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CHRONOLOGIE ARIANE

E.L.A 4, le site de lancement pour Ariane 6


2022

   

267 tirs cumulés sur les 2 bras cryogéniques, dont 5 en Zone de Lancement, ont permit leur qualification par les équipes de Latesy Groupe ADF, Air Liquide et Cegelec.

   

12 janvier, la qualification des caissons MANG continue avec les essais de déconnexion nominale sur le caisson MANG LOX. Objectif : 3 tirs en 3 jours !

17 janvier, arrivée au port de Kourou du navire Eastern Rock transportant les étages d'Ariane 6 pour les essais combinés. Les 2 étages sont déchargés et amenés en ZL 4 dans le BAL le 19 pour les CTLI Combined Tests Launcher Integration.

   

   

C'est le ULPM qui rentre en premier dans le BAL. Il sera suivit du LLPM. L'étage supérieur, comparable à un modèle de vol ne sera pas tester en ZL 4 comme l'étage inférieur.

   

Le hall d'assemblage fait 2800 m2 de surface. A l'intérieur, la  zone poste d'assemblage et celle de stockage pour un LLPM.

Déstockage de l'étage LLPM dans le BAL, le 27 janvier avec un véhicule AGV avec 2 skates non motorisés

       

L'étage LLPM repose sur son charriot de transport dans le BAL et soutenu par 2 véhicules automatiques AGV. Il va être transportés jusqu’au lieu de l’assemblage, les colonnes HAL, en suivant des bandes magnétiques au sol. La canalisation sur le coté de l'étage est la PRCPH, la platine de pressurisation H2 et contrôle du roulis, remplaçant du SCR (Système de Contrôle en Roulis) et PPH (plaque LH2) d'Ariane 5. Au dessous se trouvent les lignes d'alimentation et pressurisation LOX. Le MANG d'hydrogène est au dessus de l'étage, les lignes d'alimentation rentrant directement dans la baie moteur. A l'opposé se trouve la canalisation "technique" qui court le long du lanceur.

Vue d'ensemble du hall d'assemblage avec les 2 étages LLPM et ULPM prêt pour l'assemblage.

De février à avril se déroule la campagne ECT Early Combined Test sur la ZL4. La maquette CCA6 installé sur la table a sert de cobaye avec pour objectif la vérification de la bonne circulation de l'air frais qui est aspiré autour du moteur Vulcain pendant l'allumage au cours de 9 essais. Sont ainsi notamment vérifié le dispositif de drainage vers le guide jet de l’hydrogène et de mise en froid de la chambre du moteur avant allumage. Après cette campagne d’essais, l’étape suivante sera de faire fonctionner et d’allumer le moteur Vulcain 2.1 sur le pas de tir. Cette opération sera réalisée lors des essais combinés et consisteront en plusieurs allumages standard effectués à l’issue d’une vraie chronologie, dont un essai de longue durée, ou long firing test, reproduisant un vol complet avec une maquette lanceur restant au sol, durant lequel le moteur fonctionnera jusqu’à ce que les réservoirs soient vidés de tous leurs ergols. 

Vue sous la maquette CCA6, au niveau de la table, les "burners" chargés d'allumer le moteur et le tore d'azote chargé d'évacuer l'hydrogène issue de la mise en froids de la chambre du moteur. L'eau de refroidissement du guide jet du Vulcain aspirée par les jets d'azote gazeux du tore.

Vue IR des "burners" en action

7 avril : essai de déconnexion en froid des interfaces bord-sol ULPM côté LH2. Ces essais CCS Cryo (CCS pour cryogenic Connection System) réalisés ce printemps en ZL4 ont pour objectif de tester en configuration représentative les liaisons fluides entre le sol (es bras cryotechniques au niveau de l’étage supérieur ULPM et les caissons MANG au niveau du 1er étage LLPM) et le lanceur (avec la maquette du CCA6 équipée d'une plaque d'interface représentative. Les essais ont permit de faire circuler l'hydrogène liquide à-250°C pendant 2 heures. Cela permet de mettre en froid l’ensemble de l’équipement pour pouvoir évaluer l’influence de ces conditions sur les efforts supportés par la plaque d’interface et enfin de  procéder à un largage comme cela sera réalisé avec le vrai lanceur lors du premier vol. Une fois que les opérations d’avitaillement sont terminées et que le clapet est fermé, le lanceur devient autonome et le sol se prépare à la phase de déconnexion. On évacue  tout l’hydrogène qui se trouve dans l’ombilical qui a servi à l’avitaillement et on contrôle l’étanchéité des interfaces. La campagne s'est déroulé en 2 phases. Elle a démarré par 2 essais sur l’étage supérieur : une circulation d’ergol qui permet de mesurer les efforts et de tester la mise en œuvre du contrôle d’étanchéité, et une chronologie dédiée à la déconnexion avec ouverture du bras. Elle se poursuit ensuite au niveau de l’étage inférieur avec les mêmes opérations, et une chronologie supplémentaire pour vérifier le comportement du système avec une simulation de fuite. Les essais CCS Cryo ne concernent que les moyens dédiés à l’hydrogène, plus compliqués à mettre en œuvre. Le côté oxygène sera testé en conditions thermiques lors des essais combinés avec une maquette représentative du lanceur, à l’occasion d’un essai qui prévoit le largage des interfaces LLPM et ULPM.

       

   

   

 

4 mai, le CNES valide la Commission de Revue des Essais type 1 des LBS, liaisons bord sol. Les bras Cryogéniques et les caissons MANG sont validés pour 30 ans de service. Cette validation confirme que les spécifications de performance et fiabilité des éléments d’avitaillement des étages supérieur et inférieur sont atteintes. 6 ans de travail acharné, des 2 côtés de l’Atlantique, pour arriver à ce magnifique résultat. Vont suivre dans l'immédiat, des essais combinés des systèmes de connexion cryogéniques CCS CRYO visant à simuler une déconnexion « à froid » des caissons MANG (Module d’Avitaillement Nouvelle Génération) et des pièces interfaces (FCB : Fluidic Connection Box) qui sont montées sur le lanceur. Ces tests permettent de valider la bonne circulation des fluides cryogéniques (Oxygène liquide = -183°C et hydrogène liquide = -253°C), et de vérifier l’influence de ces conditions de températures sur les efforts supportés par les pièces d’interfaces (FCB) du lanceur, avant le décollage. Plusieurs configurations sont testées, en déconnexion nominale (séparation automatique des interfaces via vérin pyrotechnique), et en déconnexion secours (séparation sans déclenchement pyrotechnique des interfaces). Ces essais sont les derniers tests de fonctionnement du pas de tir seul. La prochaine séquence de qualification sera faîte avec la maquette représentative d’Ariane 6, actuellement en cours de montage dans le Bâtiment d’Assemblage Lanceur.

31 mai, qualification des caissons MANG LH2 sur l'ELA 4.

HOSPITAL STAND: intervenir sur le pas de tir "lanceur en posistion verticale"

5 salariés de l’entreprise AVANTIS, basée à Saint-Céré, ont décollé pour Kourou à la fin du mois d’avril pour participer à une aventure spatiale unique : l’installation d’un outillage pour le lanceur  Ariane 6 !

En juillet 2021, Arianegroup confie le soin à AVANTIS de réaliser une structure inédite, l’HOSPITAL STAND qui doit permettre d’effectuer des travaux de maintenance sur lle corps central d'Ariane 6 lorsque celle-ci se trouve en position verticale. Cet équipement sera donc utilisé pour les opérations de remplacements d’équipements vol non faisables depuis le pas de tir.
En charge de la conception de cette structure unique, les équipes d’AVANTIS à Saint-Céré ont travaillé d’arrache-pied pendant près de 9 mois pour concevoir, calculer, fabriquer, pré-assembler dans son atelier, tester en charge, et enfin monter sur place l’HOSPITAL STAND ; ce ne sont pas moins de 20 salariés qui auront contribué à la réussite de ce projet réunissant les forces vives du site en conception, calculs de structures, usinage, mécanosoudure, assemblage et contrôle.
La structure, constituée d’acier et d’aluminium pour la plateforme pèse environ 20 tonnes, et est conçue de manière à supporter jusqu’à 39 tonnes !


« La structure doit être un ensemble stable, dimensionné pour supporter la charge du lanceur, sans toutefois être fixée au sol. » explique Bastien LAFARGUE, chargé d’affaires au sein d’AVANTIS et responsable de la mission à Kourou. « Le principe est que le corps central du lanceur vienne s’accoster sur le Stand, qui aura été acheminé à son emplacement d’utilisation, auparavant, sur le pas de tir en cas de besoin. »


Laurent Lacoste, Responsable d’AVANTIS, de surenchérir : « On a eu une grosse pression en interne, en partant d’un avant-projet, il a fallu imaginer en quelques semaines, une structure répondant à toutes les exigences du cahier des charges d’Arianegroup tout en prenant en compte la dimension sécuritaire et normative de l’outillage. 5 personnes doivent être capables d’y travailler à 6 mètres de hauteur. »
Pendant un mois, 5 collaborateurs AVANTIS – monteurs, contrôleur, chargé d’affaires – sont donc partis sur l’impressionnant site du Centre Spatial Guyanais (CSG) afin d’y installer l’HOSPITAL STAND, faire des essais et transmettre la procédure à Arianegroup, le tout dans le timing imparti et, ce, avec succès.

 

       

23 juin, le CCA6, Corps Central Ariane 6 est complètement assemblé dans le BAL

Fin juin, l'assemblage des 4 boosters ESR débute sur la ZL4. Les maquettes pylônes utilisés lors des opérations précédentes sont remis à contribution; les pylônes 1,2 et 3 présents en ZL et le 4 situé dans le bâtiment de finalisation.

       

       

       

        

       

2 juillet, mise en position des maquettes des ESR sur la table en configuration AR64: Avec coté Ouest, les pylônes 3 et 4 (mat) et coté Est, les pylônes 1 et 2 (mat). Le pylône 4 est le P120C DM, Demonstrator Model, équipé comme un vrai ESR de vol mais avec des matériaux inertes.

Les pylônes ESR et le ESR DM à table sous le portique:
Dans le sens des aiguilles d'une montre, à 11h, le pylône 1 simulant la position AR pour ESR 3&4 (ESR 4 au S-E), à 2h, le pylone 3 simulant la position AR pour ESR 1&2 ('ESR 2 au S-O), à 5h le ESR DM (en gris) simulant la position AV pour ESR 3&4 (ESR 3 au N-O) et à 8h le pylône 2 simulant la position AV pour ESR 1&2 (ESR 1 au N-E). Les ESR 1&2 (N-E et S-O) correspondent à la version 62 et les ESR 3&4 (N-O et S-E) à la version 64. Les ESR 1&2 et 3&4 sont interchangeable sur la table. Le mat ombilical est sur le devant à 6h.

       

Les pylônes 1, 2 & 3 sur la table pour les essais combinés.

12 juillet, le CCA6 des tests combinés quitte le BAL sur son berceau de transport conduit par 2 véhicules AGV pour la ZL, 800 mètres plus loin à la vitesse de 3km/h. Arrivé devant la table, il est redressé et mis à la verticale par la grue du portique. Le CCA6 est alors monté dans le portique, positionné au dessus des 4 ESR déjà en place sur la table, puis redescendu en leur centre et tourné de 180° pour que les ombilicaux soient à la bonne place. Le CCA6 est alors attaché au bielle des ESR. Les tests combinés ont pour but de vérifier toutes les interfaces et communications entre le lanceur Ariane 6 et son pas de tir. Seront également testés les logiciels de vol, les logiciels de banc de contrôle et les opérations de remplissage et de vidange des réservoirs, indispensables au bon déroulement d'une séquence de lancement. La prochaine étape sera l'installation du composite supérieur - qui se compose principalement du carénage et de la charge utile - directement sur le noyau central. Une fois les réservoirs remplis, le moteur Vulcain 2.1 sera alors allumé, le pas de tir servant pour la première fois de banc d'essai, bien qu'il n'y ait évidemment pas de décollage.

       

Le CCA6 quitte le BAL, avec à ses cotés la maquette qui a servit aux tests durant la validation de l'ELA4.

           

Arrivée en ZL, le CCA6 est redressé à la verticale et hissé au sommet du portique. Les portes se ferment, le CCA6 est redescendu entre les 4 ESR, puis tourné de 180° afin de faire correspondre les ombilicaux aux MANG de la table. L’assemblage de l’ensemble a consisté à lever verticalement le corps central de 50 à 70 mm pour le dégager des chandelles, puis à le faire descendre d’une quarantaine de cm pour le poser sur les interfaces supérieures des pylônes et de l’ESR MD (upper attachments). Dans cette configuration avec 4 boosters, il faut que les interfaces soient parfaitement planes. On doit atteindre un niveau de précision époustouflant, de quelques dixièmes de mm, que l’on obtient grâce à la topométrie laser. Dans le cadre des essais CTLI ZL Méca, cette opération a été réalisée plusieurs fois afin de tester différentes situations d’assemblage : une première fois en nominal, puis en simulant plusieurs situations dégradées, telles qu’un décalage de l’ESR MD de 1 mm vers le haut, d’un pylône de 2 mm dans le sens radial puis orthoradial. La dernière configuration testée, qui minimise les efforts au niveau des interfaces, est celle dans laquelle seront effectués les essais à feu. « Pour chaque configuration testée, nous avons mesuré les déformations au niveau des interfaces, afin de valider le modèle d’assemblage et de connaître les efforts qu’elles subissent. Nous avons aussi vérifié qu’elles étaient bien orientées et que la pose était bonne », e. Cette phase d’assemblage se termine par la fixation du corps central à l’ESR MD et aux pylônes au niveau des interfaces supérieures (upper attachment), puis à d’autres interfaces situées plus bas (lower attachment), effectuée fin août. Dans le courant du mois de septembre, c’est le composite supérieur contenant les maquettes de charges utiles qui sera à son tour transféré sur la zone de lancement par le véhicule spécial UCT. La coiffe sera alors posée sur le corps central et fixée par deux brides circulaires pour former le lanceur. Le raccordement des ombilicaux électriques et pneumatiques du mât avec le corps central marquera enfin la dernière opération des essais mécaniques.

Séquence d'assemblage CCA sur la table, les ESR en position arrière: levage du CCA, positionnement entre les ESR, rotation de 180° et abaissement

Succès de la manœuvre, le CCA6 des test combinés est en place

14 octobre, le "composite supérieur" est amené en ZL4 et posé sur le lanceur CTM. Cet ensemble installé sur l’étage supérieur, au sommet du corps central, est constitué de la coiffe et d’un adaptateur structural sur lequel est montée une maquette représentative d’un satellite. La coiffe est longue de 20m pour un diamètre de 5,25m. Le lanceur est prêt pour effectuer des tests de raccordements électriques et fluides avec le pas de tir.

   

Le "composite supérieur" sur le véhicule de transfert, l’UCT (Upper Composite Trailer) développé spécifiquement pour Ariane 6. Le convoi a roulé sur les 10 kilomètres séparant le bâtiment BAF de la ZL4, à une vitesse moyenne de 5 km/h. Arrivée à destination, la partie haute a été hissée à l’intérieur du portique mobile par un pont roulant, puis assemblée sur le corps central. Une fois cette opération réalisée, le lanceur est en configuration Ariane 64 complète sur son pas de tir.

       

   

       

Ariane 64 sous son portique, le 7 décembre. Noter que le numéro des ESR a été collé sur les pylônes maquettes. Ainsi, devant, au Sud, le pylône P3 devient le ESR1 et P1 le ESR3. Coté mat, le pylône P2 reste l'ESR 2 et P4 DM reste ESR4. En version 62, seul resteront les ESR 1 (P3) et 2 (P2).
 

ELA 4, 2023

Remerciement ESA, CNES,