LA STATION I.S.S

 

THOMAS PESQUET, 10eme FRANÇAIS DANS L'ESPACE
Thomas Pesquet est né à Rouen le 27 février 1978. Ingénieur aéronautique, pilote de ligne, il est aussi parachutiste et plongeur. En plus du français, il parle le chinois, le russe, l'anglais, l'espagnol, l'allemand.

Thomas Pesquet passe un baccalauréat scientifique au lycée Jehan Ango de Dieppe. Il entre en classe préparatoire au lycée Pierre-Corneille de Rouen et obtient en 2001 son diplôme d'ingénieur aéronautique à l'école Supaéro de Toulouse. Il passe une année à l'école polytechnique de Montréal grâce à un programme d'échange.

Pesquet est recruté par le CNES pour travailler sur Toulouse entre 2002 et 2004. Pilote privé, il décide de suivre le programme de formation des pilotes d'Air France et obtient sa licence de pilote de ligne (ATPL) en 2006. Cumulant plus de 2 000 heures de vol, il est également instructeur sur Airbus A320.

En 2008, alors que l'Agence spatiale européenne (ESA) ouvre une nouvelle campagne de sélection (8330 candidats), Pesquet s'inscrit au concours. Il est le plus jeune des six candidats sélectionnés l'année suivante par l'agence afin de compléter le Corps européen des astronautes. Il entame sa formation au Centre des astronautes européens situé à Cologne en Allemagne.

   

En 2009, au salon du Bourget (Paris) et à la Cité de l'espace Toulouse pour les 40 ans d'Apollo

En visite à l'EAC de Cologne avec les astronautes Thomas Pesquet, Andreas Mogensen et Timothy Peake.

Les derniers astronautes ESA juste avant leur premier vol en Zéro G le 7 mai 2010.

Le 22 juin 2011, Pierre François Mouriaux fait visiter Planète Pilote puis le hall de l'Espace du musée de l'Air et de
l'Espace, l'occasion de lui donner enfin sa photo que nous avions faite en 2009 à Cologne, dédicacée par nous 4.
Il a adoré et a tout de suite dit : "Je vais l'afficher dans mon bureau !".

Le 17 mars 2014, Thomas Pesquet est choisi par l'ESA pour prendre part à une mission de longue durée de six mois à bord d'ISS. c'est le 10e français affecté à un vol spatial, 6 ans après le vol de Leopold Eyhard (STS 122).

   

 

Films spatiaux préférés, "L'étoffe des Héros, car l’histoire de ces astronautes est un peu ce que j’ai vécu avec mes collègues. “Gravity” « parce que remettre l’espace grand public au goût du jour, c’est formidable. Et on a vu qu’il y avait un véritable engouement. »“2001” « pour le côté poétique, le rêve et l’aspect “odyssée” de la conquête spatiale. »

Essayage du Sokol

Le Nikon D4 qu'utilisera Thomas dans ISS lors de son EVA. C'est un reflex 24x36 mm de 16 Mp de résolution avec une sensibilité de 100 à 12800 ISO (extension à 204800) sortit en 2012. Il remplace le D2X. Les Russes utilisent le Nikon D3

 

Un scaphandre EMU assemblé et complet. Il ne manque que les outils, portés sur la poitrine et à la taille, et les équipements de sécurité. Le scaphandre EMU est un mini-vaisseau spatial à lui tout seul. Oxygène, radio, contrôle thermique, propulsion, caméras, ordinateur de bord sur la poitrine, etc: il possède tous les systèmes pour nous protéger pendant 8h lors d'une sortie. Il et aussi adaptable et configurable presque à volonté, pour l'adapter à toutes les tailles et morphologies à bord (sujet de la leçon d'aujourd'hui). Il ne manquera plus que mes gants, à choisir dans les 200 références de la NASA. L’oxygène pur est nocif à haute pression. Nous respirons bien de l'oxygène pur, mais à une pression (la pression interne du scaphandre) égale à 30% de la pression terrestre. Sur terre: 0,21 atm d'O2, dans le scaphandre: 0,3 atm. C'est très proche.

Une fois dans l'ISS, il faut assembler son scaphandre. D'abord récupérer tous les éléments de taille adaptée, puis réaliser tous les réglages. Il y a en permanence quatre scaphandres assemblés (sauf les gants, qui sont individuels), et de nombreux morceaux "en pièces détachées". Cette figure représente ma configuration personnelle. Rien de comparable au scaphandre de Tintin sur la lune, dessinés en 1953.À l'époque on était loin de connaître ou même d'imaginer toutes les technologies du vol spatial. C'était très bien vu, mais ça restait un travail d'imagination! L'orange est la couleur traditionnelle des combinaisons de pilote d'essai, pour les retrouver facilement quand ils s'éjectent. Les équipages de navette étaient en orange. Le blanc est utilisé pour les scaphandres de sortie extra-véhiculaire, pour des raisons de contrôle thermique dans le vide. Un peu comme la différence entre être habillé tout en blanc ou tout en noir au soleil l'été.

À la fin de l'entraînement initial, chaque astronaute se voit décerner un insigne avec des ailes à porter sur sa combinaison, comme un symbole qu'il/elle a gagné le droit de voler. Voici de haut en bas la version russe, la version américaine, et la version européenne. Cette dernière a été créé très récemment pour notre classe de 2009, la première à suivre l'entraînement initial en Europe. La version finale devrait être argentée.

Thomas Pesquet emportera en orbite l'accord international issu de la COP21 et un tee shirt de l'émission radio "les grandes gueules" sur RMC.

Tests avec la tenue Sokhol qui servira pour le lancement et le retour.

Entrainement en cas de retour sur terre en urgence avec Peggy et Oleg. L'équipage doit pouvoir tenir 3 jours et 2 nuits en attendant les secours.

       

Les portraits officiels de Thomas ainsi que les patchs de mission

En juin 2015, l'ensemble des astronautes Français du CNES est réunit pour une photo souvenir dans le cadre du salon du Bourget (Photo Paris Match). De gauche à droite: Tognini (Pt du groupement aéronautique du ministère de l'Air), Perrin (pilote d'essai chez Airbus), Favier (confondateur de Blue Planet), Baudry (conférencier, consultant), Pesquet, Chrétien (Vice-président de Tietronix, TX), le couple Haigneré, Eyharts (général de brigade aérienne) et Clervoy (Pt de Novespace). Jean loup Chrétien fut le premier en juin 1982, il totalise 43 jours dans l'espace en 3 missions. Jean pierre Haigneré détient le reccord de durée en orbite 209 jours en 2 missions. Claudie Haigneré fut la première femme Française dans MIR et ISS.

   

Les 7 astronautes Français sélectionnés par l'ESA, Clervoy, Tognini, JP Haigneré, Eyharts, C Haigneré, Perrin et Pesquet (ESA)

   

Entrainement en piscine au JSC de Houston avec Peggy Wilson, simulations d'une journée type ISS dans les maquettes grandeur nature, tests, cours de russe entre autres. Simulation en chambre à vide en scaphandre EMU

Nourriture spatiale concoctée par le chef Alain Ducasse pour le CNES.

"Romain Hugault, dessinateur d'immense talent, aviateur, amoureux des avions et ami, me fait l'honneur de son coup de crayon version l'étoffe des héros"

       

L'astronaute Français est en couverture du magazine du quotidien Le Parisien d'aujourd'hui.
Un sujet de 6 pages lui est consacré. Dans ce sujet, il y a la première de cinq parties d'un sujet sur l'entrainement des astronautes.
 

7 août, dans 100 jours, Thomas Pesquet partira pour ISS. L'astronaute poste sur son compte Twitter une photo de sa montre affichant le compte à rebours restant avant son départ vers la station. Initialement prévu le 15 novembre, le vol du Soyouz MS 02 a été avancé puis repoussé pour finalement resté pour le 15 novembre prochain.

« Today the final countdown begins: 100 days to launch! » (« Aujourd'hui, le compte à rebours final commence : 100 jours avant le décollage ! »).

Fin août, en duplex du centre Johnson à Houston, Thomas Pesquet répond aux questions des journalistes au siége du Cnes à Paris. "Nous aurons une belle mission" a déclaré l'astronaute qui doit partir mi novembre. Normalement il devrait être de retour dans 6 mois, donc théoriquement avant l'élection présidentielle. L'astronaute a indiqué avoir fait une procuration au cas ou. Au cours de ce vol, 200 expériences figurent au programme, 62 coordonnées par l’ESA et le CNES dans des domaines aussi variées que les sciences de la vie, des matériaux ou encore la technologie.

Parmi les expériences citées figure entre autres Aquapad destinée à la purification de l’eau. Pour sa part MATISS doit permettre de réduire la contamination microbienne dans l’ISS. Si les résultats se confirment, un dispositif similaire pourrait être utilisé dans les établissements de santé. Le mal de dos affectant les astronautes en mission, (certains peuvent même grandir de sept centimètres), Thomas Pesquet doit ainsi tester le « Skinsuit » une combinaison prévue pour lutter contre l’absence de gravité en comprimant le corps des épaules aux pieds. Un vêtement qui pourrait être utilisé un jour par les personnes affecté par les douleurs lombaires. De plus, l'astronaute entend partager cette mission avec le grand public notamment au travers des réseaux sociaux. Diverses activités pédagogiques sont également prévues dont Mission-X. Ce programme doit inciter les écoliers de 7 à 12 ans à prendre part à des activités scientifiques dans vingt-cinq pays.

A bord de l’ISS, la science ne sera pas qu’européenne puisque Thomas Pesquet doit prendre part à cinquante-six expériences des agences spatiales américaine, canadienne et japonaise. Par ailleurs, quatre sorties dans l’espace figurent également au planning. 2 pour décembre ou janvier afin de changer des batteries sur les panneaux solaires de la station.  Vers le mois d’avril, deux autres sorties sont programmées pour relocaliser le PMA destiné à amarrer les nouveaux vaisseaux commerciaux. Dans le cadre de cette Expedition 50/51, l’ISS sera desservie par l’ensemble de la flotte des vaisseaux ravitailleurs (HTV japonais, Dragon, Cygnus et Progress). « Nous aurons une belle mission », confie le benjamin des astronautes de l’ESA. Une mission dont le départ est à présent planifié pour le milieu de l'automne... L'astronaute s'est entrainé pour réaliser une sortie en cas d'urgence si la situation l'exigeait. Qu'emportera thomas pour son vol ? peut être son saxophone. la ceinture de judo, ses insignes de pilotes ou les livres de St Exupery et la montre Oméga offerte par son frère, c'est sur. (A Meunier, la chronique spatiale)

 

   

7 septembre, le poster d'équipage auquel vous avez échappé... Nous avions choisi le thème de la série médiévale Game of Thrones, mais au dernier moment, il en a été décidé autrement! Néanmoins nous avons conservé notre devise, "Expedition 51: the future is coming!"

Il y a beaucoup de choses auxquelles je ne m'attendais pas dans la vie d'astronaute, des bonnes et des moins bonnes. L'une des bonnes, c'est que vers la fin de l'entraînement, les gâteaux deviennent omniprésents!

9 septembre, la valise de Thomas est prête. "Certaines de mes affaires sont déjà à bord de la station, d'autres me rejoindront à bord des véhicules de ravitaillement. Avec moi dans le Soyouz, juste de quoi réaliser le vol aller et retour: un chrono, des stylos, une planchette et une lampe de poche... ça me rappelle mes débuts sur petits avions! Pour la toilette à bord, on dispose de presque tout... sauf d'une douche!

12 septembre, mise en ligne du site "proximas.cnes.fr" sur Internet."

14 septembre, J-60, Thomas Pesquet est en Europe à Cologne une quinzaine de jours pour quelques avant de rejoindre Moscou et préparer son vol. Il est de passage en France et vogue de médias en média, TF1, Europe 1, TMC le 15 septembre. A l'occasion d'un petit déjeuner au Pied de Cochon à Paris, il rencontre les membres de l'AJPAE (association journalistes professionnels aéronautique et spatial)

7 octobre, J-39, Thomas Pesquet est le parrain de la 25e fête de la science. Pour sa dernière apparition médiatique avant son envol le 15 novembre, l'astronaute français rencontre la presse ainsi que les élèves des différents collèges qui ont développé des expériences qu'il utilisera la haut lors de son séjour de 6 mois. Collégiens parmi lesquels ceux du collège Leon Blum dans la Creuze qui ont proposé l'expérience CERES destiné à observer la germination et la croissance de pousses de radis en impesanteur.

   

Thomas s'est prêté avec courage aux questions des jeunes collégiens présent ce vendredi.

Thomas Pesquet avec Fred Couran parlent de la mission "Proxima" en direct sur la web TV "l'esprit sorcier"

L'occasion de signer l'accord entre le CNES et l'ESA finalisant les expériences que Thomas réalisera sur ISS dans les domaines aussi différents que la physiologie humaine, l'environnement spatial, la physique des fluides, la physique fondamentale et l'éducation avec Johann-Dietrich Worner, directeur général de l'ESA, Thomas Pesquet, Thierry Mandon, ministre de la recherche et Jean Yves Legall, président du CNES.

Votre serviteur en très bonne compagnie !

   

Le lancement du Soyouz MS 03 de l'équipage 51 d'ISS reste prévu pour le 15 novembre à 3h 05, locale, soit 23h 05 à Paris.

Petit cadeau original qu'a reçu l'astronaute français, une boite de gâteau réalisée par Jean Jacques Bersoult alias Jacomus. Épicurien et bon vivant, il aime le spatial, vend du vin, aime les gâteaux et en faire et croit aux extra terrestres. il confectionne lui même les gâteaux et les boites qu'il donne aux astronautes qu'il rencontre.

10 octobre, L-36: Thomas est de retour en Russie. au programme révision au Tsoup sur les modules d'ISS.

14 octobre, Thomas sera "l'envoyé spécial" de France Info et interviendra à l'antenne tous les samedis matin depuis ISS à 7h50 et 9h50 "Pour le moment, je n'ai pas encore le trac". Avant son départ pour l'espace, il explique "qu'à un mois du décollage" il ne se "rend pas complètement compte qu'[il va] partir".

L-31 jours, Thomas Pesquet est à Moscou à la Cité des étoiles" afin de valider son départ dans l'espace. A bord des simulateurs Soyouz, l'astronaute doit notamment se préparer aux pires simulations de vol, même si tout se passe bien dans la réalité, le tout sous les yeux des d'une commission d'experts. A 15 jours du départ, ce sera la mise en quarantaine pour l'équipage: "On vit dans un environnement contrôlé. Les gens qui sont à l'intérieur avec nous sont également médicalement contrôlés. Quand notre famille vient nous voir, on la voit à travers une vitre. C'est un peu spécial, mais c'est comme ça qu'on dit 'au revoir' à ses proches et sa famille avant de s'élancer vers l'espace."

Dès qu'on arrive, on se familiarise aux équipements d'urgence pour être prêt à éteindre un incendie ou faire face à une dépressurisation. On est briefé par l'équipage de la station. J'aurai avec moi un petit bagage d'1,5 kg. Ce qui part vraiment avec moi, ce sont des affaires personnelles, des cadeaux pour Noël ou pour des anniversaires. Tout ce qui est équipement de tous les jours (T-Shirt, stylo…) est déjà parti ou doit partir dans quelques jours par des véhicules. On ne fait pas de lessive parce qu'il n'y a pas d'eau courante à l'intérieur de la station. On se lave avec des lingettes. On met les T-Shirt aussi longtemps que possible ! Quand ils sont trop sales, on les met dans des véhicules cargos qui vont brûler dans l'atmosphère et ça fait des étoiles filantes. A partir de 19h00, on a quartier libre. On en profite pour appeler notre famille. On essaye de rester en contact avec les gens sur terre. On a le téléphone sur IP, donc on peut appeler n'importe quel numéro. On lit, on écrit son journal, on fait des photos. Je crois qu'il y a un disque dur là-haut avec 500 gigas de films et de séries. Je n'ai rien choisi de particulier, mais je ne suis pas très difficile, donc je prendrai ce qu'il y a. On peut parfois regarder certaines chaînes de télévision. Je n'ai pas encore renoncé à mon saxophone. Il y a encore une chance qu'il me rejoigne pour jouer un peu le dimanche en regardant la terre.

L-39, Thomas a passé 706 heures à maîtriser le Soyouz... dont une bonne partie au(x) simulateur(s). Le jour J, tout devrait être connu, et plus facile qu'à l'entraînement!

18 octobre, L-29, "le vaisseau cargo Cygnus d'Orbital ATK a réussi à envoyer plus de deux tonnes d'équipement et de ravitaillement en orbite. Entre autres : ma nourriture française, des vêtements pour quelques mois, les cadeaux qu'on ouvrira à Noël, et plein d'expériences scientifiques de l'ESA."

19 octobre, L-27: "aujourd'hui est un jour très spécial, car nos collègues du Soyuz MS-02 décollent de Baïkonour à 10h05 (heure de Paris). Après nous être entraînés avec eux pendant l'année écoulée, ce sera un vrai plaisir de les retrouver à bord de la station quand nous ouvrirons le sas dans un mois!". "OK maintenant c'est du sérieux (bon ça l'était déjà un peu dès le début quand même ;)): avec le lancement réussi de ce matin. Maintenant que mes affaires sont aussi en route vers l'ISS, il ne reste plus qu'à... y aller moi-même. Aujourd'hui, nous sommes vraiment devenus "Prime Crew"

23 octobre, le cargo Cygnus 5 a été attaché à la station, "Bravo à Kate, qui était aux commandes du bras robotique, et à toutes les équipes au sol!Mes affaires sont officiellement arrivées à bord de la station spatiale, dont tous mes caleçons pour 6 mois... ce sont les petits détails qui font les grandes différences! ;) "

26 octobre, L-20: Les examens du Soyouz sont finis!! "C'est fou de penser qu'on vole en Soyouz avec des livres sur les genoux. On en a besoin pour suivre les procédures de vol complexes tout au long du voyage vers l'ISS. Je pourrais bien vous montrer le contenu de celui-ci, mais alors je devrais vous éliminer juste après !"

27 octobre, L-19, après les examens, c’est la visite traditionnelle de la Place Rouge et la signature du livre d’or dans l’ancien bureau de Youri Gagarine avec tout l’équipage. On dépose également des œillets en mémoire des cosmonautes disparus pour l’exploration de l’espace. "Les Russes raffolent des traditions et j’ai déjà dû m’y plier deux fois (avec plaisir bien sûr) quand j’ai été doublure. Cette fois-ci, ça prend forcément une autre dimension : avec Oleg et Peggy, je fais partie de l’équipage principal !"

28 octobre, le décollage est repoussé au 17 novembre à 21h20 haure française. "Nouveau compte à rebours pour moi, L-20."

1er novembre, L-16, l'équipage de Proxima arrive à Baikonour.

Premier contrôle de notre Soyouz MS-03 hier. Tout doit être testé dix fois avant le lancement, y compris les toilettes ! Le commandant Oleg a testé les systèmes de communication, ce qui a pris plus de temps que prévu, mais au final tout marche parfaitement. On ne part pas dans l’espace avant d’être sûr à 200% que tout fonctionne.

3 novembre: L-14: Une autre tradition avant de partir en Soyouz : le lever de drapeau à Baïkonour. Trois nationalités différentes au sein de notre équipage, mais quatre drapeaux à hisser : l’astronaute italien de l’ESA Paolo Nespoli, qui est ma doublure pour ce vol, hisse le drapeau du Kazakhstan, où se trouve le cosmodrome. Jean-Loup Chrétien a été le premier Français à l’avoir fait ici et Claudie Haigneré la dernière (jusqu’à aujourd’hui ! ;) ). Léopold Eyharts est en fait le dernier Français en date à être allé dans l’espace, mais ayant volé avec le Space Shuttle, il n’a pas décollé de Baïkonour et n’a donc pas eu le plaisir de participer à cette tradition. Peggy et Jack Fischer lèvent la Bannière étoilée américaine pendant qu’Oleg et Fyodor Yurchihin s’occupent du drapeau russe. Et moi, de nos couleurs tricolores !

4 novembre, L-13: Le space bus ! L’équipage principal se déplace à bord d’un bus de Roscosmos, l’agence spatiale russe. Nos doublures voyagent séparément : pour le Soyouz comme pour le bus, chacun son véhicule. On roule même escortés par une voiture de police. Toutes les personnes que nous rencontrons à l’extérieur doivent porter un masque pour nous protéger des microbes : la dernière chose que l’on souhaite, c’est d’arriver dans la Station spatiale avec un rhume.

5 novembre, L-12: "Les pleins ont été faits sur notre Soyouz (carburant, gaz, eau), il est maintenant prêt pour être placé sous la coiffe de la fusée. L'année 2016 marque le 55ème anniversaire du premier vol habité dans l’espace, nous volerons donc avec le portrait de Youri Gagarine peint sur la fusée: ça ne peut que porter chance! Nous procéderons à une dernier vérification le 11 novembre, avant qu'il ne soit assemblé à notre fusée. Ensuite, pas question pour nous de voir cette dernière complète avant de se retrouver en scaphandre sur le pas de tir au moment du décollage : il paraît que ça porte malheur ... on envoie donc nos doublures."

10 novembre, à découvrir en kiosque, le numéro 36 de la revue "Espace & Exploration" avec Thomas pesquet en couverture.

10 novembre, L-10, Thomas le jardinier ! Encore une cérémonie à quelques jours du grand départ : avant leur premier vol en Soyouz, tous les astronautes doivent planter un arbre. Peggy et Oleg, qui ont déjà le leur, m’ont aidé à respecter cette tradition. Honnêtement, au regard des températures, pas sûr que le mien survivra à l’hiver kazakh sans de gros efforts de la part du personnel du cosmodrome… En tout cas, « l’allée des cosmonautes » est désormais bordée de centaines d’arbres, comme autant d’astronautes partis de Baïkonour. Les arbres les plus grands correspondent bien sûr aux missions les plus anciennes. J’ai également profité de la cérémonie pour prendre en photo les arbres (encore très jeunes !) de mes collègues de promotion à l’ESA. Le nom, la nationalité et l’année de l’expédition correspondante figurent en cyrillique sur les écriteaux.

11 novembre, L-6, seconde et dernière inspection du Soyouz maintenant dans la coiffe avant d'être assemblé au lanceur dans le MIK. "C'est la dernière fois qu'on accède au vaisseau, la prochaine se sera pour le lancement, le 17".

12 novembre, L-5: la fusée de Korolev, la Semiorka prête à accueillir le vaisseau Soyouz. "Voilà à quoi ça ressemble, une puissance de 20 millions de chevaux. Je saurai bientôt ce que ça fait ! De toute évidence, notre fusée est la plus belle du monde. Elle est également assez impressionnante. On a fait une photo de groupe du « mauvais » côté de la fusée. Dans cinq jours pour le décollage, on sera assis confortablement à l’autre bout de cette machine géniale."

14 novembre, L-3, rollout du lanceur Soyouz sur le pad ee tir, là même où partit Gagarine en 1961...

   

"Des clichés impressionnants au plus près de notre Soyouz MS-03. C’est ma doublure et collègue à l’ESA Paolo Nespoli qui a pris les photos. Vous êtes nombreux à avoir demandé pourquoi l’équipage principal n’est pas autorisé à regarder la fusée directement avant le jour du lancement. Apparemment ça porterait malheur… On s’abstient donc, mais on peut quand même admirer les photos. Les cônes de protection rouges seront ôtés avant le décollage.
Pourquoi cette couleur ? Pour que les équipes au sol n’oublient pas de les enlever… !"

L'équipage de réserve du MS 03, l'Italien Nespoli, le russe Yurchikhin et l'américain Fisher.

Séance de coiffure pour Thomas avant son voyage de 6 mois...

16 novembre, L-1, passage de l'équipage principal et de réserve devant la commission d'état et conférence de presse à Baikonour tandis que sur le pad Gagarine, le lanceur Soyouz reçoit la bénédiction du prêtre orthodoxe

Thomas Pesquet fait partie du groupe 3, la sélection ESA de mai 2009 auto baptisée les "Sheninagans" (chenapans, garnements, manigancieux). C'est le dernier à voler. Il a été 3 fois doublure pour un équipage ISS. Sa doublure aujourd'hui est l'Italien Paolo Nospoli (groupe 17 de la NASA avec Léopold Eyharts entre autre) Il partira en 2017 pour sa 3e mission à bord du Soyouz MS 05 en mai 2017 (expédition 52).

L'envers du décor, journalistes, familles, officiels attendent pour la conférence de presse (photo Bill ingalls NASA)

Parmi les petits rituels des cosmonautes russes avant le départ pour l'espace, la projection du film "le soleil blanc du désert" de Valdimir Mottyl, sortie en 1960. Ce western russe est l'un des plus gros succès du box-office de l'URSS avec 35 millions d'entrées. Depuis, tous les cosmonautes qui partent de Baïkonour le regardent.

Un dernier petit bisous derrière la vitre à sa compagne Anne Mottet.

La même mais en scaphandre...

17 novembre, La Commission d'Etat vient de déclarer Oleg Novitsky, Thomas Pesquet et Peggy Whitson prêts pour le décollage ! Avant de partir de l'hôtel des cosmonautes, thomas signe la porte de leur chambre. comme l'avait fait avant eux Youri Gagarine. Et ce, avant de trinquer à la vodka ou au champagne. Sur le trajet vers le pad, l'équipage s'arrête pour uriner sur les roues du bus. Pour Peggy, ce sera une bouteille d'eau symbolique...

Réveil de l'équipage : 12h50 (8h30 avant T-0)
Inspection du lanceur : 13h20
Départ de l'équipage de l'hôtel : 15h20
Réunion de la Commission d'Etat : 15h50
Arrivée de l'équipage sur site 254 : 16h05
Décision de remplissage du lanceur : 16h20
Départ de l'équipage vers le pas de tir 1/5 : 18h10
Arrivée de l'équipage sur le pas de tir 1/5: 18h40
Entrée de l'équipage dans le Soyouz : 18h50
Évacuation du pas de tir : 20h20
Rétractation des tours de service : 20h35 - 20h55
Compte à rebours final & insertion clé : 21h15
DÉCOLLAGE : 21h20

Le Soyouz MS 03 fera un rendez-vous en 34 orbites (en 2 jours). Arrivée prévue sur le module Rassvet ce vendredi à 21h01 (heure de paris). Pour pouvoir faire un rendez-vous en quatre orbites, il faut que, après le lancement, les stations sol envoient certaines télécommandes au vaisseau, qui sont fonction de l'orbite réelle donnée par le lanceur Soyouz-FG. Les précédents Soyouz TMA-M étaient équipés du système de télécommande Kvant-V. Les télécommandes étaient émises par les stations Kvant-P. Avec la version Soyouz MS, le système Kvant-V a été remplacé par le système EKTS. Celui-ci n'est pas capable de recevoir les télécommandes des vieilles stations Kvant-P, il ne peut recevoir que les télécommandes des nouvelles stations Klion-R. Or, l'une de ces stations Klion-R (celle du cosmodrome de Vostotchnyi) n'est pas encore opérationnelle. Donc pour ce vol encore, l'amarrage à ISS se fera en 4 jours.

Dernier selfie sur terre.

Un dernier au revoir à Anne



Au pied du pad de tir. L'équipage est revétu d'une combinaison anti froid par dessus le scaphandre Sokhol. A la descente de l'autocar, au pied du pad, Thomas suit le commandant et jète briévement un regard vers la Semiorka qui va l'emporter vers ISS. thomas avait déclaré quelques heures avant "Je réaliserais vraiment qu'il part lorsque je serais au pied du lanceur". Les 3 astronautes ne sont restés que 20 secondes sur les marches de l'escalier avant dêtre poussé dans la cabine de l'ascenseur montant vers le Soyouz.

Thomas Pesquet, siége de gauche est monté en premier dans le module de descente. Après vérification du vaisseau, les 2 autres membres d'équipage ont suivit, Novitsky au centre et Whitson à droite. Chacun a eu 20 minutes de musique personnelle avant de se concentrer pour le départ.

A H-15 mn, le système d'"abort" est activé en mode AUTO. A H-9 mn, les enregistrements de bord sont activées, le système de guidance est activité en configuration de lancement.

21h20, la 1866e Semiorka quitte le pad de tir de Baikonour. Après 2mn 15s de vol, les 4 block latéraux se séparent (alt 40 km, vit 1660 ms), la coiffe suit à T+3mn 06s (alt 74 km) et l'étage principal à 4mn 48s (alt 142 km, vit 3600 ms). Après coupure de l'étage supérieur à T+8mn 50s, l'équipage est sur orbite à 208 km d'altitude. Le Soyouz MS03 commence par déployer ses panneaux solaires. L'amarrage aura lieu le 19 novembre à 21h01.

Le Soyouz MS 03 est le 49e Soyouz lancé vers ISS et le 132 eme depuis 1967 (dessin Anatoly Zak).

Les toilettes du Soyouz dans lequel thomas a passé 2 jours à la poursuite d'ISS

La "une" du Air &Cosmos 2523 du 18 novembre avec Thomas Pesquet

 

LA MISSION "PROXIMA"

 

DESCRIPTION D' ISS