LA STATION I.S.S

 

DEVELOPPEMENT DU MODULE EUROPEEN COLUMBUS

2008

3 janvier, les responsables de la NASA décident de repousser le lancement d'Atlantis à fin janvier. Les techniciens de Michoud ont démonté le connecteur qui traverse le réservoir externe pour le tester au centre Marshall. Un nouveau connecteur avec des fiches soudées va être monté. 

11 janvier, la NASA annonce la date du 7 février (14h 47 locale) pour lancer STS 122, les russes avançant de deux jours le lancement du cargo Progress M63 du 7 au 5. Le connecteur soudé par le techniciens d'USA sera mis en place ce WE. L'agence US ne prévoir pas de test de remplissage du réservoir externe avant le lancement. Les analyses du connecteur du réservoir 125 envoyé au centre Marshall montrent une série de fissure dans le verre composant l'intérieur du connecteur et qui maintient les aiguilles ensemble. 

24 janvier, après les essais menés au centre Marshall, la NASA confirme que la contamination du connecteur du réservoir d'Atlantis était du à la présence de graisse de Krytox et de la silicone sur le connecteur qui agissaient comme un isolant électrique à des températures cryogéniques. A cela s'ajoutaient les faux contact du au "pin" de la fiche elle même. Sur le pad 39A, les techniciens terminent de refaire la protection thermique sur le réservoir en vue du lancement le 7 février. D'autre part, la NASA a décidé que lors du remplissage du réservoir, seul trois capteurs ECO sur 4 devront indiquer un état "mouillé" pour autoriser le lancement.
La fenêtre de tir pour STS 122 s'étend jusqu'au 26 février (10 minutes par jour) se décalant d'une vingtaine de minutes chaque jour. 

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3 février, le tuyau flexible dans lequel circule le fréon destiné aux système de refroidissement des panneaux radiateur de l'Orbiter a pu être rétracté avec succès lors de la fermeture des portes de la soute vers 22 h. Il y a quelques jours lors de l'ouverture de ces mêmes portes pour un contrôle de routine du module Columbus, les techniciens avaient remarqué qu'il était sortait de son logement. Comme un problème semblable s'était passé avec Discovery, la NASA s'était d'abord assuré que le tuyau flexible n'avait pas subit de dommage et pouvait  remplir sa mission. 

Le 4 février est lancé le traditionnel "call to station" à 16h 30, heure locale marquant le début du décompte à T- 43mn, à 17h 00. Le 5 février sont chargés les ergols pour les piles à combustible (hydrogène et oxygène liquide) en début d'après midi. Le 6 a lieu la préparation des moteurs SSME, la préparation au retrait de la tour RSS et une inspection de la protection thermique TPS de l'Orbiter. Les mats de service TSM seront préparés pour le remplissage du réservoir ET, la tour RSS mis en position de parking. Le pad sera évacué pour les tests des APU et l'activation des piles à combustible.

 
LE VOYAGE DE COLUMBUS

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Atlantis décolle du LC39A le 7 février à 14h 45mn 30s, heure locale emportant dans sa soute le laboratoire Columbus. Après l'amarrage à ISS le 9 février. Le 11 février, Columbus est agrippé par le bras de la station et positionné sur le Node 2. L'Europe est désormais co-propriétaire d'ISS.

12 février, FD 6, Léopold Eyharts pénètre dans le module Columbus avec un masque et des lunettes protectrices pour activer les systèmes de support-vie. Il est le premier humain à pénétrer à bord de Columbus depuis que le module a été scellé sur Terre avant son installation dans la soute d'Atlantis. Même si l'atmosphère a été renouvelée peu avant la fermeture des portes de la navette le 3 février, il y a un risque que certains matériaux et équipements aient dégazé et que l'air présent dans le module soit impropre à la respiration. Par ailleurs, il important de brasser l'air ambiant pour le faire circuler et éviter l'accumulation de bulles de gaz carbonique autour des astronautes (sur terre avec la pesanteur, le CO2 retombe au sol). Une première inspection de l'astronaute se révèle très satisfaisante, ni condensation, ni particules, ni dégazages sont détectés. La mise en service est suivit au sol par le MCC de Houston et le centre de Munich (Allemagne). L'ouverture "officielle" du module a lieu dans la soirée. Columbus n'est pas encore complètement aménagé. Pour des problèmes de centrage de masse au décollage, les racks labos ont été fixé au plafond. Il va falloir les déplacer.

13 février, Léopold Eyhart, Dan Tani, Peggy Whitson et Youri Malenchenko ont passé la journée à poser des mains courantes, des cale-pieds et des caméras dans le laboratoire européen, ainsi qu'à ôter des cales anti-vibrations. 
Les astronautes ont également posé des poignées "k-bar" sur les "racks" et déplacé ceux contenant le laboratoire des sciences de la vie Biolab et le laboratoire modulaire pluridisciplinaire EDR (European Drawer Rack) du plafond vers leurs emplacements définitifs, dans des espaces laissés vides sur la paroi de droite (Biolab) et de gauche (EDR) du module. Ils ont aussi reconfiguré le rangement de deux armoires, qui avaient été organisées en fonction de l'accélération au lancement. Pour terminer la journée, ils ont activé des micro-ordinateurs de contrôle.

14 février, FD 8, tous les systèmes centraux de Columbus sont activés avec succès. Le module est sain mais les astronautes ne pourront y dormir que dans quelques jours. Trois des quatre baies scientifiques installées au plafond de Columbus sont déplacées vers leur emplacement définitif, le laboratoire de physiologie EPM (European Physiology Modules) qui a été déplacé dès le 5eme jour de vol et branchés le lendemain, le laboratoire de sciences de la vie BioLoab et le laboratoire pluridisciplinaire modulaire EDR (European Drawer Rack). La journée de vol rajoutée va permettre d'activer plus rapidement les modules Biolab et le laboratoire de physique des fluides FSL (Fluid Science Laboratory) afin que les expériences Waico et Geoflow puissent être achevées avant le prochain vol de navette. Au sol, une téléconférence animée par l'astronaute Thomas Reiter a été organisée dans l'après midi entre Léopold Eyharts, Hans Schlegel, Peggy Whitson et youri Malenchenko et la chancelière allemande Angela Merkel au ministère fédéral de l'Economie et de la Technologie à Berlin, en présence du directeur-géneral de l'ESA, Jean-Jacques Dordain, du ministre allemand de l'Economie et de la Technologie Michael Glos, du président du directoire exécutif de du DLR Johann-Dietrich Wörner et du directeur général d'Astrium GmbH Evert Dudok.
« Nous somme fiers en tant qu'Allemands et Européens d'avoir pu contribuer à l'ISS avec Columbus. L'Europe possède désormais une base permanent pour la recherche dans l'espace, » a souligné la chancelière.

15 février, dans ISS, l'activation du module européen continue: Léo et Hans, comme le reste de l'équipage travaillent à un rythme qui dépasse les prévisions, avec le centre de contrôle à Munich. Le 16, au 10 eme jour de vol, ils  travaillent sur l'équipement du laboratoire pluridisciplinaire modulaire EDR (European Drawer Rack), du laboratoire de physiologie EPM (European Physiology Module) et du Biolab. L'équipement technique de ces deux derniers laboratoires s'est terminé et le centre de contrôle de Columbus est en train de les vérifier.
Les travaux de préparation du Biolab sont à demi achevés. Hans Schlegel s'est particulièrement consacré à ce laboratoire et devrait encore y travailler
une journée. Léopold Eyharts, pour sa part, a surtout travaillé sur le laboratoire de physique des fluides FSL (Fluid Science Laboratory) et devrait en avoir fini ce dimanche 17. Toutes les activations se déroulent bien, sans difficulté majeure. 
Avant d'aller dormir, Peggy Whitson, commandant de l'ISS, referme l'écoutille de Columbus pour une vérification d'étanchéité entre le module Harmony et le laboratoire européen. Ce contrôle avait déjà été effectué avant la première ouverture mais comme depuis plusieurs vannes (celles utilisées pour la configuration de lancement) ont été remplacées, une nouvelle vérification s'impose. La pression dans le vestibule sera donc surveillée toute la nuit à la recherche d'une quelconque fuite.

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Depuis le retour d'Atlantis sur Terre, les astronautes de l'ISS, et surtout Léopold Eyharts, continuent de travailler sur l'activation des équipements du laboratoire européen Columbus.

Mercredi 20, Léopold s'est consacré au laboratoire Biolab et notamment à son ordinateur de contrôle auquel il a fait subir une batterie de tests dont une détection de surchauffe. Avec Peggy Whitson, dans le laboratoire Destiny, il a également travaillé sur l'expérience OUM-PFE (Oxygen Uptake Measurement - Periodic Fitness Evaluation) qui étudie la capacité respiratoire des astronautes durant leur session d'exercice sur le vélo ergomètre. Il s'est aussi soumis à un test d'audition ainsi qu'à une évaluation psychologique et neurocognitive et a dû répondre à un questionnaire sur ses besoins nutritifs. Certaines de ses activités à bord ont été moins passionnantes mais néanmoins indispensables, comme le nettoyage des filtres de ventilation du module russe Zvezda.

Jeudi 21, l'astronaute français s'est consacré au laboratoire de science des fluides FSL avant de se soumettre à une nouvelle évaluation psychologique et neurocognitive.

ARISS à Rueil : plein succès pour Léopold

La conversation entre Léopold Eyharts à bord de la Station spatiale internationale et les élèves de l'école Robespierre à Rueil-Malmaison, près de Paris, ce jeudi après-midi, a été un grand succès. La liaison - de très grande qualité audio - a été établie avec l'astronaute via le système de radio-amateur ARISS de la Station.  
Le complexe orbital volant à 28 000 km/h, la conversation n'a duré qu'une dizaine de minutes pendant lesquelles l'interconnexion était possible. Répondant au nom de code radio-amateur FX0STD, Léopold Eyharts a néanmoins pu répondre à 16 questions. Organisé en partenariat avec le radio club F6KFA, AmSat-France et ARISS, l'événement comprenait également des activités éducatives et une présentation du module Columbus. Plusieurs médias ont couvert l'événement : les radios France Inter, RTL et Europe 1, ainsi que les quotidiens France Soir et le Parisien, et la revue spécialisée Espace Magazine.

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Vendredi 22, Léopold a commencé sa journée par une mesure du volume de ses mollets grâce à l'appareillage russe IZOG. En impesanteur, la nouvelle répartition des fluides à l'intérieur du corps a tendance à vider les jambes d'une grande partie des liquides qu'elles contiennent normalement. Il s'est également soumis à l'expérience italienne Elite-S2 qui étudie comment le cerveau gère les postures et les mouvements en impesanteur, avant de passer son après-midi à préparer l'installation du laboratoire CEM (Computational Electromagnetics).

Samedi 23 et dimanche 24 ont été des journées plus légères consacrées essentiellement au nettoyage et au rangement de la Station, ainsi qu'aux sessions quotidiennes d'exercice physique. Dimanche après-midi, Léopold a pu s'entretenir avec ses proches.

Lundi 25, la journée a commencé par une prise de sang pour tous, réalisée par Peggy. Léopold a ensuite remisé les échantillons sanguins dans le congélateur européen MELFI, installé dans Destiny. Dans Columbus, il a procédé à la stérilisation de la "boîte à gants" du Biolab avant de commencer l'installation des premiers conteneurs expérimentaux pour l'expérience WAICO.

Léopold appelle la Réunion

A 14h44 TU (15h44 en France et 18h44 sur place), un contact radio-amateur est établi entre l'astronaute Léopold Eyharts et le collège Reydellet, à Saint-Denis de la Réunion. Le contact était accessible au radio-amateurs de la Réunion et de Madagascar sur 145,800 MHz.  
Le collège Reydellet est déjà bien impliqué dans le secteur spatial puisqu'il a contribué à la réalisation du microsatellite radio-amateur commémoratif Spoutnik 40 en 1997. Deux ans plus tard, des élèves avaient pu contacter le cosmonaute russe Viktor Afanassiev sur Mir. L'établissement a également reçu la visite des cosmonautes russes Viktor Polyakhov et Pavel Vinogradov, de l'astronaute français Jean-Loup Chrétien et des astronautes de l'ESA Claudie et Jean-Pierre Haigneré.  

Il s'est aussi soumis une nouvelle fois à l'expérience italienne Elite-S2 sur les relations entre les mouvements et leur représentation sensorielle en impesanteur.

26 février 2008 Léopold au « 20 heures »

Cet après-midi, vers 17h, l'astronaute Léopold Eyharts a été interviewé en duplex de la Station spatiale internationale par le journaliste Harry Roselmack. Cette interview sera diffusée ce soir, lors du journal télévisé de 20 heures sur TF1, la plus regardée des chaînes de télévision françaises. En marge de sa mission il doit aussi participer à plusieurs interventions dans les médias. Après TF1 ce soir, il sera sur la radio Europe 1 demain matin, pour une interview avec Jacques Pradel, lors de son émission entre 9h30 et 11h00

« Les journées sont très chargées » a souligné Léopold Eyharts, flottant l'intérieur du module Columbus. Interrogé sur la difficulté de s'adapter à l'impesanteur, l'astronaute a expliqué quelques subtilités du travail dans la Station : « On n'a pas l'habitude de travailler avec tous les objets qui flottent autour de soi. Sur Terre on peut les poser tandis qu'ici, si on n'y fait pas attention on perd très vite tous les objets dont on a besoin. »
Après avoir détaillé les objectifs des expériences scientifiques installées sur Columbus, il a également rappelé les perspectives plus larges de la contribution européenne à l'ISS : « On fait de la science qui aura des retour sur Terre mais on prépare aussi les opérations et les techniques pour l'avenir. On n'est qu'au tout début de la conquête de l'espace. Il faut apprendre à vivre et à travailler dans l'espace et également perfectionner les techniques qui seront utilisées dans les voyages futurs. »
Enfin, questionné sur sa vision de la planète depuis l'orbite, Léopold a confessé son émerveillement : « On pense à la beauté et à la fragilité de la Terre. Quand on voit l'atmosphère qui est si mince et le ciel qui est si grand, c'est incroyable et c'est difficile de s'y habituer même après plusieurs semaines dans l'espace. »

Mardi 26 - La vie d'astronaute à bord de l'ISS n'est pas toujours "glamour"
 
C'est ce qu'a dû se dire Léopold ce mardi puisque pendant toute la journée, il a collecté ses urines dans le cadre de l'expérience américaine "Nutrition" sur les modifications physiologiques lors des vols de longue durée. La veille, il avait pareillement collecté des échantillons sanguins. Tout ces prélèvements ont été stockés à l'intérieur du congélateur européen MELFI à bord du module Destiny.

Après son interview sur TF1, Léopold a participé à une session de travail avec Peggy Whitson sur l'expérience OUM-PFE (Oxygen Uptake Measurement - Periodic Fitness Evaluation) qui étudie la capacité respiratoire des astronautes durant leur session d'exercice sur le vélo ergomètre, dans le laboratoire Destiny.

Pendant ce temps, Youri Malenchenko a transféré dans Zvezda la console de contrôle de l'ATV (qui permettra aux astronautes de l'ISS d'interrompre l'approche du cargo voire de déclencher son éloignement en cas d'anomalie majeure lors de son arrimage).

Mercredi 27 - Exercice d'urgence pour l'équipage
 
Parmi les activités régulières de Léopold pendant ses deux premières semaines à bord on trouve une heure quotidienne consacrée à la familiarisation avec la Station. Celle-ci est devenue tellement grande, complexe et envahie d'équipements divers, qu'il faut du temps aux astronautes pour réussir à tout localiser rapidement.

Il y a aussi des procédures d'urgence à réviser, et ce mercredi, pour la première fois depuis l'arrimage du module européen Columbus, l'équipage de l'ISS s'est livré à un exercice de répétition de ces procédures, modifiées par l'addition même du nouveau module. Par exemple l'accroissement du volume intérieur permet d'augmenter la durée de réserve de la station de 1170 à 1240 minutes en cas de fuite, mais la fermeture des écoutilles prend plus de temps. Par ailleurs, Columbus ne dispose pas d'équipements respiratoires d'urgence, les plus proches se trouvant dans Harmony. Pendant 90 minutes, l'équipage s'est familiarisé avec les procédures à bord de Columbus et avec un nouveau dispositif de détection des fuites d'ammoniac (issu du système de contrôle thermique).

En prévision de la manœuvre de "reboost" de la nuit suivante, Léopold a également dû replacer temporairement les verrous de lancement le module central du laboratoire FSL pour la physique des fluides. Il le déverrouillera le lendemain.

Jeudi 28 - Après Biolab, FSL et un nouvel exercice d'urgence
 
L'expérience WAICO ayant bien commencé, Léopold a pu s'occuper de la mise en œuvre du FSL en préparation de l'expérience Geoflow qui doit démarrer la semaine prochaine. Geoflow simulera la circulation des fluides à la surface du noyau de la Terre, là où se crée le champ magnétique terrestre. Il a aussi pu effectuer une nouvelle session avec l'instrument italien Elite-S2 qui étudie comment le cerveau perçoit les mouvements en impesanteur. Les résultats de cette expérience serviront notamment à améliorer l'ergonomie des équipements spatiaux futurs.

Nouvel exercice d'urgence : Léopold et Peggy ont effectué un exercice d'une heure sur les procédures en cas de dépressurisation ou d'incendie à bord avec évacuation vers le Soyouz. Tout nouveau membre d'équipage doit s'y soumettre dans les sept jours qui suivent le départ de la navette, pour bien savoir où trouver les extincteurs, masques respiratoires et vannes à utiliser en cas d'urgence, et quelles sont les procédures de désactivation du segment russe au cas où il faudrait quitter la Station.

Enfin, l'équipage de l'ISS a eu droit à une téléconférence avec l'équipage de la navette Endeavour, pour discuter du déroulement de la mission STS-123, dont le lancement est prévu le 11 mars.

Vendredi 29 - Un peu de robotique appliquée
 
Premier check-up médical pour Léopold depuis son arrivée à bord. L'astronaute européen a donc eu droit à une nouvelle prise de sang par Peggy avant de poursuivre son travail de préparation sur le laboratoire FSL.

Toujours avec Peggy, Léopold a également travaillé sur la dernière version du DOUG (Dynamic Operations Ubiquitous Graphics), un logiciel qui permet de simuler et de visualiser en temps réel les opérations du bras robotique Canadarm2 sur les ordinateurs portables de la Station. Ce logiciel vient de recevoir une nouvelle mise à jour pour intégrer l'élément "Dextre" qui sera livré par STS-123. Il s'agit d'un système doté de bras robots pour des manipulations fines, qui viendra se fixer au bout du Candarm2 pour effectuer des opérations qui auraient normalement nécessité la sortie d'astronautes hors de la Station. Spécialiste en télémanipulation robotique, Léopold Eyharts n'a jamais caché son enthousiasme pour l'arrivée de "Dextre" à bord. Nous n'en sommes cependant pas encore là et les opérations de ce vendredi visaient juste à préparer une série d'opérations de vérification du Canadarm2 mardi prochain, avant son déplacement vers la position d'où il se saisira de la palette porteuse de "Dextre" dans la soute d'Endeavour, dans deux semaines.

Samedi 1er - Un peu de repos !... et beaucoup de ménage
 
Après une semaine bien chargée, l'équipage de l'ISS se consacre principalement au ménage et au rangement à bord de la Station. Il s'agit de stocker tous les résidus de nourriture et de passer les compartiments à l'aspirateur. La "table" du module Zvezda est nettoyée avec des lingettes ainsi que tous les endroits qui sont touchés régulièrement, les surfaces où sont collectés les déchets et la cabine du commandant (y aurait-il un privilège hiérarchique à bord ?). Les grilles des ventilateurs sont également nettoyées pour éviter les hausses de température.

Léopold a dû faire aussi un peu de paperasserie, en remplissant des questionnaires sur sa consommation de nourriture. Il a aussi commencé à préparer l'empaquetage des affaires pour la relève de l'équipage... prévue en avril. Dans l'espace, il n'y a pas beaucoup de place pour l'improvisation de dernière minute.

Ce mardi 4 mars à 16h, la Cité de l’Espace à Toulouse organisera une opération spéciale avec l’ESA dont le point d’orgue sera une liaison vidéo directe avec l’astronaute Léopold Eyharts à bord de Columbus. C'est l'ex-astronaute Claudie Haigneré qui animera le dialogue. Cela se déroulera dans le bâtiment Astralia et sera en accès libre, dans la limite des places disponibles. La liaison avec Léopold durera 14 minutes. Elle sera précédée par des présentations sur la Station, la mission STS-122 et les astronautes de l’ESA. Elle sera suivie de présentations sur les fonctionnalités de Columbus et sur les premières recherches qui vont être menées à bord, et l'événement se clôturera avec un aperçu d'un avenir (très) proche : l'arrivée de l'ATV « Jules Verne », dont le lancement est prévu pour le 8 mars, et son centre de contrôle, implanté à Toulouse. Outre Léopold Eyharts et Claudie Haigneré, la Cité de l'Espace s'est assurée la présence d'un éminent panel d'intervenants avec Alberto Novelli, chef des opérations ATV à l’ESA, Jean-Jacques Favier, ex-astronaute français et aujourd’hui directeur-adjoint chargé de la prospective et de la stratégie au CNES, ainsi qu ‘Yvon Choquer, directeur du programme Columbus chez Astrium. Le CNES, Astrium et l’Association Aéronautique et Astronautique de France (AAAF) sont partenaires de l'opération.

2 mars 2008 Les expérimentations ont commencé sur Biolab

Cette semaine a vu Léopold Eyharts préparer les premières sessions expérimentales de l'expérience WAICO sur le Biolab, marquant ainsi le début de l'activité opérationnelle à l'intérieur du module européen Columbus.
 
L'expérience WAICO, menée pour l'université Leibniz de Hanovre, en Allemagne, porte sur le comportement des racines de l'Arabette des Dames (Arabidopsis thaliana). Grâce à la centrifugeuse du Biolab, il sera possible de comparer l'enroulement de ces racines pour des spécimens en microgravité et d'autres soumis à une gravité de 1 g. Cette plante cousine de la moutarde est bien connue des scientifiques qui l'utilisent comme organisme modèle pour la recherche génétique car elle est le premier végétal dont le génome a été séquencé. Une variété normale et une variété génétiquement modifiée pour réduire sa sensibilité à la gravité seront d'ailleurs comparées. Les premiers conteneurs expérimentaux ont été introduits dans le Biolab mardi. La deuxième expérience, Geoflow, doit démarrer lundi 3 mars.

3 mars 2008 Pendant ce temps à l'extérieur de Columbus

Le démarrage de l'expérience WAICO dans le Biolab la semaine dernière et celui de l'expérience Geoflow prévu dans quelques jours dans le laboratoire FSL ne doivent pas faire oublier qu'il y a aussi des expériences à l'extérieur de Columbus, et que celles-ci devraient bientôt être mises en route elles aussi.
 
Solar en plein dégazage
 
Deux semaines après son installation, l'observatoire Solar est encore en train de dégazer. En effet, les matériaux placés dans un vide aussi poussé que celui qui existe hors de la Station spatiale internationale ont tendance à se libérer de tous les gaz qu'ils contiennent, ce qui a pour conséquence d'affoler certains instruments scientifiques particulièrement sensibles en début de mission. Ce dégazage peut parfois être assez long. Dans le cas de Solar, il est prévu qu'il dure trois semaines avant que l'on puisse démarrer les observations scientifiques. Cela n'a pas empêché de commencer l'étalonnage de certains éléments du spectrographe franco-belge SolSpec, qui étudiera la répartition spectrale du rayonnement solaire, ainsi que la préparation de commandes pour le spectromètre allemand Sol-Aces chargé d'explorer les UV extrêmes. En revanche une anomalie a été repérée sur l'un des deux radiomètres de l'instrument suisse Sovim dont la mission est de mesurer l'énergie totale du Soleil. Une enquête est en cours pour en déterminer l'origine afin de résoudre le problème. La température et la consommation de la plate-forme de pointage sont nominales, mais quelques petits "bogues" de logiciel sont encore en cours d'analyse.

EuTEF en plein rodage
 
De son côté, la plate-forme EuTEF, qui expose des expériences au vide spatial, a connu quelques petits soucis au niveau de la mémoire de masse de son unité de gestion de données et de puissance, mais rien qui ne puisse résister à une bonne procédure de révision dans les règles, et dès mardi dernier tout était réglé. Mercredi, une télémesure erronée a entraîné l'extinction momentanée de la plate-forme, mais une fois de plus tout est rapidement revenu à la normale.
Huit des neuf expériences embarquées sur EuTEF ont déjà pu être vérifiées depuis le sol et les derniers ajustements sont en cours en vue d'un démarrage imminent des procédures scientifiques.

3 mars 2008 Après Rueil et la Réunion, Léopold appellera Castres

Poursuivant ses sessions de communications radio-amateurs dans le cadre du programme ARISS (Amateur Radio on the International Space Station), Léopold Eyharts contactera mercredi les élèves du Lycée Borde Basse à Castres, dans le Tarn. Le projet est mené par une classe de seconde qui a sélectionné une vingtaine de questions à poser à l'astronaute de l'ESA. Celui-ci essayera d'y répondre en direct depuis le laboratoire Columbus pendant les quelques minutes où la Station sera en visibilité radio du sud de la France. La session est prévue pour le mercredi 5 vers 10h49. Tous les radio-amateurs pourront suivre les réponses de Léopold sur la fréquence descendante : 145,800 MHz. Léopold interviendra avec l'indicatif FX0STD. Le signal devrait être accessible d'une grande partie de l'Europe. Une autre session est également annoncée pour le 10 ou le 12 mars avec des élèves du Lycée René Gosse à Clermont-l'Hérault.

4 mars 2008 Le FSL est activé

Cela a été l'événement du jour à bord de Columbus : Léopold Eyharts a activé le laboratoire de physique des fluides en vue du démarrage prochain de l'expérience Geoflow. 
Après avoir installé des protections à l'intérieur du module central pour empêcher l'accès à certains interstices du compartiment expérimental, il a également modifié le système vidéo pour qu'il puisse fonctionner sans module expérimental inséré dans ce même compartiment, puis il a procédé à l'installation et la mise-à-jour des logiciels de contrôle.
Un fois le laboratoire activé, Léopold a pu vérifier ses fonctions principales et en particulier son système d'alerte anti-feu.

Bientôt Geoflow
 
Contrairement à ce que j'avais annoncé avec un peu trop d'enthousiasme, cette activation ne marque pas le démarrage de l'expérience Geoflow. Mardi et mercredi, Léopold va d'abord tester les systèmes optiques du laboratoire et il n'insérera le module expérimental Geoflow que jeudi. L'expérience Geoflow doit étudier le comportement dynamique d'un fluide compris entre deux sphères concentriques tournant à la même vitesse. Les résultats obtenus devraient permettre de mieux modéliser la circulation de matière à la surface du noyau de la Terre (là où se crée le champ magnétique terrestre), mais ils fourniront aussi des informations applicables aux circulations atmosphérique ou océanique. En parallèle de ses activités sur le FSL, Léopold a suivi le bon fonctionnement de l'expérience WAICO dans le Biolab. Les plants d'arabette poussent bien. Il a aussi passé une vingtaine de minutes à photographier l'intérieur de Columbus sous tous les angles pour "documenter" son état actuel.

Travaux d'intérêt général
 
Léopold a aussi assisté Peggy Whitson, qui commande l'équipage de l'ISS, pour une vérification de maintenance du "tapis roulant" sur lequel les astronautes s'entraînent quotidiennement pour ne pas perdre leur masse musculaire dans les jambes. Cet équipement doit être vérifié tous les six mois et certains de ses éléments sont changés à cette occasion. Ces travaux réguliers de maintenance et de vérification constituent une bonne part du travail de l'équipage de l'ISS, car certains éléments sont en orbite depuis bientôt 10 ans. Pendant que Léo travaillait dans Columbus, Peggy a ainsi effectué l'examen mensuel de tous les extincteurs et masques à oxygène de la Station. De son côté, Youri Malenchenko s'est occupé de la maintenance du système de vie et de contrôle environnemental du module Zvezda et en particulier de l'entretien d'un équipement ô combien stratégique : les toilettes.

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Interview renversante avec la Cité de l'Espace

C'est la tête en bas que Léopold Eyharts avait choisi de prendre l'antenne depuis le module Columbus pour un entretien en duplex avec Claudie Haigneré et environ 300 personnes réunies à la Cité de l'Espace de Toulouse. 
Pendant une quinzaine de minutes, l'astronaute a répondu aux questions de scolaires et de membres du public au sujet de ses activités à bord, de la manière de gérer les problèmes médicaux dans l'espace, des différences entre Mir et l'ISS ou de la variété des menus proposés aux astronautes. « On a un peu toujours l'impression de manger la même chose » a reconnu Léopold Eyharts, originaire de la très gastronomique région du Pays Basque. Interrogé sur la position de la Station au moment de l'interview, Léopold a dû regarder son ordinateur pour déterminer qu'il survolait l'Atlantique, entre le Brésil et le Gabon, et qu'il se dirigeait vers le sud. Il n'y a pas de hublot dans Columbus et le hublot le plus proche se trouve dans Destiny, à deux modules de là. L'ex-astronaute Claudie Haigneré, qui a elle aussi visité Mir et l'ISS, a félicité Léopold pour son module Columbus « si propre et bien rangé ». Profitons de cette image car l'expérience indique qu'au fur et à mesure que les équipements seront mis œuvre et que les expérimentations à bord vont se multiplier, il ne devrait pas tarder à être beaucoup plus encombré !

5 mars 2008 Petite gymnastique du bras

Hier, Léopold était en direct avec Toulouse, mais il est loin de n'avoir fait que ça de sa journée, il a également pu travailler sur un de ses appareils préférés : le bras robotique de la Station.  
Léopold et Peggy ont réalisé la révision complète du bras SSRMS (Space Station Remote Manipulator System, alias "Canadarm2") ainsi que de sa plate-forme mobile MSS (Mobile Service System) en prévision de la mission STS-123. Pour cette révision, les deux astronautes ont soumis le bras à quelques manipulations mettant en œuvre ses articulations et ses deux systèmes de préhension et de connexion (il y en a un à chaque bout). Le bras s'est ainsi d'abord connecté à la plate-forme MSS (qui circule sur les rails fixés à la poutre de l'ISS - la "voie ferrée la plus courte et la plus haute du monde"), puis à plusieurs reprises sur le module Harmony, avant de rejoindre sa position de départ pour la mission STS-123, sur la plate-forme MSS.

Quelques soucis sur le FSL

Après l'activation du laboratoire de physique des fluides à bord de Columbus, le centre de contrôle d'Oberpfaffenhofen a mis en évidence quelques anomalies, en particulier au niveau du contrôle thermique et de la puissance auxiliaire. Le laboratoire a été désactivé hier soir et les équipes au sol ont analysé les télémesures pour déterminer la cause de ces difficultés et fournir de nouvelles instructions à Léopold afin de résoudre le problème aujourd'hui.

Encore beaucoup à faire dans Columbus
 
Léopold a installé une caméra devant le FSL et a vérifié le panneau d'interface pendant que les équipes aux sol à Oberpfaffenhofen essayaient de comprendre d'où provenaient les problèmes du laboratoire. L'astronaute français est également revenu sur une autre difficulté rencontrée en début de mission et mise de côté depuis lors : l'installation d'un mécanisme de capture K-BAR (Knee-Brace Assembly Replacement) sur un des emplacements du plafond de Columbus. Portant gants, masque et lunettes protectrices, Léopold a donc dû déloger des particules d'un trou de fixation endommagé et le réparer. Ce mécanisme est nécessaire pour le transfert à bord du laboratoire européen de deux des baies de Destiny, la "boîte à gants" MSG (Microgravity Science Glovebox) fournie par l'ESA à la NASA et la baie pluridisciplinaire EXPRESS n°3. Ces deux baies avait été apportées sur l'ISS lors du vol de Philippe Perrin, en juin 2002, une mission à laquelle avait participé aussi Peggy Whitson, qui entamait à cette occasion son premier séjour de longue durée. Toujours dans Columbus, Léopold a aussi déverrouillé les systèmes anti-vibration des deux ventilateurs qui assurent la circulation d'air entre Columbus et Harmony.

Ailleurs dans l'ISS il a aidé Youri à installer des protections acoustiques sur une conduite d'aération du module Zvezda, et les deux hommes ont participé avec Peggy à une téléconférence sur l'organisation - on parle en faite de "chorégraphie" - du ballet des astronautes entre la navette et la Station, lors du déchargement d'Endeavour après son arrimage la semaine prochaine. Au milieu de ce planning de stakhanoviste, Léopold a quand même réussi à passer comme prévu quelques minutes au micro avec les lycéens du Lycée Borde Basse à Castres et à répondre à leurs nombreuses questions, dans le cadre du programme ARISS (Amateur Radio on the ISS).

Jeudi 6 - On se prépare pour STS-123
 
Beaucoup de travail pour préparer l'arrivée de la navette la semaine prochaine : Léo et Peggy ont passé en revue le partage des tâches sur l'utilisation du bras télémanipulateur de la Station et le logiciel de visualisation DOUG (Dynamic Onboard Ubiquitous Graphic) ainsi que l'identification des "cibles" utilisées pour le positionnement du bras. Ils ensuite été rejoints par Youri pour une revue complète du planning de la mission à venir. Il y aura dix personnes à bord pendant 12 jours (un record), un nouveau module et le télémanipulateur "Dextre" à installer, et rien moins que cinq sorties dans l'espace à organiser !
Parmi les autres activités de Léopold hors de Columbus ce jour-là : l'entretien du système de vie et de contrôle environnemental de Zvezda et la préparation de l'empaquetage des affaires et équipements pour la prochaine relève des équipages.
Sur Columbus, la bonne nouvelle du jour aura été l'identification de la cause probable de la source des problèmes sur le FSL. Il s'agirait d'un harnais de câbles déconnecté et dont le connecteur est apparemment endommagé. Tandis que Léopold va tenter de réparer le connecteur, un nouveau harnais est en préparation au sol pour être disponible afin de partir à bord d'Endeavour mardi prochain.

7 mars 2008 Deux journées bien chargées

A bord de l'ISS, l'astronaute Léopold Eyharts vient de passer deux jours à résoudre des problèmes dans Columbus, notamment pour identifier la cause des difficultés rencontrées lors de l'activation du laboratoire de physique des fluides FSL, tout en effectuant de nombreuses tâches de maintenance avec les deux autres membres d'équipage, Peggy Whitson et Youri Malenchenko.

Vendredi 7 - Expériences et téléconférences
 
En début de journée, Léo et Peggy ont procédé à la mesure du volume de leurs mollets à l'aide de l'instrument russe IZOG. Ces mesures, effectuées périodiquement, permettront de mieux comprendre comment se répartissent les fluides dans le corps humain en impesanteur. Ils ont ensuite travaillé ensemble sur l'expérience italienne Elite S2 qui étudie la manière dont le cerveau perçoit et gère les mouvements musculaires. Tandis que Léopold effectuait les mouvements, Peggy se chargeait de le filmer et de le photographier. Sur le FSL, Léopold a œuvré principalement sur les connexions données et électriques entre l'ordinateur portable et les panneaux d'interface.

Plus tard dans la journée, Léo et Peggy ont passé en revue la documentation qui leur a été envoyée sur les opérations à conduire durant la mission STS-123 avant une téléconférence de 30 minutes avec des spécialistes au sol pour la préparation des cinq sorties dans l'espace qui seront réalisées au cours des 11 jours qu'Endeavour passera amarrée à la Station. Le vendredi, c'est aussi le jour du débriefing. L'équipage a multiplié les téléconférences avec le sol : avec les équipes des centres de contrôle de Moscou, d'Oberpfaffenhofen et de Houston, avec le bureau des astronautes au centre spatial Johnson, et, pour Léo seul, avec des responsables de l'ESA.

Samedi 8 - Ouborka !

Pour la 2e fois au cours de sa mission, Léopold a servi de sujet à l'expérience américaine Nutrition, sur l'étude du métabolisme au cours des vols de longue durée. En pratique, cela se traduit par des prises de sang - réalisées par Peggy - et la collecte régulière d'échantillons d'urine pendant 24 heures. Le samedi sur l'ISS est habituellement réservé au ménage (traditionnellement, on parle d'Ouborka, le terme russe pour le rangement), avec la collecte et le stockage de tous les déchets, le nettoyage des compartiments et des grilles d'aération à l'aspirateur ainsi que celui des surfaces les plus touchées avec des lingettes.

Lundi 10 - Léopold s'attaque aux câbles
 
Après en avoir discuté avec les spécialistes réunis au Col-CC, Léopold a installé un camescope face de l'interface de contrôle du FSL pour surveiller ses diodes. Il a ensuite mis en œuvre la procédure qui lui a été téléchargée pour tenter de réparer (avec les outils disponibles à bord) le connecteur LAN endommagé qui a été identifié la semaine dernière comme source des problèmes rencontrés par la baie scientifique. Plus tard, Léopold a procédé à une séance de photographie des conteneurs expérimentaux de l'expérience WAICO qui parvient à son terme à l'intérieur du Biolab. Les plants d'arabette des dames se sont parfaitement développés en deux semaines et pourront être ramenés sur Terre à bord de la navette Endeavour. A partir de ce soir, l'équipage - qui vit à l'heure GMT - va commencer à modifier ses horaires de sommeil afin de se mettre en phase avec l'équipage d'Endeavour, qui vit lui à l'heure de Floride (GMT -4h).

Léopold contacte l'Hérault... via l'Australie

Ce matin, vers 9h30, les élèves du Lycée René Gosse à Clermont l'Hérault ont vainement tenté de contacter Léopold Eyharts à bord de Columbus dans le cadre du programme ARISS (Amateur Radio on the ISS). L'astronaute, retenu par des activités prioritaires, n'a pas pu se libérer à temps pour mettre en place l'équipement et leur répondre. Une nouvelle session a donc été organisée pour l'orbite suivante. Hélas, celle-ci ne permettait pas un contact radio direct avec la France, aussi l'équipe ARISS a-t-elle mis en place une liaison téléphonique avec la station VK5ZAI à Kingston en Australie du Sud qui a pu contacter Léopold, alias FX0STD, à 11h49. La cinquantaine d'élèves et les 10 professeurs ont ainsi pu questionner l'astronaute en direct, comme prévu, en présence de journalistes de la presse régionale et locale ainsi que de trois chaînes de télévision. Un bel exemple de réactivité et de flexibilité pour l'organisation ARISS et les équipes du Centre de contrôle Columbus !

11 mars 2008 Columbus observe la Terre

Sur la plate-forme expérimentale EuTEF, installée à l'extérieur de Columbus, la caméra automatique néerlandaise destinée à l'observation de la Terre a renvoyé ses premières images. Le premier cliché, récupéré le mars, montrait une région nuageuse faiblement éclairée. Une deuxième image - prise sur commande du sol - a été acquise le 7 mars peu après l'aube au-dessus des îles Aléoutiennes, alors que l'aurore teintait de rose les nuages du Nord Pacifique.  
L'EVC (Earth Viewing Caméra) est l'une des neuf expérimentations embarquées sur la plate-forme modulaire EuTEF (European Technology Exposure Facility). Ces premières images arrivent après plusieurs semaines de déboguage et l'équipe n'en est encore qu'à expérimenter les différents paramètres de la caméra pour s'ajuster aux conditions d'éclairement très variées rencontrées en orbite. 

« L'ISS voyage a environ 7 km/s et nous devons ajuster le temps d'exposition pour compenser ce mouvement » explique Massimo Sabbatini, responsable de l'EVC à l'ESA. « A cette vitesse, la caméra se déplace de plusieurs centaines de mètres en quelques millisecondes. » Réalisée par Carlo Gavazzi Space en Italie, l'EVC pèse 7,8 kg et est basée sur un capteur CCD Kodak à 4 mégapixels du commerce. Elle pointe vers la Terre selon un angle constant et fournit des images en couleur de 200 x 200 km. Celles-ci sont transmises au centre de contrôle de Columbus à Oberpfaffenhofen et de là vers le centre de soutien opérationnel utilisateur (USOC) situé au Centre Erasmus de l'ESTEC à Noordwijk, aux Pays-Bas.

Au-delà de la démonstration des capacités d'une caméra d'observation de la Terre à faible coût, EVC devrait être utilisée pour des applications publiques et éducatives. « Nous espérons recevoir des demandes d'images de régions particulières au-dessus desquelles passe l'ISS » explique Massimo Sabbatini.

  

13 mars 2008 Endeavour a rejoint l'ISS

 La navette spatiale Endeavour STS 123, partie de Floride mardi 11, s'est amarrée à la Station spatiale internationale ce matin à 4h49, heure d'Europe continentale. Après plus de 90 minutes de vérifications d'étanchéité entre la navette et l'adaptateur PMA-2 du module Harmony, les écoutilles ont été ouvertes à 6h37. Les 10 membres de l'équipage de la mission STS-123 ont alors pu être accueillis par les trois membres de celui de l'ISS. Muni d'une caméra numérique, Léopold Eyharts s'est employé à immortaliser ces instants. Endeavour restera amarrée pendants près de 12 jours pour une mission d'assemblage très chargée avec 5 sorties dans l'espace.

Léopold intègre l'équipage de STS-123

Ce matin, vers 8h50, Léopold Eyharts a retiré sa couchette anatomique du vaisseau Soyouz TMA-11 et l'a transférée vers la navette Endeavour, tandis que l'astronaute de la NASA Garrett Reisman effectuait la manœuvre inverse, installant une couchette à ses propres mesures dans le vaisseau russe.

Un élément du Spacelab sur l'ISS

Vers 9h ce matin, le bras de la Station a retiré de la soute de la navette une palette Spacelab, porteuse du robot télémanipulateur canadien "Dextre", et l'a installée sur une fixation spéciale située sur la poutre de la Station.

Cette nuit, vers 2h23, heure d'Europe continentale, les astronautes Rick Linnehan et Garrett Reisman vont quitter le module Quest de l'ISS pour une sortie dans l'espace d'une durée prévue de 6h30. L'objectif principal est la préparation du module logistique du laboratoire japonais Kibô pour son extraction de la soute d'Endeavour et son arrimage sur le port supérieur du module Harmony. Pour la manœuvre, Léopold Eyharts sera aux commandes du bras télémanipulateur de la Station avec son confrère Robert Behnken.

14 mars 2008 Columbus a un nouveau voisin

 A l'issue d'une sortie dans l'espace qui aura duré plus de 7 heures, le module logistique du laboratoire japonais Kibô a été installé à 9h03, heure d'Europe continentale, sur le port supérieur du module Harmony, juste à côté de celui où est arrimé le laboratoire européen Columbus.

17 mars 2008 Des robots et des hommes

 Week-end chargé en orbite pour Léopold Eyharts. L’astronaute de l’ESA, spécialiste de robotique spatiale a participé à l’activation du robot canadien « Dextre » tandis que la Station spatiale devient de plus en plus internationale.

Depuis qu’Endeavour est amarrée à l’ISS, il semble que plusieurs membres de son équipage aient choisi le laboratoire européen pour passer leurs nuits de sommeil. La notion de confort dans l’espace est encore à explorer, mais il semble surtout qu’étant le dernier à avoir été installé, Columbus n’est pas encore trop « encombré » et fournit donc un cadre agréable pour dormir

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20 mars 2008 Un nouveau « rack » bientôt transféré dans Columbus

Dans Destiny, Peggy a configuré la « Boîte à gants » MSG (Microgravity Science Glovebox) pour son transfert sur Columbus. Fournie par l’ESA à la NASA, la MSG a été livrée sur l’ISS en juin 2002 (lors de la mission STS-111 avec Philippe Perrin). Le transfert sur Columbus est prévu pour dimanche 23.

L’ATV est passé sous l’ISS

A 15h23, l’ATV « Jules Verne », qui manœuvrait pour rejoindre son orbite d’attente, est passé à 30 km sous la Station. L’équipage a tenté de le photographier au passage. A cette distance, en dépit de ses 23 m d’envergure, l’ATV n’est apparu que comme un point fugace.

20 mars 2008 Troisième sortie

 En début de semaine, les astronautes de la mission STS-123 ont effectué une nouvelle sortie dans l’espace, donnant forme au robot canadien « Dextre », mais ils ne sont pas parvenus à fixer une nouvelle expérience externe sur Columbus.

22 mars 2008 Deux baies de plus dans Columbus...

, Peggy et Léopold ont déménagé deux baies scientifiques de Destiny vers Columbus, qui devient peu à peu le laboratoire scientifique le mieux équipé de toute la Station, avec sept baies installées (les « racks »). Ils ont ainsi transféré la baie biomédicale américaine Express 3 et la fameuse « boîte à gants » européenne MSG (Microgravity Science Glovebox). Le déménagement de cette dernière était prévu pour dimanche mais tant que les « déménageurs » étaient chauds, ils ont préféré s’en charger tout de suite.

25 mars 2008 Léopold quitte l’ISS

Endeavour s’est séparé de la Station spatiale internationale la nuit dernière à 01h25 CET avec à son bord Léopold Eyharts qui entame donc son retour vers la Terre après 43 jours passés à bord. La mission STS 123 se termine après deux nouvelles sorties EVA. La 4e sortie de la mission a duré 6 heures et 24 minutes au cours desquelles les astronautes Bob Behnken et Mike Foreman ont pu expérimenter des techniques pour la réparation éventuelle de protections thermiques endommagées sur la navette. Pour cette démonstration, ils sont intervenus sur des modèles de tuiles abîmées installées sur un bâti monté à l’extérieur de Destiny. Ils ont également ôté les dernières protections thermiques provisoires sur le robot télémanipulateur canadien « Dextre », préalablement mis en position adéquate depuis l’intérieur de l’ISS par Léopold Eyharts et son successeur Garrett Reisman. La 5e et dernière sortie, une nouvelle fois avec Bob Behnken et Mike Foreman, a duré 6 heures et 2 minutes. Les astronautes ont installé sur la poutre P1 la perche optique OBSS d'Endeavour qui sera récupéré par Discovery en mai prochain. Les 2 palettes d'expérience MISSE 6 (Materials on the International Space Station Experiments) ont finalement été monté sur le bati externe de Columbus. 
Lors de ces derniers jours à bord, Léopold a passé de nombreuses heures avec Garrett pour le familiariser avec les procédures et les activités qu’il devra accomplir après son départ. Il a aussi participé à l’expérience biomédicale américaine « Integrated Immune », pendant de l’expérience « Nutrition » sur l’étude du l’adaptation du système immunitaire aux conditions de vie dans l’espace, ainsi qu’à différentes tâches de maintenance : le nettoyage des aspirations de l’analyseur d’air ambiant Anita (une coopération ESA/NASA), le nettoyage de filtres d’incubateurs dans Destiny ou le remplissage du cargo Progress M63 avec les déchets de la Station. Pour finir, une dernière petite visite médicale avec prise de sang et analyse immédiate par un mini-laboratoire clinique portable.

Leopold a transféré du Biolab vers l’incubateur portable Merlin les boîtiers expérimentaux de l’expérience biologique WAICO qu’il doit ramener sur Terre. Il a aussi transféré sur la navette les cartes de données de son suivi médical à bord de la Station, ainsi que des échantillons de sang, d’urine et de salive et des résultats expérimentaux stockés dans le congélateur européen MELFI (Minus Eighty Degree Laboratory Freezer for ISS). Avant d’embarquer, Léopold a remercié ses partenaires sur l’ISS, avec même quelques mots en russe pour Youri :

« C’est difficile à croire que ce soit déjà fini. Ça a été un superbe vol, avec une équipe superbe et un équipage superbe. Je tiens à remercier tous ceux qui ont rendu cela possible. Je veux dire, amener la Station spatiale à ce qu’elle est aujourd’hui, amener Columbus ici, l’activer et en faire un laboratoire scientifique, c’était un grand moment... Bien sûr je veux souhaiter le meilleur à Garrett. Je sais qu’il a beaucoup de pain sur la planche. Il se débrouillera bien. Je tiens à remercier Peggy et Youri ainsi sue les équipages de STS-122 et 123 pour leur aide extraordinaire et pour leur amitié aussi. »
« Je veux remercier Léo pour nous avoir laissé en aussi bonne forme, et en particulier pour toutes les heures qu’il a passé sur Columbus » a répondu Garrett Reisman. « Tu as fait un travail fantastique pour activer Columbus et faire les vérifications et maintenant nous allons tous pouvoir en profiter. »

Les écoutilles ont été fermées à 22h49. La navette s’est désamarrée 2h41 plus tard avant d’effectuer un vol d’inspection autour de l’ISS puis de s’en éloigner. Le retour sur Terre d’Endeavour et de Léopold est prévu à 00h05 dans la nuit de mercredi à jeudi.

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Portrait de famille à 10 dans Columbus

 

 

CARACTERISTIQUES DE COLUMBUS

D'après les dépêches du blog de Columbus sur le site de l'ESA