1968
L' ELDO abandonne les lancements VEMPA avec le
Diamant B suite aux remaniements du programme Europa 2. Le CNES se retrouve en
mauvaise posture car il a déjà engagé plus de la moitié des 55 millions de F
prévus pour le programme avec la construction des étages L17.
Le Centre Spatial Guyanais représente un investissement de 540
millions de F dont 420 pour le centre, le reste pour le pad de l' ELDO. 3000
personnes travaillent sur le site représentant 17 nationalités afin de rendre
le site opérationnel pour 1969.
Septembre, 5eme et dernier essai sur le banc
PF 4 de Vernon du moteur Vexin renommé Valois destiné à Diamant B, en vue de
la qualification.
Novembre, les deux premiers tirs du Diamant B
seront des tirs technologiques avant de lancer les satellites D2 en 1970. En
effet suite à l' annonce d' annuler les VEMPA, le CNES se doit de qualifier l'
étage L17 avant de procéder à une satellisation. Une capsule sera fabriquée
par l' Allemagne (à la place des étages VEMPA) et satellisée lors des deux
premiers vols. En fait l' Allemagne fabriquera deux capsules dite DIAL. En cas d'
échecs de la première, le second Diamant B lancerait alors le satellite PEOLE
en préparation au lancement de EOLE.
1969
Février, l'étage L17 démarre une série
de tests visant à la qualification de vol. Les premiers essais dits "A"
comprennent l' étage, le bâti moteur sans générateur de gaz. Les essais
"Q" avec un étage complet en configuration "point fixe" débuteront en
mars avril. Enfin les essais "E" réalisés avec des étages de vol suivront en
fin d' année.
18 février, signature de l' accord sur le
satellite technologique DIAL qui sera lancé par le premier Diamant B en 1970.
Juin, présentation de l' étage à poudre
P0,6 qui équipera le Diamant B. Utilisant la technique de bobinage en fibre de
verre, il mesure 1,6 m de hauteur et reçoit 600 kg de "poudre" du
perchlorate d' ammonium et un liant) créateur de 4600 kg de poussée.
Septembre, le lancement du premier Diamant B
est repoussé de février à mars 1970 avec la capsule DIAL (Wika et Mika). Le
prototype du Mika a été envoyé en Guyane pour des tests de compatibilité
avec le lanceur. Il sera suivit du Wika. Le vrai Wika est déjà au
bâtiment 50 BIL de St Medard en Jailles où sont également assemblé les
lanceurs.
8
octobre, premier tir de qualification du L17 sur le banc PF 4 de Vernon. Après
les 12 essais de l' ensemble réservoirs, générateur dit essais de
"chasse" et les 4 tirs dits A (moteurs et réservoirs), ce tir
marque une étape importantes avant le premier vol. 5 essais dit Q sont
programmé avant le 10 février 1970 (Q-NA1, Q-0 bis, Q-NA 2 et Q-NA 3). Quatre
réservoirs sont assignés à ces tests (deux essais par couple), 5 moteurs et
générateurs de gaz.
Parallèlement en Guyane, les équipes s' entraînent à des essais de
remplissage en ergols avec de véritables réservoirs de vol sans moteur.
La construction du premier L17 de vol a commencé, il sera envoyé en décembre
dans le BIL que le CNES a construit spécialement au CAEPA
(regroupement du CAPE et du CEP crée le 1er janvier 1967) près de Bordeaux. Le
lanceur y sera assemblé et contrôlé, puis démonté en envoyé en Guyane par
avions en container pour être à nouveau assemblé sur le pad de tir.
Premier essai au banc PF4 du LRBA de l'étage
complet L17 du Diamant B
26
novembre, tir d' essais Q-0 bis de l' étage L17 à Vernon, après une
simulation d' attente sur le pad de 8 jours les réservoirs remplis d' ergols
"stockable". A ce jour, ont été réalisé 154 essais du moteur Valois
seul, dont 5 de qualification, 40 essais du générateur de gaz, dont 5 de
qualification, 13 essais de chasse, 4 essais dit A et 3 tirs Q.
17 décembre, le premier Diamant B est en
intégration dans le BIL, bâtiment d'intégration lanceur du CAEPE dans les Landes
à St Médard en Jalles préalablement à son envoie au CSG. le BIl a été achevé au
début de cette année et validé depuis avril.
1970
5 janvier, St Médard en Jailles dans les
landes, au bâtiment d'intégration lanceur, le BIL, le premier Diamant B,
complètement assemblé commence ses essais avant son envoie au CSG pour un
lancement en mars. Le BIL a été spécialement construit pour Diamant B par le
CNES. Pour Diamant A, l'intégration se faisait dans un autre bâtiment militaire
au CAEPE (fusion du CAPE de la SERB et du centre d'essai des propulseurs), le
B21, lanceur étant à moitié CNES et à moitié DMA (Délégation
ministérielle pour l'Armement). Le lanceur
Diamant B est à 100% CNES.
|
Le BIL se présente
sous la forme d'un cube de 35 m de hauteur auquel sont rattachés les
bureaux techniques et la salle de contrôle où sont réunis les moyens de
mesure et de dépouillement des essais. Il est équipé d'une grue en pont
de 10 tonnes pour soulever les différentes parties du lanceur, le
premier étage du LRBA, le second de Nord Aviation, le 3e de Sud
Aviation, la case à équipement de Matra et le satellite. Le premier
étage arrive des usines de Nord Aviation aux Mureaux (Paris), les second
et 3e de Nord et Sud Aviation pour leur chargement en poudre à St
Médard. L'intégration du lanceur est une étape importante dans la mise
en oeuvre du lanceur. Depuis le 17 décembre dernier, la division
"lanceurs" du CNES a pris en main le lanceur Diamant B. Jusqu'au 22 janvier, soit pendant 26 jours ouvrables (il
y a eu une interruption pendant les fêtes de fin d'année), 75 personnes
ont en effet “fourmillé” autour du lanceur pour lui faire subir tous les
essais d'intégration. Pour la
première fois, l'ensemble des éléments qui le constitue sont réunis,
assemblé et testé avant l'envoie sur le pad de tir. Le lanceur est tout
d'abord contrôlé horizontalement (contrôle des
chaînes de télémesure, des dispositifs de pilotage, des systèmes
pyrotechniques, des systèmes de télécommande, etc.) et contrôle à la
verticale, avec les mêmes essais mais simplifié. on contrôle notamment
l'alignement des étages avec un théodolite. Pour finir, les ingénieurs
procèdent à des répétitions de compte
à rebours sans remplissage d'ergols jusqu'au moment théorique de la mise
à feu et des simulations de vol jusqu' à la mise en orbite. Le satellite
MIKA est posés sur le lanceur, tandis que WIKA est toujours au USA.
D'ici la fin du mois, il rejoindra St Médard pour un contrôle final. Le
lanceur sera ensuite démonté, remis en container et envoyé par avion
B707 et C130 au CSG, les 9, 10 et 13 février. La mise en place sur le
pad en Guyane est prévu le 23. |
15 janvier, 4eme tir statique de l'étage L17
du Diamant B. Intervenu à 15 h 15 au banc PF4 de Vernon, il a été reporté
plusieurs fois suite à une mauvaise météo. Ce délai de près d'un mois ayant
permis de tester une attente sur le pad l' étage remplit de carburant (UDMH
N2O4). Installé sur le banc le 20 décembre dernier, l'étage fut visé le 23
mais pas rincé subissant les vapeurs toxiques des ergols durant ce laps de
temps.
Février, le premier Diamant B arrive à
Kourou en Guyane par avion. Un C130 transporte le premier étage depuis
Bordeaux le 10, le second et troisième arrive le 13, le satellite DIAL étant
arrivé en 707 le 9.
Kourou, J-8, les techniciens changent la case
à équipement du lanceur érigé sur son pad (court circuit sur le bloc alimentant
le bloc électronique de basculement). Le 9 mars, le soleil était au rendez-vous
du premier décollage mais Diamant non. Le 10 mars, sous un ciel maussade, à 9h
20mn 41s, locale, le premier Diamant B décolle depuis le CSG à Kourou. Le
lanceur réussit à placer en orbite les capsules Mika (Mini-Kapsel) et Wika (Wissenschaftlich-Kapsel) du programme Dial (Contraction du nom Diamant et du mot
Allemagne)
à 354-1786 km. Les premières analyses du vol montrent que après 22 secondes, les
émissions de la capsule technologique Mika s'arrêtent. Les stations au sol, au
CSG, à la montagne des Pères confirment le bon fonctionnement des étages en vol.
La mise en orbite n'est confirmé que plus tard par les stations d'Ascension et
Ouagadougou, puis Prétoria, Quito avant que Kourou reprenne l'affaire. Les
analyses détectent aussi des vibrations du l'étage L17 durant les 20 premières
secondes du vol, vibrations qui ont mis "off" la capsule Mika. De plus, le 3e
étage n'était pas dans son attitude correcte, ce qui conduira à déterminer une
mauvaise orbite pour les satellites, sans doute à cause d'une mauvaise
orientation du composite "haut", due à un problème d'alimentation de la centrale
inertielle.
Lancement de Diamant B n°1 et le satellite Mika. Mika, 40 kg était solidaire du 3e étage Diamant B (1,5 sur 80
cm)
Le satellite Wika, 63 kg, placé sur orbite
328-1629 km. Construit par l'Allemagne, il opéra 71 jours pour étudier les
particules alpha et haute énergie et la magnétosphère de l'atmosphère.
Le CDL Diamant avec comme responsables des
opérations Albert Vienne (chef de la mission
de lancement) et Henri Palmieri (responsable du lancement et de la préparation
du lanceur). Ce premier tir Diamant B depuis la Guyane est l'occasion pour le
représentant de la NASA en Europa de visiter le CSG, invité par le CNES. Robert
Bernier confirmait le succès technique du lancement de Diamant B mais mettait un
terme aux rumeurs de la venue des Américains sur le site Français. Même si
Kourou apport 20% de charges utiles supplémentaires par rapport à Cap Canaveral,
la NASA ne viendra pas en Guyane. "Nous n'avons pas de tels projets et avons
tout ce qu'il nous faut aux USA".
Mai, les premiers rapports du
premier tir de Diamant B font
état de vibration sur sur l' étage L17 qui ont causé de légères variations
de pression dans le moteur Valois. Un phénomène acoustique serait à l'
origine de ces vibrations, ayant notamment empêché le satellite Mika de
fonctionner correctement (même fréquences de résonance que son système de
suspension). Des remèdes vont être appliqués pour le prochain lancement.
12 décembre, le Diamant-B
n°2 décolle de Kourou à 13 h heure Française à Kourou avec à bord le satellite technologique
expérimental Péole qui est placé sur une orbite 513-749 km. C' est la première fois que le CNES mène à bien un
lancement dans l'ensemble de ses composantes soit le lanceur, le satellite, la
base de lancement et les stations de poursuite.
Le satellite Péole a pour but de qualifier les équipements du futur
satellite Eole, qui sera lancé le 17 août 1971.
Le satellite Péole est équipé de réflecteurs laser.
1971
Le CNES évalue les besoins en satellites et en
lanceurs pour 1977 en estimant la capacité de lancement à des charges de 250 kg
à 500 km et 100 kg à 5000 km. Les exigences du programme national pour le 6e
plan appelle à une prise de position pour la fin de l'année, le ministre du
développement industriel et scientifique décide de mettre en chantier une
version améliorée de Diamant B, avec pour objectifs d'assurer dans une première
période le lancement des satellites nationaux prévus pour 1974-75, faire les
choix industriels pour une éventuelle amélioration du lanceur après 1977 et
profiter du diamètre du second étage pour agrandir le volume de la coiffe.
Mars, le programme d' un dérivée du Diamant
B, le Diamant B/C (C pour coopération) prévoit le changement du second étage
par Rita du missile MSSB contenant 4 tonnes de poudre et mono tuyère et de la
case à équipement qui sera modernisée et agrandie (1,5 m de diamètre). Ce
lanceur de 27 tonnes sera capable de placer 200 kg sur une orbite 200-1500 km.
Le coût du programme est estimé à 75 millions de F. Le premier lanceur sera
livré fin 1973 pour un lancement en 1974 pour lancer le satellite D2D en mars
1974.
15 avril, troisième lancement du Diamant B de
nuit à 10 h 09 mn 37 s heure Française porteur du satellite D-2A Tournesol
qui est placer sur orbite à 456-708 km.
Les satellites de la série D-2, beaucoup plus élaborés, sont dotés d'un
système de contrôle d'attitude comportant des micropropulseurs à gaz froid
qui assurent le pointage de l'axe du satellite vers le Soleil. Le satellite D-2A Tournesol étudie la distribution de l'hydrogène atomique
autour de la Terre et le rayonnement solaire.
2 décembre, le lancement du Diamant B n°4
est reporté de trois jours suite à un problème électronique.
Le 5 décembre, il est 13 h 30 heure locale quand le lanceur quitte son pad avec
dans sa coiffe le satellite D-2A Polaire. Mais si l' allumage du P2,2 s' est
déroulé sans problème, l' étage donne des signes de faiblesse et la
trajectoire baisse progressivement vers le sol. Le non allumage du troisième
étage ne laisse plus planer le doute, c' est l' échec.
D' après les premiers éléments, l' étage P2,2 n' a fonctionné que 22
secondes et aurait explosé après la rupture de son fond arrière. Le P2,2
avait réalisé 14 tirs Topaze, 16 tirs Saphir, 4 tirs Diamant A et trois
Diamant B. Il reste un P2,2 pour Diamant B n°5 en mars de l' année prochaine
avec D5A et B. Les prochaines versions du Diamant comporteront un nouvel étage
le P4.
Diamant B n°4 dans le BIL de St
Médard en Jailles.
Le successeur du Diamant B a du
plomb dans l'aile. Le CNES, Yves Sillard, Roland Deschamps et Jean Gérard
Roussel doivent revoir leur ambition à la baisse. Le nouveau Diamant garde le
premier étage L17 et le 3e du Diamant B avec au milieu un nouveau second étage,
à poudre, développé dans le cadre de la force de dissuasion et baptisé P4. La
case à équipement est celle du Diamant A. L'accroissement du diamètre du second
étage, 1,5 permet d'avoir un volume plus important pour la charge utile. Une
nouvelle coiffe est choisit, économie oblige, elle sera "emprunté" au lanceur
britannique Black Arrow. Ce lanceur, 3 étages, dont la développement a été
abandonné en juillet 1971 a permet de lancer le 28 octobre, le satellite X3
Prospero, faisant de la Grande Bretagne, la 4e puissance spatiale. La charge sur
orbite sera de 45 kg à 1000 km et 200 kg en LEO. Seul 3 exemplaires sont mis en
fabrication, en fait des Diamants B modifiés...
1972
6 janvier, Grande-Bretagne, le ministre du Développement industriel et scientifique, François-Xavier
Ortoli, annonce la décision d' engager le programme de lanceur
Diamant amélioré BP4 qui doit être opérationnel au début de l'année 1974. Il reprend le
premier étage du diamant B le L17 équipé d' un moteur de 30-35 tonnes de poussée, avec un nouveau second étage
de 1,5 m de diamètre à poudre P4 (l' ancien Rita) et un troisième à
poudre identique au B logé dans la coiffe. Cette coiffe de 1,7 m de diamètre provient du lanceur britannique
Black-Arrow,
seul reste d'un avant-projet étudié par le CECLES/ELDO (Centre Européen pour
la Construction de Lanceurs d'Engins Spatiaux / European Launcher Development Organization) et le Centre National d'Études Spatiales (CNES) : Le lanceur
Black-Diamant.
Le projet d'un lanceur Diamant B/C en coopération avec l'Allemagne et l'Inde
a été abandonné. Les lanceurs Diamant B n° 6, 7 et 9 seront modifié en
version BP4.
Jean Gérard Roussel, chef de projet du Diamant
BP4
23 janvier, arrêt du fonctionnement du satellite D1-A
Diapason, ce satellite comportait une expérience scientifique de géodésie par mesure
d'effet Doppler sur les émissions radioélectriques à fréquence très stables
d'ou son nom de Diapason et une expérience technologique par mesure de l'effet
des rayonnements sur les cellules photovoltaïques. Il avait été lancé le 17 février 1966 par une fusée Diamant A depuis
Hammaguir en Algérie.
Novembre, le CNES passe un contrat avec
British Hovercraft Corp pour la fabrication de trois coiffes destinées au
lanceur BP4. Ces coiffes dérivées du Black Arrow seront modifiées pour s'
adapter au second étage du lanceur Français.
1973
20 mai, lancement du dernier Diamant B de
Kourou (après un report de 48 heures) porteuse des satellites D-5A Pollux 36 kg (Propulseur orbital léger) D-5B Castor 76 kg (Capteur
Accélerométrique ultrasensible), soit près de 126 kg, la plus lourde lancée
en France. Mais la défaillance du troisième étage ne permet pas de satelliser
les charges.
Après enquête, il s' avère que c' est la non éjection de la coiffe qui est
responsable de l' échec. La coiffe en effet se désolidarise du lanceur avant
de s' ouvrir en deux. A ce moment là, elle a touché la base du satellite
arrachant les câbles commandant justement cette ouverture. Du plus, les vérins
de séparation n' auraient pas fonctionné.
Vue du dernier Diamant B au BIL du CAEPE
1974
Mai, le CNES prévoit 6 satellites à lancer
dont quatre avec les trois Diamant BP4 (Starlette en octobre, Castor et Polux en
janvier 1975 et D2B, le plus complexe des satellites Français en avril 1975).
14 octobre, Europe, le conseil restreint sur
l'espace décide l'abandon du programme Diamant, tout en conservant les vols
déjà programmés. Ceci est une conséquence de l'échec du cinquième
lancement de la fusée Diamant-B l'an passé et surtout de l'engagement de la France dans le
nouveau programme de lanceur européen Ariane. La poursuite simultanée d'un
programme national et d'un programme européen s'avérant trop coûteuse. Il
reste trois vols Diamant BP4 à réaliser, le CNES n' ayant toujours pas passer
commande des autres exemplaires. Le premier BP4 doit être lancé le 28 novembre
prochain, le lanceur quittera Bordeaux début novembre pour la Guyane où il
sera assemblé sur le pad vers le 15.
Novembre, le lancement du premier BP 4 est
repoussé au 11 décembre.
1975
Janvier, le CNES repousse le lancement du BP 4
du 31 janvier au 7 février suite au changement d' un gyroscope dans la case à
équipement qui a obligé
les techniciens à démonter le lanceur du pad et à renvoyer la case chez Matra en
Métropole pour procéder au changement. Le gyroscope a été monté prés de l'anneau
de basculement dans la case lui évitant des vibrations Pogo lors de l'ascension.
Dernier soucis, l'avion qui ramena la case à Cayenne subit une panne de porte de
sa soute, ce qui l'obligea à retourner en Martinique pour y être réparé.
6 février, avec un retard de près de 7 mois
sur le programme initial et de quelques heures le jour J, le premier Diamant BP4
est lancé de Kourou à 17 h 35 heure Française, après un décompte de 22 heures,
semé d'arrêts dus à une alarme de fuite d'UDMH sur l'étage L17 et à des nuages
au dessus d'un cinéthéodolite. 10 mn 36 s plus tard, le
satellite laser passif de géodésique Starlette (Satellite de
Taille Adaptée avec Réflecteur Laser pour l'étude de la Terre) est sur orbite
à 805- 1138 km pour 50° d'inclinaison sur l'équateur. Depuis cette date, il est utilisé pour étudier le potentiel de gravitation
terrestre, l'élasticité de la Terre, les mouvements du pôle et pour le
repérage des stations d'observation. Les analyses post vol montrent un léger
effet de vibration Pogo sur le lanceur mais en fin de vol, dans les limites de
la qualification du matériel.
17 mai, lancement des satellites technologiques D-5B Castor et D-5A Pollux par
le Diamant-BP4 n° 2 à Kourou. Le satellite Pollux a pour mission de tester un micropropulseur à hydrazine.
Le satellite Castor emporte le microaccéléromètre CACTUS (capteur
accélérométrique capacitif triaxial ultrasensible) développé par l'Office
nationale d'études et de recherches aéronautiques (ONERA). Après qualification, le satellite sert à déterminer les forces non
gravitationnelles s'exerçant sur lui (aérodynamique, pression de radiation). Ce satellite a permis de déterminer les densités de l'atmosphère terrestre
et a contribué au modèle de densité globale (DTM) toujours utilisé dans le
monde entier.
Les satellites Castor (76 kg) et Pollux (38 kg
Juin, l' étage L17 du dernier BP4 quitte les Mureaux
pour Bordeaux pour les
derniers tests au BIL.
Le 25 août, c 'est la fusée complète qui
quitte l' aéroport d' Orly à bord d' un 747 cargo (l' étage L17 à l' avant
et le reste en container sur l' arrière), c' est la deuxième fois qu' est
réalisé un tel transport de fusée en entier en France.
11 septembre Diamant BP4 n°3 est installé
sur son pad.
Selon une anecdote, on avait peint le drapeau breton lors d'un
retrait portique..sur l'étage P4
27 septembre, lancement du satellite D-2B Aura (Analyse Ultraviollette du rayonnement
Astral) par le Diamant-BP4 n°3 depuis Kourou. D-2B Aura, premier satellite entièrement réalisé sous maîtrise d'oeuvre
industrielle, est un satellite astronomique qui doit permettre d'observer le
rayonnement solaire et les objets célestes comme, les étoiles, les galaxies ou
le milieu interstellaire, dans l'ultraviolet lointain.
Il contient quatre expériences pour l'étude du soleil.
C' est le dernier tir de la famille des fusées Diamant. Le bilant du programme Diamant
ce solde par 12 tirs dont 10 réussites. Le Centre spatial
Guyanais (CSG) est mis en sommeil jusqu'en 1978.
Le lancement de la dernière
Diamant marque l'arrêt des programmes de lanceur Français, débuté avec Diamant A
en novembre 1965 pour la mise en orbite d'Asterix, poursuivit en 1970 avec
Diamant B lancé de Kourou. Une page est tournée, l'objectif maintenant , c'est
Ariane et l'Europe spatiale. Le CSG passe en configuration B, comme l'avait
annoncé son directeur en début d'année. Les effectifs vont diminuer 420
personnes pour tout le centre dont 94 appartenant au CNES proprement dit (42
métropolitains et 47 guyanais) sur les 700 en pleine période de croissance. La
configuration B correspond au départ de 200 permanents. Le centre s'en tire
plutôt bien car la configuration A prévoyait 300 licenciements donc une mis en
sommeil effective et la configuration C 100 départs. Ces départs vont laisser le
CSG inactif en 1976-77 sans lancements de fusées sondes avec un effectif réduit
permettant de garder des équipes entrainées et des équipements en très bon état.
Le pad de tir Diamant pourra éventuellement servir pour les lanceurs "Minutman
3" de Boeing si l'avionneur le décide. Des équipes étaient venus en novembre
1974 sur le site pour voir si le missile pouvait être lancé du pad. Boeing en
500 en stock, une version déclassée du issile qui pourrait être adapté en petit
lanceurs pour des charges de 150 kg.
La Renault 4L (BR4 n°01) de Guy Dubau, COEL
sur le vol BP4 03. Poids de
la R4L 540 kg, charge utile de Diamant 112 kg !
|
Après le dernier vol du Diamant BP4 03, la Renault 4L
de Guy Dubeau, COEL est placé sur la table de lancement, pas encore
réhabilitée. Cette blague réalisée par les équipes du CSG a été faite
après la soirée "arrosée" qui a suivit le succès du lancement à l'hôtel
des Roches à Kourou. Sur la photo de gauche,
au micro, le directeur général
Michel Bignier, qui avait annoncé en début d'année, après le premier lancement de Diamant BP4-1 (le
6
février)
le passage du CSG à la configuration B (réduction des effectif
du CSG de 150 personnes). La Renault 4L ainsi hissé a été décorée"
pour commémorer cet événement "configuration B" et rendre un hommage à
Diamant avec "Diamant BR4 01" en référence à Renault 4. On aperçoit
derrière elle, l'élingue qui semble tenir la voiture, elle aussi décorée
des noms des sociétés qui ont fait Diamant, la SEP, Matra... |
Comme tous lanceurs, il faut faire le plein
d'ergols ! |
La filière Diamant
Les 8 projets non construits d'évolution du lanceur
Diamant (forum "maquettes spatiales".
Diamant 2: basé sur un étage militaire P10 et deux étages
supérieurs cryogéniques H2.2 et H0.5. 385kg en orbite basse. Masse au
décollage : 18t.
Diamant 10T: un premier étage P10 surmonté d’un engin
Topaze et d’un petit P0.68. 130kg en orbite basse. Masse au décollage :
15,815t.
Super Diamant: un nouvel étage P16 surmonté d’un Topaze
et d’un P0.9. 200kg en orbite basse. Masse au décollage : 20,9t.
Hyper Diamant: un P16 surmonté d’un P10 puis de l’étage
P4 Rita développé pour les missiles balistiques et d’un P1.5. 55kg en
orbite géostationnaire. Masse au décollage : 38t.
Advanced Diamant: un premier étage L10 dérivé de
l’étage Coralie surmonté d’un P10, d’un P4 Rita 1 et d’un P1.5. Masse au
décollage : 25t.
Diamant BC: le successeur initial de Diamant B avant
d’être éliminé au prot du Diamant BP4 plus petit : un étage L17
Améthyste, un étage P4 Rita 1, un P0.68 et un P0.28 pour envoyer 250kg
en orbite basse. Masse au décollage : 27,26t.
Black Diamant: un curieux attelage constituée d’un
premier étage Coralie surmonté d’un deuxième étage venu du programme
anglais Black Arrow qui venait d’être annulé. Un P0.68 sous une coiffe
Black Arrow.190kg en orbite basse. Masse au décollage : 15,3t.
L433: entièrement à poudre : un P16, puis un P10, puis
un P6 Rita 2 et un P0.68 pour envoyer 60kg en orbite géostationnaire.
Masse au décollage : 35,5t. |
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