Le Centre National d' Etude Spatiale
1946, alors que la seconde guerre mondiale
vient de se terminer, les Américains lancent de la base militaire de White Sands
Nouveau Mexique une fusée V2 récupérée aux Allemands lors de l' opération
Paper Clip. Nous sommes le 16 avril. 4 octobre 1957 : le lancement par l'Union
Soviétique de Spoutnik 1, premier satellite artificiel de la Terre, marque le
début de la conquête de l'Espace. A leur tour les Etats-Unis lancent leur
premier satellite, Explorer 1, le 31 janvier 1958. En France, les études spatiales se
développent dès la fin de la seconde guerre mondiale mais sans coordination :
divers organismes s'y consacrent mais sans arriver à des conclusions
satisfaisantes. En 1958, le retour au pouvoir du Général de Gaule, soucieux
d'une indépendance nationale, donne une impulsion nouvelle à la recherche
scientifique. Au même titre que l'Union Soviétique et que les Etats Unis, le
gouvernement estime devoir s'intéresser à l'Espace. La coordination des
activités spatiales françaises aboutit à la création, en janvier 1959, d'un
Comité des Recherches Spatiales, présidé par Pierre Auger. Le comité est en place en janvier 1959, les
lancements de fusées Veronique sont alors augmentés. mais ce nouveau comité
ne fait que réfléchir, donner son avis et coordonner. Pour lancer des fusées,
il lui faut une structure plus solide. On décide de créer le Centre National
d'Etudes Spatiales,
CNES une entité dotée de statuts extraordinairement clair. Le 1er mars 1962 le Cnes entre en fonction. Avec 8 employés, le centre va rapidement grossir pour atteindre 80 personnes au bout d' une année d' activité. Pierre Auger est remplacé par Jean Coulomb, lui aussi professeur.
En vertu d'un accord passé en novembre 1961 entre le Ministre des Armées et le Ministre Délégué à la Recherche Scientifique, le CNES utilise à ses débuts les installations des champs de tirs militaires : le Centre d'Essais d'Engins Spéciaux (CIEES) et le Centre d'Essai et de Recherches d'Engins Spéciaux (CERES), implantés en Algérie, qui se composent de deux ensembles Colomb-Béchard et Hammaguir. 1963, juillet le CNES crée le Centre Spatiale de Toulouse, CST dans la banlieue de la ville rose. 1964, le 14 avril le CNES est autorisé à construire à Kourou en Guyane Française une base de lancement pour le lanceur Diamant. 1964, le projet Diamant est
une réalité. Haute de 19 m, ce lanceur de 18 tonnes peut placer 100 sur une
orbite à 200 km d' altitude. 1968, le 1er mars le CNES commence la construction du CST de Toulouse tandis que le 1er avril, le CSG, Centre Spatial Guyanais devient opérationnel. Implantation des centres du CNES en 1968 1970, premier tir du Diamant B de Kourou. Implantation spatiale en France 1973, 31 juillet, création
de l'Agence spatiale européenne (ESA) et accord sur le lanceur Ariane. 1975, 27 septembre, lancement du dernier lanceur national Diamant BP-4 qui met en orbite le satellite astronomique D-2B. 1976, 1er juillet Hubert Curien est nommé Président du CNES. 1979, 24 décembre, premier vol d' Ariane 1. 1980, 26 mars, création d’Arianespace la société chargée de commercialiser le lanceur Ariane. Le CNES est un des principal actionnaire. 1982, 1er juillet, création de Spot Image et le 14 décembre d' Intespace. 1987, 9 et 10 novembre, conférence à la Haye du Conseil ministériel de l'Agence spatiale européenne (ESA) pour entreprendre Ariane-5 et la 1ère phase de développement d’Hermès et de Colombus. 1989, 17 février, première mise en service de la caravelle Zéro G, vols paraboliques. En matière de vols habités, les Soviétiques, avec leurs stations, et les Américains, avec leur Navette, ont toujours conservé leur avance. Ils tentent d'établir une présence de l'Homme dans l'espace. Mais le CNES ne l'envisage qu'à longue échéance. L'avenir immédiat porte sur l'utilisation d'un lanceur automatique et fiable. Ses principaux objectifs en cette fin de siècle sont de maintenir la capacité de mise sur orbite de satellites de télécommunications, de développer l'observation de la Terre et d'améliorer les moyens sols. A partir de 1974, le CNES s'interroge à son tour sur la nécessité de s'engager dans les vols habités. En 1979, l'URSS propose à la France d'envoyer un équipage franco-soviétique à bord de la station spatiale Saliout-7. En conduisant un programme de vols habités avec l'Union Soviétique et les Etats-Unis, le CNES acquiert une expérience sans précédent. Le premier vol impliquant la France aura lieu du 24 juin au 2 juillet 1982 avec le spationaute Jean-loup Chrétien. Le CNES contribue ainsi à l'engagement de l'Europe sur la voie des vols spatiaux. L'objectif est double : profiter des conditions exceptionnelles de la micropesanteur pour faire progresser les connaissances scientifiques, et acquérir les compétences nécessaires à la conduite de ce type de projet. Cette volonté se manifestera dès les années 80 à travers les vols de Jean-loup Chrétien (1982 et 1988) et de Patrick Baudry (1985). La définition du programme Ariane avait prévu l'évolution du lanceur. Ainsi, dès 1980, une filière Ariane-2 et 3 était adoptée, Ariane-2 étant une version "simplifiée" d'Ariane-3. Ariane-3 décolle pour la première fois le 4 août 1984, plaçant notamment sur orbite le satellite Télécom-1A. Ariane-4 ne tarde pas à prendre la relève, effectuant son premier vol le 15 juin 1988. Capable de placer jusqu'à 4400 kg en orbite, Ariane-4 devient le "cheval de bataille" de l'Europe spatiale Après sa participation au programme Symphonie, l'administration française des PTT propose au gouvernement la mise en oeuvre d'un système national de télécommunications par satellite, Télécom-1. Sa mission est d'assurer des liaisons téléphoniques classiques, fournir des services nouveaux (vidéotransmission, télécopie), et assurer la retransmission de programmes de radio ou de télévision. Le premier satellite Télécom-1A est placé sur orbite par une Ariane-3 le 4 août 1984, suivi quelques années plus tard de Télécom-1B et 1C. Le projet SPOT (Satellite Pour l'Observation de la Terre) est destiné à l'exploration des ressources, à la détection et à la prévision de phénomènes climatologiques. SPOT-1 est lancé le 22 février 1986 par Ariane-1. Deux jours plus tard, le satellite fournit ses premières images. Des résultats d'une grande qualité, qui seront exploitées par le biais de SPOT-Image, filiale du CNES.SPOT fournit des prises de vues de toutes les régions de la planète, et survole la même zone tous les 26 jours. Il rend ses performances intéressantes dans des domaines aussi variés que l'agriculture, l'occupation et l'aménagement des sols ou la surveillance des forêts. SPOT-1 est le premier né d'une série de satellites encore opérationnelle aujourd'hui. Fructueuse depuis juin 1966, la coopération franco-soviétique, puis franco-russe, a permis à la France de s'engager de manière décisive dans les vols habités. Peu à peu, la science prend le pas sur la politique. De nombreuses expériences préparées par des laboratoires français sont réalisées dans l'espace, et le bon fonctionnement des instruments permet au CNES d'envisager d'autres vols habités. C'est le début d'une nouvelle activité pour l'agence spatiale française En 1996, Claudie André-Deshays participe au vol franco-russe Cassiopée. D'une durée totale de seize jours, dont quatorze à bord du complexe orbital MIR, cette mission spatiale comporte des expériences dans le domaine de la physiologie, de la biologie animale et également de la physique des fluides. Au cours de la mission PERSEUS à bord de Mir, Jean-Pierre Haigneré assume les fonctions d'ingénieur de bord de l'équipage titulaire. Il devient l'astronaute occidental ayant séjourné le plus longtemps dans l'espace (189 jours) Les premières réflexions concernant la succession d'Ariane-4 commencent avant même le premier lancement d'Ariane-1. Le nouveau lanceur Ariane-5 va permettre d'accroître la compétitivité de la famille Ariane. Les performances d'emport sont toujours meilleures, permettant de plus le transport de véhicules habités et l'accès à l'orbite basse pour les dessertes vers des structures comme la Station spatiale internationale. SI le premier se solde par un échec, le vol 503 est un succès incontesté, permettant la qualification de ce nouveau lanceur lourd. Cette dernière décennie est également marquée par le développement considérable des techniques d'observation de la Terre. La compréhension des phénomènes climatiques, la prévision, l'évolution du climat terrestre et ses conséquences sur l'environnement sont les préoccupations majeures de ces programmes. Le satellite TOPEX/POSEIDON fournit chaque jour 50000 mesures d'une précision exceptionnelle, permettant d'établir une carte des océans et de prévoir leur évolution. L'instrument Végétation, passager de SPOT, permet d'étudier l'influence du couvert végétal sur le climat et ses variations à long terme.
LES INSTALLATIONS Le Cnes dont le siège est
à Paris possède d' important centre répartie dans le pays et tout autour du
globe.
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