LA STATION I.S.S

 

2001

1er janvier, les trois hommes de l'expédition 1 orbitent la Terre à près de 375 km d’altitude depuis maintenant 61 jours et ils devraient revenir sur Terre dans environ 72 jours. 

13 missions d'assemblages et de logistiques sont programmées pour 2001 dont 6 missions NASA, le lancement du laboratoire Destiny, du bras robot Canadarm, du sas US Quest, du sas russe Pirs. A cela s'ajoute deux vols des MPLM à bord du Shuttle, le premier vol taxi du Soyouz TM avec un 3eme passagers payant comme lors du programme Intercosmos. Les équipages d'occupation amenés par le Shuttle commencent leur rotation de 6 mois. C'est l'année de la véritable construction d'ISS. 

Le programme d'assemblage avec le Shuttle prévoit 6 missions
_
STS 98, Atlantis, le 21 janvier, ISS 5A (US Lab), Kennth Cockrell, Mark Polansky, Robert Curbeam, Thomas Jones et Marsha Ivins.    
_ STS 102, Discovery, le 1 mars, ISS 5A-1 (MPLM Leonardo, James Wetherbee, James Kelly, Andy Thomas et Paul Richards. James Voss, Susan Helms et Yury Usachev (russie) remplaceront William Shepherd, Yuri Gidzenko et Sergei Krikalev qui normalement seront dans la station depuis trois et demi.
_ STS 100, Endeavour, 19 avril, ISS 6A (MPLM Raffaello SSRMS,
Ken Rominger, Jeff Ashby, Chris Hasfield (canada), John Philips, Scott Parazynski, Umberto Guidoni (Italie) et Youri Lonchakov (russe).
_ STS 104, Atlantis, 17 mai, ISS 7A, (sas), Steven Lindsey, Charles Hobaugh, Michael Gernhardt, James Reilly et Janet Kavandi.
_ STS 105, Endeavour, 21 juin, ISS 7A-1, MPLM Donatelo, Scott J. Horowitz, Ph.D. (Col., USAF) et  Frederick W. "Rick" Sturckow (Maj., USMC). Les MS sont Daniel T. Barry et Patrick G. Forrester (Lt. Col., USA). Le Shuttle permettra de récupérer l' équipage Expedition 2 (Yuri V. Usachev, James S. Voss Col., USA et Susan J. Helms Col., USAF) et de laisser l' équipage d' Expedition 3 Frank L. Culbertson (Capt., USN,), Vladimir N. Dezhurov (Lt. Col., Russian Air Force), et Mikhail Tiourin pour un séjour de 4 mois sur l' ISS.
_
STS 108, Endeavour, 1 octobre, UF-1, MPLM, le commandant et le pilote ne sont pas nommés. Carl Walz, Daniel Bursh et Youri Onufrienko remplaceront l' équipage Frank L. Culbertson, Vladimir N. Dezhurov, et Mikhail Tiourin.

Dennis Tito est ce riche homme d’affaires américain, passionné d’espace depuis cinq décennies, qui a décidé de se payer un petit voyage en orbite terrestre. «Je rêve d’aller dans l’espace depuis le soir où j’ai vu Spoutnik passer au-dessus de ma tête», dit-il. 
Tito a donc entrepris de s’offrir (pour la bagatelle somme de 20 de millions $) une visite à bord du complexe orbital Mir. Depuis six mois, il s’entraîne à la Cité des Étoiles, en banlieue de Moscou, au côté de l’un des équipages destinés à travailler à bord de Mir. Son envolée devait survenir au cours de l’année 2001. Comme la station MIR n'accueille plus d'équipage depuis l'an passé et qu'elle est promis à une destruction d'ici quelques mois, le millionnaire reste pour l'instant "cloué" au sol.
Les autorités russes viennent d’annoncer, le 3 janvier, qu’ils respecteront leurs engagements vis-à-vis du richissime Américain… en l’expédiant justement vers la station. Dans le cadre de leur participation à ce projet international, les Russes doivent en effet remplacer tous les six mois environ le Soyouz arrimé à la Station et qui sert de «chaloupe de sauvetage» aux trois astrçonautes résidants. 
Le prochain Soyouz de rechange doit s’envoler du Cosmodrome de Baïkonour le 30 avril prochain. Or, comme ce vaisseau trois-places sera piloté par deux cosmonautes, les Russes ont décidé d’offrir le siège vacant à Tito. Celui-ci obtiendrait donc l’immense privilège d’accéder à l’impressionnant complexe orbital en construction. Son envolée n’est cependant par assurée puisque, bien que les Russes ont parfaitement le droit d’emmener qui ils veulent à bord de leurs Soyouz, ils doivent néanmoins s’entendre avec la NASA quant à la visite de la Station. L’agence spatiale américaine se montre très réticente à permettre qu’un «monsieur tout le monde» accède ainsi à ISS puisqu’il est à craindre qu’une telle présence pose un risque à la sécurité des résidants et même au complexe orbital valant plusieurs dizaines de milliards $. En effet, Tito ne connaissant rien des exigences d’un séjour à bord de la Station, il pourra exposer, par inadvertance, les habitants à des risques inutiles. 

La NASA révèle 4 milliards $ de déficit sur ISS. La nouvelle administration en place à la Maison Blanche menée par le Président Georges W Bush ordonne à l'agence spatiale de résoudre le problème avant la demande  de budget pour l'année fiscale 2002 au mois de février.

La mission STS 98 étant retardée de trois semaines suite à un problème avec les liaisons pyro des boosters SRB du STS, la mission des trois occupants d'ISS est rallongée de deux semaines. Le temps laissé aux astronautes permet de faire du ménage dans la station. Les trois hommes entreprennent de préparer le port d’arrimage PMA-2 en prévision de son déplacement puisque le laboratoire Destiny prendra sa place.  Ils s'entraînent de plus à évacuer rapidement la station en cas de pépin, conduisant des exercices d’alerte-feu.

17 janvier, la NASA confirme le lancement d'Atlantis STS 97 pour le 6 février. Le vol suivant STS 102 a été repoussé d'une semaine et STS 104 de trois (meilleures conditions d'éclairages).

STS 98, mission  5A

Atlantis est lancé comme prévu le 7 février à 18 h 13 mn, heure locale du KSC après quelques soucis avec un multiplexeur-démultiplexeur à T moins 2 mn (le tir prévu le 6 a été repoussé d'un jour permettant de réduire à trois jours la poursuite avec ISS). Après 8 minutes, Atlantis est sur orbite. 
A bord Kennth Cockrell, Mark Polansky, Robert Curbeam, Thomas Jones et Marsha Ivins. 
Dans la soute le module US Lab baptisé "Destiny" un module de 8,5 m de long pressurisé, habitable, conçu pour les charges utiles et les expériences pour les scientifiques à l' image de ce que fut le défunt Spacelab. Avec ses 24 racks dont 13 en rapport direct avec la station, ce sera pour les dix prochaines années le module principal de ISS. Pour l'instant , seulement 5 racks sont dans le module, deux pour l'avionique, deux pour le contrôle thermique et un pour le contrôle de l'environnement. 
Destiny est le module le plus cher du programme avec un coût de 1, 4 milliards $. Outre son rôle scientifiques, il  servira de centre de commandement pour l' ensemble de la station à la place de Zvezda gérant notamment l'orientation grâce à ses 14 ordinateurs et gyroscopes.    Pour la première fois, le contrôle de la station au sol passe du cité US, en effet le centre de contrôle des vols habités le Tsoup bascule avec le MCC de Houston. 
Trois EVA seront nécessaire pour le raccorder à la station. 
Le 9 février à 16 h 51 TU Atlantis s' amarre à ISS. Le vaisseau Progress M1-4 amarré depuis novembre dernier s' était détaché pour retomber dans l' atmosphère.
Le 10 février c' est à 15 h 16 TU que débute la première EVA. Après avoir démonté l' adaptateur PMA 2 du module Destiny et installé sur la structure Z1, l' astronaute Ivins aidée du bars RMS commence le lent déplacement du module vers Unity. Une fois mis en place, les câbles sont connectés. La sortie aura duré 7 h 40, soit 70 minutes de plus. A noter un petit incident, la rupture d' une canalisation de refroidissement et une fuite d' ammoniac qui a légèrement contaminé la combinaison de Curbeam. Ce dernier a du rester un peu plus de temps dans le sas de l' Orbiter afin d' être correctement décontaminé. 
Le 11, les astronautes ouvrent l' écoutille du module Destiny et commencent l' activation des systèmes. 
Le 12, la seconde sortie EVA de 6 h 50  permet  de terminer l' ensemble des connections du module avec le reste de la station, remettre le PMA 2 sur Destiny et installer la poignée PDGF qui sera utiliser pour mettre le bars télémanipulateur SSRMS en avril prochain. 
Le 14, la dernière EVA de 5 h permet de remettre l' adaptateur PMA 2 sur Destiny et le connecteront avec lui. Ce nouveau port d' amarrage permettra la jonction de Discovery en mars prochain. Les deux astronautes réalisant aussi une simulation de sauvetage d' un astronaute en perdition avant de rentrer dans la cabine. Cette sortie est la 100 eme réalisées par les américains depuis 1964 et Ed White sur Gemini 4.  

STS98 EVA.jpg (89193 octets)    STS98 EVA 02.jpg (55040 octets)

Avec la mise en place de Destiny, la station ISS offre maintenant quatre modules pour les astronautes. Cependant, lors de son lancement, Destiny sera loin d’être prêt à être utilisé. Une autre demi-douzaine de racks sera livrée lors de la prochaine mission (STS 102 prévu pour mars). Puis, les douze autres seront livrées au cours des envolées suivantes. À terme, le laboratoire contiendra 23 racks, six étant fixées sur les murs (de chaque côté) et au plafond, alors que les cinq autres se trouvent au plancher. En effet, un espace équivalant aux dimensions d'un rack a été laissé vacant dans le plancher pour faire place à un hublot très particulier. Il s’agit d’une «fenêtre optique» faite d’un verre de très grande qualité qui servira aux observations de la surface terrestre. Ce hublot, le seul dont est équipé le laboratoire, ne servira donc pas au confort de l’équipage puisque, éventuellement, divers appareils photographiques y seront fixés. Étant donné que les responsables désirent maintenir le bon état et la propreté impeccable du hublot durant les quinze années d’opération du laboratoire, il sera protégé par un écran rideau qui sera fermé lorsqu’il y aura danger de contamination (lors de l’abordage d'un vaisseau spatial ou à l’occasion de certains travaux extérieurs réalisés par des astronautes en scaphandre).

2001 destiny interieur.jpg (88300 octets)

Le retour du 18 est annulé suite à de fort vent en altitude en Floride, il est repoussé au lendemain.
Le 19, même problème, l' équipage doit rester une journée de plus en orbite. Atlantis a des réserves pour tenir jusqu' au 21. 
Le 20, la décision est prise de faire revenir Atlantis non plus au KSC mais en Californie sur la base d' Edwards. Après une mission de 13 jours, l' Orbiter pose ses roues à 15 h 33 EST sur la piste 22 de la base militaire. 

Le 17 février, le quotidien Florida Today rapporte que la construction d’ISS pourrait coûter 4 milliards $ de plus que prévu. C’est là une augmentation de plus de 62% par rapport aux coûts établis en 1993. À l’époque, la nouvelle administration du président Clinton avait dû restructurer le programme — qui n’allait nul part depuis son annonce en 1984 — en prévoyant consacrer 17,4 milliards $ à sa construction en orbite. Entre temps, cependant, les coûts ont grimpé jusqu’à 24 milliards $ et voilà qu’on apprend qu’ils devraient à présent dépasser les 28 milliards $. De fait, le Bureau des comptes du Congrès américain (GAO) estimait récemment à 95 milliards $ la facture totale du projet... sans connaître les milliards $ additionnels qui viennent d’apparaître.
Une augmentation aussi importante des coûts risque d’avoir de sérieuses conséquences sur la suite du projet. La NASA fait en effet face à un nouveau Congrès et à un nouveau président (républicains dans les deux cas) et nul ne peut dire comment ils réagiront. Tout ce qu’on sait, pour l’heure, c’est que George Bush est davantage porté à financer des projets militaires (particulièrement un «bouclier antimissile») en plus d’avoir d’autres priorités qui n’avantage en rien la NASA. Certains membres du Congrès soupçonneraient même que l’agence spatiale américaine aurait attendu que le laboratoire Destiny soit fixé à la Station avant de laisser filer qu’elle aura besoin de plusieurs milliards $ pour compléter sa construction. 
Aux yeux de certains observateurs, trois scénarios sont possibles. La NASA pourrait tout bonnement recevoir les fonds nécessaires pour poursuivre le programme, ou l’assemblage d’ISS pourrait être échelonné sur une plus longue période (afin de répartir les coûts), ou encore la station pourrait se voir ajouter quelques pièces avant d’être considérée comme terminée. Or, justement, dans ses plans, la NASA prévoie depuis longtemps que la mission ISS 7A, prévue pour l’été prochain, terminerait la première «phase» d’assemblage, ISS étant dès lors en mesure de remplir une bonne part des fonctions pour lesquelles elle a été construite Il est toutefois prévu que, dans le cadre d’une seconde phase (devant s’étendre de l’automne 2001 au printemps 2006), les capacités d’ISS seraient nettement augmentées avec l’ajout de panneaux solaires générant une grande quantité d’électricité, de nouveaux laboratoires scientifiques (européen et japonais) et des ressources permettant d’héberger sept personnes (au lieu des trois habitants la station durant la première phase). Les responsables politiques américains pourraient donc décider de mettre un terme à la construction du complexe orbital dès l’automne et ne financer que son exploitation scientifique et commerciale. Cependant, suspendre ainsi l'assemblage d’ISS risque fort d’entraîner de vives protestations de la part des Européens et des Japonais puisque leurs laboratoires, déjà construits aux coûts de plusieurs milliards $, demeureraient sur Terre! En outre, la station n’étant plus habitée que par trois personnes, cela réduirait considérablement le travail que pourraient y réaliser des chercheurs internationaux. De même, cet arrêt de construction laisserait au sol plusieurs milliards $ d’équipements américains déjà construits et qui attendent leur lancement au Kennedy Space Center. Pourtant, le 20 février, Keith Cowing, de NASA Watch, confirme qu'un tel scénario est «davantage qu’une simple rumeur» puisque, rapporte-t-il, des responsables américains chercheraient déjà à déterminer comment ils pourraient respecter leurs engagements internationaux avec une station orbitale de moindre envergure...

Le 24 février, l’équipage ISS 1 quitte brièvement la station à bord du vaisseau Soyouz TM-31 afin de déplacer celui-ci de l’arrière de la Station, où il s’est arrimé le 2 novembre dernier au port nadir (sous la station). Le but de la manœuvre est de libérer le port arrière pour l’arrivée du vaisseau-cargo Progress. Cette manœuvre de déplacement du Soyouz est une première dans le cadre du programme ISS bien que les Russes l’ont mainte fois réalisée dans le cadre de l’opération de leurs stations orbitales Saliout et Mir.
Progress M44 décolle de Baikonour le 26 février à 3 h 09 TU. Il s'amarre à l'arrière de la station
deux jours après. Le vaisseau livre ainsi 2,5 tonnes de marchandises à l’équipage, dont 730 kilogrammes de combustible pour les moteurs-fusée du complexe orbital

Un communiqué émanant de la Maison Blanche confirme «l’augmentation récente des coûts de la Station spatiale» en les estimant à 1 milliard $us pour les années 2001 et 2002 et à 4 milliards $ pour les cinq années suivantes. On parle donc, à présent, d’une augmentation de 5 milliards $us... et non plus de 4 milliards $, tel que rapporté il y a une semaine à peine! Le communiqué fait simplement état que le budget 2002 de la NASA totalisera 14,5 milliards $ (comparativement à 14,3 milliards $ pour la présente année) et précise laconiquement que l’augmentation des coûts du projet ISS sera «en partie compensée» en «redirigeant» les fonds alloués au Module d’habitation américain, à la mini-navette CRV et au Module de propulsion... Or, le module d’habitation et le CRV doivent permettre au complexe orbital ISS d’héberger sept personne à partir de 2006. Le 28 février, la NASA annule la fabrication du US Hab et par la même du projet TransHab (module gonflable), le CRV X38 et le module de propulsion PM. La perte du PM rend les américains dépendant des russes pour la correction d'attitude et d'altitude de la station. L'annulation du X38 et des X33 et X34 du programme Space Launch initiative rend les américains encore plus dépendant des russes dans la déserte des équipages à bord d'ISS. Rosaviacosmos doit fournir 10 Soyouz supplémentaires jusqu'en 2010 contre paiement, mais la loi de non prolifération INA voté en 2000 va sérieusement compromettre les négociations. La perte du module d'habitation ne permettra pas de passer de 3 à 6 astronautes rapidement. La place se fait déjà rare à bord d'ISS en ce moment. La NASA va demander à l'Italie une étudie visant à transformer le Node 3 qu'elle fabrique en module d'habitation. L'assemblage d'ISS sera terminé après l'envoie du Node 2. 

Test du X38 dans le désert de Mojave

4 Mars, la Russie (RKK Energia and Rosaviacosmos) et Spacehab signe un accord pour développer le module Enterprise, le Enterpise Multi-Purpose Module (MsTM)) qui remplace le Docking and Stowage Module DSM. Khrunichev qui propose un module commercial concurrent ne voit pas cela d'un bon oeil. 

STS 102, mission 5A-1 (Expedition 2)

Discovery est lancé le 8 mars à l' heure prévu soit 11 h 42 TU du KSC. A bord James Wetherbee, James Kelly, Andy Thomas et Paul Richards, James Voss, Susan Helms et Yury Usachev (russie), ces trois derniers remplaceront William Shepherd, Yuri Gidzenko et Sergei Krikalev actuellement dans la station depuis trois mois et demi. L' amarrage avec ISS a lieu le 10 mars sur la pièce de jonction PMA 2, Usachev prenant à ce moment le commandement de la station.
L’équipage du vol STS 102 apporte une dizaine de tonnes de matériel, dont six 7 racks remplis d’équipements qui seront installées dans le laboratoire scientifique Destiny. L’un de ces «racks» scientifiques, dit le Human Research Facility, servira à la conduite d'expériences biomédicales. Les cinq autres renferment de l'équipement électronique servant au fonctionnement de la station, dont 2 racks chargés du contrôle du bras SSRMS le Robotics Work Stations (RWS). Ces racks ainsi que d’autres appareils sont entreposés dans un conteneur de type MPLM («Multipurpose Logistics Module»). Au nombre de trois, les modules MPLM Leonardo, Raffaello et Donatello sont destinés à amener les expériences scientifiques à bord du module Destiny installé par la navette. Construit par l' Italie, ils mesure 6,7 m de long pour un diamètre de 4,5 m et peuvent accueillir 14 racks standards ISPR. Une fois déchargé, le MPLM sera retiré de la station et installé une nouvelle fois dans la soute de la navette.
Le 11 mars Susan Helms et Andy Thomas réalisent la première EVA de la mission en restant 8 h 56 mn dehors battant un nouveau record de durée. Cette sortie permet de préparer la pièce de jonction de Unity pour le module Leonardo et le socle de Destiny pour le bras robotique SSRMS qui sera livré en avril avec STS 100. Dimanche 12 au soir à 18 h 42 le module Leonardo accroché au bras RMS était enlevé de la soute et placé contre Destiny. 
Le 12 mars une seconde EVA de 6 h 30 réalisée par Paul richards et Andy thomas permet de préparer l'arrivée du bras robot SSRMS et d' installer divers équipements, comme le External Stowage platform 1 (sorte de plateformes de secours pour pièces de rechange), le Pump & flow Control Subassembly et inspecter le Floating Potential Probe.
Le déchargement du module Leonardo ainsi que le rangement des expériences et éléments amenés dans ISS prenant plus de temps que prévu, les contrôleurs au sol décident de rallonger la mission d' une journée, Discovery restant un jour de plus amarré à ISS. Le retour au KSC est prévu le 21 à 00 h 55.
Le 19 le module Leonardo réintègre la soute de l' Orbiter à 4 h 32. 
Après les cérémonies d' adieu les trois occupants d' Expedition one Shepherd, Gisenko et Krikalev laissent les clefs de la station au membre de Expedition 2 Voss, Helms et Oussatchov. 
Discovery atterrit le 21 mars à 2 h 31 du matin sur la longue piste du KSC après une mission de 12 jours 19 minutes et 49 secondes.

Suite à l' annonce à la fin du mois de février de réductions dans le budget de l' agence pour 2002, de nombreux programmes vont être réduits ou annulés, notamment dans la construction de l' ISS. Il se pourrait que la station soit terminé plus tôt que prévu et en reste à sa phase un initialement prévu pour la fin de cette année, c' est à dire avec une occupation permanente par seulement trois astronautes.
Dans l' attente de nouvelles discutions, les européens et les japonais se demandent ce qui va devenir de leurs modules déjà construit.

21 mars, le communiste Gennady Seleznyov, président de la Douma, la chambre basse du parlement russe, estime que son pays devrait dès maintenant entamer la construction d'une nouvelle station spatiale MIR 2, en remplacement de MIR dont la fin inéluctable est prévu dans deux jours. Gennady Seleznyov ainsi que les membres de son parti estiment que les modules russes destinés à être assemblés sur l'ISS devraient plutôt servir à construire une nouvelle station MIR 2, avec comme élément principal une réplique de Zvezda, qui constitue déjà le module d'habitation de la station internationale et est une réplique évoluée du node-1 de l'actuelle MIR. Cinq éléments additionnels sont déjà construits ou en passe de l'être dans les ateliers russes, et à eux seuls, ils offriraient un volume utile supérieur à celui de Mir.

Le 23 mars, la NASA nomme les prochains équipages d' occupation de l' ISS:
_ Expédition 5 sous commandement russe sera composé de Peggy Whitson et deux Russes. Scoot Kelly (STS 103) sera la doublure de Whitson.
_ Expédition 6 sous commandement américain sera composé de Kenneth Bowersox (STS-50, STS-61, STS-73, STS-82) Donald Thomas (STS-65, STS-70, STS-83, STS-94) et un Russe. Carlos I. Noriega (STS-84 et STS-97) et Donald Pettit seront les doublures.
_ Expédition 7 sous commandement russe sera composé de Ed Lu (STS-84 et STS-106) et deux Russes.  Paul Richards (STS 102) sera la doublure de Lu.
_ Expédition 8 sous commandement américain sera composé de Michael Foale (STS-45, STS-56, STS-63, STS-84 et STS-103) William McArthur (STS-58, STS-74 et STS-92) et un Russe.  Leroy Chiao (STS-65, STS-72 et STS-92) et John Phillips seront les doublures.
Les noms des cosmonautes russes seront désignés plus tard.

Avril, la NASA reçoit son budget pour 2002, il est en nette régression avec 14, 7 milliards $. 
_ La station ISS perd 14 millions $ avec 2 043 millions $, contre 2 057 l' an passé;
_ Les sciences gagne 417 millions $ avec 2 778 millions $;
_ Le Shuttle perd 627 millions $ avec 3 167 millions $, 3 790 l' an passé;
Le nombre de vol est désormais limité à 6 par an. 

2001 exp2 onbord.jpg (104620 octets)

17 avril, par la voix de son vice premier ministre, la Russie se donne un an pour développer le concept d'une nouvelle station spatiale, MIR 2, qu'elle souhaite construire avec l'aide d'autres pays. La Russie consacre actuellement l'essentiel de son effort financier dans ce domaine à sa participation dans la Station ISS, mais elle n'en abandonne pas pour autant l'idée de donner un successeur à la station MIR, qui a terminé son existence le mois dernier après 15 ans de service.

STS 100, mission 6A 

Endeavour est lancé le 19 avril à 14 h 40 locale. A bord Ken Rominger, Jeff Ashby, Chris Hasfield (canada), John Philips, Scott Parazynski, Umberto Guidoni (Italie) et Youri Lonchakov (russe). La mission de 10 jours permettra de fixer le bras télémanipulateur SSRMS construit par le Canada et amené un nouveau module Rafaello au cours de deux EVA de Parazynsky et de Hartsfield. 
Le 21, l' Orbiter s' est amarre à ISS à 13 h 59 TU avec une demi heure de retard. 

2001 STS100 endeavour.jpg (109954 octets)


Le 23, à 11 h 45 TU, l'astronaute de l'Agence spatiale canadienne, Chris Hadfield, sort de la navette spatiale Endeavour et marque l'histoire canadienne en devenant le premier astronaute canadien à effectuer une activité extravéhiculaire lorsqu'il est sorti de la navette en compagnie de Scott Parazynski pour déployer le Canadarm2, la nouvelle génération du bras robotisé qui servira à l'assemblage de la Station spatiale internationale.
Hadfield, accroché au bout du Canadarm de la navette, et Parazynski ont retiré les huit super écrous d'un mètre de long qui maintenaient le Canadarm2 dans son berceau d'expédition. Ils ont ensuite déplié le bras et l'ont solidifié en vissant aux charnières les écrous spéciaux au diamètre extensible. Les deux astronautes ont éprouvé quelques difficultés à serrer les écrous de façon appropriée. Cependant, ils ont été en mesure de solidifier les écrous en place en utilisant la perceuse à poignée-pistolet en mode manuel plutôt qu'automatique.
Le Canadarm2, télécommandé de l'intérieur de la Station spatiale, a subi une série de tests afin de s'assurer que tous ses systèmes fonctionnent normalement. Selon M. Mac Evans, président de l'Agence spatiale canadienne, le bras fonctionne aussi parfaitement que son prédécesseur, le Canadarm de la navette.
Le SSRMS se compose de trois parties, qui seront successivement installées dans le but de le rendre complètement opérationnel pour le mois de janvier 2004. Il permettra dans un premier temps, d’assister l’arrimage des navettes et d’attraper des charges très lourdes. Plus grand que ceux qui équipent les navettes, il mesure 17,6 m une fois déployé et six articulations l’animent. Le second élément sera installé en janvier 2002 : il s’agit de la base mobile, une structure qui permettra au système de se déplacer le long de l’ISS. La main du bras sera livrée en janvier 2004. D’une grande dextérité, elle pourra manipuler des objets délicats et se fixera au bras en fonction des besoins des astronautes.
La nouvelle génération du bras robotisé a été construite par plusieurs compagnies canadiennes de toutes les régions du pays. Le maître-d'oeuvre de ce grand projet est MDRobotics de Brampton, en Ontario. 
Le 23, le bras de Endeavour attrape le module Rafaello dans la soute et le fixe contre le module De
stiny. C' est l’astronaute de l’ESA, Umberto Guidoni, qui est chargé de la logistique du MPLM et de l’organisation du déchargement des 10 tonnes d’équipements qui s’y trouve, dont deux racks ISPR et deux racks EXPRESS.
Le 24, une seconde sortie de 7 h 40 mn permet de terminer le travail et de fixer une antenne de communication sur la station. Un problème d' ordinateur gérant la station retarde la mise en service du bras, l' équipage en profite pour continuer le déchargement du module Rafaello. Le 26
, la NASA reprend un certain contrôle de la station. L'astronaute Susan Helms est parvenue à faire fonctionner un ordinateur portable afin d’établir un lien avec l'un des ordinateurs de contrôle. Personne n'a vraiment compris pourquoi cela fonctionnait à nouveau, mais le centre de contrôle a rapidement demandé à Helms d'entrer une série de commandes, qui ont rétabli le système de données permettant aux contrôleurs de surveiller la station. Le centre de contrôle a établi un lien grâce à un seul ordinateur, en espérant que ce soit suffisant pour diagnostiquer le problème et faire fonctionner à nouveau les trois ordinateurs dans les prochaines heures.
Les pannes informatiques n'ont pas seulement empêché les astronautes et les contrôleurs de communiquer avec la station ; elles ont également empêché les communications directes entre l’ISS et la Terre, qui ont dû être relayées par la navette. 

STS100 EVA 02.jpg (55680 octets)    STS100 EVA.jpg (76375 octets)

Le 27 avril, la NASA rallonge la mission de deux jours afin de régler le plus efficacement possible le problème avec les ordinateurs de la station. Le lancement de Soyouz TM 32 pourrait être retardé, la NASA ne voulant pas 13 personnes ensemble dans la station.  
Le 29, Endeavour se sépare d' ISS laissant derrière elle les trois occupants de la station qui reçoivent quelques 12 heures après le cosmonaute Denis Tito et ses deux coéquipiers lancés samedi à bord de Soyouz TM 32.
Le 1 mai, Endeavour atterrit à 16 h 11 TU non pas en Floride mais en Californie sur la base d' Edwards, le temps s' étant avérer très mauvais au KSC avec de la pluie et du vent. 

Pour le Canada, le vol STS 100 revêt une importance particulière puisqu’il livre sa principale contribution au projet ISS: le bras robot dont la conception et la fabrication ont coûté plus de 1 milliard $us. Ce télémanipulateur est une version nettement améliorée des Canadarm qui équipent les orbiteurs puisqu’il est à la fois plus puissant et plus agile. Long de 17,6 mètres (deux mètres de plus que ses prédécesseurs), il sera capable de manipuler des charges trois fois plus lourdes. Il a en outre la particularité de pouvoir se mouvoir le long de la station à la manière d’un ver. 

SOYOUZ  TAXI 2 (TM 32)

Cette mission "taxi" d’une semaine a essentiellement pour objectif de remplacer le vaisseau Soyouz (TM-31) amarré à la station depuis six mois. Ce Soyouz sert de «chaloupe de sauvetage» aux trois résidants advenant qu’ils aient à évacuer rapidement la station Alpha. Ce véhicule de transport ne peut toutefois endurer les rigueurs de l’espace plus de six mois, les Russes ne pouvant garantir sans réserve le bon état de tous ses systèmes. Il leur faut donc le remplacer tous les six mois environ; ils lancent donc un équipage de deux cosmonautes à bord du nouveau Soyouz, ceux-ci revenant sur Terre dans le vieux véhicule. C’est ce qu’on appelle les «missions taxi» de remplacement du Soyouz de réserve d’ISS. . 

Ces Soyouz sont dotés de trois sièges, afin de pouvoir être utilisés par les résidants d’ISS. Or, les Russes ont eu la brillante idée de vendre le troisième siège, pour la modique somme de 20 millions $ finançant par le fait même pratiquement tous les coûts de l’envolée! Le premier passager payant est un richissime Américain qui devient la première personne à se payer des vacances en orbite terrestre, au grand dam des américains. L’équipage de trois hommes passera une semaine à bord d’ISS... à ne faire on ne sait trop quoi pour l’instant. Le «touriste» américain a cependant manifesté son intention de «jouir» des merveilles de l’espace (l’état d’apesanteur et l'observation de notre splendide planète bleue par les hublots) et, comme tout touriste, de prendre quantité photos. 

Le 28 avril, lancement du Soyouz TM 32 à 3 h 55 heure cote Est avec un équipage d’une composition tout à fait inhabituelle puisqu’il est commandé par un cosmonaute kazakhe Talgat Mousabayev alors que l’ingénieur de vol est un haut-fonctionnaire russe devenu cosmonaute Youri Batourine, le duo étant accompagné du premier Américain à se payer un séjour en orbite Denis Tito. 

L’américain Denis Tito est un ingénieur «fou de l’espace» qui rêve d’y aller depuis qu’il a vu Spoutnik passer au-dessus de lui en octobre 1957. Né à New York le 8 août 1940, Tito est l’aînée d’une famille d’immigrants de classe ouvrière — sa famille est originaire de la ville de Tito, dans le sud de l’Italie —, il n’a tout juste que 17 ans lorsqu’il observe le passage du premier satellite jamais lancé. Son imagination s’enflamme et naît en lui un rêve qu’il ne cessera de caresser tout au long de sa vie. Par conséquent, il obtient une maîtrise en génie aéronautique et, à partir de 1963, il travaille au centre spatial Jet Propulsion Laboratory de la NASA (situé au nord de Los Angeles) où il participe au calcul des trajectoires suivies par les sondes interplanétaires Mariner qui survolent les planètes Mars et Vénus. Il aurait même bien voulu devenir astronaute de la NASA mais, à cette époque, cette fonction est réservée à des pilotes de chasse dotés d’une solide expérience. Au début des années 1970, Tito réoriente sa carrière en complétant des études en gestion puis en fondant, en 1972, une firme de gestion, la Wilshire Associates Inc., sise à Santa Monica (Californie). À 40 ans, il est déjà millionnaire, son entreprise ayant conçu l’un des plus importants indices boursiers (le Wilshire 5000). Aujourd’hui, elle gère pour 10 milliards $us d’actifs et supervise des portes-feuilles dont la valeur dépasse les mille milliards $!

Au début des années 1990, son Rêve se concrétise lorsque les Soviétiques offrent d’embarquer des passagers dans les Soyouz qui acheminent les équipages résidants au complexe orbital Mir. Déjà, un journaliste japonais (envoyé par son employeur) et une britannique (gagnante d’un tirage) séjournent une semaine dans l’espace (moyennant la somme de 20 millions $). Tito contacte donc les autorités soviétiques mais les négociations ne vont nulle part puisque l’URSS s’effondre dans la tourmente. La situation se stabilisant quelque peu à la fin des années 1990, il complète alors avec succès des négociations qui, en juin 2000, conduise à l'annonce qu'il s’envolera pour Mir à la fin de l’année. Le 9 octobre, il entreprend une préparation intensive au célèbre Centre Youri A. Gagarine d’entraînement des cosmonautes (en banlieue de Moscou).

Malheureusement, son voyage est retardé de plusieurs mois puis, en mars dernier, les Russes sont contraints de précipiter leur bien-aimé complexe orbital dans l’océan Pacifique. Tito, détenteur d’un billet pour l’espace, n’a plus de destination accessible. Les Russes lui offrent alors l’incroyable possibilité de visiter la Station spatiale internationale, ce qui rend furieux la NASA qui craint beaucoup la présence d’un «amateur» alors que le complexe orbital amorce à peine sa construction. S’ensuivent plusieurs semaines de confrontations et de négociations serrées qui contraignent finalement la NASA à accepter le diktat des Russes. Ceux-ci considèrent en effet avoir le droit d’embarquer qui ils veulent à bord de leurs Soyouz et de les héberger dans la portion de la station qui est la leur (c’est-à-dire les modules d’habitation Zvezda et de service Zarya). Ironiquement, l’américain Tito partira donc au côté de deux cosmonautes, qu’importe ce qu’en pense son gouvernement!

Le lancement du Soyouz devait être repoussé le temps de permettre de détacher la navette Endeavour mais les russes ont refusé. Huit heures seulement avant le décollage du Soyouz, la NASA annonçait qu'elle était parvenue à un «compromis» avec les Russes: ceux-ci lanceront tel que prévu Soyouz TM-32, au besoin, ils retarderont son arrivée à ISS de 24 à 36 heures, soit après le départ de l’orbiteur américain. Pour leur part, les responsables du vol STS 100 ont prévu qu’Endeavour quittera la station dès le 29, ce qui ne retarderait en rien l’arrimage du Soyouz prévu le30.

2001 TM32 MIK.jpg (86910 octets)

2001 TM32 MIK 02.jpg (101963 octets)
2001 TM32 rollout.jpg (77049 octets) 2001 TM32 pad.jpg (62681 octets)

   

Le vaisseau russe s' amarre à ISS le 29. L'équipage est accueillis par le commandant Youri Ousachov et les ingénieurs de vol Jim Voss et Susan Helms (expédition 2). Après les réjouissances d’usage et la remise de présents, les nouveaux arrivants reçoivent une séance de formation sur les mesures de sécurité à suivre. Par la suite, ils procèdent au changement des sièges des deux Soyouz: le nouveau Soyouz reçoit ainsi ceux taillés aux mesures des résidants d’ISS alors que le vieux Soyouz (stationnés à l’arrière de la station) reçoit ceux des nouveaux arrivants. De la sorte, le Soyouz TM-32 devient officiellement le vaisseau de sauvetage des stationautes d’ISS alors que le TM-31 peut désormais ramener l’équipage visiteur sur Terre. Le complexe orbital est donc habité par six personnes, soit cinq hommes et une femme (trois Russes et trois Américains) Denis Tito, qui est normalement confiné à la partie russe d’ISSa (les modules Zarya et Zvezda), peut néanmoins visiter la partie américaine (le nœud Unity et le laboratoire Destiny) sous la supervision des occupants d'ISS.

Le 6 mai, l' équipage de Soyouz TM 32 revient sur terre à bord du Soyouz TM 31 laissant ainsi un vaisseau neuf aux occupants actuels de l' ISS. La cabine atterrit dans le Kazankstan comme prévue après un périple de 7 jours, 22 heures et 4 minutes dans l’espace (dont cinq jours passés à bord d'ISS).

2001 TM32 retour 02.jpg (123275 octets)

Progress M1-6 est lancé le 20 mai de Baikonour. Le vaisseau transporte 1400 kg de nourriture, d’équipements médicaux et de soins hygiéniques ainsi que différentes pièces pour les systèmes d’alimentation en eau, de traitement de l’air, de contrôle thermique et d’évacuation de la chaleur, de même que 900 kilos de carburant qui alimenteront les systèmes propulsifs du complexe orbital..

Le 21 mai, Jim Voss et Susan Helms consacrent la journée à tester à nouveau le télémanipulateur Canadarm2 afin de cerner le problème qui entrave son utilisation en mode secondaire.
L'ESA et Rosaviakosmos signent un début de contrat pour envoyer un européen à bord d'un Soyouz "taxi" une fois par an de 2001 à 2006. Le premier à partir s'envolera sur le "vol 3S" en octobre.

Le 22 mai, Progress s'amarre à l'arrière de ISS.

Le 30 mai, la NASA annonce un report du lancement de Atlantis STS 104 pas avant début juillet probablement vers le 2 suite à des problèmes avec le bras télémanipulateur Canadien installé sur ISS en avril dernier. En effet le nouveau bras est infirme, un degrés de liberté au niveau de l' épaule lui manque. Testé depuis son installation chaque jeudi par l' équipage d' ISS, il n' a pu être réparé. Conséquence, le vol 104 est repoussé car la mise en place du sas nécessite l' utilisation de ce bras. Le vol suivant de Discovery sera repoussé à août. La NASA spécifie que les systèmes informatiques primaire et secondaire du télémanipulateur fonctionnent parfaitement mais que l’une des composantes électroniques du circuit secondaire connaît des défaillances. Au cours des tests effectués ces dernières semaines, les astronautes ont notamment observé des pannes du circuit de communication de l’articulation du coude du bras. Les spécialistes, qui pensaient qu’il s’agissait là d’une carence de logiciel servant au fonctionnement du bras, ont par conséquent modifié ceux-ci. Toutefois, les essais montrent qu’il s’agirait plutôt d’une défaillance d'un boîtier électronique. Ils songent de plus en plus à demander à Youri Ousachev et à Jim Voss de remplacer ce circuit lors de leur sortie spatiale prévue pour le 8 juin. À cette occasion, les deux hommes doivent procéder à la pose d’un collier de jonction dans le module Zvezda afin de permettre l’ajout du module d’arrimage russe. Les deux hommes pourraient donc profiter de cette sortie pour remplacer le boîtier défaillant par l’un en réserve à bord du complexe orbital. Pour l’occasion, ils ne sortiront pas à l’extérieur de celle-ci mais dépressuriseront simplement le compartiment avant du module Zvezda (en forme de sphère).

Publication de la révision G sur la séquence d'assemblage d'ISS.

Le 8 juin, Youri Ousachev et Jim Voss effectuent une sortie spatiale record de 19 minutes durant laquelle ils installent le cône d’arrimage qui permettra la jonction du port d’amarrage. Elle constitue la 199ème marche spatiale réalisée depuis celle d’Alexeï Leonov, en 1965, et qui n’avait duré que 24 minutes — le record que viennent de battre Ousachev et Voss.

14 juin, Jim Voss et Susan Helms consacrent une bonne part de leur temps à opérer le télémanipulateur Canadarm2 afin d’observer à nouveau, espère-t-on, le problème qui paralyse le bras lorsque celui-ci est utilisé en mode secondaire. Ils amorcent toutefois leur séance de travail, qui devait durer quatre heures, avec une heure de retard puisqu’ils rencontrent quelques difficultés à configurer les caméras extérieures qui permettent de suivre les mouvements du bras. Alors que les opérations commencent, une de ses extrémités se détache inopinément et percute la paroi de la station. L’incident ne cause heureusement aucun dommage ni à la station ni au bras, mais étonne tout le monde. Au moment de l’incident, ils ne touchaient même pas aux commandes du bras. Ils ont cependant entendu l’impact de la collision. Les ingénieurs au sol imaginent qu’une certaine tension se serait accumulée dans le bras, provoquant soudainement ce déplacement intempestif. 
Ensuite, une série de manipulations sont réalisées. Ce succès semble indiquer que le bras fonctionne désormais sans faille. 

5 juillet, Jim Voss et Susan Helms pratiquent une fois de plus les opérations qu’ils réaliseront à l’aide du télémanipulateur Canadarm2 lors de la pose du module-sas (Joint Airlock) dans deux semaines. Installés au Poste de contrôle robotique du module Destiny, ils utilisent le second circuit du bras robot (le mode de réserve) et confirment ainsi que celui-ci fonctionne sans faille. Tout semble donc fin prêt pour l’arrivé de l’équipage d’Atlantis le 13.

STS 104, mission 7A 

Atlantis est lancé comme prévu le 12 juillet à 9 h 04 TU du KSC avec à son bord Steven Lindsey commandant, Charles Hobaugh pilote, Michael Gernhardt MS 1, James Reilly MS 2 et Janet Kavandi MS 3. La mise sur orbite est réalisée sans problème Atlantis s' amarrant à ISS le 13 dans la soirée. L' équipage peut ensuite rejoindre celui d' ISS pour les traditionnelles retrouvailles.

La mission est la mise à poste du sas Quest construit par Boeing sur le module Destiny. Cet élément capital de 6 tonnes va permettre aux astronautes de sortir de la station en scaphandre et d'y rentrer sans dépressuriser le reste de la station. Il peut contenir simultanément deux occupants avec leurs scaphandres. Ce nouvel ajout permettra en effet d’utiliser indifféremment les scaphandres de sortie russes et américains et, au lieu de dépressuriser une portion de la station, de maintenir l’intégrité de celle-ci tout en permettant à deux astronautes de s’aventurer hors d'ISS. L’addition de ce module-sas facilitera donc grandement les travaux extérieurs sans qu’il soit nécessaire, comme c'est jusqu’à présent la cas, de disposer du sas d’un orbiteur de la Navette spatiale. Son installation marquera la fin de la première phase de la construction de la Station Spatiale Internationale. De trois occupants permanents, elle passera à sept avec l'installation des modules russes, italien, japonais et européen.

2001 STS104 sas.jpg (353691 octets)

Une première sortie de 5 h 59 le 14 permet à Gernhardt et Reilly de le fixer sur la station portant sa masse à 130 tonnes maintenant.
Le 16 une fuite est détectée dans la station sur une conduite du système de refroidissement reliant ISS au sas mais rapidement réparé par les astronautes sans gravité.
Le 17 une autre fuite est détecté cette fois ci sur la ventilation du module Destiny. Les astronautes passeront la nuit à la colmater. Une journée a d' ailleurs été rajoutée à la mission afin de soulager l' équipage, Atlantis reviendra sur terre le 24 vers 4 h 36 TU.
Une seconde EVA permet de fixer un ballon d' azote et d' oxygène sur le sas. 
Le 19 un troisième sortie réalisée par le sas permet de fixer 4 autres ballons à l' extérieur. 
Le 24, le retour est repoussé de 24 heures à cause d' orages présents au dessus du KSC.
Atlantis retourne sur terre le 25 juillet à 23 h 39 locale au KSC après un vol de 13 jours. 

Cette mission marque en fait la fin de la deuxième «phase» du programme ISS (qui en comprend trois). En effet, pour la NASA, la première phase, réalisée entre 1994 et 1998, a constitué en une douzaine de missions conjointes américano-russes. Cette phase a notamment permis à une demi-douzaine d'astronautes (américains) de cumuler plus de deux années de vie à bord du complexe orbital Mir et à des cosmonautes (russes) de voyager à bord de la Navette spatiale. La deuxième phase s'est amorcée à la fin de 1998 avec le lancement des premiers éléments d'ISS. Avec l'ajout du module-sas, la NASA considère désormais que la station est fonctionnelle, c'est-à-dire qu'à présent, l'équipage résidant peut mener toutes les fonctions inscrites au programme. Quant à la troisième phase, elle s'amorcera à l'automne prochain et vise à parachever l'immense complexe orbital d'ici 2006. Il s'agira alors d'accroître les capacités d'ISS, en ajoutant notamment d'immenses panneaux solaires (qui augmenteront considérablement l'énergie électrique disponible à bord) et divers équipements scientifiques (dont les laboratoires européen et japonais).

ISS après le départ de STS 104, la station pèse maintenant 118 000 kg.

Août, un astronaute Belge pourrait voler en 2003 dans le cadre du programme ISS. Frank DeWinne, astronaute européen s' envolera à bord de Soyouz TMA 212 en avril 2003 en tant qu' ingénieur de vol. Dans les prochains mois sont prévus les vols de Claudie Haignéré (octobre 2001), Roberto Vittori (avril 2002) et Mark Shuttlewort (octobre 2002).

STS 105, mission 7A-1 

Après un report de 24 heures du à la météo (présence de nuages d' orages trop près du centre), Discovery STS 105 peut quitter le pad 39 A le 10 août à 17 h 10 locale avec 5 minutes d' avance afin d' éviter un orage. 
Après un vol propulsé nominal, Discovery est sur orbite. Une poursuite de 24 heures permet à l' équipage (Horowitz, Sturckow, Barry, Forrester et les trois d' occupation Culbertson, Dezhurov, Tyurin) de rejoindre ISS à laquelle l' Orbiter s' amarre le 12 à 14 h 42. 

2001 STS105 discovery.jpg (65692 octets)

La mission de 11 jours prévoit outre la relève de l' équipage d' occupation n°2 la mise en place du module logistique Leonardo sur Destiny (cinq tonnes de matériel, dont deux étagères bourrés d’équipements qui seront installées dans le laboratoire scientifique) et son déchargement ainsi que des EVA.  
Le 16 une première EVA réalisé par Barry et Forrester permet durant 6 h 16 d' installer un bidon d' ammoniac sur le système de refroidissement de la station. 
Le 18 une seconde EVA de 5 h 29 permet  de monter divers câbles et mains courantes sur la paroi de la station. 

La première charge utile envoyée par l'ESA. 

Il s'agit de l'équipement de l'"Advanced Protein Crystallisation" (APCF), qui renferme sept expériences de cinq nationalités différentes (belge, française, allemande, italienne et néerlandaise). L'équipage de la station placera l'expérimentation dans le rack "Express" à l'intérieur du module/laboratoire Destiny. Une fois l'APCF mise en marche, la croissance des cristaux de protéine dans les 38 réacteurs individuels débutera. L'expérience devra s'achever 15 semaines plus tard et sera rapatriée sur Terre par la navette Endeavour (mission STS-108) en novembre 2001.

L'expérience APCF est rendue possible grâce à un accord entre l'Agence Spatiale Italienne (ASI) et l'ESA. Un autre accord entre l'ASI et la NASA cette fois a été conclu afin que les Italiens fournissent trois modules "Multi-Purpose Logistics" aux Américains. De son côté, l'ASI bénéficie d'opportunités de vol, dont l'APCF a profité, ainsi que le programme EMIR-2 (European Microgravity Research Programme).

Le 20 Discovery se sépare d' ISS laissant l' équipage n° 3 (Frank L. Culbertson (Capt., USN ), le commandant Vladimir Dezhurov, (Col., Russian Air Force) et Mikhail Turin ) au commande de la station. 

2001 STS105 exp 2 3 crew.jpg (121910 octets)

Les trois nouveaux résidants de la station doivent séjourner quatre mois dans l’espace (soit du 9 août au 9 décembre). Durant leur séjour à bord d’ISS, ils consacreront l’essentiel de leur temps à superviser et à vérifier le fonctionnement des équipements de bord tout en réalisant des dizaines d’expériences scientifiques. Bien que un bon nombre de celles-ci nécessitent peu ou pas d’intervention de leur part ou elles sont sous le contrôle des expérimentateurs au sol, l’équipage pouvant néanmoins jouer un rôle déterminant en cas de panne ou fournir de précieuses indications durant leur déroulement. 
Le séjour de l’Expédition 3 sera marqué par l’ajout, mi-septembre, du module d’arrimage russe DC-1 (baptisé Pier 1, quai #1) sous le module Zvezda d'ISS. Les trois astronautes auront en outre la chance de sortir trois fois à l’extérieur de la station (ce que n’avaient pu faire leurs prédécesseurs). Ainsi, mi-octobre, Dezhourov et Tyourine s’aventureront deux fois hors d’ISS afin de brancher les connexions électriques du nouveau module Pier sur ISS et d’y installer des équipements, de même qu’une expérience scientifique. Ces travaux seront complétés en novembre par Dezhourov et Culbertson. Les astronautes seront en outre approvisionnés par deux vaissseaux-cargo Progress (lancés fin août et mi-novembre), en plus de recevoir la visite, fin octobre, de l’équipage voyageant à bord de Soyouz TM-33, dont la mission principale consiste à changer le vaisseaux servant de véhicule d'évacuation d'urgence pour l'équipage résidant. L’équipage visiteur, composé de deux Russes et d’une Française, passera près d’une semaine à bord d’ISS pour effectuer une série d’expériences scientifiques. C’est finalement au début de décembre qu’un orbiteur américain viendra chercher le trio pour le remplacer par l’Expédition 4.
Le 22 août Discovery atterrit au KSC comme prévu à 13 h 21 locale. 

Le 21 août, le vaisseau russe Progress M45 est lancé de Baikonour vers ISS à laquelle il s' amarre le 23.

Depuis que les fonts pour fabriquer le module russe UDM Universal Docking Module n'ont pas été trouvé et que ceux du module privé CSM Commercial Space Module ont été donné par Boeing et Khrunichev, le module UDM a été remplacé par le FGB de secours. Ce module est le FGB 2 (que la NASAnommera le UDM dans ses séquence d'assemblage) qui a plus de port d'amarrage que la FGB Zarya (5 contre 3). Ce premier changement est suivit par un autre: le remplacement du DSM Docking and Stowage Module par le module Enterprise. Le second sas DC 2 a été annulé aussi, le DC 1 restant à demeure sur ISS, attaché au port nadir de Zvezda. Il sera par la suite déplacé sur le dessus (zenith), le FGB 2 prenant sa place. La plateforme SPP subit quelques changements, comme la réduction du nombre de panneaux qui passe de 8 à 4. La puissance sera de 25kW contre 50 initialement. Elle sera attachée sur DC1 au lieu de Zvezda, les radiateurs dissipateurs de chaleur sur le module Enterprise, lui même attaché à Zarya. Dans cette révision le module LSM  Life Support Module et les deux RM Research Modules sont oubliés. Ils seront peut être lancés en 2008. Avec ce nouveau planning, le sort du bars robot européen ERA n'est pas clair. Il devait être lancé avec la plateforme SPP et fixé sur sa structure. Le bras, comparable au SS RMS, mais incompatible devait servir pour la partie russe de la station, certains des modules ayant été équipé de prise spéciale. Apparemment, les nouveaux modules en seraient dépourvus.

15 septembre lancement d' un vaisseau Progress modifié (MCO 1) porteur du module DC 1 vers la station ISS depuis Baikonour à 3 h 35 heure locale. DC 1 (Docking module) est un module destiné au amarrage des vaisseaux Soyouz et Progress sur ISS ainsi qu' au EVA. Le 17, à 5 h 07 il s' amarre au module Zvezda (face vers la terre). La phase 2 dans la construction d'ISS se termine. La phase 1 avait permit de réaliser les vols Shuttle-MIR. La phase 3 devrait continuer l'assemblage d'ISS. 

2001 DC1 MIK.jpg (76001 octets)
DC1 dessin.GIF (36357 octets)

Rosaviacosmos pourrait ajouter le module Enterprise et la plateforme SPP à un vol STS, à la pace d'un Zenith ou d'un Proton comme prévu. 

8 octobre, sortie dans l'espace pour Vladimir Dejourov et l'ingénieur de vol Mikhaïl Tiourin. Les deux hommes quittent la station à 14 h 24 TU pour activer le module d'amarrage PIERS. Ils installent en outre des rampes sur la coque extérieures pour faciliter les prochaines EVA. L'EVA a durer 4 heures.

Le 16 octobre, après avoir fêter la 100 eme EVA russes depuis 1965 le 8 octobre dernier, les cosmonautes russes Vladimir Dezhurov et Mikhail Turin actuellement à bord d' ISS sont à nouveau sortis de la station pendant près de 6 heures. Les cosmonautes ont installer des échantillons de matériels qui seront utilisés dans la construction d'engins spatiaux pour examiner l'influence qu'exerce sur eux le vide, les radiations et les micrométéorites". Ils seront récupérés lors des prochaines sorties dans l'espace, les résultats utilisés dans la construction du module japonais de l'ISS. Lors de cette sortie, les cosmonautes ont également installé à l'extérieur de la station d'un équipement russe pour étudier l'influence de la pollution émanant des moteurs de l'ISS, ainsi que d'un petit panneau publicitaire pour le compte de la firme Kodak.
L' équipage résident devra réaliser une autre EVA le 4 novembre prochain avant la relève prévue le 29 novembre prochain. En attendant ils accueilleront le 21 octobre le Soyouz TM de Claudie Haigneré.

SOYOUZ TAXI 3

21 octobre, lancement du vaisseau russe Soyouz TM 33 de Baikonour à 8 h 59 mn 34 s GMT avec à son bord Victor Afanasyev,  Konstantin Kozeev et la française Claudie Haigneré dont c' est le second vol spatial. 9 minutes plus tard Soyouz était en orbite terrestre. Le 23 Soyouz TM 33 s' amarre à 12 h 45 heure Française à ISS. 
La mission, baptisée Andromède, est partie d'une initiative du ministère français de la Recherche. Elle a fait l'objet d'un accord entre l'agence spatiale française, le CNES, l'agence spatiale russe, Rosaviakosmos, et la société russe RSC Energia. L'un de ses principaux objectifs est de remplacer le véhicule Soyouz destiné à servir de "chaloupe de sauvetage" principale à la Station spatiale en cas de situation d'urgence. Ce remplacement a lieu tous les six mois, afin de garantir le parfait état de fonctionnement du véhicule de secours. L'équipage visiteur regagnera la Terre au matin du 31 octobre, à bord du Soyouz actuellement amarré à l'ISS, après un séjour de huit jours à bord de la Station. Il atterrira environ trois heures plus tard au Kazakhstan.
À bord de l'ISS, Claudie Haigneré et ses compagnons réaliseront un ensemble d'expériences en sciences de la vie, biologie, sciences des matériaux et observation de la Terre, pour le compte du CNES, de l'ESA et du DLR (l'agence spatiale allemande). Certaines de ces expériences ont été proposées par des élèves et des étudiants appartenant à différents établissements d'enseignement français et allemands. "Andromède permettra de constater que la recherche scientifique occupe une place croissante dans les activités menées à bord de l'ISS. L'une de nos missions sera de montrer aux jeunes européens à quoi peut servir la Station spatiale et à quel point les métiers scientifiques et technologiques peuvent être passionnants et gratifiants" souligne l'astronaute européenne.
Andromède représentera la deuxième aventure spatiale de Claudie Haigneré (44 ans) - médecin de formation - qui a déjà participé en 1996 à la mission franco-russe Cassiopée, à bord de la station Mir. 

Le 31 octobre, après un vol de 8 jours Soyouz TM 32 atterrit à 5 h 59 près de Djezkazgan (Kazakhstan) laissant amarré à la station ISS un vaisseau neuf pour 6 mois. 

GALERIE PHOTOS MISSION "ANDROMEDE"

31 octobre, la station ISS fête ses un an d' occupation. Depuis le début de son exploitation, ISS a été occupé par 79 résidents et visiteurs (68 hommes et 11 femmes) dont 58 Américains, 15 Russes, 3 Canadiens, un japonais, un Européen (Italien) et une Française. L' assemblage de la station a nécessité 28 EVA dont 24 à partir du Shuttle. ISS possède maintenant son sas de sortie Quest (Us) et Pirs (russe). Six Shuttle sont venus s'amarrer à la station, ainsi que deux Soyouz TM et 6 Progress. Les deux équipages résidents ont ainsi vécu respectivement 138 jours 17 h 39 mn et 165 jours 4 h 10 mn dans la station.
ISS est maintenant composé des éléments Zarya (russe) amené en novembre 1998, Unity (US) amené en décembre 1998, Zvezda (russe) amené en juillet 2000, la structure Z1 pour les panneaux solaire amené en septembre 2000, les panneaux solaire amené en novembre 2000, Destiny (US) amené en février 2001, le bras télémanipulateur Canadarm amené en avril 2001, le sas Quest (US) amené en juillet 2001 et le module d'amarrage Pirs (russe) mené en septembre 2001. 

1er novembre, le rapport sur la station ISS commandé le 1er août est remis. Selon les rapporteurs de nouvelles coupes budgétaires seront à prévoir dans le programme et les coûts additionnels devront être pris dans le programme de vol humain. Depuis le début du programme ISS, le coût à terminaison est passé de 17,4 milliard $ à plus de 30 avec quatre ans de retard sur l' assemblage.
Le fait de réduire à trois les astronautes dans ISS va aussi réduire le nombre de vol vers la station. Ainsi les visites se feront tous les 3 mois avec le Shuttle et tous les 5 mois avec le Soyouz, ce dernier restant amarré à ISS pendant 30 jours (au lieu de 7 actuellement). le nombre de mission STS sera donc réduit à 4 par an à a partir de 2003. L' économie réalisée (188 millions $ sur ISS et 480 millions $ sur le Shuttle) ne permettra pas de terminer l' assemblage de la station avant avril 2004 (élément US) et un an pour les états participants.
L étape finale avec un équipage de 6 personnes est toujours sous réserve. 

12 novembre, lors d' une sortie de 6 heures autour de l' ISS Frank Culbertson et le cosmonaute Vladimir Dezhurov donnent la touche finale à la mise en service du sas russe amené en octobre dernier. C'est la première EVA du commandant Culberston et la première faite par le nouveau sas. Les deux hommes ont aussi câblé les fils du système de guidage automatique pour les Soyouz et vaisseau Progress.

2001 nov EVA.jpg (81178 octets)

Le 26 novembre, Progress M1-7 décolle de Baikonour et rejoint la station le 28. Toutefois, la manœuvre ne peut être complétée avec succès puisqu’un débris quelconque entrave l’union parfaite du vaisseau avec la station. Progress est amarré à la station à l’aide de crochets mais ne peut s’y joindre étanchement et ainsi permettre aux résidants d’ouvrir son écoutille et d'accéder au contenu qu’il transporte. En aucun cas, cependant, le complexe orbital et son équipage sont en danger. Ce petit problème retardera l'envol de Endeavour d'une semaine. 

Le 3 décembre après une EVA de 2 h 46 mn environ les cosmonautes russes Vladimir Dezhurov et Mikhail Tyurin ont finalement enlevé le "débris" (un joint plastique de 3 m resté coincé depuis le départ du précédent Progress qui gênait l' amarrage définitif du vaisseau Progress sur la station ISS laissant la voie libre pour le lancement d' Endeavour mardi 4 à 17 h 45 locale. Les deux hommes réintègrent la station, au terme de la quatrième sortie spatiale réalisée au cours de leur mission et la trentième effectuée dans le cadre du programme ISS.

 

STS 108, mission UF 1 

Endeavour est lancé le 5 décembre à 17 h 19 locale du LC 39 B du KSC Florida. A bord de l' Orbiter Dominic Gorie, Marc Kelly, Linda Godwin et Daniel Tani. La mission de 10 jours et 20 heures permettra la relève de l' équipage d' occupation. Youri Onufrienko, Daniel Bursch et Carl Walz remplaceront Culbertson, Dezhurov et Tyurin. Endeavour emporte aussi du matériel dans sa soute le module MPLM Raffaello dont c 'est le second vol. Les astronautes Goldwin et Tari réaliseront une EVA de 4 heures pour placer des protections thermiques sur le mécanisme de rotation des grands panneaux solaires au sommet de la poutre P6. Un micro satellite de 38 kg, Starshine 3 sera lancé de la soute pour des études de trajectographie. 

2001 STS108 endeavour.jpg (81167 octets)

Le nouvel équipage d' occupation devra au cours de leur séjour de 6 mois réaliser dix EVA pour fixer notamment le segment dorsal de la poutre métallique S0 et recevoir deux missions Shuttle en mars (STS 109) en mai (STS 110), le Soyouz TM 34 avec le second touriste spatial Mark Shuttleworth et l' Italien Roberto Vittor et deux Progress M. Enfin quelques 400 heures seront utilisés pour les expériences scientifiques (65). 
Le 7 décembre amarrage réussi d' Endeavour à la station ISS à 15 h heure de Houston. 
Le 12 décembre, Linda Godwin et Daniel Tani réalisent une sortie dans l' espace depuis la soute d' Endeavour. Pendant 4 heures 12 minutes, ils installent diverses couvertures et protections sur le système de rotation des panneaux solaire. Cette sortie est la 18 eme de l' année (12 depuis le Shuttle et 6 depuis la station). elle bat le record de 1973 avec 9 sorties dans l' année et 1997 avec la aussi 9 sortie réalisées depuis le Shuttle et MIR. Ce record sera normalement dépassé l' année prochaine puisque 22 EVA sont programmées.

2001 STS108 EVA.jpg (90413 octets)

Le 17 décembre après un voyage de 12 jours Endeavour STS 108 atterrit à 12 h 55 locale sur la grande piste du KSC. L' équipage en pleine forme quitte l' Orbiter une demi heure après. Les trois astronautes revenus de la station ont accumulé 129 jours dans l' espace. Endeavour est ensuite tiré vers l' OPF 1. Son prochain vol est prévu en mai (STS 111) pour une nouvelle relève d' équipage à bord d' ISS.

2001 STS108.jpg (56935 octets)

Du coté de la Russie, 2 vaisseaux Soyouz TM et 6 Progress M1 seront lancés vers l' ISS si la société RKK Energya reçoit l' argent pour les construire.     

Vaisseau

Lancement

Equipage

Observations

STS 98 7 février 2001 K Cockrell
M Polansky
R Curbeam
T Jones
M Ivins. 
Livraison du module Destiny
Progress M44 26 février 2001    
STS 102 8 mars 2001 J  Wetherbee
J Kelly
A Thomas
P Richards
Premier module logistique Leonardo
Expédition 2
J Voss
S Helms
Y Usachev (Russie)
STS 100 19 avril 2001 K Rominger
J Ashby
C Hasfield (canada)
J Philips
S Parazynski
U Guidoni (Italie)
Y Lonchakov (russe)
Module logistique Rafaello
Livraiosn du bras SSRMS
Soyouz TM 32 28 avril 2001 T Mousabayev
Y Batourine 
Denis Tito. 
Soyouz taxi 2
Progress M1-6 20 mai 2001    
STS 104 12 juillet 2001 S Lindsey
C Hobaugh
M Gernhardt
J Reilly
J Kavandi (russe)
Livraison du sas Airlock
STS 105  10 août 2001 Horowitz
Sturckow
Barry
Forrester
 
Module logistique Leonardo
Expedition 3 
Culbertson
Dezhurov
Tyurin 
Progress M45 21 août 2001    
DC 1 15 septembre 2001   Module d'amarrage russe
Soyouz TM 33 21 octobre 2001 V Afanasyev
K Kozeev
C Haigneré (France)
 
Progress M1-7 26 novembre 2001    
STS 108 5 décembre 2001 D Gorie
M Kelly
L Godwin
D Tani. 
Module logistique Rafaello
Expédition 4
Y Onufrienko
D Bursch
C Walz

 

2002
DESCRIPTION D' ISS