4 mai, le CNES valide la
Commission de Revue des Essais
type 1 des LBS, liaisons bord sol. Les bras
Cryogéniques et les caissons MANG sont validés pour 30 ans de
service. Cette validation confirme que
les spécifications de performance et fiabilité des éléments
d’avitaillement des étages supérieur et inférieur sont atteintes. 6
ans de travail acharné, des 2 côtés de l’Atlantique, pour arriver à
ce magnifique résultat. Vont suivre dans l'immédiat, des essais
combinés des systèmes de connexion cryogéniques CCS CRYO visant à
simuler une déconnexion « à froid » des caissons MANG (Module
d’Avitaillement Nouvelle Génération) et des pièces interfaces (FCB :
Fluidic Connection Box) qui sont montées sur le lanceur. Ces tests
permettent de valider la bonne circulation des fluides cryogéniques
(Oxygène liquide = -183°C et hydrogène liquide = -253°C), et de
vérifier l’influence de ces conditions de températures sur les
efforts supportés par les pièces d’interfaces (FCB) du lanceur,
avant le décollage. Plusieurs configurations sont testées, en
déconnexion nominale (séparation automatique des interfaces via
vérin pyrotechnique), et en déconnexion secours (séparation sans
déclenchement pyrotechnique des interfaces). Ces essais sont les
derniers tests de fonctionnement du pas de tir seul. La prochaine
séquence de qualification sera faîte avec la maquette représentative
d’Ariane 6, actuellement en cours de montage dans le Bâtiment
d’Assemblage Lanceur.
31 mai, qualification des caissons MANG
LH2 sur l'ELA 4.
HOSPITAL STAND: intervenir
sur le pas de tir "lanceur en posistion
verticale"
5 salariés de l’entreprise
AVANTIS, basée à Saint-Céré, ont décollé
pour Kourou à la fin du mois d’avril pour
participer à une aventure spatiale unique :
l’installation d’un outillage pour le
lanceur Ariane 6 !
En juillet 2021, Arianegroup
confie le soin à AVANTIS de réaliser une
structure inédite, l’HOSPITAL STAND qui doit
permettre d’effectuer des travaux de
maintenance sur lle corps central d'Ariane 6
lorsque celle-ci se trouve en position
verticale. Cet équipement sera donc utilisé
pour les opérations de remplacements
d’équipements vol non faisables depuis le
pas de tir.
En charge de la conception de
cette structure unique, les équipes d’AVANTIS
à Saint-Céré ont travaillé d’arrache-pied
pendant près de 9 mois pour concevoir,
calculer, fabriquer, pré-assembler dans son
atelier, tester en charge, et enfin monter
sur place l’HOSPITAL STAND ; ce ne sont pas
moins de 20 salariés qui auront contribué à
la réussite de ce projet réunissant les
forces vives du site en conception, calculs
de structures, usinage, mécanosoudure,
assemblage et contrôle.
La structure, constituée
d’acier et d’aluminium pour la plateforme
pèse environ 20 tonnes, et est conçue de
manière à supporter jusqu’à 39 tonnes !
« La structure doit être un ensemble stable,
dimensionné pour supporter la charge du
lanceur, sans toutefois être fixée au sol. »
explique Bastien LAFARGUE, chargé d’affaires
au sein d’AVANTIS et responsable de la
mission à Kourou. « Le principe est que le
corps central du lanceur vienne s’accoster
sur le Stand, qui aura été acheminé à son
emplacement d’utilisation, auparavant, sur
le pas de tir en cas de besoin. »
Laurent Lacoste, Responsable d’AVANTIS, de
surenchérir : « On a eu une grosse pression
en interne, en partant d’un avant-projet, il
a fallu imaginer en quelques semaines, une
structure répondant à toutes les exigences
du cahier des charges d’Arianegroup tout en
prenant en compte la dimension sécuritaire
et normative de l’outillage. 5 personnes
doivent être capables d’y travailler à 6
mètres de hauteur. »
Pendant un mois, 5
collaborateurs AVANTIS – monteurs,
contrôleur, chargé d’affaires – sont donc
partis sur l’impressionnant site du Centre
Spatial Guyanais (CSG) afin d’y installer l’HOSPITAL
STAND, faire des essais et transmettre la
procédure à Arianegroup, le tout dans le
timing imparti et, ce, avec succès.
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23 juin, le CCA6, Corps Central Ariane 6 est
complètement assemblé dans le BAL
Fin juin, l'assemblage des 4 boosters ESR débute
sur la ZL4. Les maquettes pylônes utilisés lors des opérations précédentes sont
remis à contribution; les pylônes 1,2 et 3 présents en ZL et le 4 situé dans le
bâtiment de finalisation.
2 juillet, mise en position des maquettes des ESR sur la table en configuration
AR64: Avec coté Ouest, les pylônes 3 et 4 (mat) et coté Est, les pylônes 1 et 2
(mat). Le pylône 4 est le P120C DM, Demonstrator Model, équipé comme un vrai ESR
de vol mais avec des matériaux inertes.
Les pylônes ESR et le ESR DM à table sous le
portique:
Dans le sens des aiguilles d'une montre, à 11h, le pylône 1 simulant la position AR
pour ESR 3&4 (ESR 4 au S-E), à 2h, le pylone 3 simulant la position AR pour ESR
1&2 ('ESR 2 au S-O), à 5h le ESR DM
(en gris) simulant la position AV pour ESR 3&4 (ESR 3 au N-O) et à 8h le pylône 2 simulant la
position AV pour ESR 1&2 (ESR 1 au N-E). Les ESR 1&2
(N-E et S-O) correspondent à la version 62 et les ESR 3&4 (N-O et S-E) à la
version 64. Les ESR 1&2 et 3&4 sont interchangeable sur la table. Le mat
ombilical est sur le devant à 6h.
Les pylônes 1, 2 & 3 sur la table pour les essais combinés.
12 juillet, le CCA6 des tests combinés quitte le BAL sur son
berceau de transport conduit par 2 véhicules AGV pour la ZL, 800 mètres plus
loin à la vitesse de 3km/h. Arrivé devant la table, il est redressé et mis à la
verticale par la grue du portique. Le CCA6 est alors monté dans le portique,
positionné au dessus des 4 ESR déjà en place sur la table, puis redescendu en
leur centre et tourné de 180° pour que les ombilicaux soient à la bonne place.
Le CCA6 est alors attaché au bielle des ESR.
Les tests combinés ont pour but de vérifier toutes les interfaces et
communications entre le lanceur Ariane 6 et son pas de tir. Seront également
testés les logiciels de vol, les logiciels de banc de contrôle et les opérations
de remplissage et de vidange des réservoirs, indispensables au bon déroulement
d'une séquence de lancement. La prochaine étape sera l'installation du composite
supérieur - qui se compose principalement du carénage et de la charge utile -
directement sur le noyau central. Une fois les réservoirs remplis, le moteur
Vulcain 2.1 sera alors allumé, le pas de tir servant pour la première fois de
banc d'essai, bien qu'il n'y ait évidemment pas de décollage.
Le CCA6 quitte le BAL,
avec à ses cotés la maquette qui a servit aux tests durant la validation de
l'ELA4.
Arrivée en ZL, le CCA6 est redressé à la verticale
et hissé au sommet du portique. Les portes se ferment, le CCA6 est redescendu
entre les 4 ESR, puis tourné de 180° afin de faire correspondre les ombilicaux
aux MANG de la table. L’assemblage de l’ensemble a
consisté à lever verticalement le corps central de 50 à 70 mm pour le dégager
des chandelles, puis à le faire descendre d’une quarantaine de cm pour le poser
sur les interfaces supérieures des pylônes et de l’ESR MD (upper attachments).
Dans cette configuration avec 4 boosters, il faut que les interfaces soient
parfaitement planes. On doit atteindre un niveau de précision époustouflant, de
quelques dixièmes de mm, que l’on obtient grâce à la topométrie laser. Dans le
cadre des essais CTLI ZL Méca, cette opération a été réalisée plusieurs fois
afin de tester différentes situations d’assemblage : une première fois en
nominal, puis en simulant plusieurs situations dégradées, telles qu’un décalage
de l’ESR MD de 1 mm vers le haut, d’un pylône de 2 mm dans le sens radial puis
orthoradial. La dernière configuration testée, qui minimise les efforts au
niveau des interfaces, est celle dans laquelle seront effectués les essais à
feu. « Pour chaque configuration testée, nous
avons mesuré les déformations au niveau des interfaces, afin de valider le
modèle d’assemblage et de connaître les efforts qu’elles subissent. Nous avons
aussi vérifié qu’elles étaient bien orientées et que la pose était bonne »,
e. Cette phase d’assemblage se termine par la fixation du corps central à l’ESR
MD et aux pylônes au niveau des interfaces supérieures (upper attachment), puis
à d’autres interfaces situées plus bas (lower attachment), effectuée fin
août. Dans le courant du mois de septembre, c’est le composite supérieur
contenant les maquettes de charges utiles qui sera à son tour transféré sur la
zone de lancement par le véhicule spécial UCT. La coiffe sera alors posée sur le
corps central et fixée par deux brides circulaires pour former le lanceur. Le
raccordement des ombilicaux électriques et pneumatiques du mât avec le corps
central marquera enfin la dernière opération des essais mécaniques.
Séquence d'assemblage CCA sur la table, les ESR en position
arrière: levage du CCA, positionnement entre les ESR, rotation de 180° et
abaissement
Succès de la manœuvre, le CCA6 des test combinés
est en place
14 octobre, le "composite supérieur" est amené en
ZL4 et posé sur le lanceur CTM.
Cet ensemble installé sur l’étage supérieur,
au sommet du corps central, est constitué de la coiffe et d’un adaptateur
structural sur lequel est montée une maquette représentative d’un satellite.
La coiffe est longue de 20m pour un diamètre de 5,25m. Le lanceur
est prêt pour effectuer des tests de raccordements électriques et fluides avec
le pas de tir.
Le "composite supérieur" sur le véhicule de
transfert, l’UCT (Upper Composite Trailer) développé spécifiquement pour Ariane
6. Le convoi a roulé sur les 10 kilomètres séparant le bâtiment BAF de la ZL4, à
une vitesse moyenne de 5 km/h. Arrivée à destination, la partie haute a été
hissée à l’intérieur du portique mobile par un pont roulant, puis assemblée sur
le corps central. Une fois cette opération réalisée, le lanceur est en
configuration Ariane 64 complète sur son pas de tir.
Ariane 64 sous son portique, le 7 décembre. Noter que le numéro
des ESR a été collé sur les pylônes maquettes. Ainsi, devant, au Sud, le pylône P3
devient le ESR1
et P1 le ESR3. Coté mat, le pylône P2 reste l'ESR 2 et P4
DM reste ESR4. En version 62, seul resteront les ESR 1 (P3) et 2 (P2).