pour les boosters SRB et le
support de la table de tir.
Le puits de "deservicing" de l'OMCF,
les plateformes 1et 2 de la cellule 1 du PPR et mise en place des
conduits d' aération dans le PPR.
Juin, les travaux de modification du SLC 6 ont
débuté depuis près d'un an. 1200 personnes y travaillent. Le premier lancement
prévu en décembre 1983 sera repoussé à juin 1984. Le Dod planifie en fait un premier
lancement pour octobre 1984. Vandenberg lancera depuis le SLC 6 avec le STS les
missions en orbite polaire originellement assignés aux lanceurs classiques. Les
premiers tirs du SLC 6 seront avec des satellites civils, comme le satellite
météo Tiros N. le retard des premiers vols pourraient obliger l'USAF à lancer
des charges militaires en priorité. L'USAF a commandé 7 lanceurs Titan 3 en
secours.
A gauche et au centre, chainage du déflecteur des SRB,
l'ancien carneau du Titan 3 qui servira pour les moteurs SSME est à droite. Sur
l'image de droite, la fosse du Titan 3 au bord duquel était fixé la tour
ombilicale.
Eté 1980, construction du chemin de roulement des
tours.
Maquette du SLC 6 en septembre 1980
A la fin de l'année, les travaux
sur le site avancent. Après l'excavation de la fosse pour les boosters commence
le démontage des plateformes de travail dans la tour MST. La seconde phase permettra de
terminer la construction de la tour d' assemblage, du bâtiment de préparation
des charges utiles, la table de lancement et les carneaux d' évacuation des gaz
(351 millions $). La tour mobile et le
bâtiment de préparation des charges utiles sont terminés au cours de la phase
3 d' un montant de 169,9 millions $. Enfin 17,8 millions permettent au
cours de la phase 4 de reconfigurer le Launch Control Center juste à coté pour
les opérations Shuttle.
La construction du "Receving,
Inspection and Storage Facility débutée en avril se termine en fin d'année
Au cours de l'année 1980, il devient évident que
l'assemblage de l'Orbiter sur sa structure de propulsion sera gêné
considérablement par le vent qui souffle fort sur le site. Les limites de tolérances pour l' assemblage
imposées par la NASA, soit 0,7874 mm sont très inférieures au 6,35 mm du
système. En plus, il s' avère que le temps en Californie peut changer du
jour au lendemain, avec du vent et de fortes pluies. Un montage dans un
environnement entièrement clos s' impose donc. Martin Marrieta retourne à ses
planches à dessin.
1981
Afin de pouvoir lancer des charges importantes
en orbite polaire depuis le SLC 6 pour le Dod, notamment
les satellites espions KH12, la NASA demande des études sur la faisabilité de boosters à filaments bobinés
(Filament Wound Cases) en graphite époxy, plus léger que les segments métalliques utilisés au KSC
(moins 11 tonnes) et capable d'augmenter la charge utile de 2100 kg.
De 20 vols par an, l'USAF ne
pense qu'en réaliser 10 avec seulement un seul pad. Les activités Shuttle à
Vandenberg se répartissant sur 3 zones, la zone Nord et Sud de la base et le
Port Huenne. L'Orbiter arrive par 747 SCA au Nord de la base et rentre dans l'OMCF.
Les pads OMS-RCS sont démontés et vérifiés dans le HMCF. Les "payload"
horizontale, comme le Spacelab sont installés dans la soute. La zone comprend
aussi le Mate-Demate Facility, des annexes de l'OMCF, du système de lancement et
des équipages.
L'Orbiter vérifié est tiré par
route dans la zone Sud sur le SLC 6. Il est assemblé à l'aide de grue sur le pad
aidé par les tours MST et SAB. Les "payload" verticale sont alors intégré dans
le PPR et placer dans la soute avec le PCR. Le réservoir externe est amené par
bateau de Louisiane en Californie au Point Arguello Boathouse, au sud du SLC 6.
Sur son transporteur, il est tiré au bâtiment ET Checkout Facility pour y être
stocké et vérifié. Les segments des SRB arrivent par train dans les différents
bâtiments avant d'âtre monté sur le pad. La récupération des SRB se fait en mer.
Ils sont ensuite tiré par bateau au port Huenne à 50 km au Sud, près de Oxnard.
La décision d'investir dans le STS n'a jamais
eu le soutien total de tous les éléments de l'USAF. Très vite dans l'année, des
décisions sont prises. La
construction de 3 Orbiters de plus est annulée ainsi que le second pad de tir. Le
centre de contrôle SPOC est retardé en faveur d'une modification du Johnson Space
Center de Houston. Le corps d'astronautes militaire "blue" est remplacé par des détachés de
la NASA volant comme "Mission Specialist". C'est ainsi que le Dod
finalise la
sélection d'astronautes spécialisé en charge utile, les MSE.
Avril, pendant les trois
années précédentes, l' Air Force a dépensé 364 millions $ pour la
construction de ses installations Shuttle, dont 286 millions pour les
installations du SLC 6, du centre Johnson et Cap Canaveral. Elle s' apprête
maintenant à rajouter 77 millions $ pour couvrir les frais sur le SLC 6.
Pour
l' année fiscale 1982, 19,9 des 38 millions iront pour Vandenberg et 18
millions pour le SRB Retrivial & Dissassembly Facility à port Hueneme. Le
premier vol du SLC 6 est prévu en août 1984 avec une capacité de lancement de
10 tir par an.
Construction du PPR Payload
Preparation Room.
Juin, la construction du SLC 6
progresse pour un premier vol en orbite polaire le 1er octobre 1984. Afin d'être
rapidement opérationnel, les militaires auront besoin d'un orbiter déjà en
activité pour Vandenberg. C'est pour cette raison que l'OV 103 réalisera le
premier vol en 1984. il aura déjà voler depuis fin 1983 avant d'être livré en
Californie en mars 1984.
Septembre, en début d'année, des
problèmes surviennent à cause du temps, de la météo à Vandenberg. Dès le début,
les officiels ont espéré assembler le stack du Shuttle dehors et devaient pour
cela utiliser les grues des tours MST. Ce concept a évolué vers une approche
alternative, rappelant un dispositif semblable à une passerelle dans le PCR,
accroché de l'autre coté du pad à la tour MST. Ce dispositif devait servir de
grue pour le réservoir externe à assembler entre les boosters et pour l'Orbiter.
Tandis que les détails du système se précisaient, les officiels s'inquiétaient
du brouillard et des vents violents sur le site qui pouvait rendre difficile ces
manoeuvres avec les faibles tolérances d'assemblage entre l'Orbiter et le
réservoir. Il est donc décidé avec la NASA au centre Kennedy que l'assemblage du
shuttle se ferait dedans. Les plans pour une structure de protection, un "Shelter"
sont mis en étude.
Octobre, l'USAF négocie avec la
NASA le report de manoeuvres visant à tester les capacités orbitales du Shuttle
en vol. Les militaires souhaitaient que l'Orbiter puisse "glisser" de 1770 km si
il devait atterrir en urgence à Vandenberg après seulement une orbite. 1700 km
représente la rotation de la terre après une orbite. Ces manoeuvres visent à
tester le comportement thermique de l'Orbiter et de ses tuiles lors de ce type
de rentrée atmosphérique.
Novembre, la Cie Hercules prend en charge
le développement des boosters à filament. Ces boosters
identiques aux SRB classiques étaient sont constitués de 4 segments avec le joint
"double twang", nécessaire afin de garder le booster bien aligner lors du
mouvement de balancement à l'allumage des moteurs SSME sur le pad et seulement 2 joints de caoutchouc
assurant l'étanchéité. Hercules fabrique 3 moteurs FWC pour les essais au banc
chez Thiokol, le DM6 et7 et le QM5. Pour le DOD, même avec 2 SRB FWC et un fonctionnement des moteurs SSME à 109%, la charge
a mettre sur orbite depuis la cote Ouest ne dépassait pas 12700 kg en orbite
polaire, alors que 14500 kg étaient visés.
Décembre, l'USAF a commencé la
vérification et la validation des systèmes informatique du centre de contrôle,
le LCC en vue du premier vol en 1985. Le LCC, maintenant terminé est une des
seules installations développé à l'origine pour le MOL. Sa modernisation pour le
Shuttle a commencée en mai 1980. Situé à 350 mètres du pad, il devra être
capable de résister aux vibration et aux souffle du décollage avec ses murs
épais de 60 cm. L'USAF a aussi valider une nouvelle séquence d'assemblage pour
le STS sur le SLC 6. Contrairement au
KSC, les plans initiaux du SLC 6 prévoyaient l'assemblage du Shuttle sur le pad
sans environnement fermé. La procédure consistait à mettre l'Orbiter à la
verticale, et l'attacher au réservoir externe sur le pad en utilisant le "Strongback"
du PCR, Payload Changeout Room. Cependant, l'assemblage de l'Orbiter au
réservoir par vents forts était limite des tolérances de la NASA. Les ingénieurs
de Martin Marrietta ont donc proposé la construction d'un abri le MSAB (Mobil
Shuttle Assembly Building) pour assembler le Shuttle à l'abri des intempéries de
Californie. La structure métallique
mesurera 70 mètres de hauteur pour 41 m sur 49 de base et coutera 40 millions $.
Le coût du SLC 6 passe ainsi de 1,9 à 2,5 milliards $ et le premier vol glisse
de juin 1984 à octobre 1985.
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Le Mobil Shuttle
Assembly Building ou SAB est un bâtiment métallique doté de grandes portes
mobile et équipé d'une grue de 125 tonnes à son sommet. Le MSAB et la
tour MST se déplacent ensemble chacune de leur coté et se rejoignent
pour former un mini VAB. La séquence d'assemblage commence par la mise
en place des segments SRB sur la table de lancement avec la grue de la
tour MST. Le réservoir est assemblé entre les boosters à l'aide des deux
grues des deux tours. Ses mêmes grues assurent enfin l'assemblage de
l'Orbiter. 6 portes coulissantes sur le coté ouest du bâtiment
permettent de faire rentrer le PCR et d'installer les charges utiles
dans la soute. |
Au moment du lancement, toutes les tours sont
reculées le long d'un même chemin de roulement de 500 m à 30,4 m au dessus de
la mer. Le MPTR vient s' arrimer au PCC, le MSAB au MPTR et la MST, à l'
opposé s' éloigne de 137 m.
Nouveau plan du SLC 6 avec l'ajout du MSAB
1200 personnes travaillent sur le
site fin 1981. Martin Marrietta doit résoudre le problème de formation de glace
sur le réservoir externe au moment du remplissage, glace qui en tombant au
décollage pourrait endommager les tuiles thermiques de l'Orbiter. Une des
solutions seraient selon l'USAF de mettre 4 ou 6 grosses turbines autour du pad
et d'envoyer de l'air chaud sur le réservoir.
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