Lorsque
né le CNES, l' agence spatiale Française en 1961 et après sa prise de
fonction en mars 1962, les ingénieurs font un rapide état de ce qu' il existe
comme fusées, moteurs et de ce qui pourrait exister selon les crédits
disponibles. Mis à part les fusées sondes, il n' existe pas vraiment de
projet de lanceur spatial, à par un missile militaire qui pourrait servir de
lanceur.
Un accord est signé entre la Délégation Ministérielle de l' Armement DMA et
le CNES pour réaliser une version spatiale du VE231 Saphir en décembre 1961. la maîtrise d' oeuvre
est confié à la SEREB, la société d' études et de réalisation d' engins
balistiques. La fusée Rubis est alors créée pour tester en
vol le troisième étage du lanceur, monté pour la circonstance sur un étage
Agate.
La grande lignée des "pierres
précieuses" aboutissant à Diamant. Emeraude et Saphir à carburant liquide pour
le premier étage L17, Topaze à poudre pour le second étage, Agathe et Rubis pour
la case à équipements et Rubis pour le 3e étage.
Diamant
A est un lanceur trois étages mesurant 18,2 m de hauteur pour 1, 40 m de
diamètre. Il pèse 18,39 tonnes au lancement.
Le premier
Diamant en intégration au CEAPE de St Médard en Jailles
Le
premier étage Emeraude mesure 9,92 m de hauteur et pèse 14, 71 tonnes au lancement.
Il
contient 12,762 tonnes d' essence de térébenthine et d' acide nitrique
alimentant un moteur Vexin à tuyère orientable de 28 tonnes de poussée. Sa durée de fonctionnement
est de 93 secondes. Le moteur Vexin ne comporte pas de
turbo-pompe. Les liquides sont injectés dans la chambre de combustion par mise
en pression ( 22 bars ) des réservoirs. Un générateur à combustible solide
dont les gaz sont refroidis par de l'eau assure cette mise en pression. La
tuyère est montée sur cardan. Son orientation est commandée par deux vérins.
Cette disposition permet de contrôler l'assiette de la fusée en tangage et en
lacet ; ( le roulis est contrôlé par des dispositifs installés sur deux des
quatre stabilisateurs aérodynamiques situés à l'arrière de la fusée ). Le
moteur VEXIN a équipé Emeraude, Saphir puis Diamant.
|
Diamètre
Longueur
Masse à vide
Structure
Epaisseur de la virole cylindrique
Nature des ergols acide nitrique + essence de térébenthine
Masse d'acide après remplissage
Masse d'essence après remplissage Diamètre du col de la
tuyère
Rapport de section
lmpulsion spécifique au sol dans les conditions de fonctionnement
Durée de combustion
Poussée au départ
Poussée maximale |
1,4 m
10 m
1 950 kg
acier 15 CDV 6
2,3 mm
9700 kg
3070 kg
390 mm
3,6
203 sec.
93 s
274 kN
310 kN |
Le
premier étage est constitué par une enveloppe en acier soudé
(Vascojet 90) divisée en deux réservoirs par un diaphragme.
L'éjecteur du moteur-fusée
Valois, articulé par un cardan, permet de piloter
l'étage en tangage et en lacet au moyen de deux vérins à coupleur
magnétique. Le pilotage en roulis résulte du braquage de gouvernes
aérodynamiques disposées sur deux des quatre éléments d'empennage
qui équipent la jupe arrière. La jupe tronconique avant contient
également certains équipements séquentiels de pilotage et de
mesures.
La mise à feu est assurée par le mélange hypergolique de 113 kg de
Fantol (déposé au fond du réservoir d'essence) avec l'acide nitrique.
La mise sous pression (22 bars) des réservoirs s'effectue à l'aide
d'un mélange de gaz de poudres refroidies par de la vapeur d'eau issu
d'un générateur disposé sur le fond avant de l'engin. Ce générateur
contient 116 kg de poudre Epictéte E-8 et 120 litres d'eau. La poussée
varie entre 28 et 30 tonnes selon l'instant considérée.
Ce premier étage est caractérisé par une grande simplicité et une
robustesse structurale remarquable étant donné l'épaisseur des
parois. Le système de chasse des ergols par pressurisation, s'il
conduit à une structure plus lourde, présentait l'avantage d'être
bien connu des techniciens du L.B.B.A. et fut donc adopté par souci de
simplicité et d'efficacité. Le choix du classique système à
turbo-pompes aurait évidemment permis d'abaisser de 15 % à 9 %
l'indice constructif de cet étage, mais au prix d'un coût et d'une
durée de mise au point nettement plus importants. Quant à la
pressurisation par gaz comprimé (hélium), encore plus simple, elle
aurait conduit à un bilan de masse difficile à accepter d'autant plus
que la pression de chambre aurait été encore abaissée.
Tel qu'il est, ce premier étage Constitue donc un compromis efficace
entre le niveau de performance et le coût du développement. On notera
d'ailleurs que, dans le cas d'un premier étage, les considérations
économiques et industrielles doivent l'emporter sur toutes autres; il
peut en effet être plus rationnel de réaliser, pour une énergie
finale à fournir, un premier étage plus gros et moins difficile à
fabriquer. Une version à poudre de ce premier étage fut envisagée par
la suite avec ses quatre tuyères de 11 tonnes de poussée unitaire,
elle aurait bénéficié des travaux menés sur le deuxième étage, car
sa conception était proche de celle de Topaze. Avec une poussée au
départ de 44 tonnes, Diamant aurait alors bénéficié de performances
meilleures (120 kg satellisables). |
Le second étage Topaze est à poudre (Isolane). il mesure 4,70 m de long pour 80 cm de
diamètre. Il pèse 2,93 tonnes dont 2,26 de carburant. Quatre moteurs de 15
tonnes assurent
la propulsion pendant 44 secondes.
|
Diamètre
Longueur
Masse à vide
Structure du propulseur
Epaisseur de la virole cylindrique
Propergol
Masse de poudre
Nombre de tuyères
Diamètre au col d'une tuyère
Rapport de sections
Impulsion spécifique dans le vide dans les conditions de
fonctionnement
Durée de combustion
Pression maximale de régime
Poussée moyenne |
800 mm
4,7 m
670 kg
acier 40 CDV 20
1.5 mm
lsolane 28/7
2260 kg
4
92 mm
12,2
259 s
44s
35,2 bar
150 kN |
Le
deuxième étage de Diamant Topaze (issu du VE III) possède une
structure en acier (roulé-soudé) de 80 cm. de diamètre, chargée d'un
bloc de poudre lsolane élaboré par le Service des Poudres. Les quatre
tuyères mobiles sont orientables par rotation elles sont en effet
légèrement coudées, d'où une variation de l'axe de poussée de
chacune d'entre elle lorsqu'on les oblige à tourner autour d'un axe
perpendiculaire à leur embase. Des vérins hydrauliques animent ces
tuyères, ils sont alimentés en énergie par un bloc de puissance
disposé sur le fond arrière du propulseur. On note, par ailleurs, pour
la structure l'utilisation d'acier à haute résistance (140/160
kg/mm2), type "Vascojet 1.000 ". et l'adoption de tuyères en
orthostrasyl.
Le propulseur est équipé d'un allumeur, placé dans le fond avant,
utilisant une composition aluminothermique pulvérulente contenue dans
un étui perforé.
La jupe arrière tronconique du deuxième étage est aménagée pour
supporter le dispositif de basculement devant amener le troisième
étage à l'assiette convenable avant sa mise à feu. Le dispositif
pneumatique de basculement utilise un système de huit microtuyères
fixes disposées à la périphérie de la jupe arrière.
La jupe, qui relie le troisième étage à la case à équipements, est
composée de deux demi-coquilles dont le déverrouillage puis
l'ouverture grâce à la force centrifuge assure le largage du
troisième étage.
Les équipements de pilotage sont tous situés dans dans la case à
équipement, à l' exception du bloc de puissance. Ces équipements
comprennent principalement une centrale d'attitude un bloc gyrométrique
un bloc de commande un programmeur d'attitude un bloc électronique de
basculement.
La case contient
également les équipements de télécommande qui ont pour rôle de
transmettre l'ordre d'allumage anticipé du troisième étage ai une
correction de l'instant nominal est jugée nécessaire et de permettre
la destruction de l'engin ai celle-ci est commandée du sol pour des
raisons de sécurité. Elle contient aussi les équipements de
télémesure situés dans la case à équipements qui assurent la
transmission des informations provenant du premier étage, de la jupe
arrière deuxième étage et de la case elle-même.
Cette télémesure est du type AJAX FM-FM.
Sur la structure externe de la case à équipements sont enfin fixées
quatre fusées de mise en rotation à poudre et deux fusées de
séparation à poudre (impulsion totale de 2 800 N.s en 0.4 s environ). |
Le troisième étage P064 est aussi à poudre, il mesure 1,85 m de long pour 65 cm de
diamètre. il pèse 708 kg dont 640 de carburant. Son moteur de 50 kg de poussé
dans le vide fonctionne durant 44 secondes.
|
Diamètre extérieur
Longueur
Masse à vide (allumeur excepté)
Propergol
Masse de poudre
impulsion spécifique dans le vide dans les conditions de fonctionnement
Diamètre de col
Rapport de sections
Pression initiale de fonctionnement
Pression maximale
Durée de combustion totale
Poussée maximale |
660 mm
2,06 m
67,9 kg
isolane 28/7
641 kg
273 s
96 mm
27,7
19 bars
40 bars
45s
52000 N |
L'enveloppe
du 3 étage est obtenu par bobinage sur un mandrin de fil de verre
imprégné de résine phénolique. Les protections thermiques internes
des fonds avant et arrière sont mises en place sur le mandrin avant
bobinage. Le propulseur est recouvert extérieurement d'une protection
thermique sublimable et est équipé d'une tuyère fixe dont le
divergent, en orthostrasil fretté par un bobinage on fil de verre, est
formé suivant un profil en - coquetier -.
L'allumeur est constitué par une canne perforée contenant une charge
aluminothermtque pulvérulente. Elle est solidaire d'un opercule fixé
en aval du col de la tuyère. La rupture de l'opercule 'à 'l'allumage
'du propulseur entraîne l'éjection de la canne et de la platine de
mise à feu. Les équipements de mise à feu sont constitués de deux
chaînes identiques en parallèle comportant principalement un
temporisateur commandé par un relais d'armement et un accééro-contact
de sécurité. L'ordre d'armement est élaboré dans la case à
équipements par l'un des organes suivants le programmeur de séquences.
a chaîne de relais temporisés doublant ce dernier on secours ou la
télécommande selon les résultats de la tràjectographie.
La coiffe fixée sur la jupe avant du 3eme étage assure la Continuité
des formes aérodynamiques et protège la charge utile pendant la
traversée des couches denses de l'atmosphère. Sa structure est
constituée d'un stratifié verre - résine en nid d'abeille. Elle est
larguée en deux parties après l'extinction du 2' étage. |
La coiffe recouvre cet étage. De forme conique elle mesure 2,4 m de hauteur
pour 45 kg.
Le Diamant peut placer 130 kg sur une orbite basse à 200 km, inclinée à 5°
ou 95 kg à 1000 km en orbite polaire.
La
phase de vol commence par le décollage d' Hammaguir vers l' Est. Les deux
premiers étages fonctionnent durant 144 s, le premier retombant à 350 km du
pad dans le désert et le second à 1900 km en pleine mer.
Une phase balistique suit la phase propulsée des étages inférieurs. Elle
permet de larguer la coiffe, puis de basculer l' ensemble second étage vide,
case à équipement, troisième étage et le satellite par un jeu de
microtuyère alimentées en fréon de manière à lui donner une direction
parallèle à l' horizontale de l' apogée de la trajectoire balistique
intermédiaire.
L' ensemble est mis en rotation à 5 tours par seconde afin de donner à l' axe
une direction fixe dans l' espace et stabilisé par effet gyroscopique.
Le troisième étage est séparée de la case à équipement. Il est mis à feu
et achève de communiquer la vitesse de satellisation au satellite.
Un peu plus de 8 mn après le lancement, le troisième étage vide et le
satellite sont sur orbite.
|
La mise sur orbite d'un
satellite à l'aide de Diamant s'effectue selon la procédure suivante
- Mise à feu du générateur de
pressurisation du 1er étage. Environ 3 secondes après, largage de la
sangle liant l'engin à la table de lancement (délai d'établissement
de la pleine poussée).
- Propulsion du 1er étage pendant 93 secondes environ Le lanceur est
piloté durant la propulsion des deux premiers étages de façon à
suivre un programme d'assiette " mis en mémoire dans un
programmeur d'attitude".
- Séparation 1er-2eme étage pendant la décroissance de la poussée du
1er étage. La détection de la chute de poussée est faite par un
accéléromètre réglé à 1,6 g. Une seconde après la détection, il
y a mise à feu de 12 vérins pyrotechniques qui assurent le déverrouillage
et la séparation des deux étages. |
- Allumage du
2eme étage une demi-seconde après la mise à feu des vérins de
séparation. La combustion du 2eme étage dure 44 secondes environ. Un
accéléromètre détecte la queue de poussée et le dispositif
auxiliaire de pilotage prend en charge l'ensemble 2eme étage vide - 3
eme étage " qui est basculé lentement autour de son centre de
gravité. Ce dernier suit alors une trajectoire balistique dont l'apogée
a une altitude voisine de celle du périgée escompté de l'orbite. Le
basculement dure environ 2 minutes et oriente engin selon une direction
sensiblement parallèle à l'horizontale locale du point qui sera
atteint au moment de l'allumage du 3eme étage.
- La coiffe qui protégeait le
satellite pendant la traversée des couches denses de l'atmosphère est
éjectée dix secondes environ après la fin de combustion du 2eme
étage.
- L'engin, convenablement orienté, est mis ensuite an rotation autour
de son axe de roulis à 270 t-mm., en 1 seconde environ, à l'aide de
quatre petites fusées à poudre montées sur la case à équipements.
- Séparation du 2eme étage vide par
déverrouillage (14 secondes environ après la fin de la mise en
rotation) des deux demi-coquilles constituant la jupe avant largage et
allumage des deux rétrofusées montées sur la case équipements.
- Allumage du 3eme étage lorsqu'il atteint le voisinage de l'apogée de
la trajectoire balistique intermédiaire suivie par l'engin depuis
l'extinction du 2eme étage. L'instant d' allumage est donné par le
programmeur de séquences de l'engin, à un temps prédéterminé
fonction de l'orbite nominale, mas un recalage de cet instant nominal
est possible par télécommande grâce à un calculateur au sol. Il est
effectué par télécommande à partir des éléments d'une
trajectographie réalisée pendant les premières secondes du vol
balistique intermédiaire.
Combustion du 3eme étage pendant 45
secondes environ.
- Extinction du 3eme étage et début de la mise en orbite au périgée
théorique.
|
Diamant A à
Hammaguir
CHRONOLOGIE DE LANCEMENT
La chronologie d un tir de Diamant "
telle que résumé ci-après, repose évidemment sur des bases théoriques
la réalité correspond rarement aux prévisions, surtout pour un engin
aussi complexe qu'une fusée à trois étages, faisant de surcroît
appel à un moteur bi-liquides. Mais cette chronologie théorique permet
de mieux comprendre les précautions extraordinaires prises par les
techniciens pour réduire les risques d'échec tout est contrôlé,
manuellement et automatiquement, dans les moindres détails, ce qui
nécessite d'ailleurs un énorme appareillage électronique dont la
seule mise au point est déjà, en elle-même, une lourde tâche. Comme
la fusée elle-même, cet appareillage était transporté au Sahara en
double exemplaire, afin de réduire les risques de pannes. Quant aux
moyens du champ de tir, ils sont, eux aussi, contrôlés avec
sévérité et leur mise en oeuvre exige un millier de personnes... sans
oublier les stations de poursuite et de télémesure réparties sur deux
continents et qui doivent rester en alerte. La mise sur orbite d'un
satellite est donc une opération très complexe, infiniment plus que le
premier vol d'un avion.
le compte à rebours
H - 6 h 30
- Premier départ des équipes des constructeurs et du Centre d'Essais
vers la base de lancement (" Brigitte ").
H - 6 h 00
- Mise en place du personnel et du matériel pour le remplissage en
" fantol " et le remplissage en essence du premier
étage.
- Déhaubannage de la fusée: réchauffage de la batterie S.B. 8.
- Début du remplissage en fantol (celui-ci demande cinq minutes).
H - 5 h 45
- Fin de remplissage " fantol " et début de remplissage en
essence de thérébentine (15 minutes)
H - 5 h 00
- Fin de remplissage essence mise en place sécurité-incendie et
équipe sanitaire côté acide mise en place de l'avitailleur acide. H -
4 h 15
- Evacuation de la rampe par le personnel non indispensable; début de
remplissage en acide nitrique contrôle de l'allumeur de la charge de
destruction du premier étage.
H - 3 h 45 - Mis e en place du personnel pour l'essai général du champ
de tir début d'écoute (bases " Bacchus ", Brétigny,
Guepratte).
H - 3 h 30
- Essai Général Champ de Tir (chronologie fictive prise à H - 15').
Cet essai se poursuit en temps réel au moins jusqu'à H + 12'. Il se
poursuit, si nécessaire, en temps accéléré.
H - .3 H 00
- Fin de remplissage acide.
- Coupure du réchauffage batterie S.B. 8.
- Début de l'armement pyrotechnique (deuxième phase) la clef du
pupitre de tir est remise aux artificiers branchements pyrotechniques
des premier et deuxième étages de la fusée.
H - 1 h 45
- Repli provisoire des artificiers mise sous tension manuelle du
fonctionnel pilotage, et mise en route de la centrale d'attitude
S.A.G.E.M.
H - 1 h 35
- Suite armement pyrotechnique (deuxième phase) la centrale S.A.G.E.M.
et les ventilations restent en route début de l'étalonnage de la
télémesure.
H - 1 h 10
- Remplacement de l'enceinte chauffante troisième étage par une housse
calorifuge largable.
H - 50'
- Evacuation de l'engin par les artificiers ; retrait du portique et
contrôle de la centrale S.A. G.E.M.
H - 20' -- Arrêt de la ventilation du bloc S.A.T. premier étage. Le
personnel de la tour se replie.
H - 15' - Fermeture des portes du P.C. " Brigitte" ;
remise de la clef du pupitre à l'opérateur pupitre de tir ; fin de
l'étalonnage de la télémesure.
H - 12' - Feu vert PC. " Brigitte " ; remise hautes tensions
radar et télécommande.
C'est la séquence de mise en oeuvre et
de surveillance de l'engin uniquement faite depuis le P.C. de lancement
par le pupitre de tir. Elle commence à H - 10' ; à partir de ce moment
aucun personnel ne doit se trouver sur l'aire de lancement. Les
contrôles automatiques suivants sont effectués
H - 10' - Etablissement du contact général du pupitre de tir ;
contrôle des voyants ; démarrage de la caméra du pupitre et des
contrôleurs qui effectuent leur autocontrôle.
H-9' - Alimentation de l'engin sur les batteries externes (en
particulier répondeur, balise C.N.E.T., télémesures, qui émettent
quelques secondes après) contrôle de l'alimentation fonctionnelle
pilotage premier étage; début des contrôles télémesures et
contrôle de répondeur.
H -8' - " Brigitte " cesse d'interroger l'engin et contrôle
sa réponse à l'interrogation de radar Aquitaine.
H - 5' - Les récepteurs de télécommande sont branchés sur une
alimentation extérieure ; Vérification du passage des ordres de
démarrage troisième étage et de l'ordre de destruction contrôles des
tensions de télécommandes et de l'électronique de basculement.
H -4' - Mise en route des enregistreurs magnétiques.
H - 3'20" - Coupure de l'alimentation extérieure télécommande.
Contrôle de la chaîne de pilotage du premier étage.
H - 2'30" - Le point de télémesure passe le vert si tout est
correct.
H - 2' - Ouverture des vannes haute pression et basse pression du
premier étage contrôle dynamique de la chaîne de pilotage du premier
étage.
H - 1'15" - Armement des moteurs allumeurs du premier et du
deuxième étages suite des contrôles premier étage et
télémesure.
H - 1' - Branchement de l'engin sur batterie interne démarrage du
G.A.P. du deuxième étage et changement de vitesse de la caméra du
pupitre contrôles du pilotage du deuxième étage.
H - 20" - Armement du dispositif de destruction. Démarrage de
l'enregistreur derniers instants ".
H - 10" - Mise en route des caméras oscilloscopes.
H - 7" - Mise en route de l'horloge du pupitre du tir qui, à
partir de cet instant, commande automatiquement les séquences.
Démarrage du programme de séquences (case d'équipement) et du
programmeur de séquences d'attitude ; Armement, largage sangle ;
Branchement des batteries pyrotechniques de l'engin.
H - 5" - Déclenchement des caméras et de tous les enregistrement
sol.
H - 2" - Largage des prises ombilicales " charges utile "
et " case d'équipement ". Ce largage conditionne la mise à
feu des fusées anti-roulis.
H-O - Ordre " FEU " du pupitre de tir ; il déclenche - la
mise à feu du générateur du 1" étage. - le largage de la prise
ombilicale du 1er étage.
Remarque Durant toute la séquence de tir, il est possible de faire un
arrêt de chronologie et de revenir en arrière si cela est nécessaire.
le décompte " positif
On suppose ci-dessous que l'engin a
décollé 3 sec. après l'ordre " FEU " de l'officier de tir,
prononcé en lisant H = -O au décompte. Les temps ci-dessous énoncés
sont les temps lus sur les voyants du décompte, qui mettent 1 seconde
à passer de -0 à + 0.
H + 2" - Décollage. Il est contrôlé par l'opérateur Centre
d'Essai du P.C.C.T. qui annonce alors " TOP DECOLLAGE "
(l'allumage de la tuyère n'est pas significatif, il a lieu environ 1,5
à 2' avant le décolIage).
H + 7" - Largage fusée anti-roulis.
H + 1' 35" - Fin de propulsion 1er étage mise à feu 2eme
étage.
H + 2' 19" - Fin de propulsion 2eme étage.
H + 2' 32" - Largage coiffe. - Déploiement des antennes 2'
38".
H + 2' 47" - Début de basculement.
H + 4' 45" - Mise en rotation.
H + 4' 59" - Séparation 3eme étage.
H + 6' 32" - Retombée de l' étage.
H + 7' 20" - Mise à feu 3eme étage.
H + 8' 5" - Fin de propulsion 3eme étage injection périgée
H + 10' 22' - Séparation satellite du 3 étage.
H + 14' 04" - Retombée du 2eme étage. |
EQUIPE
INDUSTRIELLE DIAMANT A |
Société
pour l'Etude et la Réalisation
d'Engins
Balistiques (SEREB) |
Principal,
assure le management du programme. |
Nord
Aviation |
Assemblage
des structures d' étages Emeraude et Topaze. |
Laboratoire
de Recherches Balistiques
et
Aérodynamiques (LRBA) |
Moteur
Vexin. |
Société
pour l'Etude de la Propulsion
par
Réaction (SEPR) |
Moteur
solide P2. Système de séparation d' Emeraude et Topaze. |
STAREC |
Baie
équipement antennes et transmetteurs étage P06 et coiffe lanceur. |
Sud
Aviation |
Intégration
étage P0.6 et transmission commande. |
Société
Anonyme de Télécommunications
(SAT) |
Transmissions
télémétrie Ajax, multiplexeurs, senseurs de pression, équipement de
contrôle et de puissance du P06. |
Société
d'Application Générale
d'Electricité
et de Mécanique (SAGEM) |
Système
gyroscopique de tous les étages et unité de mesure inertielle. |
Matra |
Vérins
de la tuyère du moteur Vexin. Plateforme d' orientation et avionique
de Topaze. Structure de la baie d' équipement. Liaisons ombilicales
et unités de puissance P0.6. |
Air
Equipement |
Vérins
pneumatiques Emeraude et unité de puissance Topaze. |
Hispano-Suiza |
Electrovalves. |
Jaeger |
Emeraude
magnetic torquers, ombilical. |
Laboratoire
Central
des Télécommunications (LCT) |
Séquenceur
de la baie d' équipement. |
Le
Prototype Mécanique |
Logiciel
de contrôle d' attitude. |
Andyar |
Batteries. |
Compagnie
Française Thomson-Houston |
Transpondeur
RS 2. |
Société
Française d'Equipements
pour la Navigation Aérienne (SFENA) |
Ordinateur
de bord et système de guidage. |
Société
Française d'Instruments
de Mesure
(SFIM) |
Interrupteurs
électro mécanique Emeraude et senseurs. |
SNECMA |
Générateur
de gaz Emeraude. |
Société
du Verre Textile |
Structure
en fibre de verre P0.6. |
Poudrerie
d'Angoulême |
Propergol
du générateur de gaz Emeraude. |
ACB |
Acceleromètres. |
AMA |
Unité
de puissance. |
Artus |
Dynamos. |
Auxilec |
Convertisseurs. |
Babcock |
relais
de commande. |
Bronzavia |
Générateurs. |
CIC |
Potentiomètres. |
Delord |
Connecteurs
Thermiques. |
Deutsch |
Connecteurs. |
Humphrey |
Acceleromètres. |
LEGPA |
Potentiomètres. |
Maurel |
Relais. |
Motorola |
Radar
transpondeur. |
RLB |
Connecteurs. |
Rochar |
Unités
de puissance. |
SAFT |
Batteries. |
Saint
Chamond Granat |
Senseurs
de Pression. |
SA.GTC |
Unité
de contrôle vérins pyrotechnique. |
SETI |
Contrôleurs
automatique. |
SOGEA |
Batteries. |
Souriau |
Connecteurs
et ombilical baie équipements. |
Technique
Intégrale |
Boulons. |
TEAM |
Générateur
de puissance Topaze. |
Diamant
A fait son entré dans le club très fermé des puissances spatiales le 26
novembre 1965 à 15 h 47 mn 21 s (heure de Paris) en plaçant sur orbite le premier satellite Français
A1 Asterix. Trois
autres Diamants seront lancés de la base algérienne d' Hammaguir jusqu' en
février 1967 avant sa fermeture en juillet.
26
novembre 1965 15h 47 mn 21 s |
Hammaguir |
A1
Asterix 39 kg |
528/
1787 km |
17
février 1966 8 h 33 mn 36 s |
Hammaguir |
D
1 Diapason 18,5 kg |
506/
2750 km |
8
février 1967 |
Hammaguir |
D1
C Diadème 23 kg |
572/
1353 km |
15
février 1967 |
Hammaguir |
D1
D Diadème 2 23 kg |
592/
1868 km |
|