1954, le conseil
international des unions scientifiques crée le COSPAR. Ce comité est
spécialisé dans la recherche spatiale, il n' a qu' un rôle de coordinateur,
incapable d' agir directement et de mener ses propres programmes.
le CERN, Centre Européen de Recherche Nucléaire crée en 1952 propose des
rencontres entre états européens pour parler d' espace. En novembre 1960, il
invite tout ceux qui le désirent à Meyrin, en Suisse pour créer une
commission le CERS, Conseil Européen de Recherche Spatiale plus connu sous le
nom anglais ESRO, European Space Research Organisation. 12 nations signent le
protocole de Meyrin pour la création du COPERS la COmmission Préparatoire
Européenne pour la Recherche Spatiale qui entre en fonction le 27 février
1961. Sa durée de vie est fixée à un an, le temps de créer effectivement l'
ESRO. Mais le temps passe et l' ESRO n' est toujours pas crée. Le 14 juin 1962,
le protocole est signé. 1963, un dernier accord "promet" la
naissance de l' ESRO avant le 31 mars 1964. pendant ce temps là, les USA
terminent Mercury, Gemini est sur le départ, Apollo est déjà défini, Venus a
déjà été survolé par Mariner...
L' ESRO naît officiellement
le 20 mars 1964 avec dans ses cartons un programme de deux satellites à lancer.
Pierre Auger (créateur du CNES) en est le premier président.
Les 10 pays menmres de l’ organisation sont :
_ La Grande Bretagne avec 25 %
_ L’ Allemagne avec 21,5 %
_ La France avec 18,2 %
_ L’ Italie avec 10,6 %
_ La Suéde avec 4,9 %
_ La Belgique avec 4,2 %
_ Les Pays bas avec 4 %
_ La Suisse avec 3,3 %
_ L’ Espagne avec 2,5 %
_ Le Danemark avec 2 %
La base des cotisation de chaque pays étant calculé par
rapport au revenu brut national.
Le 6 juillet, l’ ESRO lance sa première fusée une
petite fusée sonde tirée de la base de Salto di Quirra en Sardaigne.
L' ESRO est pour les
scientifiques jouant avec leur satellites et leur expériences. mais pour les
lancer les satellites il faut des lanceurs. Qui possèdent des lanceurs à cette
époque ? Les français avec les travaux du LRBA et la fusée Véronique.
Véronique à peine 10 tonnes est une fusée sonde. Les anglais ont un missile
le Blue Streack (3 m de diamètre, 18,4 m de long emportant 81
tonnes d' ergols) développé à la fin des années 50 à grand coup de livres
Sterling et destiné à assurer une force de frappe autonome aux anglais. Mais
le programme est arrêté, le missile abandonné.
Des 1960, des discutions
sont entamées visant à marier le Blue Streack et Véronique. Concernant le
troisième étage il fallait l' inventer.
1961, la conférence de Strasbourg met sur la table une fusée à trois étages
capable de placer 1000 kg à 200 km d' altitude, l' équivalent de l' Atlas US.
En novembre, à Londres une autre conférence donne naissance à un conseil
européen qui se chargerait de développer des lanceurs, rapidement... Le CECLES- ELDO est crée par la convention du 29 mars 1962, ratifié le 29
février 1964 par l’ Allemagne, l’ Australie, la Belgique, la France,
l’ Italie , les Pays Bas et le Royaume Unis. Elle entre en action le 5
mai 1964, un mois et demi après l' ESRO.
ELDO-ESRO, fusée + lanceur, il a donc fallu près de 10 ans pour passer du
COSPAR à cette nouvelle structure.
1966, l' ESRO possède 4
centres principaux disséminés à travers l' Europe:
_ Esrange, en Suède chargé des fusées sonde;
_ ESOC, en Allemagne pour le contrôle et le calcul;
_ ESTEC, au Pays Bas, comme centre technique;
_ ESRIN, en Italie chargé de la physique spatiale;
Les travaux commencent à l'
ESRO dans un premier temps. Il s' avère que le budget prévu est très
insuffisant, des projets sont d' ores et déjà rayés de la liste. Pendant près
de deux ans, l' ESRO fonctionne mal. un rapport est demandé en vue d' une
réorganisation interne.
1967, la conférence
spatiale chargé de définir une politique spatiale met le doigts sur les
satellites dit "d' application" au grand dam des scientifiques pur et
dur de l' ESRO. La marchée des télécommunications et de l' observation de la
terre (prévision météo, navigation maritime) pointe son
nez.
L' ESRO va passer son temps à modifier sa politique et se battre conte elle
même. Le lanceur européen n' étant toujours pas opérationnel , l' agence est
obligé de lancer ses satellites par des lanceurs US. Le premier
satellite de l’ Europe est lancé le 30 mai 1967 par une fusée Scout, c’
est ESRO 2 A pesant 75 kg. Malheureusement il ne se mettra jamais en orbite
suite à la défaillance du troisième étage.
1968, le 15 mai, ESRO 2 B « Iris » est
correctement placé sur orbite par un Scout depuis Vandenberg AFB à 332 km de périgée
et 1094 km d’ apogée, incliné de 97,2° sur l’ équateur. ESRO B 75 kg est
un cylindre chargé d’ étudier les rayons X et cosmiques.
Après quelques mois, le 3 octobre, ESRO 1 A, Aurorae est
mis en orbite (253/ 1534 km, 93,8°). D’ une masse de 86 kg, il étudie l’ aéronomie
et l’ ionosphère.
Le 15 décembre 1968, HEOS 1 est lancé de la base US de Wallop
par une Delta sur une orbite de 424/ 223428 km, incliné à 28,3°. D’ une
masse de 108 kg, HEOS est chargé de recueillir des informations sur les
particules interplanétaires et de dresser la carte de la magnétosphère
terrestre.
Le 1er octobre 1969 ESRO 1B
est lancé de Vandenberg par un Scout mais ce sera un échec partiel. Placé à 305/ 393 km, inclinée à 85°, il étudie
quand même la
ionosphère.
1970, en décembre, on
décide de modifier la convention régissant l' ESRO ce qui est fait en 1971, un
an après et appliqué en 1972, l' année où l' ESRO et l' ELDO sont mis au
oubliette.
Trois années passent avant qu’ un autre satellite de l’ ESRO
ne prennent le chemin de l’ espace.
Le 31 janvier 1972, HEOS A2 est lancé sur
une orbite 359/ 238199 km, inclinée à 90° avec la même mission que HEOS 1.
Le 12 mars, un nouveau satellite est lancé TD 1A, 472 kg.
Placé sur une orbite 533/ 545 km, inclinée à 97,6°, il étudie le soleil
(UV, X). Enfin le 22 novembre l’ ESRO lance son dernier satellite ESRO 4, 113
kg.
Le bilan de l' ESRO: quelques satellites d' application afin de garder une
"indépendance" face aux USA mais rien de bien concret (8 satellites
lancés de 1967 à 1972, dont 7
avec succès).

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