2022
4 janvier, l'étage
principal et supérieur d'Ariane destiné aux essais combinés en
Guyane CTM quitte l'Europe pour le CSG. L'étage principal, LLPM,
(lower liquid propulsion module)
équipé de son moteur Vulcain 2.1 a quitté l'usine d'assemblage d'ArianeGroup
aux Mureaux, près de Paris pour rejoindre par bateau le Port du Havre. Le navire
a rejoint Brème pour embarquer l'étage supérieur ULPM (upper liquid
propulsion module), équipé de son moteur rallumable en vol Vinci. Le
navire a ensuite pris le large vers la Guyane qu'il atteindra mi janvier. Ce
premier lanceur, au standard de vol réalisera les essais combinés sur l'ELA 4 en
mars, mais sans décollage. Le LLPM et le ULPM seront assemblés dans le BAL puis
tracté à l'horizontale vers la ZL4, mis à la verticale et positionné sur
le pad. 2 Booster ESR inerte mais représentatif en taille et masse y seront
accostés ainsi que la partie haute du lanceur, la coiffe et charge utile. Les
essais permettront de simuler la campagne de vol, les opérations sol,
remplissage des étages, vidanges, compte ç rebours avec allumage du moteur
Vulcain.
L'étage principal d'Ariane 6, le CCAR6 avec son
moteur Vulcain 2.1 au premier plan. Au bas de l'étage, sont visibles les prises ombilicales LOX
avec les lignes de remplissage et pressurisation.
La compagnie Alizés
(compagnie maritime bas carbone dédiée au transport du lanceur Ariane 6)
a affrété pour ArianeGroup un navire néerlandais pour le transport des étages,
le "Eastern Rock", long de 92 m et pesant plus de 300 tonnes. Le bateau
a quitté le Havre le 27 décembre, après avoir chargé
l’étage principal équipé du moteur Vulcain 2.1 d’Ariane 6, acheminé par une
barge roro de CFT depuis l’usine des Mureaux d’Arianegroup (Yvelines). Il a
ensuite complété son chargement à Brême avec l’étage supérieur et son moteur
Vinci le 31 décembre. Avec les principaux éléments du lanceur à bord, l’Eastern
Rock est désormais attendu au port privé de Kourou, Pariacabo, vers la
mi- janvier. La compagnie Alizés est en train
de construire chez Neptune, pour le compte de Jifmar Guyane, son propre navire,
au nord de Szczecin en Pologne,
le Canopé pour transporter Ariane 6 en Guyane, dont la livraison est prévu en
fin d'année.
17 janvier, arrivée au port de Kourou du navire Eastern Rock
transportant les étages d'Ariane 6 pour les essais combinés.
L'étage supérieur ULPM ouvre le BAL. Après la "DeutscheQualität",
le nouveau slogan "DeutscherHumor"
11 février,
L'ESA, avec ArianeGroup et
Arianespace, vient de sélectionner les charges utiles qui correspondent le mieux
au profil de la première mission d'Ariane 62.
Cette sélection
fait suite à l'annonce d'opportunité de l'ESA en novembre 2021, qui proposait un
lancement en orbite terrestre basse pour des expériences jusqu'à une masse
totale de 80 kg et la libération de charges utiles d'une masse combinée jusqu'à
800 kg. Ils seront hébergés sur un « mannequin de masse » doté d'une grande
plate-forme, à l'intérieur de la version 14 m de long du carénage d'une Ariane 6
équipée de deux boosters strap-on (version A62). Ce vol de démonstration
contribuera à la qualification du système de lancement d'Ariane 6 dans le cadre
de la transition de son prédécesseur très fiable et performant, Ariane 5. Ce
lancement est une étape importante dans la préparation des futures missions
institutionnelles prévues pour Ariane 6, telles que Galilée. Pour ce vol, l'ESA
est responsable des opérations depuis la campagne de lancement jusqu'à la
séparation de la charge utile, puis l'élimination de l'étage supérieur par
combustion lors de la rentrée.
4 expériences, dont la masse
varie de 0,15 à 12 kg, seront fixées à la plate-forme au-dessus du mannequin de
masse. Ces expériences fourniront des données précieuses jusqu'à la fin de la
mission lorsque l'étage supérieur rentrera dans l'atmosphère terrestre. Elle
sont proposées par la France, la Belgique, la Grèce et l'ESA. L'ESA a
également sélectionné les charges utiles candidates de 5 pays, France,
Allemagne, Espagne, Portugal et
Slovaquie
dans le cadre de la ligne de base
pour ce vol d'Ariane 6. Les négociations peuvent maintenant commencer pour le
service de lancement correspondant.
Deux systèmes
de déploiement
seront disposés à bord et accueilleront des CubeSats. Le système de déploiement RAMI est
construit par l'espace espagnol UARX et l'ExoPOD est construit par ExoLaunch,
Berlin, Allemagne.
4 expériences de 120g à 12kg, 7 smallsats de moins de
50 kg et 2 systèmes de déploiement de cubesats seront du voyage.
5 avril, Arianespace signe "le contrat du siècle"
avec Ariane 6. 18 lancements Ariane 64 sur 3 ans pour mettre en
orbite
les satellites de la
constellation large bande Project Kuiper d'Amazon. 16 des 18 tirs
seront réalisés avec des boosters ESR P120+ permettant d'augmenter
la charge utile de 2 tonnes en LEO avec Ariane 64. Amazon a aussi
commander des lancements avec les lanceurs d'ULA (38, dont les 9
dernières Atlas 5) et Blue Origin (12). Ces 18 lancements 'ajoutent
au 11 déjà prévus sur AR6.
Avril, ELA4, essais de déconnexion interfaces sol "à
froid"
Fin mai, les retards semblent s'accumuler pour le
premier vol d'Ariane 6. Le lancement inaugural était initialement
prévu pour décembre 2022. Il semble désormais impossible de tenir
cette dead line. Le lancement inaugural aura lieu au premier
semestre 2023 - plutôt vers la fin que le début. Il y a un an,
Arianespace prévoyait de terminer les essais de l'étage supérieur
ULMP avec le moteur Vinci, fin 2021.
Le modéle de test, Hot Firing Model (HFM), a été intégré au banc
d'essai de Lampoldshausen. Entre-temps, il a été remis au Centre
aérospatial allemand (DLR), qui effectuera les tests de mises à feu
au banc. Le premier allumage devait avoir lieu fin août ou début
septembre 2021, soit environ deux mois plus tard que prévu à cause
d'une part aux effets de la pandémie sur les processus de travail et
les chaînes d'approvisionnement, et d'autre part à "des revers
mineurs avec le premier modèle de test". Les tests de mises à feu du
HFm ne cessent d'être repoussé depuis le début de 2022, février puis
mars.
Construction du navire "Canopé"
13 juin, part la voix du directeur général, de
l'ESA, Josef Aschbacher, que l'annonce est faite du report du
premier vol Ariane 6 à 2023. C’est la première fois qu’un lancement
en 2023 est officiellement évoqué par un responsable de l’ESA. De
fait, les débuts du prochain lanceur européen subissent un nouveau
retard. Un de plus, après 2020, 2021 et 2022. Autre élément
préoccupant qui se dessine en creux : on ne sait pas exactement
quand en 2023 Ariane 6 pourra prendre son envol. Josef Aschbacher
n’a même pas donné une fenêtre approximative pour ce premier tir.
L’Europe va donc devoir continuer à miser sur Ariane 5 en attendant,
une fusée fiable, mais vieillissante et coûteuse. Il reste 5
exemplaires d'Ariane 5 à lancer.
29 juin,
mise à l'eau du navire
Canopée destiné au transport des éléments Ariane 6. En 2019, la
compagnie maritime Alizés, une Joint Venture entre Zéphyr & Borée et
Jifmar Offshore Services, a remporté l’appel d’offre lancé par
ArianeGroup en 2017. A l’issue de cette signature, Alizés a été
retenue pour construire et opérer un cargo nouvelle génération,
conçut spécialement pour les besoins de transport d’Ariane 6.
Développé en partenariat avec le cabinet d’architectes naval VPLP
Design, ce navire hybride de 121 mètres a été baptisé Canopée. Afin
de répondre aux enjeux environnementaux actuels ce navire sera
équipé de quatre ailes articulées Oceanwings de 1450 m2 qui
permettront de réduire la consommation de carburant d'environ 30%.
Alizés a choisi le chantier hollandais Neptune pour construire le
navire. La coque a été réalisé
au chantier Partner Stocznia de Jasienicka, à Skolwin, en Pologne.
Des travaux de finitions y seront effectués pendant encore trois
mois. Canopée a été chargé sur une barge afin de descendre
l’Oder et d’être transféré au chantier Neptune Marine (Pays-Bas) où
il sera sa construction sera terminée. La première rotation de
Canopée est prévue fin 2022. Il acheminera les
différents éléments d'Ariane 6 au port de Kourou, depuis les ports
Européens de Rotterdam, Le Havre et Bordeaux.
12 juillet, le CCA6 des tests combinés quitte le BAL sur son
berceau de transport conduit par 2 véhicules AGV pour la ZL, 800 mètres plus
loin à la vitesse de 3km/h. Arrivé devant la table, il est redressé et mis à la
verticale par la grue du portique. Le CCA6 est alors monté dans le portique,
positionné au dessus des 4 ESR déjà en place sur la table, puis redescendu en
leur centre et tourné de 180° pour que les ombilicaux soient à la bonne place.
Le CCA6 est alors attaché au bielle des ESR.
Les tests combinés ont pour but de vérifier toutes les interfaces et
communications entre le lanceur Ariane 6 et son pas de tir. Seront également
testés les logiciels de vol, les logiciels de banc de contrôle et les opérations
de remplissage et de vidange des réservoirs, indispensables au bon déroulement
d'une séquence de lancement. La prochaine étape sera l'installation du composite
supérieur - qui se compose principalement du carénage et de la charge utile -
directement sur le noyau central. Une fois les réservoirs remplis, le moteur
Vulcain 2.1 sera alors allumé, le pas de tir servant pour la première fois de
banc d'essai, bien qu'il n'y ait évidemment pas de décollage.
Septembre, avant le vol inaugural d'Ariane 6,
prévu pas avant la fin 2023 et la conférence des ministres de
novembre, l'ESA demande aux gouvernements européens de se serrer les
coudes alors que les projets nationaux de lanceurs se multiplient.
Fin septembre, l'agence spatiale, maître d'ouvrage, précisera la
date du vol inaugural. « Face à la concurrence, l'Europe a besoin de
mener sa destinée dans le transport spatial et la priorité est de
mettre sur le marché Ariane 6 et Vega C, dont le
vol inaugural s'est déroulé avec succès le 13 juillet dernier »,
a déclaré à Kourou le patron du transport spatial de l'ESA, Daniel
Neuenschwander. Lors de la prochaine conférence de l'ESA, il
réclamera aux Etats européens une enveloppe d'environ 3 milliards
d'euros pour le transport spatial pour 2023-2025 lors de la
conférence ministérielle de novembre, dont la moitié pour financer
des améliorations continues des deux lanceurs européens, Ariane et
Vega, afin de garantir toujours plus de puissance et de flexibilité.
Le programme Ariane 6 souffre de retard depuis sa mise en oeuvre en
2014. Après 8 ans de travaux, l'ELA 4 est prêt (800 millions
d'euros). Si chaque lancement du SLS US coute 4 milliards $, c'est
avec ce budget qu'a été développé Ariane 6, Vega C et leur moteur
conjoint le P120C. Le nouveau lanceur avec
le lanceur Italien Vega devrait assurer un vol chaque 15 jours au
CSG, ce qui diviserait le prix des lancements par 2. Le carnet de
commandes d'Ariane 6 atteint 29 vols, dont 18 pour Kuiper, la
constellation du fondateur d'Amazon Jeff Bezos, ce qui représente
environ trois ans d'activité. Du coté de l'Allemagne, l'étage
supérieur avec son moteur Vinci attend le début de sa campagne
d'essai retardée ces derniers jours par un orage qui a inondé le
site !
La 1ère mise à feu au banc de l’étage supérieur du
lanceur (campagne HFM / Hot Firing Model) devrait maintenant
intervenir mi septembre ! "Le Covid n'explique pas tout, mais il a
perturbé le fonctionnement des usines et des chaines de
développement commente Daniel Neuenschwander. Nous avons
rencontré un certain nombre de difficultés imprévues,
comme dans le développement du système de déconnection cryogénique
et dans le développement de l'unité de puissance auxiliaire (APU)
dont la réalisation s'est avérée plus complexe que prévu. Il s'agit
d'un petit étage multi-rôle qui donne plus de flexibilité à Ariane 6
et qui doit permettre de pénétrer le marché des constellations de
satellites. Cet équipement n'était pas prévu dans la conception
initiale d'Ariane 6, mais est un facteur de compétitivité non
négligeable. Concernant l'étage supérieur, nous avons besoin de
réapprendre en Europe à maîtriser les essais à feu d'un étage
supérieur cryotechnique. Nous avons pratiqué pour la dernière fois
ce type d'essai voici plus de 40 ans, dans le contexte d'Ariane 1, à
l'époque à Vernon."
Peut être à la fin de l'année (selon le résultats
des essais combinés en cours) auront lieu des essais de mise à feu du moteur
Vulcain 2.1. Il s’agira d’abord de simples allumages, puis d’une
mise à feu statique pour une durée complète de vol, soit environ 500
s.
AE espérait le premier vol d'Ariane 6 en version 4 ESR, dite "Ariane
64" après 2 vols en version 62, le premier en orbite basse et
le second pour lancer 2 satellites Galiléo. La donne a changé, AE pourrait
proposer que des vols Ariane 62 pour lancer plus de satellites,
laissés orphelins après l'arrêt des vols Soyouz, comme Galileo, le
satellite d’observation militaire français CSO-3 ou l’observatoire
Euclid de l’ESA. La mission environnementale EarthCare de l’ESA
pourrait pour sa part être transférée sur Vega C, mais cela reste à
confirmer.
2 Satellites Eutelsat basculent déjà
sur Space X Falcon 9, Hotbird 13F, prévu le 17 octobre
compte tenu du retard Ariane 6 (contrat cadre conclu
avec Eutelsat en septembre 2018) et Eutelsat 10B, prévu
pour le 11 novembre 2022, initialement planifié sur
Ariane 5 (communiqué de presse 20-50 Évry, 15 novembre
2020). Les 2 prochains lancements Arien5 5 (fin 2022 et
Q1 2023) étant complets et le dernier prévu avec JUICE
entre Avril et juillet 2023 (fenêtre de lancement).
19 septembre, lors du Congrès international d’astronautique
(IAC) de Paris, ArianeGroup présente un concept de nouvel étage supérieur
réutilisable et multimissions, qui pourra, entre autres, servir de module de
transport pour cinq astronautes. Il permettrait à l’Europe de disposer d’un
accès autonome à l’espace pour ses astronautes. Susie, c'est son nom pour Smart
Upperstage for Inovative Exploration est un étage de 12 mètres de long et 5 de
large, pesant 25 tonnes, cette étage est conçue pour être à bord de l'Ariane 64,
la version lourde d'Ariane 64.
ArianeGroup a pensé son module comme un
étage polyvalent. Avec un volume intérieur de 40m3, il peut, comme
les capsules Dragon de SpaceX, le Cygnus de Northrop Grumman ou
l’ex-ATV d’Airbus, servir de vaisseau cargo 100% automatique pour
ravitailler la Station spatiale internationale (ISS) et ses
successeurs. Mais Susie ira bien au-delà. L’étage supérieur pourra
également mener des missions dites de "services en orbite" ("in
orbit servicing"): remorquage, inspection ou ravitaillement de
satellites ; retrait de débris, l’engin pouvant ramener sur terre
une charge utile de 7 tonnes ; désorbitation de satellites en fin de
vie.
5 octobre, centre de Lampoldshausen dans le
Bade-Wurtemberg( Allemagne), l'étage supérieur d'Ariane 6, le
Hot Firing Model (HFM),
avec son
moteur Vinci est mis à feu au banc d'essais. Cet étage arrivé sur
site en janvier 2021 devra encore subir jusqu’à 3 autres essais à
feu pour être qualifié « apte au vol ». Les ingénieurs d’ArianeGroup
et de l'ESA à Brême (Allemagne), de Vernon et des Mureaux
(France), ainsi que les équipes DLR à Lampoldshausen recueillent en
effet des données indispensables pour la continuation du programme,
sur les phases balistiques durant lesquelles le lanceur vole sans
poussée, sur la mise en pression des réservoirs avant l’allumage
moteur, sur le ré-allumage du moteur et le fonctionnement des
tuyères utilisées pour le contrôle d’attitude.
14 octobre, le lanceur Ariane 6
CTM est au complet sur le pad de tir, avec son "composite
supérieur", la coiffe de 20 m de long, un adaptateur structural sur
lequel est monté une maquette représentative d'un satellite.
Le lanceur est prêt pour effectuer des tests de raccordements
électriques et fluides avec le pas de tir.
19 octobre, à
l'issue d'une réunion entre l'ESA, le CNES, ArianeGroup et
Arianespace, Josef Aschbacher, directeur général de l'agence
spatiale a annoncé un nouveau décalage du calendrier de mise en
service d'Ariane 6. Le premier vol du successeur de la fusée
européenne Ariane 5, n'aura pas lieu avant le 4ème trimestre 2023.
Ce qui porte à trois ans le retard accumulé par ce programme décidé
en 2014 et lancé en 2016. L'Europe dès avril 2023 n'aura plus de
lanceur disponible, capable d'atteindre l'orbite géostationnaire
(GEO, à 36.000 km de la Terre), de déployer des constellations et de
placer en orbite basse de très lourdes charges - ce que saura faire
Ariane 6. Les trois dernières Ariane 5, dont le tout dernier
exemplaire est en cours de finition dans l'usine d'Ariane Group aux
Mureaux, doivent être lancées entre mi-décembre 2022 et avril 2023.
Il n'y a plus ou pas de lanceur pouvant assurer la transition AR5/6.
Vega C n'est pas adapté pour l'orbite GTO et limiter à 2300 kg en
orbite basse. Suite au conflit Ukrainien, plus de Soyouz depuis la
Guyane. L'Europe sera dans l'obligation de lancer ses satellites et
ses contrats signés sur AR6 avec des lanceurs US de Space X ou
Indien. Ariane 6 devait en 2023 lancer 3 satellites européens,
Euclide (étude de la matière noire), d'Earthcare (surveillance de la
terre) pour le compte de l'Esa et 2 satellites Galileo, le GPS
européen. Arianespace travaille pour trouver une solution de
lancement avec Ariane 6 mais pas avant 2024. Le retard d'Ariane 6 a
en effet des conséquences sur l'activité d'Arianespace pour 2023. La
société a signé 28 contrats pour Ariane 6, dont 18 avec Amazon pour
déployer une partie de la constellation Kuiper de Jeff Bezos.
Arianespace a d'ores et déjà engagé des discussions avec ses clients
et, jusqu'ici, tous ont accepté le report de leur lancement de
quelques mois. En 2024, Ariane 6 devrait réaliser 4 vols commerciaux
après son premier vol de qualification ESA.
Au CSG, c'est la douche froide, même si les opérations CTM avancent:
"Nous n'avons pas encore fait les contrôles intégrés,
de validation des opérations fluides de remplissage et vidange, des
opérations électriques, des logiciels sol de mise en oeuvre et
séquence synchronisée… Tous les problèmes restent à découvrir et
corriger".
Ce retard est aussi l'échec d'ArianeGroup et des décideurs
politiques qui ont donné les clés à l'industrie en retirant tout
rôle de management au CNES dans la conduite du développement. Le 1er
vol AR6 était prévu le 17 juillet 2020, ce la fera 4 ans de retard,
en faisant l'impasse sur la transition AR5/6.
3 novembre, l'ESA demande à ArianeGroup de
développer un démonstrateur à grande échelle de l'étage "noir" en
fibre de carbone pour Ariane 6, projet Phoebus (Prototype of a
Highly OptimisEd Black Upper Stage). Les études de ce concept
d'étage "léger" va permettre d'accroitre la charge utile du lanceur
jusqu'à 2000 kg.
L'accord de 50 millions d'euros - un avenant à un précédent contrat
d'études de conception - démontrera la faisabilité et les avantages
des réservoirs et des structures en fibre de carbone appliqués aux
ergols cryogéniques à hydrogène et oxygène à haute impulsion.
L'accord a été signé à Brême, en Allemagne, par Rüdeger Albat,
responsable du transport spatial futur de l'ESA, au nom du directeur
du transport spatial de l'ESA Daniel Neuenschwander, et Karl-Heinz
Servos, responsable de la direction de l'industrie d'ArianeGroup.
ArianeGroup a travaillé en étroite collaboration avec MT Aerospace
pour développer les technologies de conception et de fabrication
nécessaires à la réalisation de réservoirs cryogéniques et de
structures adjacentes en fibre de carbone. MT Aerospace a établi à
Augsbourg la capacité de fabriquer des structures et des réservoirs
en fibre de carbone jusqu'à 3,5 m de diamètre. L'institut
aérospatial allemand DLR sera chargé d'évaluer les performances du
démonstrateur Phoebus avec de l'hydrogène et de l'oxygène
cryogéniques dans son centre d'essai de Lampoldshausen, en
Allemagne.
Le navire "Canopée" chargé d'apporter les élements d'Ariane 6
d'Europe vers la Guyane est
vue le 10 novembre amarré à Rotterdam sous le soleil néerlandais,
au chantier Neptune Merwede.
22 novembre, Airbus et ArianeGroup signent un
contrat pour la fourniture de larges structures en fibre de carbones
pour les 14 prochains lanceurs.
Airbus construit
jusqu'à quatre structures en fibre de carbone pour chaque lanceur
Ariane sur son site de Getafe, près de Madrid. Le nouveau site
industriel 4.0 à la pointe de la technologie comprend une chaîne de
fabrication et d'assemblage dédiée aux structures du lanceur Ariane
6. Les dernières innovations technologiques ont permis de réduire la
masse tout en offrant une structure plus solide en une seule pièce à
moindre coût. La structure d'interface (supérieure et inférieure)
qui relie l'étage principal et supérieur, IFS est la plus grande
structure spatiale en fibre de carbone jamais produite en Europe.
Les autres structures comprennent l'adaptateur de véhicule de
lancement, LVA pour l'étage supérieur ; et la partie supérieure du
booster à propergols solides ESR.
L'interface stage IFS est constitué de 2 structures
cylindrique de 7,68 m de hauteur en fibre de carbone.
Le LVA, Launch Vehicle Adapter et la partie
avant de l'ESR
31 novembre, Intelsat modifie le contrat passé
avec Arianespace et ajoute un second satellite sur un lancement prévu en 2025.
Une Ariane 64 emportera désormais les satellites IS-41 et IS-44.