SOYOUZ EN GUYANE
LE LANCEUR SOYOUZ Dérivé du missile balistique R-7, la Zemiorka, la petite 7eme, est la fusée la plus utilisée et l'une des plus fiables au monde, avec à son actif près de 1 800 lancements de satellites ou de missions habitées depuis le premier Spoutnik en 1957. Il a lancé en effet tous les vaisseaux habités, du Vostok au Soyouz TMA qui amène les occupants vers la station ISS. En 1966, la R7 Vostok lance le premier vaisseau Soyouz et prend le nom de Soyouz. Ce lanceur est le fer de lance des russes en matière de vols habités. Jusqu'au début des années 1980, il était fabriqué à 60 exemplaires par an, totalisant près de 850 tirs. Début des années 1990, Soyouz est modifié, on
lui adjoint un 4eme étage Fregat développé par NPO Lavochkin pour propulser les
sondes Phobos. En 1996, la version Soyouz U-Fregat est commercialisée
par la société franco-russe Starsem,
dont les actionnaires sont le constructeur aéronautique européen EADS (35%),
Arianespace (15%), l'agence aérospatiale russe (25%) et le centre spatial russe
de Samara (25%) et lancée à partir du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan.
Elle permet de lancer 1350 kg en GTO. Suivra la version Soyouz FG équipé de
nouveaux moteurs à la base entre 2003
et 2008. L'idée de
tirs depuis Kourou a pris forme après la constitution de Starsem en
1999, afin de faire profiter à ce lanceur de l'acquis considérable que représente
la position équatoriale du CSG dans la charge embarquée. Au
plan technique, l'idée n'a pas d'opposition notable sauf en ce qui concerne la
financement de la nouvelle plateforme en Guyane. Le chantier néanmoins démarre
en 2003. L'étage de base est composé des
block-B,V,G et D équipé chacun d'un moteur RD-107A (14D22). De forme
tronconique, ils mesurent 19 m de hauteur pour 3,8 m de diamètre à
la base et pèse 174 tonnes remplis de carburant pour une poussée de
335 tonnes. L'étage 2 est le Blok-I équipé de moteur RD-0110 sur la version 2-1a ou RD-0124 sur la version 2-1b. L'étage mesure 8 m de long pour 2,6 m de diamètre. Il pèse 25 tonnes. La poussée est de 29 tonnes pour les deux types de moteurs. 4 moteurs verniers assurent le guidage. L' étage supérieur est le Fregat fabriqué par NPO Lavotchkine. Utilisé depuis 2000 sur les Soyouz lancés depuis Baikonour, c'est un étage autonome et très flexible destiné aux orbite SSO, GTO et interplanétaire. haut de 1, 75 m, il est constitué de 6 réservoirs sphérique, 4 de carburant et 2 pour l'avionique arrangé en cercle (3,5 m de diamètre) faisant office de structure avec au centre le moteur. Il utilise de l'UDMH et du NTO alimentant un moteur S5.98M de 1,9 tonnes de poussée rallumable en vol 20 fois. 12 moteurs verniers assurent le guidage en vol ACS alimenté en hydrazine par deux réservoirs. Une structure en tronc de cône de 400 kg en aluminium assure la liaison avec l'étage supérieur. En Guyane sera utilisé aussi le Fregat MT emportant 1700 kg de carburant en plus dans des petits réservoirs dôme sur les réservoirs principaux.
La coiffe ST est du type Ariane 4 mais fabriqué en Russie par TsSKB Progress à Samara, longue de 11,4 m pour 4,1 m de diamètre. Réalisée en fibre de carbone, elle pèse 1700 kg. 3 adaptateurs fournies par EADS sont disponible pour le Soyouz ST, le type 1194SF, le 937 SF et le 1666 SF en fonction des charges utiles. La capacité de lancement du Soyouz 2-1a est de 2800 kg en GTO, 4250 kg en orbite SSO à 600 km. Pour la version 2-1b, elle est de 3200 kg en GTO et 4900 kg en SSO. Le lanceur utilise de l'UDMH, Unsymmetrical DiMethyl Hydrazine, un dérivé de l'hydrazine. L'hydrazine est un composé chimique liquide (N2H4) dont les propriété sont similaire à l'eau avec une odeur d'ammoniaque. Il est très toxique et instable. Dans le spatial, on utilise le MonoMethyl hydrazine (MMH) dont on a remplacé l'atome d'hydrogène de la molécule par un atome du groupe méthyl CH3. L'UDMH lui a 2 atomes d'hydrogène remplacé. L'UDMH est associé avec du tétraoxyde d'azote N2O4 avec lequel il réagit fortement par simple contact.
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