L' HISTOIRE DES LANCEURS DIAMANT
1966 17 février, second lancement pour Diamant A à 8 h 33 mn 33 locale d' Hammaguir. Les étages se séparent un à un et à 8 h 46, l' antenne de poursuite Cyclope annonce satellisation du satellite D1A Diapason. Conçu comme un banc d'essai technologique indispensable, les
D1 sont destinés à éprouver tant le lanceur et les éléments
embarqués que les réseaux terrestres de localisation (réseau Diane), de
télémesure et de télécommande (réseau Iris).
De plus, ce programme comporte une expérience scientifique de géodésie par
mesure d'effet Doppler sur les émissions radioélectriques à fréquence très
stables d'ou son nom de Diapason et une expérience technologique par mesure de
l'effet des rayonnements sur les cellules photovoltaïques. Lors du salon du Bourget à Paris, le ministre de la défense M Perfite fait le point sur les améliorations du Diamant. En mettant de coté les "querelles" entre les différentes équipes de la SEREB, DMA et du CNES partisan les uns de la poudre et les autres du liquide, il insiste sur le fait d' utiliser un étage dérivé des missiles SSBS et MSBS afin d' assurer la "continuité" Diamant avec le programme de lanceur militaire futur. Mais le Super Diamant pourrait aussi être réalisé en améliorant le diamant A et en ajoutant un dérivé du Coralie d' Europa de l' ELDO. Trois versions sont donc en étude le P10, le P16 et la version "Améthiste" utilisant un nouveau premier étage allongé de 3 m et des moteurs Vexin "boosté". Décembre, avec la mise en orbite des satellites de la série D2 et Eole à partir de 1969 depuis le nouveau centre de tir de Guyane, la nécessité d' un lanceur Super Diamant se fait plus que jamais sentir. Deux solutions sont pour l' instant en compétition, le P16 et Amethiste. 1967 27 janvier, dernier tir d' une fusée Saphir de type G. C 'est le 6eme de ce type et le 12eme Saphir depuis mars 1966. 8 février, avec une semaine de retard (le
planning est très chargé sur Hammaguir) le lanceur Diamant A n°3 met en
orbite (581-1832 km) le satellite D-1C Diadème-1 depuis
le pad de tir Brigitte. Le lanceur décolle 9 H 39 mn 39 s puis s' inclinant
vers le S-E accélère jusqu' à la satellisation à H+510 s.
15 février, le dernier Diamant A, le n°4 décolle d' Hammaguir à 11 h 06 et place sur orbite 592-1886 km le satellite D-1D Diadème-2. Ce tir clôt l'activité du champ de tir d'Hammaguir.
30 juin, le ministre d'état chargé de la recherche et des questions atomiques et
spatiales, Maurice Schumann rend officielle la décision d' entreprendre la construction de la fusée
Diamant-B,
ex Super Diamant version plus puissante de
la fusée Diamant-A. La version choisit à base de l' étage L17 Amethyste
permet de rendre indépendant le développement de ce lanceur par le CNES qui en
devient ainsi le maître d' oeuvre. Cette décision permettra de proposer le
lanceur à d' autres organismes Européen. On donne au lanceur Diamant B un nouveau troisième étage extrapolé du
précédent, conçut pour être également le moteur de périgée du système PAS
(Perigee-apogee system / système de périgée-apogée) qui vient d'être
adopté par le CECLES/ELDO pour le lanceur
Europa-2. Le coût du Diamant B est estimé à 106 millions de F dont 54 fournis
par le CNES , le reste par l' Armée. Six lanceurs sont programmés (deux pour
les satellites Français D2 et quatre pour tester le système PAS avec les
Vehicules d' Essais des Moteurs de Périgée et d' Apogée, les VEMPA). Le
premier lanceur sera livré en Guyane en 1969. 1 juillet, Algérie, fermeture du champ de tir d'Hammaguir, en Algérie, en application des
accords d'Evian de 1962. Cette base, utilisée pour des essais et des lancements tant civils que
militaires, a vu en 44 mois la Délégation Ministérielle pour
l'Armement (DMA) et le Centre National d'Études Spatiales (CNES) procéder aux
tirs de 50 fusées de la série "Pierres précieuses" et quatre
Diamant-A. La France va désormais utilisé une nouvelle
base de lancement à Kourou en Guyane Française (5.23°N / 52.77°W). Peu de
temps après la signature des accords d'Evian, qui prévoyaient la fermeture du
CIEES pour juillet 1967, le ministère de la Défense décide de créer un champ
de tir de missiles dans les Landes (Centre d'Essais des Landes), près de
Biscarosse. La position géographique de ce site n'est pas favorable au
lancement de satellites puisqu'elle n'autorise que les lancements en direction
de l'ouest, dans le sens inverse de la rotation de la Terre. Après deux ans de
réflexions - ou pas moins de quatorze sites furent étudiés - le gouvernement
français décide, en avril 1964, d'implanter sa future base de lancement de
satellites en Guyane. Le site de Kourou, proche de l'équateur, optimisait la
charge satellisable des lanceurs, et permettait un large éventail
d'inclinaisons pour l'orbite, entre -100,5 et +361,5 degrés. En juillet, le conseil de l'ELDO choisit le CSG (Centre Spatial Guyanais) pour y lancer la future fusée Europa II. L'ensemble de lancement de fusées-sondes (trois pas de tirs pour fusées à poudre et un pour fusées à liquides) sera achevé en 1968, l'ensemble pour les Diamant B en 1969. Le développement du Diamant B se fera sans investissements; seuls, les moyens industriels déjà disponibles seront utilisés. Le CNES doit financer le programme sur son budget. le développement se fera au sol avec les 2 premiers lancements pour qualifier le lanceur en mettant sur orbite le satellite du CNES D-2. 4 exemplaires, dont un de rechange seront construits. Pour Diamant B, le CNES a comme expérience Diamant A et l'étage Coralie. Diamant B utilisera la conception d'ensemble de Diamant A, un nouveau premier étage, L17, basiquement et structurellement identique au Diamant A mais plus long pour contenir plus d'ergols (UDMH et N2O4) pressurisés par un générateur de gaz. Le second étage sera celui de Diamant A de même que la case à équipement. Le système de séparation des étages 2-3 et la coiffe seront nouveaux, mais tireront des technologies existantes. Le 3e étage sera un dérivé du 4e étage d'Europa 2, qui va être développer par l'ELDO. 40 millions de f seront alloués pour développer le premier étage par le CNES. Ce dernier assurera la maitrise d'oeuvre, Nord Aviation, qui développe déjà l'étage Emeraude et Coralie développera le L17. Le LRBA développera le moteur et le générateur de gaz. La société développera aussi le second étage, la jupe inter-étage 1-2 avec son système de basculement hérité de Diamant A. Matra assurera le développement de la case à équipement. Sud Aviation, enfin développera la coiffe. La division "lanceurs" du CNES a ainsi définit le rôle d'assemblier à la SEREB, gardant sous son contrôle les opérations d'intégration et de lancement. Afin de résoudre les problèmes d'interfaces et contrôler l'assemble du lanceur, les 4 parties, premier et 2e étage, case à équipements et partie "haute" seront d'abord assemblés en France, au CAEPE de St Médard en Jalles, où le CNES va construire un bâtiment d'intégration.
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