2001 1er janvier, les trois hommes de l'expédition 1 orbitent la Terre à près de 375 km d’altitude depuis maintenant 61 jours et ils devraient revenir sur Terre dans environ 72 jours. 13 missions d'assemblages et de logistiques sont programmées pour 2001 dont 6 missions NASA, le lancement du laboratoire Destiny, du bras robot Canadarm, du sas US Quest, du sas russe Pirs. A cela s'ajoute deux vols des MPLM à bord du Shuttle, le premier vol taxi du Soyouz TM avec un 3eme passagers payant comme lors du programme Intercosmos. Les équipages d'occupation amenés par le Shuttle commencent leur rotation de 6 mois. C'est l'année de la véritable construction d'ISS. Le
programme d'assemblage avec le Shuttle prévoit 6 missions
La NASA révèle 4 milliards $ de déficit sur ISS. La nouvelle administration en place à la Maison Blanche menée par le Président Georges W Bush ordonne à l'agence spatiale de résoudre le problème avant la demande de budget pour l'année fiscale 2002 au mois de février. La mission STS 98 étant retardée de trois semaines suite à un problème avec les liaisons pyro des boosters SRB du STS, la mission des trois occupants d'ISS est rallongée de deux semaines. Le temps laissé aux astronautes permet de faire du ménage dans la station. Les trois hommes entreprennent de préparer le port d’arrimage PMA-2 en prévision de son déplacement puisque le laboratoire Destiny prendra sa place. Ils s'entraînent de plus à évacuer rapidement la station en cas de pépin, conduisant des exercices d’alerte-feu. 17 janvier, la NASA confirme le lancement d'Atlantis STS 97 pour le 6 février. Le vol suivant STS 102 a été repoussé d'une semaine et STS 104 de trois (meilleures conditions d'éclairages). STS 98, mission 5A Atlantis est lancé
comme prévu le 7 février à 18 h 13 mn, heure locale du
KSC après quelques soucis avec un multiplexeur-démultiplexeur à T
moins 2 mn (le tir prévu le 6 a été repoussé d'un jour permettant
de réduire à trois jours la poursuite avec ISS). Après 8 minutes, Atlantis est sur orbite. Avec la mise en place de Destiny, la station ISS offre maintenant quatre modules pour les astronautes. Cependant, lors de son lancement, Destiny sera loin d’être prêt à être utilisé. Une autre demi-douzaine de racks sera livrée lors de la prochaine mission (STS 102 prévu pour mars). Puis, les douze autres seront livrées au cours des envolées suivantes. À terme, le laboratoire contiendra 23 racks, six étant fixées sur les murs (de chaque côté) et au plafond, alors que les cinq autres se trouvent au plancher. En effet, un espace équivalant aux dimensions d'un rack a été laissé vacant dans le plancher pour faire place à un hublot très particulier. Il s’agit d’une «fenêtre optique» faite d’un verre de très grande qualité qui servira aux observations de la surface terrestre. Ce hublot, le seul dont est équipé le laboratoire, ne servira donc pas au confort de l’équipage puisque, éventuellement, divers appareils photographiques y seront fixés. Étant donné que les responsables désirent maintenir le bon état et la propreté impeccable du hublot durant les quinze années d’opération du laboratoire, il sera protégé par un écran rideau qui sera fermé lorsqu’il y aura danger de contamination (lors de l’abordage d'un vaisseau spatial ou à l’occasion de certains travaux extérieurs réalisés par des astronautes en scaphandre). Le retour du 18 est
annulé suite à de fort vent en altitude en Floride, il est repoussé
au lendemain. Le 17 février, le quotidien
Florida Today rapporte que la construction d’ISS pourrait coûter 4 milliards
$ de plus que prévu. C’est là une augmentation de plus de 62% par rapport
aux coûts établis en 1993. À l’époque, la nouvelle administration du
président Clinton avait dû restructurer le programme — qui n’allait nul
part depuis son annonce en 1984 — en prévoyant consacrer 17,4 milliards $ à
sa construction en orbite. Entre temps, cependant, les coûts ont grimpé jusqu’à
24 milliards $ et voilà qu’on apprend qu’ils devraient à présent
dépasser les 28 milliards $. De fait, le Bureau des comptes du Congrès
américain (GAO) estimait récemment à 95 milliards $ la facture totale du
projet... sans connaître les milliards $ additionnels qui viennent d’apparaître. Le 24 février, l’équipage
ISS 1 quitte brièvement la station à bord du vaisseau Soyouz TM-31 afin
de déplacer celui-ci de l’arrière de la Station, où il s’est
arrimé le 2 novembre dernier au port nadir (sous la station). Le but de
la manœuvre est de libérer le port arrière pour l’arrivée du
vaisseau-cargo Progress. Cette manœuvre de déplacement du Soyouz est une
première dans le cadre du programme ISS bien que les Russes l’ont
mainte fois réalisée dans le cadre de l’opération de leurs stations
orbitales Saliout et Mir. Un communiqué émanant de la Maison Blanche confirme «l’augmentation récente des coûts de la Station spatiale» en les estimant à 1 milliard $us pour les années 2001 et 2002 et à 4 milliards $ pour les cinq années suivantes. On parle donc, à présent, d’une augmentation de 5 milliards $us... et non plus de 4 milliards $, tel que rapporté il y a une semaine à peine! Le communiqué fait simplement état que le budget 2002 de la NASA totalisera 14,5 milliards $ (comparativement à 14,3 milliards $ pour la présente année) et précise laconiquement que l’augmentation des coûts du projet ISS sera «en partie compensée» en «redirigeant» les fonds alloués au Module d’habitation américain, à la mini-navette CRV et au Module de propulsion... Or, le module d’habitation et le CRV doivent permettre au complexe orbital ISS d’héberger sept personne à partir de 2006. Le 28 février, la NASA annule la fabrication du US Hab et par la même du projet TransHab (module gonflable), le CRV X38 et le module de propulsion PM. La perte du PM rend les américains dépendant des russes pour la correction d'attitude et d'altitude de la station. L'annulation du X38 et des X33 et X34 du programme Space Launch initiative rend les américains encore plus dépendant des russes dans la déserte des équipages à bord d'ISS. Rosaviacosmos doit fournir 10 Soyouz supplémentaires jusqu'en 2010 contre paiement, mais la loi de non prolifération INA voté en 2000 va sérieusement compromettre les négociations. La perte du module d'habitation ne permettra pas de passer de 3 à 6 astronautes rapidement. La place se fait déjà rare à bord d'ISS en ce moment. La NASA va demander à l'Italie une étudie visant à transformer le Node 3 qu'elle fabrique en module d'habitation. L'assemblage d'ISS sera terminé après l'envoie du Node 2. Test du X38 dans le désert de Mojave 4 Mars, la Russie (RKK Energia and Rosaviacosmos) et Spacehab signe un accord pour développer le module Enterprise, le Enterpise Multi-Purpose Module (MsTM)) qui remplace le Docking and Stowage Module DSM. Khrunichev qui propose un module commercial concurrent ne voit pas cela d'un bon oeil. STS 102, mission 5A-1 (Expedition 2) Discovery
est lancé le 8 mars à l' heure prévu soit 11 h 42 TU du KSC. A
bord James Wetherbee, James Kelly, Andy Thomas et Paul Richards, James
Voss, Susan Helms et Yury Usachev (russie), ces trois derniers
remplaceront William Shepherd, Yuri Gidzenko et Sergei Krikalev
actuellement dans la station depuis trois mois et demi. L' amarrage avec ISS a lieu le 10 mars sur la pièce de jonction PMA
2, Usachev prenant à ce moment le commandement de la station. Suite à l' annonce à la fin du mois de février
de réductions dans le budget de l' agence pour 2002, de nombreux programmes
vont être réduits ou annulés, notamment dans la construction de l' ISS. Il se
pourrait que la station soit terminé plus tôt que prévu et en reste à sa
phase un initialement prévu pour la fin de cette année, c' est à dire avec
une occupation permanente par seulement trois astronautes. 21
mars, le communiste Gennady Seleznyov, président de la Douma, la chambre
basse du parlement russe, estime que son pays devrait dès maintenant
entamer la construction d'une nouvelle station spatiale MIR 2, en
remplacement de MIR dont la fin inéluctable est prévu dans deux jours. Gennady
Seleznyov ainsi que les membres de son parti estiment que les modules
russes destinés à être assemblés sur l'ISS devraient plutôt servir à
construire une nouvelle station MIR 2, avec comme élément principal une
réplique de Zvezda, qui constitue déjà le module d'habitation de la
station internationale et est une réplique évoluée du node-1 de
l'actuelle MIR. Cinq éléments additionnels sont déjà construits ou en
passe de l'être dans les ateliers russes, et à eux seuls, ils
offriraient un volume utile supérieur à celui de Mir. Avril,
la NASA reçoit son budget pour 2002, il est en nette régression avec 14, 7
milliards $. 17 avril, par la voix de son vice premier ministre, la Russie se donne un an pour développer le concept d'une nouvelle station spatiale, MIR 2, qu'elle souhaite construire avec l'aide d'autres pays. La Russie consacre actuellement l'essentiel de son effort financier dans ce domaine à sa participation dans la Station ISS, mais elle n'en abandonne pas pour autant l'idée de donner un successeur à la station MIR, qui a terminé son existence le mois dernier après 15 ans de service. STS 100, mission 6A Endeavour
est lancé le 19 avril à 14 h 40
locale. A bord Ken Rominger, Jeff Ashby, Chris Hasfield (canada), John
Philips, Scott Parazynski, Umberto Guidoni (Italie) et Youri Lonchakov
(russe). La mission de 10 jours permettra de fixer le bras télémanipulateur
SSRMS construit par le Canada et amené un nouveau module Rafaello au
cours de deux EVA de Parazynsky et de Hartsfield.
Le 27 avril, la NASA rallonge la mission de deux jours afin de régler
le plus efficacement possible le problème avec les ordinateurs de la
station. Le lancement de Soyouz TM 32 pourrait être retardé, la
NASA ne voulant pas 13 personnes ensemble dans la station.
SOYOUZ TAXI 2 (TM 32) Cette mission "taxi" d’une semaine a essentiellement pour objectif de remplacer le vaisseau Soyouz (TM-31) amarré à la station depuis six mois. Ce Soyouz sert de «chaloupe de sauvetage» aux trois résidants advenant qu’ils aient à évacuer rapidement la station Alpha. Ce véhicule de transport ne peut toutefois endurer les rigueurs de l’espace plus de six mois, les Russes ne pouvant garantir sans réserve le bon état de tous ses systèmes. Il leur faut donc le remplacer tous les six mois environ; ils lancent donc un équipage de deux cosmonautes à bord du nouveau Soyouz, ceux-ci revenant sur Terre dans le vieux véhicule. C’est ce qu’on appelle les «missions taxi» de remplacement du Soyouz de réserve d’ISS. . Ces Soyouz sont dotés de trois sièges, afin de pouvoir être utilisés par les résidants d’ISS. Or, les Russes ont eu la brillante idée de vendre le troisième siège, pour la modique somme de 20 millions $ finançant par le fait même pratiquement tous les coûts de l’envolée! Le premier passager payant est un richissime Américain qui devient la première personne à se payer des vacances en orbite terrestre, au grand dam des américains. L’équipage de trois hommes passera une semaine à bord d’ISS... à ne faire on ne sait trop quoi pour l’instant. Le «touriste» américain a cependant manifesté son intention de «jouir» des merveilles de l’espace (l’état d’apesanteur et l'observation de notre splendide planète bleue par les hublots) et, comme tout touriste, de prendre quantité photos. Le 28 avril, lancement du Soyouz TM 32 à 3 h 55 heure cote Est avec un équipage d’une composition tout à fait inhabituelle puisqu’il est commandé par un cosmonaute kazakhe Talgat Mousabayev alors que l’ingénieur de vol est un haut-fonctionnaire russe devenu cosmonaute Youri Batourine, le duo étant accompagné du premier Américain à se payer un séjour en orbite Denis Tito. L’américain Denis Tito est un ingénieur «fou de l’espace» qui rêve d’y aller depuis qu’il a vu Spoutnik passer au-dessus de lui en octobre 1957. Né à New York le 8 août 1940, Tito est l’aînée d’une famille d’immigrants de classe ouvrière — sa famille est originaire de la ville de Tito, dans le sud de l’Italie —, il n’a tout juste que 17 ans lorsqu’il observe le passage du premier satellite jamais lancé. Son imagination s’enflamme et naît en lui un rêve qu’il ne cessera de caresser tout au long de sa vie. Par conséquent, il obtient une maîtrise en génie aéronautique et, à partir de 1963, il travaille au centre spatial Jet Propulsion Laboratory de la NASA (situé au nord de Los Angeles) où il participe au calcul des trajectoires suivies par les sondes interplanétaires Mariner qui survolent les planètes Mars et Vénus. Il aurait même bien voulu devenir astronaute de la NASA mais, à cette époque, cette fonction est réservée à des pilotes de chasse dotés d’une solide expérience. Au début des années 1970, Tito réoriente sa carrière en complétant des études en gestion puis en fondant, en 1972, une firme de gestion, la Wilshire Associates Inc., sise à Santa Monica (Californie). À 40 ans, il est déjà millionnaire, son entreprise ayant conçu l’un des plus importants indices boursiers (le Wilshire 5000). Aujourd’hui, elle gère pour 10 milliards $us d’actifs et supervise des portes-feuilles dont la valeur dépasse les mille milliards $! Au début des années 1990, son Rêve se concrétise lorsque les Soviétiques offrent d’embarquer des passagers dans les Soyouz qui acheminent les équipages résidants au complexe orbital Mir. Déjà, un journaliste japonais (envoyé par son employeur) et une britannique (gagnante d’un tirage) séjournent une semaine dans l’espace (moyennant la somme de 20 millions $). Tito contacte donc les autorités soviétiques mais les négociations ne vont nulle part puisque l’URSS s’effondre dans la tourmente. La situation se stabilisant quelque peu à la fin des années 1990, il complète alors avec succès des négociations qui, en juin 2000, conduise à l'annonce qu'il s’envolera pour Mir à la fin de l’année. Le 9 octobre, il entreprend une préparation intensive au célèbre Centre Youri A. Gagarine d’entraînement des cosmonautes (en banlieue de Moscou). Malheureusement, son voyage est retardé de plusieurs mois puis, en mars dernier, les Russes sont contraints de précipiter leur bien-aimé complexe orbital dans l’océan Pacifique. Tito, détenteur d’un billet pour l’espace, n’a plus de destination accessible. Les Russes lui offrent alors l’incroyable possibilité de visiter la Station spatiale internationale, ce qui rend furieux la NASA qui craint beaucoup la présence d’un «amateur» alors que le complexe orbital amorce à peine sa construction. S’ensuivent plusieurs semaines de confrontations et de négociations serrées qui contraignent finalement la NASA à accepter le diktat des Russes. Ceux-ci considèrent en effet avoir le droit d’embarquer qui ils veulent à bord de leurs Soyouz et de les héberger dans la portion de la station qui est la leur (c’est-à-dire les modules d’habitation Zvezda et de service Zarya). Ironiquement, l’américain Tito partira donc au côté de deux cosmonautes, qu’importe ce qu’en pense son gouvernement! Le lancement du Soyouz devait être repoussé le temps de permettre de détacher la navette Endeavour mais les russes ont refusé. Huit heures seulement avant le décollage du Soyouz, la NASA annonçait qu'elle était parvenue à un «compromis» avec les Russes: ceux-ci lanceront tel que prévu Soyouz TM-32, au besoin, ils retarderont son arrivée à ISS de 24 à 36 heures, soit après le départ de l’orbiteur américain. Pour leur part, les responsables du vol STS 100 ont prévu qu’Endeavour quittera la station dès le 29, ce qui ne retarderait en rien l’arrimage du Soyouz prévu le30.
Le vaisseau russe s' amarre à ISS le 29. L'équipage est accueillis par le commandant Youri Ousachov et les ingénieurs de vol Jim Voss et Susan Helms (expédition 2). Après les réjouissances d’usage et la remise de présents, les nouveaux arrivants reçoivent une séance de formation sur les mesures de sécurité à suivre. Par la suite, ils procèdent au changement des sièges des deux Soyouz: le nouveau Soyouz reçoit ainsi ceux taillés aux mesures des résidants d’ISS alors que le vieux Soyouz (stationnés à l’arrière de la station) reçoit ceux des nouveaux arrivants. De la sorte, le Soyouz TM-32 devient officiellement le vaisseau de sauvetage des stationautes d’ISS alors que le TM-31 peut désormais ramener l’équipage visiteur sur Terre. Le complexe orbital est donc habité par six personnes, soit cinq hommes et une femme (trois Russes et trois Américains) Denis Tito, qui est normalement confiné à la partie russe d’ISSa (les modules Zarya et Zvezda), peut néanmoins visiter la partie américaine (le nœud Unity et le laboratoire Destiny) sous la supervision des occupants d'ISS. Le 6 mai, l' équipage de Soyouz TM 32 revient sur terre à bord du Soyouz TM 31 laissant ainsi un vaisseau neuf aux occupants actuels de l' ISS. La cabine atterrit dans le Kazankstan comme prévue après un périple de 7 jours, 22 heures et 4 minutes dans l’espace (dont cinq jours passés à bord d'ISS). Progress M1-6 est lancé le 20 mai de Baikonour. Le vaisseau transporte 1400 kg de nourriture, d’équipements médicaux et de soins hygiéniques ainsi que différentes pièces pour les systèmes d’alimentation en eau, de traitement de l’air, de contrôle thermique et d’évacuation de la chaleur, de même que 900 kilos de carburant qui alimenteront les systèmes propulsifs du complexe orbital.. Le 21 mai, Jim Voss et Susan
Helms consacrent la journée à tester à nouveau le télémanipulateur
Canadarm2 afin de cerner le problème qui entrave son utilisation en mode
secondaire. Le 22 mai, Progress s'amarre à l'arrière de ISS. Le 30 mai, la NASA annonce un report du lancement de Atlantis STS 104 pas avant début juillet probablement vers le 2 suite à des problèmes avec le bras télémanipulateur Canadien installé sur ISS en avril dernier. En effet le nouveau bras est infirme, un degrés de liberté au niveau de l' épaule lui manque. Testé depuis son installation chaque jeudi par l' équipage d' ISS, il n' a pu être réparé. Conséquence, le vol 104 est repoussé car la mise en place du sas nécessite l' utilisation de ce bras. Le vol suivant de Discovery sera repoussé à août. La NASA spécifie que les systèmes informatiques primaire et secondaire du télémanipulateur fonctionnent parfaitement mais que l’une des composantes électroniques du circuit secondaire connaît des défaillances. Au cours des tests effectués ces dernières semaines, les astronautes ont notamment observé des pannes du circuit de communication de l’articulation du coude du bras. Les spécialistes, qui pensaient qu’il s’agissait là d’une carence de logiciel servant au fonctionnement du bras, ont par conséquent modifié ceux-ci. Toutefois, les essais montrent qu’il s’agirait plutôt d’une défaillance d'un boîtier électronique. Ils songent de plus en plus à demander à Youri Ousachev et à Jim Voss de remplacer ce circuit lors de leur sortie spatiale prévue pour le 8 juin. À cette occasion, les deux hommes doivent procéder à la pose d’un collier de jonction dans le module Zvezda afin de permettre l’ajout du module d’arrimage russe. Les deux hommes pourraient donc profiter de cette sortie pour remplacer le boîtier défaillant par l’un en réserve à bord du complexe orbital. Pour l’occasion, ils ne sortiront pas à l’extérieur de celle-ci mais dépressuriseront simplement le compartiment avant du module Zvezda (en forme de sphère). Publication de la révision G sur la séquence d'assemblage d'ISS. Le 8 juin, Youri Ousachev et Jim Voss effectuent une sortie spatiale record de 19 minutes durant laquelle ils installent le cône d’arrimage qui permettra la jonction du port d’amarrage. Elle constitue la 199ème marche spatiale réalisée depuis celle d’Alexeï Leonov, en 1965, et qui n’avait duré que 24 minutes — le record que viennent de battre Ousachev et Voss. 14 juin, Jim Voss et Susan
Helms consacrent une bonne part de leur temps à opérer le
télémanipulateur Canadarm2 afin d’observer à nouveau, espère-t-on,
le problème qui paralyse le bras lorsque celui-ci est utilisé en mode
secondaire. Ils amorcent toutefois leur séance de travail, qui devait
durer quatre heures, avec une heure de retard puisqu’ils rencontrent
quelques difficultés à configurer les caméras extérieures qui
permettent de suivre les mouvements du bras. Alors que les opérations
commencent, une de ses extrémités se détache inopinément et percute la
paroi de la station. L’incident ne cause heureusement aucun dommage ni
à la station ni au bras, mais étonne tout le monde. Au moment de l’incident,
ils ne touchaient même pas aux commandes du bras. Ils ont cependant
entendu l’impact de la collision. Les ingénieurs au sol imaginent qu’une
certaine tension se serait accumulée dans le bras, provoquant
soudainement ce déplacement intempestif. 5 juillet, Jim Voss et Susan Helms pratiquent une fois de plus les opérations qu’ils réaliseront à l’aide du télémanipulateur Canadarm2 lors de la pose du module-sas (Joint Airlock) dans deux semaines. Installés au Poste de contrôle robotique du module Destiny, ils utilisent le second circuit du bras robot (le mode de réserve) et confirment ainsi que celui-ci fonctionne sans faille. Tout semble donc fin prêt pour l’arrivé de l’équipage d’Atlantis le 13. STS 104, mission 7A Atlantis est lancé comme prévu le 12 juillet à 9 h 04 TU du KSC avec à son bord Steven Lindsey commandant, Charles Hobaugh pilote, Michael Gernhardt MS 1, James Reilly MS 2 et Janet Kavandi MS 3. La mise sur orbite est réalisée sans problème Atlantis s' amarrant à ISS le 13 dans la soirée. L' équipage peut ensuite rejoindre celui d' ISS pour les traditionnelles retrouvailles.
La mission est la mise à poste du sas Quest construit par Boeing sur le module Destiny. Cet élément capital de 6 tonnes va permettre aux astronautes de sortir de la station en scaphandre et d'y rentrer sans dépressuriser le reste de la station. Il peut contenir simultanément deux occupants avec leurs scaphandres. Ce nouvel ajout permettra en effet d’utiliser indifféremment les scaphandres de sortie russes et américains et, au lieu de dépressuriser une portion de la station, de maintenir l’intégrité de celle-ci tout en permettant à deux astronautes de s’aventurer hors d'ISS. L’addition de ce module-sas facilitera donc grandement les travaux extérieurs sans qu’il soit nécessaire, comme c'est jusqu’à présent la cas, de disposer du sas d’un orbiteur de la Navette spatiale. Son installation marquera la fin de la première phase de la construction de la Station Spatiale Internationale. De trois occupants permanents, elle passera à sept avec l'installation des modules russes, italien, japonais et européen. Une première sortie de 5 h 59 le 14
permet à Gernhardt et Reilly de le fixer sur la station portant sa
masse à 130 tonnes maintenant. Cette mission marque en fait la fin de la deuxième «phase» du programme ISS (qui en comprend trois). En effet, pour la NASA, la première phase, réalisée entre 1994 et 1998, a constitué en une douzaine de missions conjointes américano-russes. Cette phase a notamment permis à une demi-douzaine d'astronautes (américains) de cumuler plus de deux années de vie à bord du complexe orbital Mir et à des cosmonautes (russes) de voyager à bord de la Navette spatiale. La deuxième phase s'est amorcée à la fin de 1998 avec le lancement des premiers éléments d'ISS. Avec l'ajout du module-sas, la NASA considère désormais que la station est fonctionnelle, c'est-à-dire qu'à présent, l'équipage résidant peut mener toutes les fonctions inscrites au programme. Quant à la troisième phase, elle s'amorcera à l'automne prochain et vise à parachever l'immense complexe orbital d'ici 2006. Il s'agira alors d'accroître les capacités d'ISS, en ajoutant notamment d'immenses panneaux solaires (qui augmenteront considérablement l'énergie électrique disponible à bord) et divers équipements scientifiques (dont les laboratoires européen et japonais). Août, un astronaute Belge pourrait voler en 2003 dans le cadre du programme ISS. Frank DeWinne, astronaute européen s' envolera à bord de Soyouz TMA 212 en avril 2003 en tant qu' ingénieur de vol. Dans les prochains mois sont prévus les vols de Claudie Haignéré (octobre 2001), Roberto Vittori (avril 2002) et Mark Shuttlewort (octobre 2002). STS 105, mission 7A-1 Après
un report de 24 heures du à la météo (présence de nuages d' orages
trop près du centre), Discovery STS 105 peut quitter le pad 39 A le
10 août à 17 h 10 locale avec 5 minutes d' avance afin d' éviter un
orage. La mission de 11 jours prévoit outre la relève de l' équipage
d' occupation n°2 la mise en place du module logistique Leonardo sur
Destiny (cinq tonnes de matériel, dont deux étagères
bourrés d’équipements qui seront installées dans le laboratoire
scientifique) et son déchargement ainsi que des EVA.
Le 20 Discovery se sépare d' ISS laissant l' équipage n° 3 (Frank L. Culbertson (Capt., USN ), le commandant Vladimir Dezhurov, (Col., Russian Air Force) et Mikhail Turin ) au commande de la station. Les trois nouveaux résidants de
la station doivent séjourner quatre mois dans l’espace (soit du 9 août au 9
décembre). Durant leur séjour à bord d’ISS, ils consacreront l’essentiel
de leur temps à superviser et à vérifier le fonctionnement des équipements
de bord tout en réalisant des dizaines d’expériences scientifiques. Bien que
un bon nombre de celles-ci nécessitent peu ou pas d’intervention de leur part
ou elles sont sous le contrôle des expérimentateurs au sol, l’équipage
pouvant néanmoins jouer un rôle déterminant en cas de panne ou fournir de
précieuses indications durant leur déroulement. Le 21 août, le vaisseau russe Progress M45 est lancé de Baikonour vers ISS à laquelle il s' amarre le 23. Depuis que les fonts pour fabriquer le module russe UDM Universal Docking Module n'ont pas été trouvé et que ceux du module privé CSM Commercial Space Module ont été donné par Boeing et Khrunichev, le module UDM a été remplacé par le FGB de secours. Ce module est le FGB 2 (que la NASAnommera le UDM dans ses séquence d'assemblage) qui a plus de port d'amarrage que la FGB Zarya (5 contre 3). Ce premier changement est suivit par un autre: le remplacement du DSM Docking and Stowage Module par le module Enterprise. Le second sas DC 2 a été annulé aussi, le DC 1 restant à demeure sur ISS, attaché au port nadir de Zvezda. Il sera par la suite déplacé sur le dessus (zenith), le FGB 2 prenant sa place. La plateforme SPP subit quelques changements, comme la réduction du nombre de panneaux qui passe de 8 à 4. La puissance sera de 25kW contre 50 initialement. Elle sera attachée sur DC1 au lieu de Zvezda, les radiateurs dissipateurs de chaleur sur le module Enterprise, lui même attaché à Zarya. Dans cette révision le module LSM Life Support Module et les deux RM Research Modules sont oubliés. Ils seront peut être lancés en 2008. Avec ce nouveau planning, le sort du bars robot européen ERA n'est pas clair. Il devait être lancé avec la plateforme SPP et fixé sur sa structure. Le bras, comparable au SS RMS, mais incompatible devait servir pour la partie russe de la station, certains des modules ayant été équipé de prise spéciale. Apparemment, les nouveaux modules en seraient dépourvus. 15 septembre lancement d' un vaisseau Progress modifié (MCO 1) porteur du module DC 1 vers la station ISS depuis Baikonour à 3 h 35 heure locale. DC 1 (Docking module) est un module destiné au amarrage des vaisseaux Soyouz et Progress sur ISS ainsi qu' au EVA. Le 17, à 5 h 07 il s' amarre au module Zvezda (face vers la terre). La phase 2 dans la construction d'ISS se termine. La phase 1 avait permit de réaliser les vols Shuttle-MIR. La phase 3 devrait continuer l'assemblage d'ISS. Rosaviacosmos pourrait ajouter le module Enterprise et la plateforme SPP à un vol STS, à la pace d'un Zenith ou d'un Proton comme prévu. 8 octobre, sortie dans l'espace pour Vladimir Dejourov et l'ingénieur de vol Mikhaïl Tiourin. Les deux hommes quittent la station à 14 h 24 TU pour activer le module d'amarrage PIERS. Ils installent en outre des rampes sur la coque extérieures pour faciliter les prochaines EVA. L'EVA a durer 4 heures. Le 16 octobre, après avoir fêter la 100 eme
EVA russes depuis 1965 le 8 octobre dernier, les cosmonautes russes Vladimir
Dezhurov et Mikhail Turin actuellement à bord d' ISS sont à nouveau sortis de
la station pendant près de 6 heures. Les cosmonautes ont installer des
échantillons de matériels qui seront utilisés dans la construction
d'engins spatiaux pour examiner l'influence qu'exerce sur eux le vide, les
radiations et les micrométéorites". Ils seront récupérés lors des
prochaines sorties dans l'espace, les résultats utilisés dans la
construction du module japonais de l'ISS. Lors de cette sortie, les
cosmonautes ont également installé à l'extérieur de la station d'un
équipement russe pour étudier l'influence de la pollution émanant des
moteurs de l'ISS, ainsi que d'un petit panneau publicitaire pour le compte
de la firme Kodak. SOYOUZ TAXI 3 21 octobre, lancement du vaisseau russe Soyouz
TM 33 de Baikonour à 8 h 59 mn 34 s GMT avec à son bord Victor Afanasyev,
Konstantin Kozeev et la française Claudie Haigneré dont c' est le second vol
spatial. 9 minutes plus tard Soyouz était en orbite terrestre. Le 23
Soyouz TM 33 s' amarre à 12 h 45 heure Française à ISS. Le 31 octobre, après un vol de 8 jours Soyouz TM 32 atterrit à 5 h 59 près de Djezkazgan (Kazakhstan) laissant amarré à la station ISS un vaisseau neuf pour 6 mois.
31 octobre, la station ISS fête ses un an d'
occupation. Depuis le début de son exploitation, ISS a été occupé par 79 résidents
et visiteurs (68 hommes et 11 femmes) dont 58 Américains, 15 Russes, 3
Canadiens, un japonais, un Européen (Italien) et une Française. L' assemblage
de la station a nécessité 28 EVA dont 24 à partir du Shuttle. ISS possède maintenant son sas de sortie Quest (Us) et Pirs (russe). Six Shuttle sont venus
s'amarrer à la station, ainsi que deux Soyouz TM et 6 Progress. Les deux équipages
résidents ont ainsi vécu respectivement 138 jours 17 h 39 mn et 165 jours 4 h
10 mn dans la station. 1er novembre, le rapport sur la station ISS
commandé le 1er août est remis. Selon les rapporteurs de nouvelles coupes budgétaires
seront à prévoir dans le programme et les coûts additionnels devront être
pris dans le programme de vol humain. Depuis le début du programme ISS, le coût
à terminaison est passé de 17,4 milliard $ à plus de 30 avec quatre ans de
retard sur l' assemblage. 12 novembre, lors d' une sortie de 6 heures autour de l' ISS Frank Culbertson et le cosmonaute Vladimir Dezhurov donnent la touche finale à la mise en service du sas russe amené en octobre dernier. C'est la première EVA du commandant Culberston et la première faite par le nouveau sas. Les deux hommes ont aussi câblé les fils du système de guidage automatique pour les Soyouz et vaisseau Progress. Le 26 novembre, Progress M1-7 décolle de Baikonour et rejoint la station le 28. Toutefois, la manœuvre ne peut être complétée avec succès puisqu’un débris quelconque entrave l’union parfaite du vaisseau avec la station. Progress est amarré à la station à l’aide de crochets mais ne peut s’y joindre étanchement et ainsi permettre aux résidants d’ouvrir son écoutille et d'accéder au contenu qu’il transporte. En aucun cas, cependant, le complexe orbital et son équipage sont en danger. Ce petit problème retardera l'envol de Endeavour d'une semaine. Le 3 décembre après une EVA de 2 h 46 mn environ les cosmonautes russes Vladimir Dezhurov et Mikhail Tyurin ont finalement enlevé le "débris" (un joint plastique de 3 m resté coincé depuis le départ du précédent Progress qui gênait l' amarrage définitif du vaisseau Progress sur la station ISS laissant la voie libre pour le lancement d' Endeavour mardi 4 à 17 h 45 locale. Les deux hommes réintègrent la station, au terme de la quatrième sortie spatiale réalisée au cours de leur mission et la trentième effectuée dans le cadre du programme ISS.
STS 108, mission UF 1 Endeavour est lancé le 5 décembre à 17 h 19 locale du LC 39 B du KSC Florida. A bord de l' Orbiter Dominic Gorie, Marc Kelly, Linda Godwin et Daniel Tani. La mission de 10 jours et 20 heures permettra la relève de l' équipage d' occupation. Youri Onufrienko, Daniel Bursch et Carl Walz remplaceront Culbertson, Dezhurov et Tyurin. Endeavour emporte aussi du matériel dans sa soute le module MPLM Raffaello dont c 'est le second vol. Les astronautes Goldwin et Tari réaliseront une EVA de 4 heures pour placer des protections thermiques sur le mécanisme de rotation des grands panneaux solaires au sommet de la poutre P6. Un micro satellite de 38 kg, Starshine 3 sera lancé de la soute pour des études de trajectographie. Le nouvel équipage d' occupation
devra au cours de leur séjour de 6 mois réaliser dix EVA pour fixer
notamment le segment dorsal de la poutre métallique S0 et recevoir
deux missions Shuttle en mars (STS 109) en mai (STS 110), le Soyouz TM
34 avec le second touriste spatial Mark Shuttleworth et l' Italien
Roberto Vittor et deux Progress M. Enfin quelques 400 heures seront
utilisés pour les expériences scientifiques (65). Le 17 décembre après un voyage de 12 jours Endeavour STS 108 atterrit à 12 h 55 locale sur la grande piste du KSC. L' équipage en pleine forme quitte l' Orbiter une demi heure après. Les trois astronautes revenus de la station ont accumulé 129 jours dans l' espace. Endeavour est ensuite tiré vers l' OPF 1. Son prochain vol est prévu en mai (STS 111) pour une nouvelle relève d' équipage à bord d' ISS. Du
coté de la Russie, 2
vaisseaux Soyouz TM et 6 Progress M1 seront lancés vers l' ISS si la société
RKK Energya reçoit l' argent pour les construire.
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