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CHRONOLOGIE
SPACE SHUTTLE

LE SPACE LAUNCH COMPLEX 6 "SLICK SIX"

1984

Février, l'USAF demande 4,7 millions $ pour améliorer la sécurité du Shuttle sur le SLC 6 avec de nouveaux bâtiments pour détruire 3 tonnes de documents classifiés générés par semaine pour les opérations STS.

Le SLC 6 début 1984 avec le PPR-PCR, le réservoir LOX, la tour SAB en construction, la tour ombilicale et le carneau SRB et la tour de service MST ainsi que le château d'eau

Entre mars et avril, l' OV 101 Enterprise en stockage dans les hangars de la base d'Edwards (centre Dryden de la NASA) en Californie après ses essais ALT de 1977, les essais de vibration au centre Marshall en 1978, les validations des installations  du centre Kennedy en 1979 et sa venue en Europe en 1983, en Angleterre, Allemagne, Italie et la France pour le salon aéronautique et spatial du Bourget, réalise en 1984 une tournée de promotion à travers les Etat Unis pour être présenté aux gens. Le 22 mars, le 747 SCA 905 fait une halte de 5 jours à Vandenberg avant d'être présenté à la foire mondiale de la Nouvelle Orléans dans l'été. 


Le SLC 6 en mai 1984

       

       

   

Le chantier du SLC 6 en juillet

Mise en place des canalisations sortant de la table de lancement (droite) vers le bâtiment de contrôle en construction

Le Ice Supression System ISS installé sur le pad souffle directement de l'air chaud à la base du réservoir externe afin d'éviter la formation de glace sur ses paroi susceptible en tombant au décollage d'endommager les tuiles thermiques de l'Orbiter. Le système est constitué de 2 moteur d'avion à réaction TF33-P-11A placés dans un abri à 30 mètres coté de la tour MST et relie au pad par des canalisations. Des valves et une section de mélange permettent de régler la température, la vitesse de l'air qui sort. L'air froid et très humide sur le site favorisent la formation de glace la plupart du temps du le réservoir.

En août, la chaîne NBC annonce que le SLC 6 ne serait pas opérationnel avant 1986. En effet de nombreux défauts ont été constatés, erreurs de câblage, mauvaises soudures, béton fissuré, ergols pollués. L'USAF a recensé 6000 défauts, dont 60 sérieux, et a mis en cause le maître d' œuvre Martin Marietta. Le secrétaire à l'USAF, E Aldridge pense cependant réaliser le premier vol le 15 octobre 1985.

   

Le Mobil Shuttle Assembly Building, "notre 40 millions de $, 1/16 de inches (0,15 mm)" comme l'appellent les ingénieurs chargés de sa construction. C'est une structure métallique de 5000 tonnes, haute de 76 m (20 étages), presque de forme carré, 55 x 57 m, équipé d' une grue de 125 tonnes sur un pont roulant. Parqué au sud du pad à86 mètres du Launch Mount, elle vient se positionner devant la table de lancement et se jointer au MST, parqué lui à 114 mètres, l'ensemble avec ses deux systèmes de grues formant une sorte de mini VAB pouvant assembler le réservoir et l' orbiter dans un environnement complètement clos à l' abri de toutes agressions externes. Le déplacement des 2 tours à la vitesse de  12 mètres par minutes prend entre 40 et 50 minutes. Ce déplacement va être testé une douzaine de fois d'ici décembre. Le premier a lieu le 13 septembre.

   

   

Vue générale du site en septembre 1984 avec la nouvelle tour MSAB, en blanc, le Payload Changeout Room et la tour MST en finition.

    

Du 23 septembre au 13 octobre, ont lieu des simulations d'évacuation de la tour d'accès des astronautes. Le système est similaire à celui installé au KSC sur les pads 39 A et B. 4 paniers sur glissière permettront l'évacuation des astronautes et du personnel.
13 octobre, livraison du véhicule transporteur de l' Orbiter à la NASA. Le véhicule "Columbus" est destiné au transport routier de l' Orbiter à l' intérieur de la base de Vandenberg. Construit par la firme italienne Cometta Industriale SPA, le Columbus est un engin de 32,5 m de long, pesant 62 tonnes et pouvant transporter une charge de 102 tonnes. La plateforme, qui n' inflige aucune déformations au véhicule (mouvement de flexion et de torsion) repose sur 10 essieux, dont six moteurs, à roues équipées de pneus Michelin (76 roues au total). La suspension est réalisée par 19 amortisseurs hydrauliques, réglable en hauteur, +0,3 m et en assiette depuis la cabine de pilotage suspendue à l' avant. Le véhicule est propulsé par un moteur diesel Deutz de 350 CV. La vitesse maximale est de 17 km/h à vide et 8,5 km/h en charge. Comme pour le Canister Transporter, le Columbus peut se déplacer à une vitesse extrêmement lente de 20 cm par minute.

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La firme Cometto a obtenu le contrat de fabrication de la NASA le 12 octobre 1983, après une dure compétition avec les industriels américains, allemands, japonais et français. Le véhicule a été conçu en une année dans les ateliers de Cometto à Borgo San Dalmazzo, prés de Cueno, dans le Piémont. Embarqué dans un cargo américain sur le port de Livourne, prés de Gènes, en présence de l' ambassadeur américain à Turin, Carl Bastiani, un responsable de la NASA, James Hattaway et un de l' USAF, Vernon Copeland, le Columbus est officiellement livré le 13 octobre 1984 aux USA.

21 octobre, le premier réservoir extérieur (n° 23) arrive de l' usine de Michoud au SLC 6 par barge. Vérifié pendant un mois, il sera ensuite assemblé à deux boosters SRB inertes. Il devrait voler sur le 3e vol depuis Vandenberg.


21 octobre, tests de déplacement de la Payload Changeout Room.
23 octobre, une équipe de 16 officiels inspectent le SLC 6 en réponse aux nombreuses allégations concernant les problèmes de sécurité sur le site, soudures défectueuses, fissures dans le béton, mauvais câblages et vannes inversées. Le secrétaire de l'Air Force Edward Aldridge était présent. Selon les officiels de l'Air Force 6000 écarts ont été répertorié, dont 60 seulement sont considérés comme dangereux. 
Lors du tests du booster à filament DM6 en octobre chez Thokol, le résultat des mesures montre que le SRB ne peut pas résister à des charges dépassant 20%, alors que 40¨% était prévue.

Un des 2 segments avant d'un SRB "inert" sur son transporter Kamag. Il sera déplacer du SRM Refurshbishment Facilities au pad de tir. Chaque booster chargé en propergol arrivera par rail de Norton Thiokol au SRM R&SF pour y être stocké. Les jupes arrière, avant, le cone arriveront eux par avion C5A du KSC ou ils ont été remis en état

Du 16 au 17 novembre, les tours MSAB et MST sont mis en position enfermant la tour ombilicale et assemblé entre-elles.
16 novembre, venant de la base d'Edwards, après quelques mois en exposition à la "World Fair" à la Nouvelle Orléans, l'Enterprise sur le dos du 747 SCA 905 arrive à Vandenberg pour des essais de compatibilité avec le SLC 6, la mission "O". Descendu du 747, il est tiré et rentré dans le hangar OMCF au nord de la base le 18. En début d'année, il sera posé sur le transporteur "Colombus" et amené par route au sud de la base sur le SLC 6 proprement dit. Les opérations auront pour but de tester la compatibilité des installations avec l'Orbiter, comme le système de déluge par eau. Une charge utile factice sera processée dans le PPR et mis en place dans le Payload Change Room. Ce même PCR sera amené près de la soute de l'Orbiter, protégé par l'énorme SAB

Enterprise est descendu du 747 attaché au Orbiter Lifting Frame. Cette structure nécessite 5 avions C5A Galaxy et un avion d'accompagnement pour son transport. La structure, derrick utilisé pour la mission STS 3 à White Sands devait être utilisé comme structure mobile. Cependant, elle demande des fondations solides tandis que le OLF de Vandenberg peut s'utiliser sur n'importe quelle piste d'aéroport. Elle peut être amené sur n'importe quel site de secours et assemblé en 7 jours.

   

Le bâtiment OMCF semblable au OPF du KSC, il permet l'accès aux moteurs SSME, aux pods OMS et à la soute

 Dans l'OMCF, Enterprise est préparé comme pour une mission orbitale. Les différentes plateformes qui entoure l'Orbiter sont mis en position pour accéder à toutes les parties du véhicule. Les portes de soutes sont ouvertes laissant voir une maquette en bois du bras RMS. Les techniciens installent un modèle de qualification de l'antenne Ku et un berceau pour tester le système de charges utiles dans la soute une fois sur le pad. Comme Enterprise devrait rester 3 mois dans le bâtiment, les pods OMS sont enlevés. Ces pods sont en fait des simulateurs "dummy" servant pour les opérations d'acheminement des Orbiter lorsque les vrais pods sont en maintenance. Ces pods, baptisé ALTA  Approch & Landing Test Articles ont été réalisés pour Enterprise en 1977 pour les vols ALT. Les pods ALTA devraient servir pour préparer la sortie d'usine de l'OV104 Atlantis d'ici quelques semaines. De nouveaux pods ont été acheminés du centre de Johnson, à Houston pour les essais sur le SLC6. Enterprise sera sortie du bâtiment pendant environ un mois sur le SLC 6 et sera ensuite ramené dans l'OMCF pour l'installation de ses pods OMS. Le départ vers le pad est prévu le 26 janvier.

       

Enterprise dans l' Orbiter Maintenace Checkout Facility, l' OPF de Vandenberg. Les roues arrière de l'Orbiter sont placées sur des plaques anti sismiques, capable de résister à un tremblement de 7 sur l'échelle de Richter, la Californie étant régulièrement le siège de petits tremblements de terre. Les points d'attache des portes de soutes dans le bâtiment peuvent les refermer facilement en cas de tremblement.

Novembre, les différentes tours du SLC 6 sont déplacées ensembles en prévision des manœuvres qui seront faites début d'année prochaine avec l'Orbiter Enterprise.

En cette fin d'année 1984, les structures du SLC 6 sont pratiquement terminées, il ne reste plus qu'à les valider. C'est à l'Orbiter Enterprise qu'est confié cette mission. La plupart des installations ont été réalisé ou managé par Sverdrup Corporation. Le premier lancement prévu en 1982 a été repoussé pour des raisons budgétaires à 1985 par l'USAF. Sur le site, de nombreuses constructions sont annulées comme le bâtiment de dépollution des Orbiters V19A et la seconde cellules du HMC transférée dans le PCR et l'OMCF. Sur le SLC6, les réservoirs de stockage LO2 et LH2 ont été nettoyés une nouvelle fois avant d'être mis en opération. Le colonel Walter Yager, commandant de la force d'activation du site SATAF déclare que tous les problèmes listés en août dernier ont été résolus. Chaque jour, d'autres problèmes sont soulevés qui seront corrigés au fur et à mesure. Les plus gros soucis ont concerné les installations cryogéniques et hypergoliques sur le site. Bien testé avec succès, elles n'ont jamais été chargé avec des propergols.

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Le SRB Retrivial & Dissassembly Facility à port Hueneme.

 

SLC 6, 1985

Photos Jacques Van Oene, DoD, William G Hartensteins, Air & Cosmos.