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CHRONOLOGIE ARIANE

ARIANE 6

CARACTERISTIQUES D'ARIANE 6

Ariane 6, déclinée dans ses 2 versions, A62 et A64, sera à même de répondre aux attentes du marché des lancements de satellites de masse moyenne (jusqu'à 5t) et de masse lourde (jusqu'à 10,5t) en orbite de transfert géostationnaire (GTO).

C'est en avril 2016 que la version définitive est adopté. 22 pays la construisent sous la direction d'ArianeGroup. Le lanceur mesure 70 mètre de hauteur pour un diamètre de base de 5,4 m. Selon le nombre de boosters accolés au corps central, la masse va de 500 à 800 tonnes et la poussée de 800 à 1500 tonnes. C'est un lanceur à la fois à propulsion liquide cryogénique avec l'étage inférieur dit "lower liquid propulsion module" (LLPM) H150 équipé d'un moteur Vulcain 2.1 et supérieur dit "upper liquid propulsion module" (ULPM) H30, équipé d'un moteur rallumable en vol Vinci et propulsion solide avec les boosters ESR, Equipped Solid Rocket, basé sur le P120 du lanceur Vega et dénommé P120C, C pour commun aux 2 lanceurs.


Ariane 6 est un saut technologique par rapport à Ariane 5 avec pour les ESR, le P120C qui est le plus gros propulseur à poudre monolithe au monde) remplaçant les 3 segments S1, S2 et S3 de l'EAP. Le corps de propulseur (structure bobinée équipée des protections thermiques) est fabriqué par AVIO et le propergol est fabriqué par REGULUS à l´ Usine de Propergol de Guyane sur sur le CSG. Les tuyères sont fabriquées par ArianeGroup dans son usine girondine.
L'étage supérieur avec son moteur Vinci est rallumable en vol permettant de mettre différents satellites sur différentes orbites.
Allumage du moteur Vulcain au sol par des torches à gaz, remplaçant les AMEF.

ESR

Les boosters ERS (Equiped Solid Rocket), les P120C sont au nombre de 2 ou 4 selon la version. Il mesure 22 m de hauteur pour 3,4 m de diamètre et brule ses 140 tonnes de propergols en 130 secondes, créant 450 tonnes de poussée. Chaque ESR est composé d'une jupe cylindrique arrière qui s'adapte aux palettes de la table de lancement, le moteur P120C et la jupe avant avec son cône qui s'adapte au corps central d'Ariane 6. Avio en Italie réalise l'enveloppe du booster en fibre de carbone (feuilles époxy pré-imprégnées de tissu enroulé et automatisé). La tuyère, entièrement nouvelle, constituée de divers matériaux composites dont carbone/carbone, est réalise près de Bordeaux par le groupe B-Line d'ArianGroup au Halian près de Bordeau.  La tuyère peut également être pivotée de 7° ce qui permet de diriger le lanceur. Le cône avant est fabriqué en Espagne. La fabrication des ergols, le chargement et l'intégration finale du moteur ont lieu en Guyane française dans l'usine REGULUS.
Le moteur P120C est co-développé par ArianeGroup et Avio, au travers de leur joint-venture 50/50 Europropulsion. Le programme P120C est géré et financé par l'ESA, l'Agence Spatiale Eeuropéenne

Le col de la tuyère, du P120 C, là où la chaleur est la plus élevée avec 3000°C, est faite d'une une structure tissée en carbone. La spécificité du processus est d’ajouter des fibres courtes à une trame initiale à l’aide d’aiguilles spéciales, ressemblant à de petits harpons. La forme torique est ensuite cuite à très haute température pendant plusieurs semaines, ce qui permet d’obtenir une pièce carbone-carbone extrêmement solide et légère. Ce matériau a d’ailleurs la caractéristique de devenir plus solide sous les hautes températures, qui ajoutent des molécules de carbone. Le processus est automatisé grâce à une machine qui s’occupe de façon autonome du tissage. La production de cette pièce est de 4 jours pour Ariane 6 (4 semaines pour Ariane 5). Le nombre de pièces passe de 6 à 3, avec une tuyère en une seule pièce. Cette tuyère est composée d’un tissu de carbone imprégné de résine phénolique. Sa production est réduire en terme de manipulation. Une fois fini, elle est habillée pour être protégée, puis installé sur un mandrin. Sa face extérieure est usinée, avec un contrôle qualité classique et un contrôle non-destructif (CND). L’état est figé entre deux étapes dans une chambre à vide. Elle est ensuite posée sur un sapin d’usinage qui permet d’usiner la pièce pour les phases de contrôle. La pièce ne bouge pas de son support pendant toutes ces opérations. Le montage de la tuyère des accélérateurs P230 d’Ariane 5 nécessitait près de 1 200 h sur 100 jours ouvrés pour assembler 17 éléments. Les tuyères des P120C d’Ariane 6, composées de dix éléments ne demandent que 500 h de travail sur 38 jours ouvrés.

Outils d'assemblage du ESR dans le BIP

Cône avant des ESR, fabriqué par APCO Technologies, de même que les attaches arrières au CCA6

Partie avant et cône des ESR en fabrication chez Airbus Defense & Space en Espagne

       

Les jupes arrière et avant du booster ESR, 3,75 m de diamètre sont fabriquée par la société Tchéque Klato ATC Space s.r.o. à Klatovy.

   

La pièce de transfert de poussée fixée sur la structure (en vert) est en aluminium et ne pèse que 10 kg. Elle doit résister à une charge de 36 tonnes soit la traction de 12 éléphants d'Afrique. La pièce à à droite, en violet est le joint d'assemblage "REAR Skirt - Rod Fitting", qui sécurise la connexion des moteurs d'appoint à l'étage central d'Ariane 6. La connexion de l'étage principal se fait en deux points : (Joint de montage et Support de montage)
et assure la mise en place d'un espace électronique à propergol solide et contrôle vectoriel de fiabilité (TVC).

Evolution des moteurs à propergols solide en Europe avec les tests Q2 d'un EAP Ariane 5 en juillet 1995, QM4 d'un P80 pour Vega en décembre 2007 et QM2 d'un P120C pour Ariane 6 en octobre 2020

LLPM

Le premier étage, Corps Central AR6 est dénommé LLPM (Lower Liquid Propulsion Module), C'est un "EPC" raccourci. Il contient 140 tonnes d'ergols cryogéniques. Sa propulsion est assurée par un moteur Vulcain 2.1 de 135 tonnes de poussée qui fonctionne 460 secondes. L'étage est constitué de 2 réservoirs LH2 et LOX (2 fonds et un cylindre pour le réservoir LOX et 2 fonds, 4 cylindres pour le réservoir LH2), une interface de jonction (Inter Tank Structure) assurant aussi les efforts de charge des ESR et la baie du moteur Vulcain (Vulcain Aft Bay).

La VuAB ou bâti-moteur du moteur Vulcain à la base de l'étage. C'est une structure cylindrique en aluminium 7075 et 7050 faite de 50 000 pièces. Elle est haute de 5,2 m pour un diamètre de 5,4 m. La société d'ingénierie Hollandaise Pentacon a développé une structure support pour le transport de la VuAB entièrement assemblée.

Les réservoirs hydrogène et oxygène de l'étage LLPM ou étage inférieur AR6 avec la jupe ITS, supportant les attaches avant des ESR.


LES INTERFACES SOL-LANCEUR

Les interfaces sol de l'étage LLPM sont les MANG, module d'avitaillement nouvelle génération, qui remplace les EPC LBS, liaisons bord-sol, les PCR, prise culot pneumatique et les valves isolées d'Ariane 5. Il y a 2 MANG assurant l'alimentation en LH2 et LOX de part d'autre de l'étage, avec 2 lignes qui courent le long de l'étage jusqu'au réservoir en haut.  Diamétralement opposé se trouvent la gouttière générale qui court le long de l'étage et la ligne de pressurisation H2. Ces interfaces se composent de 2 parties, la partie bord sur l'étage et sol, éjectable qui se séparent du lanceur au décollage. La partie bord est boulonnée à l'étage, la partie sol est attaché à un ombilical. Avant le décollage, la partie bord et sol est connectée ensemble par 2 éléments assemblés, les PACK. Au décollage, les vérins pyrotechniques crées une force précise pour tirer les bras, induisant un couple pour casser les PACK. L'interface MANG est composée d'un orifice principal de large diamètre pour le propergol avec un clapet qui se ferme mécaniquement à la déconnexion et qui peut être actionné pour la fermeture lorsqu'il est connecté. La déconnexion peut se produire juste au décollage, en positif temps. Fonctions gaz supplémentaires jusqu'à 400 bar sans clapet. L'étage LLPM est équipé de 8 MANG de 4 diamètres différents pour le remplissage , la pressurisation des réservoirs et 2 petits diamètres pour la purge moteurs. Ces MANG de petits diamètres avec clapet assurent aussi le refroidissement, supprimant les les valves de refroidissement présentes sur Ariane 5.

Les équipements propulsifs fonctionnels permettent la simplification de la ligne d'alimentation du réservoir LO conduisant à des modifications significatives de la pression des réservoirs et une simplification des procédures de remplissage des réservoirs. Les vannes d'alimentation (VAO/H) sont améliorées par rapport à Ariane 5 et commandées depuis le sol. De nouvelles plaques de pressurisation d'hydrogène et d'oxygène (PRCPH et PPO) avec le système de contrôle de roulis LLPM (RCS) simplifié intégré dans la plaque de pressurisation d'hydrogène. Les simplifications du système de commande avec la nouvelle architecture permet de diminuer d'environ 30% le nombre d'électrovannes.

   

LLPM, lignes LOX et LH2 avant rotation de l'étage sur la table

LLPM, goulotte électrique

   

LLPM, lignes préssurisation LOX et MANG LOX

 

 

 

   

Construction du réservoir LOX du LLPM aux Mureaux

Réservoir LH2 et jupe ITS du LLPM

Le LLPM Inter Tank Structure, fabriqué par la société tchèque ATC Space

LE MOTEUR VULCAIN 2.1

ULPM

Le second étage est le ULPM (Upper Liquid Propulsion Module). Il est équipé du moteur Vinci rallumable en vol de 18 tonnes de poussée. Il contient 35 tonnes d'ergols cryogéniques. Il peut fonctionner durant 900 secondes selon les missions. Les réservoirs nus de l'étage supérieur ULPM principalement réalisés en alliage d'aluminium. L'étage est composé de haut en bas, de l'interface avec le lanceur (Launch Vehicle Adapter) au dessus du réservoir LH2, des réservoirs LH2 et LOX avec l'ITS, l'interface de jonction (Inter Tank Structure), la structure de poussée du Vinci (VINCI Thrust Frame) et le bouclier thermique du moteur Vinci (Vinci Heat Shield) à la base du réservoir LOX. L'étage embarque 5 tonnes de LH2 et 26 t de LOX. Le fait que le moteur Vinci soit rallumable en vol permet de multiple mission pour Ariane 6, en orbite LEO, SSO, MEO, GTO, GTO+ et vers d'autres planètes. A l'issue de chacune, l'étage est désorbité.

Il n'y a pas de case à équipements proprement dite sur Ariane 6. L'avionique principale du lanceur se situe dans l'ITS de l'étage ULPM, entre les réservoirs d'ergols cryogéniques LH2 et LOX, donc dans un environnement très froid au sein de l'AvSS, Avionic Support Structures. Elle abrite entre autres et principalement l'IMU, Inertial Measurement Unit (IMU), assurant les fonctions de guidage, navigation et contrôle. On y trouve aussi les batteries générales et celles de l'APU ainsi que son contrôle, les senseurs de niveau des réservoirs, les unités d'acquisition, la pyrotechnique et les transmetteurs télémétriques. 3 portes permettent son accès au sol. Il y a 2 AvSS disposée à 180° à l'intérieur de l'ITS sur la circonférence assurant la redondance. Sur l'étage LLPM se trouvent 2 AvSS dans l'IFS (interstage) au sommet au dessus du RLH2 (réservoir LH2) pour toutes les commandes LLPM et ESR et chaîne de neutralisation. Il y a aussi des équipements avioniques importants dans les ESR et ailleurs encore. C'est le concept même d'une architecture décentralisée.
La structure principale de l'AvSS de l'étage ULPM est une boite en aluminium de 1,8 m sur 1 m sur 50 cm suspendue dans l'ITS par des ressorts amortisseurs. Les étagères intérieures sont démontables pour faciliter l'installation des harnais.



 

L'avionique d'Ariane 5 comparée à celle d'Ariane 6. Sur Ariane 5, elle est placée dans la VEB Vehicle Equipment Bay, une structure en dur au sommet de l'étage supérieur ECA tandis que sur Ariane 6, elle est entre les réservoirs cryogéniques de l'étage supérieur ULPM dans l'AvSS, Avionic Support Structure.

 

Réservoir d'hydrogène ULPM en construction à Brème 2019

Les réservoirs LOX de l'étage ULPM Flight Model 1 en construction à Brème

L'étage ULPM Hot Fire Model destiné aux essais du moteur Vinci en Allemagne

L'ITS InterTank Structure de l'étage ULPM qui sépare les réservoirs LOX et LH2.

Le moteur Vinci équipe l'étage ULPM est le successeur du HM7 des Ariane 1 à 5, mais en version rallumable en vol (4 fois). Il développe 18 tonnes de poussée alimenté par des ergols cryogéniques LOX et LH2. C'est un moteur à cycle expandeur, c'est à dire que la turbine de la turbopompe est alimentée par la détente de l'ergol cryotechnique qui circule dans les parois de la chambre de combustion et de la tuyère pour la refroidir et passe de l'état liquide à l'état gazeux. Ce dispositif remplace le générateur de gaz séparé de la chambre de combustion utilisé pour alimenter la turbine dans un cycle générateur de gaz. Il est équipé de turbopompes de très grandes vitesse 90 000 t-mn pour l'hydrogène et 18 000 pour l'oxygène permettant une pression de combustion dans la chambre de 60,8 bars. La tuyère du moteur (1,84 m de diamètre), fabriqué en céramique carbone,  est déployable en vol, faisant grandir le moteur de 2,3 à 3,2 m de hauteur pour 2,15 m de diamètre en sortie de tuyère et pèse 550 kg.

Ce moteur devait être opérationnel vers 2009 pour Ariane 5 version ECB. Les premières études lancés en juin 1998 ont été confirmé par l'ESA en mai 1999. Suite à l'échec de la première Ariane 5 ECA le programme a pris du retard, de nombreux moyens affectés au moteur Vinci ont été réaffectés au Vulcain 2 d'Ariane 5. Bien que la version ECB ait été abandonné, le développement du Vinci a continué chez Snecma. En 2006, un contrat est passe par l'ESA pour des essais de longue durée et ses possibilité de rallumage en vol. Le centre allemand de la DLR commence les essais  de 6 mois en 2010.

Les phases de tests visant à qualifier pour le service le moteur Vinci se déroulent a la DLR en Allemagne, à Lampoldshausen en Allemagne. Début 2018, le moteur terminait ses 2 campagnes de qualification sous-systèmes (appelées M6 et M7). 140 essais du moteur ont désormais été réalisés, un essai de 1 569 secondes, une série de 20 « boosts » (1 allumage suivi de 19 ré-allumages du moteur) réussis, totalisant une durée de fonctionnement de 300 secondes et une mise à feu continue de 800 secondes en « fonctionnement haut », c'est-à-dire au niveau de poussée maximale pour lequel  le moteur est dimensionné. Le moteur doit en service être capable de se rallumer 4 fois et des durées de mise à feu maximale de 900 secondes. Le 12 octobre, après un dernier tests à Vernon (957 secondes et 2 "boost"), au terme de 148 tests, le moteur est qualifié.

L'APU, Auxilary Power Unite est un petit système propulsif intégré à l'étage supérieur destiné à pressuriser les réservoirs LOX et LH2 et préparer l'allumage du moteur Vinci en vol. Ce système remplace la pressurisation par réservoirs d'hélium, utilisée sur Ariane 5. Le fait que le Vinci puisse se rallumer en vol de nombreuses fois aurait impliqué d'avoir d'énormes quantité d'hélium à bord, augmentant la masse de l'étage au détriment de sa performance. L'APU utilise une petite partie du mélange LOX et LH2 des réservoirs, l'évapore pour ensuite pressuriser ces mêmes réservoirs. C'est la première fois qu'un lanceur européen utilise ce système. L'APU fournit une poussée de 11 à 30 kg, de l'oxygène gazeux pour pressuriser le réservoir LOX et de l'hydrogène gazeux pour le réservoir LH2. Il produit enfin des gaz chauds, hydrogène gazeux qui alimente le RCS de l'étage fixé sur le réservoir LH2, 10 moteurs dispatchés sur 4 plaques. La première contrainte pour l'étage est que les ergols soient au plus près possible de la pompe pour allumer le moteur, ce que réalise l'APU par sa faible poussée longitudinale.

Le générateur APU a été réalisé en impression 3D, afin de réduire les couts et le temps de fabrication. Il a été qualifié début 2021 à l'issue d'une campagne chez ArianeGroup à Vernon, en Normandie, avec plus de 53 essais pour une durée de fonctionnement cumulé de 137 601 secondes (38 h 13 m 21 s).

Les jupes avant du LLPM et la jupe arrière du ULPM, appelées IFS, InterFace Structure sont  fabriquées en Espagne par d'Airbus Defence and Space à Getafe (Madrid). Ce sont les plus grandes structures en fibre de carbone réalisées en Europe. EIles servent, d'un point de vue structurel, de pièces intermédiaires entre le premier étage de propulsion du corps central d'Ariane 6 et le second. Chacun d'eux mesure 6,2 mètres de haut, pour un diamètre de 5,4 mètres et un poids de 1 200 kilogrammes. Ces cylindres disposent de leur propre contrôle thermique, de l'anneau pyrotechnique pour la séparation des deux étages du lanceur, du câblage et des équipements des autres unités électroniques

       

 

DLS & COIFFE

Le Sylda ou DLS, Dual Launch Structure de 4,5 m de diamètre qui protège les satellites avant largage est disponible en 3 hauteurs: 7,8, 8,8 et 9,8 mètres. Il est posé sur le LVA Launch Vehicle Adapter lui posé au dessus l'étage supérieur. Comme pour Ariane 5, toute une série d'adaptateur charges utiles, les PAF, Payload Adaptator Fitting a été développé pour Ariane 6.

Plusieurs adaptateurs/dispositifs de séparation standards disponibles assurent les interfaces entre le lanceur et les satellites. Développé par RUAG Space Cie, ils se composent d'une structure adaptateur, d'un ensemble de serrage à bande avec son jeu de supports, du jeu de ressorts de séparation et du support ombilical fixé à la structure. Les diamètres de la bande de serrage disponibles sont de 381, 432 et 610 mm et l'interface LV (lanceur) - S/C (satellite) peut être soit boulonnée (comme pour l'anneau SSASAP5) soit au niveau de la bande de serrage (comme pour les S/C plus grands). Pour le diamètre de 937 mm, l'anneau actif 937 (AR 937) d'Airbus DS est disponible. Ces adaptateurs ont leur cablage électrique necessaire pour les liens ombilicaux, les ordres de séparation, la télémétrie et les transmission de données. Il en exsite 4 principaux, le PAS 381 SPAS 432 S, PAS 610 S et AR 937.


   

Le LVA  estune structure de 457 kilogrammes formée par un tronc de cône de 1,9 mètres de haut et 5,4 mètres de diamètre

Le Lauch Vehicle Adapter assure la transition entre l'ULPM et l'adaptateur de charge utile du passager principal PAF en configuration de lancement simple, ou du passager inférieur en configuration de lancement double. La ​​conception de base comprend :
- Déflecteur de conditionnement (inclus dans la prise électrique ombilicale 2 pour la phase de transfert sur UCT pour lancement double)
- Prise électrique ombilicale 1 (UEP - charge utile inférieure)
- Prise électrique ombilicale 2 (UEP - charge utile supérieure) (uniquement pour lancement double)
- Plaque de connexion PRS et purge de gaz (en option)
- 2 plaques de connexion de chemins cables pour l'interface du harnais avec l'ULPM
- 2 supports de cône pour l'interface du harnais avec le PAF
- 2 supports pour les connecteurs de largage de la coiffe (lancement simple uniquement)
- une membrane étanche isolant la cavité du la coiffe de l'ULPM

Le LVA a une capacité de 6500 kg avec une hauteur du centre de gravité de 4,1m ou 8000 kg avec une hauteur de centre de gravité de 3,1m. La hauteur du centre de gravité étant la hauteur le centre de gravité de l'adaptateur + satellite, compté à partir de l'inteface 1780. Pour les configurations plus lourdes, un LVA avec un diamètre d'interface de 2624 mm est prévu.

Un DLS aux Mureaux en cours d'assemblage

Ariane 6 permet aussi le lancement de petites charges, petits satellites grâce à l'utilisation de dispenser.

La coiffe mesure 20 m de hauteur pour 5,4 m de diamètre. La charge utile sera intégrée dans cette coiffe au BAF d'Ariane 5, dans sa partie haute, renommée UCIF, Upper Composite Integration Facility.

    

   

La coiffe Ariane 6 est réalisée par RUAGSpace entièrement en autoclave, procédé initié en 2017 pour Ariane 5 lors du vol VA238. Pour exécuter le nouveau processus hors autoclave, RUAG a investi dans un hall de fabrication ultramoderne à Emmen, en Suisse. S'appuyant sur des machines sur mesure et des processus automatisés, le nouveau centre composite a été inauguré en 2016.

Le carénage de charge utile à base de fibre de carbone se compose de deux demi-coques, qui se séparent dans l'espace. Ces coquilles sont nouvellement durcies dans un four industriel au lieu d'un autoclave. Cela nécessite moins d'énergie et, grâce à sa taille, le four industriel peut durcir une demi-coquille entière en une seule pièce. L'intégration verticale coûteuse et longue d'éléments de coque individuels peut être évitée. Cela réduit le temps de passage de 50 % et permet à RUAG d'augmenter le volume et la séquence de livraison de ses carénages de charge utile. Les étapes de fabrication comprennent:
- Le
moulage du  ;
- La
cuisson au four durant plusieurs jours ;
- Le
démoulage ;
- Le
contrôle non destructif avec un et un système par pour vérifier que la s'est bien déroulée ;
- L'
intégration des éléments métalliques, découpage des trappes, mise des interfaces ;
- La
mise en place des éléments pyrotechniques, des coussins acoustiques et autres sous-systèmes
- La peinture.

Fabrication des coiffes Ariane 6 à Emmen, Suisse. Photos Futura Sciences décembre 2023

 

Volume des coiffes Ariane 6, version courte, longue lancement simple et double avec DLS long. il existe une version DLS-1 m, plus court d'un mètre.

   

La coiffe Ariane 6 chez RUAGSpace en attente de livraison. La surface externe est recouverte de liège pour protéger la structure de l'échauffement aérodynamique de l'ascension. L'intérieur est recouvert de coussins acoustiques, pour réduire les effets des du décollage. Il y a aussi des prises de pour maintenir les satellites en environnement « contrôlé », en y envoyant de l'air propre et des prises électriques permettant de communiquer avec les satellites. La séparation en vol est assurée par des charges pyrotechniques (explosifs).

Container avec la coiffe à l'intérieur, les demi coiffe partent de par camion en convoi exceptionnel jusqu'à la ville de Bâle, frontalière de la France. Les containers sont ensuite chargés sur barge et commencent alors une longue descente du Rhin jusqu'au port de Rotterdam. C'est là qu'elles sont transbordées dans le Canopée d'ArianeGroup, à bord duquel elles traversent l'océan Atlantique jusqu'en Guyane française.

PERFORMANCES

Les performances du lanceur en version 64 sont de:

- 11500 kg en GTO, périgée à 250km, apogée à 35786 km, inclinaison de 6°;
- 9300 kg en GTO et MTO, Médium Transfert Orbit (220-35486 km), inclinaison de 6°;
  AR6 64 peut injecter directement un satcom de 5000 kg en GEO;
- 14 900 kg en SSO, 500 km, inclinaison de 90°;
- 14 100 kg en SSO, à 900 km;
- 14 100 à à 16 100 kg en orbites polaires, selon l'altitude (1500-1500 km ou 300-300 km);
- 21650 kg en LEO, à 300 km, inclinaison de 5°;
- 7500 kg hors du système solaire;

En version 62, la performance est de
- 4500 à 5000 kg en GTO.
- 6450 kg en SSO, 500 km, inclinaison à 90°;
- 5800 kg en SSO à 900 km;
- 5500 à 7100 kg en orbites polaires selon l'altitude (1500-1500 km ou 300-300 km);
- 10 350 kg en LEO, à 300 km, inclinaison à 5°;
- 2500 kg hors du système solaire;

Concernant le prix des lancements, Arianespace donne comme chiffre entre 85 et 130 millions €, contre 62 millions pour le principal conçurent le Falcon 9 (46 millions si le premier étage est récupéré) et 83 millions pour la version Heavy pour des charges utiles de 5,5 tonnes (8,3 si l'étage n'est pas récupéré) et 26,7 t avec la Heavy.

 

 

QUI FAIT ARIANE 6

Maitre d'oeuvre du programme, ArianeGroup coordonne près de 550 entreprises européennes pour faire Ariane.

L'étage principal LLPM est fabriqué en France aux Mureaux par ArianeGroup, comme les moteurs Vulcain et Vinci. Les ESR P120 sont bobinés en Italie, les tuyères en France, à Bordeaux et la partie avant en Espagne. L'étage supérieur ULPM est fabriqué en Allemagne, à Brême. Le SYLDA est fabriqué en France.

L'Espagne fabrique pas moins de 7 éléments d'Ariane 6, les IFS, InterFace Structure entre les premiers et second étages, le LVA, Launch Vehicle Adapter, les adaptateurs de charges utiles, 3 dispensers (ASAP-A6, HUB et MAS-H), le cône avant des ESR et 90% du câblage électrique du lanceur.

La coiffe est fabriquée par la Suisse, les structures des ESR, le SYLDA et les adaptateurs fabriquées par l'Espagne, les moteurs Vulcain 2 et Vinci fabriqués par la France et l'Allemagne et les les équipements cryogénique fabriqués par la France.

L'Allemagne, la Roumanie, les pays Bas et la Suisse fabriquent les éléments destinés à l'étage inférieur,  l'étage supérieur et les ESR. L'Allemagne intègre les éléments de l'étage ULPM (réservoirs LOX, LH2, intertank et moteur), la France intègre l'étage LLPM (réservoirs LOX, LH2, intertank et moteurs), l'Italie intègre les ESR. L'ensemble prend le bateau pour la Guyane. Au CSG, la coiffe, le SYLDA et les adaptateurs (upper composite) sont assemblés dans la partie haute du BAF, le LLPM core est intégré  avec le UPPM  dans le BAL (central core) et les ESR dans le BIL.

C'est dans l'usine ArianeGroup de Brême en Allemagne qu'est assemblé l'étage ULPM. Les 2 réservoirs LH2 et LOX sont fabriqué par MT Aerospace, ils rejoignent l'usine pour être intégré et constitué l'étage proprement dit. Ils reçoivent chacun une couche d'isolation avant d'être placé dans leur box de montage respectif: le réservoir LH2 reçoit ces conduites d'alimentation (Air Liquide), la structure inter-réservoir (MT Aerospace) tandis que le réservoir LOX est équipé de ces canalisations d'alimentation, du cone de poussée et du moteur Vinci. Les 2 parties sont ensuite assemblé dans un autre box avant de recevoir dans le box final, la structure inter-étage (Airbus) et la tuyère du Vinci.

L'étage LLPM est assemblé lui aux Mureaux, en France dans l'usine d'ArianeGroup. Dans cette immense bâtiment, 6 zones assurent la fabrication des éléments de l'étage, la zone de soudage, de timbrage, d'isolation, Assembly Iintégration & Tests, Vuab et la zone d'intégration. Les panneaux servant à la fabrication des réservoirs sont soudés ensemble par friction. Ils sont ensuite testé en pression dans la salle de timbrage avec du gaz sec. Avant d'être installé dans la zone AIT, les réservoirs sont isolés. Dans cette zone, ils sont équipés de leur isolation externe, des canalisations d'alimentation et d'intérface. Dans la zone Vuab est assemblé la baie de propulsion du moteur Vulcain 2.1. Tous les éléments, réservoirs LH2, LOX, inter-réservoir, Vuab sont ensuite assemblé dans la zone d'intégration, l'étage ainsi constitué est au final, après dernières vérifications placé dans son container.

La tuyère des ESR est fabriqué en Gironde au Hallian, puis acheminé par route à Fos Sur Mer puis au Havre par bateau, point de ralliement des autres parties du lanceur, l'étage ULPM, venu de Brême et le LLPM venu de Paris, tous deux par barge et les demi coiffe venues de Suisse (Beyond Garvity). Au Havre, les éléments en container sont roulés dans le Canopé, le navire d'ArianeGroup fonctionnant au gaz et à voile, direction la Guyane.

En Guyane, au CSG, les carcasses vides des P120C, ESR sont amenées verticalement dans l'usine REGULUS, le bâtiment des puits de coulée pour recevoir leur propergols solide. Une fois remplis et le propergols cuits, le P120 est amené sur un fardier spécial dans le BBP, Bâtiment de Basculement du propulseur pour être mis en position horizontale. Il rejoint l'extension CIH (Cellule d'Intégration Horizontale) du BIP, Bâtiment d'Intégration Propulseur (hérité d'Ariane 5) et reçoit sa tuyère, la jupe arrière et le cône avant. Le P120C est ensuite transporté à l'horizontale et verticalisé dans l'EFF (ESR Finsh Facility) où il est finalisé devenant un ESR. Il est ensuite stocke dans le BSB (Bâtiment de Stockage Booster) en attente de son vol et sa mise en place en ZL4.

ACRONYMES

ESR Equipped Solid Rocket
LLPM: Lower Liquid Propulsion Module
ULPM: Upper Liquid Propulsion Module
LVA Launch Vehicle Adaptator
TPH Turbo Pump H2
TVAS Thrust Vector Actuator System
MAIT Manufacturing, Assembly Integration & Tests
MGSE Mechanical Ground Support Equipment
Vuab: Vulcain Aft Bay
Vitf: Vinci thrust Frame

LEO Low Earth orbit
GTO Geostationary Transfert Orbit
SSO Sun Synchronnous Orbit
HEO Hightly Elliptical orbit
MEO Medium Earth orbit

BAL Batiment Assemblage Lanceur

 

 

 

l
LA CAMPAGNE DE LANCEMENT ARIANE 6
LE DEVELOPPEMENT D' ARIANE 6
CSG ELA 4