2018
Les enjeux d'Ariane 6 sont nombreux dans un marché très
concurrentiel. Outre la venue de nouveaux opérateurs d'ici 2020 (Blue Origin,
Space X) et une pénétration de certains marché très difficile (comme le Japon
Chinois ou Américains), l'Europe se veut confiante. Sa réponse lancé il y a 4
ans, Ariane 6 et Vega C (modernisation du Vega) a entrainé une nouvelle
gouvernance et une nouvelle répartition des rôles et responsabilités, dans le
but de réduire les coûts de 40%. Pour Arianespace, le succès de ces programmes
Europe dépendra véritablement de l'engagement des acteurs publics, des états et
des institutions, rappelant la nécessité d'une préférence européenne. 7
lancements institutionnels par an sont accessibles à Ariane 62 si tout le monde
joue le jeux.
Les Mureaux, France, le futur bâtiment d'intégration Ariane 6,
le N80" prend forme. Long de 220 m sur 100 de large, il accueillera sur 22 000
m2 la chaine d'assemblage du premier étage du lanceur. A l'intérieur, les
cylindres et les
réservoirs seront soudés par friction-malaxage, en
pressant deux plaques et en les frottant l’une contre l’autre à haute
température. Le tout est ensuite décapé au laser. L'atelier de protection
thermique, où contrairement à l'EPC d'Ariane 5, la mousse isolante sera projeté
en spray. Grâce à ces petites innovations, les
couts du lanceurs seront réduits de 40 %. La chambre forte testera l'étanchéité
des réservoirs gonflé à 6 bars. D'un cout de
40 millions d'euros, il devrait être opérationnel en 2019
Janvier, la transition d'une Ariane à l'autre se fera plus rapidement :
4 Ariane 5 de moins sont commandées, remplacées par des Ariane 6. Le dernier tir
d'une Ariane 5 passe ainsi de 2023 à 2022 avec un tir aussi (3 prévus). 2 tirs
sont prévus en 2021 (contre 3 initialement), 6 tirs en 2020 et 6 autres en 2019.
Cette année, Arianespace lancera 7 Ariane 5, soit 23 Ariane 5 à lancer.
Le moteur Vulcain 2.1 est depuis octobre de l'année
dernière au banc d'essai P5 à Lampoldshausen en Allemagne. Le moteur est équipé d'un nouveau générateur de gaz
développé en 3D, une tuyère et chambre de combustion redessiné et simplifié. Sa
poussé sera de 130 tonnes. Le premier test M1-01 a eu lieu le 22 janvier et a
duré 650 secondes. 12
sont prévus pour la première campagne.
Chargement de la table de lancement Ariane 6 pour la Guyane.
Pesant 700 tonnes, elle mesure 4 m de hauteur pour
20 mètres sur 18 de base. Au centre, le trou pour l'étage principal et 4 trous
sur les cotés pour les propulseurs P120. Pour son voyage en mer par bateau, la
table a du être démonté en Allemagne et remonté au CSG sur l'ELA 4 à 200 m du pad. Là, les éléments
seront ressoudés ensemble. L'installation de l'équipement interne (canalisations
carburant, énergie, air conditionné, sécurité) sera faite en mai pour une
installation sur le pad en août.
Le moteur Vinci assurera la propulsion du second étage d'Ariane
6. développé depuis 1988 par la SNECMA de Vernon, il est cryogénique et
réallumable en vol. D'une poussée de 18 tonnes, il peut fonctionner 1000
secondes d'affilée. La camapgne d'essai M5R a débuté en mai 2016 sur le banc
P4.1 de Lampoldshausen et s'est déroulé jusqu'en septembre. On suivit les
campagne M6 (16 tirs) et M7 (9 tirs) visant à qualifier en plus les sous sytèmes
sur le banc PF52. le moteur a ainsi réalisé quelques premières dont une mise à
feu de 1569 secondes, une série de 20 "boost" (un allumage et 19 ré allumages)
soit 300 secondes de fonctionnement cumulés et un essai à poussée continu de 800
secondes. le moteur compte à ce jour 140 essais au banc.
4 avril, le premier réservoir d'Ariane 6 est livré par MT
Aerospace chez ArianeGroup à Brême. Au même moment, la première tuyère du moteur
P120C quitte le site d’ArianeGroup du Haillan, près de Bordeaux, pour la Guyane,
où elle équipera le moteur P120C livré en décembre 2017 par Avio en vue d’un
essai au banc prévu durant l’été.
Tuyère du P120C destiné aux tir statique au CSG
Le réservoir LOX
Le réservoir LH2
26 avril, salon IFA de Berlin, Arianespace et l'Agence
spatiale européenne ont signé un accord cadre historique. L’idée de la
préférence européenne pour les lancements institutionnels défendue depuis
plusieurs mois par Arianespace et
ArianeGroup fait son chemin avec
la signature d'un accord cadre qui définit les clauses standard des commandes de
lancement entre l’ESA et Arianespace, et qui surtout affirme l’engagement
complet de l’agence pour les lanceurs européens. Arianespace devient ainsi le
guichet naturel de l’ESA pour le lancement de ses missions, ce qui n’était pas
le cas jusqu’à présent.
La première tuyère du booster ESR a quitté l’Aquitaine à
destination du CSG. Il a été chargé sur « Marfret Guyane », navire de la
compagnie Marfret. SMIS, maitre d’œuvre de ce transport, s’est appuyé sur la
ligne Guyane et l’agence Marfret du Havre. L’élément de 9 tonnes, soigneusement
protégé par une enveloppe, a quitté en camion l’usine du Haillan, située près de
Bordeaux, pour rejoindre le port du Havre deux jours plus tard. Sur place,
l’attendait le « Marfret Guyane », porte-conteneurs de Marfret employé sur le
service Guyane-Amazonie. SMIS, la ligne Guyane et son agence maritime locale se
sont mobilisés aux côtés du manutentionnaire havrais GMP pour organiser le
chargement dans les meilleures conditions possibles. La tuyère mesure 3,48 m de
diamètre pour 4,34 m de haut. Délicatement posée sur un conteneur flat rack,
cette première tuyère a ensuite été chargée dans la cale du navire le 10 avril
dernier. Le 25 avril, le Marfret Guyane a accosté à Degrad-des-Cannes. La tuyère
a aussitôt été débarquée du navire, grâce aux grues de bord, pour être acheminée
le jour même en convoi spécial vers le Centre spatial guyanais. Arrivée à
destination, la tuyère a été montée sur le corps du premier propulseur, avant
son test sur un banc d’essais dans le courant de l’été.
Mi juin, l'Agence spatiale européenne (ESA) donne son feu vert
pour la poursuite du programme Ariane 6 à l'issue de réunion technique avec les
états membres qui ont analyser de fonds en comble le programme aussi bien sur le
plan technique que sur le plan de l'organisation industrielle. L'ESA a également
décidé du démarrage de la phase de transition entre Ariane 5 et Ariane 6, qui
vont coexister sur la période 2021-2022. Il reste simplement à vendre des
lancements ! ArianeGroup demande que les différentes entités étatiques
confirment leurs engagements sur Ariane 6. 7 missions institutionnelles on
d'ores et déjà été identifiés par Arianespace dans la période de transition (2
contractualisés pour 4 satellites Galileo). En avril dernier, l'ESA avait
conclut un accord avec Arianespace lui garantissant que toutes les missions
européennes seraient désormais systématiquement confiés aux lanceurs de
l'opérateur francilien
Pour le moment, tout semble se dérouler comme prévu, un propulseur
P120 d'Avio a été installé au banc du CSG pour une mise à feu cet été. Le P120
doit servir comme étage de base du lanceur Vega C et comme EAP pour Ariane 6.
Après des essais en Gironde en 2015 et en Italie en 2017, il y aura 3 tests de
qualification au CSG. Le P120 mesure 11,7 m de long pour 3,4 m de diamètre et
pèse 140 tonnes.
La mise à feu du P120C, version DM, Development
Model sur le BEAP a lieu le 16 juillet.
Juillet, le premier lancement d'Ariane 6 pourrait prendre un
an de retard selon l'ESA à l'occasion d'une analyse de risques sur le planning.
Mais pour ArianeGroup, le programme "est à l'heure", le document de l'ESA n'est
qu'une analyse qui s'inscrit dans le management ordinaire de tout grand
programme. 3 risques ont été analysés par l'ESA, l'équipement avionique, le
logiciel de bord et le développement du réservoir du premier étage. Pour le
moment, le premier vol du lanceur est prévu pour juillet 2020. Arianespace a en
commande 2 vols AR62 pour le compte de la commission européenne avec Galiléo.
L'Allemagne a en "commande" le lancement d'un satellite militaire avec la
France. Mais il manque à AR6 des commandes institutionnelles. "Ces commandes
sont un enjeu prioritaire pour ArianeGroup. Avec sept lancements institutionnels
à réaliser en 2021 et 2022, nous aurions des certitudes pour le démarrage de la
production d'Ariane 6" précise le PDG d'ArianeGroup. Une mise en production qui
permettrait de fixer le prix réel du lanceur, actuellement proposé à 90 millions
d'euros mais espéré à 70.
Juillet, chantier ELA
4, les travaux avancent selon le planning prévu (photos ESA)
Le bâtiment d'assemblage du lanceur, le BAL, 20 mètres de hauteur
sur 120 de longueur et 41 de large, la tour mobile et le pad de tir. La
charpente primaire de la tour mobile ou portique devrait être assemblé d'ici
début aout (100 m sur 50). Une fois équipé, il pèsera 7000 tonnes, ce sera la
plus grande structure mobile d'Amérique du Sud.
Les caissons constituant la table de lancement a été livré sur le
site début février.
Détails des éléments constituant le mat de la table de tir. Elle
sera glissé sur le massif début septembre.
Le déflecteur qui sera positionné sous le pad test en test en
Grèce chez MT Aerospace. Il sera démonté, peint et chargé en 50 containers pour
Kourou.
L'organisation d'Ariane 6, à 90% identique à celle d'Ariane 5
Aout, la 1ère AR6 ne serait pas une version 6.2 pour les
satellites Galileo mais une 6.4 pour Oneweb. Arianespace aurait donc en commande
les lancements de 1 à 3 Oneweb, 2 lancements Galileo et un satellite franco
allemand d’observation (CSO 3). L'ESA, ASL et Arianespace pensent à réduire de
10 à 8 le dernier lot d’Ariane 5 (qui avait déjà été réduit de 18 à 10) afin de
transférer des charges utiles vers A6.
Septembre,
la table de lancement est mis en position sur la zone de lancement.
Dans la nouvelle usine d'intégration de l'étage
supérieur d'Ariane 6 à Brême, deux réservoirs ont déjà été produits, pour la
compatibilité avec les installations en Guyane et les essais statiques à
Lampoldshausen.
12 octobre, ArianeGroup annonce avoir terminer les derniers
essais au banc du moteur Vinci à Vernon. L'essai comprenait 2 allumages a duré
957 secondes. Les premiers essais du moteur ont débuté au DLR en Allemagne en
mai 2016. 148 tirs ont été réalisé en 30 mois, cumulant 25 156 secondes de
fonctionnement. Parmi eux, un essai de 300 secondes
a permis une série de vingt allumages successifs, tandis qu’un autre a atteint
une durée totale de 1 569 secondes. Le premier moteur qui équipera le second
étage d'Ariane 6 de vol va être assemblé à Vernon début 2019 puis intégré à
Brême en Allemagne.
Octobre, réunis à l’ESAC, le centre
spatial de l’ESA pour la science à Villanueva de la Cañada, près de Madrid, les
ministres européens se sont penchés sur l’épineuse question de la souveraineté
de l’accès à l’espace. 5 d’entre eux et l’ESA ont signé un « déclaration
conjointe relative à l’exploitation institutionnelle d’Ariane 6 et de Vega C ».
La ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation,
retenue à paris était représentée par le président du Cnes, Jean-Yves Le Gall.
Autour de l’ESA, l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie et la Suisse se
sont engagés à soutenir l’industrie européenne des lanceurs et plus
particulièrement Ariane 6 et Vega C. L’agence et les 5 pays reconnaissent
l’intérêt de fédérer leur demande de services de lancements afin d’assurer la
pérennité d’un accès à l’espace indépendant, compétitif, accessible et fiable
pour l’Europe. Un premier pas vers la préférence pour les lanceurs européens. Ce
ne sont pas des contrats signés, mais une volonté certaines d'y penser. Lorsque le programme Ariane 6 a été approuvé au Conseil des
ministres de l’ESA à Luxembourg en décembre 2014, l’accord impliquait un
investissement conséquent de l’industrie dans le programme, en échange d’une
garantie des institutions pour fournir au nouveau lanceur une moyenne de cinq
missions par an (de la classe Ariane 62, une mission dédiée sur Ariane 64
comptant double) à répartir entre l’ESA, Eumetsat, la Commission européenne et
les agences spatiales nationales des treize pays partenaires.
Ariane 6 couvrira un bon nombre de missions commerciales et
institutionnelles, allant d'une charge de 400 kg à plus de 16 tonnes. AR62
pourra placer 4 à 5 tonnes en GTO et AR64 11,5 tonnes. En SSO, AR62 placera 5,8
à 6,45 tonnes et AR64, 14,1 à 14,9 tonnes. Enfin en orbite polaire, AR62 placera
5,5 à 7,1 tonnes et AR64 14, 1 à 14,1 tonnes.
Les machines outils où seront fabriqués les éléments d'Ariane 6
2019
Janvier 2019, Ariane 6
est à 18 mois de son premier vol.
Plusieurs essais sont prévus cette année. On citera les
principaux comme les essais à feu de l'étage
supérieur à Lampoldshausen (Allemagne), à partir de décembre 2019 le second des
3 test à feu du moteur à poudre P120C à
Kourou, les essais combinés bord/sol entre le lanceur et le pas de tir en
Guyane, à partir de janvier 2020. Ce sera comme une répétition du premier
lancement, mais sans lancement ! Le moteur Vulcain 2.1 sera mis à feu mais ne
décollera pas. Cela permettra de tester les échanges de données avec le banc de
contrôle, et les installations fluides et électriques. Les trois moteurs
d'Ariane 6 sont tous quasiment prêts et « six Vulcain 2.1 et cinq Vinci sont
d'ores et déjà en production ». Le Vulcain 2.1,
qui propulsera l'étage principal, compte déjà 16 essais réussis. Il sera bientôt
déclaré apte au vol. Vinci, le moteur ré-allumable de l'étage supérieur, a
réussi ses 148 tests de qualification, à l'issue de sa dernière campagne,
terminée le 12 octobre 2018. Quant au P120C, le
moteur commun à Ariane 6 (pour les boosters)
et Vega-C (étage principal), il sera déclaré opérationnel d'ici la fin de
l'année.
Aux Mureaux (Yvelines), le bâtiment de production et d'assemblage de l'étage
principal d'Ariane 6 est prêt et les équipements en cours d'installation. À
Brême (Allemagne), le bâtiment d'assemblage de l'étage supérieur a également été
livré. Quant à la B-line, près de Bordeaux, sur laquelle seront produites en
série les tuyères du moteur P120C, elle a été
inaugurée en juillet.
N80, l'usine 4.0 d'Ariane 6
Situé à 40 km à l'Est de paris, l'usine des Mureaux a
fabriqué les premiers lanceurs Ariane dès 1978 jusqu'à maintenant avec
Ariane 5. Le nouveau lanceur Ariane 6 a nécessité la construction d'un
bâtiment, dans le prolongement des installations Ariane 5. Innovation,
l'assemblage se faisant à la verticale, ces bâtiments ne sont aussi
gigantesque que les précédents avec seulement une hauteur de 26 mètres.
La construction a débuté en septembre 2016 et couvre 22 000 m2, soit 4
terrain de football ou 3 Airbus 380 bien rangés. L'usine profite de
nombreuses nouveautés, techniques et organisationnelles, afin de doubler
la production actuelle en réduisant les couts de production de 40%. Pas
de salle blanche, mais un nouveau banc de soudage par friction-malaxage,
sans apport de matières extérieures, le traitement de surface par
décapage laser, des postes de charges optimisés, équilibrés et sans
papier pour tenir le temps de cycle. L'assemblage se faisant à
l'horizontale, une première en Europe, l'organisation permet de
supprimer des opérations de manutention critiques et d'économiser de
l'énergie.
Le site d'Ariane avec sur la vue de
gauche, l'emplacement du N80 à l'Est du SIL Ariane 5. Sur la vue de
droite, le site Ariane Group avec au centre l'ancien SIL Ariane 1-4.
Le N80 en construction
|
28 janvier, un moteur P120C en configuration Vega
est testé sur le BEAP du CSG, version QM, Qualification Model.
Entièrement chargé de 142 tonnes
de carburant, le moteur de 13,5 m de long et 3,4 m de diamètre a été mis à feu
pour une simulation finale de décollage et la première phase de vol. Pendant une
durée de combustion de 135 secondes, le P120C a fourni une poussée maximale
d'environ 4650 kN. Aucune anomalie n'a été constatée et, selon les données
initiales enregistrées, les performances ont répondu aux attentes. Une analyse
complète de ces résultats de test confirmera que ce moteur est prêt pour le
premier lancement de Vega-C. Le second tir QM aura lieu en configuration ESR
Ariane 6 l'année prochaine. Le booster long de 11,5 pour 3,4 de diamètre est
réalisé en fibre de carbone en une seule pièce par Avio, à Callefero en Italie.
ArianeGroup avec Issac et Le-Hilan assemble en France les jupes arrière et
fabrique la tuyère du P120C version ESR. MT Aerospace, en Allemagne fabrique lui
les jupes arrières.
Assemblage de la tuyère du P120 QM1 en janvier 2018
Mars, Arianespace annonce que
OneWeb, le fournisseur d'accès Internet haut débit cherchant à déployer plus de
600 satellites en orbite terrestre basse, serait le client de lancement du vol
inaugural de la nouvelle fusée Ariane 6 en 2020. Il reste 14 Ariane 5 à lancer,
5 encore cette année
- 4 en 2020, 3 ou 4 en 2021 et le reste en 2022.
Mai, Arianespace signe avec ArianeGroup la commande
des premières Ariane 6 de série, 14 premiers lanceurs Ariane 6, qui voleront
entre 2021 et 2023, (Ariane 602 à 615) en parallèle des huit exemplaires du dernier lot d’Ariane 5.
Les premières Ariane 6 de série sortiront des usines d’ArianeGroup dès début
2021. Le premier vol avec un des satellites OneWeb est toujours prévu pour 2020.
Ces lanceurs Ariane 6 seront fabriqués par ArianeGroup aux Mureaux, à Vernon et
au Haillan, en France, ainsi qu’à Brême et Ottobrunn en Allemagne. Avio à
Colleferro en Italie et Ruag à Emmen en Suisse seront également parmi les
principaux sites impliqués. Au total 13 États participent au programme et
bénéficient de son retour industriel.
Le 16 mai, l'ESA signe avec ArianeGroup et MT Aerospace le
développement d'un nouvel étage supérieur pour Ariane 6. Baptisé Icarus, cet
étage sera entièrement en fibre de carbone (Innovative
Carbon Ariane Upper Stage). L’objectif est de réduire davantage les
coûts et surtout économiser de la masse, au point de probablement gagner 2 t de
capacités d’emport vers l’orbite de transfert géostationnaire. L’étage sera
ainsi caractérisé par une couleur noire, inédite sur un lanceur Ariane, qui lui
vaut déjà le surnom d’« étage noir ».
Juin, premier démoulage d'une demi coiffe Ariane 6 chez RUAG Space.
C'est la plus grande coiffe en carbone monolithique jamais fabriquée en
Suisse. La première coiffe fabriquée selon ce principe fut celle du vol Ariane 5
VA 238 en juin 2017 suivit du vol Vega d'aout 2017.
Dans l'usine d'ArianeGroup, aux Mureaux, le réservoir
cryogénique
d'Ariane 6 en production destiné au modèle de test au CSG (essais combinés CTM)
La famille des lanceurs d'ArianeGroup, Ariane 5, Vega, Vega C,
Ariane 62 et 64
Juin,
Arianespace modifie
le contrat de lancement du satellite ViaSat 3 et le place sur Ariane 64. Le
contrat signé en 2016 portait sur un lancement par Ariane 5 ECA. ViaSat devient
ainsi le premier client commercial sur AR64.
Airbus Defence & Space aux Pays bas, fabrication de la VAB,
Vulcain Aft Bay d'Ariane 6, vue ici coté MANG LH2
Vue aérienne de l'usine des Muraux où sera assemblé
l'étage principal d'Ariane 6
Juillet, les essais de
qualification du moteur Vulcain 2.1, de l'étage principal d’Ariane 6, sont
terminés. Le test final, le 26e a duré près de 11 minutes (655 s), le 16 juillet sur le
banc P5 du site de la DLR à Lampoldshausen, marquant la fin de cette campagne
qui a donné près de 4 heures de tests 13 798 secondes. Le moteur Vulcain 2.1 est la dernière
évolution d’un programme imaginé initialement pour Ariane 5, dont le premier vol
remonte à juin 1996. Ce Vulcain « 1.0 » a été remplacé par Vulcain 2 lorsque la
version ECA d’Ariane 5 est entrée en service. Il s’agit d’une version de la
fusée qui est capable de transporter 10 tonnes en orbite géostationnaire, contre
la moitié pour la fusée de base. Vulcain 2.1 sera réservé à Ariane 6. Le moteur
sera remis en état pour des tests dynamiques et de vibration avant intégration
sur un étage de vol au CSG sur l'ELA 4 avant le premier vol. le moteur de
l'étage supérieur, le Vinci a été qualifié en octobre 2018. Le dernier test
"moteur" aura lieu en 2020 au printemps avec le tir QM du P120C au CSG.
Le banc d'essai P5 de la DLR destiné au essais du moteur Vinci
Le Vulcain 2.1 développe 135 tonnes de poussée durant 8 minutes
menant Ariane 6 à 200 km d'altitude..
Aout, Arianespace vise le marché des smallsats
géostationnaires. Ariane 64 fournira un service dédié de vols directs vers
l'orbite GEO (pas GTO) pour les petits satellites grâce au système d'emport MLS
(Multi-Launch Service). Celle-ci pourra emporter 4,5 tonnes de charge utile en
GEO.
Le premier vol, GO-1, est prévu pour le premier semestre 2022.
|
Le "Canopée" sera le nom du nouveau bateau chargé de transporter
les éléments d'Ariane 6 de l'Europe en Guyane. l'appel d'offre a été remporté
par Alizé (Jifmar offshore services et Zéphyr & Borée) avec un bateau de 121
mètres de long, 23 de large et 5 de tirant d'eau. originalité, il sera équipé de
4 ailes articulées (tirant d’air entre 51 et 44 mètres) dotées en tout de 1 450
m² de voiles (4 x 363 m2) permettant de réduire la consommation de
carburant d’environ 30 % grâce à l’énergie du vent. Économie de CO2 :
7 200 tonnes par an. Le navire filera 16,5 nœuds en vitesse de croisière
maximale. En complément de la propulsion vélique, le navire sera équipé de
moteurs diesel-GNL (4 x 2 300 kW sur deux lignes d’arbre) permettant de réduire
les émissions de soufre et de particules. un appel d'offre va être lancer pour
sa construction qui débutera en 2020 pour une mise à l'eau en 2022. La première
rotation est prévue à la fin du premier semestre 2022. Le navire chargera à
Brême, Rotterdam, Le Havre et Bordeaux pour Pariacabo, le port du centre spatial
guyanais de Kourou.
Concernant Ariane 5, c'est toujours la Maritime nantaise qui assure son
transport pour les 15 derniers exemplaires jusqu'en 2023. La compagnie ne
devrait garder que le MN Toucan pour les Ariane 5, Vega et Soyouz. |
Le voyage d'Ariane 6: Canopée, le navire sera mis à
l’eau au 1er semestre 2022. Sa première rotation ralliera le port de
Pariacabo, proche de Kourou en Guyane, en passant par les ports de Brême,
Rotterdam, Le Havre et Bordeaux
Durant le mois d'août se déroulent les essais QT
Meca 1 avec la verticalisation des pylônes maquettes ESR, les pylônes P1 et P3.
Le 16 aout, les
techniciens transfèrent un des pylônes sur le fardier 250, puis avec la palette martyr
sur la table. Le 17 aout, le pylône ESR est transféré de la table Ariane 6 vers
le pont de Karakouabo sur le fardier 250 pour des tests de charge. Le pylônes
retourne en ZL sur la table rejoint par le second.
Octobre, AG inaugure le bâtiment d'intégration de l'étage
supérieur d'Ariane 6 à Brême en bordure de l'aéroport et de l'autoroute 281. Haut de 21 mètres pour une
surface de 6000 m2, le bâtiment finalise actuellement les 2 premiers étages de
vol qui seront envoyés l'un au banc d'essai du DLR à Lampoldshausen et l'autre à
Kourou pour valider l'ELA 4.
Les étages supérieurs d’Ariane 6 sont équipés du moteur ré-allumable Vinci qui
permet au futur lanceur européen d’effectuer tous
types de missions, quelles que soient la durée et l’orbite visées, notamment les
déploiements de constellations de satellites. Sa principale caractéristique est
sa capacité d’allumages multiples : Vinci pourra être ré-allumé le nombre de
fois nécessaire pour placer plusieurs charges utiles en orbite au cours d’une
même mission.
Le premier modèle de vol du moteur Vinci destiné au premier vol
d’Ariane 6 est d’ores et déjà en cours d’intégration sur le site ArianeGroup de
Vernon, tandis que le site ArianeGroup d’Ottobrunn travaille déjà sur les
chambres de combustion des moteurs Vinci et Vulcain 2.1 des lanceurs qui
voleront entre 2021 et 2023. Suite au lancement de la production de série des 14
premiers lanceurs démarrée le 6 mai dernier, toute la chaîne industrielle est en
marche pour produire les lanceurs qui voleront à partir du premier semestre
2021, conformément au calendrier établi avec les premiers clients d’Ariane 6.
550 personnes travaillent sur le site de Brême.
L'étage supérieur d'Ariane 6, nommé ULPM pour
Upper Liquid Propulsion module est constitué de 2 réservoirs cryogéniques
et des structures inter-réservoir.
Le nouveau
concept interne d’intégration FLIC (Future Launcher
Integration Concept) combine des informations en temps réel,
des dispositifs en réseau, des systèmes de planification
intelligents, des modèles 3D virtuels, de la réalité
augmentée et des lunettes intelligentes. Le décapage de la
structure en aluminium des réservoirs cryogéniques
s’effectue selon le procédé de traitement de surface haute
précision LST (Laser Surface Treatment), bien plus
respectueux de l’environnement que les procédés chimiques
employés jusqu’à présent. Enfin, l’isolation thermique
extérieure des réservoirs d’ergols repose sur le système ETI
(External Thermal Insulation), un procédé unique au monde
élaboré en collaboration par ArianeGroup, l’ESA, le DLR et
d’autres partenaires spécialisés.
À Brême,
ArianeGroup et MT Aerospace travaillent côte à côte. La
filiale de OHB fabrique les structures métalliques des
réservoirs d’hydrogène et d’oxygène dans un bâtiment qui
jouxte le hall d’intégration où ArianeGroup équipe et
intègre ces réservoirs dans avec le moteur Vinci et
l’avionique.
La maquette de l'étage principal d'Ariane 6 en cours
de montage devant le BAL début octobre. C'est la société suisse APCO, basée sur Kourou depuis 20 ans
qui a conçue et réalisé la maquette et le TCC Transporteur Corps central. APCO a
conçue aussi la nouvelle porte du BAF HE, l'UCT (Upper Composite Transporter)
pour l'étage supérieur Ariane 6, et le nouveau dock d'encapsulation du BAF HE.
APCO a déjà réalisé pour Soyouz et le Vega, le PFRCS pour les charges utiles et
le GST 3 (groupe de servitudes) pour Ariane 5.
La maquette CCA complète, devant le BAL.
Avant l'arrivée des étages Essais Combinés au second trimestre
2020, le CNES et APCO vont procéder aux premiers tests mécaniques d'interface
bord/sol avec cette maquette du Corps Central d'Ariane 6. Mi octobre, premier
rollout du CCA sur son transporteur vers la ZL de l'ELA 4. (photos T Vallée CNES)
28 octobre, le stockage LOX de l'ELA 4 accueille son premier
réservoir mobile pour des essais d'interface.
Mi novembre, début des tests d'interface sur l'ELA 4. Dans le BAF,
la maquette CCA est positionné sur sa ligne d'assemblage.
Le 21 novembre, la maquette du CCA sur son transporteur est amené
en ZL, alors que le portique est mis en position au dessus de la table. Le 30
novembre, les essais reprennent avec la verticalisation du CCA avant sa mise en
place sur la table le 9 décembre. (photos T Vallée CNES)
Novembre, le groupe ADF et sa filiale Latesys transfère à
ArianeGroup la propriété de la ligne d'assemblage d'Ariane 6 dans le BAL.