1986

Janvier, KSC, Discovery est amené dans la
baie 2 du VAB pour y être stocké afin que les travaux sur les autres Orbiter
puisse se faire sans gêne. Discovery retournera dans l' OPF fin janvier.
Le 28 janvier, la navette Challenger explose
73 secondes après son lancement du Kennedy Space Center, tuant ses sept
passagers. Toutes les opérations STS sont gelées.
Sur la base de Vandenberg, les travaux se poursuivent
nullement affectés par la tragédie. Les problèmes d'accumulation de l'hydrogène dans les carneaux de gaz sont toujours présents et
ils nécessiteraient 8 millions $ en coût supplémentaires pour être résolus. Lors
des tirs statiques FRF et à l'arrêt des moteurs SSME au moment de l'allumage,
l'hydrogène gazeux non brûlé reste dans la fosse et le carneau. De part la
conception du carneau sur le SLC 6, dit fermé, cette accumulation d'hydrogène
risque de s'allumer et embraser le carneau, endommageant l'Orbiter. Les premiers
plans de l''USAF pour résoudre ce problème consistaient en l'ajout de 54
allumeurs dans la fosse pour brûler cet hydrogène mélangé au déluge par eau. Les
militaires vont étudiés ce problème et soumettre des solutions en concertations
avec les centres Lewis et Stennis de la NASA. L'Air
Force s'apprête à commencer l'assemblage des SRB à filament de carbone sur le
SLC 6 le 10 février. Ces boosters sont similaires aux SRB "classique" utilisés au KSC, mais
avec 2 joints "O-ring" supplémentaires entre les segments en acier et en
carbone. Ces boosters ont des segments en fibre de verre bobinées associé à des
éléments en acier comme les dômes et les attaches au réservoir. Conçue pour
augmenter la charges utiles du Shuttle depuis la Californie, ils ont été testé
en 1984 chez Thiokol dans l'Utah. Discovery sera envoyé sur le site en mars,
assemblé le 3 avril pour
un lancement en juillet après un tir statique sur le pad en juin. Le lancement
prévu pour le 20 mars a été repousser laissant du temps pour tester le système
de remplissage en ergols cryogéniques et hypergolique sur le pad. Le second
lancement depuis le SLC 6 est prévu pour le 29 septembre. Il devrait être
repoussé à décembre. Vandenberg a couté 3 milliards de $ aux contribuables
Américain en études, recherche et developpement. Martin Marietta est responsable
du concept et de l'installation du pad de tir. La construction des installations
sur le SLC 6 a couté 500 millions $Lo
25 février, le 3e réservoir de vol, ET-33, un
LTW-26 arrive en Californie.
Mars, la NASA va envoyer l'Orbiter Columbia
dans l'été pour valider les installations du SLC 6 en novembre. Columbia sera
flanquée d'un réservoir externe et de 2 boosters. Des opérations de simulation
de compte à rebours seront menées avec remplissage en propergols, mais sans mise
à feu des moteurs principaux FRF, le problème d'évacuation des vapeurs
d'hydrogène dans les conduits du carneau du pad n'ont pas été résolus. . Ces opérations
seront similaire à celle qui ont précédé le premier vol STS 1 en 1981. Columbia
est dans l'OPF en préparation de la mission 61E. La NASA va tester sur Columbia
les modifications qui seront faites sur Discovery, qui volera pour le compte du
DoD. La principale modification concerne l'utilisation de l'étage Centaur dans
la soute de l'Orbiter en remplacement de Challenger. Discovery aura aussi une voilure plus solide.
"Les vols
STS sont suspendus pour au moins un an" a déclaré Richard Truly le chef du
programme. Quand ils reprendront, la priorité sera faite aux vols militaires.
Le 25 mars, le réservoir externe ET-23 utilisé
pour les essais de validation en 1984 avec Enterprise est retourné au KSC par le
canal de Panama. Il sera
modifié pour être à nouveau utilisé pour un vol depuis la Floride. Le complexe SLC 6 peut accueillir 5 réservoirs en même temps, dont un sur le pad.

18 avril, un lanceur Titan 34D transportant un
satellite espion KH 9 est lancé de Vandenberg. Il explose après 15 secondes de
vol. C' est le second échec d' un Titan en un an, le précèdent avait explosé
détruisant un satellite KH 11 en août 1985. Les USA se retrouvent sans
satellite espion, L'USAF confirmant qu'il n'y a sur orbite qu' un seul KH 11
lancé en 1984. L'Orbiter Columbia actuellement dans l' OPF 1 du KSC doit
normalement être envoyé prochainement en Californie à la place de Discovery
pour valider les installations de lancement, avec assemblage des boosters et réservoir
externe, simulation de compte à rebours et tests des moteurs SSME durant 20
secondes (opération FRF) en préparation du premier vol de Discovery. Beaucoup
d'experts pensent que ces opérations pourraient aller plus loin avec un
lancement réel si la sécurité nationale était en jeu ! Ce vol de 4 jours top
secret serait réalisé avec seulement deux astronautes à bord équipés de sièges
éjectables pour mettre en orbite un satellite KH 11.

Explosion du Titan 34D au dessus
du SLC 4. Les installations du Shuttle SLC 6 sont juste devant à5 km
Avril, l'Air Force doit commencer l'assemblage
des boosters à filament de carbone le 15 mai, suivit de l'assemblage du
réservoir externe le 1er juillet. Columbia doit arriver à Vandenberg le 6 et
servir pour valider les installations de lancement, en attendant l'arrivée de
Discovery. Après
2 semaines dans l'OMCF, l'Orbiter transporter par route le 21 juillet vers le
SLC 6 et assemblé en 5 jours. Les
tests dureront près de 2 mois avec des simulations de compte à rebours et
procédures de vol jusqu'à l'allumage des moteurs (opération FRF). Le démontage prendra un mois
avant le retour au KSC pour octobre. Discovery doit rester au KSC cet été pour
être modifié en vue du transport de l'étage Centaur dans sa soute et mettre en
place l'instrumentation pour ses premiers vols de Vandenberg.
Mai, l'arrivée de Columbia à Vandenberg pour
des tests opérationnels est repoussé de juillet à septembre à cause des essais
de surpression qui vont être réalisés dans le carneau des moteurs SSME sur le SLC 6 jusqu'en
mai 1987. L'Air Force doit, cet été, réaliser des tests pour déterminer l'excédent
d'hydrogène dans le conduit quand les moteurs SSME sont arrêtés lors d'un tir
avorté ou à la suite d'un FRF. Des explosifs seront allumés dans le conduit afin
de déterminer quelle est la quantité d'hydrogène susceptible de créer une
surpression acceptable en cas de détonation. 15 tests sont prévus, utilisant de
la nitroguanidine et des sacs de plastiques remplis d'hydrogène suspendus dans
le conduit du carneau. Les tests permettront aussi de préciser les endroits où
l'hydrogène s'accumule dans le carneau. Le problème se situe en fait sur le mur
du nouveau petit conduits construit pour relier le carneau du Shuttle à celui
initialement construit pour le programme MOL. La transition des deux crée des
turbulences pouvant entraîner d'importantes détonations par accumulation. Les
modifications du carneau prévoient d'éliminer l'excédent d'hydrogène à l'aide de
ventilateurs et d'allumeurs. L'USAF réexamine la possibilité de n'utiliser le
SLC 6 qu'à partir de 1991-92 ou ne l'abandonner simplement. La décision sera
prise par la présidence. Le premier vol depuis le site n'est pas espéré avant le
printemps 1988, après validation des essais dans le carneau des moteurs SSME. De
plus, l'USAF est en attente de pouvoir utiliser l'étage Centaur avec le Shuttle
depuis le SLC 6. Les lancements du KSC avec l'étage à hydrogène sont repoussé à
1988.
45 millions $ ont été dépensé pour la
construction d'un immense réservoir pour stocker les résidus toxiques des
produits de lancement. Il est terminée à 65%. A chaque lancement depuis
Vandenberg, le Shuttle produit 4000 tonnes de résidus de combustion,
principalement par les boosters SRB qui contamine l'eau du système de déluge par
eau.
Juin, le rapport de la commission d'enquête
sur l'accident de Challenger est remis. Les jours du SLC 6 sont désormais
comptés. La production des boosters en composite est arrêtée. Les segments
livrés à Vandenberg seront renvoyés chez Thiokol. Quatre réservoirs externes
(23, 27, 33 et 34 arrivés après la catastrophe) en stockage sur la base seront renvoyé au KSC pour des
lancements (ET23 sera utilisé pour STS 27, ET 27 pour STS 34, ET 33 pour STS 36
et ET 34 pour STS 31).
L'USAF envisage de lancer son satellite KH 12,
initialement prévu avec le second vol depuis le SLC 6, mission 62 B, depuis le
KSC. Le vol pourrait avoir lieu après la reprise des vols STS. Le KH 12 pourrait
aussi être lancé de Vandenberg par un Titan 3 avec quelques modifications. Selon
le secrétaire de la défense Edward Alridge, "le SLC 6 est redondant et n'est
plus nécessaire". Pour le sénateur Jim Sasser, "le SLC 6 a couté 3 milliards $
sans être opérationnel et nous n'en aurons jamais besoin". Près de 1,6 milliards
$ seront économisés si le site est mis en sommeil pour 5 ans. Le sénateur
demande aussi si un autre Orbiter sera nécessaire si la base de Californie est
abandonnée et si les militaires en auront réellement besoin. Selon les sources,
le nombre de personnes travaillant sur le SLC 6 serait réduit de 5000 à 1200.
Juillet, L'USAF étudie la possibilité de
modifier le carneau des moteurs SSME sur le SLC 6 comme une des 3 alternatives
possible pour réduire les risques potentiels d'explosion suite à l'accumulation
d'hydrogène dans le conduit. Les modifications en études prévoient de changer la
sortie des gaz du Sud à l'Ouest du massif de lancement avant leur entrée dans le
carneau obligeant les gaz à entrer par une section verticale avant de sortir par
l'Ouest et en enlevant la partie supérieur de la structure actuelle. Une autre
solution permettrait de brûler l'hydrogène ou le rendre inerte pour ne pas qu'il
explose dans le carneau. Les études devront aussi valider si la diversion du jet
ne provoque pas une surpression près des autres bâtiments près du pad, comme le
SAB et le PCR. La reconfiguration du système de déluge par eau est également à
l'étude.

15 tests sont prévus en utilisant des charges
de nitroguanidine et des sacs plastiques remplis d'hydrogène suspendus dans la
fosse SSME. Les test vont aussi repérer les potentiels soucis rencontrés dans la
fosse. Les gaz des SSME entrent par un petit conduit qui se raccorde au gros
déflecteurs initialement construit pour le lanceur Titan 3. La transition des 2
crée des turbulences dangereuse qui peuvent engendrer des détonations des gaz.
L'USAF prévoit de mettre en veille le SLC 6
jusqu'en 1991-92 et de transférer les lancements militaires sur des lanceurs
classiques. La NASA ne dispose plus que de 3 orbiter, rendant les vols depuis la
cote Ouest comptés. Actuellement, 3400 personnes travaillent sur le site pour 4
contractants. Les lancements ne pourront reprendre que lorsque le problème
d'accumulation d'hydrogène gazeux dans le carneau des moteurs SSME ne sera pas
résolu. Columbia doit arriver en octobre sur le SLC 6 et rester pour des tests
jusqu'en mai 1987. 3 réservoirs externe sont en stockage sur place avec une
paire de boosters à filament. l'USAF a 3 possibilités: maintenir la base en
opérationnel comme prévu; réaliser un tir par an, avec 1700 personnes sur place
plus 400 pour la préparation du lancement; mettre le site en "opérational
caretaker status" avec 1200 personnes sur site plus 300 pour la préparation du
lancement (réactivation du site en 18 mois); mettre le site en "caretaker status"
sans le modifier avec 700 personnes sur place (réactivation du site en 3 ans) et
mis en sommeil avec 150 personnes sur site et réactivation en 4 ans. Lockheed
emploie 2400 personnes sur le SLC 6. 500 devraient être licenciés. Les
Le 31 juillet, le secrétaire à l'USAF,
Edwards C Alridge annonce son nouveau plan de stratégie de lancement pour les
charges du DoD après le drame de Challenger et la perte des lanceurs Titan et
Delta.
L'USAF va devoir dépenser 2,6 milliards de $ pour récupérer tous les vols
perdues depuis le début de l'année et construire de nouveaux lanceurs. Ainsi
de nombreuses charges seront modifiées pour passer du Shuttle aux lanceurs
classiques, un lot de 27 Titan 34 D7, rebaptisé Titan 4, plus 13 Titan 2
(ancien missile) seront commandés. Enfin, un lanceur de nouvelles génération
MLV, dérivé de ceux qui existent actuellement, Titan, Atlas et Delta sera mis
en développement pour 1989-90. En outre, l'USAF prend la décision d'achever
la construction du SLC 6, qui
sera prêt mi 1987 après un essai de recette complet avec Columbia, mais de la
mettre ensuite en sommeil jusqu'en 1992. Columbia devrait réaliser un tir FRF
de ses moteurs SSME à l'automne. L'USAF prévoit de laisser 1200 personnes,
au lieu des 1700 sur le site pour le maintenir en état d'ici sa mise en
service (qui prendra 18 mois). L'USAF pense économiser 1 milliard de $. Près de trois ans seront nécessaire
pour "réveiller" la base avant de procéder à un lancement. De nombreux officiels se
demandent si le maintient d'une base aussi complexe vaut véritablement le coup
vue les charges utiles à lancer. La commande de nouveaux lanceurs Titan 34D7
et la remise en état du pad SLC 4 détruit en avril permettrait de lancer en orbite polaire des
satellites de la classe des KH 12. De plus avant la construction d'un Orbiter
de remplacement pour Challenger, les aller-retour entre la Floride et la
Californie feraient perdre presque deux missions par an.
Ce plan prévoit donc de concentrer les trois Orbiter restants sur la seule base
de lancement de Floride pour les tirs en orbite à faible inclinaison, comme
pour les tirs polaires. La capacité en Floride est en effet double que celle en
Californie avec des rotations plus courtes. Le SLC 6 aura donc coûté 3,3
milliards de $ et ne sera donc pas utilisé pendant 5 ans. L'USAF envisage de développer
de nouveaux lanceur et de modifier certaines charges prévue pour le Shuttle
pour les lanceurs classiques.
Au bilan, l'USAF utilisera seulement la moitié des vols Shuttle lors de sa
remise en service, puis un tiers pour lancer 21 satellites DoD. En 1992, avec la
base de Vandenberg et le nouveau Orbiter, les vols DoD seront de 3 à 5 par an. A l'origine en 1977, le coût du SLC était estimé à 1,17
milliard $. Les coûts de construction ont doublés (251 millions en 1978 et 503
en mai 1986). 2110 modifications ont été réalisées coûtant 73 millions $.
11 millions seront encore nécessaire avant le premier vol, dépassant
probablement les 3 milliards $. En 1976, l'USAf prévoyait un premier vol du
SLC 6 en fin 1982. Le retard du programme STS ont retardé la date. En 1978, le
premier vol est planifié pour 1983. En 1981, la date glisse à octobre 1985.
Aujourd'hui, auncun lancement ne sera réalisé avant d'avoir résolu le problème
d'accumulation d'hydrogène gazeux dans le déflecteur du pad.
25 août, le montage des premiers segments SRB
à filaments
commence sur le SLC 6.

Vue des 2 premiers SRB à filament en carbone FWC sur
le SLC 6. Une série de test de charge et de flexion vont être faits dans le SAB
et le MST sur les joints reliant les segments. Les 7 segments acier du SRB
classiques sont remplacés par 4 segments en graphite époxy. Il
garde comme le SRB en acier le cône avant et la jupe avant (Frustum), la jupe
arrière et le segment arrière d'attache au réservoir. Chaque segment a un
diamètre interne de 3,7 m. Le procédé de fabrication consiste à enrouler de la
fibre de carbone Hercules AS4.12K afin de former un dessin hélicoïdal (de plus
ou moins 29°) ou en cercle (90°) sur un mandrin en métal. Le moule est ensuite
remplit de résine époxy et chauffé. Le cylindre une fois terminé est enlevé du
mandrin, les trous de goupilles sont percés et le cylindre contrôlé par une
inspection avec des ultrasons. Les 4 segments mesurent de 5,9 à 8,2 m de long,
l'épaisseur variant de 28,4 au milieu à 45,7 mm sur les extrémités. Le segment
est ensuite collé et chauffé selon plusieurs cycles. 3 moteurs FWC ont été fabriqué par Hercules
Aerospace. Le DM6 est mis à feu chez Thiokol le 25 octobre 1984 et le DM 7 le 9
mai 1985. Le QM 5 prévu pour février 1986 a été annulé.
Septembre, le SLC 6 va être mis en status
opérationnel d'attente jusqu'au premier lancement, maintenant prévu pour octobre
1991. Ce delai long va êtres mis à profit pour lancer un Canister à la place
d'un orbiter en attendant que le programme reprenne. Ce canister reprend les
interfaces du Shuttle sur le réservoir externe avec 3 moteurs SSME et 2 pods
OMS. cela permrttra d'entrainer les équipes au sol en attendant le premier vol
d'un Orbiter. Me canister devrait utilser des boosters à filament.
Octobre, L'Air Force annule l'envoi de
Columbia en Californie prévu ce mois ci en vertu de la loi Gramm-Rudman-Hollings
sur l'équilibre budgétaire. Pour l'USAF, en 1991 quand les vols reprendront à
Vandenberg, beaucoup d'équipements supports devront être remplacés. De plus, il
devenait risquer d'envoyer un Orbiter en Californie sur le 747 porteur avec
seulement une flotte de 3 Orbiters.
Lockheed Space Operations annonce qu'il va licencier 1000 personnes suite à
l'annulation des tests avec Columbia sur le SLC 6. Le pad va être mis en veille
d'ici avril 1987. Débuteront alors les travaux de modification du carneau SSME,
une décision doit être prises en décembre. L'Air Force cherche une alternative
quand à l'utilisation des installations de Vandenberg, comme utiliser l'OMCR
pour l'assemblage de l'Orbiter 105 ou le transfert de ces équipements au KSC. Le
bâtiment de remise en condition des SRB pourrait être utilisé pour les SRB des
titans 4. Le bateau de récupération "Independance" pourrait lui être repris par
des universités.
Fin octobre, KSC, Discovery est ramené dans l'OPF
1 pour commencer les modifications post-Challenger et la reprise des vols,
espérée pour 1988. La NASA a annulé l'utilisation de l'étage Centaur dans la
soute, Vandenberg ne sera pas remis en opération avant 1990. Columbia reste au
KSC avec les autres véhicules et c'est Atlantis qui sera chargé de valider le
nouveau système de protection du Shuttle sur le pad 39B.
Fin 1986, des propositions sont faites pour
réaliser la construction de l' OV 105, remplaçant de Challenger, dans l' OMCF
de Vandenberg. Comme tout les Orbiter ont été construits à Palmdale, l'OV
105 le sera aussi. L'OMCF pourra servir aussi pour les périodes de maintenance
OMPD des Orbiters.
Le SLC 6 sera utilisé pour lancer 9 charges
utiles militaires en 1992-94 et sera utilisé en combinaison avec les lanceurs
classiques pour les mises en orbite polaire. Pour le GAO (la cour de comptes
US), 200 millions $ seront nécessaire pour 1989 pour maintenir le site en
gardiennage selon les plans de l'USAF. 18 mois seront nécessaire pour le
réactiver, contre 4 ans si le pad est mis en sommeil. Des voix s'élèvent pour
abandonner le site purement et simplement tandis que d'autres prévoit une
réactivation pour 1992. Pour 1986, le coût atteint 3 milliards $. Le problème
avec les vapeurs d'hydrogène doit être réglé courant décembre selon l'Air Force.
2 options sont en considération, l'installation de déflecteur pour ventiler le
conduit ou l'injection de gaz inertes pour éviter une explosion. A cela s'ajoute
un problème avec le "twang", le débattement, la flexibilité des boosters à
filaments ancrés sur le Launch Mount. Un problème largement ignoré et rejeté
lorsque des tests ont été réalisé sur site montrant que ce débattement
était dans les 2% des prévisions, bien que légèrement moins que au KSC de
Floride. Ces tests terminés le 12 décembre ont révélé un autre problème, la
flexibilité du MLP au KSC n'était pas même que le Launch Mount du SLC 6 accroché
sur 20 mètres de béton. Comme constaté lors des tests de "twang", la charge sur
les HDP était plus importante que prévue.
La NASA a
besoin de 2 lancements depuis Vandenberg pour placer sur orbite la station
polaire fournie par l'ESA et la NASA. Elles seront périodiquement visitées par
des équipages. Les autres missions NASA depuis Vandenberg seront pour lancer le
SRL, Shuttle Radar Laboratory pour observer et collecter des données sur la
glace les océans et les terres et le programme ISTP (International Solar
Terresterial Physics) pour étudier les aurores boréales. La NOAA lancera ses
satellites météo en 1993. La plupart de ces missions ont été réassignés au STS
suite aux nouvelles directives de transférer le plus vite possible les charges
utiles vers le Shuttle. Beaucoup d'autres "payloads" seront lancés par des
lanceurs traditionnels, mais le DoD préférerait un mélange des sources de
lancement pour assurer l'accès à l'orbite polaire.
1987

Le programme spatial américain commence à
perdre l’aspect mordu de serpent qu’il avait pris l’année
dernière au milieu d’une succession choquante d’accidents
survenus à la navette spatiale Challenger et à
trois lanceurs sans pilote. Le programme a encore un très
long chemin à parcourir pour se remettre complètement des
conséquences de ces accidents. Ils ont laissé l’Armée de
l’Air incapable de lancer un nombre croissant de satellites
vitaux pour la sécurité nationale. Cette situation qui donne
à réfléchir, voire effrayante, persistera l’année prochaine
et ne s’atténuera pas beaucoup avant environ un an.
Les Shuttle Orbiters ne voleront à nouveau qu'en février
1988, au plus tôt. Le premier des grands lanceurs
complémentaires extensibles Titan IV (CELV), en cours de
développement pour transporter des charges utiles démesurées
dans l'espace, ne sera pas prêt à être lancé avant le début
de 1989. Des boosters moins puissants sont disponibles, mais
ils sont relativement peu nombreux et ne peuvent pas
transporter la plupart des charges utiles militaires
hautement prioritaires là où elles doivent aller dans
l'espace. Malgré cela, les responsables spatiaux de l’Air
Force se sentent un peu mieux quant au pronostic du
programme spatial ces jours-ci. Ils estiment que le plan de
relance des lancements spatiaux actuellement en place pour
corriger les faiblesses du système de lancement, révélées de
manière flagrante par l' accident du Challenger en
particulier, se traduira par des capacités de lancement bien
meilleures – plus vigoureuses, plus polyvalentes et moins
vulnérables – que celles de l' avant-lancement . L’ère
des challengers . Des capacités de lancement aussi
robustes et résilientes sont absolument nécessaires.La
sécurité nationale est devenue fortement dépendante des
satellites de plus en plus sophistiqués qui fournissent des
communications, des informations météorologiques, une
surveillance, une alerte précoce en cas d'attaque et un
soutien à la navigation aux forces stratégiques et
conventionnelles américaines. De meilleurs satellites de
toutes ces variétés sont en cours de développement ou en
préparation. Mais ils ne valent rien sur le terrain.
Plan de lancement
Le programme de récupération des
lancements spatiaux conçu par la division spatiale de l'Air
Force Systems Command à Los Angeles, en Californie, est un
modèle pour lancer ces satellites aussi efficacement et
aussi rapidement que possible jusque dans les années 1990.
Le colonel Donald C. DePree, adjoint du SD chargé des
systèmes de transport spatial, qualifie ce programme de «
première étape » du retour du programme spatial et de «
réalisable au niveau national ». « Les problèmes techniques
sont les plus faciles », déclare le colonel DePree. «Ils
peuvent toujours être réparés. Les problèmes de décisions,
de stratégies et de plans sont les plus difficiles. Ces
derniers mois, ce genre de choses ont été débattues, et
maintenant c'est à nous, sur le terrain, de les mettre en
œuvre.» L’ accident du Challenger « nous a fait
prendre conscience de la nécessité d’une stratégie spatiale
nationale et a fait comprendre à la nation que nous avions
besoin d’un accès assuré à l’espace », affirme le colonel
DePree. Les responsables de l'Air Force sont satisfaits de
la prise de conscience par le public américain, après
l'attaque du Challenger , de certaines autres vérités
que l'USAF avait toujours honorées mais qu'elle avait
souvent du mal à faire comprendre. Les États-Unis doivent :
• Exploiter l'espace au maximum en tant qu'arène militaire,
ce qui est largement suffisant.
• Ne vous retrouvez jamais dans la position périlleuse de
trop dépendre d'un seul système de lancement, comme ce fut
le cas avec le système de transport spatial (STS) centré sur
la navette de la NASA.
• Utiliser l'homme de manière plus judicieuse dans l'espace
et laisser à des lanceurs sans pilote et consomptibles le
soin de transporter les satellites en orbite à toutes
occasions ne nécessitant pas d'interaction humaine avec le
matériel.
• Continuer à développer des engins spatiaux tels que des
lanceurs modulaires sans pilote et des avions aérospatiaux
habités.
• Reconnaître une fois pour toutes que les missions
spatiales sont intrinsèquement risquées et devraient être
complétées, si nécessaire, par des équipages professionnels
– point final.
Le programme de récupération des lancements spatiaux de la
Division spatiale répond à tout cela. Il met l'accent sur
l'acquisition future par l'USAF de Titan IV pour partager
les tâches de transport lourd avec les navettes, de
véhicules de lancement moyens (MLV) pour lancer les
satellites Navstar Global Positioning System (GPS) et de
lanceurs spatiaux (SLV) - des modifications de Titan qui ont
été désactivés en tant que lanceurs ICBM – pour propulser
des charges utiles militaires de taille moyenne en orbite
polaire depuis Vandenberg AFB, en Californie. L’Air
Force a l’intention de lancer des charges utiles militaires
sur les navettes uniquement lorsque cela est impératif ou
plus pratique. Dans tous les autres cas, il lancera ces
charges utiles sur des boosters consommables. Dans cette
optique, l’USAF envisage de concevoir ou de repenser
plusieurs types de satellites capables d’aller dans les deux
sens. Parmi eux figurent les satellites Milstar Extremely
High Frequency (EHF), difficiles à brouiller, qui devraient
être le couronnement des communications de défense dans les
années 1990 et au-delà, les satellites du système de
communications par satellite de défense (DSCS III), le
programme de soutien à la défense. (DSP) et les satellites
de navigation Navstar. Avant Challenger,
l'Organisation d'initiative de défense stratégique (SDIO) du
ministère de la Défense prévoyait d'utiliser les navettes
pour de nombreux essais de technologies SDI pour la défense
spatiale contre les missiles balistiques. Le SDIO envisage
désormais de déplacer une part importante de ces salaires
charges depuis les navettes et sur des lanceurs
sans pilote.
L'élan du retour
Il y a quelques mois, le vice-président
des chefs d’état-major interarmées, le général Robert T.
Herres, alors commandant en chef du Commandement spatial
américain et du Commandement de la défense aérospatiale de
l’Amérique du Nord, a réfléchi au retour en force de
l’après-Challenger, qui prend désormais de l’ ampleur
. Le général Herres a déclaré qu’un élément crucial de
ce retour devra être un meilleur travail d’équipe entre les
responsables militaires et civils de l’espace pour réduire
les coûts croissants des activités commerciales dans
l’espace. « Malgré les revers décourageants des derniers
mois, je suis plus convaincu que jamais que nos buts,
objectifs et ambitions sont sur la bonne voie », a déclaré
le général. « Nous sommes devenus dépendants de
l’espace, ce qui signifie que ce que nous cherchons à y
faire doit être entrepris par nécessité absolue – et ce qui
doit être fait par nécessité doit être
bien fait. "Nous
ne pouvons pas nous attendre à ce que nos forces l'emportent
dans une guerre sans systèmes spatiaux." Les
satellites les plus récents et les meilleurs destinés à de
tels systèmes ne mènent nulle part faute de lanceurs. Par
exemple, ce mois-ci aurait dû marquer le début de quelque
chose de grand pour les forces armées américaines. Le
premier satellite Navstar d'une constellation opérationnelle
GPS de dix-huit satellites devait être lancé à bord d'une
navette Orbiter. Les forces américaines, dispersées dans
l’exécution de leurs responsabilités mondiales, comptent sur
cette constellation Navstar pour fournir aux unités
aériennes, maritimes et terrestres des données de
localisation ultra précises, leur permettant ainsi de tirer
le meilleur parti de leur mobilité et de leur puissance de
feu. Il leur faudra attendre longtemps pour que cela se
réalise. Compte tenu de la situation de lancement, l’Armée
de l’Air aura la chance de mettre en orbite le premier
satellite opérationnel Navstar au début de 1989. Les
satellites de communication DSCS III de nouvelle génération
devraient également proliférer dans l'espace comme prévu.
Seuls deux sont en orbite. L'Armée de l'Air prend livraison
eries sur certains des douze satellites DSCS
III supplémentaires qu'elle devra positionner dans l'espace
comme constellation opérationnelle et comme pièces de
rechange, mais elle doit les stocker car elle n'a aucun
moyen de les lancer. Ces satellites sont pratiquement
indispensables. En relayant les messages militaires
critiques qui permettent aux États-Unis de dissuader la
guerre et de la mener, ils seront beaucoup plus capables et
capables de survivre que les anciens satellites de la
constellation DSCS II qui font actuellement ce travail dans
l’espace. Dans tous les domaines, les satellites dont les
forces armées ont besoin pour diverses fins de renforcement
des forces croupissent dans les stocks. L'Armée de l'Air
doit payer un supplément pour les stocker ou pour différer
leur production afin d'éviter d'avoir à les stocker. Quoi
qu’il en soit, les coûts du programme spatial augmentent. Le
Space Launch Complex Six (SLC-6) de l'USAF à Vandenberg AFB
est également resté inactif. Le premier lancement de la
navette depuis SLC-6 devait avoir lieu en juillet dernier.
Il n'aura lieu qu'en 1992, et le SLC-6 restera jusque-là
sous le « statut de gardien opérationnel ». Pendant ce
temps, une rampe de lancement à Vandenberg est en cours de
modification pour le lancement des Titan IV que l'USAF a eu
la prévoyance de commencer à développer avant la
catastrophe du Challenger pour supporter des charges
utiles de la taille d'une navette. L'Armée de l'Air achètera
vingt-trois Titan IV au lieu des dix initialement prévus.
Évaluer le revers
Les seuls responsables qui savent à quel
point les limbes du lancement affectent les satellites
classifiés sont ceux qui ont besoin de le savoir. Cependant,
il est clair que certains de ces engins spatiaux hautement
prioritaires sont en attente et seront rejoints dans ce
statut par d’autres jusqu’à ce que les navettes et autres
élévateurs capables de les gérer soient opérationnels. Peu
après l'explosion de Challenger le 28 janvier
dernier, la Division spatiale a été chargée d'évaluer à quel
point le programme spatial avait été freiné par la
catastrophe et par l'immobilisation au sol des trois
orbiteurs restants de la navette, dont deux seulement – Discovery
et Atlantis – sont capables de propulsant
la plupart des charges utiles militaires dans l’espace. SD a
également été chargé de concevoir un plan pour une
combinaison appropriée de lanceurs sans pilote nouveaux et
améliorés de diverses capacités et objectifs et d'y intégrer
les plans de la NASA pour la reprise des vols de la navette
et pour un Orbiteur de remplacement. Le programme de
récupération de l’espace SD qui en résulterait devrait
recevoir l’approbation de l’état-major de l’Air, du
secrétaire à la Défense, du Conseil de sécurité nationale et
du président. Le travail de SD était encore plus compliqué
qu'il n'y paraissait au début, car la situation des
lancements spatiaux s'est rapidement aggravée. Moins de
trois mois après Challenger, un Titan 34D ELV de
l'Air Force doté d'une charge utile militaire classifiée a
explosé neuf secondes après le décollage à Vandenberg AFB,
en Californie. Cet accident a marqué la deuxième panne
consécutive d'un Titan 34D, la première s'étant produite
neuf mois plus tôt à Kennedy. Centre spatial, Floride.
Désormais, il n'y aurait plus de lancements de Titan 34D
jusqu'à ce que la conception et la construction des six VLE
de ce type restant dans l'inventaire de l'USAF soient
rigoureusement et minutieusement réexaminées - et que la
capacité de transport moyen à lourd de l'USAF disparaisse
jusqu'à nouvel ordre. Puis vint encore un autre problème
pour la Division Spatiale dans la formulation du programme
de récupération spatiale. La NASA avait déclaré qu'elle
s'attendait à ce que les Shuttle Orbiters reprennent leurs
vols entre le début et le milieu de 1987. Mais après avoir
réfléchi à tout ce qui devait être fait pour rendre les
navettes plus sûres, en mettant l'accent sur leurs
propulseurs à poudre (SRB) et sur les mesures d'évacuation
de l'équipage, il a reporté le premier vol à février 1988.
Même ce calendrier devra peut-être être modifié. Le
secrétaire de l’Air Force, Edward C. Aldridge, Jr., a
déclaré lors d’un auditoire de l’Air Force Association à Los
Angeles en octobre dernier que cela pourrait s’avérer «
extrêmement serré ».
Le Congrès répond
Face au sort du Titan 34D et au changement
du calendrier de la navette, la Division spatiale avait à
peine achevé son plan de relance des lancements spatiaux
lorsque le Congrès, agissant avec un empressement
extraordinaire, a approuvé l'acquisition d'un nouveau
Shuttle Orbiter pour remplacer Challenger, avec son
premier vol désormais prévu pour 1991, et a également fourni
des fonds pour démarrer tout ce que SD avait programmé. Le
lieutenant-colonel Barry Zilin, qui a dirigé l'équipe qui a
conçu le programme de récupération des lancements spatiaux
et qui dirige désormais le programme MLV de SD, a déclaré
que « dans le cadre de l'action du Congrès, nous avons reçu
l'ordre d'acheter des Titan IV supplémentaires, pour rendre
les satellites hautement prioritaires doublement compatibles
avec les navettes et les Titan IV, et développer et acheter
les MLV pour le lancement de satellites GPS. Il y a un
inconvénient à modifier les navettes pour des raisons de
sécurité et à concevoir et construire des satellites pour
une double compatibilité. Les changements structurels
apportés aux orbiteurs et à leurs SRB ajouteront du poids et
réduiront ainsi la capacité de charge utile de plusieurs
milliers de livres. De plus, explique le colonel DePree, «
concevoir des charges utiles pour une polyvalence de
lancement ne manquera pas d’augmenter leurs coûts ». «Je
crois», poursuit-il, «que les charges utiles seront conçues
pour être optimisées pour un lancement soit sur la navette,
soit sur des ELV, avec une capacité intégrée pour aller dans
l'autre sens. Les oiseaux de R&D nécessitant l’interaction
de l’homme devront être conçus exclusivement pour la
navette. En fin de compte, explique le colonel DePree, « si
nous voulons garantir un accès à l’espace pour certaines
charges utiles pour lesquelles nous pouvons avoir des
besoins urgents, dans certaines fenêtres de temps, alors les
rendre doublement compatibles est la seule stratégie que
nous pouvons suivre. Pour certains satellites, peu importe
que nous les lancions une année ou l'autre. Mais il y en a
d'autres que, si le ciel nous tombe sur la tête, il faut se
relever d'une manière ou d'une autre – et c'est sur ceux-là
que nous placerons nos ressources [de double compatibilité].
« Tout est réalisable. Nous allons régler le problème. Mais
les décisions devront être prises au niveau national en
termes de stratégie. Ils ne peuvent pas être réalisés sur la
base de éléments individuels de systèmes spatiaux. On se
perdrait là-dedans. « Ce qui est important dans tout cela,
c'est que nous avons pu réévaluer et modifier la décision
prise il y a dix ans selon laquelle nous lancerions à terme
tous nos satellites sur la navette. En fin de compte, nous
serons beaucoup plus forts dans notre capacité à réagir si
quelque chose comme l' accident du Challenger se
reproduisait. "C'est peut-être notre héritage Challenger
." Le poids qui sera ajouté aux navettes dans le
cadre de leurs changements structurels obligera l'USAF à
abaisser ses exigences selon lesquelles elles doivent être
capables de propulser 32 000 livres de charge utile sur des
orbites polaires depuis Vandenberg et d'atterrir - au cas où
cela serait nécessaire - avec encore 24 000 livres de charge
utile. une planche. Même avant Challenger,
l'objectif de charge utile de 32 000 livres en orbite
polaire s'annonçait comme difficile à atteindre sans
étrangler les moteurs bien au-delà de leurs limites de
poussée recommandées. Il semble maintenant que le poids
supplémentaire réservé aux navettes obligera l'USAF à faire
des compromis sur un poids de lancement de la charge utile
Vandenberg bien inférieur aux 32 000 livres autrefois jugés
nécessaires. Il faudra peut-être également abaisser la
limite de poids à l'atterrissage de la charge utile de la
navette de 24 000 livres. De tels compromis signifieront
probablement la fin des expériences du type de celles que
les équipages de la navette menaient dans les zones de
stockage du pont intermédiaire des Orbiteurs. Il y a
plusieurs plusieurs de ces zones, chacune
capable de contenir 100 livres de matériel de recherche.
Dans le passé, ils étaient utilisés, par exemple, pour
vérifier les interactions de l'équipage avec le matériel à
appliquer aux charges utiles principales lors des vols
ultérieurs et pour effectuer des recherches biomédicales,
océanographiques, météorologiques et optiques. Lors d'un vol
de la navette, un casier du pont intermédiaire contenait de
l'équipement pour un test lié au SDI au cours duquel un
laser était envoyé vers l'Orbiter depuis l'île hawaïenne de
Maui pour vérifier ses propensions à la visée, au suivi et à
la pénétration dans l'atmosphère. Renoncer à de telles
expérimentations « est là où nous allons souffrir », déclare
le Colonel DePree.
Navettes de mélange et ELV
Parallèlement, la navette continuera à
jouer un rôle très important dans les aspirations de l'USAF
en matière de lancement spatial. « C'est un excellent
véhicule », déclare le colonel DePree, « mais pourquoi ne
pas l'utiliser uniquement pour les missions où il est
avantageux d'avoir un homme au courant ? Pourquoi utiliser
l’homme simplement pour accompagner les satellites en
orbite, les jeter hors de la baie et revenir chez eux ? Les
charges utiles militaires seront transportées sur moins de
la moitié des vols de la navette actuellement programmés au
cours des prochaines années : sur deux vols sur cinq en
1988, sur quatre souvent en 1989 et sur quatre sur onze en
1990. Il existe un certain scepticisme au sein de la
communauté spatiale militaire quant à la capacité de la NASA
à augmenter si fortement les cadences de vol de sa navette.
Lorsqu’il s’agira de lancer des charges utiles
particulièrement lourdes dans l’espace, les navettes
céderont la place aux Titan IV. La NASA a abandonné son
projet d'utiliser la fusée General Dynamics Centaur comme
étage supérieur de la navette afin de propulser des charges
utiles de 10 000 livres sur une orbite géosynchrone à 22 300
milles au-dessus de la planète – des orbites sur lesquelles
opèrent des satellites d'alerte précoce, de nombreux
satellites de communication et d'autres. Cela laissera la
navette capable de propulser un maximum de 5 100 livres de
charge utile en orbite géosynchrone depuis une orbite
terrestre basse au moyen de son étage supérieur inertiel (IUS).
Les Titan IV de l'Air Force, quant à eux, pourront
accueillir des étages supérieurs Centaur G-prime, ce qui en
fera le plus puissant de tous les lanceurs américains en
termes de prouesses poids/altitude. Ils seront également
compatibles avec l'IUS. Martin Marietta construit les Titan
IV en tant que variantes, principalement grâce à leurs
propulseurs à fusée solide étendus, des Titan 34D de la
société. Chaque Titan IV mesurera près de 113 pieds de long
et dix pieds de diamètre. Ses deux SRB généreront une
poussée totale de 2 725 000 livres ; son premier étage, 546
000 livres de poussée ; et son deuxième étage, 104 000
livres. La livraison de deux Titan IV à l'Armée de l'Air est
prévue pour la fin de cette année, et le premier d'entre eux
est destiné à lancer un satellite en orbite équatoriale
depuis Cap Canaveral, en Floride, en avril 1988. Les
lancements de satellites Titan IV sur des orbites
transpolaires depuis la base aérienne de Vandenberg
devraient commencer entre le début et le milieu de 1989. Le
premier lancement par Titan IV-Centaur d'une charge utile
militaire ultra-lourde en orbite géosynchrone depuis
Canaveral est désormais prévu pour le début des années 1990.
« Nous sommes passés d'un programme de dix lancements de
Titan IV au Cap à un sur vingt-trois lancements au Cap et à
Vandenberg », explique le colonel Victor W. Whitehead,
adjoint aux lanceurs consommables de la Division spatiale. «
Avant Challenger, nous avions trois charges utiles
inscrites. Depuis Challenger, un grand nombre de
charges utiles nous sont parvenues pour voler sur Titan IV.
Nous en sommes à quinze et nous comptons. La conception du
Titan IV a franchi rapidement ses examens de conception
préliminaires et critiques et est « en bonne forme pour que
nous puissions respecter notre date de lancement initiale au
Cap », a déclaré le colonel Whitehead.
Une grande longueur d'avance
Il se joint au chœur pour saluer le
secrétaire Aldridge pour avoir ouvert la voie en persuadant
l'administration et le Congrès d'autoriser le programme CELV
Titan IV (anciennement Titan 34D-7) en 1985. La NASA s'était
opposée à ce programme au motif que les CELV rivaliseraient
avec les navettes pour les charges utiles et nuiraient à
leurs chances de réaliser des bénéfices avec les charges
utiles commerciales que la NASA voyait en réserve pour eux.
Aujourd’hui, depuis Challenger, les perspectives de
charges utiles commerciales sur les navettes sont faibles et
leur potentiel de profit est pratiquement nul. Le président
Reagan a décidé l'année dernière que les seules charges
utiles commerciales éligibles pour les vols de la navette
seraient celles déjà conçues pour être propres à la navette
ou pour être utiles à la sécurité nationale ou à la
politique étrangère des États-Unis. Le colonel Whitehead
note que le secrétaire (alors sous-secrétaire) Aldridge « a
fait pression en faveur des CELV alors qu'ils n'étaient pas
très populaires dans certains cercles – et Dieu merci, il
l'a fait. En conséquence, nous avons pris une grande
longueur d’avance sur le programme Titan IV. Il apparaît
désormais que les Titan 34D de l'USAF seront prêts à
fonctionner plus tôt que prévu après que deux d'entre eux
sont tombés en panne l'un après l'autre, en août 1985 et en
avril 1986. La première panne du Titan 34D a probablement
été causée par une fuite de tétroxyde d'azote et la perte
d'une turbopompe dans un moteur liquide. La seconde s'est
produite lorsque l'isolation en caoutchouc s'est détachée du
boîtier d'un moteur-fusée solide et a laissé le propulseur
brûler à travers le boîtier. En ce qui concerne la
conception de base du Titan 34D, c'était en fait une bonne
nouvelle. La disparité des causes indiquait que les
problèmes étaient isolés et ne résultaient pas d’un défaut
inhérent ou universel des boosters. La Division Spatiale et
les sous-traitants de Titan 34D ont procédé à un examen
exhaustif de la conception et de la construction de la fusée
et ont accumulé un ensemble considérable de connaissances en
testant tous les segments et composants. Le résultat,
explique le colonel Whitehead, est que « nous ne pensons pas
devoir procéder à une refonte » du Titan 34D.
Le dividende des tests
Outre la remise en service éventuelle des
fusées, l'un des principaux avantages du programme
d'inspection et de récupération de 160 millions de dollars
de la Division spatiale a été « le bond en avant que nous
avons pu faire en matière d'essais non destructifs »,
explique le colonel. « Nous avons réuni tous ceux que nous
pouvions trouver qui s'y connaissaient en tests non
destructifs – du ministère de la Défense, du ministère de
l'Énergie, de l'industrie, de partout – et nous avons mis
sur pied un programme pour faire toutes sortes de choses qui
n'avaient jamais été réalisées. fait avant. « Nous avons
utilisé les rayons X, la thermographie, les ultrasons et les
lasers pour inspecter les entrailles, et nous avons appris à
traiter toutes les données et à les rassembler. Nous donnons
désormais au Cape et au Vandenberg la capacité d'automatiser
tout cela afin que cela soit reproductible d'un test à
l'autre. Cela signifie que les innovations en matière de
tests non destructifs résultant du programme de récupération
du Titan 34D seront applicables à ces tests sur tous les
lanceurs américains. Les niveaux de confiance augmenteront
par conséquent. Compte tenu de la défaillance fatale d’un
joint de terrain sur l’un des de Challenger
propulseurs de fusée à poudre , la Division spatiale a pris
un soin particulier à tester ces joints sur les SRB Titan
34D. Selon le colonel Whitehead, l’étude a révélé que ces
articulations « sont probablement les parties les plus
résistantes des vieilles bêtes ». Cette découverte a une
grande signification pour tous les lanceurs Titan et
peut-être aussi pour la conception des CELV Titan IV. S’il
en était autrement, les problèmes auraient pu être bien plus
graves dans l’ensemble du programme de lancement spatial. La
Division spatiale s'attend à ce que sa réévaluation des
Titan 34D soit achevée au début de cette année. Les fusées
pourraient être de nouveau opérationnelles d’ici la fin de
l’année. Les tests du Titan 34D touchent également au
programme de développement MLV de la Division spatiale.
L'une des fusées en lice pour le contrat de production MLV
est une modification du Martin Marietta Titan 34D. Les
autres sont des variantes du General Dynamics Atlas et du
McDonnell Douglas Delta. SD prévoit de choisir un gagnant
parmi les trois d'ici le 6 février. Il a désespérément
besoin des MLV pour lancer les satellites Navstar et a prévu
qu'ils commencent à le faire en janvier 1989. Mais même si
les calendriers de production et d'exploitation des MLV sont
strictement respectés, le déploiement des satellites Navstar
aura largement glissé par rapport au calendrier de leurs
lancements exclusivement sur Shuttle qui devait débuter ce
mois-ci. Après la panne de Challenger , la Division
spatiale a été confrontée à la dure perspective d'un retard
indéfini dans le dépôt d'une constellation GPS pleinement
opérationnelle ainsi que de satellites de rechange et de
réapprovisionnement dans l'espace. « Nous avions un besoin
urgent de mettre en orbite vingt-huit satellites coûtant
plus d'un milliard de dollars – et la navette n'allait
évidemment pas le faire », se souvient le colonel Zilin du
SD. "C'était douloureux." C’est toujours le cas, même si
c’est un peu moins le cas. Le calendrier actuel prévoit le
lancement de vingt-deux satellites GPS d'ici octobre 1991.
Douze seront lancés sur des MLV et dix sur des navettes.
Mais ce calendrier pourrait également être modifié. Il y
aura beaucoup de tergiversations entre les différents
programmes de satellites militaires destinés à l'espace sur
les navettes dans les années à venir. De nombreuses
questions, à savoir quels satellites sont embarqués sur
quels lanceurs, devront peut-être être réglées au niveau
national. « Cela a été une année difficile », déclare le
colonel Gaylord B. Green, adjoint du SD pour les systèmes de
navigation spatiale et directeur du programme GPS.
Le GPS mis à l'écart
La frustration est particulièrement vive
dans l'atelier du colonel Green, car les sept satellites GPS
de développement technique actuellement dans l'espace ont
fonctionné de manière remarquable. Cela intensifie l’envie
de lancer les satellites GPS opérationnels, dont beaucoup
ont déjà été produits. Les sept satellites de développement
ont tous dépassé les quatre années de durée de vie que l'Air
Force et Rockwell, son maître d'œuvre GPS, pensaient avoir
en moyenne. Deux d’entre eux sont désormais faibles en
raison du dysfonctionnement de leur horloge atomique, mais
chacun est en orbite depuis plus de huit ans. Le rubidium
est l'élément principal de ces horloges. Les nouveaux
satellites d'ingénierie Navstar disposent d'horloges au
césium plus durables, tout comme les satellites GPS
opérationnels. Les satellites actuellement en orbite peuvent
fournir des données de navigation utiles. Cependant, ils
sont trop peu nombreux pour fournir 24 heures sur 24 les
données tridimensionnelles de temps, de distance et de
position que la constellation Navstar pleinement
opérationnelle de dix-huit satellites et d'au moins trois
satellites de rechange sera capable de fournir. « Nous
n'aurons pas de véritable capacité opérationnelle tant que
nous n'aurons pas une couverture mondiale », explique le
colonel Green. « Ce qui se passe là-haut fournit à la Marine
– seulement environ onze heures par jour de précision
bidimensionnelle. « Mais nous avons obtenu des résultats
remarquables grâce à ces satellites. Ils ont atteint ou
dépassé tout ce que nous attendions d'eux. Cela nous rend
très optimistes quant aux satellites de production – et une
fois que nous serons capables de les déployer en mode
opérationnel, ils éblouiront les gens, j'en suis sûr. Le
seul avantage de la longue attente pour commencer un tel
déploiement est le temps supplémentaire dont dispose la
Division spatiale et les services pour intégrer les
terminaux GPS dans les avions, chars, navires, sous-marins
et autres plates-formes de combat et de soutien au combat.
La capacité GPS est par exemple un élément majeur dans la
mise à niveau par l'Air Force de l'avionique de ses F-16C,
F-15C et F-his. GPS est également un acteur majeur dans
l’intégration avionique du chasseur à double rôle F-15E, de
l’Advanced Tactical Fighter (ATF) et vraisemblablement du
Advanced Technology Bomber (ATB). Il n’est actuellement pas
prévu de doter le bombardier B-1B d’une capacité GPS. Le
bombardier B-52, en revanche, figurait en tête de la liste
des avions de l'USAF dotés de terminaux GPS. Une fois que
les B-52 ont commencé à utiliser les données de navigation
des satellites Navstar actuellement dans l'espace pour les
aider dans leurs exercices de bombardement, « les résultats
ont été spectaculaires », déclare le colonel Wayne Jones,
directeur adjoint du programme GPS du SD. En exécutant le
programme de développement technique du GPS, la Division
spatiale et le Commandement spatial se sont révélés former
une véritable équipe. Lorsque les deux plus anciens
satellites de développement Navstar se sont détériorés dans
l'espace, SD a décidé de rapprocher l'un d'eux de l'autre,
permettant ainsi aux cinq satellites encore en bon état de
resserrer les rangs et de mieux travailler ensemble. La
tâche de repositionnement a été confiée au Space Command,
qui contrôle tous les satellites américains dans l'espace.
«Ils ont parfaitement exécuté la manœuvre», déclare le
colonel Green. « Ils nous ont très bien soutenu dans
l’exploitation de notre système. »
DSCS II tient le coup
Heureusement, les satellites de
communication DSCS II de la Division spatiale, construits
par TRW, résistent également bien mieux que prévu dans
l'espace. « Nous disposons d'une bonne constellation là-haut
», déclare le colonel Glenn D. Rogers, adjoint du SD chargé
des systèmes de communications par satellite de défense.
"Les satellites durent plus longtemps que ce pour quoi ils
ont été conçus." Les satellites DSCS III, plus récents et
beaucoup plus lourds, produits par General Electric,
représentent des améliorations significatives en termes de
capacité de survie, de capacité et de capacité à desservir
un plus grand nombre d'utilisateurs. Sur les trois en
orbite, deux sont opérationnels. Trois autres sont stockés
en attente d'être lancés. À l'avenir, les satellites DSCS
III seront construits pour le lancement de Titan IV ainsi
que pour le lancement de la navette. La complexité de la
situation des lancements spatiaux est illustrée par ce qui
est arrivé aux calendriers de lancement du DSCS III au cours
des sept derniers mois seulement. Ils ont été modifiés au
moins six fois et les dates de lancement individuelles ont
été décalées de deux à trois ans. «C'est difficile», dit le
colonel Rogers. «Ce qui est rassurant, cependant, c'est que
la constellation DSCS devrait rester saine jusqu'à ce que
nous ayons à nouveau une capacité de lancement. Une fois que
nous l’aurons, nous disposerons de satellites pour mettre à
niveau et reconstituer la constellation.
|
Le 20 février, le SLC 6 est placé en état
de veille minimum. L'USAF a sélectionné en décembre 1986 après plusieurs essais
dans différents laboratoires et sur des maquettes du STS, le SIS, à vapeur
inerte, en vaporisant de l'eau chaude dans le carneau des SSME pour diluer
l'hydrogène gazeux, afin qu'il devienne moins dangereux. Les ingénieurs pensent
pouvoir terminer le concept d'ici la fin de l'année, en septembre et l'installer
sur le pad 6 mois plus tard.
LE SYSTEME DE GAZ
INERTE POUR LE SLC 6 A 13 000 000 $ Après des mois
d'étude sur la manière de minimiser l'accumulation d'hydrogène gazeux
dans le carneau des moteurs SSME lors d'un "Abort" ou à la fin de la
séquence FRF, l'USAF vient de choisir une solution avec le concept HDS,
hydrogen disposal system. Décembre 1986, après 2 ans d'études,
différents systèmes sont passés en revue afin de brûler l'excédent
d'hydrogène et ventiler le conduit du carneau, évitant une explosion qui
pourrait endommager le véhicule. L'USAF choisit un système de gaz inerte
SIS, pour Steam Inerting System. C'est en novembre 1984 que la NASA
soulève le problème à Vandenberg. En septembre 1985, l'Air Force forme
une équipe pour trouver une solution, modifier les installations et
valider les procédures enfin de réaliser en mai 1986 un test FRF avec un
Orbiter.
Le Launch Mount du SLC 6 est une
structure en acier de 9 m de hauteur posée au dessus du carneau. La
sortie des gaz se fait par un trou de 10 m de coté dans un conduit de
300 m de long et 203000 m3 de volume. Le jet tombe d'abord sur une
hauteur de 27 m, puis tourne à 90° dans un virage arrondi vers la sortie
du carneau. Plusieurs solutions existes pour se débarrasser de ce gaz
très inflammable, il peut être soit brûlé, soit rendu inerte ou alors
ventiler. Au KSC, les brûleurs ROFI présents de chaque coté des TSM du
MLP assurent le brûlage de cet hydrogène en excès lors du démarrage des
SSME. Lors d'un "abort" ou à la fin d'un test FRF, les vapeurs
d'hydrogène s'engouffrent naturellement dans la plateforme et partent
par la tranchée du pad.
Entre septembre 1985 et décembre
1986, l'USAF a testé plusieurs concepts pour éliminer cet excès de gaz
comme des brûleurs dans le conduit, des ventilateurs pour forcer
les gaz à brûler à l'entrée du conduit, ouvrir le conduit comme au KSC
et enfin neutraliser les gaz avec du dioxyde de carbone ou de la vapeur.
En 1986, il s'avère qu'utiliser des brûleurs sur le pad comportait des
risques et dépasserait le budget et ouvrir le carneau serait un chantier
colossal. Finalement, c'est le système par gaz qui est choisit.

Le système de déluge par eau assure la
réduction du bruit au lancement. Comme au KSC, l'eau est directement
injecté dans la fosse. Le système utilise l'eau d'un autre château d'eau
qui est dirigé vers un bâtiment chargé de la chauffer à 154° C. De la,
elle court sur une canalisation de 120 cm de diamètre sous une pression
de 250 psi vers le Launch Mount. Lorsque le déluge d'eau est activé,
cette masse d'eau chaude à haute pression se vaporise à travers des
buses et permet de réduire la concentration en oxygène dans le carneau
en dessous le seuil de combustion.
|
Dans l'été, la NASA abandonne l'idée de
construire l'OV 105 à Vandenberg dans l'OMCR au lieu de Palmade. L'USAF avait
proposé cette idée en début d'année espérant sauver quelques dollars dans la
mise en sommeil du SLC 6. Pour la NASA, la construction d'un Orbiter à
Vandenberg ajouterait 60 millions $ au coût et ferait perdre leur emploi à 1500
personnes. De plus seulement 5% des ouvriers seraient prêt à franchir le pas.
1988
Le 13 mai, le secrétaire d' état Ed Aldridge
met en sommeil le SLC 6 et propose l'exploitation du complexe aux autres
organisations d'ici le 30 septembre 1989. Les travaux ont été terminés 10 jours
avant la date prévue.
Le 27 aout, le ET-27 retourne au MAF et servira pour la mission STS 34. Le 18
octobre, c'est le ET-33 qui retourne chez Michoud au MAF. Il servira pour la
mission STS36. Le 21 novembre, c'est au tour du ET-34 qui servira pour STS 31.
Au total, Vandenberg a reçu 4 réservoirs externes, le ET-23 pour les tests de
validation de la base en 1985 et destiné à la mission 3V ainsi que 3 réservoirs de vol, le ET-27
(vol 1V), ET-33 (vol 4V) et ET-34 (vol 2V).


Le satellite Teal Ruby sera mis en exposition
au musée de l'USAF à Dayton en 2014 dans la soute du Shuttle Crew Compatment
Trainer, anciennement au JSC de Houston. Il devait être lancé par Discovery 62A de
Vandenberg. A l'origine, le premier lancement du Shuttle depuis Vandenberg
devait placer sur orbite un satellite KH 12, relégué au second vol 62 B, qui n'a
jamais eu lieu non plus. Il sera lancé par des Titan 34D.
Thiokol rapatrie ces segments de boosters à
filaments FWC dans son usine en Utah. 5 moteurs complets, 2 jeu de vols de
Vandenberg et le moteur QM-5 et un jeu partiel. Tous les segments ont été lavés.
En juillet, la NASA fait don d'un jeu de structures à filament avec un moteur
inerte au Alabama Space & Rocket Center qui l'expose avec l'Orbiter Pathfinder.
Un autre jeu de structures à filament a été donné au KSC Visitor et assembler au
dehors de l'entrée principale de 1994 à 2011 avec un réservoir
externe, le STA utilisé au centre Stennis. Décembre 2011, les 2 boosters sont transporté par camions au musée California Sciences
Center pour y être utiliser avec l'Orbiter Endeavour et le réservoir ET 94.

1989
Le 7 août, le DoD annonce qu'il
arrête toute coopération avec la NASA qui durait depuis près de 20 ans. L'USAF abandonne aussi le complexe de commande et de contrôle militaire édifié
à Colorado Spring pour 500 millions de $. Le centre AFSCS, de Houston au Texas
servi par 134 officiers et experts pour le suivit des vols militaires est
abandonné, tout comme le centre de préparation des charges utiles militaires
à Cap Canaveral. Le centre d'entraînement des équipages militaires de Los
Angeles est également fermé. Il avait entraîné en secret 32 astronautes
militaires, dont on ne connaît rien de leur identité. L'USAF n'a pour l'
instant réalisé que 5 vols militaires STS, un en 1982, 2 en 1985, un en 1988
et un en août dernier. 5 autres vols sont encore prévu d' ici fin 1993.
Le 20 septembre, le SLC 6 est retiré du
service est placé en sommeil 'mothballe status".
Le 26 décembre, le programme STS est terminé à
Vandenberg AFB l'Air force. Ironie du sort, E Aldridge, ancien secrétaire d'état
à la défense, aujourd'hui directeur du très secret NRO termine le programme STS
à Vandenberg. Il avait été sélectionné comme Payload Specialist pour le premier
vol de Vandenberg 62A.
Le SLC 6 a coûté prés de 4 milliards de $ aux
contribuables américains. Les opérations STS seront désormais concentrées en
Floride au KSC. Le véhicule de transport de l' Orbiter l' OTV (Orbiter
Tranporter Vehicle) qui n' a servit que pour les essais avec Enterprise en 1984
a été ramené en Floride au KSC pour être utilisé pour les opérations de
rollover entre les OPF et le VAB. ll est utilisé pour STS 33 le 5 octobre. Les
plateformes de travail du bâtiment de préparation des Orbiters l' OMCF sont
démontées et envoyées au KSC. Elle serviront pour la transformation du
bâtiment OMRF en OPF 3 en 1990. L'OMCF qui appartient au NRO reste affilié
au traitement des satellites. Les avions cargo C-5 Galaxy y livrent les
satellites et autres avions spatial militaires. Le bâtiment à coté de l'OMCF,
devenu bâtiment 3000 est une maquette de fuselage de C5-A destiné à
l'entrainement aux manoeuvres de chargement et déchargement.



Les plateformes utilisées dans l'OMCF de
Vandenberg sont chargées par bateau pour le KSC. Elles serviront pour équiper le
3e OPF opérationnel en 1991.
Les raisons de l'abandon du SLC
6 sont nombreuses et complexes. Les retards et les défauts dans la
construction des installations ainsi que les problèmes de la NASA avec le
Shuttle ont repoussé l'échéance d'un premier vol jusqu'à l'annuler
après l'accident de Challenger.
Le lancement des satellites Key Hole 12 était la principale raison de la
mise en service du SLC 6 à Vandenberg. Gravitant sur des orbites polaires
rétrogrades, seule la base californienne pouvait lancer de telle charge
en toute sécurité. Le congrès approuva en 1975. Bien que la décision
est été prise par la NASA et le DoD, seul ce dernier avait la réelle
main prise sur la base. Avec le site de Vandenberg, le DoD pouvait lancer
à tout moment des charges de 12800 kg dans l'espace, sans préciser si
cette capacité serait utilisé entièrement. Selon le DoD, 40% des
missions seraient lancer du SLC 6.
En 1978, une polémique naît entre la
cours des comptes, le GAO, la NASA et le DoD quand à la possibilité de
lancer les KH du KSC. Bien que de nombreux parlementaires aient prouvé
que des charges supérieures à 13000 kg pouvaient être lancé du KSC
moyennant une adaptation de la trajectoire, les considérations de
sécurité étaient autre. L'envol du Shuttle de Floride pour gagner
l'orbite polaire l'obligeait à survoler la Caroline du Sud et les
"grands lac" zones à forte population. De plus la retombée des
boosters se situait dans un cercle autour de Brunswick, en Georgie. Enfin
le largage du réservoir après 8 minutes de vol le laissait sur une
trajectoire suborbitale passant au dessus du Canada, le pôle Nord, la
Russie et la Chine et dans certains cas l'Inde et l'Océan indien.
Finalement, lancer le Shuttle du KSC vers l'orbite polaire demandait
beaucoup de contraintes que la NASA et le DoD ne voulaient pas suivre,
correction de la trajectoire, autorisation des pays survolés, dont l'URSS
ce qui excluait tout lancement "en urgence".
Le projet original prévoyait deux pads de
tir pour une cadence de tir de 20 par an à partir de 1983.
Malheureusement, le programme démarre avec un déficit de 265 millions$
ce qui prolonge la phase de construction de 2 à 4 ans. Alors que l'USAF
reste optimiste sur 6 vols par an en 1983, des modifications sont faites
en 1979 sur le pad qui repousse la capacité opérationnelle IOC à 1984.
EN octobre 1981, elle est repoussé à octobre 1985.
En 1981, la décision est prise
pour un pad de tir et 10 vols par an. Cela va encore changé avec 4 vols
par an à partir de 1987, pour arriver finalement en août 1985à
planifier 2 vols par an dès 1988. Malgré tout, le Dod gardait l'espoir
de réaliser 4 à 5 vols dans l'année.
De nombreux problèmes ont émaillé la
construction du SLC 6. par exemple, Par exemple, le lancement générera quelques 4000 tonnes d'eau toxique, à cause des gaz des boosters, soit 6 fois plus que ce qui
était prévu avant le premier vol du Shuttle au KSC en 1981. En mai 1986,
quelques 45 millions $ avait déjà été dépensés pour construire une piscine
de rétention seulement terminé à 60%. De plus comme au KSC, un système de suppression de bruit aurait été
exigé afin de limiter les ondes de choc au décollage.
Second problème, le vent ! Accéléré par
la présence de montagne , il souffle à 100 km-h en rafale l'hivers. Afin de protéger les tuiles thermiques des
Orbiters, il a fallu construire un bâtiment fermé le MSAB servant aussi bien pour l'assemblage que pour la protection des Orbiters,
coûts 79 millions $.
Mais d'autres problème n'ont jamais pu
être résolus: Les conditions climatiques de la
Californie n'étant pas celle de la Floride, il en résulte une condensation
accrue du réservoir externe une fois remplie en propergols cryogénique bien supérieure qu'en Floride.
Plusieurs fois dans l'année, le site est recouvert d'un épais brouillard
se présentant soit sous la forme d'un mur sur l'océan épais de
plusieurs mètres soit une couverture sur l'ensemble du site.
L'expérience au KSC montraient que la TPS des Orbiters était très
sensible aux chutes de glaces du réservoir externe pendant l'ascension.
et le brouillard Californien n'allait pas arranger les choses. Comme au
KSC, un système de dégazage pour l'oxygène à été installé sur la
tour ombilicale mais d'autres mesures ont du être prises. Les ingénieurs
militaires ont imaginé d'installer deux moteurs d'avions partiellement
enterrés à l'est du massif de lancement et de souffler leur air chaud
autour du réservoir pendant les opérations de remplissage. coût de
l'installation 13 millions $ ! Cependant, de nombreuses craintes sont
émises sur la fiabilité du dispositif. Cerise sur le gâteau, les lois
en vigueur sur l'usage de ces moteurs en fixe et non sur des avions
limitaient le nombre de lancement à 4 par an ! Ce système selon un rapport d' un officier était loin
de donner entière satisfaction.
Le souffle du lancement était aussi un
sérieux problème. Le SLC 6 a été conçu au départ pour un lanceur classique et non
pas pour un véhicule comme le Shuttle. Le centre de tir est à seulement 365 m
du pad et d'autres bâtiment sont relativement proche, d'où la nécessité de
prévoir des protections contre le souffle et la chaleur du décollage. Des
études ont montré que la surpression au lancement équivalait à 129 000
tonnes de TNT sur le pad. Des précautions ont été prise pour le premier
vol, comme remplacer les vitres par du plexiglas et boulonnées les
installations sensibles. Il était prévu pour les prochains vols de
transférer une partie du LPS dans la partie nord de la base.
Mais le plus gros problème concernait
l'accumulation d'hydrogène gazeux dans les carneaux d'évacuation des gaz
brûlés. L'USAF avait décidé de réutiliser les carneaux construits à
l'origine pour les Titan 3 MOL. Au KSC, les vapeurs d'hydrogène sortant
des moteurs SSME passent à travers la plateforme et sont dispersées par
le vent dans la tranchée d'évacuation des flammes. Le carneaux des
moteurs SSME du SLC 6 a été conçue pour des moteurs utilisant des
ergols classiques qui ne dégagent pas de gaz. Le carneau du SLC 6 est
directement sous les moteurs SSME, il descend sur 15 m puis par à angle
droit sur le coté. En plus il est entièrement couvert ce qui aggrave le
problème d'accumulation de l'hydrogène gazeux. En janvier 1986, ce
problème a déjà coûté 8 millions de $. Un premier projet prévoit
l'installation de à 54 allumeurs dans le carneau. 6 mois plus tard, 28
solutions sont présentées dont 4 nécessitant de modifier le carneau. En
octobre, 2 solutions sont choisit mais le problème reste
entier.
En 1983, les médias dont NBC rapportent
que 8000 soudures n'ont pas été vérifiées et que l'USAF a caché ce
fait. En fait en mai 1983, un sous-traitant de Martin Marietta a commencé
les opérations de soudure sur les canalisations du SLC 6 destinées à
transporter l'hydrogène et l'oxygène, l'azote et l'hélium et les autres
fluides. Pressé par d'autres travaux, Martin ne vérifie pas les
soudures aux rayons X et lorsqu'elle le fait, il est trop tard. En mai
1984, Martin et l'Air force se séparent du sous-traitant et vérifiant la
qualité des soudures constatent que 700 seront à refaire. En août 1984,
l'USAF demande un rapport qui conclut que sur les 6000 anomalies
trouvées, seule 60 étaient sérieuses et 14 avaient été corrigés.
D'autres rapports indiquèrent que le
câblage des installations électriques du SLC 6 avait été fait à
l'envers obligeant certains valves à mal fonctionner pouvant provoquer un
accident au lancement. En fait, plusieurs tests de remplissage ont montré
que tout marchait correctement.
Un quatrième élément est venu s'
ajouter suite à l' accident de Challenger, à 6 mois de la mise en opérationnel
de la base.
La décision d'Aldridge en juillet 1986 sonne le début de la fin du SLC
6. Le pad sera terminé mais placé en sommeil. De 2500, le personnel
passe à 850 à l'automne. Octobre 1986, les tests avec le Shuttle sont
annulés sur le SLC 6. Le 1er janvier 1987, le
Space and Missile Test Organization ordonne la dissolution du 6595e
Shuttle Test group. Le site est en "minimus caretaker" en février, ce
qui interdit une remise en opération d'ici 4 ans. Le pad est
définitivement mis en sommeil en mai 1988. Le programme STS reprend ses
vols depuis la Floride dans l'été 1988 avec de nouveaux boosters. Leur nouvelle conception qui les rend plus lourd
aurait réduit réduirait
la masse de la charge utile emportée. |
Quelques patch de la mission V1 (Astrophilatelie Martin)
LES MISSIONS MILITAIRES DU STS |
STS 4 |
Juin 1982 |
Dernier test de la navette
spatiale, première charge utile militaire. |
STS 51C |
Janvier 1985 |
Première mission militaire
classifiée : Lancement d'un satellite Magnum satellite |
STS 51J |
Octobre 1985 |
Deuxième mission militaire
classifiée : lancement d'un satellite DSCS. Premier vol de
Atlantis. |
STS 62A |
|
Mission annulée, devait être le
premier vol depuis le SLC 6 de Vandenberg; lancement de teal Rubby |
STS 62B |
|
Mission annulée, devait lance
le premier Lacrosse USA-34 en septembre 1986 |
STS 27 |
Décembre 1988 |
Troisième mission militaire
secrète : lancement de satellite Lacrosse 1, USA-34, qui devait
être lancé du SLC 6 en septembre 1986 (62B) |
STS 28 |
Août 1989 |
Quatrième mission militaire
classifiée : lancement d'un satellite Satellite Data System |
STS 33 |
Novembre 1989 |
Cinquième mission militaire ;
satellite Magnum/IUS |
STS 36 |
Février 1990 |
Sixième mission militaire :
lancement du satellite de reconnaissance Misty |
STS 38 |
Novembre 1990 |
Septième mission militaire
classifiée. Sans doute déploiement de SDS2-2. |
STS 39 |
Avril 1991 |
Première mission militaire non
classifiée ; expériences scientifiques militaires |
STS 53 |
Décembre 1992 |
Dernière et
10e mission
militaire en partie classifiée. Sans doute déploiement du satellite
SDS2. |
|