L’Ensemble de
Lancement Soyouz (ELS) au CSG
Le site d'implantation du pas de
tir se trouve au nord du centre spatial Guyanais, à mi-chemin entre le pad de tir
d'Ariane 5 (à 10 kilomètres) et le village de Sinnamary (18
kilomètres). Son choix a été dicté par des contraintes géologiques, un sol
fait d'une roche dure et peu profonde, ce qui est idéal pour les
fondations et du granit solide pour pouvoir creuser l'énorme carneau d'évacuation des gaz. Le pad en étant au Nord permet de tirer vers le Nord
sans menacer les habitants de Sinnamary. Enfin, en étant éloigné des ELA
d'Ariane, il satisfait certaines craintes concernant l'espionnage
industriel, tant du côté russe que du côté français. En effet, le
lanceur européen est considéré par le département d'état US (le
ministère des affaires étrangères) comme un lanceur de l'OTAN, ce qui
permet de simplifier considérablement la paperasserie nécessaire à
'exportation de technologies dites "sensibles" vers la Guyane et les ELA.
La classification ITAR place les satellites dans la même catégorie que
les armes.
ITAR pour International Traffic in Arms Regulation, est le nom d'une
législation US de 1976, renforcé pour les satellites en 1999, au titre
de laquelle les États-Unis doivent donner leur accord pour l'exportation
des équipements d'armement comportant une technique sensible, y compris
lorsque cette technique est déjà implantée sur un équipement étranger
faisant l'objet d'un projet de réexportation ainsi que leur composants,
optiques militaires. Pour les États-Unis, l’objectif est de contrôler
les exportations de produits ou composants américains, en obligeant les
pays utilisateurs et désireux d’exporter leur production d’obtenir
préalablement une autorisation des États-Unis. ITAR vise non seulement
les produits dont l’application est strictement militaire mais aussi des
produits dont ce n’est pas forcément la finalité première. Tout le
spatial US est ainsi soumis aux loi ITAR, du satellite au plus petit
composants. ITAR est une sorte de protectionnisme américain qui empêche
la concurrence mondiale et oblige certains pays a s'équiper de matériels
"ITAR Free" pour contourner ces lois notamment dans le domaine des
satellites (comme Thalès Alenia Space pour pouvoir vendre des satcoms en
Chine). De son coté l'Europe et le reste du monde n'a pas de li
équivalente à ITAR
Le site de l'ELS
couvre une surface de 120 hectares; il comprend 20 000 m² de surface
bâtie. C'est le 7eme site de lancement Soyouz dans le monde après
Baikonour, 2 pads et Plesetsk, 4 pads.
Le sous-sol de la zone
de lancement est constitué de formations argilo-sableuses de profondeurs
et de consistances extrêmement variables (5 à 25 m) ne permettant pas la
fondation directe d’ouvrage. La présence éparse de boules de granit
pluri-métriques complique la réalisation de l’ensemble des solutions de
fondations. De plus, la grande variabilité des sols associée à une
pluviométrie et une infiltration très importante crée de gros problème
hydraulique (étanchéité des fouilles, stabilité des pentes…).
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Le
premier coup de pioche a eu lieu en avril 2004 devant quelques officiels
comme le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA)
Jean-Jacques Dordain, le directeur général d'Arianespace Jean-Yves Le
Gafl et le directeur général du Cnes Yannick d'Escatha, Igor Barmine,
directeur général de KBOM (responsable des installations au sol de la
base spatiale russe) et Léonard Taput, directeur adjoint du département
infrastructures sol de l'agence spatiale russe Rosaviakosmos. Nombre
d'incertitudes restent encore à lever sur l'organisation de l'ensemble de
lancement de Soyouz. L'ancien ensemble de préparation aux charges utiles
(les satellites) d'Ariane 4, qui a fini sa carrière, doit être recyclé
pour préparer l'étage Fregat du Soyouz. Comme à Baikonour, le lanceur
sera assemblé à l'horizontale et amené sur le pad tiré par train sur
son support. L'intégration de la charge utile à la verticale oblige à
construire une tour de service annexe
Le projet de construction débute au printemps 2005. La décision positive
du Conseil de l'ESA de décembre 2004 permet de boucler 90 % du financement
ESA (223 M€) grâce à une augmentation des participations de la France,
de l'Allemagne, de la Belgique, de la Suisse et de l'Espagne. Par
ailleurs, le financement apporté par Arianespace (121 M€) a également
été débloqué grâce à la décision de la France de garantir le prêt
de cette société auprès de la Banque Européenne d'Investissement. Il
restait encore à concrétiser le financement de l'Union Européenne (10 %
de 223 M€) pour boucler complètement le tour de table.
Les
travaux de terrassement ont commencés en janvier et se sont déroulé sur
une année avec la création de pistes, déboisement, drainage,
préparation du terrain (1 million de m3 sur 120 hectares)… L'appel
d'offre pour le premier lot de ces travaux concerne le génie civil, les
VRD, les réseaux énergie et climatisation a été lancé au début du
mois d'avril. L'ESA
est le maitre d'œuvre du programme avec le CNES, Arianespace est
l'exploitant du système Soyouz en Guyane. Elle est aussi responsable des
prestations russes du programme Soyouz dans le cadre d'un contrat avec le
CNES et de la qualification opérationnelle du SLS. L'organisation
industrielle est constitué d'un groupement conjoint , le groupement
Soyouz Infrastructures, qui comprend le GIE INFRASOYOUZ (Vinci
Construction Grands Projet et NOFRAYANE), mandataire de l'ensemble du
groupement, MT Aerospace (ancien Man Technologie), ACIA regroupant AXIMA Belgique,
CRYSTAL (France), AXIMA FRANCE et CLEMESSY. Vinci
Construction a déjà travaillé sur le CSG en réalisant les ELA, l'usine
de propergols Ariane 5 et les bâtiments de charges utiles S5. Le
choix industriel est réalisé dans l'été et les premiers travaux
démarrent à la rentrée. La partie la plus difficile à faire sera le creusement
du carneau d'évacuation des gaz taillé directement dans le granit, comme
le fut le BEAP d'Ariane 5. Le massif avant et la tour seront aussi
difficile à réaliser.
L’ENSEMBLE DE LANCEMENT SOYOUZ (ELS)
Le site de lancement choisi est situé au Nord-Ouest du CSG. La zone de 120 hectares
est sur le territoire administratif de la ville de Sinnamary. Le site de
lancement est localisé sur un socle granitique, à 27 km de la ville de
Kourou, 12 km des Ensembles de lancement Ariane (à 4-5 km des sites
d'observation Ariane) et à 18 km de la ville de
Sinnamary.
L’emplacement a été retenu notamment pour être suffisamment éloigné
des autres ELA et permettre une extension future. L'ELS
est orienté au Nord en bordure de la RN1 et s'étend sur 1000 m environ.
Comme les ELA Ariane, elle est composée de deux zones, celle de
préparation et celle de lancement.
La zone de préparation ZP,
en bordure de route est le premier point d'accès du site. Un second poste
de contrôle 200 m plus loin permet d'accéder à la zone de lancement
directement. La zone comprend le poste de garde et des pompiers, le Centre
de Lancement CDL, les servitudes (distribution et stockage électrique, climatisation,
compresseurs) et une aire de stockage. Cette zone est à 1026 m du
lanceur.
Le CDL est utilisé pour les opérations finales et le
lancement. Son toit est recouvert d'une dalle en béton de 2 m
d'épaisseur. Le système «contrôles commandes» comprend un contrôle commande
opérationnel de fourniture russe et un contrôle commande servitude CCZ
de fourniture européenne. Les moyens de communications comprennent un système de communication
systèmes/mesures. et des moyens optiques, sonorisation et vidéo.
Le bâtiment du
Centre de Lancement (CDL) est un bâtiment massif anti-explosion
ramenant une charge surfacique moyenne au sol d’environ 15 T/m². Le
profil de sol au niveau de ce bâtiment est constitué de 10 m
d’argile sableuse molle surplombant des sables argileux à graviers
et des argiles d’altération rocheuse. Ces formations moyennes à
denses présentent de nombreuses boules granitiques pluri-métrique
rendait une fondation du bâtiment sur pieux extrêmement difficile.
La solution alternative proposée a consisté à remplacer les
fondations profondes proposées (20 m) par une amélioration de sol
par inclusions rigides réalisée par la technique du Jet-Grouting.
Les inclusions réalisées ont un diamètre de 1100 mm et le matériau
de Jetgrouting obtenu possède une résistance à la compression à 28
jours de l’ordre de 7 à 8 MPa. La profondeur totale des inclusions a
été réduite à 11 m, évitant ainsi les zone des boules granitiques.
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Au centre de la zone de
préparation à 625 m du lanceur, le bâtiment d'intégration MIK 3431 (Montazhno-Ispitatielniï Korpoussagrandi)
entièrement climatisé (92 m de long, 41 m de large et 22 m de hauteur) qui permet l'assemblage du lanceur à l'horizontale et
de l'étage FREGAT. Sur l'accès parallèle, les zones de stockage
kérosène, pyrotechnie, hydrogène et la zone de dépotage de peroxyde
d'hydrogène. Le bâtiment est traversé dans sa longueur par la voie ferrée
qui relie la ZL. Les containers du lanceur arrivent coté Sud et sont
déchargé par la grue du pont roulant. Le corps central, Block A arrive
en 2 parties qui sont assemblé dans la partie Est du bâtiment. Puis,
l'ensemble est déplacé sur le banc adjacent pour recevoir les 4
boosters. Ces derniers arrivent dans leur propre containers. Transféré
dans le MIK, puis contrôlé, ils sont positionné autour du corps central.
Une fois assemblé le lanceur est transféré de nouveau dans la partie Est
du bâtiment mais cette fois ci sur une remorque spéciale qui le conduira
jusqu'au pad de tir, moteur en avant.
Le MIK guyanais appartient à
l'ESA mais est exploité par Roskosmos
L'intérieur du MIK en cours
d'aménagement
Le MIK vue extérieure avec
devant le CDL, au fond la ZL et le pad de tir
L'intérieur du MIK lors des
essais d'intégration lanceur en 2010
La Zone de Lancement (ZL) est à 1000 m
de l'entrée principale. Elle est relié au MIK par une voie ferrée sur
laquelle sera déplacé le lanceur Soyouz sur sa remorque. Longue de 625 m,
elle est plus courte que celle reliant le MIK 32 au pad 31 de Baikonour
qui fait elle 750 mètres. Celle qui relie le MIK 112 au pad 1 fait 40 km
!
Le pad Soyouz est similaire à celui de
Baikonour ou Plesetsk. Il est constitué d'une immense dalle de béton
enterrée sur 5 étages équipés de tous les systèmes nécessaires à la
mise en œuvre du lanceur et abritant les locaux techniques associés, plus
petite que celui de Baikonour (63 m de long sur 45 de large) sur laquelle
aboutie la voie ferrée pour le transport du lanceur. La dalle se termine par
une plateforme bétonnée rectangulaire, la table de lancement avec un trou
carré (20 x 20 m) au centre destiné à laisser passer les flammes du lanceur
au décollage 15 m plus bas. Deux énormes piliers la soutiennent. Entourant,
le massif, 4 mats anti-foudre et en arrière le portique mobile permettant
l'accès au véhicule une fois érigé, l'intégration du composite supérieur sur
le lanceur et son retrait pour le lancement.
Sur le
devant, le carneau d'évacuation des flammes, de type Baikonour. Creusé dans
le granit, il mesur 150 m de long pour 125 de large et 15
m de profondeur. il a fallu un an pour creuser les 200 000 m3 de roche. Le
granit a une très faible perméabilité et ne devrait donc pas permettre à
l'eau de s'infiltrer. Cependant, par précaution, le carneau est recouvert
d'une paroi étanche et sera pourvu d'un système de pompage. De plus, il est
entièrement cimenté évitant la projection de caillou au décollage.
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Ecorché du pad de tir avec sur le coté du massif, tunnel
d'évacuation reliant le bunker du personnel et à l'opposé, le
bunker de contrôle du remplissage en ergols. Juste devant se
trouve le bassin d'évaporation du peroxide d'hydrogène
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Le système retenu pour le lance Soyouz
depuis 1957 est assez original. 4 bras métallique appelés "la tulipe" (Tioulplan
en russe)
articulés à leur base assurent le soutien du lanceur au niveau des 4
boosters. Ils sont posés sur une couronne métallique de 16 m de
diamètre pesant 300 tonnes. La couronne de Baikonour
est mobile afin d'aligner l'azimut de lancement, celle de Guyane est fixe
puisque le lanceur est équipée d'un système de contrôle en vol digital qui
gère l'azimut pendant l'ascension. Le
système est complété par des tirants métalliques reliés à la plateforme et
au bas du lanceur permettant de lancer avec un vent de 72 km-h et des
températures de - 36°C. Au moment du décollage, la poussée des moteurs libèrent le lanceur, les 4 bras basculant en arrière sous
l'effet de contre-poid. L'alimentation en ergols de l'étage de base se fait
en bas par un bras de service. Fixés sur la couronne, un premier bras KZM assure l'alimentation en fluides et électricité du 3eme étage Block I,
l'étage Fregat et la ventilation de la charge utile. Un autre mat, plus
court assure l'alimentation de l'étage central Block A. Lors du
compte à rebours, le bras du Block I est déconnecté en premier,
le second est rétracté juste avant le décollage. |
Arrivée au bord du trou central, le
lanceur est redressé et positionné verticalement. 4 bras métallique de
soutien (en jaune) prennent le lanceur au niveau des points d'attache des boosters sur
le corps central. Le lanceur est donc suspendu au dessus du vide par ces 4
bras, le centre de gravité au dessous évitant un éventuel basculement. La
base du lanceur est à 7 m sous la dalle. Au dessus de ces 4 bras, les plateformes
de service pour accéder au corps
central.
Vue par en dessous, les
20tuyères des moteurs.
On distingue bien les 4 tirants qui soutiennent le lanceur et les mats
d'alimentation du corps central
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Sous le massif se trouve
la "cabine de service" , une sorte de tiroir
regroupant tout les systèmes permettant l'accès au dessous
du lanceur avec 3 plateformes sur vérins pour le remplissage en ergols.
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Elle est rétractée avant le lancement et protégée par
une grande plaque en métal lors du lancement. |
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A gauche, les plateformes sont
abaissées, à droite relevées. Au centre, le tiroir est rentré. |
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Le portique ou tour de service MBO (Mobilnaïa
Bachnia Obslouzhivania) réalisé
par Contraves et KBOM protége le lanceur sur son pad et permet
l'intégration du composite supérieur avec les satellites. Dans le plan
initial, elle n'existait pas. L'ESA en confie la réalisation à une société
italienne qui la soustraite à une société russe MIR fabriquant des parcs
d'attraction. Celle ci fait faillite et perd ses locaux. Roskomos, l'agence
spatiale russe autorise MIR a fabriquer et monter le portique dans son
centre d'essais non loin de Moscou entre mars et juin 2009. Les éléments
sont alors traités anti corrision, numérotés, démontés et expédiés en Guyane
où le cauchemar commence pour les équipes sur place. La notice de montage
est erronée, il faut tout re numéroté les 3000 poutrelles. Le portique est
terminé début 2011. Les portes se seront rajoutées que l'été suivant, car
les charnières ont du être changé en dernière minute. Les mauvaises langues
disent que le portique a été décidé juste pour que
Soyouz ressemble à Ariane, il n'y a aucune justification technique valable !
C'est juste un problème de philosophie. Le CSG est bien huilées pour une
intégration des CU en vertical. Le fait de faire un portique a éviter de
faire les deux bras qui permet d'avoir accès au lanceur jusqu'au dernier
moment comme à Baikonour
La tour mesure 53 m de haut,
29 de longueur et 24 de largeur pour 800 tonnes.
L'utilisation d'un tel portique est rendue
nécessaire par la pluviométrie, beaucoup plus importante en Guyane qu'à
Baïkonour (3 000 mm/an contre 290 mm/an), et par l'exigence de cohérence
entre Ariane et Soyouz. Les satellites commerciaux qui doivent être mis en
orbite par le lanceur européen doivent en effet être conçus pour être
assemblés à la verticale. Comme Arianespace veut rester dans sa philosophie
de "gamme de lanceurs", elle doit imposer aux charges utiles lancées par
Soyouz d'être élaborées de la même manière que si elles devaient l'être par
Ariane, c'est à dire prévues pour être intégrées verticalement.
Le portique possède 11 niveaux
d’accès au lanceur dont 4 pour la partie haute
du lanceur (étage supérieur Fregat + Charge utile), un système de
ventilation pour la Charge utile, un pont roulant de 22 tonnes, une
motorisation autonome permettant le déplacement de la structure sur des
rails, dans la direction Nord/Sud, de la partie avant à la partie arrière de
la ZL, sur une distance de 80 mètres environ. Le portique est un bâtiment
conçu spécifiquement pour la Guyane qui a pour mission de sécuriser les
accès aux niveaux hauts du lanceur (en remplacement des fermes métalliques
utilisées à Baïkonour). Il est fabriqué par KBOM (Russie) pour la structure
métallique (charpente + bardage) et Rheinmetall (Italie) pour les
équipements mécaniques principaux (pont roulant, ascenseur, motorisation).
Le portique du Soyouz, 11
plateformes de travail et deux à la base qui se replient vers le bas pour le
passage du lanceur vers le pad
Le portique, portes ouvertes
(sans bardages) avec le dernier niveau où est reçu la charge utile.
Les plateformes qui enserrent
la base du lanceur en position ouverte, fermées sans et avec le Soyouz
Vue générale du portique. Sur
la photo de gauche, l'arrière ou rentre la charge utile.
La ZL Soyouz lors des tests de
validation au printemps 2011
Juste à coté, dans un rayon de 200 mètres,
les zones de stockage LOX, air, azote , hélium et eau et la zone de
dépotage et de refroidissement du kérosène. La
voie qui part sur le coté du pad sert pour les wagon amenant le kérosène
pour l'étage principal Block A. Des camions amènent le kérosène
supplémentaire pour le 3eme étage Block I.
Écorche de la plateforme de
lancement Soyouz
Comme toute activité humaine, le Centre spatial
guyanais (CSG) n’échappe pas à la question de son impact sur
l’environnement. Le Cnes, propriétaire foncier du CSG, l’Esa, propriétaire
des installations au sol d’Ariane 5 et Arianespace, l’opérateur des
lanceurs, ont mis en place une politique environnementale qui englobe tout
le site et dont les objectifs sont de limiter autant que possible l’impact
de l’activité du CSG sur la faune et la flore locale et de maîtriser les
impacts environnements du lanceur en vol.
Différents paramètres sont donc
mesurés, notamment ceux concernant la qualité de l’eau, de l’air,
l’impact sur la faune aquatique, la végétation et l’avifaune, dont
les oiseaux sont de très bon bio-indicateurs. |
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Dans le cas du CSG, l’activité spatiale,
qui comprend entres autres la production des éléments du lanceur, «
n'occasionne pas ou très peu de nuisance sur
le site. Quels que soient les paramètres mesurés, ils sont toujours
meilleurs que les limites réglementaires. La construction du site de
l’Ensemble de lancement Soyouz a nécessité de déplacer
Stachytarpheta angustofolia, une plante
protégée par arrêté ministériel. Elle a fait l’objet d’une transplantation,
en février 2008, de la zone du carneau de l’ELS vers une zone sanctuaire. Un
suivi est réalisé chaque année. |
Avec l'arrivée du Soyouz, le
périmètre de sécurité a été étendu et les effectifs déployés pour assurer la
protection du site accrus. Une compagnie du 9e Régiment d’infanterie de Marine assurera bientôt, sous
commandement du 3e REI et aux côtés des légionnaires, la protection externe du
site. Comme pour les ELA Ariane, le site est sous une bulle de protection
aérienne avec les hélicoptères, le radar du CCM, associé aux moyens sol-airs
sous le commandement de la Haute Autorité de défense aérienne (HADA), qui
assure la souveraineté nationale de l’espace aérien français. Implanté au cœur du centre spatial,
en zone UPG, à quelques kilomètres des ensembles de
lancement Ariane, le CCM est, en cas d’alerte, un véritable centre décisionnel.
Les Puma et Fennec de l’Escadron d’hélicoptères outre-mer (EHOM) se tiennent
prêts à décoller à tout moment pour intercepter, dérouter, voire détruire un
appareil intrus. Selon le niveau de menace, des avions de chasse et un avion de
surveillance Hawkeye peuvent également renforcer le dispositif. « Si l’avion
n’obtempère pas à nos premières mises en garde radio, on monte en gradation,
commente le colonel Inaky Garcia Brotons, commandant des Forces aériennes en
Guyane et Haute Autorité de défense aérienne. On peut procéder à des contraintes
d’itinéraires ou des tirs de semonce. Ensuite, selon la catégorie de l’aéronef
et son comportement, s’il est hostile ou armé, nous sommes habilités à le
détruire sur autorisation du Premier ministre. »
En mer, un patrouilleur et une vedette de la gendarmerie maritime s’assurent
de la sécurité des approches maritimes et évacuent les derniers pêcheurs égarés.
Un avion de surveillance, le Falcon 50 M, peut également venir renforcer le
dispositif.
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