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CHRONOLOGIE ARIANE

2024


2024 sera l'année d'Ariane 6 ! La fenêtre de tir du premier vol d'Ariane 6 en version 62 s'étale du 15 juin au 23 juillet avec comme charges utiles factices des cubestas et des expériences, 3Cat 4, Bikini Demo, CuriumOne, CURIE A (ELaNa 48), CURIE B (ELaNa 48), GRBBeta, ISTSAT 1, Méditerranée (ROBUSTA-3A), OOV-Cube, SpaceCase SC- X01, et en charges utiles hébergées : PariSat, Peregrinus, SIDLOC, ESA YPSat–Eye2Sky. Avec le retard du programme, de nombreux satellites espéré sur Ariane se retrouvent sur des lanceurs étrangers, concurrents. Ainsi, en avril sera lancé les satellites Galileo-FOC FM25 (Patrick) et Galileo-FOC FM26 (Julina) sur un Falcon 9 depuis Cap Canaveral. En mai sera lancé EarthCARE [Earth Explorer 6] -sur un Falcon depuis Vandenberg. En juillet sera lancé 2 autres satellites Galileo-FOC FM27 et FM28 sur un Falcon depuis Cap Canaveral, enfin en automne sera lancé Sentinel-1C par un Falcon 9 depuis Vandenberg.

21 février, arrivée du navire Canopé à Kourou, avec à son bord, l'étage principal et supérieur du premier modèle de vol d'Ariane 6 La campagne de lancement peut commencer avec en mars l'intégration du corps central dans la BAL. Les 2 étages dans leur container rejoignent le BAL le 21 février. L'étage supérieur ULPM est rentré dans le bâtiment le 23 février, l'étage inférieur LLPM le 28. Mi mars, le premier booster pour vol inaugural sera prêt et stocké et le second début avril.

   

   

BAL, intégration des 2 étages de vol Ariane 6 VA262, le 28 février

 

VA262, LA CAMPAGNE ESR

La zone UPG du CSG avec devant le CIH du BIP chargé d'intégrer l'ESR et à gauche, le BBP, bâtiment basculement propulseur chargé de mettre l'ESR de la verticale à l'horizontale et le EFF, ESR Finish Facility chargé de finir le P120C en ESR. L'usine de propergol UPG est à droite au fond.

 

Les carcasses P120C en fibre de carbone qui constitueront les ESR d'Ariane 6 arrivent d'Europe par bateau de chez Avio en Italie. Dans l'Usine Propergol Guyanaise, UPG, du CSG, le propergol est chargé, constituant un booster de 140 tonnes mesurant 13, 5 m de long pour 3,4 m de diamètre.

Le P120C est monté à la verticale sur le fardier AIT 250 et amené dans le BBP, le Bâtiment Basculement Propulseur. Le basculement du P120 à l'horizontale se fait avec le fardier AIT400, qui avec son système de levage va récupérer, coucher le propulseur sur le Skidder, son berceau support. Le P120 est ensuite amené dans l'une des cellules d'intégration horizontales du BIP, les CIH (cellules d'Intégration Horizontale).

   

Dans les cellules horizontales CIH du BIP, le P120C est équipé de sa tuyère, son allumeur et son cône avant.

   

   

   

   

Mars 2024, nouveau transport par fardier 400 au bâtiment EFF, ESR Finish Facility, pour finaliser le P120C en ESR Ariane 6. Le propulseur est relevé à la verticale et riper sur la palette de vol. Lorsque le BSB, Bâtiment Stockage Boosters sera opérationnel, l'ESR d'Ariane 6 sera alors amené sur le fardier 250 dans ce bâtiment. Pour cette première campagne, le premier ESR est stocké dans le BIL Ariane 5 le 11 mars et le second dans l'EFF.

       

C'est le fardier 250 qui va amener chaque ESR à la verticale avec sa palette martyr sur la ZL4.

 

       

Le 15 mars, le lanceur FM1 VA262 assemblé pose avec le modèle CTM d'Ariane 6, ramené de la ZL4 le 13.

14 mars, l'ESA publie une liste mise à jour des charges utiles qui seraient embarquées à bord du premier vol Ariane 6. Le démonstrateur Bikini (40 kg) d'Exploration Company est l'une des deux capsules de rentrée répertoriées, l'autre étant l'ArianeGroup SpaceCase SC-X01. La mission Bikini avait basculé en septembre 2023 sur un lanceur Indien, pour un tir en janvier 2024.

25-26 mars, le président Français Emmanuel Macron est en Guyane et au CSG le 26. Cette visite marque effectivement les 60 ans de l'annonce de la création de la base spatiale par le général De Gaulle datant de mars 1964. Et avec l'approche du premier lancement d'Ariane 6 (prévu entre mi-juin et juillet 2024), une visite du Bâtiment d'assemblage lanceur (BAL) d'Ariane 6 est au programme. Toujours dans le thème spatial, un détour par le port de Pariacabo, où le navire Canopée est actuellement à quai, est au programme. La dernière visite officielle d’Emmanuel Macron en Guyane date d’ il y a un peu moins de sept ans. Fraîchement élu, le 8e président de la Ve République s’était rendu dans le département amazonien fin octobre 2017. En 2015, il était venu en Guyane en tant que ministre de l'économie et de l'industrie de François Hollande et avait assister au lancement d'Ariane 5 VA225 le 20 aout.

   

Le Président Emmanuel Macron a visité, le mardi 26 mars, le Bâtiment d'Assemblage d'Ariane 6 (BAL), en compagnie de Toni Tolker Nielsen, Directeur du Transport spatial de l'ESA, Philippe Baptiste, PDG du CNES, Martin Sion, PDG d'ArianeGroup, Stéphane Israël, CEO d'Arianespace ainsi que du Maire de la Ville de Kourou

Visite de Canopée du président Macron accompagné de Jean Michel Berud, Pt de JIFMAR OFFSHORE SERVICES
 

La charge utile du V262 a été sélectionnée en février 2022 et constamment mis à jour au fil des mois avant d'âtre validé en mars. Bikini est un démonstrateur de réentrée en capsule, précurseur de Nyx. Il est produit par The Exploration Company. SpaceCase est un autre démonstrateur de rentrée, cette fois pour ArianeGroup. A cela s'ajoutent 5 expériences et 9 CubeSats, 2 autonomes, 7 lancées depuis des déployers.

 

 

10 avril, le directeur général de l'Agence spatiale européenne, Josef Aschbacher, a semblé tempérer les attentes concernant le vol inaugural d'Ariane 6 lors d'un panel au 39e Symposium spatial. Aschbacher a expliqué que les premiers vols de fusées lourdes ont 47 % de chances de connaître une anomalie majeure. Ariane 6 partage du matériel avec d'autres lanceurs de l'ESA, Vega pour les ESR et Ariane 5 pour le moteur Vulcain 2. Ce dernier a durant 92 vols sur les version ES et ECA avec une seule panne en décembre 2002. Seul le moteur Vinci est nouveau malgré 20 ans de développement. Le dernier essai au banc en décembre 2023 a été interrompu à peine 120 secondes après le début du test prévu de 680 secondes. Le but de ce test était de démontrer les performances de la scène dans des conditions dégradées. L'enquête sur l'avortement prématuré a été laissée à ArianeGroup. Alors que l'enquête devait être terminée à la mi-janvier, la société n'a pas encore publié de détails sur ses conclusions. Malgré cela, l’ESA a déclaré que le test avait poussé la scène au-delà de son profil de vol normal et qu’elle « ne fonctionnerait pas dans une telle configuration de test lors du vol inaugural ».

12 avril, ArianeGroup annonce que l'étage UPLM d'Ariane 6 a réalisé son dernier test de mise à feu à Lampoldshausen en Allemagne. Ce dernier test fait suite au dernier réalisé en décembre, avorté  deux minutes après l'allumage . Ni ArianeGroup ni l'ESA n'ont jamais donné de détails sur l' enquête . Cependant, avec ce dernier test, les équipes ont probablement résolu les problèmes restants. L'essai de mise à feu visait à démontrer les performances de l'étage supérieur dans des conditions extrêmes et non nominales . En particulier, l' unité de propulsion auxiliaire (APU) a été allumée à trois reprises, pour une durée totale de 66 minutes. Par ailleurs, les équipes du DLR et d'ArianeGroup ont réalisé un profil de séquence de tests comprenant le chargement des réservoirs d'étage et leur préparation au lancement.

24 avril, VA262, transfert du CCA du BAL vers la zone de lancement et mise à la verticale. Le CCA tient au dessus de la table sur ses "chandelles", des colonnettes de soutien. Le premier ESR suit le 25, celui stocké depuis le 20 mars dans le BIL, le second le 26. Le CCA est alors soulevé et posé sur les ESR. Lors de la campagne des essais combinés, les ESR étaient déjà à poste sur la table lorsque le CCA est arrivé. Pour ce premier vol, c'est le scénario "nominal" qui est utilisé, pour éviter de lever le CCA au dessus des 285 tonnes de poudres des ESR. L'aspect pyrotechnique est toujours une des principales sources de danger, donc on évite de faire des opérations en présence des ESR.

   

CCA et premier ESR en route vers la ZL4

   

Second ESR au départ du EFF vers la ZL4

Mise en position du second ESR en ZL4

       

Le vol VA262, vol inaugural du lanceur européen prévu le 9 juillet comportera deux phases. La première s’apparente à la réplique d’un vol commercial avec la mise sur orbite de microsatellites sur une orbite à 580 km d'altitude. La seconde vise principalement à tester le moteur Vinci de l’étage supérieur et sa capacité à se rallumer plusieurs fois. Pour ce premier tir sous la responsabilité de l’ESA, Ariane 6 n’aura pas véritablement de clients. Comme en moyenne, un tir inaugural sur deux se passe mal, les opérateurs de satellites préfèrent en effet passer leur tour. En 2022, Vega C avait dévié de sa trajectoire pour son premier tir entrainant la perte de 2 satellites. Ariane 6 FM1 emporte dans sa coiffe une masse inerte d’environ deux tonnes, soit l’équivalent de la masse de deux satellites Galileo et de leur système d’attache sous la coiffe et de séparation en orbite, ce qui permettra de vérifier le comportement de l’étage supérieur dans des conditions très proches de ce que l’on aurait pour un lancement avec de vrais satellites Galileo. Sur cette masse sont disposés des CubeSats et des expériences scientifiques. Cela permettra de vérifier le bon comportement du lanceur et de le qualifier. La seconde phase, la plus critique qui aboutira pleinement à la qualification du lanceur, permettra de tester les innovations d’Ariane 6, notamment la possibilité de réallumer plusieurs fois le moteur Vinci. Un second boost du moteur sera effectué pour circulariser l’orbite, puis un dernier pour désorbiter l’étage supérieur et larguer des capsules de ré-entrée atmosphérique qui finiront par tomber au milieu de l’océan Pacifique. L'inclinaison de la mission sera de 62°, pour répondre aux contraintes de la qualification du lanceur, assurer une meilleure visibilité des différentes stations de surveillance aux sols qui récupéreront les précieuses données du vol. Pour ce vol à haut risque, l’ESA, Arianegroup et le CNES mobiliseront au total des centaines de personnes sur la base spatiale et en Europe continentale, soit environ trois fois plus que pour un vol de routine. Après la mission, quelle soit réussit ou pas, il y aura le débriefing, décortiquer toutes les données recueillies lors du vol afin de s’assurer quels systèmes ont bien fonctionné et ceux qui n'ont pas bien fonctionné.

29 avril, Arianespace reçoit la commande de la commission européenne de lancer les 4 premiers satellites de la nouvelle constellation Galileo. Depuis 2011, avec le retrait des Russes du CSG, l'arrêt d'Ariane 5 et le retard d'Ariane 6, plus aucun Galiléo n'a été lancé. L'Europe a du confié l'automne dernier le lancement de 4 satellites Galiléo par le Falcon 9 de Space X pour un montant de 180 millions $. Ce 27 avril, les satellites Galiléo FM25 et 27 (paire L12) rejoignaient les 28 autres lancés depuis 2014, FM 26 et 28 seront lancés plus tard). « Ce nouveau lancement élargit la constellation Galileo déjà en orbite, en vue d'atteindre sa pleine capacité avec 24 satellites opérationnels dans des positions nominales et des satellites de réserve en orbite », explique Bruxelles dans un communiqué. Cette commande porte à cinq le nombre total de lancements prévus à bord d'Ariane 6, les 3 derniers lancements des paires de satellites de première génération (L14-L15-L16) ainsi que les 2 premiers de la seconde génération (L17-L18). Après des lancements des derniers satellites de première génération en 2025, ces deux nouveaux lancements supplémentaires sont prévus en 2026 et 2027 et emporteront par paires les quatre premiers satellites Galileo de seconde génération sur les 12 commandés aux industriels Airbus et Thales Alenia Space). Les satellites, d'une masse d'environ 2.000 kilos et pourvus d'une propulsion électrique, rejoindront ensuite l'orbite opérationnelle Galileo à 23.222 km d'altitude. Première infrastructure commune produite et financée par l'Union européenne, l'UE en est également propriétaire, Galileo étant placé sous la responsabilité globale de la Commission européenne. L'Agence spatiale européenne (ESA) est responsable de la conception, de l'évolution et du développement technique de son infrastructure tandis que la gestion opérationnelle du programme Galileo a été confiée par la Commission européenne à EUSPA, l'agence chargée du déploiement, de la maintenance et des évolutions limitées du système. EUSPA veille également à la performance et à la continuité des services Galileo. Les satellites Galileo pèsent 733 kg et orbitent à 23 616 km, inclinée à 56°.

Mi mai, hall d'encapsulation du BAF, ouverture des containers coiffe et assemblage des 2 demi coiffe avec pose des logos Ariane 6

       

       

21 mai, l'ESA annonce que le premier vol d'Ariane 6 sera prévu dans une fenêtre s'étalant sur la première semaine de juillet. Sachant qu'il n'y a aucune lancement en aout, elle sera repoussé à l'automne au cas où. Une date pour la première tentative de lancement sera communiquée lors du salon aéronautique ILA de Berlin (Allemagne), qui se tiendra du 5 au 9 juin prochains et auquel tous les membres du groupe de travail seront présents. En juin, sera clôturer la revue de qualification du système de lancement Ariane 6. Tous  les aspects de la qualification du système de lancement d'Ariane 6 seront approuvés. Il s'agit de la dernière étape pour clôturer  la qualification du système de lancement. Le transfert du composite supérieur et intégration sur le lanceur se fera également en juin. LE 18 aura lieu la répétition générale, (RSL Répétition Système Lanceur) le lanceur sera ravitaillée en carburant sur le pas de tir, puis vidée de son carburant en préparation du lancement en vue du lancement.

31 mai, CSG, essai "Dry run" pour Ariane 6 avec tests des logiciels et de l'avionique du lanceur. Ce "Dry run" confirme que les logiciels, les commandes et les connexions de données entre le lanceur et son centre de contrôle sont opérationnels.

5 juin, salon de l'aéronautique ILA de Berlin, l'ESA annonce que le premier vol d'Ariane 6 est prévu pour le 9 juillet prochain. La RAL, revue d'aptitude au lancement est prévu le 6, la RG, revue générale, le 5 juillet, le hissage du composite supérieur le 3 juillet.

De gauche à droite: Philippe Baptiste Pt du CNES, Toni-Tolker Nielsen directeur système de transport spatial ESA, Walther Pelzer directeur DLR, Martin Sion directeur ArianGroup, Général Josef Aschbacher directeur ESA, Stéphane Israël directeur Arianepace, Samantha Cristoforetti et Alexander Gerst astronautes ESA.

   

4 juin, installation de la capsule Nyx et le 6 fermeture de la coiffe Ariane 6 sur le LVA

10 juin, la flamme olympique des JO de Paris passe par la Guyane et Kourou, devant le CAG et en salle Jupiter

   

14 juin, transfert de l'UC Trailer en ZL4

19 juin, Avio expédie le premier booster P160C en Guyane en vue de son test d'allumage statique en fin d'année. Ce premier étage sera utilisé à bord des fusées Vega E et Ariane 6 Block 2. Il servira pour lancer les satellites de la constellation Kuipper avec Ariane 6.

       

20 juin, première RSL (Répétition Système Lanceur) pour Ariane 6 FM1, qui consiste à dérouler intégralement une chronologie de lancement jusqu'aux dernières secondes. Les réservoirs d'Ariane 6 ont été ravitaillé en carburant en ZL4, puis vidé en préparation du lancement. La répétition générale incluait un compte à rebours complet jusqu'au lancement, qui s'est arrêté comme prévu quelques secondes avant le décollage. Cela permet aux équipes d'améliorer et d'affiner le système de lancement en utilisant le matériel et les logiciels de vol réels en vue du vol inaugural. En parallèle, la chronologie a été accompagnée d'une répétition du pas de tir configuré pour le vol inaugural d'Ariane 6. Cette répétition fait suite à la qualification du système de lancement d'Ariane 6 le 14 juin dernier. Les données de la répétition sont en cours d'analyse avec des résultats attendus le 26 juin qui confirmeront la date de lancement à laquelle Ariane 6 suivra le même processus, sauf qu'elle s'allumera – décollant pour la première fois de la Terre.

25 juin, le premier décollage d'Ariane 6 est prévu le 9 juillet 2024 entre 15h et 18h heure locale - 20h/23h heure hexagone. L'ESA et Arianegroup veulent mettre toutes les chances de leur côté et se sont octroyés une fenêtre de tir de 3H00, une durée exceptionnellement longue. Cela permettra éventuellement de régler des problèmes techniques de dernière minute qui pourraient intervenir sur le pas de tir ou de faire face à un aléa météo.

27 juin, le satellite Eumetsat Météosat MTG-S1, MéteoSat de 3e génération, mission de sondage, (Sentinel 4A) sera finalement lancé par un Falcon 9 de Space X. Le contrat signé voici quatre ans avec Arianespace a donc été annulé; une décision surprenante à double titre. Tout d’abord par sa précipitation, le satellite n’était pas prévu pour embarquer dans le premier vol d’Ariane-6, mais dans le troisième, qui aura lieu au début de l’année 2025, soit dans six mois. Un lanceur, en cours de fabrication, était d’ailleurs réservé à cet effet, et aucun signe ne laissait présager une telle remise en cause. Mais surtout, prendre cette décision à quelques jours d’un premier lancement apparaît également comme un signe de défiance face à ce nouveau lanceur. L’effet est d’autant plus dévastateur qu’il s’agit d’un choix pris par une instance européenne. Josef Aschbacher, directeur de l'ESA, dans un tweet sur X, a quant à lui jugé « surprenante » la décision d'Eumetsat « de lancer avec SpaceX au lieu d'Ariane 6, sans attendre le vol inaugural », ajoutant : « C'est difficile à comprendre. » Eumetsat a déjà lancé 14 satellites avec Arianespace et n'avait pas craint de voler avec des lanceurs Ariane qui n'avaient pas encore prouvé leur fiabilité́, notamment, au débuts de la famille Ariane avec 2 satellites sur  la 3e Ariane 1, qui venait après l'échec de la seconde L02, et à la première Ariane 4. Eumetsat a lancé en 2022, un Meteosat 3ème génération Image 1 sur Ariane 5 VA259.
Rappelons qu'Arianespace a pour 2024 2 lancements, pour 2025 6 lancements, pour 2026 8 lancements et pour 2027 10 lancements (taux final de 9 à 12 par an) pour lancer 18 satellites Kuippers (2x A64 et 16x A64 bloc 2), 5 Galileo, 3 de 1er génération et 2 de seconde génération, 2 satellites météo EUMETSAT MetOP SG, lancés en orbite polaire SSO, Metop SG A1 & B1 (Ariane 62) et 3 lancements en orbite GTO avec EUMETSAT (Ariane 64) . Le lot de transition de 14 lancements dure donc jusqu’en 2026. Si cette cadence se maintient à 10 par an, le deuxième lot FN16 à FN42 dure jusqu'au milieu. 2029. La barre des 50 lancements sera atteinte en 2030. La première Ariane 64 devrait lancer en 2025 2 Intelsat
(IS-41 et IS-45) ou Optus 11 ou

Uhura-1 (Node-1) ou Amazon Kuiper.

 

Raymond Boyce et  Axel Sergues seront les 2 DDO, Directeur Des opérations pour le vol VA262. Raymond Boyce exerce depuis près de 30 ans sur la base spatiale de Kourou. Il a occupé différents postes, dont déjà celui de DDO. Axel a été DDO lors des essais combinés s'Ariane 6 en 2023.

Les 2 hommes ont déjà travaillé ensemble comme directeur des opérations et adjoint lors du lancement de la dernière Ariane 5 en 2023. Le binôme se connaît bien. "Cela ne fait pas très longtemps qu'il est au service opérations mais c'est un jeune qui promet raconte Raymond. C'est un binôme qui a fonctionné... J'étais déjà nommé pour la première Atriane 6 et je n'avais pas d'adjoint donc tout naturellement j'ai proposé Axel car le binôme fonctionnait très bien et je n'ai aucun regret. Je suis aussi dans la transmission après 30 ans de service.

On s'entraide beaucoup sur les activités réplique Axel. Là nous sommes sur une première avec beaucoup d'adaptations, beaucoup de procédures à mettre à jour. Pour une personne seule cela n'aurait pas été évident. Il est à la manip, il délègue ce qu'il a besoin de déléguer et nous fonctionnons comme cela. Moi c'est du plus car cela me permet d'apprendre de quelqu'un qui a une expérience assez riche dans le monde spatial de par ses expériences comme DDO et précédentes et cela matche, c'est un plus.

 

LA SECURITE D'ARIANE 6, FM1

Rien n’est laissé au hasard :

- Mesures de sûreté sur les installations,
- Vacuité des zones terrestres, maritimes et aériennes,
- Lutte anti drones,
- Cyber sécurité,
- Protection des opérateurs et de la population,
- Prévisions météo,
- Plan de mesures environnemental.

Et parce que le risque zéro n'existe pas : - Anticipation de la gestion de crise et de l’organisation des secours. Plus de 350 personnes œuvrent au quotidien pour s'assurer que cet événement exceptionnel se déroule en toute sécurité. A J0, ils seront près de 900 à veiller à la sécurité du décollage.

Lors de chaque lancement, les Forces armées en Guyane [FAG] sont sollicitées pour assurer la protection des approches de la base spatiale guyanaise, dans le cadre de l’opération Titan.

Le volet terrestre du dispositif alors mis en place repose sur les légionnaires du 3e Régiment Étranger d’Infanterie [REI], chargés d’une mission de contrôle de zone, ainsi que sur des éléments du 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Dans les airs, en lien avec un radar de défense aérienne GM-400, deux hélicoptères Fennec, aptes à conduire des mesures actives de sûreté aérienne [MASA], sont chargés d’écarter tout intrus. Par précaution, des missiles sol-air Mistral sont également déployés. Enfin, un patrouilleur de la Marine nationale et une vedette [VCSM] de la gendarmerie surveillent les approches maritimes.

Cela étant, quand il s’agit d’un lancement plus « sensible » que d’habitude, ce dispositif est renforcé par des moyens de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], au titre de l’opération « Bubo ». Ceux-ci se composent généralement de trois chasseurs, d’un avion d’alerte avancé E-3F Awacs et d’un avion ravitailleur. Un telle configuration avait été déployée en décembre 2018, pour la mise sur orbite du premier des trois satellites de la constellation CSO [Composante Spatiale Optique] par un lanceur Soyouz. De même qu’en 2021, pour le lancement d’une fusée Vega, avec le satellite de renseignement électromagnétique CERES [CapacitÉ de Renseignement Électromagnétique Spatiale].

Pour son vol inaugural, l' AWACS ne sera pas déployés, cette tâche reposera donc sur le radar GM400 de la base du mont Vénus, le niveau de protection sera un peu moins sécurisé que pour un lancement sensible de l'armée, mais bien au delà d'une sécurisation attendu pour un lancement inaugural qui n'emporte pas de charge critique. Cette opération « Bubo » a été décidée pour renforcer le dispositif de protection Titan. Ainsi, en renfort, 3 Rafale de la 4e Escadre de chasse sont arrivés à la base aérienne 367 « Capitaine François Massé », implantée à Cayenne, le 1er juillet. Déployés dans le cadre de l’opération « Bubo », ils ont mis 9 heures pour parcourir les 7 000 km qui séparent la Guyane de leur base d’attache (la BA 113 à Saint-Dizier Robinson, en Haute-Marne), accompagnés par un avion ravitailleur A330 Phénix MRTT.

La sécurité d'Ariane 6, c'est aussi la sécurité des personnes, des biens autour de la base, sur terre comme en mer. Les déclarations de ZIN, AVURNAV (Avis urgent aux navigateurs) et NOTAM (Notice To Airmen) ont été faites pour informer les usagers maritimes et aériens des risques de retombées. Un risque accru lors d'un premier vol et des retombées nominales des étages, dont la rentrée contrôlée du dernier étage.

L'étage LLMP devrait retombé à moins de 500km à l'ouest de la pointe Nemo

A J-4, c'est tenue la RPB, Revue de Préparation de la Base confirmant le bon état de préparation des moyens techniques du CSG qui concourront à la Sauvegarde Vol pendant les 7 premières minutes de vol : télémesure, radars, et téléneutralisation.

   

Les ingénieurs météo et sauvegarde vol du CNES suivent les modèles atmosphériques ARPEGE et CEP. Et le jour J, ce sont 3 radiosondages qui seront lâchés depuis le CSG pour mesurer jusqu'à 30km d’altitude. La tendance du critère vent en altitude pour le 9 juillet est favorable

   

Evaluer les conditions de vent en altitude est primordial pour juger, avant le lancement, qu’une explosion en vol n’engendre pas de débris dangereux retombant sur les populations de Kourou et de Sinnamary.

 

6 juillet, succès de la revue de vol FRR (Flight Readiness Review) de VA262 / L6001 / A6 FM1. "Nous sommes Go pour le lancement déclare les responsables de l'ESA. La chronologie pourra débuter le 8 juillet, la veille du lancement, avec le remplissage de la sphère d’hélium qui pressurisera les réservoirs de l’étage principal LLPM pendant le vol. Le juillet, à J0, le portique mobile sera retiré à H0-8h, après vérification des conditions météorologiques. A partir de 5h avant le lancement, débuteront la mise en froid des réservoirs  oxygène et hydrogène des deux étages et leur remplissage en ergols. A ce moment-là, de nombreuses opérations se déroulent en parallèle jusqu’à atteindre sur chaque système un état de « prêt-synchro », c’est-à-dire que l’ensemble des systèmes électriques et fluides sont prêts à entrer dans la séquence synchronisée. Celle-ci, entièrement automatisée, démarre à H0-5 minutes , puis à H0-14 secondes, on passe en séquence irréversible. C’est le moteur Vulcain 2.1 qui s’allumera en premier, afin de vérifier de manière automatique 8 paramètres de fonctionnement, comme sur Ariane 5 avec le moteur Vulcain 2. S’ils sont corrects, à H0, l’ordre simultané d’allumage des boosters et de séparation des liaisons cryotechniques sera alors envoyé pour le décollage. Le déluge se déclenchera alors pour réduire les impacts acoustiques sur le lanceur et protéger la table de lancement des effets des jets des propulseurs.

Après le décollage aura lieu la séparation des ESR, à T+2mn 16s, de la coiffe (T+3mn 39s) et de l'étage LLPM à T+7mn 35s. Le moteur Vinci prendra le relais à T+ 8mn 50s jusqu'à T+18mn 56s. Il sera rallumé après une phase balistique à T+56 mn 20s durant 22 secondes, une opération particulièrement sensible qui demande notamment une grande maîtrise du comportement des ergols, qui sera effectué grâce au moteur auxiliaire APU (Auxiliary Power Unit). La mission nominale s’achèvera alors, 1h06 après le décollage, par la séparation ou l’activation de la quinzaine de charges utiles développés par des acteurs publics, privés ou universitaires. A T+ 2h 37mn, 3e allumage du Vinci pour le largage des 2 capsules de rentrée. La passivation de l'étage suivra le dernier largage à T+ 2h 40mn 33s.

Ariane 6 FM1, Flight Model 1, lanceur L6001, vol VA262, 56 m de hauteur, 540 tonnes, 840 tonnes de poussée au décollage avec son étage de base LLPM (173 tonnes d'ergols) équipé d'un moteur Cryogénique Vulcain 2.1 de 130 tonnes de poussée, accolé de 2 ESR P120C à carburant solides (287 tonnes) de920 tonnes de poussée, d'un étage supérieur ULPM (31 tonnes d'ergols) équipé d'un moteur rallumable en vol Vinci de18 tonnes de poussée et d'une coiffe de 14 m. Ce premier vol de qualification est sous la responsabilité de l'ESA, il embarque 17 charges utiles, 2 capsules de rentrée, 5 expériences et 10 CubeSats avec Deployers, le tout monté sur un ballast de 800 kg. L'orbite visé est de 580 km avec une inclinaison de 51,6° 

9 juillet, c'est le grand jour pour Ariane 6. Dans le cadre des opérations classiques de préparation du vol, après le retrait du portique mobile au petit matin, les contrôles de routine des équipements du segment sol révèlent un petit dysfonctionnement du système d'acquisition de données, rapidement résolu. Le décollage est désormais prévu au plus tôt à 16h, locale, 19h TU, soit 21h00 heure française.

   

19h, le plein des réservoirs des 2 étages se termine. Les voyants sont tous au vert.

Après un décompte dit "nominal", Ariane 6 décolle à 19h TU de l'ELA4 et entame son ascension. Le programme de vol se déroule parfaitement, largage des ESR, de la coiffe, de l'étage LLPM et allumage de l'étage ULPM pour un premier et second boost avant la séparation des premiers CubeStas OOV Cube, Curium One, Robusta et l'initialisation de YPSat et Peregrine, la séparation des seconds CubeStas 3Cat-4, ISTSat-1, GRBBEta et linitialisation de SIDLOC et PariSat et la séparation finale de Curie et replicator. Le Vinci n'a pu se rallumer une 3e fois suite à une anomalie de l'APU. L'Auxiliary Power System est un petit système de propulsion intégré à l'étage ULPM. Il sert à pressurisé les réservoirs et préparer l'allumage du Vinci. Ce système remplace efficacement la pressurisation des réservoirs par de l'hélium utilisé sur Ariane 5. L'APU utilise une petite partie des ergols de l'étage pour le faire, leur combustion alimente des petites tuyères qui assurent le plaquage des ergols au fond des réservoirs et assurent également l'orientation de l'étage avant l'allumage du Vinci. Réalisé en impression 3D, l'APU a accumulé sur le banc plus de 38h de fonctionnement sur 53 essais. Sur les trajectoires GTO à allumage direct, l'APU n'a pas besoin de redémarrer. Le redémarrage de l'APU est requis pour la désorbitation de l'étage depuis LEO ou SSO.

Ce problème a empêché le déploiement des deux dernières charges utiles, à savoir la capsule Nyx Bikini de The Exploration Company et la SpaceCase SC-X01 d’Arianegroup.
Cela a également empêché la désorbitation de l'étage supérieur, qui est resté dans l’espace. Il a été « passivé ». Il devait rentrer dans l’atmosphère et finir dans la SPOUA (South Pacific Ocean Uninhabited Area).
Au final de cette mission,
9 objets (comme prévu) ont été catalogués à partir du lancement d'Ariane 6 sur une orbite de 575 x 585 km x 62,0 degrés. 8 de ces objets seront des cubesats, et le 9e est l'étage supérieur ULPM de 6000 kg avec une charge utile factice de 1600 kg attachée et environ 170 kg provenant des distributeurs + les deux véhicules de rentrée.

   

La conférence de presse qui suit à 0h30 précise que le calendrier ne sera pas affecté par ce problème APU. Une à 2 semaine pour analyser les données. Vega sera lancé début septembre, et la version C le 1er novembre. La seconde Ariane 62 clôturera l'année en décembre.

Allumage Vulcain

Allumage ESR, décollage

Séparation ESR

Séparation LLPM

Charges utiles sous coiffe

Extinction Vinci

Rallumage Vinci

Déploiements CubeSats

A l’occasion du vol inaugural d’Ariane 6, l’Armée de l’Air et de l’Espace a publié une série de clichés et de vidéos inédits, montrant des Rafale survolant le pas de tir du nouveau lanceur lourd européen ou le suivant lors de son décollage.

18 juillet, arrivée du Canopé au port de Kourou avec à son bord la partie arrière d'ESR, les tuyères et des Rear Skirt. Il est partie de Bordeaux récupérant l'étage AVUM du vol Vega VV24, le booster P160 QM3 (qui avait quitté l’usine de Colleferro le 19 juin) puis est passé par Brême pour charger le Satellite Sentinel-2C qui sera lancé sur Vega VV24 le 3 septembre.

20 juillet, Arianespace annonce que le premier vol d'Ariane 6, en version 64 aura pour client 2 satellites Intelsat. Déjà, en 2023 Intelsat a signé pour le lancement du petit satellite IS 45, 1 tonnes, construit par le suisse Swissto12 basé sur une plateforme Hummingsat avec une AR64 en 2026. Depuis près de 40 ans, Ariane lance les satellites Intelsat, avec Intelsat 507 sur Ariane 1 en octobre 1983. En novembre 2022, Intelsat signait 2 contrats de lancement pour 2 Intelsat IS-41 et 44 avec Ariane 6.

Mi aout, Arianespace annonce que le second vol d'Ariane 6 lancera bien le satellite militaire CSO 3. Pour les responsables du CNES, il s'agit de faire un "retex", retour d'expérience avec pendant 3 mois l'analyse des données et télémesures retransmises par les milliers de capteurs disposés sur le lanceur. Le CNES devra aussi apporté des réponses quand à la défaillance de l'APU de l'étage ULPM. Au CSG, l'état de la ZL4 est conforme aux prévision, les bras cryogéniques de l'étage supérieur ont parfaitement fonctionnés.
En 2026, le CNES proposera une version Evolution ou Bk2, puis Bk3, dont les discutions ont commencé entre l'ESA, ArianeGroup et le CNES. Cette version réalisera des missions lunaires, dans le cadre du projet d'alunisseur logistique Européen Argonaut dès 2030.
En Europe, la production des Ariane 6 est lancé avec 6 lanceurs en fabrication,
dont la première A64, qui doit décoller au second semestre 2025 pour déployer un lot de plus de 30 satellites pour le compte de Kuiper, la constellation d’Amazon. Arianespace vise 6 lancements en 2025, 8 en 2026, 10 en 2027 puis un régime de croisière, avec entre 9 et 11 vols par an.
La règle du retour géographique GEO va être assouplit. Les
600 fournisseurs issus des 13 pays financeurs de l’ESA (sur 22) représentent 65 % de la valeur ajoutée de la fusée. ArianeGroup n’a pu ni les choisir ni négocier les prix. Une situation dénoncée par Airbus et Safran. Après des discussions tendues, l’ESA a accepté d’assouplir la règle du retour GEO. En contrepartie d’une subvention de 140 millions par an jusqu’à la 15e mission d’Ariane 6 entre 2025 et 2027, puis entre 290 et 340 millions entre le 16e et 42e tir jusqu’en 2029, l’agence exige une réduction des coûts de 11 % de la part d’ArianeGroup et de ses fournisseurs. Des renégociations de contrat sont en cours. Ariaespace a 29 missions en carnet de commandes, dont 18 pour le compte de Kuiper, 5 missions Galileo et 6 missions réparties à égalité entre les opérateurs de satellites de télécoms Eutelsat et Intelsat.
 
Ariane 62 : 7 lancements
- 5 x 2 Galileo (dont 2x2 de seconde génération). Les 3 autres lancements devraient être les premiers de 2025
- CSO 3 (VA263, 1er lancement commercial Ariane 6)
- 1 MetOp (SG A1 et SG-B1)

Ariane 64
:
6 à 7 lancements
- 2 x 35 KuiperSat
- 1 MTG (ald 2 puisque Eumetsat, a annulé le lancement de son satellite MTG-S1 par la fusée Ariane 6 au profit de SpaceX), Le lancement de ce satellite sera partagé.
- 3 Intelsat, 1 lancement avec IS41, IS44 qui sera le premier lancement commercial A64 et un partagé IS45
- 1 Optus (lancement partagé)
- Mission GO-1 (lancement partagé ou rashidare)

Ariane 64 block 2 (P160) :
16 lancements
16 x 40 KuiperSat

Options
- 5 Eutelsat (accord de service multi-lancements de long terme avec Arianespace)
- 1 Metop-SG

16 septembre, premier bialn du premier vol d'Ariane 6 fait par le CNES, l'ESA, ArianeGroup et Arianespace:
"
L'analyse des données de vol confirme l'excellent comportement et les performances du lanceur avec un nombre très limité d'écarts par rapport aux prévisions.
Quelques comportements inattendus de l'ensemble du système de lancement ont été enregistrés pendant la phase de démonstration technologique en orbite prévue lors de cette mission. Leur analyse est maintenant terminée. Après le succès du premier vol, il n’existe pas de point bloquant la préparation de la deuxième mission Ariane 6.
Les investigations menées ont notamment consisté à déterminer les raisons pour lesquelles le rallumage de l’unité auxiliaire de propulsion (APU) de l'étage supérieur ne s'est pas déroulé comme prévu au début de la longue phase balistique du vol inaugural d'Ariane 6. L'analyse montre qu'une mesure de température a dépassé une limite prédéfinie et qu’en conséquence le logiciel de vol a commandé un arrêt du système, ce qui a conduit à réaliser la phase balistique longue sans la poussée de l'APU et dégrader ainsi le déroulement de la phase de démonstration. En conséquence, le troisième allumage du VINCI n’a pas été commandé par le programme de vol. L’étage supérieur a été passivé avec succès comme prévu.
Sur la base du comportement observé de l'APU durant le vol, la séquence de préparation de son 'allumage (séquence de refroidissement de l'APU) sera modifiée dans le programme de vol afin d'améliorer les conditions d'allumage et de résoudre l'anomalie identifiée. Le logiciel mis à jour est déjà en cours de test pour être embarqué lors des prochains vols."


La seconde mission d'Ariane 6 sera le premier vol opérationnel et placera sur orbite héliosynchrone le satellite d'observation militaire français CSO-3 (constellation Composante Spatiale Optique).
Dans une même configuration Ariane 62 (deux boosters) que lors du vol inaugural, le premier vol opérationnel est prévu pour le mois de décembre prochain.

Octobre, pas de second vol Ariane 6 cette année, la campagne VA263 ne démarrera qu'en janvier 2025 pour un lancement en février... L’analyse des millions de données issues du premier vol confirme le bon comportement d’Ariane 6, avec seulement "quelques écarts par rapport aux prévisions, qui ont été rapidement identifiés et corrigés". Parmi les ajustements, une mise à jour du logiciel de vol a été réalisée pour améliorer le ré-allumage de l'APU (Auxiliary Power Unit) et la désorbitation de l’étage supérieur. Arianespace prévoit 5 lancements en 2025 avec notamment la première A64 au second semestre destinée à Kuiper. L'Ariane 6 Block 2 est désormais prévue en 2026, une version Block 3 pour Argonaut est envisagée en 2026.
6 lanceurs actuellement en production, mais 7 lancements prévu d'ici fin 2025. Le carnet de commande actuel comprend 18 Kuiper, 5 Galileo, 3 Intelsat, 3 Eutelsat.

Novembre, le navire Canope récupère au Havre l'étage LLPM du second exemplaire d'Ariane 6, le 10 et à Brême, l'étage ULPM le 13.

ESTEC, l'étage supérieur ULPM d'Ariane 6 a passé avec succès ses derniers tests dans les installations de l'ESA aux Pays-Bas en début de mois, le qualifiant pour un lancement sur la variante la plus puissante, à quatre propulseurs, Ariane 64. Cinq tests à différents niveaux acoustiques ont confirmé que l'étage est prêt pour un lancement sur Ariane 6 avec quatre boosters. Les tests ont été réalisés par les équipes d'ArianeGroup à l'ESTEC – le Centre européen de recherche et de technologie spatiales de l'ESA aux Pays-Bas – en utilisant le modèle d'essai à feu chaud de l'étage supérieur, qui a été utilisé pour la campagne d'essais à feu chaud au centre aérospatial allemand, le DLR, site d'essai à Lampoldshausen, en Allemagne, entre 2022 et 2024. La version 64 développe le double de poussé au décollage que la version 62, l'étage supérieur supportera également 60 % de pression acoustique en plus. Avec plus de 6 mètres de haut, l'étage supérieur est l'objet le plus lourd et le plus grand jamais testé à l'intérieur du LEAF, Large European Acoustic Facility. Testé à la verticale, comme au décollage, l'étage était remplis d'eau et de glycérine pour augmenter la précision du test. 200 capteurs ont enregistré la réaction de la structure aux ondes acoustiques. Les capots noirs utilisés pour les tests recréaient les structures inter réservoirs et la protection acoustique assurée par l'étage principal de la fusée sur son pad de tir.

L'étage ULPM dans le LEAF avec ses portes ouvertes après les tests, l'installation est dotée de murs et de portes d'un demi-mètre d'épaisseur pour faire barrage au bruit émis lorsqu'elle est active.

    

    

18 novembre, le navire Canopé quitte le port de Breme pour son voyage vers la Guyane qu'il rejoint le 28. Aucoté des étages du lanceur VA263, un passager supplémentaire, l'hélicoptère Airbus H125, capable de transporter jusqu'à 1400 kg de fret.

2 décembre, arrivée à Kourou du Canopé des étages du vol VA263.

3 décembre, CSG, les 2 ESR destinés au vol VA263 sont préte annonce ArianeGroup, ils sont transférés dans le BSB, Bâtiment de Stockage Booster.

 

Date

Vol

Lanceur

Satellites

Commentaires

 
9 juillet VA262 AR62 L6001 1 ballast avec plusieurs expériences scientifiques  
Février 2025 VA263 AR62 CSO 3 3500 kg, 800 km, SSO
2025 VA264 AR62 Galileo 29-30  
2025 VA265 AR62 Galileo 31-32  
2025 VA266 AR62 Galileo 33-34

 

 
  VA267 AR64 Intelsat-41 (IS-41), Intelsat-44 (IS-44)  
      KuiperSat  
    AR62 MetOp-SG A1 (EPS-SG-a, Sentinel-5A)  
      Uhura-1 (Node-1)  
      Lunar Rideshare Mission  
      EDRS-D (hosted payload)  
    AR62 Syracuse-4C  
      KOMPSAT-6  
         
2026   AR62 MetOp-SG B1 (EPS-SG-b)  
    AR64 MTG-I2  
    AR64 Intelsat-45 (IS-45)  
    AR62 PLATO  
    AR62 G2G  
         
         
 
 
Planning donné sous réserve de modifications