E.L.A 4, le site de lancement pour Ariane 6
Ariane 6, le 18 mars reset du banc fait, lanceur sous tension et raccordements fluide des interfaces sol bord, à commencer par les bras cryo (test étanchéité) Mai, mai, le raccordement fluide entre le lanceur, les bras cryotechniques et les caissons MANG est réalisé. Cette opération ouvre la voie à l’essai CTLO1 qui déroulera pour la première fois une chronologie complète avec l’allumage du moteur Vulcain 2.1 du premier étage pendant 4 secondes. 15 juin, le comité directeur de la qualification sol, composé d’experts du CNES, de l’ESA et d’ArianeGroup, a prononcé la qualification des moyens sol de l’ELA-4. Cette décision intervient au terme d’un long processus de revue qui a permis de démontrer que les installations sol sont conformes aux exigences définies par l’ESA à la fois pour les interfaces avec le lanceur et pour la sûreté de fonctionnement des systèmes. Une première phase de qualification avait été réalisée en début d’année, analysant les dossiers industriels et l’ensemble des rapports d’essais déroulés au long de la qualification technique des moyens sol. Ceux-ci intègrent les campagnes effectuées sur les systèmes mécaniques, les opérations d’assemblage de maquettes représentatives de lanceur au BAL, l’intégration du composite supérieur au BAF-HE et les essais des différents moyens de transfert et d’intégration sur la zone de lancement. Pour parvenir à la qualification complète des moyens sol, il fallait encore finaliser les essais G4 sur le banc de contrôle. La campagne G4 s’est basée sur l’analyse des risques du banc de contrôle et sur une cartographie des pannes possibles. Elle a consisté à placer le banc dans les conditions d’un vrai lancement, et à mettre en œuvre les différentes phases, y compris la séquence synchronisée finale qui aboutit à l’allumage du moteur et au décollage, en provoquant volontairement des pannes. Les essais G4 simulent la séquence synchronisée du lancement, selon plusieurs scénarios nominaux et dégradés, dans des conditions réelles mais sans que le lanceur soit connecté. La première phase des essais, au mois d’octobre dernier, avait permis de lever un certain nombre de faits techniques qui ont été analysés et exploités. La seconde phase a eu lieu au mois d’avril pendant 10 jours, permettant de finaliser le plan composé d'une cinquantaine d’objectifs d’essais. 22 juin, roulage du portique laissant apparaitre Ariane 6 au complet, l'opération a duré environ une demi-heure. Un premier roulage puis la remise en place du portique a également permis de valider l'infrastructure au sol d'Ariane 6. 2 "dry rehearsals", sans remplissage des réservoirs en ergols ont également été réalisés permettant de passer à l'étape suivante : déroulement de chronologies avec ergols avant la mise à feu du Vulcain 2 au sol prévu d'ici la fin du mois de juin selon la directrice du CSG. L'opération, qui dure environ une demi-heure, était un galop d'essai en vue d'une série de tirs d'essai du moteur Vulcain 2.1. Ces tirs d'essai seront effectués sur le pas de tir dans le cadre des préparatifs en cours du premier vol d'Ariane 6. 18 juillet, première répétition de chronologie CTLO 1b avec remplissage des réservoirs du lanceur sur l'ELA4, après un report du 13 juillet suite à une fuite d’hydrogène sur le lieu de stockage au début de la mise en froid des lignes de transfert. L'opération débute tôt le matin, objectif préparation des installations sol, remplissage des 2 étages du lanceur, allumage de la chambre de combustion du Vulcain 2.1 puis allumage complet, vidange des réservoirs et remise en condition. En fin d'après midi, les équipes au CDL 3 atteignent le premier H0, l'allumage de la chambre par les allumeurs au sol sous la table. Le second objectif, l'allumage complet du moteur n'est pas atteint. Après avoir rempli pour la 1ère fois le lanceur, les opérations de vidange débutent. Les équipes travailleront jusqu’au bout de la nuit pour remettre en configuration le lanceur et le sol : vidange des réservoirs, purge des canalisations au sol, retour du portique mobile. "La simulation de lancement comprenait la dépose du portique mobile, le refroidissement des circuits fluidiques sol et lanceur, le remplissage des réservoirs de l'étage supérieur et central en hydrogène liquide (–253°C) et en oxygène liquide (–183°C), et en fin d'essai, la réussite d'une chronologie de lancement jusqu'à l'allumage de la chambre de poussée du moteur Vulcain 2.1 par le système sol. Au cours de l'exercice de 26 heures, les équipes ont testé avec succès de nombreux modes dégradés et de contingence, démontrant que le lanceur et la base de lancement s'emboîtaient correctement. Les procédures opérationnelles, les étages inférieur et supérieur, l'avionique, les logiciels, la base de lancement et le banc de contrôle ont fonctionné correctement ensemble, et les performances du système de lancement complet ont été mesurées avec d'excellents résultats. La dernière partie du test – un court allumage du moteur Vulcain 2.1 – a dû être reportée à la prochaine séance d'essais faute de temps. Les équipes travaillent maintenant à la poursuite de l'exercice, en vue d'un test de tir à chaud de longue durée plus tard cet été". 2 répétitions "humides" sont prévus avant un premier tir statiques court puis un essais du Vulcain nominal correspondant à la durée de la mission, soit 460 secondes.
29 aout, la première chronologie complète d’Ariane 6, CTO1c, Combined Test LOading 1, 3eme essai, qui devait déboucher sur un court allumage du moteur Vulcain 2.1 sur l'ELA 4 a été reporté au 5 septembre suite à un problème sur le banc de contrôle régissant les opérations fluidiques critiques (remplissage du lanceur et compte à rebours automatisé). A venir pour le mois de septembre, à Lampoldshausen mise à feu statique du moteur Vinci le 1er, conférence de presse le 4 septembre, mise à feu statique courte du premier étage le 5 et mise à feu statique longue du premier étage le 26. 4 septembre, mise à feu durant 4 secondes du moteur Vulcain 2.1. Le tir statique a eu lieu après une simulation de l'intégralité de la séquence de lancement, CTLO 1c. Une première simulation a été réalisée le 18 juillet, à Kourou, jusqu'à l'allumage de la chambre de poussée du moteur Vulcain 2.1. La réussite de cet essai permet de qualifier toutes les opérations d'une séquence de lancement d'Ariane 6, depuis le remplissage des réservoirs jusqu'à 4 secondes de fonctionnement stabilisé du moteur Vulcain 2.1 de l'étage central.
. Le CTLO 2 est reporté, une anomalie a été
détectée courant septembre au cours des opérations préparatoires pour
cet essai, sur un équipement du système de contrôle vectoriel de poussée
(TVC) de l’étage principal qui devait être activé pendant l’essai. Le
rôle du système TVC est de maintenir le comportement adéquat du lanceur
en contrôlant le moteur Vulcain 2.1 pendant son fonctionnement. Le test CTLO 2.1a lieu le 23 octobre, les
équipes d'Ariane 6 répètent, pour la troisième fois, une chronologie de
lancement complète. Cet essai s'est concentré sur la robustesse du
système et sur la manière dont Ariane 6 et les équipes s’adaptent à des
situations hors des paramètres habituels, avec des opérations effectuées
de nuit, durant les heures les plus fraîches. L'essai, d’une durée de
plus de 30 heures, consistait à exécuter une chronologie de lancement
complète enrichie d'essais de qualification sur plusieurs fonctions du
système de lancement, notamment la ventilation des cavités, les
interfaces du champ de tir et la caractérisation de l'environnement.
23 novembre, succès du test CTHF (Combined Test Hot Firing) consistant à l'issue d'une chronologie à l'allumage du moteur Vulcain 2.1 à 20h 44 TU sur l'ELA 4. Quelques interruptions de la séquence synchronisée ont entraîné 34 minutes de retard dans une « fenêtre » de plus de trois heures. Le moteur devait fonctionner au maximum durant 470 secondes, soit 7 mn et 50s avec une durée minimale de 250 s, 4mn 10s. Il a été éteint après 7mn 6 s de fonctionnement. Lors de cet essai 150 tonnes d'hydrogène ont été brûlés. Il a fallu un peu plus de 2 heures et beaucoup d'équipes de personnes pour remplir l'étage en propergols. Le compte à rebours a permit d'autres tests de qualification, similaires aux répétitions précédentes de cette année. Par souci de fidélité et pour garantir la stabilité du lanceur, les réservoirs de l’étage supérieur ont également été alimentés – même si le moteur de l’étage supérieur ne démarre qu’une seule fois en orbite après la séparation de l’étage principal et n’a donc pas été tiré lors de cet essai au sol. Un dernier essai, désigné HF4 verra la mise à feu de l'étage supérieur pour décembre au centre d'essais de Lampoldshausen de l'agence aérospatiale allemande DLR. La nouvelle date du vol inaugural d'Ariane 6 devrait désormais dépendre du résultat d’un dernier essai crucial. Au CSG, débute le 15 décembre le Test combiné chargement 3 (CTLO3), une nouvelle séquence de lancement d'Ariane 6 sur son pas de tir. "Le chargement d'essai combiné (CTLO3) a testé un compte à rebours de lancement visant à qualifier le système de lancement en conditions dégradées pour garantir sa robustesse et préparer les opérations. Il s'est déroulé de la même manière que les précédents, avec une séquence de lancement et un compte à rebours final représentatif d'un lancement, comprenant la dépose du portique mobile ainsi que le remplissage et la vidange des réservoirs de l'étage supérieur et central du lanceur avec de l'hydrogène liquide (-253° C) et oxygène liquide (-183 °C). Cette séquence de tests comprenait des tests de qualification de plusieurs fonctions du système de lancement en cas de lancement interrompu et comprenait un allumage de la chambre de poussée du moteur Vulcain 2.1. Il s’agit du cinquième compte à rebours incluant le chargement d’Ariane 6 avec des cryo-ergols depuis juillet. La répétition a été très bien exécutée et le compte à rebours s'est déroulé exactement comme prévu. Le test a été une pleine réussite et la task force remercie toutes les équipes impliquées. Les opérations de lancement d'Ariane 6 sont maîtrisées, nous sommes prêts à partir." Le 16, un dernier remplissage en ergols est réalisé suivit d'une mise à feu de 4 secondes. Le test a permit de bouger la tuyère du Vulcain pour simuler les conditions d'allumage extrêmes et des modes de décollage dégradés. "Une deuxième partie des opérations de répétition s'est concentrée sur le déchargement en toute sécurité des réservoirs de la fusée après un arrêt d'urgence du lancement. Le banc de contrôle a été mis en double panne et les équipes opérationnelles ont travaillé avec des moyens de contrôle très limités. L'abandon d'urgence simulé a constitué un véritable cas de stress pour les systèmes de commande et de contrôle, mais le système de lancement a montré d'excellentes performances et une excellente résilience aux anomalies. C'était la première et la seule fois où nous testions le système d'urgence, donc c'était tendu et demandait une pleine concentration. Les équipes d'EuropeSpacePort et les concepteurs, constructeurs et opérateurs d'Ariane6 ont prouvé que le système était capable de tous les scénarios." Il s'agissait de la 5e répétition de chronologie de lancement depuis le mois de juillet, comprenant le remplissage d’Ariane 6 en propergols cryogéniques. 2024 30 janvier, ELA 4, les équipes réalisent avec succès un dernier tests "combiné", la déconnection des ombilicaux des 2 étages. Cet essai appelé CCS AMB (pour Cryo Connection System at Ambiant temperature) a consisté à tester la déconnexion à température ambiante des bras cryo situés sur le mât et des caissons MANG installés sur la table de lancement. Cette campagne a permis de prolonger les essais réalisés en 2022, qui avaient testé séparément la déconnexion et la rétraction des bras et des caissons côté oxygène à température ambiante, et en hydrogène liquide à des températures cryotechniques de l’autre côté, sur une maquette partielle de lanceur. Cette fois, il s’agissait de mettre en œuvre la totalité du système, avec les vraies interfaces de connexion et dans les conditions d’un lancement, à la différence que le lanceur n’était pas rempli en ergols et que l’essai s’effectuait à température ambiante. La campagne a principalement permis de vérifier que toutes les interfaces se déconnectaient correctement, se rétractaient dans le timing attendu et que les ombilicaux étaient bien mis à l’abri du jet des boosters par le système mécanique de fermeture des portes sur les bras et de chute des casquettes sur les caissons MANG. L’essai a également validé la réponse à une déconnexion de secours sur le bras LOX (oxygène liquide), afin de vérifier que des équipements dans le lanceur ne soient pas dégradés par cette opération. Enfin, il comportait un plan de mesure, avec 270 capteurs répartis sur toutes les interfaces, pour caractériser de nombreuses variables telles que les charges, les accélérations ou encore les températures des éléments pyrotechniques durant la déconnexion. Après la réalisation de l’essai CCS AMB, le programme de qualification se poursuit avec 2 essais de déconnexion des ombilicaux non cryogéniques : les ombilicaux électriques d’abord, avec une simulation de l’élévation du lanceur, puis les ombilicaux de ventilation de la coiffe. Ces opérations sont nécessaires pour commencer le démantèlement du modèle de test et laisser la place au Flight Model 1.
L'analyse de l'incident ayant entrainé l'arrêt de l'essai à
feu HFT-4 de l'étage supérieur en décembre dernier est toujours en cours
mais pas de remise en cause de la période de lancement (15 juin - 31 juillet
). La campagne d'essais combinée se poursuivra avec les opérations de démantèlement. Cela validera la possibilité de démonter le lanceur au cas où des anomalies nécessiteraient un changement d'étage de la fusée sur le pas de tir. Ces opérations comprennent
9 février, ELA4, démontage du composite coiffe de la maquette Ariane 6 et transfert vers le BAF. Ce démontage valide également la possibilité de démonter le lanceur au cas où des anomalies nécessiteraient un changement d'étage de la fusée sur le pas de tir. De plus, un « Test de démontage de charge utile factice » sera exécuté dans le Hall d'Encapsulation (HE) qui fait partie du BAF.
5 mars, ELA4, début du démontage du lanceur qui a servit aux tests combinés avec la dépose du composite supérieur au sol et son renvoie dans le BAF le 14. Le CCA sera stocké dans le BAL avant son retour en métropole. Les pylônes ESR sont stockés au niveau de la station de traitement des eaux.
Mars, début de la campagne de
lancement du premier vol Ariane 6 VA262 avec l'arrivée du navire "Canopé"
au port de Kourou.
Le fardier Nouvelle Génération a été développé par la société italienne Cometto. Le véhicule est adapté au transport en toute sécurité des moteurs P120C, les boosters qui assurent la majeure partie de la poussée lors d’un lancement, utilisés seuls sur Vega C, et au nombre de 2 ou 4 sur Ariane 6. Ces moteurs de 3,4 m de diamètre et 13,5 m de haut pèsent 140 tonnes seront convoyés sur un engin aux dimensions impressionnantes : le fardier est un véhicule de 19 m de long et 5,5 m de large, avec une capacité en charge de 250 tonnes.
Juin,
coulage de béton dans le futur bâtiment du BSB par la société
SRRB (Groupe AUDEMARD) avec son partenaire Nofrayane. Le BSB est construit sur
une « forêt » de 256 pylônes, mesurant chacun entre 12 et 23 mètres de long.
Chaque pylône peut supporter 149 tonnes. Au-dessus des pylônes se trouve une
dalle de béton de 60 centimètres d'épaisseur. Il servira à stocker les P120C en
version Ariane 6 et Vega. 12 emplaements sont prévus dont 2 pour les P120C de
Vega C. Les boosters seront transportés des positions de stockage à l'intérieur
du bâtiment jusqu'au chargeur à l'aide d'un système de rails à l'intérieur du
bâtiment. Selon le CNES, ces rails permettent de placer les boosters avec une
précision extrêmement fine, de l'ordre de 0,5 millimètre.
|
Remerciement ESA, CNES,