1995
Janvier, mise en container de l'
étage EPC MQ pour son voyage en Guyane. Il servira pour des essais de mise à
feu durant trois
mois sur les installations ELA 3 à Kourou.
Le 26, la Speltra, la coiffe et les maquettes
de satellites arrivent à Kourou pour la campagne MDO.
11 janvier, troisième essai du
Battle Ship à Kourou BS 4 d' une durée de 212,5 secondes (après épuisement
de LO2).
27 janvier, dernier essai du Battle Ship BS 6 (le test BS 5 a été annulé) pendant 251 secondes avec arrêt moteur
par épuisement des ergols. La campagne BS s'est déroulée de septembre 1994 à
janvier 1995 avec onze chronologies, cinq mises à feu et tous les objectifs
principaux prévus ont été atteints. Le moteur et la bâti moteur sont
ensuite démontés et le BEL a rejoint sa zone de stockage en bordure de la voie
ferrée.
Dernier essai BS 6 le 27 janvier
1995
Campagne
BEL |
DATES |
TIRS |
OBSERVATIONS |
23 et 27
septembre 1994 |
BS 1.1 et 1.2 |
Simulation de
deux chronologies en ZL3 |
18 octobre
1995 |
BS 2.1 |
Interruption
d'une simulation tir avorté (non ouverture vanne LOX) |
27 octobre
1994 |
BS 2.1R |
Simulation tir
avorté |
17 novembre
1994 |
BS 2.2 |
281 secondes |
8 décembre
1994 |
BS 3R |
Arrêt après
12 secondes |
20 décembre
1994 |
BS 3.2 |
270 secondes |
11 janvier
1995 |
BS 4 |
212,5 secondes |
27 janvier
1995 |
BS 6 |
251 secondes |
La fin de la campagne du Battle Ship au CSG. L'étage
lourd va être tiré de la table de lancement par le camion MAN vers son
support en béton. Opération unique, car le camion a du être soulevé sur
le support par une grue.
Février, fin des essais de qualification de la structure Speltra.
Février, la tuyère du booster EAP destinée au premier vol Ariane 5 quitte la SEP de
Bordeaux pour Kourou. C' est la 8eme tuyère fabriquée depuis le début du programme.
10 mars, 10 h 51 locale premier essai à feu de qualification d'un propulseur à poudre Ariane
5 à Kourou (essai Q1).
CAMPAGNE MDO02, M ET Q
15 mars, début de la campagne d'essai de la Maquette de
Déploiement Opérationnel MDO 2 à Kourou. Cette campagne permettra d' assembler
l' étage EPC M-Q, une case à équipement, un étage supérieur avec deux
maquettes des boosters EAP. En parallèle débutera la campagne d' essai M et Q
qui permettra 5 mises à feu de l' étage EPC sur l' ELA 3 (3 tirs M et deux Q)
entre avril et août.
16 mars, l' étage de qualification EPC arrive
à Kourou (l' étage est débarqué directement à Kourou au lieu de Cayenne)
pour la campagne MDO 2. Le lendemain, il est monté sur la table de lancement dans
le BIL.
24 mars, les deux propulseurs factices EAP sont montés à coté de l' étage EPC de
qualification. Une case à équipement et un étage supérieur EPS sont ensuite monté
par dessus. En avril, la seconde partie de la campagne MDO permettra de rajouter
la partie haute du lanceur, la coiffe, la Speltra et les maquettes de 2
satellites dans le bâtiment d' assemblage BAF.
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La case à équipement dans le
BIL avant mise en place sur le lanceur.
Maquette de l' étage EPS mis en place dans la case à équipement. |
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4 avril, début du programme préparatoire de
développement du moteur Vulcain 2 à l'ESA.
20 avril, début de la campagne MDPH, maquette de Déploiement Partie Haute du
lanceur. Dans le BAF les maquettes satellites, la Speltra et la coiffe version courte
sont assemblés.
5 mai, début des campagnes
d' essais EPC M et Q, de l'Etage Principal Cryotechnique. Ces
essais ont pour but de valider les procédures de lancement (chronologie,
logiciel de contrôle au sol) et le couplage R.I.E./Vulcain. Ils se termineront
début 1996. Six mises à feu seront réalisées de 600 s chacune. L'
étage EPC est équipé du moteur Vulcain M5-R2 revalidé deux fois. Les
moteurs M14 et 16 seront montés sur les deux premiers étages de vol.
Le 5 mai, vers 8 heures du
matin, au cours du chantier qui précède le remplissage des
réservoirs sur l' ELA 3, deux ouvriers Luc Cellé et Jean-Claude Dhainaut trouvent la mort en respirant de l'
azote dans un compartiment du mat ombilical de la table de lancement. L' essai
de l' étage EPC prévu le 5 a été reprogrammé au 19 mai.
De nombreux travaux avaient été
réalisés entre ces deux phases d'essais pour se rapprocher de plus en
plus de la configuration du segment sol exigée par le lanceur. Des
campagnes d'essais de cette importance visent non seulement à contribuer
à la qualification du système de lancement mais aussi à valider les
procédures, à mettre au point les plans d'opérations, à former
l'ensemble des personnels impliqués, à adapter les organisations, etc …
C'est une simple modification sur un réseau de ventilation d'azote qui
conduira au drame. Iutile pour la campagne BS, mais nécessaire pour les
versions de vol, la jupe avant de l'EPC (c’est-à-dire l'inter-étage EPC
/ EPS&CASE) doit être ventilée et légèrement pressurisée à l'azote en
chronologie finale de lancement. Les travaux nécessaires avaient donc
été réalisés. Cependant, une anomalie de montage de ce circuit
est passée au travers des nombreux points de contrôles en vigueur.
Dans le cheminement de la tuyauterie à l'intérieur de l'espace confiné
que constitue le mât de la table de lancement, un orifice servant à
purger les condensats lors des maintenances n'avait pas été obturé par
manque de la pièce d’obturation nécessaire.
Ce matin-là, de nombreux personnels s'activaient en Zone de Lancement
pour préparer l'essai de mise à feu de l'étage initialement prévu le
jour même. Deux employés du service de Vulnérabilité Technique,
Luc Cellé et Jean-Claude Dhainaut, procédaient de leur côté aux
contrôles nécessaires dans le cadre de la mise au point de leur
procédures. De par la nature même de leurs activités ces
personnels interviennent de manière inopinée et discrète. Au
moment de l'accident, ils procédaient à des contrôles à l'intérieur du
mât de la table sans que personne ne soit véritablement au
courant de leur localisation exacte.
L'anoxie est un risque industriel bien connu chez tous les exploitants
de gaz neutres. D'ordinaire les locaux possiblement concernés par ces
risques sont équipés de détecteurs fixes reliés à des alarmes sonores et
visuelles, mis en place à des fins d'évacuation. Ce n'est pas le cas
pour les locaux très confinés comme le mât, où la sécurité ne repose que
sur les détecteurs individuels portables.
A l'instant prévu dans le plan d'opérations des essais, la ventilation
azote de la jupe avant de l'EPC a été mise en service. L'orifice non
obturé de purge des condensats de la tuyauterie a conduit à
saturer quasiment instantanément le mât en azote pur. Les
personnels qui conduisaient ces opérations n'avait pas conscience de la
présence de personnes dans le mât.
C'est pratiquement impossible pour un humain de se rendre compte de
l'anoxie avant qu'il ne soit trop tard. Mr Luc Cellé, ancien
parachutiste, salarié du CNES et Mr Jean-Claude Dhainaut, ancien de la
DGSE, salarié d'une entreprise sous-traitante, perdaient connaissance
immédiatement.
Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'un opérateur « sol mécanique
» découvrait les deux corps à l'occasion des ultimes mises en
configuration des moyens avant l'évacuation. Formé aux risques d'anoxie,
il prit soin d'avertir sans pénétrer lui-même dans le local.
L'intervention rapide et les tentatives de réanimations des médecins de
la brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris sont restées vaines.
En complément de la procédure judiciaire ouverte dans le cadre du double
homicide, une commission d'enquête technique interne au CNES a été
rapidement mise en place. L'anoxie constitue un risque industriel
majeur. Cet accident reflète encore une fois, comment un faisceau
d'anomalies mineures et mal comprises peut conduire à mettre en place
les conditions nécessaires pour qu'une ultime action anodine conduise à
un drame.Source FCS |
Le 22 mai, le tir statique M1 est annulé suite à des problèmes de logiciels
informatiques lors des 5 chronologies déroulées. Les différentes chronologie
permettent de valider centaines procédures tels que le remplissage d' un
véritable réservoir de vol, essai de vidange et d' assainissement.
Le 30 mai, l' essai de mise à feu M1-2 de l' étage EPC se solde par un tir
avorté après 4 secondes.
7 essais sont prévus (5 de mises au point et deux de qualification) jusqu' en
août. La principale conséquence sera un retard de deux mois pour le premier
vol Ariane 5, avec un début de campagne en octobre.
12 juin, Arianespace commande 14 lanceurs
Ariane 5 à l'industrie européenne.
16 juin, premier essai de mise à feu M1-3 de l' étage EPC Ariane 5 complet à
Kourou pendant 590 secondes sur l' ELA 3.
3 juillet, l' essai M2 sur l' étage EPC se
solde par un arrêt du moteur après 3,88 s, la température des ergols était
trop élevée. La campagne de tir est arrêtée pendant quelques mois, le
temps de procéder à la validation du nouveau bâtiment d' assemblage final, le
BAF qui vient d' être terminé.
18 juillet, transfert de ma maquette du lanceur Ariane 5 M-Q du
BIL au nouveau bâtiment d' assemblage final BAF situé juste à cité à
environ un kilomètre. Ce bâtiment permettra l' assemblage de la partie haute
du lanceur à savoir la coiffe, la Speltra, les satellite et la partie
supérieur du mat ombilical. Cette opération permet de valider les installations
sol. Dans le cadre de la campagne MDPH (maquette de déploiement partie haute), les techniciens ont préparé depuis
avril l' assemblage d' un composite supérieur fictif afin d' entraîner le
personnel aux
opérations de montage dans le bâtiment.
21 juillet, second essai à feu de
qualification d'un propulseur à poudre Ariane 5 à Kourou (Q2). Le booster
utilise cette fois ci du perchlorate d'aluminium issue d'une seconde source,
dont la viscosité est comparble aux perchlorate fabriqué.
27 juillet, 1er essai de qualification de l'EPS à Lampoldshausen, Allemagne.
29
juillet, dans le cadre du dernier des 4 tests de la campagne d'essai MDL (Maquette Déploiement
Lanceur), la maquette du lanceur Ariane 5 est sorti du Bâtiment d' assemblage Final
maintenant terminé et
amené sur la Zone de Lancement n°3. Le lanceur est pour la première fois visible
en entier avec la case à équipement, l' étage EPS et la coiffe. Il
reste ainsi trois jours sur l' ELA 3.
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Transfert de la maquette Ariane MDO complète sur la zone de lancement 3. |
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Ariane 5 en zone
de lancement 3 pour la première fois complète avec tous les étages et
la coiffe.
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31 juillet, le moteur Vulcain d' Ariane 501, le M14 est remis au CNES par la
SEP. Après intégration sur l' étage EPC de vol, il sera envoyé à Kourou
pour le vol 501 prévu le 17 janvier 1996. Depuis le début de la mise au
banc du premier moteur, plus de 70 000 secondes ont été cumulées sur 18
moteurs, soit la durée de 120 misions Ariane 5.
24 août, arrivée en Guyane des
passagers d' Ariane 501. Les quatre satellites Clusters de l' ESA sont destinés
à étudier les interactions entre la soleil et la terre. Ils ont rejoint le BAF
pour être intégrés.
Le 1er septembre, lors d' un essai de pilotage
sur le moteur M5 qui a servit pour la campagne Battle Ship et qui équipe l' étage EPC
de qualification dans le BIL , une rupture d' une
canalisation d' huile haute pression dans le GAM, qui active l'orientation de la
tuyère provoque une interruption des essais. 40 litres d'huile se déverse sur
une moitié du moteur Vulcain, coté pompe hydrogène. Toutes les surfaces seront
nettoyés et les les protections thermiques et anti feu remplacées. Le 25
aout, une fuite anormale de la traversé de virole de la ligne d'alimentation
oxygène LAO en haut de l'étage est détecté ainsi qu'une fuite d'hydrogène dans
un caisson du bati moteur.
20 septembre, les trois derniers essais au banc de l' étage EPS se terminent à
Lampoldhausen Allemagne. La campagne a débuté le 18 juillet et a permit 11
essais (2 de 1000 secondes et 9 de courte durée 10 à 100 secondes) simulant
différentes configurations de remplissage, pressurisation et extinctions que l'
étage est susceptible de rencontrer lors des différentes missions du lanceur.
(orbite GTO, héliosynchrone, avec réallumage).
Fin septembre, nouveau retard du lancement d' Ariane 501 à avril 1996 suite aux
problème de moteur le 1er septembre.
7 octobre, livraison des deux boosters EAP du
vol Ariane 501 par Europropulsion au CNES.
18 au 20 octobre, le Conseil ministériel de
l'ESA à Toulouse lance le programme Ariane 5 Evolution, pour porter la
capacité du lanceur à 7400 kg en lancement double en orbite de transfert
géostationnaire à l'horizon 2003, ainsi que du programme d'accompagnement
technologique ARIA-S et du programme Ariane 5 Infrastructure pour la maintenance
des installations de production et de lancement d'Ariane 5 appartenant à l'ESA.
1026 MUC sont prévus entre 1996 et 2003.
23 octobre, second essai à feu de l'
EPC à Kourou (M3-2) pendant 620 secondes, sans la partie haute du lanceur.
Novembre, fin des essais de qualification de
la case à équipements.
7 novembre, troisième essai à feu de
l' EPC à Kourou (M4) pendant 591 secondes sur l' ELA 3. La chronologie
démarrée de nuit à 4 h 19 permettait ainsi d' apprécier l' isolation des
réservoirs et de connaître l' influence de la température nocturne sur les
ergols.
23 novembre, essai M5 de l'
EPC
à 15 h 40 min 30 s
locales (GMT-3), qui s'est conclu avec succès après un fonctionnement nominal
de 631 secondes du moteur Vulcain.
15 décembre, premier essai de mise à feu de
qualification de l'étage principal cryotechnique à Kourou, Q1 d'une
durée de 628 secondes.
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