LA STATION I.S.S

 

Longtemps rêver par les grands constructeurs, Von Braun, Korolev, les stations spatiales orbitales sont depuis la décennie 1970 devenues réalité. Les Saliout, Skylab et Mir nous ont habitué à voir l'homme occuper en permanence l'espace depuis le milieu des années 1980. L'effondrement des pays du bloc de l'est, la nouvelle donne économique qui a suivit ont obliger les responsables de chaque pays à imaginer une station orbitale internationale en coopération. Ainsi est né ce concept à la fin des années 1990. 

Malgré des débuts difficile, ISS est aujourd'hui une réalité. Depuis 1998, les éléments de chaque pays s'assemblent au gré des lancements de navettes et de fusées Proton. Régulièrement relevés, des équipages assurent désormais une occupation permanente de l'espace circumterrestre. Imaginé comme le départ vers la conquête d'autres mondes, ISS ne sera peut être qu'un laboratoire test ou un gouffre financier pour l'humanité.

Les premiers projets de station orbitale remontent aux années 1960, à la naissance de la NASA. Occupée en permanence par un équipage de dix à vingt astronautes, elle serait la base de départ à de nombreuses applications : laboratoires, observatoires astronomique, ateliers de montage, dépôts de pièces et de matériel, station-service, nœud et base de transport et de relais.

De 1963 à 1966, les plans d'une station orbitale s'inspirent directement du matériel mis en œuvre pour les missions Apollo, dans le cadre du programme Post Apollo. Malheureusement les restrictions de budget font s'effondrer le doux rêve d'une station occupée en permanence par des astronautes. Récupérant le matériel délaissé d'Apollo, les américains lancent le 14 mai 1973 leur première station spatiale Skylab. De conception primaire, les trois occupations de la station montrent néanmoins que cela est possible. Avec l'ère du Space Shuttle se profile un projet encore plus ambitieux.

De leur coté, les soviétiques ne sont pas en reste. En 1971, ils lancent la toute première station orbitale Saliout 1. Même si sa première occupation se termine par un drame, elle restera le départ d'une lignée de station toute plus complexe les unes des autres qui aboutiront à Mir en 1986, le premier véritable complexe orbital du monde. 

LES STATIONS DE REAGAN

C'est le 24 janvier 1984 que le Pt Ronald Reagan annonce son intention de construire une grande station orbitale. La NASA reçoit l'autorisation de mettre en chantier "la station orbitale" baptisée (officieusement) Freedom (liberté). Les plans originaux prévoit que la mise en œuvre du programme coûtera quelque 8 milliards $ et que la station sera disponible à partir de 1992. Celle-ci est alors présentée comme une base spatiale habitée en permanence par huit astronautes. Elle est basée sur les travaux de Grumman (Power Tower) composée de modules compacts associés en cluster avec deux panneaux solaires, pour une longueur hors tout de 120 mètres. Mais ce concept est jugé dangereux pour la sécurité des astronautes en cas d'avarie. De plus la rigidité de l'ensemble n'est pas jugée satisfaisante. 
Le 31 janvier 1985, l'ESA (European Space Agency) s'associe au projet, suivie par le Canada le 16 avril et le Japon le 9 mai. Mais à la fin de l'année, le concept est rejeté. Lockheed et Mc Donnell Douglas proposent alors le Dual Keel, une station "carré" conçue autour de grandes structures de 150 m supportant de chaque coté les instruments d'observation sur une poutre de 45 m et au milieu d'une part les modules habités au centre et sur une longue poutre transversale les 8 panneaux solaires. L'équipage est porté de 6 à 8 astronautes. Le premier éléments sera lancé en janvier 1993. Les coupes budgétaires font repousser l'échéance à janvier 1994. L'Europe assurera le développement d'un module pressurisé et d'une plateforme d'observation polaire tandis que le japon fournira un module d'habitation. 
En mars 1986, alors que le Shuttle est interdit de vol suite à l'explosion de Challenger en début d'année, le projet évolue, la taille des structures passant à 5 m au lieu de 3. La puissance électrique est augmentée passant à 85 kW (37 en photovoltaïque et 50 en thermodynamique). Le nombre de module est réduit à 2, mais leur longueur augmentée à 13 m. En mai, le nombre d'instruments scientifiques est aussi réduit de 9 à 5. Une "baie" destinée à la réparation des satellites est enlevée. 21 vols Shuttle sont planifiés pour l'assemblage dès janvier 1993.

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Février 1987, diverses études successives, menées par la NASA et le Conseil de la Recherche américain, rehausse l'estimation du coût de la station à 14 milliards de dollars 1984 soit 21 milliards de dollars 1987. Le doute s'installe parmi les membres du congrée sur l'utilité d'un tel projet. En mars, le Pt Reagan et la NASA tablent sur un budget de 12 milliards pour la phase 1 qui nécessitera 11 vols Shuttle. Il manque 3,4 milliards pour la structure principale et une partie des panneaux solaires. 

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Pendant cette première période, le programme de station orbitale est la cible de nombreux conflits pendant la phase dite de définition. La NASA et l'ESA ne peuvent se mettre d'accord sur le rôle de l'Europe dans le programme, l'agence européenne ayant refusé l'interdiction du congrée d'utiliser leur module pour la recherche des matériaux. De plus l'ESA ne veut pas avoir une simple participation de 15% mais un véritable partenariat. De leur coté, les militaires US veulent avoir un accès sans limite à la station ce que la NASA et ses partenaires ont toujours refusé.

Pour l'année fiscale 1988, la congrée réduit le budget de 767 à 525 millions $. Seulement une partie sera disponible, l'autre étant assujetti à une "cure d'amaigrissement" du programme. En attendant les élections présidentielles US, le programme est en suspend, il reprendra à l'élection de Georges Bush. 
Pour l'année fiscale 1989, la NASA reçoit 900 millions $, la moitié de ce qui était prévu en 1987. En septembre 1988, la NASA passe ses premiers contrats avec l'industrie.

FREEDOM

Le 16 juillet 1988, le Président Reagan baptise la station du nom de Freedom (Liberté). Les accords avec les partenaires étrangers sont conclus. Les Américains s'engagent à construire l'infrastructure principale (dont les quartiers de vie de l'équipage et un module scientifique) alors que les Européens et les Japonais fourniront chacun un module pour la recherche scientifique et technologique. Quant au Canada, il concevra un système robotique spécialisé (en fait un bras robotisé) pour les travaux à l'extérieur de la station orbitale.

Le projet Freedom est présenté comme la plus grande entreprise de coopération internationale jamais instituée. Il doit s'agir d'un "centre de haute technologie" opéré par des astronautes chercheurs provenant de différentes nations. La station sera "le pivot de l'exploration spatiale tout au long des prochaines décennies". Elle servira d'observatoire de la Terre et de l'Univers ainsi que de port où transiteront satellites et équipements de toute nature. Elle sera spécialisée dans les travaux scientifiques et le développement industriel. Outre la grande structure habitée, le programme comprendra une série de satellites porte-instruments placés sur différentes orbites, certains d'entre eux survoleront la surface terrestre d'un pôle à l'autre dans le but précisément d'ausculter notre monde. 

Fin 1989, le programme est encore modifié. De nouvelles réductions de budget, 250 millions pour l'année fiscale 1990 oblige à simplifier le système de contrôle d'attitude et les radiateurs. Les panneaux solaires sont remplacés par des générateurs solaires thermodynamiques, plus économiques mais nécessitant de nouvelles études de développement estimées à 50-100 millions $. Le premier lancement est repoussé d'un an à mars 1995. La mise opérationnelle avec un équipage est prévu pour juin 1997, la station étant terminée en février 1998. Du coté des partenaires étrangers, le lancement des modules est repoussé d'une année aussi. La puissance électrique est réduite à 30kW. La NASA développera de nouveaux scaphandres (contrat de 320 millions $) pour permettre l'assemblage et l'entretien de la station. Le programme coûte maintenant 19 milliards $. Afin d'assembler les éléments les plus lourds, le Shuttle sera doté de nouveaux boosters SRB, les Advanced SRB. 

Le 21 juillet 1989, le Pt Bush lance le SEI Space Exploration Initiative à l'occasion du 20eme anniversaire du premier pas sur la lune. Ce plan prévoit la reconquête de la lune et l'exploration de Mars. Le rôle de la station Freedom est mis en avant comme port spatial avec l'introduction de hangar de préparation du véhicule de transport lunaire. La puissance électrique est augmentée par l'ajout de deux générateurs thermodynamiques. Freedom pourra accueillir 14 astronautes dont les futurs voyageurs vers la lune. 
Le Shuttle sera modifié pour transporter les éléments lourds vers la lune. Un Shuttle C pour cargo sera aménagé pour transporter 71 tonnes de charges vers Freedom dans une soute de 25 m sur 5, dérivée de l'Orbiter.

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LES ANNEES 1990

Au fil des ans, le programme va connaître encore de nombreux bouleversements, consécutif à l'augmentation successive des coûts. La facture va doubler pratiquement tous les deux ans et chaque fois, le projet diminue d'envergure et prend du retard. En 1990, le programme s'effondre sur lui même, l'augmentation des coûts atteignant 23%. On estime que  2500-3000 heures de sorties EVA seront nécessaire pour assembler la station. Le congrée demande un nouveau plan suite au coupe dans le budget de 1991 (moins 600 millions $) et les années suivantes (6 milliards $ sur 5 ans).

Mars 1991, la NASA présente sa "nouvelle station" rapetissée baptisée "Fred" par les critiques. L'assemblage ne nécessitera que 23 vols Shuttle contre 29 sur le projet précédent et 500 heures d'EVA, les structures étant livrées pré-montées en orbite. Un jeu de panneaux solaires est enlevé réduisant la puissance de 75 à 56 kW. Le coût total est réduit de 1,6 milliards $. Le premier vol est programmé pour novembre 1995 avec une occupation permanente en septembre 1999. Les 4 modules d'habitation mesure 8 m de long et offrent 880 m3 en volume.

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Alors que le le projet de station spatiale semble être sur le point d'aboutir, il n'en reste pas moins très populaire parmi les politiciens et les scientifiques. Une nouvelle réduction du budget fait glisser le premier lancement de 4 mois en 1996 et la première occupation de 6 mois. La fin de la guerre froide a réduit les besoins en programme de défense et spatial. 

1993, LA DERNIERE DONNE

1993, la nouvelle administration du Pt Clinton demande une nouvelle redéfinition du programme de station spatiale "fred" au printemps. Le but est une réduction des coûts dans le cadre de l'effort gouvernemental d'économies visant à réduire les dépenses publiques de 253 milliards $ en 4 ans. La station est réaménagée sur le même budget, 2,3 milliards pour 1994, puis 1,8 milliards pour les années suivantes. Elle sera "plus petite et moins chère". En 10 ans, la station a déjà coûté 8 milliards $ en études avec un lancement sans cesse repoussé de 1992 à 1996. Dans les cartons de l'agence, Freedom est une station de 180 tonnes occupée par 4 astronautes dans 4 modules pressurisés amarrés à une poutre de 100 m. La NASA a trois mois pour proposer un nouveau projet. Les russes ainsi que le Japon, l'Europe et le Canada sont invités à s'associer au projet. Trois options sont en course. L'Option A qui nécessitera 16 vols Shuttle, réduira la taille de la station considérablement par rapport à la configuration de base dite "phase D", mais assurera la livraison des modules de tous les partenaires, Europe, japon et Canada. L'option B reprend la station Freedom avec un segment de structure en moins. Elle nécessitera 32 vols Shuttle. L'option C réduit la partie américaine en utilisant comme corps central le fuselage modifié de l'Orbiter Columbia et 10 vols pour livrés les composants des partenaires. toutes ses options dépassent les 9 milliards $ de budget alloué.

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Le 7 juin, la NASA soumet trois options. L'option "A" est basée sur du matériel éprouvé et comporte des systèmes développés pour Freedom. L'option "B" reprend la station "fred" de 1991 avec sa structure de base. La dernière option est en fait une station cylindrique de 28 m de long et 7 m de diamètre lancée tout en un par le Shuttle C. Le 17 juin, la Maison Blanche retient l'option "A" avec des éléments de la "B". La station disposera de trois modules pressurisés (USA, Europe et Japon) et de vaisseaux de sauvetage de type Soyouz. Le coût sera de 16,5 milliards $ avec un budget de 2,1 milliards $ par an. Le nouveau projet ne prévoit plus qu'un seul maître d'oeuvre industriel et un seul centre de programme. Il devra être "fignolé" dans les trois mois par la NASA notamment sur la participation des russes. Le 24 juin, la chambre des représentants sauve le projet avec le vote du budget de la NASA pour 1994 et 1995. La station devient la station "Alpha". 

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MIR ET MIR 2

Le 19 février 1986, l'URSS lance une nouvelle station, baptisée MIR. Elle succède aux premières Saliout lancées depuis 1970. Construites par le bureau d'étude de Korolev devenu depuis l'OKB-1, le TsKBEM et NPO Energia, c'est une station dite de seconde génération dotés de multiples ports d'amarrage comme Saliout 6 et 7. Les premières études sont lancées en 1976 sous le nom de DOS 7 (station orbitale de longue durée). Deux exemplaires sont fabriqués avec une durée de vie de 3 ans. En cas de problèmes, le module de secours DOS 8 prendra la relève. Le dessin de la station DOS 7 évolue d'année en année pour aboutir en 1982 au dessin que l'on connaît aujourd'hui. 

En réponse aux plans du Pt Reagan, les soviétiques proposent une station baptisée OSET avec des ateliers de réparation et de service pour les satellites. DOS 8 en sera le premier élément, d'autres suivront lancés par le lanceur Energia. Quelques modifications plus tard, DOS 8 devient MIR 2. Le plan prévoit un lancement en 1993, l'adjonction de modules dès 1994 porteur de panneaux solaires, puis la mise en place de trois modules technologique, support et biotechnologique en 1994-97. La dernière phase en 1997-2000 prévoit l'envoie d'autres modules ainsi que de remorqueurs. L'inclinaison orbitale de 65° permettra de couvrir 90% du territoire soviétique. Afin de desservir la station, les soviétiques enverront la navette Bouran ainsi que des vaisseaux Soyouz et Progress modifiés. Les plans sont officialisés en décembre 1989. 

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L'URSS devient la Russie en 1989, les ambitions sont tombées. La fusée Energia a volé une fois avec charge utile, une fois avec la navette Bouran mais l'argent fait maintenant défaut. Révisant leur projet, MIR 2 devient MIR 1.5. Le DOS 8 sera lancé par un Proton et rejoindra MIR. Aidé par la navette Bouran, les modules additionnels seront déplacés vers DOS 8. Ce qui restera de MIR sera ensuite désorbité et détruit dans l'atmosphère. Le plan est présenté à l'automne 1991 pour une exploitation dès 1994. Après l'installation du dernier module Priorda à MIR, il est prévu que Bouran fasse la navette afin de ramener les deux modules technologiques.  

Parallèlement, un projet alternatif à MIR 2 est proposé. A la place des lourds modules de 20 tonnes (série 77KS, Kvant 2, Kristall, Spectr et Priorda), il est proposé de lancer de petits modules (série 37KS) basés sur le vaisseau Soyouz-Progress comme dans les plans initiaux. Le lancement est prévu en 1996, suivit des modules d'amarrage et de service, du module biotechnologique en 1997 et du module technologique en 1998. En régime opérationnel, la station sera occupé par 2 ou trois cosmonautes. 


En 1991, les premières discutions entre américains et russes sur une station internationale se portent sur l'utilisation d'un vaisseau de type Soyouz comme "chaloupe de sauvetage". En juin 1992, l'administration Bush et le président Elsine signent un premier accord de vols habités communs entre le Shuttle et MIR. En février 1993, Boeing invite le bureau d'étude NPO à parler de coopération américano-russe. La proposition russe prévoit une station sur une orbite inclinée à 50°, un compromis entre les 28° américain et les 65° russes. Le segment russe sera composé des modules DOS 8, du module d'amarrage universel, du module d'amarrage  avec le sas et le module de service. Le module universel servira d'interface entre les parties US et russes. La séquence d'assemblage prévoit le DOS 8, le module universel, le sas, le bras robot canadien, le US Lab et les modules européen et japonais. Le tout en 14 vols. La phase opérationnelle permettra d'avoir une occupation permanente en 1997, alors que Freedom ne sera en permanence occupé qu'en 2000. 

Au printemps 1993, les russes décident d'adjoindre à MIR 2 deux modules d'amarrage multiple permettant d'amarrer plus de vaisseaux et évitant ainsi des amarrages latéraux sur le corps central. Equipé de pièces de jonction androgyne APAS, il sera lancé par un lanceur Zenith et motorisé par un Progress M2. La configuration devient la suivante: le premier module d'amarrage est attaché à l'avant du corps central DOS 8, le second sur le coté du premier. Le modules biotechnologique et de service sont attachés aux ports latéraux du module d'amarrage n°1 et le module technologique avec un autre module sont attachés aux pots latéraux du module d'amarrage n°2. Ce nouveau projet intéresse l'Europe qui par cette occasion se donne une sortie de secours au projet américain. Un module dérivé du MTFF, une partie du programme Colombus devra s'amarrer à MIR 2. L'ESA devra aussi délivrer un bras robot nommé ERA. 

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Boeing est nommé contractant principal au mois d'août. En septembre, le projet est finalisé. La Russie devient un partenaire comme l'Europe, le Japon et le Canada. L'administration US pense qu'il sera préférable d'occuper les ingénieurs et techniciens russes dans des projets industriels avec les américains que de développer des missiles et autres véhicules pour les autres nations. La venue de la Russie va aussi donner de l'oxygène dans le budget. Ils ont une logue expérience dans le spatial et dans le développement des stations spatiales, comme avec le projet MIR 2. La Russie fera ainsi économiser 2 milliards $ aux américains. Elle apportera 25% de matériels en plus et 42 kW de puissance électrique supplémentaires.

Un accord préliminaire est signé entre le vice président américain Al Gore et le premier ministre russe Viktor Chernomyrdin, le 2 septembre, la Russie payera 2,5 des 7 milliards $. Trois phases sont définies. La première permettra de réaliser des vols de préparation avec échange d'astronautes entre le Shuttle et la station russe MIR entre 1995 et 1997 (10 vols programmés). La phase 2 permettra de commencer la construction de la station dès 1998. La dernière phase terminera la station en 2002. 
Le 16 décembre, les accords finaux sont signés entre la NASA et la Russie. La station sera assemblée sur une orbite inclinée à 51,6° pour permettre des lancements des gros modules depuis la Russie. Le module remorqueur russe FGB de 20 tonnes du projet MIR 2 sera utilisé comme module de base. L'augmentation de l'inclinaison de l'orbite de la station réduira la charge utile transportée par le Shuttle de 4800 kg, passant à environ 20 tonnes. En attendant le développement d'un véhicule de transport et de  secours Crew Transport Vehicle, la Russie assurera le transport et le retour des équipages d'occupation avec le Soyouz TM. Ce vaisseau datant des années 1960 a desservit toutes les stations de l'ex URSS, les Saliout et la station MIR est capable d'embarquer 3 astronautes et de rester 6 mois en orbite amarrer à la station. Du fait de l'étroitesse de la cabine de descente du vaisseau, qui limite la taille des astronautes, ce choix élimine dans un premier temps, la moitié des astronautes US en activité. Alpha devient ISS, International Space Station.

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DE MIR 2 VERS ISS 

Le premier meeting de l'équipe internationale se tient le 24 mars 1994 avec Boeing et ses sous traitants. En juin, Al Gore et Chernomyrdin signent l'accord de coopération pour construire la station internationale Alpha. En réponse aux critiques des membres du congrée US, qui doutaient que les russes soient capable de livrer leur matériel en temps voulu, Chernomyrdin leur déclare que la Russie sera capable de pousser le projet même si la NASA se retire !
L'agrément politique en poche, les deux agences spatiales commencent leur travail, la configuration de la station spatiale et sa séquence d'assemblage. Pour la NASA, la station reprend 75% du matériels défini en 1992 pour Freedom avec cependant quelques aménagements. Une des premières décision sera d'utiliser le module de manoeuvre russe construit par Khrunichev, le même qui a construit les modules de MIR. Il servira pour "rebooster" la station. Aucun équipage ne sera laissé dans la station avant la mise à poste du module d'habitation, excepté durant les amarrages avec le Shuttle. En assemblant le "block" de base de MIR 2 au module de manoeuvre, on élimine cette période de temps non productive. Conséquence, on avance de deux ans l'occupation de la station. Le module de manoeuvre est équipé d'un multiple ports d'amarrage dont un axial androgyne pour le module US et deux latéraux pour les Soyouz et Progress. Le port avant permettant l'amarrage des autres éléments. Ces modules permettent en fait les manoeuvres orbitale, le contrôle d'attitude et fournissent l'alimentation électrique, la logistique et des quartiers d'habitation pendant la phase de construction.
Le module russe FGB (Fonctionalno Grousovoi Blok) remplace les modules d'amarrage universels et le module propulsif de Lockheed prévu dans l'étude de juin. Dans le projet Alpha, les concentrateurs solaire présents sur MIR 2 sont enlevés. Les Américains, les Européens et les Japonais signent un accord pour la production de racks universel, standards et interchangeable pour logés les expériences dans la station. Ces racks ISPR International Standard Payload Racks seront transporté dans les MPLM Mini Pressurized Logistics Modules par le Shuttle. Concernant les moyens de transport, les américains apportent le Shuttle pour lancer les modules américains et japonais, les russes les lanceurs Proton, Zenth, Progress et Soyouz, les européens Ariane 5 pour lancer l'ATV et le module Columbus et le Japon le H2 pour lancer le ravitailleur HTV.

USA Laboratoire de recherche US Lab
4 set de panneaux solaire
108 de structures porteuses, S0, S1, P1, S3, P3, S4, P4, S5, P5, S6 et P6
Node 1 et 2 équipés de 6 port d'attache pour les modules non russes
Module d'habitation pour 6-7 astronautes
Mobil transporter fixé sur le structure porteuse 
CETA A et B, sorte de caisse à outils pour les astronautes pendant les EVA
CTV-CRW pour le transport et le secours des astronautes
Le sas Quest et ses réserves d'air pour les EVA
La poutre Z1 et les 4 gyroscopes utilises comme support provisoire des panneaux solaire P6
3 PMA, sorte d'adaptateurs pour la liaison des modules US et russes
3 MPLM, mini modules logistiques assurant le transport des racks standards d'expériences par le Shuttle. 
La coupole pour l'observation de la terre.
Les ULC chargés de transporter et transférer les charges utiles exposées dans le vide du Shuttle vers la station.
RUSSIE 3 modules de recherches (à définir).
Le module FGB chargé du contrôle de la station.
Le module de service utilisé comme module d'habitation provisoire.
Le Soyouz TM pouyr le transport des cosmonautes.
Le module d'amarrage DC utilisé pour l'amarrage des vaisseau et les EVA.
La plateforme SPP avec ses panneaux solaire.
Le module d'amarrage universel UDM avec ses 5 ports d'attache.
4 installations moteurs pour stabiliser la station.
Le module de stockage et d'amarrage DSM.
2 modules support vie.
JAPON Le module de recherche pressurisé Kibo avec ses 23 racks standards et la palette exposée avec ses 10 racks.
2 modules JEM (pressurisé et exposé)
Le bras télémanipulateur RMS
CANADA Le bras robotique de la station SS RMS avec sa main et le système d'interface avec le MT américain.
EUROPE Le module Columbus pressurisé APM avec ses 23 racks standards.

1994

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En avril, la Canada réduit sa participation, en limitant l'utilisation de son bras robot pour assembler la station. En juin, le module centrifugeuse CAM est ajouté au programme. Prévu sur Freedom, il a été enlevé dans les premiers projets. Dans l'été, il apparaît que les russes auront des problèmes financiers pour construire les deux  modules centraux de la station. La NASA propose d'aider financièrement la réalisation du premier, le FGB, (Functional Energy Block). La fabrication du modèle structurel du Node 1 est retardé par des défauts dans les soudures. La première occupation est repoussé de 6 mois à novembre 1998, sans décaler le début de l'assemblage prévu en décembre 1997 (révision A). Le US Lab sera installé en novembre 1998, suivit du module européen en janvier 2001.

En octobre, Lockheed et Khrunichev signent l'accord pour la construction du module FGB d'ici septembre 1995. C'est un module de 23 tonnes dérivé du Krystall de la station MIR. Il mesure 13 m de long et offre 55 m3 de volume habitable. Deux panneaux solaires assurent l'énergie électrique de 6 kW. Pour les amarrages, il est équipé de 4 pièces de jonction APAS 89, trois à l'avant dont deux radiales et une à l'arrière. A l'arrière se joindra MIR 2 et à l'avant le Node 1 US.
Le planning d'assemblage prévoit le module FGB, le compartiment de liaison russe, le Node US, MIR 2, le sas US, le système d'amarrage universel russe, la plateforme énergétique, les panneaux solaires, le Soyouz de sauvetage et le module US Lab. 
L'Italie va fournir le module logistique MPLM Mini Presurized Logistic Module selon les accords de 1991, en remplacement des modules américains enlevés sur le projet définitif de la station. Long de 6,5 m, le MPLM est un module de 13 tonnes placé dans la soute de la navette US et capable d'emporter 9 tonnes de charges utiles. Le concept du MPLM sera repris par l'ESA pour la construction du module européen, rebaptisé COF Columbus Orbiting Facility dans le but d'économiser de l'argent. Le COF utilisera la structure de base des MPLM pour réaliser un module de 6,7 m de long que lancera probablement le Shuttle à la place d'Ariane 5. La capacité d'emport est de 2 tonnes. A l'intérieur se trouvent 4 doubles racks pour les matériels et les expériences sur les matériaux et les sciences de la vie. Le coût du COF est estimé à 4,2 milliards de FF. L'ESA et Rockcosmos, l'agence spatiale russe signent un accord pour le développement du Data Management Service (DMS-R) pour le module de service Zvezda. En échange, les russes lanceront le bras robot ERA External Robotic Arm avec la plateforme SPP.

La séquence d'assemblage prévoit 44 vols  d'ici juillet 2002 pour assembler ISS, dont 27 vols américains, 15 russes et 2 vols européens. 

1995

La NASA confirme Boeing comme contractant principal d'Alpha pour un montant de 5,6 milliards $ jusqu'en 2003. Ce dernier passe ses premiers contrats de sous traitant. Lockheed qui est associé avec Khrunichev sur le lanceur Proton achète le module FGB pour 215 millions $. Khrunichev construit aussi le module de service SM (MIR 2) sous contrat avec l'agence spatiale russe RSA. Les modules européens et japonais sont eux développés sous la responsabilité de leur propres industriels. Le module européen COF sera lui retardé suite aux baisses de crédit sur les vols habités à l'ESA. L'Europe devrait aussi fournir des cargos ravitailleurs ATV, lancés par Ariane 5. L'assemblage d'Alpha nécessitera 29 vols Shuttle et 44 lancements russes. Le coût global pour la NASA est estimé à 72 milliards $ depuis 1984 (12 milliards depuis 1984 sur Freedom, 17 milliards sur Alpha de 1994 à 2002, 13 milliards pour la phase d'exploitation et 29 milliards pour les vols STS). Pour les russes, le coût est de 10 milliards $ dont 3 pour l'assemblage, le reste pour l'exploitation. Pour les européens, le COF et l'ATV devraient coûter 16 milliards de FF. Enfin le Japon devrait investir 15 milliards de FF pour le JEM, le Canada 900 millions pour le bras robotique et l'Italie 300 millions pour les MPLM.   

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Un premier plan de révision d'assemblage est proposé sans de changement majeur. Le calendrier prévoit de lancer le FGB en novembre 1997, le module de service en janvier 1998, le module US Lab en novembre 1998, le bras canadien en décembre 1998 et le module japonais JEM en mars 2000. La plateforme énergétique est repoussé à début 1999. 
Le 28 juillet, le congrès US signe la naissance d'ISS et lui alloue un budget de 2,1 milliards $ par an avec une limite à 17,4 milliards, ce qui obligera la NASA à abandonner le développement de certains modules.

L'Europe s'engage officiellement dans la station à l'issue de la réunion des membres de l'ESA à Toulouse fin octobre. Après 4 ans d'incertitude, l'ESA a donné son feu vert pour le module COF et l'ATV. L'ATV avait été proposé à la fin des années 1980 pour la station Freedom avec le même rôle logistique que les Progress russe (rehausse d'orbite, livraison de fret et poubelle). L'ATV sera équipé d'un système de jonction pouvant accoster les module russe. l'ATV sera lancé par le lanceur européen Ariane 5 en cours de développement à partir de 2002. 9 ATV seront construit par l'ESA. L'agence spatiale japonais NASDA développera un véhicule similaire le HTV H-2 Transfer Vehicle qui ne s'amarrera pas automatiquement à ISS mais sera agripper par le bras de la station SS RMS et attaché aux modules US. Il transportera des racks aux formats ISPR. Le HTV ne fera pas de rehausse d'orbite. Deux HTV seront lancé vers ISS par an, dès 2001. Le fait que chaque agence développe son propre véhicule logistique est de ne pas devenir dépendant des Shuttle US. L'agence spatiale européenne est aussi intéressé pour développer avec la NASA le Crew Return Vehicle CRV. 

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A la fin de l'année, les problèmes financier de la Russie l'oblige à annuler le Docking & Stowage Module SSM. Le module Universal Docking Module (UDM) est retardé de deux ans. En dépit de ses engagements, la RSA déclare ne pas posséder les fonds nécessaire à la construction du module de service. La NASA envisage de développer le Control Module pour le remplacer. Le dilemme en fait est que les russes veulent en parallèle continuer le développement de leur station MIR, alors que les américains préféreraient qu'elle soit désorbitée. Des retards de deux ans sont annoncés sur la fabrication des modules support-vie et de recherche. En novembre, les russes proposent d'amarrer les modules Spectr et Priorda à la nouvelle station. Le 11 décembre, revirement de situation, les russes annoncent qu'il amarreront le module de service à l'avant de MIR ! Comme compromis, la NASA demande à ce que la phase 1 soit étendue en 1998 en ajoutant deux missions Shuttle-MIR, l'assemblage devant toujours commencer fin 1997. Afin d'économiser des fonds sur les lanceurs proton, la NASA propose aussi de lancer le SPP, la plateforme solaire russe avec le Shuttle. En échange, Rosaviacosmos développera un nouveau Soyouz, le TMA, A pour Anthropometrique, qui permettra d'embarquer des astronautes de plus grande taille. Le nouveau vaisseau Progress M2, dérivé du M1 utilisé sur MIR lancera des panneaux solaire supplémentaire au module Zvezda après l'envoie du sas Pirs. Il enverra également la perche Strela qui sera installé sur Pirs. Télescopique sur 10 m elle servira aux cosmonautes lors des EVA pour se rendre à différents endroits de la station.
Le 9 décembre, le module Zarya est endommagé durant un test de mise en pression. Les réparations prendront plusieurs mois et seront payer par les russes.

1996

La NASA refuse les propositions des russes sur l'utilisation de la station MIR avec ISS. Les raisons principales sont d'ordre technique et politique (la NASA n'acceptera jamais de laisser la domination de la station aux russes). En échange, il est proposé d'ajouter deux vols Shuttle-MIR supplémentaires aux neuf prévus. Il est plus "facile" pour la NASA de continuer à payer les russes pour la fabrication du module de service.

Du coté US, le Node 1 prend du retard (plus 100 millions $), mais son lancement n'est pas compromis. Les modifications retarderont le lancement du Node 2 de 6 mois. 

Rosaviacosmos informe la NASA qu'elle ne pourra pas utiliser les lanceurs Zenith pour lancer les éléments d'ISS car avec l'éclatement de l'URSS, l'Ukraine est devenu une république indépendante et fait payer ses lanceurs aux russes. Ces derniers ne veulent pas être dépendant de l'Ukraine. Rosaviacosmos utilisera ses lanceurs Soyouz et Proton et continuera le développement de ses lanceurs Soyouz 2 (Onega) et Angara. L'abandon du Zenith annule le développement du Progress M2. pour le remplacer, la Russie étudie un module basé sur le Logistics Transfer Vehicle (LTV), dérivé des Zarya lancés vers Saliout et MIR. En parallèle à la fabriquant du module Zarya, les russes ont fabriqué un module de secours le FGB 2 qui pourra être transformer en LTV. l'annulation du Progress M2 annule aussi les panneaux solaire additionnel sur Zvezda et la perche Strela.  

En mai, le gouvernement russe donne 260 millions $ à Khrunichev pour la poursuite de la construction de Zwezda.

L'équipage de la première mission d'occupation d'ISS est nommé. L'astronaute américain William Shepard en sera le commandant et le russe Sergei Krikalev le Flight Engineer. Le nom du 3eme homme n'est pas révélé. Le commandement de la station sera en alternance américain et russe.

Le 11 juin, un accord russo-américain prévoit la fourniture par la Russie de 11 vaisseau Soyouz TM pour les rotations d'équipage, les américains augmentant le nombre de vols Shuttle de 6 à 11.

L'échec du premier vol d'Ariane 5 met le doute sur le lancement dans les temps du module Columbus. Des négociations sont lancées avec la NASA pour le lancer avec le Shuttle.

Les discutions sur l'expérience AMS Alpha Magnetic Spectrometer sont en cours entre les USA, la Finlande, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Russie, la Chine, la Roumanie, l'Espace, la Suisse, le Portugal et la Corée du Sud. L'expérience sera installé sur la structure extérieure de la station. AMS 1 volera sur STS 91 en 1998.

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Dans l'été 1996, un nouvel accord est signé. La station spatiale ne s'appellera plus "Alpha" mais ISS, International Space Station. La capacité de lancement des russes étant en déclin, il devient clair que c'est le Shuttle qui assurera la majeure partie des missions d'assemblage. Le choix d'une orbite inclinée à 51° n'avantage pas le lanceur US, qui voit ainsi ces capacité se réduire pour mettre en orbite les modules entièrement équipés. Dans le projet "Freedom" la NASA avait proposé de développer un mini cargo module logistique qui n'avait pas été retenu dans l'option "A". La décision de l'Italie de construire ce module logistique ravit la NASA qui en échange de trois unités de vol livrera un module "sciences de la vie "équipé d'une centrifugeuse, selon son principe "pas d'échange de fonts". Les Orbiters Atlantis Discovery et Endeavour seront modifiés pour assembler la station, Columbia étant trop "lourde" pour emporter des charges lourde. Un nouveau réservoir extérieur sera aussi développé afin d'augmenter la capacité en orbite. Par contre le concept de booster avancé, étudié en 1987 a été annulé. 

Novembre, nouvelle révision de la séquence d'assemblage. Le lancement du COF européen est repoussé de 18 mois et terminera l'assemblage en 2003. 

Les problèmes financiers des russes compromettent la livraison du module de service SM, tandis que la fabrication du FGB, financé par la NASA suit son cours. Pour sortir de cette impasse, la NASA décide de modifier un étage de lanceur développé par le Naval Research Laboratory pour des charges militaires et d'en faire un ICM Interim Control Module capable de se substituer au module de service dans les opérations de reboost de la station. L'ICM est doté d'un moteur de 50 kg de poussée alimenté par 4 tonnes de propergols, assurant trois ans d'autonomie à la station. Il apparaît de plus en plus que les relations entre les deux partenaires sont de plus en plus tendues. Par huit fois, les russes ont dit avoir résolu leur problèmes de financement durant l'année. En fait politiquement les américains ne peuvent pas trop en vouloir aux russes, ces derniers ayant permit en 1993 de sauver le programme en acceptant d'y participer par un tiers.

 

 

Le 3eme homme d'équipage de l'expédition 1, premier équipage d'occupation d'ISS est annoncé. Anatoliy Solovyov (16 EVA) accompagnera Shepard et Krykaliev. Mais quelques temps après, il est remplacé par Yuri Gidzenko. La raison évoquée: Solovyov préfère voler sur MIR.

1997, NOUVEAUX RETARDS

La nouvelle tombe le 24 février. A la suite de problèmes financiers, le démarrage de l'assemblage d'ISS est repoussé de 6 mois. Le lancement du FGB prévu en novembre sera lancé en juin 1998 et celui du SM d'avril à décembre 1998. Quelques jours avant, il était prévu que le gouvernement russe débloque 100 millions $ puis 250 en fin d'année pour respecter ses engagements sur ISS. Par précaution, la NASA annonce que si le module n'est pas lancé fin 1998, c'est l'étage ICM qui sera lancé par le Shuttle. Dans le cas contraire, les deux vols Shuttle seront utiliser pour lancer d'autres élements comme des panneaux solaire supplémentaires. Deux autres vols sont rajoutés au calendrier pour lancer le CAM et la coupole et un jeu de panneau solaire. 

Le développement du LTV russe est annulé, ce seront les Progress Met M1 qui seront utilisé pour ravitailler ISS à raison de 3 à 5 vols par an au lieu de 2. La construction de ces vaisseaux handicape une fois de plus les russes dans la fourniture des éléments pour la station. Un second module de jonction est ajouté. Le premier Pirs DC1 devient un simple module temporaire qui sera remplacé par le DC2 un an après. Rosaviacosmos décide non seulement de retarder le module DSM mais d'en livrer deux à ISS. La RKA double le nombre de modules support-vie LSM, mais élimine le 3eme module de recherche. 

La NASA et l'ESA lanceront le module Columbus en mars 1997 à bord du Shuttle. En échange, l'agence européenne construira le Node 2 et 3. Ils seront basés sur le même concept que les modules MPLM construits en Italie. Le deal prévoit aussi d'autres droit pour l'ESA. Le Node 3 servira aussi de module d'habitation pour un équipage de 6-7 astronautes lorsque le CTV sera opérationnel. L'ESA voudrait s'associer à la NASA pour le construire depuis l'abandon d'Hermès en 1995. 

En mai, le calendrier d'assemblage est entièrement remanié (révision C). La NASA a décidé de modifier le FGB pour qu'il puisse être ravitailler en vol par les Progress M et que le Soyouz TM puisse s'y amarrer au cas ou le SM ne serait pas disponible dans les délais. Deux vols Shuttle ont été ajouté pour embarquer l'ICM. Afin de prévenir un problème dans la fourniture des lanceurs Zemiorka chargés de lancer les Progress ravitailleur, la NASA prévoit d'ajouter le ICM sur une mission STS en octobre 1999. Enfin, pour s'assurer que le module laboratoire US Lab sera convenablement alimenté en énergie électrique,  une poutre provisoire (ITS Integrated Truss Structure) Z1 sera amenée équipée d'une paire de panneaux solaires. Le US Lab sera lui aussi modifié pour assurer l'occupation de la station en absence du SM. La station pourra être exploité avec les modules FGB, Node 1, US Lab et Soyouz TM. Un vol STS est planifié pour lancer l'ICM en dernier recours. Le premier équipage sera lancé en janvier 1999. A partir de 2002, l'occupation de la station passera 7 astronautes. Toutes ses modifications seront couvertes par la NASA (150 millions $ pour l'ICM plus les vols STS supplémentaires), et la Russie (800 millions pour cette année).

SEQUENCE D'ASSEMBLAGE REVISION C
Juin 1998 1A/R Proton FGB
Juillet 1998 2A STS 88 Node 1 PMA 1 et 2
Décembre 1998 1R Proton SM
Décembre 1998 2A.1 STS 96 Logistique ou ICM
Janvier 1999 3A STS 92 Z1 et PMA 3
Janvier 1999 2R/1S Soyouz Expédition ISS 1
Mars 1999 4A STS 97 P6
Mai 1999  5A STS 98 US Lab
Juin 1999 6A STS 100 MPLM et SSRMS
Août 1999 7A STS Sas Quest
Octobre 1999 7A.1 STS Equipement pour US Lab ou ICM

Les 4 premiers équipages sont nommés:
Expédition 1 William Shepherd Youri Gidzenko et Sergei Krikalev
Expédition 2 James Voss, Susan Helms et Youri Ousachev
Expédition 3 Daniel Bursch, Youri Onoufrienkoet Mikhail Tourine
Expédition 4 Kenneth Bowersox, Carl Walz et Vladimir Dezhourov 

Dans l'été, la Russie et l'Ukraine signent un accord pour développer le module de recherche, un nouveau segment pour ISS. En échange, la Russie fera voler un astronaute Ukrainien dans un Soyouz.

Octobre, le Brésil se joint à ISS. La Brazilian Space Agency (AEB - Agéncia Espacial Brasileiria) développera une palette pour les expériences appelé EXPRESS Expedite the Processing of Experiments to Space Station qui seront exposé sur une structure d'ISS. Le Brésil développera aussi deux racks ISPR pour le module US Lab (le Technological Experiment Facility et le Window Observational Research Facility Block 2). En échange, la NASA permettra à un astronaute brésilien de voler dans le Shuttle, lancera 160 kg de charges utiles et permettra d'utiliser 0,5% du temps disponible sur ISS.

 

A l'automne, la NASA admet que l'assemblage d'ISS ne sera pas terminée avant décembre 2003 soit avec 18 mois de retard. Une rallonge budgétaire est demandée. ISS coûte maintenant 23 milliards $, soit 4 milliards de plus que les 17 prévus. Le lancement des modules étrangers est aussi repoussé. Le COF ne sera lancé qu'en octobre 2002 et le JEM en mai 2001. Les russes devront fournir en plus des modules, 11 Soyouz et 31 Progress de 1999 à 2003 (3 et 6 en 1999, 2 et 5 en 2000, 2 et 7 en 2001, 2 et 7 en 2002 et 2 et 6 en 2003).
L'occupation par un équipage de 6 astronautes est assujetti au développement d'un véhicule de secours qui doit être lancé en 2003, le CTV. Les américains étudie le X 38 comme prototype. Son financement devrait être partagé avec la France, mais cette dernière se montre réticente aux vols habités par la bouche de son ministre de la recherche M Allègre. Elle se retire du projet, laissant seule l'ESA.  

La NASA demande à un groupe d'architecte d'étudier un module d'habitation gonflable pour ISS. Baptisé TransHab, il voit ses origines dans des études sur des projets martien au début des années 1990. Plus léger, constitué de couches de Kevlar et de joint en céramique Nextel, il offrira une alternative aux modules pressurisé métalliques. Il pourrait remplacer le US Ahb en développement par l'agence US.


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La station spatiale internationale ISS est un "mélange" de Freedom et de MIR 2, capable d'accueillir 6 astronautes. Elle reprend le module US Lab et les Node des précédents projets. La puissance électrique est augmentée avec 8 grands panneaux solaires (110 kWh). La masse une fois terminée sera de 370 tonnes pour une longueur de 104 m sur 75. . Elle sera habité dès le début de son assemblage lorsque les modules russes FGB et SM seront assemblés. 

ISS est constitué de six grands modules habitables, d'une douzaines de modules d'utilité, d'une série de panneaux solaires et de radiateurs, et du système robotique canadien. Placé en orbite à 407 km d' altitude, son inclinaison sur le plan de l' équateur à 51,6° permet les lancements depuis la Russie. Les modules sont réalisés en alliage d'aluminium extrêmement résistant et léger, les parois des modules occidentaux sont aussi minces que le cylindre d'une canette de boisson gazeuse. En dimension, ces modules ressemblent d'ailleurs beaucoup à une canette... en cent fois plus grosses. L'atmosphère à l'intérieur des modules est composée d'oxygène et d'azote sous 101,36 kilopascals (14,7 psi) de pression (comme ici sur la surface de la terrestre). Le volume habitable de 1 200 mètres cubes équivaudra à un logement de 20 x 24 mètres. 

 

DESCRIPTION D' ISS

ISS AU JOUR LE JOUR