LE LANCEUR EUROPEEN VEGA


2020

Janvier, Arianespace affiche un carnet de commande évalué à 4 milliards d'euros pour 54 lancements, 10 avec Ariane 5, 9 avec Ariane 6, 25 avec Soyouz et 10 avec Vega. Le chiffre d'affaire en 2019 a été de 1 milliard et la société a réalisé le lancement de 24 satellites en 9 tirs. 14 contrats de lancements ont été conclut pour 44 satellites de 6 à 6000 kg pour 12 contractants.
Pour 2020, Arianespace espère réalisé 12 lancements depuis le CSG et 8 depuis Baïkonour et Vostochny (Starsem). 5 Ariane 5 seront lancés du CSG pour des satcoms en GTO (Eutelsat, ISRO, Sky perfet JSAT, KARI, B SAT, Intelsat & NGIS et Embratel Star One), 4 Soyouz (FalconEye 2, CSO 2 du CNES et 2 satellites de la constellation OneWeb) et 3 Vega (SSMS, SEOSat, Neo constellation). Arianespace a fêté ses 40 ans en 2019, totalisant depuis 1979 616 satellites lancés pour 100 clients.

Pour le vol VV16, Vega lancera pas moins de 42 satellites en une seule fois avec le dispositif SSMS, Small Spacecraft Mission Services. Le SSMS est un distributeur modulaire capable de regrouper différents satellites de masse allant de 1 kg à 400 kg. Le distributeur SSMS a été conçu pour être aussi réactif que possible sur le marché, capable de recevoir toute combinaison de clients, du grand satellite principal avec des plus petits, des superpositions de multiples satellites ou des dizaines de CubeSats individuels. Ce vol inaugural livrera tous ses passagers sur la même SSO à 550 km d'altitude.
Une fois l'orbite cible atteinte, le SSMS, contrôlé par les systèmes avioniques de l'étage supérieur AVUM (Attitude & Vernier Upper Module), déploiera ses satellites de manière coordonnée, avec des retards soigneusement planifiés entre chaque séparation. En quelques minutes, ils seront tous largués doucement à l'aide de ressorts.

 

Les opérations de contrôle de vol du Vega, jusqu'alors conduite depuis le CDL 3 vont déménagées dans un nouveau bâtiment au centre technique: Pandora, à coté de Saturne, où se trouve le service optique. Pandora abritera dans ses 80 m2 12 postes d'opérateurs, soit 40 personnes. Le bâtiment sera réalisé entièrement en bois de Guyane. Vega C utilisera un moteur plus puissant que le P80 pour le premier étage et aussi pour les autres qui impliqueront de nouvelles mesures de sécurité obligeant à s'éloigner de la ZLV.

21 février, début de la campagne de lancement du vol VV16 avec la mise en place des étages du lanceur en ZLV

   

UEBS
Centre spatial Guyanais
DESTINATAIRES IN FINE
Kourou, le 15-03-2020 UEBS/20.004
INSTRUCTION UEBS 20/ N° 004
Objet : : COVID 19 Mesures d’endiguement du coronavirus au CSG
Compte tenu de l’évolution très rapide de la situation concernant l’épidémie de coronavirus et en application des allocutions du Président de la République et du Premier Ministre, le CNES a pris la décision de placer l’ensemble des installations, lanceurs et charge utiles en sécurité, et ainsi permettre le déploiement généralisé du télétravail partout où cela est possible au CSG.
En conséquence le déroulé des activités de préparation des lancements sont suspendues ainsi que la réalisation des chantiers en cours (ELA4, installation Amazonie1...)
Seules doivent se dérouler en présentiel les activités de mise en sécurité des lanceurs, des satellites et des infrastructures de la Base ainsi que leur surveillance au titre des installations classées pour la protection de l’environnement.
Nous vous remercions d’avance de votre mobilisation pour la bonne mis en œuvre de ces mesures.
Diffusion : Toutes sociétés UEBS, ESA, DLA/D, DLA/SDS/G, SDP/SP, Organisations Syndicales Base, Sec CIE
Instructions COVID 19
- UEBS 2020 001D Zones à risques Mission et voyages
- UEBS 2020 002 Fermetures établissements scolaires et garde d’enfants - UEBS 2020 003 Mesures barrières / premier cas coronavirus au CSG
- UEBS 2020 004 Mesures au CSG pour endiguer le coronavirus au CSG
La Présidente
Marie Anne CLAIR

29 avril, Arianespace reprend les campagnes de lancements au CSG; VV16 pour Vega et VA253 pour Ariane 5.

La structure de déploiement SSMS est réalisée en panneau sandwich à base d'aluminium, très léger. renforcée par de la fibre de carbone. La section inférieur hexagonale peut contenir 6 nanosatellites ou plus d'une douzaine de CubeSats. La section supérieure est utilisable pour les microsatelltes, ministallites et petits satellites. La section inférieur peut aussi être utilisé avec en partie haute un gros satellite. Le vol VV16 doit déployer 53 charges utiles de 13 pays. Selon AE, le SSMS a la capacité de loger des satellites de 1 à 150 kg.

11 mai, Arianespace annonce un lancement pour le 19 juin.
Après un report du au vents en altitude, le lancement est repoussé au 21. La tentative du 21 et 22 juin est avorté à cause des vents en altitude. Le lancement est repoussé d'une semaine au 28. Le 28 juin, la météo donne à nouveau des soucis, tout comme le 29. Arianespace ajourne le lancement. Les batteries du lanceur doivent être rechargées. Les prévisions météo sur les vents en altitudes restent en "rouge" jusqu'au début de juillet.
Début juillet, le lancement est repoussé au 17 aout. 17 aout.
Début aout, le lancement est repoussé à début septembre.
1er septembre, le typhon Maysak qui s'approche de l’île de Jeju (Corée du sud) où se situe une station de télémesure repousse le décollage, la mission devant prendre une trajectoire vers le Nord pour placer ses 53 satellites en orbite avec la structure de déploiement SSMS (Small Spacecraft Mission Service) qui permet de séparer les satellites par groupe de 12. Vega avait en 2012 placer 9 satellites sur orbite. Sur ce vol, Vega doit placer 46 nanosats et 7 plus gros dont 3 petits satellites de la classe 150 kg (Athena, D Orbite et ESAIL, soit une masse de 877 kg.
Le 3 septembre, avec l'amélioration des conditions météo en Corée, Vega s'élance du CSG à 1h51 TU et place sur orbite ses 53 satellites.

La mission se fait en plusieurs temps avec 4 allumage de l'étage AVUM. Après le second allumage seront déployés SAT 1, NEMO-HD, UPMSAT-2, GHGSAT, ESAIL, NEWSAT et ION SCV LUCAS, (H+40 mn) puis après le 4e allumage les 46 nonasats (H+1h 44mn).

   

Octobre, suite au vol VV16, il apparait que 2 des 46 cubesats n'ont pas été catalogué comme mis en orbite par le lanceur. il s'agirait de 2 Cubesat Spire Lemurs.

En Italie, Avio Group met à feu au banc le moteur Zefiro 9 VT3 qui brûle durant 120 secondes.. Il équipera le nouveau Vega C en 2021.

Le satellite SEOSAT-Ingenio, charge utile principale du vol 17 du Vega. La mission espagnole d'imagerie terrestre haute résolution, connue sous le nom de SEOSAT-Ingenio, a été concue dans les locaux d'Airbus à Madrid, en Espagne. Son lancement, avec le satellite de recherche scientifique Taranis (développé par le CNES permettra d'étudiera les transferts d'énergie entre l'atmosphère terrestre et l'environnement spatial se produisant au-dessus des orages).

VV17, le vol , initialement prévu pour le 24 aout a été repousse suite à la pandémie du Covid19 en Guyane et en Europe. En juillet, le vol est repoussé en septembre-octobre. Septembre, AE annonce un tir pour le 25 novembre. Le 26 septembre, le satellite Taranis arrive en Guyane. le 13 octobre, le lancement est programmé pour le 14 novembre. le 10 novembre, le décollage est repoussé au 17.

       

   

Le premier contrat pour Vega c a été signé en juin 2017 avec le lancement de 4 satellites AirbusSpace à haute résolution optique pour la fin de 2020. En octobre, Arianespace annonce que les lancements seront repoussés à début et fin 2021. Il est prévu 2 vols avant ce premier tir, VV17 et 18. La modifications de la ZLV débutera en février 2021.

Le lancement de VV17 a lieu le 17 novembre après un "rouge" météo. La propulsion des étages à poudre Zefiro est nominale ainsi que le début de celle de l'étage AVUM, le lanceur visant une orbite polaire avec trajectoire vers le Nord. Il doit s'allumer plusieurs fois pour placer les 2 satellites sur leur orbite respective (T+52mn pour SEOSAT, T+1h02mn et T+1h38mn pour Taranis et T+1h52 pour la désorbitation). A T+ 8mn02, a lieu le premier allumage. A T+11mn 43, un premier "décrochage" de la trajectoire est noté, l'altitude est de 243 km et la vitesse de 7,5 km/s. A Jupiter, tout est "nominal", mais la trajectoire retombe sur la table traçante. Une heure après le décollage, la station de New Norca, en Australie n'a toujours pas de signal du lanceur ou des satellites, la mission est perdue.

L'étage AVUM (Attitude Vernier Upper Module) est un étage à ergols hypergolique (183 kg d'UDMH et 367 kg de N2O4) avec un moteur russe RD-8569M d'une poussée de 250 kg développé par la société ukrainienne du Bureau d'études Loujnoïe KB Yuzhnohe dérivé du moteur du 3e étage du lanceur Dnepr.

       

L'étage AVUM est construit en deux assemblages principaux, l'APM (AVUM Propulsion Module) et l'AAM (AVUM Avionics Module).

Au lendemain de l'échec, le CNES nomme une commission d'enquête et déjà un premier communiqué désigne le coupable; une erreur dans le câblage de l'étage AVUM, au niveau des vérins de la tuyère, inversant les ordres de commande. Il s’agit d’un problème « d’inversion des câbles », survenu au stade de la fabrication du lanceur, dont les éléments sont intégrés sur le site d’Avio, près de Rome en Italie. « C’est un problème de qualité, une série d’erreurs humaines », a détaillé Roland Lagier, directeur technique d’Arianespace. L'étage, construit par plusieurs contractants, le moteur par un contractant Ukrainien. Avio, en Italie assure le contrôle sur site et au CSG pendant le montage du lanceur sur le pad. L'ensemble est vérifié puis transféré à l'opérateur AE. Avant 2012, l'organisation était différente de celle d'aujourd'hui: l'ESA était l'autorité de conception du lanceur, AE le prestataire de services de lancement et le CNES (état français) propriétaire des installations sol, le tout associé à de nombreux contractants et société impliqués dans la fabrication des lanceurs et leur lancement. Depuis, Airbus et Safran sont les principaux fournisseurs d'AR5, ils ont crée Arianegroup et sont responsable de la conception, la fabrication et la qualification des lanceurs AR5 et 6. ELV a développé le lanceur Vega, la société est italienne et appartient à l'état et Avio. Avio est responsable de la conception, la fabrication et la qualifcation du lanceur. VV17 est le premier lanceur du lot 3. ELV-Avio en sont désormais responsable, la surveillance de l'ESA a été réduite par soucis d'économie. Pour Soyouz, c'est différent. AE a vendu des lancements commerciaux du lanceur russe via Starsem, une société crée avec AE. Les russes arrivent au CSG de Russie pour lancer le Soyouz sur les installations du CNES.

Les vérins ( actuators ou TVC Thrust Vector Control ) sont fournis par la société belge SABCA. Ils permettent de braquer le moteur sur 2 plans formant un angle de 90°. Ils sont commandés par l’ordinateur de bord via une électronique de commande. Les commandes de braquage visent à maintenir le lanceur sur la trajectoire définie dans le programme de vol, mais visent aussi à compenser des forces générées par certaines phases de vol , séparations, évolutions du centre de gravité etc... Normalement, il y a une inspection de "visu" en ZL, appelé " contrôle des signes" avec observation physique du déplacement moteur lorsque les vérins sont actionnés. Les premières "observations" attestent que les câblages et contrôles (nombreux) ont été (mal) réalisés en Italie et Guyane . Le fournisseur "soviétique" du moteur n'a rien a voir avec cette anomalie.


C'est le second échec du Vega après VV15 en 2019, soit une fiabilité de 88%. Le lanceur du CNES développé par les Italiens d'AVIO a réussit 15 vols sur 17 :
"Les premiers lancements étaient quasiment tous des échecs ratés, sauvés par le gong à chaque fois.... Très sérieuses anomalies avec la coiffe sur VV02 et VV04, collision étage Z9 et AVUM après séparation du Z9, mais qui n'a pas empêché l'AVUM de s'allumer sur VV08, sérieuse anomalie de régulation moteur AVUM sur VV09.

Un mois après l'échec en vol du lanceur, la commission d'enquête indépendante livre ses conclusions. "Les premières enquêtes, menées juste après le lancement avec les données disponibles, ont identifié un problème lié à l'intégration du système AVUM Thrust Vector Control (TVC) du 4e étage comme étant la cause la plus probable de la perte de contrôle du lanceur. Arianespace et l'ESA ont immédiatement mis en place une commission d'enquête indépendante (CEI). La Commission a fourni le rapport détaillé et les conclusions confirmant les causes profondes initialement identifiées de l'échec, expliquant en détail ce qui a mal tourné dans le processus d'intégration et pourquoi l'erreur n'a pas été détectée avant le vol. Selon ses conclusions, la Commission a en conséquence élaboré une feuille de route pour un retour en vol robuste de Vega. Plus précisément, la CEI conclut que la cause de défaillance VV17 n'est pas attribuable à un défaut dans la qualification de la conception mais à un mauvais acheminement et connexion des voies de commande des actionneurs électromécaniques de l'étage supérieur AVUM Thrust Vector Control ( TVC), inversant les commandes de direction et provoquant une dégradation de la trajectoire entraînant la perte du véhicule. La série détaillée de causes est décrite comme (i) une procédure d'intégration trompeuse provoquant (ii) une inversion des connexions électriques, non détectée à travers (iii) les différentes étapes de contrôle et tests exécutés entre l'intégration de l'étage supérieur AVUM et la réception finale du lanceur en raison de certaines incohérences entre les exigences spécifiques et les contrôles prescrits.
Un ensemble complet de recommandations à la fois immédiates et permanentes a été présenté par la CEI pour assurer un retour en vol sûr et rapide, ainsi que pour assurer la fiabilité des lanceurs à long terme. Le premier ensemble de recommandations comprend des inspections et des tests supplémentaires sur les deux prochains lanceurs Vega, dont le matériel est déjà totalement ou partiellement produit, et la qualité de fabrication. Des recommandations permanentes ont été proposées pour atténuer davantage les causes profondes identifiées, concernant les processus de fabrication, d'intégration et de réception sur les lignes d'assemblage de Vega en Italie et son acceptation finale en Guyane. Dès cette semaine, un groupe de travail piloté par l'ESA et Arianespace a commencé à mettre en œuvre la feuille de route proposée par la CEI et suivra sa mise en œuvre de manière approfondie. Un ensemble d'actions sera mis en œuvre par le maître d'œuvre de Vega, Avio, sous la supervision d'Arianespace, en tant que fournisseur de services de lancement, et l'ESA, en tant qu'autorité de développement du système de lancement, afin de rendre possible le prochain lancement de Vega, VV18, toujours prévu d'ici le premier trimestre 2021. de Guyane française, et les suivantes. «Grâce à leur travail acharné en moins d'un mois, les membres de la Commission ont confirmé la cause initialement identifiée après la perte de contrôle de la mission VV17», a déclaré Stéphane Israël, PDG d'Arianespace. «La clarté des conclusions présentées par la commission indépendante ouvre la voie à une mise en œuvre immédiate par Avio, maître d'œuvre de Vega, des recommandations sur leur axe d'intégration, avec le soutien d'Arianespace et de l'ESA. Cela pourrait permettre un retour en vol d’ici la fin du premier trimestre 2021, en toute confiance dans la qualité et la compétitivité de Vega sur le marché. » Daniel Neuenschwander, directeur du transport spatial à l'ESA, a déclaré: «Ces dernières semaines, les membres de la commission d'enquête indépendante ont réalisé un travail exceptionnel, avec le soutien du maître d'œuvre Avio. La Commission a élaboré un ensemble de recommandations qui, une fois mises en œuvre, devraient permettre un retour en vol solide, fiable et même rapide de Vega, contribuant ainsi à garantir l'autonomie de l'Europe en matière d'accès à l'espace. "

Octobre, le vol VV18 en février 2021 lancera Pléiades Neo 1 comme charge utile première et de multiples petits satellites en parage.

Pleiades Neo 3 et 4 chez Airbus. ils seront lancés tous les 2 courant 2021

Décembre, le vol VV18 est repoussé à mars 2021

Date

Vol

Satellites

Commentaires
 
2 septembre VV16 SSMS/ESAIL  
17 novembre VV17 SEOSat-TARAMIS Echec, anomalie du AVUM
 

 

2021
CSG, Ensemble de Lancement VEGA